Alors que le temps continuait de défiler proprement, des étincelles arrivèrent depuis les câbles électriques du village jusqu'au Palais du Raikage. Cette énergie électrique se reforma en une petite silhouette aux cheveux blonds, en face du bureau du chef du Village Caché des Nuages. Cet endroit, quelle nostalgie. La kunoichi y était entrée qu'une seule fois, c'était lors de la remise des diplômes de l'Examen Genin. Il était intéressant de voir que seul Kumo avait eu l'idée de former un établissement pour la formation des shinobis, une idée qui avait fleuri dans l'esprit pourtant fourbe et entêté du Shodaime Raikage. Depuis, les temps avaient changé, mais les choses étaient restées telles qu'elles étaient. Kurohime se trouvait donc devant la nouvelle tête de la puissance militaire du Pays de la Foudre, le Nidaime Raikage, Ishidate Masamune. Leur rencontre s'était soldée par un départ précipité, mais elle avait eut le temps de voir la surface des pensées de l'homme aux cheveux d'argents. Elle n'avait pas eu l'occasion de bien présenter ses idées ni ses objectifs lors de cette réunion de courte durée, mais ce serait quelque chose qui pouvait être corrigé. Les mots du grand patron de l'hôpital de Kumo lui avait ouvert les yeux, des actions devaient être faites.

-"Bonjour, Nidaime Raikage-dono. J'ose imaginer que vous vous rappeler de moi."

Quelque soit la situation, la personne ou le lieu, Kurohime pouvait se vanter de faire preuve d'un grand respect envers ses aînés. Elle s'inclinait, avant de poser un genou au sol, pour montrer sa diligence et sa politesse. Néanmoins, il lui arrivait de provoquer un peu les hautes instances, avec la nouvelle assurance et prestance qu'elle avait acquise.

-"Je me présente de nouveau. Je suis Amaterasu, surnormée la Princesse de la Foudre, quoi que ce sobriquet n'est du qu'à de banales paroles de paysans. Je le porte fièrement cependant, car ce sont ces paysans et bien d'autres personnes que j'ai juré de protéger."

Après cette introduction pour le moins exotique, elle se releva pour regarder droit dans les yeux son interlocuteur. A part son sang maudit, elle possédait une capacité bien plus puissante et redoutable que n'importe lequel des dons, une intelligence démesurée. Elle était un génie, c'était ce que l'on disait d'elle et de son frère, mais elle ne pouvait que constater que c'était à juste titre. De ce fait, pour porter une si grande capacité intellectuelle, il fallait une mémoire équivalente, et cette mémoire, elle lui avait permis de retenir les mots de la personne en face d'elle.

-"Je suis sûre que vous vous demander comment j'ai fait pour arriver jusqu'ici, ou pas, mais je ne vais pas vous mentir, on m'a simplement laissé entrer. La raison de ma visite n'était que purement médicale, j'ai d'ailleurs effectué cette mission avec brio. Vos médecins seront capables désormais d'aider plus efficacement vos hommes et villageois. Je n'attends pas de remerciements, ni d'éloges, seul cet objectif me suffit."

Elle gardait un ton sérieux, ni hautain, ni impertinent, mais juste sérieux. C'était comme si elle était venue faire un rapport à son supérieur, une vision qu'elle se gardait d'imaginer en cet instant. Toujours droite, le regard fixe, elle continuait son petit discours.

-"Maintenant que ma mission est terminée, je me suis dis que j'allais passer vous voir, histoire d'éclaircir un détail sur lequel vous vous méprenez. Lors de notre rencontre au Pays du Fer, vous avez mentionné le fait que l'An'tei avait été créée pour raser un à un les Villages Cachés. Mon but ne tient qu'en un mot : Paix. Non pas la paix par la guerre, ni la paix par le sacrifice, mais la paix par la paix. Je sais que vous êtes un homme digne et fier, je vous demande simplement d'éviter les conflits dès que vous le pouvez, histoire que je ne passe pas derrière vous..."

