Le Renard était convoqué dans le bureau de l’Hokage. Masao Nikkou lui avait demandé de se rendre dans son palais afin qu’ils puissent discuter entre dirigeant du village de la Feuille et membres des forces spéciales de la démarche à adopter lors de la guerre contre Suna. Cette nation avait engagé les hostilités depuis que leur Kazekage, le Nidaime pour être précis, avait fomenté un attentat contre la Feuille en détruisant le temple de Kyuubi. Un acte qui avait mis le feu aux poudres entre les villages et qui avait été naturellement interprété comme une déclaration de guerre. L’Hokage attendait donc ses meilleurs conseillers ainsi que ses meilleurs éléments afin de préparer la bataille qui se profilait pour minimiser les pertes, protéger la population et assurer la victoire de la Feuille pour ne pas être annexé par les Sunajins. Tant d’arguments qui suffisaient pour que le Renard soit assez motivé et prêt le plus tôt possible pour son rendez-vous au palais de l’Hokage.

Un Hokage qu’il appréciait particulièrement pour ses actes et la politique qu’il menait. Le village avait su se relever de quelques crises depuis que cet homme était au pouvoir et son comportement était digne d’un chef. Il était une figure emblématique du village que Daiki ne rechignait pas à suivre et à servir. Combattre à ses côtés sur le champ de bataille et même donner sa vie pour lui serait un véritable honneur. Il n’hésiterait pas à en arriver là si l’occasion se présentait. Mais pour l’heure ils devaient tous se retrouver afin de discuter de l’évènement à venir. En arrivant sur les lieux, Daiki se retrouva avec d’autres membres des unités spéciales qu’il connaissait. Enfin dans ce domaine quand on dit qu’on les connait c’est : « On a fait une mission ensemble » ou « On s’est croisé à des réunions de l’unité ». Rien de très concret en soit. Ils commencèrent donc à se rendre dans le bureau de Nikkou alors que Daiki préféra retourner dehors un moment.

Pour ce qui allait suivre, il aurait besoin de toute sa capacité d’analyse et de réflexion. Et pour cela, il fallait qu’il se mette en condition. Il observa les gens qui passaient devant le palais de l’Hokage. Il observa les bâtiments et profita des rayons du soleil qui dardaient sur ce paysage printanier. Tant de beauté dans ce cadre idyllique qui lui permit d’être aussi regonflé à bloc que n’importe quel chef d’armée. C’est de ce genre de vision qu’il tirait toute sa force. Quand il admirait ce pour quoi il se battait et ce qu’il défendait, c’est là que tout son potentiel et sa ressource lui venait de là. il le savait et il n’hésitait pas à utiliser ce système pour être au paroxysme de sa motivation et de son entrain. Après avoir vu ça, il était fin prêt.

Il rentra donc à l’intérieur pour rejoindre le bureau de Nikkou. Il entra dans la pièce, affichant un air sérieux. La vision l’avait regonflé certes mais elle lui avait fait perdre toute sa sympathie, sa bonhomie et sa jovialité naturelle. L’Hokage entame le discours lorsque tout le monde fut réuni en faisant remarquer que le temps était magnifique. Une remarque qui apaisa très légèrement le Renard mais qui fut balayé de suite après lorsque Nikkou redevint sérieux. Il s’exprima librement pour exposer les points essentiels ainsi que les objectifs qu’il souhaitait atteindre. Pendant l’essentiel de son discours, Daiki fixait le plancher, le regard vide. Il analysait les données que lui présentait son supérieur et les triait pour en tirer le maximum d’informations et déduire la meilleure solution qui soit. Les autres autour de lui devaient certainement en faire de même mais il ne s’en inquiéta pas pour l’instant ou en tout cas il ne regardait pas ce qu’ils faisaient. Il restait pleinement concentré dans son processus de réflexion.

Le discours une fois fini, le calme ambiant apaisa un peu la solennité du moment ainsi que la profondeur de la réflexion du Renard qui avait plus ou moins déblayés quelques idées alors que déjà ses confrères lançaient eux aussi des recommandations en tout genre. Il attendit qu’ils terminent. Il ne tenait pas à jeter le fruit de sa pensée comme ça dans la conversation en essayant de crier plus fort que tout le monde. Il patienta un moment lorsqu’il perçut enfin un instant où les autres s’arrêtèrent de parler. C’était le moment idéal pour se lancer et présenter son idée personnelle de la chose. Sans attendre, il se lança :

Pas de questions mais des remarques cependant. Au lieu d’être indécis sur le moment où ils arriveront, partons maintenant. Répartissons équitablement nos troupes à Kawa. Au moindre mouvement ennemi, nos troupes pourraient se regrouper en une seule et même armée pour confronter l’adversaire. En adoptant une formation en croissant de lune nous pourrons endiguer efficacement l’avancée de l’ennemi.

Il laissa un instant après s’être exprimé. Histoire de laisser le temps aux autres de se faire une idée sur ce qu’il venait de proposer. Le Renard regarda son supérieur droit dans les yeux. Ses étranges yeux jaunes qui en perturbaient tant. Mais il en faudrait plus à l’Hokage pour être perturbé par de simples yeux. Avec la crise qu’il avait à gérer là, c’était vraiment le cadet de ses soucis. Puis ça en dirait long sur ses orientations…euh…ENFIN BREF !

