Premier entraînement foudroyant ! [PV Kadoria Shuji]

"- Wow... Alors c'est tout ça les terrains d'entraînement ?"

Idakushin contempla la succession de terrains cloturés, d'environnements différents qui s'offraient à ses yeux. Même si cette artificialité ne l'aurait pas séduit quelques mois plus tôt, il devait aujourd'hui admettre que le calme et, paradoxalement, l'énergie qui se dégageaient de ce lieu semblaient propices à l'entraînement, physique, technique ou mental.

"- Merci de m'avoir montré cet endroit. Je vois que certains s'entraînent, et nul doute que je m'y rendrais rapidement pour les rejoindre et progresser. Après tout, il faut bien que je paie ma dette vis-à-vis de Kumo..."

Les yeux du garçon respiraient la joie de vivre, et cela faisait suffisamment longtemps que cela n'avait pas été le cas pour que cela vaille la peine de le souligner. Il était ravi de se trouver en ce lieu, ravi de connaître cette ville et ravi de connaître cet homme bizarre mais sympathique.

"- Au fait, concernant la gravité, j'ai peut-être été un peu évasif... En fait, j'ai moi-même mis au point une technique permettant de faire ressentir un vertige soudain, et je me faisais la réflexion qu'une soudaine inversion de gravité, ce qui doit être du domaine du faisable pour un manipulateur de cette force, renforcerait le vertige et provoquerait des vomissements."

Il éclata d'un rire sonore avant de poursuivre :

"- Je te l'accorde, ça ne fait pas partie des techniques les plus glamours, mais pour peu de consommation de chakra, cela permet de combiner efficacement Genjutsu et technique de ton clan, tu ne crois pas ? Enfin, je ne suis que genin, je ne prétends pas t'apprendre quoi que ce soit... C'est juste qu'un adversaire qui vomit est assez peu enclin à se battre, et encore moins à se battre efficacement... Bref, pas cher et efficace. Encore une fois, je pense que tu es mieux placé que moi pour en juger..."

En fait, c'était un demi-mensonge. Idakushin était bien genin, et il doutait effectivement de l'efficacité de ses techniques contre un jônin, mais pour ce qui était de la théorie, il voulait bien croire qu'il était au même niveau que son guide. Bon, cela étant, un peu de flagornerie ne faisait jamais de mal. Surtout que la question qui allait suivre était beaucoup moins consensualiste.

"- Dis, comment est le Kage de ce village ?"

Les traits du garçon devinrent étonnamment sérieux.

"- Est-ce quelqu'un qui mérite que l'on se batte pour ses idées ?"

Il avait conscience que poser la question à un ninja de haut rang revenait à poser dans son esprit les germes d'une méfiance future, mais c'était une question à laquelle sa mère n'avait pas souhaité répondre pour l'heure. Il espérait de Shuji une réponse honnête. Lui aussi semblait avoir un passé complexe, et les relations avec son clan apparaissaient délicates. Idakushin était convaincu que seule une personne comme lui pourrait répondre avec sincérité à sa demande.

"- De toute manière, quelle que soit ta réponse, je suis fidèle à Kumo et à la paix. La politique m'intéresse peu... Je veux juste savoir par curiosité."

Il ne perdait pas de vue ce que lui avait dit Miya Asano pendant ses premiers jours au village. Kumo était le seul village à être entré en guerre, et Kiri apparaissait avoir le beau rôle. Si le genin se moquait des raisons de cette guerre, il devait au moins savoir si le visage était dirigé par un homme sage ou dangereux.

"- Bon, enfin, ne parlons plus de politique. Pourrais-tu me montrer l'étendue de ton Genjutsu ? Je suis curieux de savoir ce que je saurais faire d'ici quelques années."

Le sourire franc du flûtiste montrait qu'il ne rigolait qu'à moitié. Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il avait une haute estime de lui-même, ou, en tout cas, de sa capacité à devenir un shinobi brillant. Il allait croître et briller comme une étoile... Ou un éclair... Enfin tout ce qui pouvait briller et qui était susceptible d'être observé dans le ciel de Kumo.

