♡ La main droite sur les sourcils, le nez pointé en l'air, une tête blonde observe le ciel depuis la porte du café. Le ciel n'était pas très accueillant en ce vendredi de marché. Il était plus éblouissant d'apercevoir un soleil derrière des nuages. Le petit garçon de moins d'un mètre cinquante se retourne. Il met sa tête ronde à l'intérieur du café et commence à appeler son amie. « Odaka-baachan, ça y est, je pars chercher le poisson pour ce midi ! » Il ne comprend pas tout ce qu'elle lui dit, mais il semble que cela parle de faire attention à lui et aux poissons. « Ne t'en fais pas, je fais juste l'aller-retour ! »

♡ Le café était toujours fermé de onze à midi trente afin qu'ils puissent manger en toute tranquillité. Le truc avec les salons de thé était que n'importe qui venait à n'importe quelle heure et il fallait être présent. Un job à plein temps qui plaisait à ce garçon de moins de douze ans. Il ferme la porte en douceur et marche tranquillement chez le poissonnier avec son petit sac en osier. Il affichait un sourire particulièrement contagieux. Chaque personne qu'il croisait le lui rendait bien. Il ne devait y avoir que deux-trois grincheux à détourner le regard, rien de bien grave. Ils étaient toujours ainsi.

♡ La place était toujours bondée ce jour-ci, le petit garçon se faufile comme à son habitude entre les grandes personnes et parvient rapidement à l'étal voulue. Il salue avec un grand geste du bras gauche le poissonnier. Il se prénommait Uogun et son tablier était toujours mouillé. Avec sa barbe en fer à cheval, il faisait bien rire le petit client. Sonfront se dégarnissait et sa femme arrivait de temps en temps pour lui rétorquer de faire plus attention aux crevettes. C'était toujours une sacrée joie de les voir tous les deux. De plus, il connaissait bien ce petit bonhomme.

‒ Bonjour Uogun, je viens pour...
‒ Le poisson du Vendredi, s'exclame-t-il en tenant son ventre, oui bien sûr mon petit Momiji. Tiens le voilà !
♡ A côté de son éventaire, il tend un sachet blanc bien lourd. « Allez, hop, voilà, dans le panier.» Ce garçon nommé Momiji remercie alors gracieusement le poissonnier en lui donnant les pièces du fond de son panier. « Le compte est bon.» ajoute Uogun en jouant avec sa machine à sous. Il lui souhaite une bonne journée et une bonne semaine. Momiji s'éloigne alors en sautillant. Au loin, le vendeur souffle :
‒ Quel petit bonhomme quand même ...
‒ Uogun ! Et ce surimi, il arrive oui ?!
‒ Heu ... oui oui ! Chérie ! Je suis dessus !

♡ Momiji est sur le chemin de retour lorsqu'il entend les cloches du village sonner. Midi ! Vite, faut que je rentre sinon Odaka-baachan va m'attendre !
Il se met alors à courir à toute jambe, dans un seul but, rentrer au plus vite pour qu'ils aient manger le poisson avant l'ouverture du magasin. C'était qu'il n'avait plus de pause avant bien... onze heures du soir ! Le repas du midi était très important pour tous les deux et ils ne devaient pas le louper. Ayant choisi le chemin, le plus long, Momiji se souvient soudain d'un raccourcis. Il fallait sortir du village, mais cela permettait d'éviter la foule et de gagner de précieuses minutes.
♡ Cette chère tête blonde fille à toute allure à travers ce raccourci, tête baissée pour l’aérodynamisme qu'ils disent. C'est alors qu'il se heurte à un quelque chose. Violent ! Le coup est si fort qu'il en tombe à la renverse, effectuant une roulade d'enfant maîtrisée. Quelques conseils de Moushu servaient finalement ! S'il avait été là pour voir ça, Momiji était sûr qu'il aurait pu être fier de ses progrès.
Notre héros se retrouvait le cul par-terre, se grattant le front les yeux fermés. Aïe !
‒ Itete !
‒ Ittetetete... Désolée ! Je ne regardais pas devant m...