Cette dernière phrase pouvait ressembler à une menace, mais cela était loin d'être le cas. Une simple requête, comme il ne pouvait en exister d'autres, un simple message de paix qu'elle était venue porter aux oreilles d'une personne qui avait le pouvoir de faire pencher la balance vers ce rêve que la majorité des hommes sur cette terre faisait tout éveillé.

J'étais tranquillement dans mon palais, dos à la porte, devant mon bureau au lieu d'y être derrière. Je n'étais pas confortablement assis sur ma chaise, je venais de revenir d'un conseil, je me jouais de leurs courbettes en me demandant comment le Shodaime avait fait pour supporter de telles hypocrisies. M'enfin bref, j'étais donc debout, dos à la porte, quand une odeur familière me vint aux narines. Je connaissais cette odeur, mais je ne la sentais pas tous les jours, à vrai dire, je ne l'avais sentit que deux fois. La dernière en date était le conseil qui s'était tenu à Tetsu no kuni avec le chef des samurais, le ministre et la maîtresse de l'Ant'ei. Je la sentais se rapproche, un léger sourire ornait mon faciès, quelqu'un frappait à la porte. Sans me mouvoir d'aucune sorte, je laissais entrer d'un simple son de ma bouche, quand la porte s'ouvrit, un léger courant d'air me parcouru, dû au mouvement de la porte, puis un autre lorsque la jeune femme la refermait. Je me redressais en me retournant, pour ne pas manquer de respect à mon interlocuteur, ou plutôt à mon interlocutrice. C'était elle, celle qui me causait un petit.. soucis de mémoire, car j'étais certain de l'avoir déjà croisée auparavant, mais où ? Très respectueusement, elle me saluait en se re-présentant, c'était inutile, mais au moins, il n'y avait pas plus respectueux qu'elle, à l'excès même. Elle s'avouait protéger les paysans, c'était son rôle, son but, elle l'avait déjà partagé au conseil de Tetsu, je commençais à imprimer. Un léger sourire sur mon visage, je pris la parole.

" Bien entendu que je me souviens de vous, maîtresse de l'Ant'ei " avec une voix sympathique, limite amicale, sans manquer de respect. Avec une voix annonçant une certaine familiarité, tout en gardant des distances respectueuses.

Elle me prit de vitesse en enchainant directement sur la façon dont elle était arrivée jusqu'ici. Quelqu'un l'avait laissé passé ? A vrai dire, elle n'était pas très imposante, que ce soit sur le terme physique que chakrastique, mais il ne fallait jamais juger un livre sur sa couverture, et encore moins une kunoichi, car la mort serait peut-être la récompense de ce pari fatalement perdu. Cet femme était la tête de l'Ant'ei, donc elle n'était pas à sous-estimer. Face à mon bureau cette fois-ci, je faisais en sorte de ranger vraiment rapidement afin de m'y retrouver, sans quitter la jeune femme des yeux. C'était une femme faite pour l'humanitaire apparemment, elle était venue apporter des plantes médicinales aux médecins des hôpitaux de Kumo, une bonne action dont elle ne voulait aucun éloge. Mais je lui fis un signe de tête appuyé en signe de gratitude. La gentillesse se perdait et l'acte de cette femme prouvait que tout espoir n'avait pas disparu. Cependant, je tiquais sur ses dernières paroles. Moi, j'avais dis que l'Ant'ei avait été crée pour raser un à un les villages ? Mes sourcils se levèrent vers le ciel, j'ouvris légèrement la bouche sans même m'en rendre compte. Puis un nouveau sourire s'affichait sur mes lèvres.

" Je crois que vous vous méprenez Amateratsu-chan, vous m'avez mal compris. Je disais que l'Ant'ei avait été créer pour la paix, pour "Empêcher", dis-je en soulignant l'intonation de ce mot, que les villages ne soient rasés un à un. Et croyez moi, déclencher un conflit n'est en rien dans mes objectifs, je suis un homme comme vous. Je cultive la paix, je m'identifie à la nature et maudits les hommes de ce gain de pouvoir et de richesse qu'ils désirent tant acquérir. "

Je lui avais prononcé ces dernières paroles pour qu'elle ne se méprenne plus sur mon compte. Avec un léger sourire qui se voulait confiant. Je ne souhaitais la guerre, c'était pour cette raison que j'avais infiltré Kumo pour en prendre les rênes, pour cesser cette guerre incessante et futile entre Kaminari et Mizu.

