Tellement de choses se sont passées ces cinq derniers mois. Les relations, les amitiés, les politiques internes. Tout cela changeait à une telle vitesse et en si peu de temps que c'en était presque effrayant. Dernier exemple en date, Kumo et Kiri qui n'entretenaient pourtant aucune haine l'un vis à vis de l'autre entraient en guerre pour je ne sais trop quelle raison stupide – Et oui, si c'est moi qui parle de stupidité, c'est que ça sent vraiment pas bon – Bref, vous l'aurez compris, le monde change vite et l'important pour nous autres Kirijins était désormais de tirer notre épingle du jeu. Pour cela, il n'y avait pas trente six solutions, nous devions gagner cette drôle de guerre et ce, peu importe qui se dressait en travers de mon chemin. Cela pouvait bien être Namiko, Mihawk, je ne devais avoir aucune pitié pour ceux qui étaient autrefois mes camarades de mission ou encore, pour un petit nombre d'entre-eux, mes amis. D'ailleurs en parlant d'amis, la seule personne sur qui je n'espérais pas tomber en ce moment-même était le dénommé Gecko Shin. Certes cela était physiquement impossible puisque ce dernier était décédé il y a peu néanmoins ça, je ne le savais pas encore. Ainsi, il était le seul shinobi que je craignais de rencontrer dans cette guerre. Non pas du fait de sa puissance ou je ne sais trop quoi encore mais tout simplement car il était certainement l'une des seuls personnes de Kumo que je ne voulais absolument pas affronter. Non... Il était la seule personne de Kumo que je ne pouvais pas affronter.

En réalité vous savez ce qui est le plus drôle dans cette situation ? Non ? Et bien je vais vous le dire, moi ce qu'il y a de plus humoristique dans cette guerre. Le plus comique, c'était cette magnifique synchronisation que Kadoria Uriô et moi avions pour ce qui était de préparer des plans fourbes et lâches. Effectivement, nous profitions tout les deux de l'invitation du grand et beau village de la feuille pour nous taper dessus sans que l'autre ne s'y attende. Bon, venant de moi ce genre de stratagème n'avait rien de bien original. J'agissais souvent de la sorte et ça, grand nombre de personnes le savait. En revanche que le tout gentil, tout mignon Kadoria Uriô, maître dans l'art de la neutralité politique agisse comme je le faisais. Ça, c'était drôle. Très drôle même. On aurait presque dit que nous nous étions mis d'accord pour nous attaquer au même moment. Comble du comble du hasard et de l'ironie, nous nous faisions désormais face dans une forêt se situant je ne savais trop où. Maintenant que j'y pense, j'avais déjà affronté cet homme, le Shodaime Raikage. Il était fort certes mais à l'époque je n'étais que fraichement promu chûnin. Aujourd'hui, j'avais sûrement les moyens de le battre. Ainsi, quand bien même il y avait une différence d'âge et d'expérience entre nous deux, je n'avais pas à me sentir inférieur à lui. Nous étions tout deux les meilleurs shinobis de nos villages – quoique pour lui ça reste à prouver – de ce fait, nous étions plus un moins à égalité de chance de l'emporter. Un un contre un... Ça s'annonçait vraiment excitant en tout cas. À moins que quelqu'un vienne troubler notre face à face. Oui, je n'étais pas expert en détection toutefois je sentais comme une présence autour de nous. Comme si quelqu'un nous observait. Peut-être étais-je paranoïaque ? C'était possible en effet. Dans tout les cas si, comme je le pensais, un mystérieux intrus était réellement en train de nous épier, j'avais hâte de voir si oui ou non il allait sortir de sa cachette. Par ailleurs, si oui il sortait quel attitude allait-il adopter ? Se rangerait-il de mon coté ou bien de celui du Raikage ? Allait-il faire cavalier seul ou bien … ? Tant de questions poignardèrent mon esprit, je ne savais plus réellement quoi penser. Toujours est-il que le combat était – tout comme adversaire du jour – proche. Ce n'était donc pas le moment pour nous poser les questions. Effectivement, l'heure était au choc, au combat. Mais avant cela, je devais m'adonner à un de mes jeux favoris : Le harcellement psychologique ! Oui, je sais ça sert à rien contre un adversaire tel que lui toutefois c'était plus fort que moi, je ne pouvais pas m'en empêcher. Cela m'amusait tant !