♡ Momiji avait ouvert un œil pour écouter et observer. Il s'agissait de deux enfants, un garçon et une fille, dont était l'objet de la bosse. Blonds comme lui, Momo se lève et remarque qu'ils font la même taille. Eux, ils avaient les cheveux beaucoup mieux coiffés que lui. Eux, ils avaient des yeux bleus qu'il n'avait pas. Cependant, ils étaient moins bien habillés que lui. Notre garçon avec son béret de lutin du Père Noël était chouette. Soudain, il aperçoit que son manteau rouge est plein de poussière, il essaie de l'enlever lorsqu'il s'aperçoit que son panier a roulé un mètre plus loin.
‒ Mon poisson, s'écria-t-il alors avec vigueur et en oubliant totalement sa bosse.
Il se jette sur le panier et ramasse le paquet blanc qui était tombé au sol. « Ouf, ils n'ont rien ...»
Après un long soupire et une bonne respiration, il se retourne vers les deux enfants et leur sourit :
‒ Moi non plus je ne regardais pas devant, sumimasen !
Il se penche alors en avant en signe de plate excuse. Se stoppant dans son action, il lève la tête et rajoute :
‒ Mais au fait qui êtes-vous ? Moi, il était fier, c'est Momiji !

♡ La fille était à nouveau debout et le garçon avait les yeux rivés sur son panier. Momiji serre son panier contre lui, son regard n'était pas rassurant. C'est alors que la fille attrape sa main droite et l'enveloppe dans ses mains. Momiji écarquille les yeux, se demande ce qu'il se passe. Elle se présente alors. Le garçon lui coupe la parole pour à son tour dire son prénom. Momiji baisse la tête. Kurohime et Hakuito. Ils n'avaient jamais entendu parlé d'eux.

♡ Le garçon lève la tête quand il entend un soupire et croise le regarde de Hakuito. Mais il sourit rapidement, ce qui effraie moins notre enfant. Ces deux blonds étaient très proches, Momiji le remarquait par une complicité évidente. Hakuito pose la main sur l'épaule de sa soeur et ouvre la bouche. Le garçon au bonnet de lutin sourit largement, signe d'une grande écoute.

♡ Il est surpris quant à sa demande. Les poissons, ils sont si faciles à trouver. Surtout ceux-là. C'était une pêche facile des environ. Il est plus rare d'avoir du poisson étranger. Momiji desserre son étreinte du panier d'osier, mais fait l'acte inverse quand il prend conscience de la voix sérieuse de cet enfant qui, avait le même âge que lui. En plus, il le fixait presque durement, c'était effrayant. Très effrayant ! Momiji recule d'un pas, surprise par l'action de Kurohime. Elle lui pique carrement son bonnet. Il ouvre la bouche si largement qu'on peut voir le fond sa gorge.

♡ Elle dépose l'accessoire sur la tête de Hakuito. Un instant de surprise, un autre d'interrogation et Momiji se mit à rire de bon coeur, pointant du doigt le jeune garçon. Il était si ridicule. La blonde aussi riait. Seul le concerné semblait blazé. Cela rendait la scène encore plus drôle. Il prêtait attention soudain ce garçon, il lui ressemblait beaucoup. SI on lui ajoutait un sourire et un visage plus rond c'était du Momo tout craché. C'était vraiment bizarre, comme être devant un miroir déformé.
Momiji laisse choir son bras gauche et fait quelques pas en avant. Il tend le bras, attrape son bonnet et l'agite devant les deux enfants en continuant de rire :
‒ C'est à moi qu'il va le mieux !
Il n'hésite pas à déposer son panier de poissons à ses pieds pour remettre en place son bonnet. Il devait êtr parfaitement installé. Dans le même temps il ajoute àHakuito :
‒ Je reviens du marché. Là-bas, y a pas mal de poissons... mais ils sont chers. Vous avez de l'argent vous ?