Spoiler:

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Après deux minutes de marche, nous arrivons face aux nombreux terrains d'entraînement. J'ai beau y être allé de nombreuses fois, je dois avouer que la beauté des lieux, même artificielle, reste belle à regarder. Et nul doute qu'Idakushin en pense tous autant, puisque pour lui, c'est la première fois qu'il vient. Cette journée se déroulait plutôt bien pour une fois. C'est vrai quoi, j'ai trouvé quelqu'un avec qui avoir des discussions normales, du moins si la gravité et les genjutsu sont des sujets normaux... J'ai beau être un génie au niveau du genjutsu, je commence sérieusement à me lasser de cet art. Quand je vois des gens se faire bruler ou électrocuter et que je me dis que moi je peux faire ça qu'en illusion ça a de quoi foutre la mort

- Au fait, concernant la gravité, j'ai peut-être été un peu évasif... En fait, j'ai moi-même mis au point une technique permettant de faire ressentir un vertige soudain, et je me faisais la réflexion qu'une soudaine inversion de gravité, ce qui doit être du domaine du faisable pour un manipulateur de cette force, renforcerait le vertige et provoquerait des vomissements. Je te l'accorde, ça ne fait pas partie des techniques les plus glamours, mais pour peu de consommation de chakra, cela permet de combiner efficacement Genjutsu et technique de ton clan, tu ne crois pas ? Enfin, je ne suis que genin, je ne prétends pas t'apprendre quoi que ce soit... C'est juste qu'un adversaire qui vomit est assez peu enclin à se battre, et encore moins à se battre efficacement... Bref, pas cher et efficace. Encore une fois, je pense que tu es mieux placé que moi pour en juger...

Ha oui en effet c'est pas mal comme technique. Il est vrai qu'un ennemi qui vomit ne peut pas vraiment se battre et que ce n'est certes pas très glamour mais au point ou j'en suis niveau glamour...

- Tu sais que tu n'es pas bête? Je n'ai jamais pensé a faire une technique qui donne le vertige a une personne et encore moins a faire une gravité inversé pour lui faire vomir son déjeuner...! Qui sait, peut être que tu viens de trouver la prochaine technique que je vais mettre au point. Après je peux provoquer des vomissement en utilisant des ondes sonore ninjutsu mais c'est encore plus drôle en genjutsu.

La conversation se poursuit alors qu'il me demande ce que je pense de l'actuel Raikage. Ouais bon, je ne suis peut-être pas la personne à qui il aurait dû poser cette question... Vu la méfiance que je porte auprès du Nidaime, s'il veut que je le rassure, c'est un peu mort m 'voyez. D'ailleurs je n'ai jamais vraiment compris pourquoi je ne peux pas le sentir, j'ai comme l'impression qu'il cache quelque chose. M'enfin ce n'est surement qu'une supposition, rien de bien concrète.

- Ben le Raikage vois-tu... Je ne l'apprécie pas trop. Je ne lui ai jamais parlé directement, mais ce qui a beaucoup éveillé mes soupçons est le fait que je ne connaissais pas son chakra. En fait, j'aime bien analyser le chakra des gens, surtout ceux de mes supérieurs sauf que lui, d'une personne ne le connaît et des deux je n'ai jamais eus affaire à son chakra. C'est pour cela que je ne lui fais pas du tout confiance. Après, s'il aide Kumo à se relever de sa défaite contre kiri je ne suis pas contre, mais actuellement je n'ai pas confiance en cet homme.

Oui bon, je vais éviter de trop dénigrer le chef du village sinon il va finir par croire que nous sommes en dictature. Et puis, je suis surement le seul juunin à penser ça. Depuis l'arrivée au pouvoir par Masamune je n'ai jamais vu une seule personne se plaindre, a par moi bien sûr, comme s'ils étaient content qu'Uriô dégage au profit de n'importe qui d'autre. C'est d'ailleurs une des raisons qui me pousse à m'isoler socialement.

Arriver au centre d'un terrain, le genin reprend la conversation en me demandant si je peux lui montrer l'étendue de ma maîtrise en genjutsu. No problème, mais maintenant il faut choisir lequel je vais utiliser... Je serais tenté d'utiliser la mort noire pour lui montrer toute ma puissance mais la dernière personne non ennemie sur qui je l'ai utilisé ne m'a ensuite plus adressé la parole pendant près de deux semaines... J'hésite. M'ouais, je vais éviter de l'utiliser, histoire qu'il ne finisse pas traumatisé par mes genjutsu comme Shinzô...

