Une obsession. Oui, c'est bien ça qui m'avait conduite ici, depuis des jours déjà cette ombre de souvenir obsédait mon esprit, celle d'un animal à l'allure mystique qui avait croisé ma route. Loin d'être anodine, notre rencontre m'avait murmuré ou promis qui sait, une quelconque vérité sur moi, mais le loup était parti sans finir de la conter. Ainsi, il fallait payer l'erreur de soir-là, celle où je l'avais laissé partir pour poursuivre moi-même ma route l'esprit trop occupé ailleurs. C'était donc avec ces mêmes talents de chasseurs qui nous avaient rassemblés au détour d'un chemin que je le traquais lui cette fois. Mais, le maudis hasard qui avait fait notre rencontre ne voulait pas me redonner ma chance, maintenant que je le cherchais, aucune piste ne me menait à lui et sans le vouloir, plus tôt que prévu je me retrouvais loin, très loin de mon point de départ, à savoir le village de Kiri.

Le vent était levé et l'air plus salé que dans les marécages ou la zone boiseuse que j'avais arpentée jusqu'ici, j'étais aux côtes face à la mer agitée. La pluie n'allait pas tarder à tomber, la perspective m'aurait plu en temps normal, j'aimais sa mélodie, mais là me faire tremper ne me tentait pas du tout, je l'étais déjà bien assez et cela, pour rien au final. Amère, c'est en soulevant du bout des pieds le sable que je me dénichais des coquillages en encas, une petite pause bien méritée vu la journée que je venais de passer et qui voulait se conclure en beauté.

Décidément mauvaise chasseuse ou enfant très poisseuse, c'est encore au final sur la mauvaise cible que je tombais, mais ma foi, comment aurais-je pu passer à côté de celle-là, bien que ça m'aurait arrangée pour dire vrai. Sans bouger de ma place, je fixais la silhouette féminine qui traçait sa route l'air de rien, rares étaient pourtant ceux qui s'offraient une balade de santé ici, à moins d'un but, personne ne mettait les pieds dans ces sentiers ardus et surtout dangereux. Une intruse ? Certes, le doute parcourait mon esprit tandis que je me perdais dans une réflexion, d'un côté on me dirait d'attaquer l’effronté non invité sur nos terres, telle était la logique familiale, à savoir très territoriale. D'un autre, je n'étais plus que leur unique possession, par leur faute qui plus est, je me retrouvais contraire à d'autres règles qui les contestaient. La shinobi que j'étais n'était pas en patrouille, n'avait pas reçu l'ordre de s'en mêler et c'est sans surprise que par un esprit de contrariété je choisis une solution annexe de mon choix.

Tranquillement, j’emboîtais mes pas pour rejoindre les siens, prenant ainsi une diagonale qui nous laisserait face à face. À première vue, il n'y avait rien qui justifié des sens en alertes, la femme ne se cachait pas et semblait assez pacifique, c'était bien ma veine tient, malchanceuse jusqu'à la fin, je doutais fort qu'il y est un espoir pour qu'elle se rebiffe. Ca se confirmait plus je m'approchais et que je pouvais observer ce visage aux traits fins et à l'expression naturellement plutôt chaleureuse, mais c'était cependant une ombre autre que la sienne qui troublait ma vigilance. Elle passait devant un muret, une ouverture de celui-ci et à nouveau ce dernier et c'était entre ce moment que j’apercevais furtivement la tache brune de la bête suivant de près la donzelle. Réalité ou hallucination d'une enfant qui voulait tant voir un signe de la présence de sa bête mystique. Il n'en fallait pas plus pour que le rythme de mon cœur s’accélère emportant avec lui ma vitesse de marche et tandis que j'étais à sa hauteur ma première réflexion était un coup d’œil non dissimulé vers l'arrière du muret. Rien.

Déçue, certes, mais aussi troublée, l'animal n'apparaissant qu'à mes axes de doutes, je commençais à me questionner sur la véracité de son existence, le temps n'était plus franchement à penser, j'étais nez à nez face à celle à qui je venais de couper la route. La jonchant d'un sourcil relevé et pas diplomate pour deux sous, je laissais les réflexes de ma langue agir d'eux-mêmes, pour ne dire comme toujours que le fond de ma pensée...