Il jette un coup d'oeil à son poisson et fait la moue.
‒ Si tu veux Hakuito-kun, j'ai deux idées. Soit on va au centre-ville acheter des cannes... Il fouille dans ses poches, sortant la langue à gauche puis à droite, et sors quelques pièces qu'il met dans le panier. Il me reste un peu de cet argent. Avec ces cannes on pourra aller dans le marais. Soit, on va directement au marais et on pêche avec les moyens du bord.
♡ Il attrape son panier, le met sur son épaule et lâche un sourire comme lui seul sait le faire. De belles dents, des yeux ronds comme un ballon et surtout un petit rire d'enfant. Le blondinet voyait, sans les fixer, les gens qui passaient à côté d'eux. Ils ne les regardaient pas, à l'exception peut-être de deux ou trois adultes ayant été servi par lui-même au salon de thé.


Mais ! Salon. Thé. Poisson. Retard !
♡ Il avait complètement zappé Odaka-baachan. Elle allait s'inquiéter. On lisait sur son visage cette prise de conscience. Et si elle ne mangeait pas, que lui arriverait-elle ? Vite il fallait à tout prix lui apporter le poison. L'heure tournait ! Ni une ni deux, le jeune se prépara à partir en prenant le sac à poisson dans le bras.
‒ J'ai oublié Odaka-baachan ! Il faut qu'elle mange ! Je ... allez dans cette direction, je vous rejoins dès que possible !
Et c'est alors qu'il disparait en un tour de main, sur son raccourci.
Il espère qu'avec la direction indiquée, ils pourraient se retrouver devant le magasin de pèche. C'était le seul moyen qu'ils avaient pour pêcher leurs fameux poissons en toute sécurité.

♡ Bam ! Momiji ouvre avec force la porte d'entrée du salon de thé. Odaka se retourne aussi vite que son âge le lui permet. Lorsqu'elle voit enfin la porte, Momiji est déjà à ses côtés, tendant le panier de poissons avec les deux mains. A l'intérieur, on peut voir la queue des deux bêtes, l'emballage est assez défait. La tête de la Dame oblige notre garçon à s'expliquer en se frottant la bosse du front :

‒ Je me suis cogné la tête avec quelqu'un. C'est deux jumeaux de mon âge qui cherchent ces mêmes poissons. J'ai envie de les aider. Odaka-baachan, je dois repartir de suite. Mange bien, ils sont frais !

♡ Le blond était rentré dans la maison, il ressortit presque aussitôt avec une canne à pêche en main. En fuyant, il entendit quand même sa protectrice dire : « Soit prudent Momiji-kun. » Dans la boutique, la vieille dame sourit. Son protégé s'investissait toujours beaucoup dans tout ce qu'il faisait. Même lorsqu'il fallait mettre le linge à laver ou bien nettoyer la sale, le blond y mettait une telle énergie. Cela lui faisait un peu mal qu'il ne puisse pas servir de dessein plus grand.
♡ Même si essoufflé, le petit au bonnet blanc coure de toutes ses forces pour parvenir très vite au marché. Ils sont supposés être en train d'acheter une canne à pêche. Mais arrivé sur les lieux, personne. Momiji demande aux vendeurs s'il n'a pas vu passé deux têtes blondes comme lui, des jumeaux. On lui répond que oui. Position de réfléchissement, jean-pierre ! D'après ce qu'il leur avait proposé il ne restait qu'une solution, les marais. Ils étaient sans doute directement allé du côté des marais. Ho non ! C'est encore plus loin ! Le fait de s'être arrêté lui a permis de reprendre un peu son souffle. Et hop, le voilà reparti.

♡ Les marais, ils étaient grands, il ne fallait pas s'y enfoncer de trop tout seul, Odaka-baachan l'avait bien prévenu. Lorsqu'il parvient dans cette zone, il prend la direction de l'étang le plus proche. Sur un rocher, il voit les deux blonds. Momiji met sa main libre autour de la bouche et les appelle de loin en agitant sa canne à pêche : « Heyyy ! Ca y est, j'ai la canne à pêche d'Odaka-baachan ! » Quand il parvient à leur niveau, il tend la canne à Hakuito et s'effondre à quatre pattes pour reprendre de l'air.
♡ Quelques minutes après, il est allongé sur le sol, regardant les nuages passés dans la fenêtre crée par les arbres. Les Jumeaux allaient ou devaient pêcher. Momiji laisse soudain ses paroles dépasser ses pensées :

‒ Vous croyez qu'un jour la Guerre aura disparue ?