- Si tu veux... par contre je ne vais pas utiliser mon meilleur genjutsu même si je l'arrête avant qu'il ne commence vraiment. La dernière personne sur qui j'ai fait ça a été traumatisée donc bon... Je vais cependant utiliser un genjutsu de haut niveau, comme tu as envie de voir ce que je vaux...

D'un petit saut, je recule de quelques mètres histoire de préparer ma technique. Je défais comme d'habitude le haut de mon yukata et appuie légèrement sur le sceau se trouvant sur ma poitrine ; tout en retirant ma main délicatement, un gros éventail sort de la marque. Une fois complètement sorti, j'ouvre l'arme d'un coup sec dévoilant ainsi les quatre yeux dessinés dessus. Voyons voir comment il va vivre cette expérience... Je lève l'éventail en direction des cieux avant que les yeux ne se mettent à briller et a fusionné pour ne former qu'un seul et unique oeil. J'ai hâte de voir la tête qu'il fera quand il sera libéré de l'ultime regard ~

Spoiler:

Alors le Raïkage venait d'être institué ? Amusant... Idakushin aurait été mal placé pour dire du mal d'un étranger au village alors même qu'il venait d'arriver, mais il prit note de la méfiance du jônin envers le Kage. Un individu dont on connaissait peu de choses qui prenait les rênes d'un village, cela supposait complot ou talent. Intérieurement, le garçon se surprit à prier pour qu'il se soit agi de la deuxième solution.

En tous les cas, le kumojin était surpris de la franchise de son aîné. Non content d'être d'un rang élevé, il était placé sous la subordination directe du Kage, et il était surprenant qu'il se confie ainsi à un genin tout juste rencontré. L'apprenti en Genjutsu se surprit à se demander s'il ne s'agissait pas d'un test pour vérifier sa propre loyauté, mais il se ravisa en considérant le caractère révélé jusque là par son guide. Il le remercia intérieurement de sa franchise et se promit d'investiguer lui-même ce point : si sa mère n'avait rien voulu lui dire, c'est sans doute qu'elle était d'un avis similaire. Comment rencontrer le Kage ? Ca, c'était une autre affaire...

Shuji avait en tout cas accédé à sa requête et se préparait à lancer un Genjutsu. De quoi allait-il s'agir ?

* - Une paralysie sans doute...*

En réalité, Idakushin n'était clairement pas préparé à ce qui allait suivre, trop jeune qu'il était pour avoir déjà subi de telles techniques. En outre, il avait toujours préféré les jutsus inoffensifs, et à ses yeux, une telle illusion ne pouvait que sortir du fond d'un esprit malade. Et à vrai dire, ce n'était pas tout à fait faux.

Cela commença, au moment où ses yeux entrèrent en contact avec les yeux dessinés sur l'éventail, par une douleur intense au niveau de l'avant-bras. Le genin eût le tort de diriger son regard vers l'endroit d'où provenait la sensation cuisante. Une envie de vomir violente s'emprit de lui lorsqu'il vit ce dernier s'arracher du reste de son corps.

Lorsque le garçon se souviendrait des années plus tard de cette illusion, il se souviendrait de sa détresse, de son incapacité à déterminer ce qui, de la douleur physique ou mentale, était le pire. Il était plongé dans le noir, immobilisé, des sphères dansantes faisant de son corps une immense marionette à laquelle on ferait subir le supplice de la roue. Ce qui était le plus terrible, c'est qu'il n'était pas fait de bois mais de chair, que les craquements et déchirements étaient les bruits les plus insupportables pouvant parvenir aux oreilles d'un mortel, et que la douleur jamais ne cessait. Il y avait dans cette terrible et lente agonie un désespoir absolu de ne pas être capable de s'évanouir ou de ne pas être déjà mort.

Idakushin put donc à loisir contempler le moindre lambeau de sa paix se déchirer, faisant de lui un écorché humain en à peine quelques secondes. Lorsque l'illusion cessa, il tomba à genoux, épuisé. Cette technique avait épuisé une grande partie de sa force vitale, et ses yeux étaient vides lorsqu'il releva la tête pour contempler son guide, profitant au passage de ce mouvement pour jeter des regards furtifs vers ses bras, attestant de leur existence.

"- C'est inhumain..."

Ce furent ses premiers mots. Ceux-ci furent rapidement suivis d'un monologue :

"- Un tel genjutsu, c'est tout ce que je ne voudrais jamais devenir... Apprends-moi."