=| -Avez-vous aperçu un animal qui vous aurait suivi à tout hasard ?

À chacun ses priorités... Mon obsession primait sur tout la preuve, même le protocole je le bafouais pour peu que cela puisse m'apporter un début de réponse. Mais l'idée que cela puisse lui paraître étrange ne me surprenant guère, je devais m'assurer de lui donner l'envie de coopérer avant qu'elle ne me laisse sur mon reste. Voilà qui était déjà plus pro, ma foi, avec un peu de chance, la demoiselle m'éviterait une batterie de questions, mais comme la chance ne m'avait pas sous son aile, j'en doutais...

=| -Je suis une kunoichi de Kiri, la bête pourrait être dangereuse pour les habitants, comme pour les voyageurs, mieux vaut ne pas traîner par ici et encore moins seule.

J’étais décidée, je retrouverai ce médecin coûte que coûte. J’avais voyagé dans quelques pays exotiques, en dehors de celui du feu, mais chaque piste menait à une impasse. Mais je ne perdais pas espoir, chaque impasse m’apportait au moins un autre élément de réponse, un indice pour la suite, une indication pour me rendre à la prochaine étape. Cette prochaine destination, j’en avais beaucoup entendu parler, et pour cause : elle abritait l’un des villages les plus puissants de ce monde : Kiri. La réputation du village de la brume n’est plus à faire : des ninjas puissants, des clans aux pouvoirs incommensurables, des maîtres du taïjutsu sans pareil… Bref, des shinobis à ne surtout pas prendre à la légère.

J’avais déjà rencontré deux Kirijins, dans ma vie. Xaldin et Yuka. Je n’avais aucune idée de ce qu’ils étaient devenus, mais nul doute que l’homme puissant qu’il était et la jeune fille surdouée qu’elle était ont gravi les échelons sans problème, et devaient être maintenant des personnes importantes de la Brume… Je devrais leur écrire, peut-être… Nous verrons cela une fois rentrée à Konoha, le temps n’était pas propice à ce genre de réflexions. Les côtes embrumées de Mizu se dessinaient devant moi. Pour la première fois de ma vie, j’allais entrer dans cet archipel si mystérieux. Je ne savais pas où j’irai, ce que je ferais ou même qui je rencontrerai. Si le pays est aussi grand que le mien, je n’aurai pas le temps de trouver ce que je cherche en une seule visite, à moins d’un énorme coup de chance. D’autant qu’il est séparé en petits îlots, nécessitant des bateaux pour y voyager, et donc une perte de temps considérable lors du voyage.

J’accostai sur un long ponton de bois. Je remerciai et payai mon chalutier, et commençai à pénétrer en terre inconnue. Malgré le brouillard environnant, la température n’était pas aussi froide que les stéréotypes le disent. Je marchais tranquillement, mais je me sentais mal à l’aise : il ne faisait aucun doute que j’étais présentement observée. Par qui ? Ou par quoi ? Je l’ignorais, mais la sensation se faisait de plus en plus pesante. Puis des bruits de pas et de branches se firent entendre. Je ne diminuai ni n’augmentai pas mon rythme de marche, si c’était un ennemi, lui faire comprendre que je l’avais remarqué n’était pas à mon avantage. Tant qu’il pensait avoir l’effet de surprise de son côté, il ne se méfierait pas. Je le sentais se rapprocher. Je le sentais à quelques mètres. Je le sentais derrière moi…

Puis une jeune femme se lança derrière le muret qui était à ma gauche. Elle me regarda un instant, puis me posa une étrange question à propos d’un animal. Si j’en avais remarqué la présence ? Je ne sais pas. Je ne puis dire si c’était celle de la jeune femme ou celle d’une personne tierce qui m’avait mise en alerte. Mais dans le doute, je n’allais pas lui donner de faux espoirs ou l’inquiéter pour rien.