♡ C'était une question posée sur un ton très innocent, mais on se rendait bien compte que cela le préoccupait. Son passé douloureux était dû à ces combats ravageurs. Voir les nuages en forme d'animaux passer au-dessus de sa tête l'avait laissé rêveur. Soudain, alors que les jumeaux n'avait pas encore répondu, il se redresse, s'approche de Hakuito et tend le bras vers son hameçon :

‒ Là ! Ça mord !
♡ Sourire aux lèvres, il ajoute :
‒ Vas-y tire, le butin n'est pas loin !

♡ La ligne se brisa. Non ! Le poisson fut trop fort. Momo se met à pleurer. L'émotion. Hakuito rage. Kurohime rit. Elle se moque et cela fait que Momiji pleure davantage. Il était tellement sûr que la canne à pêche de sa protectrice allait servir à attraper un poisson. Après dix secondes de larmes et une flaque d'eau créée, Momo est auprès de la fille. Il change si facilement d'émotion ce garçon. Kurohime venait de piocher quelque chose elle aussi. Aussitôt elle usa d'une technique assez particulière pour récupérer le poisson. Il n'était pas seul. Momiji lâche un énorme « Woooow ! » en apercevant un jutsu ninja.
♡ Lui aussi avait quelques tours dans son sac, mais pouvait-il dire que c'était ninja ? Il n'en savait rien. Qu'importe, Kurohime était impressionnante. Elle venait de piocher six poissons d'un seul coup. Wow quoi ! Hakuito fit son jaloux. Pour lui c'était de la triche d'utiliser leur aptitude. Momiji ne trouvait pas. C'était d'ailleurs une bonne chose. Cela facilitait la vie. Mais vu comment ils se courraient après notre blond n'osa pas ajouter quoi que ce soit. Enfin, ils se calmèrent rapidement et Hakuito vient bientôt à lui. Il avait un sourire étrange, Momiji ne fit pas de suite le rapport sa précédente question avant que l'autre blond n'ajoute une phrase consolante : « Toi non plus ta vie n'a pas dû être facile... »

♡ Tilt ! La main qu'il vient à poser sur son épaule le ramener à sa question de tout à l'heure. Une histoire de guerre, de destructions et d'un manque cruel de bonheur. C'était peut-être trop profond pour Momiji qui n'avait pas la maturité nécessaire pour prendre cette question au premier degré. Il avait l'espace d'un instant laissé son coeur contrôler ses mots. Momo baissa les yeux, repensant à l'attention de Taora lorsqu'il lui parlait de ses problèmes. C'était réconfortant de pouvoir oublier les malheurs qu'il a vécus avec seulement une sensation. Un trésor qu'il voulait conserver.
♡ Il ne connaissait pas l'âge de ces enfants, mais sans doute que leur parcourt était similaire. Momiji n'ajoute pas grand_chose, il ne voulait pas parler de son passé, même à un proche comme Odaka-baachan. Leur passé également était obscur et sans doute allait un jour pouvoir en savoir plus. En attendant, Momiji relève la tête, affichant un très beau sourire. Ce dernier était capable de faire oublier toutes les souffrances de l'instant. En penchant légèrement la tête, il voit un panier rempli des poissons fraichement pêché. Oh yeah !

♡ Sans dire un mot, Momiji affiche un air ravi, pour on ne pouvait savoir la raison. Puis il voit Kurohime renifler. Pourquoi donc ? Il n'hésite pas à l'imiter. Hakuito demande ce qu'il y arrive. Momiji tilte. « une odeur de brûlé... » Bram ! Un arbre s'affaisse soudain devant ses yeux, une gigantesque flamme illumine son regard. En moins d'une minute, le trio fut bloqué. Momiji tremble quelques instants de frayeur avant de se figer. Il ne fait plus attention à ses comparses, seul le feu enveloppe son esprit, ses pensées.
♡ Les arbres brûlent. Flash. Le bâtiment brûle. Flash. Les flammes sont énormes. Flash. Les flammes sont si lumineuse qu'il ne peut garder les yeux qu'ouvert. Shokime, Toara, Ryoufu, Kihan... où êtes-vous ? Quelque part, il entend quelques cris. Ils sont si lointain. « MOMIJI !! » Les garçons s'effondrent. Son passé, il était toujours présent. Il n'était pas derrière lui. Au sol, les genoux se touchent, les mains sont posées devant lui. Une goutte tombe. Puis une autre. Momiji pleure. Il pleure de douleur. Son corps ne lui répond pas. Il ne peut pas bouger. Bram !