« J'espère que ces années de neutralité et de paix n'ont pas diminués vos grandes capacités maître Raikage. Ce serait dommage que vous perdiez aujourd'hui contre moi du fait de votre âge et de votre manque d'entraînement. »

Un sourire aux lèvres, j'attendais patiemment le début des hostilités.

Est-ce que j’avais fait le bon choix ? Tout était relatif à présent. Beaucoup me diraient que oui, les autres me diraient que non. Mais la décision avait été prise. Car il fallait que Kumo change de voie. J’avais écouté à maintes reprises mes shinobis et tous m’avaient fait comprendre que la neutralité ne pouvait plus continuer. Cette neutralité, cette passivité, ce désir de ne prendre part à aucun conflit nous avait évitées d’entrer en guerre, certes, mais elle avait aussi ramené de nombreux évènements. Naisho Anko, Usagi qui faisaient presque parti de ma famille dans tous les sens avaient trouvé la mort. Le village, malgré toutes les mesures prises, avait tout de même était incendié sur ses frontières. Et plus récemment, Kumo avait été attaqué par une nécromancienne qui s’était allié avec des traîtres. Il fallait maintenant changer de stratégie, et pour une fois, attaquer. C’était pour cela que j’avais pris la décision de lancer une offensive sur Kiri.

Pourquoi Kiri ? Tout simplement par logique d’élimination. Tout d’abord, Suna, malgré les récents évènements, restait notre allié. Bien entendu, nous aurions pu profiter de cela mais ce n’était pas la peur ni la trahison que nous voulions afficher. Konoha ? Nous n’avions pas de relations très définies, ce qui pouvait nous laisser penser que c’était une bonne cible. Cependant avec l’organisation du Grand Tournoi, tout changeait à ce propos. Et oui, si nous avions attaqué Konoha qui avait accueilli tous les shinobis des différents pays lors de ce tournoi, nul doute que nous aurions trouvé beaucoup d’opposants. Il restait donc Kiri.

Mais comment les attaquer ? J’avais été plus rapide à me décider là-dessus. Le Grand Tournoi avait été accepté par chacun, le village caché de la Brume ne faisait pas exception. Les troupes du Mizukage allaient donc arriver jusqu’à Konoha. Mais avant d’arriver au Pays du Feu, il fallait qu’ils prennent le large. Nous allions donc les intercepter sur les côtes et l’attaque commencerait dès qu’ils auraient mis les pieds sur le grand continent.

Tout s’était déroulé comme prévu, de nombreux Kumojins avaient été mobilisés. Mais là encore, une mauvaise surprise allait tomber des nuages. Kiri avait déployé plus d’hommes que prévu. Lorsque l’attaque fut lancée, et que les premiers chocs se firent voir et entendre, beaucoup comprirent ce qu’il s’était passé. Les Kirijins étaient bien plus nombreux mais aussi mieux préparé. Pas d’autre explication possible : ils avaient eux aussi eu l’idée de nous attaquer.

Les combats démarrèrent, et je décidai de me déplacer en solitaire. Pendant les quelques instants où je m’approchai d’une forêt, je n’eus qu’à esquiver une boule de feu qu’un Kirijin m’avait apparemment envoyé sur moi, avant d’être attaqué par un de mes hommes. Quelques minutes plus tard, j’étais seul, ou presque. En effet, l’ironie frappa deux fois de suite. Non seulement Kiri avait voulu nous attaquer au même moment que nous, mais Kitase Shinichi m’avait rejoint.