Le garçon prit conscience que sa demande paraissait contradictoire par rapport aux mots qu'il venait de prononcer.

"- Je ne peux pas répondre avec un de mes genjutsus contre un adversaire qui userait d'une technique telle que celle-là. Je ne peux pas me permettrer d'être faible ou d'être un poids pour Kumo. J'ai besoin de connaître les techniques les plus terribles qui soient pour pouvoir les balayer à loisir. Je t'en prie, apprends-moi une technique comme celle-là."

Idakushin se releva, encore titubant, pour adresser un regard sombre mais déterminé à l'endroit de son guide.

"- Je ne t'en veux pas, et c'est moi qui t'ais demandé une telle démonstration de force. Si tu avais employé ta technique la plus importante, je serais sans doute fou à l'heure qu'il est. Merci de t'être restreint. Je veux tout savoir du Genjutsu."

Il sembla hésiter un instant avant de poursuivre.

"- Tu sais, si je maîtrise le Genjutsu, personne n'aura plus jamais à employer de telles techniques à l'encontre de qui que ce soit. Alors montre moi."

Shuji ne pouvait pas imaginer l'impact qu'avait eu sa technique sur le genin. Traumatisé ? Non, pas vraiment. Ce n'était pas une question de douleur ou de folie, c'était surtout une écrasante manière de montrer au kumojin que ses années d'entraînement avaient été inutiles. Toutes ses techniques étaient orientées vers la défense et certainement pas vers l'offensive mentale. Ce qu'il venait de vivre, c'était la démonstration que la défense n'était absolument rien, et qu'il était le seul naïf à croire que cela changerait quelque chose. Il lui faudrait faire preuve d'autres qualités.

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Une fois mon genjutsu lancé, j'ai eu l'impression que le temps s'était arrêté. Pourtant, après quelques secondes, Idakushin tombe, genoux à terre, avant de porter un regard vide vers moi en disant que c'était inhumain. Face à ce regard d'enfant déprimé, je ne peux m'empêcher de lâcher un petit rire. Je sais que ce n'est pas franchement le moment de rigoler mais vous verriez sa tête... On dirait qu'il a vu la mort. Et puis, si ça c'est inhumain, alors je me demande bien ce que sont mes plus puissantes techniques, surtout la mort noire. Au moins cela me conforte dans le fait que j'ai eu raison de ne pas utiliser ma plus puissante technique, m'enfin que le début, jamais je l'aurais lancé en entier tout de même. Déjà que l'ultime regard la secoue pas mal alors la mort noire...

- Je ne peux pas répondre avec un de mes genjutsus contre un adversaire qui userait d'une technique telle que celle-là. Je ne peux pas me permettre d'être faible ou d'être un poids pour Kumo. J'ai besoin de connaître les techniques les plus terribles qui soient pour pouvoir les balayer à loisir. Je t'en prie, apprends-moi une technique comme celle-là.

Il enchaîne directement, avant même que je n'ai le temps de répondre.

- Je ne t'en veux pas, et c'est moi qui t'ais demandé une telle démonstration de force. Si tu avais employé ta technique la plus importante, je serais sans doute fou à l'heure qu'il est. Merci de t'être restreint. Je veux tout savoir du Genjutsu.

Ha bah voilà. Moi qui comptais lui apprendre une technique depuis le début, voilà qu'il me le demande. Malheureusement, je ne peux pas lui apprendre cette technique. Déjà parce qu'elle est très puissante, surement trop pour son niveau actuel et qu'il faut maîtriser la gravité pour cela. Voyons voir... Ha mais il maîtrise l'onkyoton si je me souviens bien... Je crois que j'ai trouvé quoi lui apprendre... une technique qui attaque directement la santé mentale de l'adversaire, c'est exactement ce qu'il recherche apparemment

- Huhu. Il ne faut pas que tu t'inquiètes, les maîtres du genjutsu se font de plus en plus rares et ceux de mon niveau se comptent sur les doigts d'une main. Si tu vises l'excellence, tu vas rapidement me rattraper je te l'assure, je ne suis pas si fort et peut-être qu'un jour nous nous affronterons à niveau égale. Et puis, il ne faut aps que tu utilises des genjutsu sur toutes les personnes que Kumo consièdere ennemi. Ne soit pas un mouton, ne suit par bêtement tes supérieurs. Ce n'est pas parce qu'ils sont plus gradés qu'ils sont plus sages que toi, ne l'oublient pas.

