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L'heure était donc venue, un sentiment de renouveau m'envahissait alors.. Pourquoi voulais-je tant participer à ce tournois ? Prouver ma force ? Ma valeur et me faire respecter ? Bien trop souvent je voulais des choses impossibles, peut-être que grâce à cela j'arriverai à atteindre un désir que je veux, le seul d'ailleurs : être puissant. N'est-ce pas ironique de ma part que de vouloir devenir puissant alors qu'au fond de moi je ne sais pas réellement pourquoi je veux le devenir ? Ahaha, toujours celui qui juge sa personne sans ne vouloir admettre que je ne sais point pourquoi je suis présent encore aujourd'hui.

Les cloches retentaient dans tout le village de La Feuille, annonçant le départ de nous autres, genin de Konoha. Nous étions bien évidemment accompagnés de supérieurs, que voulez-vous, ils n'allaient pas laisser de simples faiblards se promener seuls aux grands risques de se faire attaquer. Je sortais alors de chez moi, mettant le sceau de fermeture. Nombreux sont ceux qui sont venus pour assister au départ, pourquoi tant de personnes ? Des proches, des amis ou je ne sais trop quelles autres relations futiles ? Je voyais bon nombre de gens embrasser leur famille, un instant dés plus long et énervant. Au final, les portes ouvertes et les genins élancés, elles se refermèrent petit à petit ne laissant place qu'au silence et aux larmes.

Les sentiers s'enchaînèrent un à un, pendant un bon moment nous marchâmes, je voyais des gens épuiser.. S'ils le sont par cela je me demande fort bien ce qu'ils devaient donner un combat.. Au fur et à mesure de la marche, je regardai à ma droite puis à ma gauche, s'enchaînant un à un les arbres puis vint le soleil plaisant du désert. Je préférais le soleil en effet, une source de chaleur inébranlable et pourtant si puissante. Je m'encapuchonne rapidement, je ne voulais ni attraper la fièvre du Soleil ou d'autres maladies et problèmes de santé liés à celui-ci. Je remarqua enfin après beaucoup de marches des visages singuliers, Krystal et Aku notamment. Il étaient donc eux aussi venus tenter leur chance pour monter en grade. Après tout, qui ne tente rien n'a rien.

Enfin arrivés aux portes de Suna, le temps fut court avant que les grandes portes bougent dans un grand bruit, accompagnées par les sons des gonds. Voulaient-ils faire la meilleure impression possible ? Je le suppose, c'était aussi la première fois que je venais à Suna. Un sentiment peut-être d'excitation ou je ne sais trop quoi m'envahissait, peut-être l'envie de se battre ? Ah, qui sait, l'avenir me réserve tellement de bonnes surprises, comme des mauvaises d'ailleurs. Par la suite, à notre entrée, une personne nous accueillit avec la voix forte et portante, ce qui devait être le fameux Sandaime Kazekage.

Blonds avec des cheveux longs, ce qui me laissait une certaine marque était ses yeux d'un bleu dés plus splendide, comme le ciel dans une journée ensoleillée. Accompagné d'un bandeau noir ornant sa tête il nous demanda de bien vouloir suivre les guides qui nous mèneraient au « Sen'Sen », le lieu où le tournois se déroulera. Je crispa mon poing et plissais mes yeux, regardant chaque actions autour de moi pour en mémoriser chaque petits détails... Un tournois est une occasion en or pour des personnes malfaisantes d'agir, du moins c'est ce qu'on nous avait appris à l'académie.

Épées aux dos, je suivis donc les guides et pourtant j'avais l'impression qu'un climat non-sympathique c'était installé sur Suna, mais bon, cela m'indifférait.

Tu regardes par la fenêtre. Le soleil brille. Le vent sec souffle. Les rues s'emplissent d'heure en heure. Tu soupires. L'heure est venue. Il est temps pour toi de prendre les armes. Tu n'étais pas plus emballé que cela à l'idée de participer à l'examen de sélection des chûnins, mais... On t'a demandé de participer. Avec insistance. Tes parents et ta famille ont absolument tenu à ce que tu fasses partie de cet évènement. Tu secoues la tête. Non, franchement... Laisser ta femme et tes enfants pour descendre dans l'arène ? Et récolter quoi au final ? Rien d'autre qu'un vulgaire titre. Mais... Maintenant que tu es lancé là dedans, tu ne peux plus faire machine arrière... Tu te tournes, avant de passer dans l'arrière boutique de ton magasin pour prendre ton sabre et enfiler ta veste. Tu t'apprêtes alors à sortir. Tu hésites, la main posée sur la poignée...

