Une belle journée. Très belle journée. Mais cette fois-ci elle ne sera pas composée des différentes séries d’entraînement que Gin s’organise, ou d’une énième mission longue et ennuyante qu’on pourrait lui attribuer, ou encore d’un combat contre un shinobi du village (car Dieu sait combien il adore se battre, même contre des inconnus), non, aujourd’hui est un autre jour. Pourquoi me direz-vous ? Et bien j’aimerais bien vous répondre vous savez, mais cela pourrait gâcher le suspense. En fait, il n’y en a pas. Ce futur évènement ne s’annonce pas comme quelque chose de prometteur. Contrairement à ce qu’on pourrait le croire, il ne va pas franchir ce stupide grade de Genin et passer Chûnin, non plus, mais c’était bien tenté. Vous le verrez au fil de mon récit, patience est mère de vertue. Le Genin s’est donc réveillé par ce magnifique soleil venant offrir sa douce lumière au village de Kiri. C’est de par la fenêtre de sa chambre qu’il observait ce panorama, appréciant le goût d’une cigarette qui lui réchauffait l’intérieur de son corps. L’Hasegawa quitta donc son emplacement lorsque l’ennui s’emparait de lui, et il traversa la pièce afin de se préparer à partir. Où ça ? Cela pourrait encore gâcher ce « suspense », patientez voyons. Une bonne douche le réveilla, profitant de l’eau chaude, il mit dix bonnes minutes avant d’en ressortir. Il se prépara ensuite un copieux petit déjeuner qui pourrait le tenir pendant deux voire trois bonnes heures avant que sa gourmandise ne prenne le dessus. Et enfin, après une course effrénée dans toute sa demeure pour rassembler son équipement, il parvint enfin à se mettre en route, vérifiant avec soin chacune de ses poches pour voir si son argent était là. En voilà un indice : cela nécessite de l’argent. Mais il y a tellement de choses à faire avec que vous ne vous douterez pas de ce que c’est.

Le genin prit soin de fermer la porte de son habitat, puis il marcha en direction de son objectif. Plusieurs ruelles menaient à un long boulevard qui permettait d’aller n’importe où. L’Hasegawa prit le chemin le plus rapide pour accéder à l’avenue. Le problème était qu’il y avait énormément de monde. Voilà la raison pour laquelle il ne traverse pas par ces chemins occupés par toutes ces personnes. La foule, il détestait cela, c’était peut-être sa seule phobie. Voir tous ces gens s’empresser à leurs affaires, ne prenant pas en compte autrui, c’était assez affligeant. Habituellement, le blond traverse le village de toits en toits, il connaissait même les raccourcis les plus simples pour rejoindre toutes les destinations du village. Depuis la construction de ce bourg, Gin s’amuse à le parcourir, essayant de visiter un maximum de chose pour connaître chaque coin et recoin. Il se faufilait entre le troupeau, ignorant les quelques jurons énoncés à son encontre. Finalement, son corps quitta cette masse et il put circuler librement. Quoi de plus stressant que de vous retrouver enfermé dans toute cette amas de personnes. L’Hasegawa s’empressa d’atteindre sa destination.

Le coiffeur ! Et oui. Je vous avais dit que ça n’avait rien de très intéressant. Mais tout de même, Gin va enfin changer de tête. Enfin, seulement de coupe de cheveux. Le problème étant que cette chevelure avait fini par le gêner durant ses combats tant elle était volumineuse. Des mèches l’empêchaient de voir correctement et cela nuisait sérieusement à la réussite de ses affronts. Non, ce n’est pas du tout un prétexte pour justifier les éventuelles pertes durant ses altercations, mais posséder une chevelure pareille s’avère assez handicapant. Gin pénétra dans l’enceinte, lâchant un léger « bonjour » que personne n’avait dû entendre, occupés à autre chose puis attendit patiemment son tour. Pour s’occuper, il sortit sa lame de son fourreau et à l’aide d’un Kunaï, il l’aiguisa. Elle était d’un éclat parfait, le métal était d’un gris sublime dont on pouvait y voir le reflet du genin. Kinzoku. Une belle épée. Malheureusement, le blond sait très bien qu’il n’a pas exploité toute la puissance de l’arme. Comment exploiter à bien cette chose ? Il n’en avait pas la moindre idée. Tout venait d’un coup, il ne s’attardait pas sur le pourquoi du comment. Le fait est qu’il fallait qu’il sache comment se servir de la lame. Le manieur de métal la rangea donc dans son fourreau, et lorsque vint son tour, il se leva de sa chaise, souriant par habitude.

« Allez-y, installez-vous monsieur. »

Gin s’exécuta, abandonnant ses affaires sur la chaise derrière lui et laissa sa tête au coiffeur. Il lui fit un bref résumé de ce qu’il attendait comme coupe et l’artisan démarra son chef-d’œuvre. Car oui, cela s’annonçait plutôt prometteur et cela pourrait retirer ce handicap au combat, en plus d’avoir un joli minois. Le genin observait son reflet dans le miroir. A y penser, il n’était pas un « brouillon ». Mère Nature lui avait donné des caractéristiques plutôt intéressantes et appréciables. Le coiffeur se montrait plutôt agréable et sociable.

« Cela fait longtemps que vous êtes à Kiri mon jeune ami ? »

Lança le coiffeur alors qu’il débarrassait son client des multitudes de mèches qui vinrent glisser jusqu’au sol.

« Depuis sa création, il y a quelques années. Et vous ? »

L’Hasegawa commençait à y voir un petit peu plus clair et il s’en réjouissait car la vue qu’il avait à cause de ces boucles était plutôt réduite.

« Ah bon ? Je ne vous ai jamais vu. Et bien moi aussi, j’ai profité de la création des villages afin d’établir ce petit commerce. Apparemment les affaires tournent et je m’en réjouis. »

Il écoutait attentivement les dires de son artiste, tout en observant les mouvements rapides qu’il exécutait afin de diminuer le volume de cette chevelure. Cela finissait par avoir un petit peu plus d’esthétique et Gin se sentait beaucoup mieux sans cette masse au-dessus du crâne. Après quelques multiples et derniers gestes, le résultat final était là, et l’Hasegawa était plutôt satisfait. Il fouilla ses poches et tendit la monnaie nécessaire pour payer ce service.

« Merci à vous, bonne journée ! »

Finit-il par dire avant de franchir la porte. Et voilà, il pouvait à présent se réjouir de cette nouvelle tête. Peut-être qu’à présent il aura plus de chances avec les femmes, qui sait.