Cette conversation lui ouvrit les yeux.
Elle s'était totalement trompée, de A à Z, sur tout la ligne. Elle avait compris l'inverse de ce qu'avait énoncé l'homme en face d'elle, un quiproquo bien embarrassant pour la jeune fille aux cheveux blonds. Une fois qu'elle réalisa son erreur, elle s'inclina plus intensément, en descendant bien plus la tête que la fois précédente. Ses mains touchaient ses genoux, histoire de bien montrer à quel point elle était désolée de son interprétation impulsive et agressive. Comment avait-elle pu faire un tel jugement à la hâte ? Cela ne lui ressemblait pas. Sans doute le résultat de cette rencontre dans des circonstances non favorables, étant donné qu'elle était purement et simplement contre l'idée de l'alliance entre le Pays du Fer et le Pays de la Foudre. D'ailleurs, vu qu'il se trouvait là, cela voulait que cette réunion avait abouti, et elle mourrait d'envie de savoir le verdict annoncé.

-"Pardonnez ma curiosité mal placée, mais serait-il possible de connaître l'issue de la réunion concernant l'alliance avec le Pays du Fer ? Je m'excuse d'ailleurs d'avoir eu à vous quitter si prématurément, des affaires urgentes m'attendaient."

Cela semblait très présomptueux de sa part de faire une telle demande, mais il fallait qu'elle sache. Il y avait quelque chose là-bas qu'elle se devait de protéger, quelque chose qu'elle ne pouvait laisser quiconque découvrir son existence. Si Tetsu no Kuni s'associait avec Rai no Kuni, elle n'aurait pas le choix d'y retourner pour assurer ses arrières. Un voyage de plus hors de ses objectifs, mais un voyage qui s'avèrerait nécessaire pour éviter que le monde ne sombre dans le chaos et la souffrance. Cette faveur, elle ne pouvait la demander que si elle était réellement sûre que cet homme, Ishidate Masamune, tienne sa parole quand il parlait de son désir brulant de paix et d'harmonie. Il n'avait pas l'air d'être un fourbe, il était même plutôt direct dans ses propos, ce qui devenait rare dans ce monde pavé de kunai, de secrets et de meurtre. Par contre, il y avait autre chose qu'elle voulait savoir, une chose qui lui titillait l'esprit depuis leur première rencontre. Si lui était devenu Raikage, qu'était-il advenu du précédent chef du village, celui qui a fondé cette puissance militaire du Pays de la Foudre ? Elle n'était pas au courant de ces nouvelles, juste qu'il avait disparu de la surface de la planète.

-"Dites-moi, comment êtes-vous devenu Nidaime Raikage ? Je n'ai pas eu le temps de vous poser la question lors de notre première rencontre. Savez-vous où se trouve Kadoria Uriō en ce moment ?"

Malgré tout le respect qu'elle montrait à celui qui détenait l'autorité de ces lieux, elle ne restait pas moins "gamine" dans sa manière de poser des questions. Le tact était quelque chose qu'elle apprenait petit à petit, mais elle était loin de pouvoir l'utiliser à bon escient. Quoi qu'il en soit, elle se tenait toujours debout devant lui, attendant patiemment les réponses de son interlocuteur au regard perçant et au chakra démesuré.

