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| Passage de flambeau [Apprentissage Edo Tenseï] [Terminé] | |
| Informations Grade : Nukenin de rang S Messages : 1874 Rang : S
| (#) Sujet: Passage de flambeau [Apprentissage Edo Tenseï] [Terminé] Sam 6 Oct 2012 - 20:17 | |
| La caresse incessante du vent emportait derrière Michiki les pièces flottantes de ses vêtements. Le claquement occasionné était le seul bruit perceptible parmi les arbres de la forêt de la Brume. Le nécromancien avançait d’un pas souple et léger. Il n’était pas pressé. Sa seule préoccupation était de ne pas se perdre. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas emprunté ce chemin. La dernière fois remontait à plus de deux ans. Il avait dû parcourir ce chemin une bonne centaine de fois pendant un an. Le trajet s’était imprimé de lui-même mais il n’avait pas repris ce chemin depuis et ses souvenirs le trahissaient légèrement. Il parvenait tant bien que mal à retrouver ses repères. Et finalement, après plus d’une demi-heure de recherche, il retrouva ce qu’il cherchait. Le sentier de galets blancs au bord d’un petit ruisseau. Il savait parfaitement où cela le mènerait. Il s’engagea donc sur cette voie blanche. La pérennité qui se dégageait de ce lieu était apaisante. Elle faisait rire le nécromancien à chaque fois. Car si cet endroit paraissait paradisiaque, ce qui se trouvait au bout de ce sentier blanc était loin de venir des cieux. Plutôt des tréfonds de l’Enfer. Satan lui-même n’avait pas voulu de cet être au sein de son domaine. L’image fit rire Michiki. Il continua sa route avant d’arriver à l’endroit où il était devenu…et bien…nécromancien.
La femme qui l’avait recueilli et qui lui avait enseigné le Ninjutsu n’était pas la même personne que celui qui lui avait appris à ressusciter les morts. La première se trouvait scellée dans un rouleau à sa ceinture sous la forme d’un cadavre et le second se tenait sur le devant de la bâtisse qui se profilait face au Jônin. Le vieil homme ne semblait pas avoir pris une ride. En même temps, en prendre une de plus le transformerait en un des membres de l’armée privée de Michiki. Un crâne démuni du moindre cheveu. Juste un visage marqué par d’innombrables rides. Parfois, le nécromancien s’était demandé comment ce vieillard faisait pour voir. La peau de ses paupières tombaient alors comment arrivait-il à discerner quelque chose ? Un mystère que le Jônin ne pourrait jamais élucider. Michiki s’avança jusqu’à arriver à quelques mètres de son ancien professeur. Il resta devant les marches qui menaient à la porte d’entrée. L’ancêtre portait une tenue noire qui tombait jusqu’aux pieds. Des tongs de bois aux pieds, il s’approcha. Le claquement des tongs sur le bois des marches vint mettre fin au gazouillement des oiseaux à proximité. Le vieillard s’arrêta face au jeune Jônin. Il était légèrement plus petit que son élève mais cela ne l’avait pas empêché de se faire respecter. Un silence de plomb s’installa. Le vieillard renifla en soulevant une narine fatiguée par le temps :
-Je t’ai senti venir à des kilomètres. On ne vous apprend pas à vous laver à Kiri ou quoi ?
Sur ces mots, l’homme se retourna et rentra dans sa demeure. C’était sa manière de saluer et d’inviter Michiki à le suivre. L’intérieur n’était pas différent des souvenirs du Kirijin. Il rappelait beaucoup celui de Kazumi, sa senseï défunte. Uniquement des meubles indispensables au quotidien et une bibliothèque dans un coin de la grande pièce qui servait de pièce à vivre. Il y avait une deuxième pièce dans cette maison. C’était la chambre du propriétaire. Michiki avait toujours été interdit d’y rentrer. Une tentative lui avait coûté tellement cher qu’il n’avait pas cherché plus loin. Il se massa les côtes en souvenir du coup qu’il avait pris ce jour-là. Le vieillard se tenait près de la cheminée où il faisait chauffer une théière. Deux tasses étaient prêtes sur la table. Deux chaises à chaque extrémité de cette dernière. Michiki en prit une et s’installa. Alors que le vieux s’affairait pour rajouter des bûches, le nécromancien « novice » prit la parole :
-Je te remercie pour ton accueil Ryûku. Cela fait plaisir de voir que certaines choses ne changent pas.
