Je vous salue, Raikage- sama. La dernière fois que nous nous sommes rencontré, nous avons fait l’objet de ce moment, en compagnie de trois autres Chûnin, sur l’avenir de notre village. Nous étions supposé de parler d’un sujet en particulier, mais votre manque de temps en a décidé le contraire.

Comme je voulais vous le demander, j’aurai voulu quitter le village lorsque je serai Jônin pour retourner quelques temps à mon pays natal, Yuki no Kuni, pour y accomplir quelques objectifs à nouveau. Aujourd’hui, j’ai atteint l’objectif que je me suis mis en place et j’attends votre autorisation pour quitter en toute légalité Kumo pour une durée indéterminée. Je reviendrai immédiatement si le village a besoin de ses ninjas au grand complet.

Voilà environ deux semaines que nous étions rentrés au village. La bataille contre Kiri avait été pour le moins… surprenante. Kiri s’y était préparé, mais ce n’était pas le plus important. Au fond, je me doutais bien que Shinichi aurait pu être mis au courant. Ce qui m’importait, c’était que cette bataille ait bien lieu, quoi qu’il arrive. Et c’était bien ce qui s’était passé, même avec l’imprévu qu’avait représenté ce mystérieux groupuscule. Le An’tei. Ils prônaient la paix, mais se fourvoyaient totalement. Parmi eux, Samidare Teichirô, Jisetsu Gabushi et même Seki Raiken, bref : que des traîtres. Des déserteurs qui avaient gagné leur puissance au sein de nos villages, et qui pensaient maintenant pouvoir agir comme ils le souhaiteraient. Ils se méprenaient, mais il ne fallait pas oublier la rancune qu’ils semblaient avoir contre Makka. Si leur position était bien neutre, alors nous ne devions pas oublier la possibilité de nous en servir comme allié. Ma haine contre Makka était bien plus grande que contre cette organisation.

S’il fallait dresser un bilan, je pouvais aisément dire que j’avais atteint l’objectif que je m’étais fixé. Bien entendu, je ne parlais pas uniquement du fait que Kumo allait maintenant être pris pour une puissance dangereuse et capable d’attaquer en premier. Non, je parlais d’une toute autre chose, dont j’étais le seul à la connaître, à l’avoir élaboré en secret. Mon plan était prêt, et la première étape avait été un franc succès. Mon village, le Pays de la Foudre, tout allait changer. Fini la neutralité, fini les moqueries, fini les attaques et les trahisons. Une nouvelle ère venait d’apparaître. L’ère des Nuages, qui n’hésiteraient pas à laisser s’échapper la Foudre.

On frappa soudain à ma porte. Celui qui ouvre m’est familier. Oui, c’est Aisaka Kira. Il s’était finalement montré très juste et puissant lors de la bataille. On m’avait dit de nombreuses choses à son sujet, ce qui justifiait la promotion qu’il venait d’avoir. Et oui, il était désormais un Jônin de Kumo. Que me voulait-il ? Je ne le sus pas rapidement, car il commença par une remise en contexte. Il me rappela la réunion que j’avais eue avec quatre nouveaux Chûnins juste après l’attaque de la nécromancienne. Je m’en souvenais bien, à présent. Il exposa sans attendre sa demande, qui me surprit un peu. Il désirait quitter officiellement le village, sans pour autant déserter. Un voyage dans son pays natal, mais pourquoi faire ? Alors que j’allais répondre, Mugen entra. Lui aussi voulait me voir ? Je n’allais pas avoir beaucoup de temps pour mon entraînement.

Mon bras-droit lui répondit quelques instants après son entrée. Il dit à peu près ce que j’allais dire, hormis la mention de Makka, dont je préférais ne pas entendre parler. Mon poing droit se serra sous le coup d’une très rapide colère. Makka…

─ Je ne pense pas que Makka viendra nous attaquer, du moins pas avant quelques temps...

Mon regard fit l’aller-retour entre celui de mon Capitaine et du nouveau Jônin. Ce dernier attendait sûrement ma confirmation, même si celle qu’avait donnée Mugen devait le satisfaire. Mais soudain, j’eus une sorte de déclic. Pourquoi ne pas me servir de ces deux hommes pour la suite de mon plan ? Mais oui…

─ Tu seras surveillé Kira, pour qu’on puisse te rappeler en cas de besoin. Mais oui, tu pourras partir, mais seulement après un petit service.

Je me levais, avant de regarder le Capitaine du coin de l’œil.

─ Toi aussi Mugen, suis-moi.

Je sortis de mon bureau, suivi des deux hommes. En quittant mon palais, j’informai l’un de mes conseillers que je serai de retour dans quelques heures au maximum. J’avais quelque chose à faire dans les Bois Nuageux, quelque chose d’important. Et mes deux shinobis allaient m’aider.

Quelques minutes plus tard, après être sorti de Kumo par le Sentier Perdu, nous retrouvâmes au cœur des Bois Nuageux. Je cherchai alors une grande clairière, histoire que nous puissions agir sur une zone vaste et sans grand obstacle. Une fois arrivés, je posai ma coiffe de Kage au sol, puis retirai ma cape que je laissai aussi tomber. Je me retournai pour faire face au Jônin et à Mugen.

