Cela faisait quelques temps que j'étais seul dans ce petit quartier de Mizu no Kuni. Mes sois disant amis m'avaient lâché. Je passai donc mes journées à m'entrainer à la seule chose qui me restai : le sabre. Quant-au vols et aux bagarres j'avais plus ou moins arrêté. Elle était loin l'époque où je volais avec mes camarades des pommes ou des morceaux de viandes tout en criant et tout en mettant un bazar pas possible. Je volai toujours, certes, mais beaucoup moins qu'avant, et je faisais toujours en sorte de ne pas me faire prendre. Je ne me battais plus dans les rues...Ou seulement lorsque cela était nécessaire. Je savais lire, j'avais appris à manier une épée dans un style bien plus noble que le simple « bourrinage » des petits brigands du coin. Oui, on pouvais dire que j'avais changé. Je pouvais marcher tranquillement dans la rue sans avoir deux ou trois commerçants qui courraient derrière moi pour me frapper ou pour pour m'injurier.

Marcher tranquillement. C'était d'ailleurs ce que je faisais en ce beau jour. Je m'étais entraîner jusqu'à l'épuisement totale. Ci-bien que mon estomac criait famine. C'est pourquoi je me mis à marcher dans la rue pour aller jusqu'au marchand ambulant le plus proche. Là-bas, je lui piquerai un de ces produits pour pouvoir me nourrir. Qu'allais-je bien pouvoir trouver aujourd'hui ? De la viande ? Des oeufs ? Des brochettes d'anguilles ? Je bavai en songeant à tout ce que je pouvais trouver à manger. Quand soudainement, un jeune homme vint interrompre me rêveries.

Shinichi – Aieuh.

Quelques chose m'avait percuté, je me mis donc à regarder celui qui était la cause de ce heurt. Un petit garçon, âgé d'une dizaine d'année tout au plus. Relativement petit pour son âge, le jeune garçon avait les cheveux noir, les yeux humides et comme tout les garçon de ce quartier, des habits peu attrayant. Il s'agissait sans aucun doute d'un de ces petits voleurs. Pour sûr ! Mais alors que j'allai tranquillement tracer mon chemin, le garçonnet pris soudainement la parole

Shin - Laisse-moi passer !

C'était à moi qu'il parlait ? Et vers qui pointait-il sont kunai ? Vers moi ? Il semblait bien que oui. Je me mis alors à sa hauteur en s'agenouillant, prenant délicatement son Kunai.

Shinichi – Tu sais, c'est pas un jouet ce truc. Quand tu pointe quelques chose comme ça devant quelqu'un tu dois être prêt à le tuer. C'est fou tu m'as pas vraiment l'air d'un meurtrier. Un petit voleur à la limite pourquoi pas, mais pas plus. Et puis, en pointant ce genre d'arme tu risque de t'attirer de gros ennuis par ici. Parce que gamin ou pas, ici, les gens n'ont aucune pitié.

Cela me plaisait bien de lui faire la moral. Ça me donnait un petit coté érudit. Et même si à son âge j'avais certainement dû faire bien pire, je ne voulais pas voir ce genre d'image. Un gosse de dix ans avec un kunai prêt à menacer le premier venu ? Ah la jeunesse !

Shinichi – Bon, sinon...Comment tu t'appelles ? Moi en tout cas, c'est Shinichi.

C'était avec mon plus beau sourire que je me présentai à lui. Je ne savais pas vraiment pourquoi, mais ce jeune garçon me plaisait bien. Peut-être était-ce parce qu'il me rappelait moi il y avait de cela quelques années ? Ou peut être tout simplement parce qu'après ces heures de travail acharné et ces heures seul dans mon petit taudis, j'avais envie de parler avec quelqu'un. Qui qu'il soit.

Shin ? Il avait presque le même prénom que moi, en voilà une coïncidence. Mais à peine avait-je le temps de lui faire la réflexion qu'il s'en alla. C'était d'un air stupéfait que je regardai derrière moi le jeune homme courir à toute allure pour aller je ne savais trop où. 

Shinichi – Hé bien... Qu'est-ce qu'il lui prend ? Il va où comme ça lui ?

Et surtout la question qui me perturbais le plus et à laquelle je n'arrivais pas à trouver de réponse un temps soit peu logique : Qu'est-ce qui avait bien pu provoquer son affolement ? Était-ce les cries ? Pourtant, les cries et rugissement en tout genre étaient tout ce qu'il y avait de plus banale ici. En réalité, il n'y avait pas une journée sans un accrochage, sans une bagarre de rue. Mais visiblement, clle-ci avait eu le mérite de retenir son attention au point qu'il se soit empressé d'aller voir ce qui se passait là bas. 