Hum. Est-ce que tu vas vraiment y aller ? Tu n'as pas envie de risquer ta peau dans l'arène. Tu as une famille ici même. Non, pas des parents et autres aînés méprisants qui veulent te voir au sommet. Une famille que tu chéris, et à laquelle tu veux éviter toute souffrance. Tu ne veux pas les laisser assister aux combats. Tu ne veux pas les laisser te voir blessé au centre de l'arène... Et pourtant. Tu devras combattre un jour. Combattre pour les protéger. Et tu dois t'améliorer. Si tu as accepté, c'est uniquement dans le but d'apprendre au cours de ce tournoi. C'est ta seule motivation. T'améliorer, le plus que tu pourras. Tu finis par enlever ta main de la poignée, pour reposer ton sabre, et tu grimpes à l'étage. Tu entres doucement dans la chambre de tes enfants, rejoignant ta compagne... Tu te glisses derrière elle, passant tes bras autour de sa taille, dans une étreinte silencieuse. Tu poses ta tête sur son épaule, posant un regard chaleureux sur tes deux magnifiques enfants, qui dorment tranquillement... Tu restes ainsi quelques minutes, la serrant contre toi, avant de lui murmurer quelques mots.

• Je vais devoir y aller...

• ... Je sais bien...

Tu sens sa main se poser sur la tienne. Elle tremble. Tu fermes les yeux un instant, avant de la sentir se dégager, gardant ta main serrée dans la sienne. Tu la laisse faire, alors qu'elle vient t'embrasser une dernière fois avant que tu ne partes.

• Promets moi que tout ira bien pour toi...

• Ne t'inquiète pas... Je ne prendrai pas de risques, c'est promis...

• ... D'accord... Je passerai te voir dès que possible...

Tu te contentes d'acquiescer d'un signe de tête, avant de la laisser, pour finalement partir... Tu descends l'escalier à pas lents, pour finalement retourner chercher ton sabre, avant de partir pour de bon. Tu ouvres la porte d'une main décidée cette fois. Elle te fait confiance. Et tu ne la trahiras pas. Tu vas y aller, participer, et peu importe le résultat. Tu vas te contenter de faire de ton mieux, et ce sera déjà bien pour cette fois...

Tu rejoins alors les portes du village, où se rassemblent une partie des ninjas. Les envoyés de Konoha ne vont pas tarder... Et tu viens d'apprendre que tu fais partie des guides. Tu soupires à cette nouvelle. Pas que tu refuses les ordres, mais tu aurais aimé pouvoir te préparer tranquillement... Mais bon, au moins, tu pourras jeter un oeil aux arrivants. Ce sera toujours intéressant de voir à quoi ressemblent ces invités temporaires... Tu te contentes d'attendre que les premiers groupes de Konohajins se regroupent, regardant les voyageurs apparemment peu habitués à la traversée du désert se faire accueillir par votre Kazekage... Tu laisses un de tes collègues s'occuper de mener ce premier groupe, et tu restes encore un peu, observant les nouveaux arrivants, non sans une pointe de curiosité...

Le grand jour était enfin arrivé. Les troupes des autres villages devaient se rendre à destination aujourd’hui et d’après ce que j’avais entendu entre les branches le Kazekage allait se déplacer en personne pour les accueillir. Une occasion parfaite pour exécuter une première évaluation des shinobis qu’affronteraient nos ninjas dans les jours à venir. La première impression s’avérait être inéluctable avant une rencontre quelconque, plus encore lorsqu’il s’agit d’un combat. De toute façon, je ne pouvais faire autrement. La curiosité affirmée qui avait grimpé en moi depuis les quelques semaines précédentes m’obligeait à me déplacer pour y jeter un coup d’œil.

Les examens Chûnin ne s’exécutaient pas simplement dans l’intention de donner des promotions aux shinobis s’étant davantage démarqué, cela allait beaucoup plus loin que ça. Parce que des combats obligeant à s’affronter nos Genins s’avéraient être une autre option qui permettrait d’éviter les déplacements entre les nations. Non, tous villages cachés se rassemblaient dans le but d’obtenir des informations sur le camp adverse. C’était probablement l’un des seuls avantages marquant qui motivait cette pratique. Ce n’est pas pour rien que les gradés viennent aussi pour observer les combattants dans l’arène.