- Heu non, désolée, je n’ai rien vu de telle…

Je souriais, comme à mon habitude. Elle se disait ninja de Kiri, mieux vaut donc ne pas froisser un shinobi sur ses terres, d’autant plus quand on en est un provenant d’un autre pays. Elle ne me semblait cela dit pas hostile, ce qui me rassura un peu : j’avais peur que les premiers contacts avec les Kirijins se passent mal.

- Je vois ! Désolée, je manque à tous mes devoirs. Je m’appelle Krystal, et je suis de Konoha. Je suis ici parce que je recherche un vieil ami qui a disparu, et on raconte qu’il est venu ici, à Mizu !

Je n’allais pas lui raconter mes histoires de famille inintéressantes, elle devait s’en ficher complètement. Mais c’était la moindre des choses, lui donner le but de ma visite, et ma provenance. Elle semblait bien plus préoccupée par sa proie animale que par moi, mais méfions-nous de l’eau qui dort… Je souris en permanence, cela ne fait pas de moi une femme heureuse…

C'était un jour dans le plus merveilleux des mondes il fallait croire ! Non pas tout à fait, mais bon, la demoiselle me facilitait la tâche déballant d'elle même tout ce que j'aurais eu besoin de savoir, la kunoichi venait de Konoha. Bien que sa visite à premières vues ne m'intéressait pas, curiosité oblige, je m'intéressais à ses propos d'autant que j'étais une vraie casse pieds sur certains points et elle allait vite le découvrir. Un shinobi étranger à Kiri de façon officiel j'osais espérer, la zone n'était pas faite pour les touristes nan mais... J'espérais du moins, je votais contre si c'était le cas ! Et c'était bien avant toutes choses que j'allais clarifier ce point avec elle, quoi que mon ton grognon n'avait pas sa place, la dénommée Krystal affichait son plus beau sourire, qu'importe, je n'étais pas chargée de promouvoir le tourisme chez nous... -Pas préteuse !-

=| -Krystal comment ? Et cette visite a été signalée pas vrai ? Pas sûr qu'on apprécie que des shinobis d'autres villages se promènent chez nous l'air de rien.

Deux minutes de plus je lui demandais ses papiers... Sévère et chiante, oui je sais, alors que pour être franche sa présence ne me gênait en rien, elle pouvait bien vaguer où elle voulait, mais tombant au mauvais moment et me donnant une première réponse pas à mon goût -celle du loup-, je lui faisais peut-être un peu payer ma frustration... Ceci dit, rien ne m'empêchait d'être poli, même si ce n'était pas mon fort, faut le dire...

=| -Ao' Kaguya pour ma part, si mon nom peut-être utile. Tu parles d'une recherche d'un ami, quel genre d'ami ?

A sa place ma réponse aurait été clair : « De quoi tu te mêles ? » ou plus radicale : « Dégages. ». Après perso, je n'étais pas la diplomatie incarnée et si sa recherche concernait un « ami » ou ancien confrère de son village, autrement dit un déserteur, mon intérêt pour la traque était tout acquis, elle avait toute ma collaboration... Preuve que je devais vraiment m'ennuyer ces derniers temps, je rêvais d'action de vrai ! Mais ce n'était pas pour encore. Je divaguais grands dieux ! Bref en un instant je lui faisais passer un vrai interrogatoire, pour quelqu'un qui s'en fichait c'était du joli, je n'osais pas imaginer ce que cela aurait été dans le cas inverse. C'était donc peut-être pour me rattraper en tant « qu'hôte » que j'argumentais le tout de quelque conseils, si cela en était ma foi...

=| -Pour ce genre de recherche tu devrais t'adresser au village, qui mieux qu'un kirijins peut retrouver ce qui c'est perdu dans ses eaux...

Bon là, je ne pouvais rien dire de plus censé que cela... Peut-être que c'était son inépuisable sourire qui me faisait lâcher du zèle, en même temps comment rester de marbre face à quelqu'un de souriant, cette maudite faciès était contagieuse. Je comprenais mieux l'expression : Souri et le monde te sourira. Je notais !Ca et le détail de l'imprudence de la jeune fille de se promener seule en terres inconnus comme ça, les apparences étant trompeuses, je me méfiais qu'elle n'est pas quelque talents cachés qui me feraient regretter de l'avoir croisé. La prudence était de mise. Mine de rien, elle m'en avait fait oubliée ma proie, mon manteau ne serait pas pour cette fois...