La scène ne se déroulait qu'a quelques mètres du lieu où je me trouvai. C'est pourquoi, par pur curiosité je pris la décision de voir ce qu'il se passait. Et le moins que l'on put dire, était que ce qui était l'origine des cris n'était en rien original. En effet, comme je le pensai, il ne s'agissait ni plus ni moins que d'une scène de bagarre de rue. Deux gamins qui se battaient face à un commerçant déchainé. Ou plutôt qui se faisait battre par un commerçant déchainé. Il ne m'en fallait pas plus plus pour deviner ce qui avait dû se passer. Les deux jeunes hommes étaient sans nuls doutes des amis du pauvre Shin et ils avaient tenter de voler quelques chose à ce marchand, qui, ne semblait pas apprécier qu'on lui pique ses produits. Enfin qu'importe. Quand on vole quelques chose il faut s'attendre à ce qu'on en subisse les conséquences. Et puis, si ils n'étaient pas capable de se défaire d'un vieux et gros marchand comme celui-là, ils n'allaient probablement pas tenir longtemps dans cette ville.

Me positionnant alors tranquillement dans un coin. Je regardai les deux jeunes gens. L'un était à terre, et l'autre se faisait étrangler par l'homme que j'avais décider d'appeler « le gros lard » . Les deux jeunes garçons étaient vraiment en mauvaise posture. Et leur cas ne semblait pas s'être arrangé, puisque Shin, que j'avais vu quelques secondes auparavant, semblait lui aussi vouloir rentrer dans la bagarre et alors qu'il fonça droit vers le marchand je pris la décision d'agir. Me déplaçant à toute vitesse je me mis rapidement à hauteur du « gros lard ». Puis j'intercalai mon sabre entre ses bras et la gorge du jeune homme.

Marchand – Qu'est-ce que tu fais toi ? Joue pas avec moi gamin, ces gosse se sont permis deux trois choses qu'ils n'auraient jamais du faire, ils m'ont fait perdre de l'argent avec leurs conneries. Alors t'occupe pas de ça, je vais faire en sorte qu'ils me remboursent. A moins que tu veux payer pour eux p'tet ?

Payer ? … Voilà un mot que j'appréciais moyennement. Je ne payais pas moi. Je prenais. Et bien que la violence dans les rues n'était pas quelques chose que je cautionnais je fis mine pendant quelques instants de faire parti de ces brutes qui n'hésitaient pas à tuer pour quoi que ça soit. Et puis, il fallait l'avouer, l'idée de passer pour une sorte de héros auprès fr ces gamins me plaisait bien. C'est pourquoi je lui répondis d'un air très calme et très concentré.

Shinichi – Je sais pas si t'es au courant, mais mon sabre est juste au dessus de tes bras. Alors, oui, si tu le souhaites, je peux payer. Mais à toi de voir. Tes bras ne valent-ils pas amplement les quelques marchandises qu'ils ont pu te voler ?

Peu après mes quelques menaces, le vieil homme relâcha son étreinte, posa le jeune homme à terre . Puis repartait dans son coin tout en poussant un grand nombre de jurons. Il n'avait pas dû apprécier le fait qu'un adolescent de quinze ans l'ai empêcher de prendre sa petite vengeance, il fallait dire que son orgueil avait dû en prendre un sacré coup et il était évident que si il venait à me recroiser dans d'autre circonstances, il n'hésiterai pas à prendre sa revanche sur moi. Mais je n'en je m'en moquais éperdument. La seule chose qui m'avait pousser à sortir de chez moi c'était la faim et ce petit accrochage n'avait fait qu'accentuer mon envie de manger.

Shinichi – Du coup j'ai encore plus faim moi. Et toi, ça te dis d'aller manger un truc avec moi ?

L'invitation était envoyé. Après tout, quitte à aller manger, autant le faire en bonne compagnie.

Tenant la main de Shin, je me mis en route pour aller dans le restaurant dans lequel j'avais l'habitude de piquer à manger. J'avais un peu honte tout de même. Je venais d'inviter un gosse à manger, alors que même moi je n'avais pas de quoi subsister et je devais voler pour survivre. Je m'étais embarquer dans une drôle de situation. Le restaurant était là, devant moi. Mais je n'allais tout de même pas entrer, piquer quelques chose à manger puis partir tranquillement avec Shin. Je me devais de lui montrer le bonne exemple ! Non mais ! Un peu de tenu devant un gamin...Devant un gamin...Je venais de trouver la solution à mon petit problème de morale. Alors que nous étions face au restaurant je me baissai pour me mettre à hauteur du garçonnet.