La voie illusionnée était bondée de monde. Un grand nombre de Konohajins ainsi que de Ninjas errants étaient rassemblés, s’étant arrêté devant un homme à la chevelure blonde arborant un large chapeau aux couleurs du pays du vent. Le Kazekage, évidemment. Mon regard se posa sur un jeune homme de la foule que je connaissais. Un ninja du désert, tout comme moi.

À ses côtés, je plantai mon énorme Claymore dans le sable, m’en servant pour m’appuyer le bras. Un sourire s’étira sur mes lèvres tandis que mes pupilles noires contemplaient les nouveaux arrivants. Chuchotant à l’adresse de mon compagnon quelques paroles, je ne lâchais pas des yeux les soldats de la feuille.


« Tiens, Sladek, toi aussi tu t’es laissé tenter par la curiosité ? Non mais les as-tu regardés un peu, on dirait qu’ils viennent de passer un mauvais quart d’heure. Ils n’ont apparemment pas compris que ce n’est que le commencement. »


Mon rire cristallin retentit. Parmi les hommes qui portaient fièrement l’effigie de leur village caché sur leur bandeau, d’autres n’en possédaient pas. J’avais hâte de découvrir les capacités des hommes provenant d’ailleurs. Beaucoup de Clans fascinants et prometteurs se trouvaient sous l’aile du Hokage. Aurions-nous la chance d’en savoir davantage sur leurs pouvoirs impressionnants ? C’est ce que nous allions voir au cours des journées suivantes…

Je m’étais levée très tôt ce jour-là, le départ étant programmé aux aurores. Mes affaires étaient préparées depuis la veille, ma valise de séjour contenant mes vêtements, ma tenue de combat et tout le nécessaire pour vivre à Suna ayant été ramené au palais de l’Hokage, où des hommes étaient chargés d’amener tout au village du sable. Je n’avais gardé que mon sac en bandoulière, dans lequel se trouvait mes kunaïs, mes shurikens, du papier, de l’encre et quelques flèches, ainsi que mon arc, un magnifique objet taillé dans un chêne blanc et dont la précision et la puissance n’avait que peu d’égal en ce bas monde. Comme je me plaisais à le dire, on s’était choisi mutuellement, pour le meilleur comme pour le pire. Il fallait d’ailleurs que j’y trouve un nom : tous les ninjas ayant une arme spéciale l’avaient nommée. La mienne n’avait certes aucun pouvoir particulier, mais c’était la mienne, et je devais en être fière.

J’avais pris ma douche, j’avais enfilé mes vêtements et j’attachai mes cheveux avec mon bandeau violet représentant mon village. Je devais l’honorer, et je devais rendre mon Hokage fier de ce que j’étais devenue. Je ne devais pas laisser Suna nous humilier une nouvelle fois. Pas après le passé qui nous liait. Je n’avais pas peur, mais j’appréhendais. Je ne connaissais rien de Kaze no Kuni. Je n’avais jamais quitté mon pays. La seule fois où j’avais eu à faire à un Sunajin, c’était juste après la guerre, un dénommé Udo je-ne-sais-quoi, qui me semblait être tout à fait sympathique. Mais il ne fallait pas se fier aux apparences. Dans l’arène, c’est chacun pour soi.

Ma maison était impeccable. J’enfilai une cape, pris mon sac et sortit dans la nuit froide et paisible du village de la feuille. Le ciel était couvert, et parfaitement noir. Mes pas résonnaient dans les rues vides, et j’arrivai à la porte où s’amassait déjà beaucoup de monde. Des genins, bien entendu, qui participaient à l’examen – j’en reconnus quelques-uns, dont Kirito et Aku, à qui j’adressai un sourire chaleureux - ; des chûnins et jônins qui nous accompagnaient ; l’Hokage qui faisait également le voyage ; mais aussi famille et amis venant dire au revoir à leurs petits protégés. J’étais venue seule, et cela ne me dérangeait pas outre mesure. Les adieux larmoyants et déchirants ne m’étaient de toute façon totalement inconnus. Je rejoignis le convoi, me mettant aux côtés d’Aku. Puis le départ fut lancé, les dernières larmes coulant pour ceux qui restaient, et qui n’étaient pas sûrs de nous revoir.