-Oh on se souvient de mon nom à ce que je vois ! Petit ingrat. Pas une nouvelle, rien du tout, grommela le dénommé Ryûku.
-Oui je suis désolé j’ai été assez pris par ma vie de shinobi.
-Je te demandais rien je m’en fiche éperdument.
Michiki afficha un petit sourire. C’était toute la sympathie qu’il pouvait espérer du vieillard. En un an qu’il avait passé sous son enseignement, il ne l’avait jamais entendu satisfait de ce qu’il avait ou témoigner de la fierté pour qui que ce soit. Toujours à râler et à se plaindre du manque de perfection de son élève. Ce dernier avait appris à ne pas s’en offusquer. Il prenait ça pour des félicitations. Ryûku en avait terminé le thé. Il amena la théière pour verser le liquide fumant dans les deux tasses. Michiki prit celle qui lui était destiné. Il attendit que le vieil homme vienne s’asseoir. Ils se regardèrent dans le blanc des yeux et levèrent leur tasse. En montant le récipient à ses lèvres, le Jônin de la Brume s’arrêta. Il reposa la tasse et fouilla une de ses sacoches. Ryûku le regarda faire sans un mot. Après deux minutes, la main de Michiki vint déposer une petite pilule dans la tasse. Il s’agissait d’un antipoison. Le sourire édenté du vieillard montrait qu’il savait quelle était la nature du petit médicament. Il fallait attendre un instant avant que cela fasse effet. Le poison mettrait un moment avant d’être annihilé par l’antipoison. En attendant, le vieillard ricana de son côté. Il finit par s’exprimer :
-Mais en plus de te souvenir de mon nom, tu te souviens de ce que je t’ai appris ! Serait-il possible que tu sois un tant soit peu malin ?
Michiki n’apporta aucune réponse. Le faire serait équivalent à un suicide. Le vieillard pouvait tenir des heures comme ça. Durant son entraînement, il s’était vite rendu compte de l’incroyable sens de la répartie que Ryûku avait. Il avala enfin sereinement son thé débarrassé de toute toxine. Une fois le breuvage avalé, le nécromancien Kirijin fit mine d’observer la décoration intérieure. Puis il demanda en imitant un air intéressé :
-Tu as changé la couleur des murs ?
-Te fatigue pas, coupa sèchement le vieux. Crache ton venin et disparais.
Comme d’habitude, il était inutile d’apprendre au vieux singe à faire la grimace. Ryûku ne marchait pas avec ces choses-là. Michiki allait donc devoir expliquer la raison de sa venue ici. En effet, il n’était pas là pour une simple visite de courtoisie. Ce n’était pas l’amabilité naturelle de celui qui lui avait appris comment ressusciter les morts qui l’avait attiré dans ce recoin perdu de la forêt. Il voulait demander une faveur. Une dernière faveur à celui à qui il devait déjà tant. Il avait longtemps cherché un moyen de convaincre le vieillard grincheux. Demander tel quel de but en blanc, il n’accepterait pas. Il avait fini par trouver des arguments assez forts pour l’amener à accepter. Michiki s’exprima donc après quelques minutes de réflexion pour ordonner ses pensées :
-Je pense que tu n’es pas sans ignorer ce qui est arrivé à Kazumi.
-J’ai appris la nouvelle oui, dit-il tristement. Mais lorsque j’ai voulu me rendre sur place, son corps n’y était plus. J’aurais aimé avoir une telle maîtresse du Dôton dans ma collection.
-Suis-moi, ordonna Michiki.
