Je n’avais pas le choix.

Oui, je n’avais pas le choix. Dans ma quête vers un monde sans guerre et sans haine, aider mon prochain relevait d’un devoir immédiat. Ainsi, quand un mineur des grottes du Pays de la Terre vint me trouver pour quémander mon aide, je ne pouvais que répondre d’un ton affirmatif avec un air solennel. Ma position reflétait les traces de mes actions passées ces derniers jours. Un pied au Pays de l’Herbe, un autre à celui de la Rivière. Ainsi, il ne faudrait que deux ou trois jours de marche pour atteindre le dit lieu requérant ma présence. A mon grand désespoir, la dernière de mes acolytes dut rester en retrait, je lui avais donné bien d’autres occupations l’empêchant de me suivre dans ce périple solitaire, ou presque, étant accompagnée du mineur messager.

Sur le chemin, une première frontière. Celle du Pays de la Pluie. Alors que ma route traversait de nombreux villages entourés de marais, les têtes se baissaient au fur et à mesure que j’avançais. Oui, toutes ces personnes savaient qui j’étais, ce pays n’avait pas oublié ce qui m’était arrivé, et ce que j’avais fait pour eux. Néanmoins, on lisait dans leur regard une certaine sérénité, surement dû au fait que désormais ils étaient protégés par un des quatre grands villages ninjas. Je ne pouvais que sourire devant tant de joie, tant d’harmonie qui émanait de ces lieux. J’étais sur la bonne voie. L’un d’eux se dressa devant moi. Une mine inquiète et paniquée, les bras frétillants, il semblait vouloir me dire quelque chose.

-"Vite ! Hime-sama ! Un jeune garçon est en proie à un groupe de bandits, s’il vous plait, aidez-le !"

Les yeux tournés vers mon client, celui-ci ne fit qu’esquisser un grand sourire et un hochement de tête approbateur, me laissant le feu vert pour résoudre cette situation. Ni une ni deux, mes petits pas se pressèrent pour arriver à l’endroit indiqué, afin d’observer la scène. Tout bon shinobi sait qu’il ne faut pas foncer dans le tas sans connaître les détails d’une mission, cet adage valait aussi pour cet évènement fâcheux. Cachée derrière un buisson, je pus apercevoir cinq hommes armés, ainsi qu’une femme avec un fouet. Un cliché bien trop relevé pour que j’ose échapper un commentaire. Le jeune garçon dont me parlait le paysan était difficilement visible, je tentais de m’approcher davantage, mon regard cherchant à identifier la silhouette de l’attaqué. Avec une maladresse maladive, je trébuchai et sortis ainsi de ma cachette. Les regards virèrent alors sur ma frêle carrure, tels des couteaux que l’on venait planter dans mon corps. Là, je l’avais vu.

-"Seiichi ? Que fais-tu ici ?"

Oui, ce garçon avait été mon coéquipier temporaire lors de la grande guerre face à Makka, je l’avais aidé à fuir après une bataille courte mais acharnée. Il semblait s’être retrouvé dans un sacré pétrin, je ne savais pas exactement ce qu’il en était. Les bandits ne bougeaient pas, ils préféraient garder encercler le garçon aux cheveux bleus plutôt que de m’inclure dans leur menace. Que s’était-il passé ? Que lui voulaient-ils ? Dans tous les cas, je n’allais pas le laisser seul ainsi.