Masqué.
Au milieu de ce marécage, je reste immobile. Les feuilles bougent, c'est la première et la dernière mission que j’exécute au côté de Kitase Shinichi. La dernière fois que j’exécute mes devoirs en tant que Kirijin. C'est mort. Je ne peux plus reculer devant mon destin. Depuis mes débuts de Shinobi, je n'ai pas jamais eu autant de responsabilité sur mes pauvres épaules. J'ai le destin de mon clan entre mes mains, celles d'un Jônin confirmé d'après eux. J'appartiens à cette caste de ninja de l'ombre, le Misuto. Je ne devrais pas avoir de mal à vivre parmi les plus grands criminels du monde Shinobi. Il y a bien une personne que je compte rencontrer. D'après mes souvenirs, cette jeune adolescente se nomme Ameterasu. Je l'ai sous-estimé, elle n'avait pas le physique d'un grand ninja. Son pouvoir m’intéresse, d’après ces courtes secondes, la blondasse s'était transformé en électricité. Elle est très rapide, je compte lui demander des conseils. Ces derniers entrainements dans la Brume Sanglante m'ont fait découvrir une nouvelle affinité. Le Raïton. Je n'ai pas encore eu le temps d'acquérir les connaissance requises pour contrôler cette nouvelle affinité. Une arme destructrice au corps à corps, j'adore déjà le concept de transpercer mes adversaires avec ma main électrique. Ce long sourire se dresse sur mon visage. Je vais avoir du temps pour pouvoir contrôler ce nouveau pouvoir. J'adore cette affinité, elle possède un panel de possibilité énorme. J'ai beaucoup d'idée en tête, je compte m'investir en terme d'entrainement. Ce n'est que le début de ma réelle puissance.

Les feuilles dansent en coordination avec le vent, les bras croisés, je commence à marcher en direction de Kiri. L'esprit organisé, je me dirige vers le lieu de rendez vous pour la mission. Un seigneur du pays du vent en visite à Mizu s'est fait empoisonné lors d'un banquet, une belle manière de supprimer ces ennemis, ces experts en poison sont des personnes redoutables. L'auteur de ce futur assassinat ( ou pas ) est un vrai connard, le seul antidote possible se trouve dans une île au Sud de l'archipel de Kiri. Pour pimenter la chose, on doit trouver l'auteur de cette empoisonnement. Ils vont se prendre une claque par la team Yôma. La dernière fois que j'appartiens à l'étendard de Shinichi. Mes doigts se craquent, je vais devoir faire bonne figure pour cette mission. Je n'ai pas envie qu'il vienne m'embêter. Laissez moi prendre de la puissance et après on pourra se battre. Un homme masqué m'intercepte. Je ne bouge pas, je ne lui parle. Son regard se lève vers ma direction.


L'homme disparait. Ma nouvelle destination est plus longue, on arrête les conneries et on montre réellement mes capacités. Ma vitesse n'est plus comparable, étant un adepte du corps à corps, j'ai acquis la vélocité du prédateur. Je m'élance donc en direction du port, sautant sur une branche, je vais passer par la forêt, ça sera plus pratique. Branche en branche, je m'approche rapidement du lieu du rendez vous. Ma main se pose rapidement sur mon masque, dans ce genre de mission, je ne suis plus membre du Misuto. Arrivé à destination, la clope en bouche, je m'approche rapidement des bateaux afin de trouver celui de Kiri. L’étendard de la Brume Sanglante, mon regard se rive rapidement en sa direction, je marche rapidement en sa direction. Shinichi sur le bateau, un léger sourire se forme sur mon visage. Toujours à l'heure cette enfoiré.


Un ricanement de ma part, je lui tend ma main. C'est la première fois que je le vois depuis la guerre. Une petite mission pour fêter les retrouvailles, c'est parfait pour notre équipe

Je m'en vais en mission. Encore me direz-vous. Et à cela je vous répondrai : "Oui mais j'ai besoin de gagner de l'argent !" Voyez vous, ces choses étranges que l'on appellent ryos ne poussent malheureusement pas sur les arbres et sachant que j'aime la couleur des billets, leur odeur et surtout que j'apprécie en posséder en grande quantité, je me dois ainsi de travailler pour les obtenir. Bref, mon avarice étant, je m'en vais vers d'autres contrées afin de remplir une quête de la plus haute importance puisque le village l'estime comme étant de rang A. Je vais vous expliquer les faits. Un grand gaillard portant le titre de seigneur est venu, il a tapé la causette avec un autre grand monsieur très important lui aussi et finalement, ça s'est plutôt mal fini puisque l'un d'entre eux s'est fait empoisonné. Vous vous doutez bien que cela a crée de multiples problèmes et nous avons manqué de peu l'incident diplomatique. Fort heureusement, les médecins de Kiri ont réussi à sauver le vioque et à extraire le poison.