Le vieillard avait beau être l’aîné, et le jeune garçon qui venait de lui donner cet ordre avait beau être jeune, il ne se fit pas prier pour obtempérer. Les deux hommes sortirent dehors. La forêt était déserte dans ce coin. Les habitants avaient fait la réputation de Ryûku. Du coup, aucune âme humaine n’osait s’aventurer ici de peur de croiser le redoutable nécromancien dont tout le monde parlait. Michiki eut donc tout le loisir de faire ce qu’il souhaitait. A peine étaient-ils arrivés dehors, le Kirijin saisit un parchemin à sa ceinture, le déplia dans les airs et en fit sortir ce qu’il renfermait. Le cadavre de sa senseï défunte faisait face au vieil homme qui ne se montra guère surpris.
-Bien joué vile serpent, à ce que je vois tu as su te montrer plus rapide que moi, siffla Ryûku entre ses lèvres fines.
-J’ai été le premier sur les lieux c’est tout. Le corps avait été décapité depuis peu. Il y avait également un message d’un certain type qui se fait appeler le Corbeau.
Le silence du vieil homme indiquait qu’il ignorait totalement qui pouvait être ce mystérieux assassin. Michiki avait fait attention à bien observer sa réaction quand il avait mentionné le surnom du meurtrier. Ryûku était un bon menteur mais pas à ce point. Le jeune nécromancien reprit donc la parole.
-J’ai prévu de traquer ce salopard pour venger la mort de Kazumi. Je sais que vous étiez amis et je viens te demander de m’aider.
La demande parut surprendre le vieux qui s’exclama d’une voix enrouée, car fatiguée par l’âge :
-Mais enfin ! Tu sais bien que je ne me bats plus ! J’ai vu assez d’atrocités dans ma vie pour me permettre une retraite tranquille.
-Je ne te demande pas de te joindre à moi dans cette quête. Juste apporter une contribution technique.
-C’est-à-dire ?
Ils arrivaient au sujet principal de cette visite surprise. Michiki ne devait pas se rater. Une mauvaise approche et s’en était fini de ses espoirs. Il serait donc venu jusqu’ici pour rien. Il avait une seule et unique chance d’arriver au maximum de son potentiel. L’unique moyen d’arriver au paroxysme de la nécromancie se tenait devant lui. Il avait face à lui la seule personne de Mizu no kuni capable de l’aider. Sans ce vieillard, il ne pourrait pas parvenir à ses fins. Ses recherches l’avaient menés jusqu’à cet homme qu’il connaissait. Il avait eu de la chance de l’avoir déjà rencontré par le passé seulement le mauvais caractère de Ryûku risquait d’être un obstacle que seul des arguments solides seraient capables de faire plier. Michiki prit son temps avant de formuler une réponse. Il reprit un moment avant de trouver les mots exacts qui frapperaient juste. Aucune erreur ne serait admise. Il finit par se lancer :
-A mon niveau, je ne peux pas exploiter toute la puissance de Kazumi. Toi seul le peux. Je veux que tu m’apprennes à arriver à un tel stade de contrôle.
-Je t’ai appris tout ce que je savais sur la nécromancie, tu as le même niveau que moi, dit-il en se tournant le dos à son ancien élève.
-Pas tout, se contenta de dire Michiki.
Le vieil homme fit volte-face. Pour la première fois depuis qu’il le connaissait, le Kirijin put voir très clairement les yeux du vieil homme. Deux globes dont le centre était orné d’un point marron chacun. Il faisait face à une véritable surprise. Ryûku n’avait pu cacher ses émotions sur ce coup. Il s’en rendit compte trop tard et les deux yeux furent de nouveau cachés par les paupières tombantes. Le vieillard se positionna de profil par rapport à Michiki, la tête légèrement baissée vers le sol. Il semblait réfléchir. Le Jônin ne dit rien. Pour cette phase, il devait attendre la réaction du vieil homme. Ce dernier n’était pas stupide et il savait très bien de quoi parlait le jeune homme. L’Edo tenseï. La technique ultime pour tout nécromancien qui se respecte. Une technique interdite depuis longtemps oubliée qui n’était connu que de certains élus. Les investigations de Michiki l’avaient conduit à apprendre que la seule personne du pays de l’eau encore vivante pour lui apprendre cette technique était Ryûku. Grâce à ce jutsu, Michiki aurait accès à de nouvelles possibilités avec ses cadavres. Cela se paierait par une forte consommation de chakra mais le jeu en valait la chandelle. Cette dépense ne serait pas inutile. Mais pour cela, son senseï devait accepter. D’ailleurs ce dernier finit par répondre :
-Comment tu sais ?