─ Tous les deux, vous allez m’attaquer, de toute vos forces.

Et sur ces mots, je déclenchai l’Haretsu, ma technique de déplacement ultime. Une fine armure de foudre recouvrit ma peau, alors que je sentais mes cheveux soufflés par le souffle de ma technique. Il ne restait plus qu’à espérer que mes deux « adversaires » envoient la sauce, c’était indispensable pour la suite de mon plan.

La fameuse technique du Raikage qui aide à se déplacer plus rapide que la normale, voir plus vite que le son…

Le Jônin regarda ma technique, avant de la décrire. Il faut dire que le Haretsu était un de mes jutsus les plus importants et puissants, il était normal qu’il puisse se douter de quelque chose. Et c’était d’ailleurs mieux ainsi, car s’il avait conscience que je pouvais me déplacer à une vitesse tout juste croyable, il n’allait sûrement pas lésiner sur les moyens pour m’attaquer. Il fallait à tout prix que ça se passe ainsi, comme pour Mugen. Ils devaient tout faire pour me toucher, pour me blesser, et même pour me tuer. Il n’y avait pas de place pour l’hésitation. Enfin, Kira fit le premier mouvement. D’un coup de pied, je sentis des vibrations sur le sol. D’un bond, j’esquivai ce qui était en fait devenu une prison. Non, ce n’était pas assez. Je remarquai que Mugen avait disparu, lui me préparait sans doute quelque chose de puissant, tant mieux. Soudain, je vis les shurikens lancés par l’Aisaka se multiplier alors qu’ils s’approchaient de moi. D’un réflexe, je sortis et lançai plusieurs shurikens qui vinrent pour la plupart se percuter contre ceux envoyés par le Jônin. Mais il y en avait trop. Résultat, je comptais deux, non trois projectiles qui avaient réussi à me toucher, m’infligeant des blessures minimes. C’était ridicule, surtout que je m’étais quasiment laissé faire. A ce rythme-là, tout espoir d’accomplir mon objectif serait réduit à néant.

─ Tsss…

Mon regard frôla le sol, alors que je me demandais bien ce que pouvait me préparer mon Capitaine. Je regardai ma main droite, voyant que je ne ressentais toujours pas ce que je voulais. Dépenser mon chakra n’était pas la seule condition, il fallait bien plus. Mais Mugen ne faisait rien, et Kira utilisait des techniques trop faibles. Je relevai les yeux sur le Jônin, avant de courir vers lui. Ma vitesse était telle qu’il ne me fallut qu’un instant pour le prendre par le col et le soulever, avant de l’avertir.

─ Ce n’est pas assez ! Jamais vous ne m’aurez si vous ne donnez pas votre maximum.

Il fallait m’attaquer, il fallait que je dépense tout mon chakra. Il fallait que je sente ce que j’avais déjà senti l’autre fois. Mon plan était préparé, mais il fallait que mes deux shinobis m’attaquent sans hésiter. Et si jamais ils devaient aller jusqu’à ce qu’ils veuillent me tuer, qu’il en soit ainsi. Sans ça, jamais je n’aurais ce que je voulais.

Allez Mugen, attaque-moi en même temps que Kira. Donnez tout ce que vous avez. Sinon, je devrais trouver une autre solution. Il me faut ce sentiment, il me faut cette nouvelle force.

Je ne savais pas que le Raikage aime tant se jeter dans la gueule du loup.

M’étais-je vraiment jeté dans la gueule du loup ? A croire Kira, c’était bien ce que j’avais fait, et au fond si c’était le cas, ça ne serait que d’autant mieux. Des pièges, il leur en faudrait pour m’être utiles, il fallait tout balancer. Le Jônin cracha quelque chose de visqueux. J’aurais peut-être pu l’esquiver mais vu le but de ce combat je ne tentai rien. Mes pieds étaient collés. Sans trop chercher à m’échapper, je stoppai immédiatement mon Haretsu. Plus la peine de se déplacer, surtout si j’en étais incapable. Ayant fait un bond, l’Aisaka me regarda d’un œil sombre. Il en voulait, tant mieux. Mais Mugen, que faisait-il ? Il n’allait tout de même pas…

─ Argh !