Un vif regard aux alentours. Sur le côté, il y avait une immense forêt, et de l’autre, quelqu’un semblait nous observer au loin. Qui était-il ? Je n’arrivais pas très bien à le voir, et puis c’était sûrement un civil ou un shinobi errant qui, tétanisé, allait rebrousser chemin. Je devais me concentrer sur le Nidaime Mizukage, qui me lança une réplique plutôt amusante. Espérait-il m’énerver, me faire rire ? Aucune idée, en tout cas un rictus se dessina aussitôt sur mon visage.

─ Tu n’es plus obligé de me vouvoyer, Shinichi. Tu es aujourd’hui mon égal.

Je portais bien entendu mes habits de Raïkage. Cette attaque avait pour but de prouver la force Kumo, je n’allais donc pas me cacher. Cependant, je jetai à terre ma coiffe avant de bouger un peu mon cou.

─ Je pense que tu dois savoir que malgré notre position de Kage, nous pouvons toujours nous entraîner. Moi-même, je me suis entraîné face à de talentueux shinobis, vois-tu ce que je veux dire ?

Bien entendu, je parlai de notre seconde rencontre à Kumo et de notre premier combat. Mon sourire était toujours présent, alors que je lançai une dernière réplique.

─ Il est temps de voir si tout cela a porté ses fruits.

Notre second combat pouvait commencer. Si l’issue était difficile à percevoir, une chose était sûre : ce combat allait être beaucoup plus grand et impressionnant que le premier.

Comme je m'y attendais, mes petites phrases eurent aucun effet sur le Shodaime Raikage. Ce dernier s'amusa même à répliquer de manière courtoise tout en évoquant son entraînement avec moi il y avait de cela quelques années. Sympathique le Raikage mais toujours est-il que nous allions bien devoir nous affronter. Quoique... L'homme qui nous épiait avança soudainement vers nous. Qu'est-ce qu'il nous voulait lui ? C'était pas le moment de venir faire mumuse par ici, la combat allait faire rage sous peu et je ne comptais pas me retenir pour un gars sorti d'on ne sait où qui n'avait pas eu la présence d'esprit de s'écarter de là. D'ailleurs, ce mec étrange aux allures shinoobesque nous interpella le Raikage et moi. Que nous voulait-il ? Je n'en pour l'instant aucune idée. Le fait est qu'il commença à nous raconter sa vie de manière longue et fastidieuse. Jamais de ma vie je n'avais vu un gonz' aussi chiant. Non mais c'est vrai quand on y pense ! Il s'incline, parle, raconte sa jeunesse ou je ne sais trop quoi ; Parle de mon prédécesseur : Samui Mahan et tout ça de manière si...Barbante. Que raconta-t-il de beau par la suite ? C'était une bonne question. Ce qu'il faut savoir c'est que comme tout homme, mon cerveau trie les informations de manière à ce que je fasse le moins d'effort possible. Là en l'occurrence, mes pauvres cellules grises saturaient. Trop d'informations, trop de blabla et surtout, pas assez de synapses ! Bref, vous l'aurez compris, je ne suivais absolument plus ses paroles. À tel point que j'étais désormais dans un état second, proche de l'état végétatif. En tout cas, une chose était certaine, le bougre avait du talent ! Nul doute qu'il aurait fait une magnifique carrière en tant que shinobi. Effectivement il possédais en lui une capacité rare : Celle de faire somnoler son adversaire. Le pire, c'est que le jutsu – si on peut considérer cela comme tel – avait réussi ! Quoi ? Comment ça je suis faible ? Ne dites pas n'importe quoi ; N'importe qui, je dis bien n'importe qui aurait rejoint les bras de Morphée en écoutant ce fou déblatérer ses absurdités. Moi en revanche – parce que oui, je suis tout de même Mizukage – je n'étais qu'à moitié endormis. Car oui, on ne sait jamais au cas où ce lâche d'Uriô essaierai de m'attaquer pendant que cet homme raconte sa vie.