-Quelle importance ? Le plus important dans l’histoire c’est que vous êtes le seul à pouvoir me transmettre ce savoir. Vous seul pouvez m’aider à venger la mort de notre amie commune. Si vous ne le faites pas pour moi, faites-le au moins au pour elle. Kazumi avait beaucoup de considération et d’affection pour vous. Pour quelqu’un qui a conscience de ce qu’est la mort, vous vous devez de la respecter même si elle a rejoint l’au-delà. Vous me connaissez. Jamais je n’ébruiterais ce secret. Croyez-moi vous serez tout aussi tranquille qu’avant. Je vous demande seulement quelques temps de sacrifier pour que le salopard qui lui a fait ça puisse payer. Vous préférez le laisser vagabonder à ses obscures tâches ou bien lui faire amèrement regretter de s’en être pris à quelqu’un de notre entourage. Le temps nous est compté. Vous êtes maître de la décision mais prenez-la vite. Chaque minute de discussion nous éloigne un peu plus de lui.
-Tu aurais dû faire politicien espèce de sale serpent, cracha Ryûku après un long moment de silence.
Le vieillard prit la direction des bois. Il ne rentra pas chez lui mais il s’engagea sous la voûte émeraude des arbres. Michiki aurait aimé exprimer librement sa joie mais cela risquait de tout gâcher. Il devait se contenir. Le plus dur était fait. Peu importe les étapes de l’entraînement, il savait que cela serait dix fois plus facile que ce qu’il venait d’accomplir. Ryûku marchait d’un pas énergique pour son âge. Michiki ignorait où il l’emmenait d’ailleurs et il s’en fichait. Si le vieux réagissait comme ça, c’est qu’il acceptait d’enseigner l’Edo tenseï au Kirijin. Michiki avait parlé avec son cœur et cela avait payé. Il avait un peu usé des sentiments pour que le nécromancien coopère mais cela lui importait peu maintenant que ça avait marché. Les deux hommes circulèrent pendant une bonne quinzaine de minutes entre les troncs avant d’arriver à une petite clairière déserte. Là, Ryûku s’arrêta. Il se retourna face au Jônin et lui ordonna de se retourner. Michiki obtempéra sans broncher. Un léger grondement venu de la terre le surprit mais il ne bougea pas. D’un simple claquement de langue sur le palais, Ryûku lui fit savoir qu’il pouvait de nouveau regarder. Le vieux s’aventurait dans un escalier qui s’enfonçait dans le sol. Michiki le suivit. Il ignorait comment le vieillard avait fait ça et il s’en moquait. Les ténèbres les engloutirent mais les deux hommes continuaient leur progression en se fiant à leurs autres sens. Ils finirent par arriver sur un sol plat. Des lanternes s’allumèrent comme par magie et dévoila une immense salle simplement décorée de torches et de deux immenses tables de pierre en leur centre. Ryûku vint se placer entre les deux puis le sond e sa voix se répercuta en écho sur les murs :
-Bienvenue dans le vestibule des Enfers.