Je m’y attendais, mais pas aussi tôt après avoir accosté. Kiri avait la réputation d’être prudent et méfiant, si bien que je ne m’étonnai pas du véritable interrogatoire que me faisait subir la jeune femme qui semblait être en chasse d’une étrange proie. Une Kaguya, selon ses dires. Une fois de plus, j’essayai de me rappeler des enseignements de Miko. Ce nom me parlait, signifiant donc que ça devait être un grand clan de Kirigakure. Quelques secondes me suffirent à me faire rappeler que le clan Kaguya était maître en la manipulation de ses os. Une shinobi à ne pas prendre à la légère, donc, car j’avais déjà eu à faire à l’un d’entre eux. Et il m’avait sévèrement amoché.

Mais je n’étais pas là en tant qu’ennemie, et surtout, je n’avais rien à cacher. Je venais pour des buts personnels, certes, mais je ne venais pas pour déclarer la guerre au village de la Brume. Alors, je me plierais à leur volonté. Les Kirijins voulaient que je leur dise ce que je venais faire ? Pas de soucis. J’avais appris à manier les mots, et les expressions faciales pour coller au mieux à la vérité. Non pas que j’allais mentir, j’allais juste omettre quelques détails. Comme le nom de mon clan, ou ce que je voulais vraiment à ce médecin…

- Krystal Kamikoru ! Non, cette visite n’a pas été signalée. A vrai dire, je ne suis pas ici en mission, ou même sous la volonté de Konoha. C’est une initiative que je prends seule, dans un but personnel, et pas du tout rattaché à mon village

Je ne pouvais pas être plus claire sur mes intentions : je venais en paix, comme une simple voyageuse, et pas comme un ninja de Konoha. A ce titre-là, on ne pouvait pas me reprocher d’espionnage, ou de tentative ennemie envers Kiri. Mais je restais quand même affiliée à un village ninja, et l’atteinte à ma personne était synonyme de guerre entre les deux villages. En somme, les mots avaient été choisis très justement. Et quand je dis guerre, je le dis à dessein, car même si je ne suis pas là, effectivement, sous couvert d’un ordre de mon village, mon Hokage est au courant de ma visite. C’est même lui qui a lancé mon périple, en m’apprenant la visite de ce médecin. Il connaissait l’importance que ça avait pour moi, et nul ne doute qu’il me laisserait rester à Mizu autant de temps qu’il le faudrait. Mais il savait où j’étais, et donc qui je rencontrerais en priorité.

Je souriais toujours, chaleureusement et innocemment, mon visage loin de toutes les pensées qui se bousculaient dans ma tête. Quel genre d’ami ? Une fois de plus, je devrais utiliser de mes talents verbaux. Je me voyais mal lui dire « Un ancien membre de mon clan, que je veux tuer pour avoir cautionné et couvert la torture d’un enfant de moins de dix ans, et ce pendant plusieurs années ». Enfin, à vrai dire, je pourrais, mais reste à savoir comment elle réagirait. Ou plutôt, quelle position elle prendra à propos de cette histoire : comprendrait-elle mon désir de vengeance, ou se cantonnerait-elle à mes envies de meurtre ? J’étais en territoire étranger, je ne devais pas créer de vagues inutiles.

- Il faisait partie de mon clan auparavant, mais suite à quelques problèmes, il est parti de Konoha. Mais j’ai quelque chose à lui demander et dont lui seul connaît la réponse, j’ai donc besoin de le retrouver !

Parfaitement vrai, qui plus est. Le mensonge par omission n’en est pas vraiment un, de toute manière. Je souriais toujours.

- Je ne suis pas sûre que Kiri puisse réellement m’aider, en réalité. Ce n’est pas le genre d’informations qui intéressent les grands villages. Mais peut-être que tu peux… Celui que je recherche est un médecin de renom, quelqu’un connaissant parfaitement son métier et accomplissant des prouesses. Il n’aurait aucun mal à se faire une réputation. Un endroit de Mizu aurait-il une histoire à propos d’un médecin étranger ?