Faisant abstraction des paroles de ce mystérieux personnage, je vis défiler devant moi un grand nombre de moutons. J'étais toujours conscient et bien concentré néanmoins disons-le clairement, je me faisais chier. Si bien que je me sentais étrangement mal. Diantre quel puissant jutsu. Même les genjutsu les plus puissants de ce monde n'avaient pas un effet aussi dévastateur sur ma personne. Mais qui donc pouvait bien être cet homme aux talents si ...Si...Si...Ah ! J'en perds mon latin ! Tant de force et de pouvoir dans un corps si shinobesque. Je ne pouvais pas lutter ! À moi, ô divinités ! Que quelqu'un me vienne en aide. Que les forces de la nature m'aide à combattre ce génie qui me faisait face.
Soudainement, la chute.

« J'attends votre réponse messieurs. »

Cette phrase eut pour effet immédiat de me sortir de ma torpeur. Il voulait une réponse ? Mais une réponse à quoi ? Attendez cinq secondes ; Son laïus avait pour unique but de nous poser une question ? Mon dieu, il aurait pas tout simplement pu la poser sa fichue interrogation ? Non, évidemment ! Les gens comme lui devaient forcément raconter leur vie en long en large en travers – et accessoirement en diagonale – sauf que moi j'en avais strictement rien à faire. De fait, je n'avais pas entendu tout ce qui concernait la fin – et même le milieu à vrai dire – de son propos. Ne connaissant pas la question, j'allais avoir du mal à donner ma réponse. Il pouvait pas faire un récapitulatif en version « Kitase Shinichi » ? Du genre, sujet, verbe, complément et basta ? Visiblement non. Bon, peu importe ! Donnons une réponse à ce gonz' car comme le dit un brillant homme au chapeau « Toute énigme à une solution ! » ...Du moins encore fallait-il connaître l'énigme pour espérer trouver la solution...Quand on y pense, quel problème avait-il pu nous poser ? Des maths peut-être ? Mmmh... Pourquoi parlerait-il de maths dans de telles circonstances pensais-je. Peut-être souhaitait-il connaître la clé de l'univers ? La réponse ultime qui marche à tout les coups, celle que tout les plus grands philosophes ont cherchés à trouver un jour en vain ? Oui, c'était ça ! À tout les coups c'était ce qu'il cherchait. Cependant la réponse à l'existence de l'univers – qui est quarante deux pour les incultes – ne devait pas être découverte pas des hommes aussi fourbes que lui ! Ainsi, ne souhaitant pas donner la fameuse réponse : 42 à ce sournois personnage, je me contentais de fermer ma sainte bouche – et dieu sait que c'est rare – voyons voir ce que le Raikage allait dire à ce mystérieux shinobi.

Le combat allait commencer, et il était tout simplement hors de question que je montre la moindre faille dans ma concentration. Que ce soit à cause de la jeunesse, voire de l’inexpérience de mon adversaire, ou de la présence de cet inconnu. D’ailleurs, lorsque je posai la main sur le pommeau de mon katana, je le sentis bouger. Il venait vers nous, dégageant une certaine puissance, une certaine prestance. Ce n’était pas n’importe qui, j’en étais pratiquement persuadé. Mais que voulait-il ? Son apparence laissait l’impression étrange que nous avions une bête en face de nous. Son armure était difficilement cernable, le métal laissait sembler qu’elle était lourde, mais ses formes indiquaient le contraire. Un mystérieux individu, qui prit la parole, cassant un silence total.

Il nous salua, avant de présenter son nom comme un énorme coup dans mes souvenirs. Samidare Teichirô. Etait-ce possible ? Celui qui était majoritairement à l’origine des conflits de Konoha et Kiri lors de l’époque de leurs Shodaimes. Bien entendu, le concerné n’attendit pas pour continuer, déclarant que son organisation déclarait la guerre à Kiri et à Kumo. Le An’tei, qu’était-ce donc que cette diablerie ? S’en suivit alors une description du plan qu’ils avaient apparemment suivi. Les membres de cette organisation avaient investi le champ de bataille pour proposer un choix simple mais sans petites conséquences : Kirijins et Kumojins devaient s’allier pour affronter ces shinobis. Ils prétendaient défendre la guerre, lui et Jisetsu Gabushi, Seki Raiken ainsi qu’un quatrième et dernier « fléau ».