‒ Tu en fais trop, repose-toi.
♡ C'était le voix de Moushu. Momiji ouvre les yeux. Le voilà en face d'une énorme bûche en bois. Il a mal aux jambes. Il vient de frapper l'objet. Ce souvenir, il n'était pas si lointain finalement. Après plusieurs mois d'entraînement, Momiji ne semblait pas avancer. Il n'arrivait toujours pas à bondir comme il fallait. « Une des choses que tu dois apprendre, c'est l'esquive. Tu ne servirais à rien si tu te prends tous les coups. » Depuis quelques semaines déjà il travaille ses jambes afin de les renforcer. Momo trouvait que cela n'était pas suffisant pour protéger le salon de thé.
‒ Moi... Il est essoufflé. Je dois... continuer pour... Odaka-baachan.
‒ Tu ne lui seras d'aucune aide si tu ne te reposes pas, tiens mange ça.
♡ Obligé de s'asseoir un instant. Moushu lui donne une demi-tablette de chocolat qu'il s'enfile grand V. Avec ça dans le ventre, il commence à sentir de nouvelles forces. Il se relève, fait quelques flexions extensions. Quelque part, il se sentait près à effectuer ce saut.
‒ Allez, vas-y encore une fois, attention aux projectiles.

♡ Moushu prépare trois kunaï. Momiji s'abaisse. L'entraîneur lance les armes. Flash. Un bel arbre enflammer tombe sur lui. Avec un instinct de survit stupéfiant, il parvient à faire un beau saut en arrière. Momo vole plusieurs mètres en arrière et atterrit dans l'eau, non loin des jumeaux. Plouf, il coule. Nager ? Il est encore débutant, mais c'est surtout un certain choc émotionnel qui l'empêche actuellement d'agir. Peut-être allait-on le sauver. En tout cas son esprit était encore choqué par le feu. La guerre n'était-elle donc pas finie ? Moushou ... Momiji tend la main. Est-ce toi Moushu ? Tu es venu pour moi ? S'il te plait, reviens à la maison.

‒ Moushou, regarde comment j'arrive trop à faire un Bunshin maintenant !

♡ En forme, Momiji se met devant son maître qui boit un thé. Il fait le mudra correspondant et se concentre, crispant son visage. Après quelques secondes où il a malaxé son chakra, il lance le jutsu en disant très fort : "Bunshin no Jutsu !!" Un nuage de fumées blanches se créer à sa droite et lorsqu'il se disperse on peut voir le résultat. Raté ! Le clone est à moitié bleu et son regard est celui-ci d'un déprimé shooté, pas du tout ressemblant. Moushu éclate de rire. Momiji n'arrange rien en s'énervant :

‒ Ne rigole pas Moushu, j'étais sûr d'y arriver cette fois !
‒ Tu ne malaxes pas assez de chakra, lui répond le déserteur qui a cessé de s'esclaffer, le résultat est mauvais si tu ne mets pas la bonne dose, je te l'ai déjà dit.

♡ Odaka apparaît alors que Momiji tend le bras devant lui, le poing fermé, et annonce qu'il allait recommencer. Elle le coupe dans sa tentative de faire un autre clone en lui demandant de lui rapporter de la cave, de nouvelles feuilles pour l'ouverture de l'après-midi. En attendant elle allait s'occuper du repas. Moushu, sous la demande insistée de Momo, avait accepté de rester. La vieille dame parle alors au ninja libre depuis la cuisine où elle essuie quelques casseroles déjà sèches.