Car oui, l’examen chûnin est peut-être encadré, mais les accidents dans ce genre de compétition arrivent souvent. Volontairement ou non, d’ailleurs. Le sort fait que des ninjas de villages différents s’opposent souvent en combat direct, et que les coups se retiennent donc beaucoup moins. Mais j’avais confiance, cette fois. Tout se passerait bien… Je pense… Je crois… J’espère… Les Kage ne laisseront pas leurs poulains s’entretuer, n’est-ce pas ?

La traversée de Hi no Kuni fut plaisante, bien que froide. Ce qui me choqua le plus fut la distinction à chaque frontière. Nous passâmes par Kawa no Kuni pour se rendre plus facilement à Suna. La traversée du pays de la rivière se fit rapidement, pour arriver à un désert aride où le soleil tapait violemment. Je n’aimais pas le soleil, mais je supportais la chaleur. Ce n’était apparemment pas le cas de tous les shinobis présents, à croire que le voyage était en soi la première épreuve pour Konoha.

Puis, je le vis. Suna, de toute sa puissance. Ou en tout cas, je vis la montagne isolée dans le désert dans laquelle se trouvait le village. Contrairement à Konoha, cachée dans une forêt, la distinction entre l’horizon et le village n’est pas aussi nette, rendant donc la grandeur moins perceptible. Mais force est de constater que le Sable impressionnait. Nous rentrâmes par un long tunnel pour parvenir à l’entrée du village, où toute une foule nous accueillait, raillant pour la plupart. Devais-je leur en vouloir ? Je suppose que les Konohajins auraient fait la même chose. Ils veulent que leurs ninjas s’imposent, c’est tout à fait naturel. En guise de réponse, je leur adressai un sourire. Si j’avais été sûre de ne pas passer pour une folle, je leur aurai même fait signe.

On jouait à l’extérieur, la bataille se promettait d’être rude. On nous emmena au Sen’Sen, un dôme imposant où les combats allaient se dérouler. Je n’avais qu’une hâte : que la compétition commence. Peu importe qui ils enverront, je le battrais. J’espère pour eux qu’ils ne me sous-estiment pas. Sinon, tant mieux pour moi… Tant pis pour lui…

Le jour était arrivé pour se préparer à l’examen Chûnin qu’on allait réaliser à Suna. J’étais retourné l’espace d’une soirée à Konoha pour les préparatifs, et pour aller avec tous les autres Genins jusqu’au village du sable. Oui, c’est un aller-retour inutile, je le conçois, mais ça marche comme ça. Je n’y peux malheureusement rien. C’est pour ça que j’étais revenu au village caché de la feuille. Dès qu’on m’a annoncé l’ouverture d’un examen de ce genre, il n’était pas question de laisser passer l’occasion. C’était ce que j’attendais depuis un bon moment déjà. Passer Chûnin était l’une des étapes que je rêvais de franchir. Cela faisait un moment que j’étais arrivé à Konoha, et débuté ma carrière de ninja, mais je n’ai jamais pu monter en grade. C’était donc l’occasion rêvée pour moi de montrer à tout le monde ma grande et incommensurable puissance. Une fois que j’aurais tout détruit, ils me feront passer Chûnin, c’est obligé.

Depuis la guerre, je n’étais plus le même. J’avais conscience que mon niveau avait réellement augmenté, avec de nouvelles techniques, des entraînements plus acharnés que jamais… Etais-je sur la bonne voie pour remporter ce tournoi haut-la-main ? Sans me vanter, je pense que oui. Mon ambition était bien là : gagner. Je pense que monsieur Tomate sera fier de voir son élève Chûnin, et de le voir vainqueur de ce tournoi. Il fallait que je prouve ma valeur à tout le monde, pour qu’on arrête de me considérer comme un pauvre enfant inoffensif de dix ans à peine, qui fait que bouder, pleurer, manger, faire chier. Y en a marre à la fin ! A partir d’aujourd’hui, le règne d’Aku a commencé, et ça va faire très mal pour les malheureux inconscients qui vont devoir m’affronter. Je les plains, mouhahaha.