Kitase Shinichi mima de dormir, préférant sûrement énerver notre invité plutôt que de lui répondre. Mais il était certain que si jamais l’homme que nous avions en face de nous était bien l’ancien bras-droit de Miyu, nous avions quelqu’un de même puissance à nos côtés. Que fallait-il faire ? Même si la réponse m’était tout de suite tombée, je cherchais bien les conséquences et les répercussions de chaque possibilité. Soupirant un court instant, je me rapprochai de quelques pas de Teichirô.

─ Dans tous les cas votre organisation a gagné ? Et si jamais Kiri et Kumo s’allient et vous tuent tous ? Ah… Non, je plaisante.

Un léger sourire me parcourut les lèvres. C’était probablement ce qu’ils attendaient et aussi bête que soit cet objectif, jamais il n’allait être accompli. Tout simplement parce que Kumo continuerait de faire la guerre à Kiri aujourd’hui. Et moi, j’allais continuer de me battre contre Shinichi.

─ Si jamais tu es bien Samidare Teichirô, alors je suis moi-même honoré de te rencontrer. La question de savoir comment tu n’es mort m’importe peu, au final. Je dois juste te dire que tu me déçois sur ce que tu viens de nous dire.

Je marquai un temps d’arrêt, avant de jeter un vif coup d’œil vers le Kitase. Puis je repris.

─ Tu dis vouloir la paix, mais tu veux faire la guerre à deux nations. En faisant ça, non seulement tu participes à cette bataille mais tu plonges tes hommes vers la mort. Car, aussi puissant que soit ton groupuscule, il ne ressortira pas indemne. Tu devrais aussi savoir qu’en tant que Kage, je ne vais pas changer de position à cause d’un simple individu, qui était d’ailleurs au cœur des tensions entre Kiri et Konoha, lors de l’ère des Shodaime, dont je suis le seul encore présent. Dois-je aussi rappeler que Gabushi, Raiken et toi, êtes tous les trois des déserteurs ? Où se trouve la paix dans cela ?

J’avais déjà bien parlé, mais ce n’était pas terminé. Je réfléchis alors à ce que je pouvais rajouter avant de regarder à nouveau le Samidare.

─ Votre organisation n’existerait pas sans nous, ça c’est une chose sûre, vu que vous êtes pour la plupart issus des villages cachés. Est-ce dans cette vie de déserteur que vous vous sentez le plus proche de la paix ? Si tu me respectais autant que tu le disais, tu saurais que je n’ai cessé de défendre la paix durant des années, même après la création de Kumo. Mais la paix absolue n’est qu’illusion, et je ne peux que défendre mon pays qui a déjà tant souffert de ma neutralité.

Je repensai à Raiken pendant un instant, avait-il réellement déserté ? Voulait-il vraiment s’en prendre à son ancien village. C’était une des premières choses que j’allais devoir vérifier. Et si c’était le cas, il allait le payer de sa vie. Je reculai à présent pour me remettre plus au niveau de Shinichi, qui restait mon adversaire principal. Cependant je m’adressais toujours à Teichirô.

─ Mon adversaire aujourd’hui est Kiri, tu ne l’es pas. Alors non je ne t’affronterai pas, mais je combattrai Kitase Shinichi. Avant de te laisser faire ce que bon te semble, je terminerai par un avertissement : ne sous-estime ni Makka mais surtout pas les villages cachés, qui en savent bien plus que tu ne le crois. D’ailleurs, pour te le prouver, je sais bien que votre quatrième « fléau » est Natsumi Haru.

Natsumi Haru était un Nukenin que j’avais rencontré lors de la création de Kumo. Son nom avait été cité par Yugure lors de mon entrevue avec lui. Il avait aussi parlé de Teichirô et de Gabushi. J’étais persuadé que c’était bien lui. Je jetai un dernier regard au Samidare.

─ Je ne reviendrai pas sur ce que j’ai décidé, voilà ma réponse.