Il revient désormais à nous d'enquêter sur le pourquoi du comment et surtout, de retrouver le responsable de cette affaire. Le tout en nous faisant le plus petit possible bien sûr. En effet, le but n'est pas d'informer toute la populace de ce qui est arrivé. Pour accomplir cette mission, je serai accompagné de mon fidèle acolyte : Masashi. Le vieux bougre est devenu jonin dorénavant. Autant dire que j'ai fait du bon travail, je l'ai en effet très bien formé. Quoi ? Comment ça je tire toute la couverture vers moi en me vantant de la sorte ? Certes, il a beaucoup progressé par lui même mais ne nous leurrons pas, sans moi ce gueux ne serait parvenu à rien ! A rien vous dis-je ! Oui, avant que je ne le prenne sous mon aile, il n'était qu'un vulgaire genin parmi tant d'autres. C'est avec mon aide et uniquement avec celle-ci qu'il a progressé. Le voyage, les entraînements, les apprentissages, tout ça ; c'est à qui qu'il les doit ? A tonton Kitase pour sûr !

Bref, je patiente un peu sur le rafiot en partance pour l'île située en plein sud de l'archipel. Masashi ne devrait pas tarder. Finalement le voilà qui arrive. Il me salue et sourit, je fais alors de même. C'est un plaisir pour moi de partir avec le polymorphe. Je ne crois pas que nous ayons fait beaucoup de mission ensemble. C'est peut-être même notre première à vrai dire. Avec lui, je me suis surtout concentré sur l'apprentissage de jutsus, m'enfin. Je compte bien me rattraper. Les salutations faites, nous discutons un peu de tout et n'importe quoi sur le navire. Ceci afin de faire passer le temps. Au bout de quelques heures, nous voici enfin arrivés à bon port. Je baille un peu et pose le pied sur la terre ferme.

« La plante produisant le poison s'appelle la Racinya Heberucius Lutinus Furiousus Raptorus, plus communément appelée l’ortie noire à pois verts. Je propose que nous allions d'abord interroger un expert à ce sujet, pour savoir où elle peut pousser précisément. De là, il faudrait qu'on se sépare et cherche à savoir qui pourrait avoir accès à une telle plante. Il paraît que c'est rare ... Et vu la dangerosité du poison, je suppose que le premier clampin venu ne peut pas l'extraire même s'il sait où trouver le végétal. On doit avoir affaire à un expert, sûrement un médecin. »

Tant de paramètres à prendre en compte ... Cette mission s'annonce longue. Mais pour commencer, allons déjà voir un herboriste. Les apothicaires du coin doivent savoir où trouver une Racinya Heberucius Lutinus Furiousus Raptorus.

Il m'en apprend des choses ce Shinichi. Il connait tout sur tout. Sûrement parce qu'il appartient à la caste noble des Lutins. D'après eux, c'est une forme amélioré d'humains mais ils se prennent un peu pour les dieux de Mizu. Ils n'ont que leurs oreilles pointues de différent aux humains. La définition précise d'un Lutin est un homme à oreille pointue qui ne se prend pas pour de la merde. Kitase Shinichi est un Lutin, bien que ce soit des personnes avares et un peu bougre, ils ont d'énormes connaissances. Le maitre des Salamandres est le seul lutin que je connaisse, mais d'après les rumeurs, le régent appartient à cette caste d'homme aux oreilles pointues. Ils ont un certain pouvoir à travers Mizu no Kuni. C'est fou. Comment peuvent-ils laisser ces lutins prendre le contrôle d'un village, moi je m'en fous, je me casse dans quelques jours. Bref, je dois me comporter comme un réel ninja de Kiri, qui se dévoue pour sa patrie, c'était le bon temps. Maintenant c'est révolu, le gekei qui reste dans son village, c'est fini. Nous sommes des êtres de la nature, nous n'avons pas de lieu de vie, on devrait se déplacer telle des nomades. Mais ils ont peur de se confronter à cette brume écarlate si épaisse, si puissant. C'est être fou d'essayer de se confronter seul à ces guerriers sanguinaires. Le réel problème dans cette histoire, c'est qu'on ne peut même pas se réunir, il n'y a pas assez de Gekei assez fou pour me rejoindre ou sont déjà mort. Je suis un loup solitaire dans cette quête de pouvoir. Cette dernière mission doit s'accomplir parfaitement, la dernière fois que je verrais ce vieux bougre.

Une mission particulièrement ennuyante et longue. C'est le genre de mission que je déteste, y a beaucoup trop d'enquêtes et aucun ennemi à frapper. La récolte d'information va vraiment chiante, on est à la recherche d'une plante d'origine lutine capable de guérir le seigneur en visite diplomatique. C'est fou. Comment des ninjas arrivent-ils à faire passer le poison dans la bouffe. Et personne ne sait qui a fait ça. On va se mettre au travail et Shinichi a déjà des idées en têtes, c'est sur. C'est un peu Sherlock Holmes et moi Docteur Watson. Je le suis, je note toutes les informations qui pourrait nous avancer dans cette mission et lui c'est le cerveau. Il a beaucoup plus d'informations que moi dans cette mission, il a fait des recherches. On va faire comme il a dit, on va parler à un herboriste dans le coin. Et après les informations requises sur cette plante, on pourra donc savoir qui aurait accès à ce genre de plante. D'après le lutin, cette plante est plutôt rare. On ne peut que rechercher un spécialiste dans ce domaine précis. Sa rareté lui donne un gout de dangerosité, notre ennemi doit être spécialement fort en technique de poison. Sa maitrise, sa finesse, personne ne sait qui il est. Voilà pourquoi Shinichi et moi-même enquêtons sur cette affaire, le travail sera fait à l'ancienne méthode bien sur, qu'est ce que vous croyez ? On n'est pas pour rigoler.