La réaction d'Amateratsu me fit éclater de rire, j'adressais de petite geste de mes mains afin de l'informer que le fait qu'elle se soit totalement trompée sur notre conversation à Tetsu n'était pas un problème. Ce n'était pas grave, vraiment. Je l'aimais bien cette petite.. Jusqu'à ce qu'elle se baisse pour marquer son respect et avouer une certaine timidité. Mes yeux s'écarquillèrent, je connaissais cette femme, non pas sous le nom d'Amateratsu, mais surtout sous le nom de Kurohime. Je l'avais rencontré à Ame no kuni, avec son frère jumeau, Hakuito si je me souvenais bien. Dans une grotte, alors qu'il pleuvait des cordes, deux petites personnes, blonds, l'air apeurés firent irruption dans la grotte, suivis par une bande de bandits que j'avais éliminé sur le coup avant de faire la rencontre de ses deux jeunes. Cependant, je ne devais en rien montrer mon étonnement, donc je repris une expression du visage tout à fait.. Banal. Avec un léger sourire sur le visage quant à sa réaction.

Par la suite, en se redressant, elle me demandait expressément comment s'était déroulé la réunion à Tetsu no kuni. Qu'avaient dit les samurais ? Est ce qu'ils s'étaient finalement alliés à Kumo ? Puis, dans la même phrase, elle s'excusait une nouvelle fois d'avoir quitté la réunion si.. Précipitamment. Mon air devint un peu plus grave, je connaissais la position de cette jeune femme quant à la question d'une éventuelle alliance entre ma nation et celle du fer. La réponse n'allait pas lui plaire, et je craignais sa réaction. Soit elle partirait en proférant des menaces à mon encontre, soit elle resterais muette, mais n'en penserais pas moins. Toujours debout face à mon bureau, plongeant mon regard dans celui de la jeune femme, je formulais ma réponse avec le plus de "diplomatie" possible.

" Tetsu s'est finalement allié à Kumo. Ils ont compris que le nouveau mode de guerre qui allait bientôt conquérir le monde ne les épargnerait pas comme d'antan. Je vous l'ai déjà dit Amateratsu-chan, je ne souhaites que la paix et je protégerais les samurais et le pays du fer. Je n'ai pas effectué cette alliance afin d'écraser les autres, mais afin d'éviter les désirs égoïstes d'un seul homme d'ôter des centaines de milliers de vie. Je sais que vous étiez contre cette idée car vous l'avez clairement exprimée lors de la réunion à Tetsu, mais vous verrez par vous-même que je suis un homme de parole. De plus, il est inutile de vous excusez de votre soudaine disparition à cette réunion. "

J'étais cash, comme d'habitude, je ne voulais guère tourner autour du pot, je n'avais pas que ça à foutre, elle certainement qu'elle non plus. Alors autant gagner du temps ! Par la suite, elle se contentait de demander maladroitement la façon dont j'étais venu au pouvoir, pourquoi moi un inconnu de la capitale avait réussi à venir au pouvoir. Bien entendu, il était hors de question de lui parler de mon ancienne vie, celle de Kirijin, j'allais innover, de l'improvisation, une histoire inventée de toute pièce. Puis, la question qui fâche. Qu'est devenu Kadoria Uriô, mon prédécesseur. Je repris alors la parole, avec un air un peu moins.. "Amical".

" J'étais un shinobis d'un des villages côtier de la capitale, de Kumo. La guerre s'est étendue jusque dans nos contrés et j'ai été envoyé à la guerre, dans la bataille de Yuki contre Kiri Gakure. Je suis ensuite allé au conseil, après cette première défaite afin de le convaincre, après avoir appris la disparition d'Uriô, que Kumo avait besoin d'une poigne de fer pour ne pas sombrer dans les abysses. Peu de personnes me connaissaient dans le village, car je n'en suis pas natif, je suis arrivé juste après la guerre, afin d'arrêter ces massacres en série, cette boucherie perpétrer par un fuyard. Voilà ce qu'est mon prédécesseur, un fuyard, un homme qui ne recherchait que la guerre et qui à tout bonnement disparu. Les équipes envoyées à sa recherche son revenu bredouille, ni corps, ni la moindre trace. Une seule option était possible, il s'est tout simplement enfui. La possibilité d'un kidnapping est à exclure, car il n'y avait aucune trace de lutte, et un Kage ne se fait pas kidnapper aussi aisément, ou du moins, pas sans laisser la moindre trace. Où se trouve t-il en ce moment ? Dis-je en posant mes mains sur mon bureau. Quelque part dans ce monde.. "