C’était donc une affaire personnelle qui avait attiré la dénommée Kristal ici, non mieux, une affaire familiale plutôt. Au vu de son insistance pour le préciser, j’en concluais qu’elle voulait se passer de formalités inutiles, ça tombait bien, on était deux et puisque l’histoire n’avait rien à voir avec nos villages respectifs, sa présence ne devenait pas plus gênante que n’importe quel voyageur. Enfin, à un détail près, la demoiselle était shinobi après tout, difficile de faire le choix de la laisser circuler librement, non pas que je m’étais sa parole en doute, juste que je ne savais pas où sa quête pourrait la mener. Un point était sûr en revanche, le village ne craignait pas grand-chose, je doutais qu’elle compte s’y rendre, c’était donc plus le pays de l’eau lui-même qui l’intéressait et même plutôt une réputation qui aurait pu être faite à l’intérieur.

=­| -Je vois, dans ce cas excuse mon interrogatoire, même en visite personnelle, un ninja reste un ninja qui attire l’attention de ses pairs. Tu n’as pas fini d’être contrôlée en marchant seule ainsi, vu la direction que tu prenais, je peux faire un bout de chemin avec toi qui te privera de cette corvée.

Oh oui, parce qu’elle n’avait pas fini de répéter son histoire vue comme ici les shinobi vagabondaient à leur tâche un peu partout dans le pays de l’eau. Je notais son nom dans un coin de ma tête tandis que je l’invitais à reprendre sa marche en emboitant le pas à la mienne. Quant à son histoire d’irou réputé, aucun malheureusement pour elle ne me venait à l’esprit, mon métabolisme faisait que je n’y avais jamais vraiment eu recourt, donc pour moi leur intérêt était minime. Néanmoins, je réfléchissais logiquement difficile de penser que Kiri accueillerait un étranger, donc, c’était surement en province qu’il devait s’être établi et pensant comme si c’était une recherche que je devais effectuer je me disais que s’il était si doué il avait pu s’attirer des faveurs.

=|-Hum, je suppose que s’il est aussi talentueux que ça, sa réputation a pu vite courir dans Mizu no kuni, les meilleures sources d’informations que tu puisses avoir sont surement la population, cherche les commères des villages… S’il est vraiment si doué, le daimyo aime bien s’entourer de ce genre de personne utile, mais le fait qu’il soit konohajins ôte ses chances. Le dernier point je pense, c’est que s’il a quitté Konoha sans vouloir être retrouvé il va surement éviter les grands axes, ici, les coins les plus reculés et moins parlant sont les petites îles de l’archipel. Dans la grande île, les informations courent trop vite et on veille au grain.

Oui, bon, on ne pas dire que je l’aidais beaucoup, je parlais comme je dictais les solutions envisageables sur un papier, mais ma foi, je ne pouvais pas inventer ce que je ne savais pas, mais il y avait un point sur lequel j’étais certaine en revanche, si cet homme était ici, il n’avait pas pu être caché bien longtemps sans que des confrères viennent lui demander des comptes.

=|-Tu sais, un shinobi ici quelque il soit est vite contrôlé comme tu vois, il y a de grandes chances qu’il soit régulièrement dérangé de notre présence, à moins de connaitre quelqu’un ici. S’il s’est établi dans la région, Kiri l’a forcément à l’œil. S’il veut être tranquille, il vaut mieux pour lui se faire discret. Tu as déjà essayé de parler aux pêcheurs du port ? Ils savent toujours tout ce qu’il se passe concernant les îles. Parce que là, je te le dis tout de suite, c’est comme chercher une aiguille dans une botte de foin ton histoire. Enfin, ton affaire, je verrais si j’en entends parler au cas où maintenant que je le sais. D’ailleurs, tu comptes rester à Kiri longtemps ?