Shinichi – Tu restes sage, tu m'attends quelques secondes. Le temps que la commande soit prête. Comme ça on mangera ensemble, tranquillement sur un banc. Sans les nuisances sonores du resto'. Ok ?

A ma grande surprise, j'étais plutôt bon pour ce qui était de mentir. Certes, la personne que j'avais en face de moi n'était qu'un enfant crédule, mais tout de même, mon explication tenait la route. C'est donc fier de mon mensonge que j'entrai seul dans le restaurant. La question était désormais : Qu'allais-je bien pouvoir prendre ? Pour moi le choix était vite fait. Il y' avait dans la vitrine quelques fruits de mer qui m'avaient tapé à l'œil. C'était décidé, aujourd'hui ça sera brochette de gambas ! Mais lui, que pouvait-il bien aimer ?...La viande ! C'était évident. Tout les jeunes de son âge aiment la viande. Une fois le choix fait, quelques menaces par ci, par là à l'encontre du gérant et un peu d'attente. Je sortis avec un bien beau butin : Deux brochettes, une de viande et une de gambas.

Shinichi – Désolé pour l'attente. Tiens, j'espère que t'aimes ça.

Peu après lui avoir donné la brochette, je pris place à coté de lui sur le petit banc. Je regardai avec attention le jeune homme manger délicatement. Au moins j'étais sûr qu'il aimait ça. C'était une bonne chose.

Shinichi – En fait, les deux personnes de tout à l'heure, je suppose que ce sont tes frères. Ca fait longtemps que vous vivez ici ?

Une fois ma question posé, mon regard changea soudainement de direction. Passant du jeune homme à cette chose qui me faisait tant envie : Mes gambas ! C'est donc tout en écoutant sa réponse que je me mis moi aussi à commencer la dégustation.

Alors qu'il me postillonna à la figure, j'essayai tant bien que mal de comprendre son langage. « Aubbi lonbemp be bue b'me bouvienne, b'ai boujours bécu ici. » . Le début de sa phrase était tout simplement incompréhensible, mais qu'importe, j'avais déchiffré la fin de la phrase, c'était l'essentiel. Il était donc tout comme moi originaire de ce village. Voilà une similitude de plus entre nous deux. Plus j'y pensais, plus je me disais que la ressemblance était vraiment frappante. Son prénom, le lieux de naissance et même les caractéristiques physiques était semblable. En effet, il était petit, chétif, tout comme je l'étais à son age. Il n'y avait pas à dire, le destin m'avait amener un drôle de compagnon qui me rappelait étrangement ce que j'étais il y avait de cela quelques années.

Je continuai donc de manger tout en le regardant croquer dans sa brochette. Il était tellement petit, sa bouche si fine croquait avec tellement d'entrain dans les gros morceau de viande, c'en était presque mignon. Je le regardai manger avec une certaine fascination, quand il s'arrêta abruptement pour parler. Il voulait savoir si j'étais un shinobi. C'était un très grand compliment qu'il me faisait là, me prendre pour un shinobi, moi ? Je n'avais rien de tel. J'étais tout juste bon à voler et à me battre de temps en temps, alors me donner ce titre de ninja... C'était beaucoup trop et ceux même si j'avais, en effet, à de nombreuses reprises envisager à devenir un jour un ninja. C'est donc avec une grande modestie que je lui répondis.

Shinichi – Non. Dommage, je suis pas un shinobi. Mais un jour je le serai. Je ne sais pas encore quand, je ne sais pas non plus comment mais une chose est sûr, je deviendrai un ninja.

C'était avec une très grande humilité que je prononçai ces paroles. L'idée de faire parti de ces gens qui représentaient la force et la justice d'un village, ça me plaisait bien. De plus cela pouvait être pour moi un bon moyen de ne plus vivre seul dans mon taudis qui me servait de maison. Vivre en tant que ninjas. Cela représentait tellement. Oui c'était sûr, j'allai devenir un ninja. Mais lui ? Qu'allait-il faire ? Avait-il les mêmes ambitions ? Ou souhaitait-il embrasser une autre carrière que celle-ci ?

Shinichi – Et toi ? Tu sais ce que tu veux faire quand tu s'ras grand ?

Voilà une question bien idiote pensai-je, une fois celle-ci posé à mon interlocuteur. Comme si on se préoccupait de son avenir à son âge. A onze ans, lorsque l'on vit dans un quartier tel que celui dans lequel nous nous trouvions on ne pense qu'a s'amuser, à essayer de survivre et à faire divers bêtises pour passer le temps Je doutais fortement qu'il ait un quelconque projet professionnel, mais après tout. Peut-être avait-il un jour rêver d'exercer une profession bien particulière ? Et peut-être que c'était cette profession qu'il allait embrasser dans un avenir plus ou moins lointain .