Ma réponse était celle d'un homme choqué par la stupidité de ces guerres, qui avait voulu prendre la relève d'un kage incompétent et qui menait ses troupes au gibet sans réelle raison. Mon air se voulait plus grave, mais il retombait peu à peu. Je n'étais pas homme violent, ni impulsif, après tout, j'étais plus animal qu'homme. " Et vous alors ? Qu'est devenu votre prédécesseur ? Teichiro ? "

Comme elle l'avait craint, le fier pays des Samurai avait cédé face aux négociations menées sans doute d'une main de maître par le Nidaime Raikage. Pour faire sortir de leur isolement les guerriers à la Voie Unique, il fallait y aller. Cela voulait aussi dire qu'ils avaient eux aussi constaté que le monde tombait en ruines, que la guerre pouvait se retrouver à leurs portes. Plutôt que de guérir, ils préféraient prévenir. Cependant, Kurohime n'avait désormais plus le choix, demander une faveur à cet homme qui se tenait droit face à elle s'avèrerait assez compliqué, sans avoir à décliner la nature de cette faveur. Il semblait malgré tout digne de confiance, elle comprenait pourquoi les Kumojins avaient choisi un tel meneur en dépit du fait qu'il ne vienne pas directement d'un des clans majeurs du Pays de la Foudre. Quant à Uriō, le mystère restait tout entier. Cet homme était dangereux, très dangereux, comme tous les Kadoria qui étaient parvenus à ce niveau de puissance. L'esprit brûlant de conquête et de guerre de celui qui avait bouleversé la vie des jumeaux se trouvait désormais dans la nature, prêt à resurgir de l'ombre pour montrer l'étendue de ses convictions. Dans tous les cas, pour éviter une catastrophe inattendue, il fallait qu'elle le retrouve.

Ce qui étonna la jeune fille, ce fut la question qui suivit le petit discours sur les principes de la guerre. Teichirō. Samidare Teichirō. Le créateur et ancien chef de l'An'tei. Elle ne lui avait pas souvent parlé, mais elle savait à quel point il était important. Néanmoins, elle ne connaissant pas ses véritables objectifs, jusqu'à aujourd'hui. Il avait emporté dans sa tombe le secret de ses motivations, même s'il semblerait que, de près ou de loin, il faisait tout ça pour la paix. Quoiqu'il en soit, elle ne pouvait révéler au Raikage qu'elle avait enterré son ancien supérieur au Pays du Fer, ni lui parler de Gobi, le Bijuu à Cinq Queues, mais elle pouvait au moins lui dire quand il avait disparu.

-"Et bien, je ne sais pas exactement où il se trouve. Je ne l'ai pas revu depuis bien longtemps. Une chose est sûre, c'est qu'il a tout laissé derrière lui pour que l'on puisse prendre sa relève..."

Ce qui restait de cet homme surnommé le "Héros de Konoha" il y a de cela quelques années, c'était sa dépouille, ses yeux, ainsi qu'un rouleau très important que trimballe Kurohime dans ses fournitures, le Pacte des Loups. Ce trésor, elle comptait le remettre au seul élève connu du déserteur du Pays du Feu, Masao Nikkō. Tant de choses qu'elle devait faire avec ce petit corps qui était le sien, mais après tout, il y avait un ordre dans tout cela. Elle avait dors et déjà acquis ce qu'elle voulait acquérir, un bien qui lui revenait de droit. Il ne lui restait qu'une chose à faire.

-"Promettez-moi, Nidaime Raikage-dono, que vous protégerez la terre des Samurai, de tout votre cœur et de toute votre âme. Je vous ferai confiance alors, et aurez mon soutien pour éviter que des conflits n'éclatent davantage. Vous êtes homme de parole, je suis femme de confiance."

Elle n'avait pas honte de le dire, même si son physique et son âge ne lui accordaient aucun appui. D'ailleurs, il faudrait qu'elle trouve un moyen d'arranger cet handicap, histoire que les gens la prennent beaucoup plus au sérieux. Elle éviterait ainsi bien des ennuis. Le regard fixé sur celui de Masamune, elle attendait patiemment la réponse à sa demande, avec éventuellement l'anticipation de biens des questions que le chef du Village Caché des Nuages pouvait bien avoir en réserve.