‒ C'est un bon ce petit, il donne tout ce qui peut dans tout ce qu'il entreprend, c'est gentil à toi de prendre du temps pour lui apprendre quelques tours Moushu-san.
‒ Pwaaa, réplique-t-il après avoir fini son thé. Il me rappelle moi à son âge tout simplement. Momiji a quelque chose de plus, je ne le vois pas abandonner au premier bandit venu.
‒ Je comprends...
‒ Voilà Odaka-baachan, s'exclame vivement le blond en se postant devant elle. Dit dit, qu'est-ce qu'on mange ce midi ?

♡ Et c'était souvent comme cela ici. Odaka la sereine, Momiji la sirène, Moushu le flegme. On le voyait souvent agiter des bras aux piques de son maître. On les sentait heureux et c'était tout ce qui comptait. Le départ du troisième laissa un certain vide dans le coeur de notre petit qui attendait son retour à chaque instant, éternellement optimiste. Le bras tendu, une ombre arriva sur lui, visage dissimulé par la lumière dans le fond. Il avait bu la tasse, sa vision est floue. Quelques bulles sortirent de sa bouche emportant le prénom inaudible du déserteur. Puis il ferma les yeux, l'évanouissement.

‒ Pourquoi fait-il aussi froid aujourd'hui ?
‒ C'est l'hiver Momiji lui répond Moushu. Ne connais-tu pas l'Hiver ?
‒ Bah, hésite le jeune, le pays d'où je viens est très peu enneigé, même lorsqu'il neigeait la température était plus haute.
‒ Le froid c'est la meilleure force pour l'entrainement, change de sujet le brun sur un ton plus neutre, il aide quiconque l'utilise à bon escient à progresser.

♡ Même avec sa grosse polaire, Momo tremblait . Reposant sur le sol glacé du marais, il ne bougeait pas. Malgré les gants, on le voit fermer les poings, aujourd'hui encore il était déterminé à réussir. Ses poumons remplis d'eau le maintiennent dans un rêve étrange. Le froid comprime sa poitrine. Les mains sur le torse, on tente de le réanimer. Il ne pouvait pas être performant, mais suivrait les conseils de son maître. Et puis, c'est le bouche-à-bouche. A plusieurs reprises il croit perdre ses mains. A plusieurs reprises, l'action se répète; même derrière un buisson. Soudain, Momo a moins froid, ses lèvres ne sont plus gercées. Et puis, c'est la réussite !
♡ Contraction de tout le corps, il crache de l'eau. Il tousse, deux, trois, non, quatre fois avant de respirer normalement. Il crache de l'eau. Il ouvre les yeux, oui, il vit toujours. S'abandonner à la mort ? Hors de question, Momiji a une trop grande force vitale pour cela. Contraction des abdos, il se redresse doucement et voit les deux jumeaux. C'est eux qui l'ont sauvé, c'est à eux qu'il doit la vie. Une dette que notre garçon allait garder au coeur jusqu'à ce qu'elle soit remboursée. Lorsqu'il tourne la tête pour voir où il est, il observe que derrière un buisson, le feu est gelé, notre tête blonde ose une question aux deux autres têtes blondes :

‒ Que ... que s'est-il passé ?
Puis afin de ne pas oublier le « Merci » de rigueur il poursuit :
‒ Je ... Merci de m'avoir sauvé.
Il met sa main à ses lèvres, elles sont humides :
‒ C'est ... grâce à toi Kurohime-chan ?

♡ Aussitôt sa main se dirige à son crâne, maux, marteaux. Ça tambourine à l'intérieur. Il baisse les yeux, ne sachant plus trop quoi faire. Plus il se dit que rester assis jambes tendues n'allaient rien arranger. Momo tente de se lever, il trébuche. Non, en fait ce n'est pas tellement sa tête qui lui fait mal, mais bien les poumons. On le voit tousser à nouveau. Qu'il était inutile... un vrai boulet. Sa tête fait un non de déception. Que faire maintenant ? Le fameux feu semblait avoir disparu, les enfants avaient leur poisson et lui était encore tout étourdis, devait-il rentrer chacun chez soi ? En tout cas notre joyeux gamin avait besoin de repos. Une envie lui vient en tête, accepteraient-ils de passer au salon pour boire une tasse ? Momiji lança l'idée, même un peu tard : « Rentrons à ma maison. »