Je marque une petite pose avant pour éviter de me perdre dans mes pensées

- Le genjutsu est un art très vaste mais qui a la longue peut lasser, tout dépend des personnes. Les illusions sont dures à comprendre et à utilisé, c'est un des styles de combats les plus compliqués à utiliser, contrairement au ninjutsu qui est disons, un art classique. Entre autres, je veux bien t'apprendre une technique, mais pas celle que je viens d'utiliser. D'une parce qu'il faut maîtriser la gravité. De deux parce que tu n'as certainement pas le niveau pour une si puissante technique. Par contre, je possède une technique d'onkyoton que tu devrais être capable de maîtriser rapidement vu sa simplicité.

En me frottant légèrement les tampes, je réfléchis à comment je vais la lui enseigner... Déjà il faut voir s'il compte utiliser sa flute ou non vu que moi je l'utilise en claquant des doigts, mais comme il utilise ça flute comme catalyseur...

- Bon alors... perso, pour utiliser cette technique je claque simplement des doigts. Après faut voir si toi tu préfères faire avec ta flute ou non, c'est comme tu le sens. Après pour commencer l'entrainement, tu vas t'asseoir tranquillement, respirer profondément et essayer d'imaginer le plus possible des crises de folie. C'est l'étape la plus compliquée de l'apprentissage. Tu l'auras réussi seulement quand tu rouvriras les yeux en sursaut, transpirant a grosse goutte et en haletant comme un âne, compris?

Ne pas s’inquiéter… Les doigts d’une main… Idakushin en était fort aise, mais il venait quand même de se faire brusquer une minute plus tôt, et il s’avérait que l’un des doigts était actuellement pointé vers lui. Bien sûr, il ne s’agissait pas d’un ennemi, mais en un sens, la relation de confiance absolue qui aurait pu s’établir entre lui et l’homme qui lui servait de mentor venait de mourir dans l’œuf. Il ne fallait pas comprendre par-là que le garçon désavouait son ainé : il l’avait incité à faire ce qui le dérangeait maintenant, mais en réalité un traumatisme plus important titillait ses sens et lui intimait l’ordre de s’éloigner de ce tortionnaire au plus vite. Luttant contre ses instincts de conservation les plus élémentaires, le garçon tâcha de réfléchir comme un genin, comme un shinobi. Faisant définitivement taire ses sens, le garçon prit note de ce que lui demandait son mentor.

Imaginer des crises de folie lui serait paru impossibles quelques minutes auparavant, mais il semblait désormais à l’apprenti que cela était du domaine du faisable. Revivre son expérience et imaginer une exposition plus longue à de telles tortures permettraient sans doute de se faire une idée d’une « crise de folie ». A vrai dire, le véritable risque n’était pas tant d’haleter comme un âne et de suer… Le vrai risque, c’était plutôt de céder à la démence qui menaçait de l’habiter lorsqu’il avait vécu… ça.

« - Je vais faire de mon mieux, mais je crains que la sueur et les halètements soient plus sûrement les signes d’une défaillance physique de ma part que ceux d’une bonne projection mentale… »

Cela étant dit, le genin se mit au travail. Il s’assit en tailleur et replongea dans les méandres de son esprit, ciblant la partie malade qui digérait à peine ce qu’elle avait subi. L’affreux supplice de la roue dont il avait été virtuellement victime occupa alors ses pensées. Que se serait-il passé si ses membres s’étaient reconstitués à chaque fois qu’ils étaient arrachés ? Qu’aurait-il fait, ou ressenti, si ses chairs pourries s’étaient mutées en des extrémités neuves pour renouveler un cycle macabre et sanglant ? N’était-ce pas là une véritable cause de folie ? Mais là n’était pas l’exercice. Idakushin ne devait pas découvrir des raisons d’être fou, il devait rechercher ce qu’être fou impliquait. Face à une douleur plus atroce sans doute que la mort, que pouvait-on faire d’autre qu’attenter à ses jours ? Mais le genjutsu ne permettait pas de provoquer un désir de suicide chez son adversaire, ou du moins le jeune homme l’espérait, et il lui faudrait se résoudre à imaginer autre chose.