La réaction de la femme de l'Ant'ei était telle que je l'avais prévue : elle semblait bien déçue que cette alliance eut été conclue entre le pays de la foudre et celui du fer, entre les kumojins et les samurais. Elle l'avait bien dit lors du sommet qui s'était tenu à Tetsu, elle était contre les alliances qui allaient forcément engendrer des guerres et encore des guerres. Cependant, comme je l'avais précisé à Amateratsu là aujourd'hui et lors du conseil de Tetsu, j'étais un homme qui cultive la paix et l'harmonie, je ne ferais pas engendrer des guerres qui n'en valent pas la peine. Les seules guerres dans lesquelles j'allais engager le pays de la foudre et celle celui du fer, seraient des guerres pour la paix, des guerres pour la sauvegarde de l'homme et le défection des criminels anti-paix.

Puis la jeune femme se contenta alors de répondre à ma question concernant Samidare Teichiro, l'ancien gesteur de l'organisation que la jeune femme ici présente dirigeait actuellement. La réponse : elle l'ignorait. Elle ne savait absolument pas où était passée cet homme, mais à mon humble avis, elle ne disait pas toute la vérité sur la question, mais c'était la société qui voulait ça. Ne jamais confier ses secrets à quiconque, sans quoi, il se servira de ça pour te faire chanter. Je baissais la tête en effectuant des petits sauts avec, comme pour montrer que j'avais compris son message. Surtout qu'elle avait prononcé ces paroles avec un ton plus que.. Mélancolique ? M'enfin, je fus soudainement surpris par une demande toute particulière de la jeune femme de l'Ant'ei. Une promesse ? elle me demandait de lui promettre que je protégerais la terre des samurais, de toute mon âme et de tout mon être. C'était une chose assez.. Etrange, mais surtout très soudaine. Cependant, il ne fallait pas oublier qu'elle avait encore le coeur d'un enfant.

Je tiquais seulement sur un point.. J'aurais son soutien ? C'était une chose très peu stratégique de proposer son soutien sur une simple promesse. Mais heureusement pour elle, elle avait frappé à la bonne porte. Les promesses et autres valeurs se perdaient de nos jours, j'étais un conservateur, propre à nos anciennes valeurs. J'étais un animal qui ne mordait pas la main nourricière. Si je promettais quelque chose, je m'y tiendrais. J'avançais alors vers la jeune femme et, geste qui ne devait généralement pas se faire entre politicien, mais.. Je posais ma main droite sur son épaule gauche, affichant un grand sourire.

" Promesse ou non, j'étais déjà disposé à protéger cette terre, comme je protégerais Kumo et tout Kaminari. Après tout, n'est ce pas le rôle d'un chef de protéger sa patrie ? Tout comme un père protégé sa famille. "

Mes paroles se voulaient réconfortantes, j'étais un homme simple, et même si je pouvais me montrer impitoyable, comme je l'avais fait dans le passé, j'étais un animal désirant une seule chose. La paix ! Mes principes avaient fait en sorte que Hakushi Mihawk ne trouva pas la mort lors de la précédente guerre entre Kiri et Kumo, alors que mes alliés étaient prêts à lui donner. Même si les Kirijins avaient une sale réputation, j'avais fais en sorte de ne pas la laisser prendre le dessus, du temps où j'étais : Gekei Pô.

" Amateratsu ! Pourquoi attachez-vous tant d'importance au pays du fer ? " lâchais-je froidement.