Je n'avais aucune envie de me mêler des affaires internes familiales de la demoiselle, je supposais que plus vite elle aurait ce qu'elle était venu chercher, plus vite elle rentrerait, accessoirement et au mieux, rapportant son confrère avec elle et cela, ça ne pouvait que nous arranger, bien sûr que je coopérais, j'étais même toutes ouïes ouvertes !

La jeune femme en face de moi ne semblait pas agressive, et s’accommoda rapidement de la présence d’un autre shinobi sur ses terres. Il était normal de subir cet interrogatoire, et je me laissai faire et guider à son gré. J’étais chez elle, et tant que tel était le cas, je devais me plier à son bon-vouloir. Au fond, la Kaguya était amicale, et me proposa même plusieurs fois son aide. J’étais chanceuse, car j’aurais très bien pu tomber contre quelqu’un qui n’acceptait pas que des ninjas étrangers se retrouvent à Mizu, ou contre un shinobi détestant Konoha pour une raison ou pour une autre.

Je lui souriais toujours, entamant mon début de chemin avec elle à mes côtés. J’écoutais ce qu’elle disait, avec intérêt. Ce qu’elle disait n’était pas dénué de sens : si un étranger avait autant fait d’émules au sein du pays, nul doute que Kiri aurait été mis au courant. Surtout s’il était connu pour avoir appartenu à Konoha. Toujours en marchant, j’attendis qu’elle ait fini de parler avant de lui répondre.

- En fait, je ne crois pas que c’était un Shinobi. C’était un simple médecin civil, mais qui accomplissait des prouesses dans son domaine. J’avais effectivement songé à interroger des gens habitant dans des villages un peu plus isolés que le reste. C’est un peu plus son genre…

Car oui, s’il avait intégré un grand village, comme, à tout hasard, Kiri, il n’aurait pu cacher sa véritable identité très longtemps. Ou en tout cas, il n’aurait pas pu cacher le fait qu’il vienne de Konoha, et qu’il a donc déserté. Et les raisons auraient très vite remonté la surface. Un clan décimé, une meurtrière, un martyr… Bref, tout un tas de raisons qui l’auraient fait enfermé assez rapidement. Je marchais droit devant moi, sans savoir réellement où j’allais. Mais l’absence de protestation de la Kaguya à mes côtés laissaient présager qu’au moins, le chemin que j’empruntais menait quelque part.

Quant à la question de savoir si je la voulais ou pas avec moi, je dois avouer que j’étais tiraillée. Comme elle a dit, avoir une Kirijin pendant mon périple m’empêcherait de subir d’autres interrogatoires, et cela me permettrait surtout d’avoir la confiance des gens que j’interrogerai. Honnêtement, qui répondrait honnêtement à une étrangère venant poser des questions bizarres à propos d’un médecin qu’elle recherche ? Peu de gens. Mais qui douterait d’une kunoichi venant du village associé au pays dans lequel vous vivez ? Mais d’un autre côté, elle pourrait vite découvrir des choses que j’aurais aimé qu’elle ne sache pas. Comme le fait que ce médecin, c’est moi qu’il fuit. Qu’on est du même clan. Que j’ai tué des gens. Et que je cherche sans doute à le tuer lui.

Non, définitivement, il ne fallait pas qu’Aoji reste avec moi. Mais comment ne pas attirer les soupçons sur soi quand on veut que celle chez qui l’on est s’en aille ? Je réfléchis rapidement en marchant, et une seule idée me vint en tête. Lorsqu’elle m’a rencontrée, elle semblait à la recherche d’une espèce de bête, ou d’un animal, j’ai pas tout compris. Peut-être que la remettre dans cet optique me permettrait de m’en débarrasser rapidement ?

- Mais j’y repense, tu chassais quoi tout à l’heure ?

Je souriais innocemment, mes expressions faciales étant, comme à leur habitude, bien loin de tout ce que je pouvais penser intérieurement…

Spoiler:

L’escorte entamait pour la suite de la conversation, j’avais écoutée attentive l’étrangère après lui fait part de quelques idées pour l’aider dans sa quête, car mieux que cela je ne pouvais pas faire. Finalement, elle semblait savoir ce qu’elle faisait, la demoiselle avait déjà pensé à se rendre auprès des lieux isolés qui semblaient pour plaire à la personne qu’elle recherchait. Ma quête d’information perdait alors sa flamme au moment où elle m’annonçait que l’homme n’était pas shinobi, hum, ainsi donc ce n’était qu’une simple histoire de famille, ayant moi une dans laquelle les relations étaient très compliquées, je n’avais aucune envie de me mêler des siennes.