On faisait le chemin, y avait des gens que je connaissais, d’autres que je ne connaissais pas. C’est vrai qu’il y avait beaucoup de Genins que je ne connaissais pas, une fois réuni ça se voyait plus. C’est comme pour Suna, même si j’en connaissais pas mal au final de Genin de là-bas, les chances de tomber sur un inconnu étaient plus important que je pourrais l’imaginer. Après, je pourrais retomber sur un ancien adversaire, ce n’était pas à exclure non plus. Même si j’apparais comme sûr de moi, une petite appréhension se faisait ressentir. Le fait de ne rien savoir à l’avance m’inquiéter, je voulais savoir au plus vite mon ou mes adversaires. Dire que ça pourrait tomber sur un Konohajin aussi, comme pour Krystal et Kirito que j’avais aperçu. Si je tombais face à l’un d’eux, me donnerais-je à fond ? C’est une éventualité, si je suis ici c’est pour gagner, et je sais très bien que ces deux-là avaient du talent également. En tout cas, j’étais resté une bonne partie du voyage avec la Kamikoru. C’était l’une de mes dernières rencontres, et je l’appréciais beaucoup. Mais au fond de moi, je savais qu’elle pourrait être une adversaire redoutable.

On était tout proche de Suna, je reconnaissais les lieux, à force de les fréquenter. A l’entrée, je vis une personne qui ne m’était pas inconnue, comme pour beaucoup d’entre nous : le Kazekage. Lui, en personne, était venu nous accueillir comme il se doit. Je ne le connaissais pas très bien encore, mais il me semblait être quelqu’un d’assez correct. Moi, comme tout le monde ici présent, lui devaient le respect. Il nous parla d’un lieu nommé le Sen’Sen qui semblait être le lieu où l’on devait se rendre pour disputer le tournoi. Ainsi ce n’était pas pour aujourd’hui, hmm… On allait avoir le droit à une bonne nuit de repos. Depuis qu’on était arrivé, j’étais resté très sérieux, je portais mon regard sur tout ce qui m’entourait. Tous ici présent pourraient être mon adversaire de demain. C’est triste à dire, mais maintenant il n’y a plus d’amitié qui tienne. Ce rang de Chûnin, j’y tenais énormément. Il était hors de question que je rate cette occasion, ce serait insensé. Demain allait être un jour, et je ferai tout pour réussir.

Le silence harmonieux du désert, la finesse du son du vent chaud balayant les dunes... Un paysage auditif d'un nouveau genre s'offrait à l'ouïe du luthier sous ce soleil de plomb alors qu'il s'aventurait pour la première fois dans l'aride océan de sable de Kaze no kuni.

De beaux jours s'annonçaient pour la team Sanshin. Reha et Kotori inscrites à l'examen, de nouveaux challenges se profilaient. La Hyûga, remise de ses exploits à Ame, allait pouvoir se faire la main au combat, et sa camarade pourrait quant à elle cracher son surplus d'excitation sur quelques malheureux Sunajins. C'était aussi l'occasion pour elles de voir du pays, et de comprendre l'absurde vérité que les gens qui voulaient leur mort quelque mois plus tôt étaient en fait tout à fait sympathiques et humains. Il les avait bien entendu poussé à s'inscrire à ce tournoi, et les accompagner n'était pas une option. Kotori aurait en particulier besoin de soutien, même si Reha serait probablement fâchée aussi contre le luthier s'il ne se montrait pas présent.

Au delà de tout ça, il y avait d'autres raisons plus profondes à sa venue. Voilà pourquoi il avait tenu à ne pas rester trop loin de Suguato. Aussi, à leur arrivée, quand ce dernier lui fit signe, il se retourna une dernière fois vers ses deux apprenties, tout sourires.

"Suivez les guides, les filles. Je vous retrouve plus tard, mais soyez sûres que je serai présent pour le commencement des épreuves. Et tâchez de ne pas trop rester dans votre coin! Ahaha."

Un dernier signe de la main assaisonné d'un clin d’œil affectueux bien que furtif à Kotori, puis il rattrapa Suguato. Plus il y faisait gaffe, plus il y avait quelque chose d'étrange chez lui, de variable. Notamment dans sa trace de chakra, même si c'était clairement celle de Suguato son corps portait rarement la même empreinte d'une fois sur l'autre. C'était une affaire de détails, et rien ne semblait pourtant confirmer ce soupçon, sur le plan visuel ou sonore. De toute manière, il valait mieux ne pas trop en savoir sur cet homme.