Sur ces derniers mots je me retournai vers le Mizukage avant de montrer que j’étais prêt à l’affronter, quoi que fasse le déserteur de Konoha.

Mon dieu, je me faisais vraiment chier ici. Voilà qu'il se tape la discute en plein champ de bataille. Bientôt, ces deux blaireaux vont sortir le café et philosopher sur le sens des mots. Ah ? Comment ça c'est ce qu'ils font déjà ? À vrai dire c'est possible. Il faut dire que j'en avais plus que marre et que j'étais de nouveau revenu dans cet état végétatif digne d'un humain en proie à des troubles psychomoteurs. Résultat de l'affaire je ne suivais absolument rien de ce qui se disait. L'une des seules choses que j'avais, semble-t-il, saisit était qu'Uriô avait prit la parole pour, à son tour, raconter sa vie. Après un blabla incessant, je fus réveillé par l'hypnotiseur et ses cris de femmes en détresse. Soit disant que la paix « ce n'était pas ça » que le Raikage mentait ou je ne sais trop quoi encore. Enfin bref, allez savoir ce qu'il avait fumé mais toujours est-il que ce gonz' avait un comportement des plus étranges. S'offusquer de la sorte alors qu'ils étaient tranquillement en train de se raconter leur vie, drôle de façon de discuter dis-donc ! Dans tout les cas, tout cela ne me regardait pas. Je me remis donc dans ma position favorite c'est-à-dire, celle où je ne fais strictement rien et où je dors. En effet, j'étais un grand malin moi ! Plus je me reposai maintenant moins j'avais de chance d'être fatigué lorsque le combat sera entamé. Et oui, c'est qu'il y en a dans la tête du Lutin Bleu de Kiri ! Pour être tout à fait franc, il faut aussi avouer que j'en avais clairement marre de leur parlotte à deux balles et que de ce fait je me mis en état de « veille » Jusqu'à ce que soudainement l'homme aux cris stridents semblables à ceux d'une femme violée utilisa un jutsu.

De la cendre. Youhou ! De la cendre à droite, à gauche. Partout de la cendre à perte de vue ! De la cendre moche, sale, gênante. Bref, de la vraie cendre comme on fait plus de nos jours. Malheureusement pour lui, je ne comptais pas rester ici très longtemps. En effet, je ne comptais pas salir mon magnifique teint pâle avec sa cendre crasseuse. Par ailleurs, en plus de leur capacité à déblatérer un nombre excessivement grand de débilités à la minutes, mes opposants étaient de bons shinobis. Sûrement les meilleurs de leur génération et de leur contrée. C'est pourquoi à titre exceptionnel, j'allais éviter de jouer le gamin – ne riez pas maintenant, je vous prie, je risquerai de mal le prendre – et me battre sérieusement d'entrée de jeu.

Monsieur cendre changea le terrain en formidable champs de bataille apocalyptique ? Et bien soit. Pour ma part, j'allais appeler mon grand ami, Mikkai. Et oui, c'est comme ça qu'on se bat chez les Kitase. On appelle la famille en cas de problème. Faisant abstraction de la mocheté évidente du terrain provoquée par le dénommé Teichiro, je croquai mon pouce droit, composai une série de mudra à toute vitesse puis plaquai violemment ma main au sol. Un léger écran de fumée sortie donc de ma main. Quand ce dernier se dissipait, j'avais étrangement pris dix mètres de hauteur et pour cause ; Ma salamandre se trouvait tout juste sous mes pieds. Il était d'ailleurs temps pour moi de me servir de lui. En effet, il possédais une aptitude tout à fait impressionnante, celle de manipuler le poison. Quoi de mieux pour commencer un combat qu'empoisonner ses opposants ? Technique de lâche, de fourbe, de scélérat appelez ça comme vous le voulez pour ma part, je préférais appeler ça : « La ruse ».