La douleur était immense et fulgurante. Un coup était arrivé sur mon épaule gauche. S’il n’y avait pas eu la sorte de marécage de Kira, j’aurais probablement été projeté à de longs mètres vers les bois. C’était douloureux, très douloureux. Alors que je ne ressentais presque plus mon bras gauche, je me demandais si j’aurais pu éviter cette attaque. Bien entendu, je m’étais un peu laissé faire pour mon objectif, mais en même temps, Mugen était arrivé vite. L’aurais-je vraiment pu ? Des secondes s’écoulèrent, secondes qui me parurent des minutes d’atroce souffrance. Avais-je vraiment besoin de faire tout ça ? Je me l’étais demandé, mais de toute façon il était trop tard. J’avais du mal à bouger mon bras gauche, et je sentais du sang s’écouler de ce dernier dans tout mon dos. Il ne m’avait pas loupé avec son coup de pied. Il me l’avait déjà fait lors de notre premier affrontement, et je l’avais aisément esquivé. Mais aujourd’hui, je m’étais un peu laissé faire, il y avait la technique de Kira et puis, Mugen avait progressé. Mon regard frôlait le sol. Je voyais mes pieds plantés dans l’espèce de mare de mon Jônin. J’étais en difficulté ? Sûrement oui, mais… Je ne ressentais toujours rien ! Impossible. Mes réserves de chakra étaient loin d’être épuisées certes, mais ma blessure à l’épaule devrait pourtant mettre mon corps à disposition…

─ Je n’ai plus le choix, semblerait-il…

Mon regard remonta lentement vers mes deux shinobis, côte à côte. Ma blessure… Il fallait juste dépenser du chakra ou faire un effort. C’était sans doute ça, il fallait que j’utilise ce jutsu. La clairière allait sans doute être ravagée, mais j’avais exprès choisi l’endroit. Rien à craindre, mais est-ce que Kira et Mugen s’en sortiraient-ils ? Ils le devaient, de toute façon, ils avaient le potentiel pour, surtout à deux. Mon bras gauche pendant, je n’avais que le droit pour me concentrer. C’était l’occasion idéale pour me mettre encore plus en difficulté niveau concentration et réserve de chakra. L’Oshimaï, sans doute mon jutsu le plus puissant. Ma paume droite visa les deux hommes.

─ Donnez le meilleur de vous.

Puis je poussai un cri de quelques secondes, mélange de douleur et d’extrême concentration. Et enfin, l’énorme pilier sortit du sol. Ils n’avaient pas pu esquiver cette technique par une simple technique de déplacement. Même Mugen avec son armure de foudre n’aurait pas pu le faire, à moins qu’il utilise sa technique de déplacement ultime, mais avait-il encore assez de ressources pour le faire ? Quant à Kira, comment allait-il faire ? Mes deux hommes faisaient face à un énorme problème. Oshimai, mon jutsu le plus puissant, alliant terre et gravité.

Spoiler:

Ma technique s’élevait à des dizaines de mètres de hauteur. Impossible de voir ce qu’il se passait à l’intérieur du pilier, mais tout ce que je savais, c’est qu’esquiver cette technique était quasiment impossible. Même avec sa technique de déplacement d’Onkyôton, Mugen aurait bien du mal. Et puis s’il se risquait à faire ça, alors qu’allait-il advenir de Kira ? Tant de problèmes qui faisaient d’Oshimai l’un des plus puissants jutsus que l’on pouvait utiliser avec la gravité. Comment allaient-ils faire ? Ma curiosité était au moins aussi élevée que ma concentration pour maintenir la technique en place. Mais soudain, je sentis quelque chose atteindre le pilier. On attaquait sa base… avec de la lave. C’était Kira, à coup sûr.

─ Pas mal…

Sa technique Yôton était très puissante, puisqu’elle avait permis de détruire le pilier qui était tombé en morceaux, provoquant presque un tremblement de terre. La lave s’était étendue sur une assez large zone, avant de se durcir. La fatigue s’était accumulée en moi. Mon chakra était très entamé, et même s’il m’en restait assez pour tenter quelque chose, je savais bien que ma blessure à l’épaule m’handicapait. Soudain, je vis arriver un projectile élémentaire vers moi. Vu la couleur presque transparente, c’était le fruit de Mugen. Très rapidement, je me demandais s’il ne fallait mieux pas que je tente de libérer mes pieds avec une armure Raïton. Mais je risquais de perdre mon temps. Toute cette réflexion se fit en à peine une seconde. Je décidai alors de tenter le tout pour le tout. Joignant mes mains, j’essayai ce que jamais je n’avais risqué de faire. Aussitôt, en puisant dans des ressources très éloignées, je fis sortir un mur du sol. L’impact avec la technique du Yashira eut lieu, et je ne fus pas touché. La fumée qui embrumait alors ce qu’il y avait devant moi mit quelques secondes à se dissiper. Le mur que j’avais créé était endommagé, et quelques morceaux de terre tombaient au sol. Avais-je réussi ? Avec le peu de force qu’il me restait, je me libérai de la technique d’immobilisation de Kira, qui n’était d’ailleurs plus trop efficace. Je regardai alors les restes du mur que je venais de créer, et j’esquissai soudai un sourire.

─ C’est bien ce qu’il me semblait... Kira, Mugen, merci mais l’entraînement est terminé.

Parmi les restes du mur, il y avait beaucoup de terre… Mais aussi quelques morceaux de métal. J’avais donc en moi la possibilité de maîtriser le Kinton. Cela confirmait bien des soupçons que j’avais eus, notamment lors de mon combat contre Shinichi et Teichirô. Après plusieurs entraînements, j’allais pouvoir compter sur un nouveau pouvoir, idéal et puissant.