En revanche, On' aurait été prêt à donner beaucoup pour en savoir davantage sur celui-ci. Le fameux Kenji. Une figure, une légende, un Sennin. Mais également un assassin, celui du prédécesseur du luthier en tant que chef de la Racine. Il avait eu l'occasion de le voir par le passé, mais jamais d'aussi près, et il avait manqué quelque chose. Cette expression sobre et triste... les visages faisaient partie de ces rares véritables beautés dont il était impossible de profiter juste avec une paire d'oreilles.
Influencé, le mélomane n'eut d'abord pas envie de sourire ni de se faire remarquer davantage qu'en restant aux côtés de son Kage et ancien sensei, le laissant exprimer son enthousiasme à propos d'un mystérieux sujet. Puis quand il fut assez près de Kenji, il s'inclina respectueusement, sans trop en faire.

"On m'a parlé de vous, Meteora. Je suis Myakudou Onpu, j'ai négocié un arrêt des combats avec Zanshi le soir de notre reddition. Un honneur de vous rencontrer enfin."

Ce n'était pas trop tôt, car il lui aurait été difficile d'adresser la parole à cet homme au lendemain de la guerre, l'étiquette "Assassin de Misory" aurait prit trop de place devant la valeur de l'homme à ses yeux. La perte de sa camarade avait fait son chemin, il avait fini par la digérer en même temps que bien d'autre choses. Certains catalyseurs l'avaient aidé dans cette démarche, comme le récit de ce que beaucoup appelaient "l'incendie de cendre".
En prononçant ces mots, il se dit que Zanshi n'était probablement pas loin. A défaut d'avoir l'impolitesse de regarder ailleurs pour scruter les couleurs de cheveux, il se contenta d'ouvrir grand les oreilles et d'éplucher les timbres vocaux dans le brouhaha pour éventuellement retomber par quelque miracle sur celui de la chef du Kakumeigun. Elle serait son point de repère ici, car c'était la première Sunajin qui avait su gagner sa confiance, et lui offrir la sienne. Du moins c'est l'impression que leur bref échange épistolaire lui avait laissé.

Le desert ! Oui mesdames et messieurs, ils avaient osés trainer la Mitarashi dans une saloprie de desert ! L'idée de l'examen Chunin ne la derangeait pas en sois, mais les conditions quant à elles étaient juste insupportables. Le pays du vent qui était jusqu'à là un adversaire et un voisin belliqueux retournait sa veste comme si de rien n'était après la guerre. Reha était la seule qui était rancunière dans ce tas de dégonflés de la feuille ?
Elle n'était pas au front et elle ne pouvait qu'imaginer l'intensité des combats mais les blessés qui avait afflué à l'infirmerie pouvait l'aider à la tâche aisement. Donc contrairement à ses camarades elle n'oubliera pas cette guerre et n'oublie pas qui l'a provoqué.

En plus de cette état d'esprit de vengeance, il était aussi question de distance. Bordel qu'est ce qu'il était loin ce village à deux sous. La forêt de Konoha même si elle était interminable, était agréable à regarder et à se promener, rien à voir avec cette saloprie de sable. Ca gratte, c'est chaud et ca colle, AAAAH !

- J'aime pas le sable! C'est quand qu'on arrive Kotori-sempai ?

Elle ne pouvait pas s'empecher de se plaindre à sa fidèle amie qui était aussi du voyage. Le sensei était distant et de toute façon, c'était son idée de venir dans cet endroit à la noix et ça elle s'en rappellerait la Reha, oh oui !

- J'ai soif ! Ca colle !

Et voilà, encore et encore des complaintes de gamine. Mais c'était la façon bien special à la Mitarashi de supporter ce voyage des plus desagreable. Elle preferait et de loin la neige du pays de la roche.
Puis soudainement le Sensei se retourna pour dire qu'il avait à faire d'une façon peu subtile. Reha n'eut pour simple réponse que une magnifique grimace avant de continuer la route au côté de la Hyuga comme si On' n'avait jamais rien dit.
Au fond l'idée de l'examen n'était vraiment pas mauvaise pour la jeune fille. Combattre, trouver des adversaires de son niveau et finallement avoir un nouveau grade tout neuf ne lui deplairait pas, c'était vraiment son aversion pour les Sunajins et le paysage à la gomme qui l'empechait d'être enthousiasme comme à l'accoutumée.