Ainsi, alors que je me trouvais à une dizaine de mètres de mes opposants, une brume se mit à couvrir tout le terrain. Cette dernière était en tout point semblable à celle du Kirigakure. Ni moi, ni eux n'étaient en mesure de voir l'autre. Enfin bon ; De toute façon, j'avais un recours en cas de danger. Du moins, c'était ce que j'espérais. Car oui, je ne devais pas oublier qui j'avais en face de moi.

Spoiler:

J’avais bien senti que mon interlocuteur était agacé par mes paroles. Quel que soit son réel but, le fait que je puisse non seulement lui dire qu’il se trompait mais qu’il faisait même l’inverse devait progressivement le mettre dans une colère profonde. La question était de savoir si cette colère allait se retrouver contrôlée ou pas. En y réfléchissant, vous me direz peut-être que ce n’était pas la bonne chose à faire. J’avais en face de moi quelqu’un qui s’était toujours rangé contre Kiri, il pouvait se révéler être un allié, potentiellement ou pas. Mais ce discours allait peut-être renverser les choses, encore plus que la triste attitude qu’avait eue Shinichi. Mais la colère fut bien présente et exprimée par le Samidare qui venait de crier. Je le regardais, sans pour autant relâcher ma concentration. Même si mon adversaire était le Mizukage, l’autre homme m’intriguait trop. Je ne pouvais pas le laisser hors de considération, finalement. Il reprit son souffle avant de pointer le Kitase du doigt en lui disant qu’il était « mort » à cause de sa nation. Il avait donc toujours de la rancœur contre Kiri.

Il rebondit aussitôt sur la guerre. Selon lui, nous n’avions pas arrêté la guerre, mais juste transformée. Les clans qui se combattaient s’était métamorphosés en nations. Je voyais ce qu’il voulait dire, mais il se trompait. Du moins, il ne portait pas son jugement assez loin.

─ Tu te méprends. Vois-tu ici des innocents, des civils qui meurent ? Non, cette bataille n’a pas pour but de faire des victimes. Tu l’ignores sûrement.

Je fus surpris qu’il s’adresse ensuite à moi. Mais finalement, c’était assez compréhensible vu ce qu’il avait à me dire. Il me parla de mes pertes, comme Usagi, qui me revint immédiatement en mémoire. Anko aussi, et d’autres bien entendu. Pendant l’ombre d’un instant, quelque chose sembla changer autour de moi. Mais lorsque je posai mon regard sur ma main droite, comme pour me regarder, je me souvins de Ketten, et tout redevint clair. Ma main se serra immédiatement alors que Teichirô semblait terminer son discours.

─ Tu n’es pas comme moi. Tu ne sais rien de moi, ni des réels objectifs de mes actions. Mais si tu tiens réellement à m’affronter dans l’ignorance la plus totale, soit.

Alors que je terminai ma réplique, je vis ce dernier joindre poser ses mains sur le sol en prononçant le nom d’une technique. Le « sol infernal » ? Je sentis la chaleur augmenter et tout de suite, je pensai à une technique de zone, ou du moins quelque chose qui allait toucher la terre. J’activai dans l’instant mon Haretsu. Une légère fine de Raïton s’était enroulée autour de moi, me conférant une vitesse incroyable. Je vis Shinichi exécuter lui aussi un jutsu, alors que de la cendre sortait autour de nous.

Je sautai en arrière, avant de me retourner et de courir alors que la technique de Teichirô se précisait de plus en plus. Quelques instants suffirent à ce que je m’éloigne de la zone. En me retournant, je vis une énorme masse, sûrement celle d’une bête. Le Mizukage semblait être dessus. La zone devint trop obscure, et la chaleur se faisait sentir d’ici. Mon armure disparut, vu que je semblais assez éloigné elle m’était désormais inutile. Le combat avait donc bel et bien démarré. Je toussai un coup, sûrement à cause des cendres du Samidare. Si jamais Shinichi avait bel et bien invoqué un Kuchiyose, il avait un avantage contre moi, qui n’en avais pas. Mais j’avais largement de quoi rivaliser. Ce qui restait le plus important, c’était le manipulateur imprévisible du Haïton, qui m’empêchait de livrer un plein duel contre le chef de Kiri.

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