De par le chaos que représentent les dernières années de sa vie, Byakuren n'a su se forger que dans la rancœur et l'animosité.
Bien qu'aujourd’hui elle passe au premier abord pour un concentré de haine et de répulsion, elle n'a pourtant pas toujours vécu dans l'abomination et la férocité. À l'origine, c'est une femme de bon caractère, aimante et attentionnée. Douée d'une gentillesse incomparable et d’une douceur sans égale, elle a toujours fait en sorte de rendre ses proches heureux avant de tout perdre, du moins... tout, sauf son plus grandiose apanage : sa persévérance. À présent, Byakuren est avant tout caractérisée par son obstination et son acharnement contre les scélérats.
Dans la vie de tous les jours, ce qu’elle aime par-dessus tout est certainement la nourriture – son plat préféré étant le Yakiniku (焼肉) ou le barbecue de viandes grillées – et le maniement du sabre auquel elle se perfectionne depuis sa plus tendre enfance.
Réputation : À
Tsuchi, Byakuren n’a fait son arrivée que récemment. Hormis pour quelques vermines et sacripants de mauvais goût, elle a fait en sorte de se tenir tranquille pour établir en toute légalité et discrétion son domicile dans les bas quartiers du village de la roche. Sa réputation est moindre mais les seules personnes qui ont pu la côtoyer ont déjà compris qu’il ne fallait pas lui causer d’emmerdes, au risque d’en avoir aussi. Selon son voisinage, Byakuren ne sort pas souvent de son nouveau bercail, si ce n’est que pour s’alimenter ou pour des événements qui requièrent sa présence.
Byakuren naquit durant l’automne de
l’an -13 à
Nami no Kuni. Contrairement à la plupart des membres de son clan, elle fait partie d’une lignée ayant immigré de Taiyô vers Nami une centaine d’années plus tôt. À l’époque de ses ascendants, le pays débordait d’euphorie et d’exultation. Nami était un genre d’eldorado baignant dans la béatitude et la félicité. Ce village, qui était le foyer natal de Byakuren, était aussi en quelque sorte le foyer de tout progrès, de tout espoir… mais cet espoir se volatilisa en peu de temps.
Très vite, à l'époque où ses parents n'étaient encore que des enfants, l’histoire prit une tournure qui n’était pas des plus réjouissantes.
Douaku Sumio, dirigeant âpre et draconien, arriva au pouvoir féodal après la mort de son prédécesseur. Les Namijins furent inquiétés par l’oppression et la domination du nouveau meneur. Ainsi, l’archipel de
Nami no Kuni, d’antan si paradisiaque et orgastique, n’était plus.
Toutefois, Byakuren avait quant à elle grandi à son aise dans une famille modeste avec son grand-frère,
Asahi. Tant bien que mal, ses parents tentèrent de conserver une sphère prévenante autour d’eux pour les préserver du changement sans précédent de la vie à Nami. Gekei
Byakko, leur mère, s’était mariée à un Samouraï peu connu mais très talentueux du nom d’
Eirin, qui arrêta très tôt sa carrière de mercenaire et se reconvertit dans la ferronnerie pour privilégier l’équilibre familial. Veinarde qu’elle fût, Byakuren hérita de leurs préceptes et de leurs enseignements distincts. Elle se fortifia dans l’apprentissage de ces deux disciplines, incarnant avec son frère aîné les convictions de leurs parents.
Malgré le fait que les expectatives des Namijins étaient en pleine dégénérescence, la famille de Byakuren était l’une des dernières à se rendre au Temple de Benzaiten pour prier et continuer à espérer pour un avenir meilleur. Cependant, rien n’y faisait et les choses ne faisaient qu’empirer. L’île paradisiaque désormais déchue ne faisait que décliner : l’économie, la recherche, le tourisme et la prospérité se désagrégèrent.
En l’an -1,
Sumio mourut finalement et à sa suite lui succéda son fils,
Douaku Obake, barbare précoce et persécuteur de toute forme de vie dans l’âme. Les restes mythiques du havre de paix tropical qu’était Nami s’envolèrent en fumée, ne laissant place qu’à l’horreur et la violence. Durant
l’an 0, à la fin de la Grande Guerre Shinobi, Byakuren perdit absolument tout : ses parents et son frère perdirent la vie en refusant de se soumettre à l’asservissement d’un tortionnaire prématuré. Dépouillée de ses proches et de son chaleureux foyer, elle réussit malgré tout à fuir en traversant de manière clandestine - ou plutôt de manière ridicule, en s'accrochant sous une caravane marchande - le Pont du bout du monde, comme la plupart des «
fugitifs ». Vivant pendant plusieurs mois en errant dans le Yuukan, Byakuren adopta une mode de vie non-conformiste et individualiste. Assez débrouillarde pour subsister à ses besoins et se défendre sans l'aide de quiconque, elle se tourna vers les principaux foyers de rébellion qui avaient fait s'effondrer l’Empire et jeta son dévolu sur
Tsuchi no Kuni et le village d’Iwa, aguichée par la politique du Daimyō du pays.
Avant tout dévastée par la perte d’êtres chers, Byakuren commença à être rongée par le chagrin et la haine. Au début de
l’an 4, elle intégra les forces shinobi d’Iwa pour ne pas rester passive et poursuivre son but punitif. En se rangeant dans le corps armé de
Tsuchi, elle continua de s'abreuver de haine pour redoubler d'efforts. Aujourd'hui, corroyée par l'idée de vengeance et dépouillée de toute empathie, elle ne cherche qu'une chose : accorder son châtiment aux bourreaux qui meurtrissent le Yuukan.