Elles suivèrent le guide pendant un moment, pour finallement après plusieurs complaintes arriver à destination. Une grande porte comme celle de Konoha pour finallement être dans ce fameux village du sable. Là commença à être silencieuse la fille qui d'habitude ne l'était jamais et c'est tout naturellement qu'elle suivit le chemin sans dire mot, à jeter des regards accusateurs à tout va, en direction de l'arène Sen'sen ( Nom perrave s'il en est. ). Elle gardait son ammertume cette fois-ci, elle en aura besoin dans le combat qui arrivera plus vite qu'elle ne le pensait.

Le Pays du Vent.
Nous voici désormais entouré d'un désert aride et bien entendu infernal, un autre extrême opposé à celui que l'on avait connu quelques mois plus tôt au Pays de la Roche. Je n'aurai jamais pu imaginer que je pourrais me déplacer dans un tel endroit, si différent de notre village au cœur de la forêt. Comment les habitants de ce pays pouvait vivre dans ce climat aussi pesant que la quantité de sable qui jonchait le sol sous nos pieds ? Juste inimaginable. Pourtant, nous n'étions pas en route pour le Village Caché de Sable pour une simple visite de courtoisie. Notre venue marquait le début des premières interactions entre nos deux villages, encadrée par un évènement qui réunissait principalement les jeunes recrues des deux camps, le fameux Examen Chuunin. Évidemment, cela fut sans surprise que je pus constater que nos noms, celui de Reha et le mien, figuraient sur la liste des participants du côté du Village Caché de la Feuille. Notre capitaine d'équipe était derrière tout ça, c'était sûr et certain. Les derniers évènements l'avaient sans doute poussé à le faire, les missions comme la libération du clan Sabakyo s'étaient terminées sur des notes positives, ce qui prouvait la valeur de notre groupe. Cependant, je ne pensais pas que j'étais prête à être ainsi exhibée aux yeux d'une foule inconnue pour montrer de quoi j'étais capable. Allais-je y arriver ? Mes mains semblaient en parfaite santé, il ne restait qu'une petite brûlure à droite de ma lèvre, joliment dissimulée par un petit pansement bien placé. Quoiqu'il en soit, nous étions en route pour Suna Gakure no Sato.

Comme à l'accoutumée, je faisais ce voyage en compagnie de ma partenaire et meilleure amie Mitarashi Reha. En scrutant le paysage, avant même de poser un pied dans ce qui semblait être un interminable désert, je savais que ma complice n'allait pas rester muette. De la chaleur, du sable, du soleil, un bon petit mélange pour permettre à la petite kunoichi de pêter les plombs. D'ailleurs, ce fut ce qui arriva. Quelques minutes à peine suffirent pour délier les insultes de la bouche de Reha. Affichant un sourire à demi-satisfait, à peine masqué pour éviter de me faire crier dessus, j'écoutais les plaintes de ma coéquipière. Le chemin allait être long, très long, et ce n'était pas sur mon supérieur direct que je pouvais compter, celui-ci vint de me faire un clin d’œil après nous avoir dit de suivre les guides.

-"Bientôt, Reha-chan, on arrive bientôt. Nous y sommes presque."

Ma notion du "bientôt" était quand même assez relative, car ce voyage durait plusieurs jours. Je devrais calmer les ardeurs de mon amie avant qu'elle n'assassine quelqu'un par frustration, ce serait dommage. Mais, comme pour tout calvaire, il y avait une lumière au bout du tunnel, la destination ! Le Village Caché du Sable était en vue, il n'était plus très loin. Enfin, c'était très relatif, étant donné que j'avais utilisé mon atout spécial afin d'estimer la distance qui nous restait à parcourir. J'étais donc l'une des seules personnes à pouvoir contempler ce spectacle. Après encore un bon bout de temps, nous arrivâmes devant cette porte gigantesque qui marquait l'entrée du village. Désormais, il fallait que je me concentre davantage sur ma discipline, il était hors de question que je déshonore d'une quelconque manière ni mon clan, ni mon équipe, ni mon village au sein de cette contrée. Les choses sérieuses allaient pouvoir commencer, et j'espérais être à la hauteur de toutes les attentes.