♡ On lui a expliqué ce qu'il s'est passé. Aplatis au sol, les trois blonds avaient les yeux vers le ciel. Seul Momiji était redressé, le main retenant son lourd corps. Derrière le vert des arbres, un ciel bleu continuait d'exister. On lui a tout expliqué. Un incendie a démarré non loin d'eux, Momiji s'est jeté dans l'eau, ils l'ont sauvé. « Je vous en dois une ! » pensait-il depuis. Il était tout mouillé, les pompons de son bonnet étaient lourds. Il l'a vu toucher ses propres lèvres. Il la voit différemment aujourd'hui. Le frère a plongé, la sœur s'est jeté à l'eau. Petit sourire.

♡ Puis, des nuages arrivent. Ils grisent l'ambiance et s'est déplaisant. Puis, ils refusent sa proposition. Ils grisent la journée et s'est dommage. Momiji aurait bien aimé leur faire rencontrer Odaka-baachan. Qui sait, peut-être aurait-elle accepté qu'ils restent et servent le thé. Cela aurait été génial et Momiji avait la tête dans une vie imaginaire jusqu'à ce que la voie d'Hakuito le ramène à des choses plus proche du sol. Ils l'ont aidé à se relever et les voilà maintenant tous debout.

♡ Oui, ils se reverront. C'était une obligation. Momiji n'avait pas fait de rencontre de ce type depuis l'époque de l'auberge. Le blond sentait déjà un lien fort se créer avec ces enfants. Le gamin appréciait très rapidement les gens, notamment ceux qui lui sauvent la vie. Après tout, jusqu'à maintenant, l'enfant au bonnet blanc n'avait été qu'un boulet pour tous. Pour le pensionnat, pour l'auberge, pour Odaba-baachan et pour les jumeaux. Triste mine sur son visage, il ne veut pas les laisser partir. Mais a-t-il le choix ?

«... Momiji-kun ! »
Génial !

♡ Ils avaient un lien, il ne s'empêche pas de lâcher quelques larmes quand Kurohime l'attrape au cou. Ils sont plus grands que lui, sans doute sont-ils plus âgé. Perlant son visage, ces perles de joie s'adresse à tous et notamment à Shokoi, son amie de toute petite enfance. Shokoi, je me porte bien tu vois. L'embrassade dure un certain moment, c'est un déchirement de son côté, carrément injuste. Ils s'éloignent à présent, main dans la main, lui faisant un grand signe d'au revoir. Momiji le prend pour un à bientôt avant de les voir disparaître sous ses yeux.

Wow ! Qu'ils sont forts !

♡ Il reste planté là quelques secondes, faisant le point sur là journée. Deux nouveaux amis, deux nouveaux liens. Deux personnes l'ayant sauvé et qu'il allait devoir protéger en retour. En était-il capable ? Momiji retourne près du rocher, il prend la canne à pêche, se jurant de faire une nouvelle partie avec eux. Ces deux enfants étaient tellement proches, Momiji était heureux. Loin, très loin d'être jaloux, il se dit que jamais encore son histoire ne contenait de relation aussi joyeuse. Puis, pour on ne sait quoi, Momiji s'esclaffe de rire. Une tension énorme se libère et tout seul, au beau milieu du marais, il rit, la main sur le ventre, plié en deux. C'est bon de rire, haut et fort et clair. Qu'il aime rire !

Odaka-baachan, j'arrive !

♡ Ce n'était pas tout cela, mais il était mouillé et le ciel n'annonçait rien de bon. A coup sûr on le verrait rentrer en courant, toujours aussi mouillé. Il s'en moquait. Même éssouflé, il continuait de rire, de sourire et de sauter dans tous les sens. Drôle de garçon, va ! Il a reçu un choc sur la tête. Une récréation dans un marais, un choc avec deux têtes blondes, ce n'était pas rien !