Bien entendu, le garçon avait immédiatement compris de quoi le jutsu retournait. La technique impliquait nécessairement d’implanter dans l’esprit de son adversaire des pensées de folie et des comportements de furieux. Sinon, à quoi bon méditer là, tranquillement assis ? Ainsi, il devait trouver quoi faire de l’autre, de cet ennemi à la fois si lointain dans les motivations qu’il forçait Idakushin à l’attaquer violemment et si proche que le garçon lui faisait partager ses expériences. La première conséquence de la folie était forcément physiquement autodestructrice car dès lors que l’on prenait conscience du mal qui nous rongeait, seules la douleur ou la mort pouvaient nous en délivrer. L’idée d’un comportement spasmodique naquit dans l’esprit du genin, qui imagina un homme tellement fou de douleur qu’il en venait à prier pour l’inconscience, se heurtant la tête au moindre objet, à la moindre surface, à la plus petite chose qui venait à sa rencontre. Mais ce comportement ne pouvait suffire. Il fallait en outre que l’individu réalise que cela ne le sauverait pas, et cet aveu tacite serait alors à la fois cause et conséquence de la folie. L’individu resterait statique, incapable de formuler une pensée cohérente, tellement fou qu’il en oublierait d’être tout court. Un repli sur soi, sur la seule perspective de son espoir brisé, c’était sans doute comme ça que se terminait une crise de folie.
Sans qu’il s’en soit aperçu, un long moment était passé sans que le flûtiste n’ouvre les yeux, et lorsqu’il le fit, ce fut avec toute la douleur qu’il avait imaginée des heures durant. Le jônin le regarda émerger, et entendit ces mots :

« - Je pense que je visualise assez. »

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Très rapidement, Idakushin suit mes ordres. Il s'assit dès lors en tailleur face à moi et se met à se concentrer. Maintenant il ne me reste plus qu'à trouver ce que je vais faire en attendant, parce que bon. Il peut très bien y arriver en 5 minutes qu'en une heure, tout dépend de ces dons pour le genjutsu. Plus il est doué, plus il y arrivera rapidement c'est aussi simple que ça, du moins s'il ne trouve pas une technique pour y arriver rapidement. En gros, faut que je me trouve un truc à faire. Huum, voyons voir. Et si je m'entrainais moi aussi? C'est vrai quoi, autant en profiter un max non? Quoique je ne peux pas vraiment m'entrainer au genjutsu si je n'ai pas de cible mais il me reste ma sensorialité. En plus je ne ferais pas de bruit, donc aucune chance de déranger le kyoukan.

D'un signe de la main, je me met a ressentire toute les formes de chakra environnante. Aussi bien les traces que laissent les gens derrière eux ainsi que les gens eux-mêmes, les oiseaux et même les insectes. Seulement, la porté de cette technique n'est pas assez grand à mon gout. Certes elle l'est largement pour couvrir tous le champ de bataille pendant un combat, mais je la trouve trop restreinte pour traquée quelqu'un. C'est donc dans cette optique que je m'appuie contre un arbre et me concentre pour élargir la zone de ma technique.

Pourtant ça ne dura pas très longtemps, cinq minutes tout au plus avant qu'Idakushin ne rouvre les yeux. Il ne'haletait pas comme un âne et ne transpirait que très peu mais il m'affirmait avoir assez visualisé une crise de folie. Peut-être est-il plus résistant au genjutsu que je ne le pensais? M'enfin, je ne peux que lui faire confiance au final, je ne suis pas un Yamanaka, je ne peux pas lire dans c'est pensé, même si ça serait assez pratique je l'avoue. Exécutant encore le même signe, je désactive ma sensorialité devenu inutile maintenant. C'est dommage j'aurais bien aimé m'entraîner un peu plus mais soit, priorité a l'apprentissage.

- Bien, seconde partie de l'entrainement. Tu vas d'abord prendre ta flute et jouer un morceau comme si de rien n'était. Ensuite...

Exécutant une mudra, une copie parfaite de moi-même apparaît à mes côtés.

- Pendant que tu joues, tu vas essayer de transférer des crises de folie dans le son de ta flute, ainsi tu vas transmettre les crises à un de nous deux, compris?

Voyons voir comment il s'en sort, même si c'est moins compliqué que la première étape et moins dur psychologiquement, ça reste quelque chose de difficile. Ensuite, dès qu'il aura réussi cela il faudra qu'il arrive à viser une personne avec sa technique, mais nous en sommes pas encore là.

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