Dernière édition par Shinda Michiki le Sam 6 Oct 2012 - 23:46, édité 1 fois |
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| (#) Sujet: Re: Passage de flambeau [Apprentissage Edo Tenseï] [Terminé] Sam 6 Oct 2012 - 23:44 | |
| Michiki n’avait pas réagi aux mots emblématiques de son maître. Il s’attendait à une explication mais comme rien ne venait, il compris que ce n’était que du vent. Une vaine tentative pour le convaincre d’abandonner là son projet ? Peut-être. Mais il en faudrait bien plus pour décourager Michiki. Il était plus déterminé que jamais. Ce jutsu interdit lui offrirait de nouvelles aptitudes qui lui seraient utiles. Avec son niveau actuel, Michiki n’avait pas la possibilité d’utiliser ses techniques avec ses cadavres. Et il pouvait encore moins user de celles de ses macchabées. Grâce à l’Edo tenseï, cela serait possible maintenant. Et il y avait encore plusieurs atouts avec ça. Il espérait juste être au point le plus rapidement possible pour s’entraîner avec cette nouvelle technique. Ryûku prenait son temps. Pourquoi ? Le Kirijin l’ignorait. Il espérait juste que l’ancêtre allait se dépêcher. Son impatience commençait à se manifester. C’était rare mais il allait devoir la contrôler. Si le vieux la sentait, il risquait de se rétracter. Mais ce dernier finit par reprendre la parole :
-Finissons-en avec ça. Cette technique est interdite et ce n’est pas pour rien. Certains se sont essayés à l’apprendre et ils ont non seulement échoués mais ils ont perdus tout bon sens. J’espère que tu as un esprit à l’épreuve de ce qui t’attend. Réveiller les morts est une chose. Leur redonner pleine conscience peut se révéler difficile. Attends toi à être confronter à certains vieux démons.
Le vieux avait dû entendre parler que Michiki utilisait ses parents défunts pour se battre. Mais le Jônin n’était pas inquiet. Du peu qu’il avait réussi à savoir, ce jutsu pouvait permettre de dominer totalement la personnalité de quelqu’un. C’était comme une laisse psychologique que l’utilisateur pouvait choisir de raccourcir ou d’allonger. Malheureusement pour les futures armes de Michiki, il tenait les chiens très courts. Bonne chance à eux pour en faire à leur tête. C’était pour cela qu’il était impatient. Il tenait à essayer la technique et à apprendre les limites et les possibilités. Ryûku ne lui enseignerait que les bases. Il le savait et cela lui convenait parfaitement. Il ferait ses propres expériences de son côté. Il était prêt à commencer l’apprentissage de cette technique si puissante. Il irradiait du désir d’en savoir plus. Ce dont le nécromancien Kirijin ne se rendait pas compte, c’est que son senseï s’en était rendu compte et qu’il l’observait avec pitié. Désirer à ce point une technique maudite comme celle-ci le dépassait. Michiki ne voyait pas le danger et cela pourrait lui nuire.
Face à son jeune élève inconscient, Ryûku préféra commencer dès maintenant. Mais cela nécessitait quelques préparatifs et quelques « matériaux un peu particuliers » au préalable. Le vieil homme se rendit au mur situé vers le Nord. Il plaça sa paume droite dessus et un placard semblant venir de nulle part dessina ses contours sur la surface plate. Le meuble provenait de la roche. Les portes s’ouvrirent toutes seules, dévoilant leur macabre contenu. Deux hommes se tenaient là. Immobiles. D’un simple claquement de doigt, Ryûku les fit s’avancer pour qu’ils se mettent au centre de la pièce. Lorsqu’il écarta les mains vers l’extérieur, les tables de pierre suivirent le mouvement imprimé par les mains et elles se déplacèrent pour se bouger aux extrémités de la pièce, laissant le centre libre. L’un des hommes s’effondra au sol. Il s’agissait d’un cadavre La technique avait été annulé et il était retombé à l’état de gros bout de barbaque. L’autre par contre restait debout sans bouger. Michiki put repérer quelque chose d’étrange. Celui-là n’était pas mort ! Mais il semblait plongé dans une sorte de torpeur. Un Genjutsu très puissant lancé par le vieux pour le faire obéir à ses désirs. Il fallait donc un mort et un vivant. Michiki tâcha de s’en souvenir.