Alors qu'elle attendait sa réponse, son interlocuteur se leva avec une certaine assurance. Il s'apprêtait à lui répondre, c'était sûr et certain. La jeune blonde espérait que cet homme soit comme il se disait être, cela poserait quelques problèmes s'il s'avérait qu'elle s'était trompée sur son compte. A sa plus grande surprise, l'homme vint déposer sa main sur son épaule, sans doute en guise d'une confiance nouvellement établie. Cependant, Kurohime n'était plus vraiment habituée au contact humain en soi. Des câlins, des bises, des caresses, des tapotements d'épaule, des "high-five", voire même des poignées de main, tout ceci avait disparu du quotidien de la kunoichi. Il ne restait que les coups qui étaient imprimés dans son esprit. Malgré tout, elle ne recula pas ni ne dégagea la dite main de son épaule, comme si elle était prête à entendre ce que le Raikage avait à lui dire. Cette réponse, elle était satisfaisante pour la chef attitrée de l'An'tei, une réponse que seul un Kage pouvait prononcer. L'allusion au père de famille ne put que lui rappeler la discussion qu'elle avait eu il y a à peine quelques minutes, une discussion des plus enrichissantes qui allait changer sa vie. Cela lui rappela également qu'elle était d'avoir terminer son parcours, loin d'avoir terminé de remettre ce monde sur le droit chemin. Avec des alliés comme Ishidate Masamune, ce rêve utopique ne pouvait que lui paraitre plus proche de la réalité qu'en ce moment. Elle devait lui faire confiance.

-"Qu'il en soit ainsi."

Ses yeux rencontrèrent les siens, comme pour sceller ce qui venait de se produire. Avec ceci, elle avait la "garantie" présumée qu'il ferait du Pays du Fer une partie intégrante du Pays de la Foudre, une terre protégée par ses habitants. Ceci rassurait la Nukenin, qui avait fort à penser de pas mal de choses ces derniers temps. C'était pour ainsi dire une chose de faite. Sans vraiment bouger de leur position initiale, le meneur du Village Caché des Nuages lui posa quand même une question supplémentaire, comme s'y était attendu celle que l'on nommait Amaterasu. Ce qui l'intéressait à Tetsu no Kuni ? Mis à part sa plus grande mission, qu'elle ne pouvait malheureusement lui révéler, il n'y avait pas certes pas grand chose qui pourrait satisfaire la curiosité de son nouvel allié temporaire. Ah ! Oui, il y avait bien quelque chose qui aurait le mérite de capter son attention. Un détail qu'elle avait failli oublier avec tous ces voyages à buts précis. Elle baissa légèrement la tête, se demandant quand même si c'était une bonne idée de lui dévoiler une telle information partagée par un nombre très restreint de personnes. Mais bon, elle n'avait pas trop le temps de réfléchir cela dit, il fallait qu'elle prenne une décision, et vite.

-"...Un Bijuu. Il y a des informations importantes concernant un certain Bijuu dans ce pays. Ces informations ne doivent pas tomber entre de mauvaises mains. Et... C'est Amaterasu, pas Amateratsu."

Cela faisait déjà plusieurs fois depuis leur première rencontre que Masamune la nommait ainsi, elle n'avait pas eu l'occasion de le corriger jusqu'ici, c'était aussi une autre chose de faite. Le temps lui était compté cependant. Cette technique allait arriver à son terme, , une astuce pratique que Kurohime avait trouvé pour communiquer en toute sécurité en ces lieux, le Kage Bunshin.

-"Je n'ai plus de temps devant moi. Je vous enverrai tout ce que vous désirez savoir sur le Pays du Fer selon mon point de vue grâce à un de mes subordonnés, dans les jours qui suivent. Je me réjouis de constater que vous êtes un homme bon, en espérant que votre vision du monde ne noircisse avec les méfaits de la guerre... Comme les miens il y a quelques temps... Sur ce, je vous dis à la prochaine, et... Prenez garde aux Lutins."

Avec un sourire en coin, l'image parfaite de Kurohime disparut en ne laissant derrière elle qu'une simple trace de fumée, signe que la technique avait été révolue. Cette conversation avait été très enrichissante, bien plus qu'un simple bonjour, comme elle se l'était imaginée au tout début. Il y avait encore de l'espoir en ce monde, de l'espoir pour un monde guidé par la paix, dans la lumière de ces montagnes faites de souffrance et de haine. Une purge universelle de ces conflits était à venir bientôt, très bientôt.