L’idée de stratégie du Renard semblait convenir à son supérieur qui approuva le plan. Il y trouva même un avantage supplémentaire que l’Hayashi n’avait pas vu. L’Hokage y voyait une occasion de pouvoir retirer les troupes en minimisant les pertes. Ce n’est pas tout à fait l’usage que le Renard voulait faire d’une telle formation mais après tout la décision finale appartenait à l’Hokage. Par conséquent il n’était pas tenu de donner son avis. Nikkou s’estimait prudent et non défaitiste. C’était un avis relatif que le Renard ne partageait pas spécialement mais qu’il se retint de présenter ici. Il était compliqué pour un Kage de se voir contesté sur des décisions. D’autant que Nikkou semblait déjà être sous le joug de certains problèmes alors autant évité d’en rajouter en contestant ouvertement sa manière de penser et ses décisions.

Le conseil aurait pu s’arrêter là mais Nikkou avait congédié tout le monde sauf le Renard à qui il avait expressément demandé de rester. Le principal concerné resta donc immobile en attendant que tout le monde sorte. Après quoi il attendit que son supérieur prenne la parole. Sans tourner autour du pot, Nikkou demanda au Renard son avis sur le conflit opposant les deux villages. Il l’appela même par son vrai prénom. Laissant ainsi le côté officiel et solennel de l’évènement jusque-là. Comme l’Hokage n’était pas passé par des chemins détournés pour poser sa question, l’Hayashi répondit tout aussi directement et simplement :

Je vous suis dans votre politique Hokage, et ce non pas par obligation mais parce que je voue une haine profonde pour les actes que Suna a pu commettre au temple de Kyuubi. Ce conflit est nécessaire dans le sens où nous ne pouvons décemment pas tendre l’autre joue pour nous faire battre. C’est peut-être un cercle vicieux mais au moins pourrons-nous honorer la mort de ces innocents par notre bravoure.

Nikkou l’avait laissé répondre. Il s’était exprimé sur un ton très sérieux à un rythme régulier qui ne traînait pas. Une fois répondu à la question de son chef, ce dernier lui avoua qu’il projetait de détruire Makka. Par un acte de guerre ? Daiki avait du mal à comprendre mais il laissa ça de côté comme son supérieur reprit la parole après un moment de silence où il fixa son fidèle soldat. Il avoua ensuite qu’il avait fait ça car de toute façon le pays aurait été en guerre contre quelqu’un d’autre que Suna si actuellement leurs relations n’étaient pas si houleuses. Il exposa ensuite l’impossibilité de pouvoir entamer une action diplomatique. Et il avait raison. Après l’attentat sur le temple de Kyuubi et aucune action de paix engagée par la suite par le successeur de la personne à l’origine de ce conflit, Konoha ne pouvait risquer d’envoyer un des siens là-bas. Ce serait une perte inutilement causée.

Après quoi, Nikkou se leva de son siège pour venir se poster près de Daiki. Son ton se faisait de plus en plus solennel à mesure qu’il progressait dans son discours. Il mit en avant son désir de faire cesser le conflit par cette guerre. Daiki ne pouvait qu’approuver. Ecraser Suna par leur force pour pouvoir leur faire signer un acte de reddition limitant leurs actions dans le futur. C’était en cela que la guerre s’avérait utile. Mais toutes ces paroles n’avaient pas vraiment de sens pour l’Hayashi. Du moins il ne savait pas pourquoi son supérieur lui parlait de tout ça. Et ce sentiment fut ressenti par son interlocuteur qui l’exprima directement à voix haute. Daiki se sentait transparent pour que Nikkou devine ainsi ce qu’il venait de penser. Mais au moins cela apporterait une réponse à son interrogation alors la gêne se dissipa pour laisser place à la curiosité dévorante.

L’Hokage marquait une pause. Il regarda son soldat avant de finalement reprendre la parole. Il lui confiait la mission de garder le village uni si tout cela finissait par mal tourner. Sans trop savoir pourquoi, Daiki avait un étrange sentiment. Comme celui que cette demande en disait long sur l’avenir du village. Mais il chassa de sa tête cette pensée futile qui occupait de la place sans raison pour répondre à la mission qui lui était confiée :

Que cela se termine mal ou pas vous serez toujours là pour nous Hokage, non ? Mais je resterais entièrement dévoué à Konoha je peux vous l’assurer. Ce que vous appelez mission je l’appelle raison de vivre alors comptez sur moi.

Il était resté droit comme un i, rendant l’instant que plus sérieux et lui donnant l’aspect d’une sorte de cérémonie. Comme un pacte entre les deux hommes qu’ils ne devraient rompre à aucun moment. Seulement s’ils savaient ce qui les attendait. S’ils connaissaient l’issue de cette guerre, il en aurait peut-être été autrement de cette discussion. Mais pour l’heure, ils ne savaient rien. Et cela était certainement mieux ainsi. Mais pour l’heure, le Renard avait pris un engagement symbolique envers son Kage et il se demandait maintenant une chose :

Avez-vous besoin de moi pour autre chose Hokage ?

Dans le cas où il serait reçu d'un refus, il quitterait l'endroit pour laisser son supérieur hiérarchique à ses méditations ainsi qu'à ses ennuis.