=| -Eh bien, je te souhaite bon courage, les gens ici ne sont pas de nature très bavards, peut-être qu’en les soudoyant ou les apitoyant qui sait.

Oui, la pauvre demoiselle n‘était pas tombée dans l’endroit le plus accueillant du monde, tout le contraire même, quoique, pour ce que je connaissais du monde, j’étais mal placée pour en parler. Intriguée je m’imprégnais des agissements de la konohajins qui ne ressemblait en rien à la consoeur que j’avais pu croisé, non elle était à mille lieues de Mog, elle était plus posée… Et même temps ça datait me diriez-vous, elle avait surement dû changer ma geisha préférée au bandeau d’escargot ! Sous ce souvenir affectueux et rigolo, j’esquissais un sourire, fixant une dernière fois Kristal j’en arrivais à une conclusion, oui bon, Mogura n’avait peut-être pas totalement tort, les femmes de Konoha avaient un certain charme dans leur douceur que Kiri n’avait pas… Repensant à la douceur et au charme de Mog, encore une fois je souriais, mais cette fois en laissant échapper un petit rire étouffer. Non, aucune femme au monde ne valait Yuka et Seira, enfin surtout la première, la seconde savant particulièrement manquer de charme à ses heures et non je ne parlais pas de sa manie à se mettre à poil !…

D’ailleurs je m’égarais de mon chemin, pas seulement vis-à-vis de la demoiselle que j’accompagnais, mais aussi surtout celui de mon but premier, effectivement, comme elle l’avait si bien fait remarquer, j’étais en chasse d’un loup et pas n’importe lequel. Soudainement je fus tiraillée, bon alors, devoir de shinobi ou assouvissement d’une volonté personnelle… Le choix était tout fait : Le loup. Me stoppant alors, je devais trouver le moyen de m’esquiver, de façon polie, surtout pour m’esquiver après avoir proposé une aide…

=| -Bon, je ne suis pas sûre que m’avoir dans les pattes t’aidera vraiment et tu me sembles assez avisée pour ne pas créer d’ennuis. Donc je ne vois pas de raison de t’embêter plus longtemps, si tu croises un autre shinobi je ne pense pas que tu es de problème, visiblement tu te débrouilles bien en explication convaincante. Enfin, fais attention à toi malgré tout, les patrouilles rodent partout en cas de problème, je doute que tu es du mal à trouver une assistance. Sur ce, je vais te laisser, le devoir m’appelle. J’ai été ravie de te rencontrer Kristal, pour ma part si tu arrives à t’en souvenir, mon prénom au complet est Aojikawamanashi. Si tu as besoin un jour qui sait, je te donnerais l’aide que je t’ai proposée.

Bon alors, ça va c’était assez correct je pense comme départ ma foi, sur ses bons mots je m’éclipsais la laissant à sa besogne et moi repartant à la mienne, qui sait, peut-être nous n’allions plus jamais nous recroiser ou à l’inverse à l’avenir nos destins allaient se lier. Quoi qu’il en soit, je n’avais pas gardé cette rencontre comme anodine, à chaque fois que le loup avait guidé mes pas cela avait été un signe. Restait à savoir lequel c’était cette fois, comme souvent, je n’allais le savoir qu’une fois le moment passé. Pas plus d’une heure après ça, tout en retraçant la route de la bête, j’étais tombée sur un havre de paix au milieu de la forêt, où la louve que je cherchais m’était au monde deux petits, un loup immaculé et un gris. Cachée dans les feuillages du grand chêne près d’elle, je regardais admirative la scène, sans savoir que bientôt mon idole bestiole allait disparaitre dans les griffes de la faucheuse, m’offrant ce qui deviendrait le plus précieux au monde pour moi, Nectus un petit louveteau blanc…

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