Nous sommes donc à la recherche d'un herboriste, je ne connais pas très bien les lieux. La première fois que je mets les pieds sur cette île, alors que j'ai vécu sur l'une d'elle lors de mon enfance. Shinichi doit certainement connaitre l'un de ces spécialités. C'est un grand voyageur le gaillard. Il en a marché des kilomètres.



Un moment de silence s'installe, je reprend la parole sans attendre la réponse de mon coéquipier.


Je ne peux rien faire dans ce genre de mission. Ces lieux inconnus, je regarde le maitre des salamandres, c'est lui le guide sur cette île.

Une idée de qui peut être ce médecin qui maîtrise les poisons ? Alors là... Une idée d'où on peut trouver un bon herboriste ? … Alors là... Il en pose de ces questions le Masashi. Malheureusement, j'ai beau bien connaître la région, je ne suis pas capable de lui répondre. De ma vie je ne suis jamais aller voir un herboriste et mes relations avec les médecins sont comme qui dirait conflictuelle. Pourquoi cela ? C'est une très longue histoire. Mais en gros, sachez que je ne supporte pas d'aller chez eux, dans leur cabinet. Si mes souvenirs sont bons, j'ai dû prendre à tout casser deux ou trois consultations chez le médecin au cours de ma vie. Et je dois vous avouer que je les ai toutes regrettées. Pour cause, je me suis fait complètement arnaquer. La première fois, c'était pour un rhume et j'ai dû payer une somme d'argent considérable tout ça pour qu'à la fin me donne une ordonnance. Et qu'ai-je fait avec cette ordonnance, vous voulez le savoir ? Et bien rien. Je pensais qu'en la montrant au pharmacien, il allait gentiment me donner le médicament vu que j'avais payé le médecin mais non. Il fallait que je raque à nouveau, ce que je n'ai pas fait. Si j'ai bien compris leur système : on va chez un médecin et on le paie pour qu'il nous dise ce que l'on sait déjà et nous file un bout de papier, puis on va chez un gars qui nous donne le médicament nécessaire à notre guérison mais que l'on doit rémunérer lui aussi. En somme, on se fait doublement arnaquer. Bref ne sachant trop où aller je demande aux passants s'ils ne savent pas où l'on peu trouver un spécialiste en plantes. On nous répond qu'il faut aller voir un dénommé Professeur Aoka – parce que semble-t-il qu'en plus d'être vendeur, il donne des cours de botanique. Nous nous rendons sans plus tarder chez lui. Dans un premier temps, nous parlons de tout et de rien, afin de gagner un peu de temps, j'abrège le passage sur les politesses et en viens à l'essentiel ; la plante. Je lui demande s'il en voit souvent, s'il la commercialise et enfin s'il sait où s'en procurer.

Aux deux premières questions, il répond par la négative. Cette plante est rare, on dit même qu'elle est introuvable. De fait, il n'en voit qu'à de très rares occasions. De plus, il ne dispose pas de ce produit chez lui et même si c'était le cas, il n'en aurait pas en assez grande quantité pour pouvoir le vendre à des clients. En revanche, et c'est bien là l'essentiel, il sait où en trouver. D'après ses livres et ses propres connaissances, cette plante pousse dans les endroits humides et où la pression est forte. Par ailleurs elle a besoin d'un sol pur, d'une température spécifique et de minéraux caractéristiques pour se développer. C'est pourquoi cette plante ne pousse que dans cette île, plus précisément dans la crique, sous l'eau et à de très grandes profondeurs. En entendant cela, je souris et regarde Masashi.

« On va s'amuser là-bas. »

Et pas qu'un peu qu'on va s'amuser ! Nous avons tous une vision idéaliste des criques. Pour cause, dans les livres, on nous montre celles qui sont belles, où l'eau est bleue azure et où les oiseaux aiment se rendre. Pourtant, les criques, ce n'est pas toujours ça. Parfois c'est moche, c'est bourré d'algues et ça pue. Malheureusement pour nous, l'endroit où nous allons répond plus à la seconde description qu'à la première. Mon large sourire disparaît en voyant ce lieu, je tourne la tête vers Mike et lui dis :

« C'est vraiment laid cet endroit. Pas loin, il devrait y avoir des établissements louant des barques à quiconque est assez idiot pour vouloir traîner ici. Allons donc les voir. Si ça se trouve, ils ont vu des gens traîner dans le coin il y a peu. »

Si tel est le cas, ce seront peut-être nos hommes.