-Regarde bien la suite parce que je ne le referais pas deux fois, dit Ryûku.
Ce dernier effectua plusieurs mudras, que Michiki prit soin de mémoriser attentivement. Tigre, serpent, chien, dragon puis mains jointes. Ce geste eut pour effet de faire apparaître bon nombre d’inscriptions au sol. Le corps du type plongé dans une illusion fut entouré d’un cercle. Le visage abîmé de Ryûku était totalement fermé. Il devait rassembler beaucoup de ses forces pour accomplir cet étrange rituel. A un tel point que l’homme-zombie se réveilla. Le regard paniqué, il se demandait légitimement ce qu’il foutait là. Michiki était prêt à aller le faire taire à jamais mais il ne fut pas assez rapide pour la suite. Alors que le type allait hurler à mort pour exprimer sa frustration, chose qu’on ferait tous dans sa situation, une boue vint le recouvrir entièrement. Ses cris furent étouffés pour laisser place à des gargouillis provenant de sa gorge. Puis le corps de boue se modélisa petit à petit pour donner l’exacte réplique du type qui se tenait debout à ses côtés avant. Ryûku s’approcha de l’homme qui ne bronchait pas. Il le toucha sur le front et un sceau apparut. L’homme retourna ensuite dans son placard. Michiki avait beau s’être montré attentif à toute la scène, certains détails lui échappaient. Il se rendit aux côtés de son maître pour discuter avec lui. Ce dernier fit revenir les deux tables et il s’assit avec difficulté sur l’une d’elles. Le Kirijin prit place en face de lui en attendant. Son silence en disait long. Ryûku reprit son souffle.
-Pardon…C’est juste que je ne suis plus habitué à user d’autant de chakra. J’espère tu as tout imprimé. Il me sera impossible de te faire la démo une seconde fois.
-Je pense pouvoir reproduire l’essentiel mais il y a certaines choses qui m’échappent.
-Je vais tout t’expliquer point par point comme à un demeuré puisque tu m’as l’air d’être un beau spécimen. Tu me laisses finir sans m’interrompre. Ce que je te dirais sera suffisant tu n’auras aucune raison de poser des questions c’est clair ?
Comme la question n’était que pure rhétorique, le jeune nécromancien ne prit pas la peine de répondre. Il préféra laisser le temps au vieux de se remettre de ses émotions. Il allait attendre un peu qu’il se reprenne des forces pour expliquer chaque détail. Michiki mettrait en pratique tout ce qu’il aura appris et attendrait de voir s’il avait besoin de derniers conseils de la part de son senseï. Encore faudrait-il que ce dernier expose bien chaque point. Espérons qu’il serait assez précis pour que Michiki saisisse chaque subtilité de la technique. Le vieux se remettait de ses efforts. Il réussit à aligner deux mots et il ne se priva pas de déblatérer chaque détail.
-Pour cette technique tu as besoin de prérequis. Il te faut un cadavre que tu souhaits réanimer. S’il s’agit d’un shinobi tu auras accès à ses techniques. Sa personnalité peut être maîtrisée mais pour cela il faut passer par un sceau spécial. Très simple à mettre en place néanmoins. Même toi tu serais capable de faire ça par toi-même. Ensuite il te faut un sacrifice vivant. Je n’ai jamais tenté de faire ce rituel avec un cadavre réanimé mais je ne préfère pas essayer. Quelqu’un de vivant donc. Tu exécutes ensuite les mêmes mudras que j’ai faits tout à l’heure pour faire apparaître les symboles nécessaires au rituel. Le vivant est placé dans le rond noir que tu as pu voir quand même. Et dans un petit cercle placé devant l’utilisateur, tu places l’ADN de celui que tu veux invoquer. Grâce à une simple technique Dôton ensuite, tu recouvres le vivant de boue et il prendra la forme de celui que tu voulais.
L’élément qui faisait défaut à Michiki était l’histoire de l’ADN. Maintenant qu’il avait ça, il comprenait mieux le fonctionnement du jutsu. Sans que Ryûku l’invite à procéder au même rituel que lui un peu avant, le Jônin se mit en place. Il n’avait pas de sacrifice à offrir mais il tenait au moins à apprendre à faire correctement les symboles au sol. Il trouverait les autres ingrédients aisément. Il déplaça les tables de pierre un peu plus délicatement que son senseï qui se tenait sur l’une d’elles maintenant. Et ce dernier observait le travail de son élève. Michiki effectua les signes adéquats et les inscriptions apparurent. Les deux cercles étaient bien là. Ryûku se leva pour venir inspecter. Il fit quelques remarques par rapport à certains détails qui devaient être revus. Michiki les mémorisa pour ne pas refaire l’erreur. Il comptait partir mais le vieux l’en empêcha.
-Tu as voulu l’apprendre donc fais le convenablement au moins. Tant que les symboles ne seront pas bons tu ne pourras pas prétendre avoir saisi l’essence du jutsu.
L’entraînement dura deux heures. Deux longues heures pendant lesquelles Michiki se fatigua à refaire constamment la même chose. Au bout du compte, le vieillard fut satisfait de ses deux dernières tentatives et il le laissa partir. Michiki sortit de ce souterrain pour revenir à l’air libre. Le vent froid le ramena à la réalité. Il attendit que Ryûku remonte et referme le passage en secret. Puis ils avancèrent en silence vers la cabane où vivait le vieux. Ils s’arrêtèrent au niveau du palier, Ryûku prêt à rentrer chez lui. Les deux hommes se firent face. Ils avaient chacun beaucoup à dire, beaucoup de choses sur le cœur. Michiki fut le premier à rompre ce silence :
-Je peux vous poser une question indiscrète…senseï ?
-Vas-y, répondit le vieux.
-Est-ce bien vrai que vous êtes le seul à connaître ce jutsu à Mizu no kuni ?
-C’était vrai jusqu’à ce matin. Maintenant nous sommes deux, dit-il avec un sourire bienveillant.
Intérieurement, Ryûku ne regrettait pas son choix. Il savait que Michiki était le mieux placé pour apprendre cette technique. Il avait beau être son seul élève, il savait au fond de lui qu’il ne pouvait y avoir de personne plus compétente pour ça. Malgré tout ce qu’il pouvait dire, il aimait bien ce gamin. Il avait beaucoup souffert mais il avait pris énormément sur lui en retour. Jamais il ne s’était plaint des misères que lui avait fait subir le vieux nécromancien. Et pourtant il y en avait eu. Ce jutsu était plus difficile à maîtriser qu’à apprendre. Mais il avait confiance en son élève. Ce jeune homme talentueux deviendrait un grand nécromancien. Cette fois il n’avait plus rien à lui apprendre. A la limite, c’était plus Ryûku qui avait à apprendre de son jeune élève. Il voulait faire un long discours expliquant ses sentiments mais le Kirijin remua un peu, passant ses mains dans ses poches arrière l’air gêné. Puis il sourit. Il regarda son maître. Ce dernier lui rendit un large sourire qui plissa ses yeux. Ce qui l’empêcha de voir arriver le kunaï en pleine poitrine. Il tint l’arme planté dans sa cage thoracique. Il tenta de bredouiller quelques mots mais il en était incapable. Toute trace de vie s’échappait de son corps comme se vidant par la plaie qu’il avait. Il voulut adresser une dernière malédiction à ce traître, ce serpent comme il l’appelait souvent. Et tandis que son ancien maître s’effondrait au sol, Michiki le regarda de haut, l’air impassible mais avec un regard laissant dévoilé toute la démence qui sommeillait en lui.
-Maintenant il n’y a plus qu’une seule personne.
Il laissa là le corps. Le prendre dans son armée n’était pas une bonne idée et puis cela le retarderait. Des préparatifs importants l’attendaient. Ceux de la guerre. Et également ceux qui lui permettrait d’utiliser sa nouvelle technique : l’Edo Tenseï. |
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