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 [An 11] L'esprit de famille a rendu l'Homme carnivore [Tengoku]

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Suchiru Saori
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Message(#) Sujet: [An 11] L'esprit de famille a rendu l'Homme carnivore [Tengoku] [An 11] L'esprit de famille a rendu l'Homme carnivore [Tengoku] EmptyDim 30 Avr 2017 - 18:35




Elle attend. Quoi précisément? Si seulement elle avait la réponse... Là, debout au milieu de la salle d'entraînement, Saori est consciente que ce qui suivra sera douloureux. Elle ne peut que parier sur l'intensité de la souffrance qui suit inexorablement chacun de ses passages dans cette salle du laboratoire souterrain. Sera-t'elle étreinte par la fièvre? L'inconscience? Peut-être l'une de ces crises consécutives à l'injection de ces produits dont elle ne sait rien? Le doute n'est guère agréable mais il a l'avantage d'être rassurant: on peut toujours espérer s'en tirer à moindre frais. Du moins jusqu'au jour suivant. Ici il faut prendre la vie comme elle vient et surtout éviter de se projeter dans l'avenir...

La noiraude fait glisser ses doigts sur l'un des appareils qu'ils utilisent pour mesurer sa force de frappe. Combien de sang a-t'elle sué pour contenter le quatuor? Y est-elle seulement parvenue? Malgré toute sa bonne volonté ses parents ne semblent jamais satisfaits de ses résultats. Pas le moindre mot d'encouragement ou de remerciement. Rien si ce n'est la promesse que tout ceci se terminera un jour. Un jour... N'est-ce pas une façon de dire jamais?

Saori continue le tour de salle et s'agenouille à côté de petites tâches sombres qui maculent le sol. Elle soupire en songeant qu'elle ne se rappelle pas de la voix ou du regard de ses parents mais que l'origine de ce sang séché est profondément gravé dans sa mémoire. Il ne s'agit pas du sien mais de celui de l'Autre, son compagnon d'infortune. Il est un peu moins habile qu'elle lorsqu'il s'agit d'éviter les coups, c'est un fait. Et elle le regrette. Ses parents semblent penser que c'est parce qu'il ne possède pas une quantité de chakra égale à la sienne. L'adolescente a parfois l'impression qu'ils parlent d'eux comme s'ils étaient du bétail ou quelque chose de ce genre-là. De simples animaux dont ils peuvent se débarrasser s'ils n'en sont pas satisfaits? Est-ce vrai?

L'enfant de Kaze est peut-être vouée à servir ce que le quatuor appelle la science. Ou peut-être qu'un quelconque dieu a décidé que son existence serait condamnée à l'obscurité comme pour mieux éclaircir celle des autres. Elle l'espère. Car sinon tout ceci n'aurait aucun sens n'est-ce pas? Et ce dont l'enfant à plus que tout besoin depuis quelques mois, c'est simplement de pouvoir se raccrocher à quelque chose. N'importe quoi...

Sa nuque craque douloureusement et elle y appose l'une de ses paumes. Une lumière pâle glisse entre ses doigts serrés tandis qu'elle puisse dans son propre chakra pour remédier au problème. Saori localise donc le muscle blessé puis s’attelle à le soulager. Travail fastidieux qui l'occupe jusqu'à ce que l'une des portes coulisse et libère l'accès à une silhouette familière. La réaction est immédiate: elle s'incline poliment en y mettant autant de cœur que les circonstances le lui permettent encore. Ici le manque de politesse est sévèrement puni. Politesse qui, d'ailleurs, est souvent à sens unique. Là encore elle ne peut que supposer que c'est normal.
"Père..." glisse-t'elle à Tengoku en guise de salutation. "Vous m'avez faite demander?"
Le terme choisit pour s'adresser à lui n'est peut-être pas le plus approprié mais il est porteur d'espoir. Elle n'ose pas relever le regard - ou même se redresser - pendant les quelques instants qui suivent, par peur de découvrir un nouvel instrument de torture dans la main de l'homme. D'après certain penseurs ce qu'on ignore ne peut pas vous faire souffrir. Ce n'est pas tout à fait vrai. Mais il faut bien se raccrocher à quelque chose, encore une fois.

Malgré tout Saori s'estime plutôt chanceuse en cet instant. Le noiraud n'est pas le pire de ses parents. Peut-être qu'il lui adressera quelques mots gentils, un brin de considération. Ou peut-être qu'il se contentera de la traiter comme ce qu'elle est: une cobaye dont l'existence n'a plus beaucoup de sens...


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Message(#) Sujet: Re: [An 11] L'esprit de famille a rendu l'Homme carnivore [Tengoku] [An 11] L'esprit de famille a rendu l'Homme carnivore [Tengoku] EmptyLun 1 Mai 2017 - 12:05

« La Science doit servir à l’intérêt général ».

J’avais lu cette phrase dans un livre au sein du temple du Benzaiten, lorsque je débutais dans cet étrange, vaste et mystérieux monde qu’était la Science. Depuis, ce fut mon mantra dans tous les projets que je débutais, les bons projets comme les mauvais projets. Cependant, avec mon dernier « projet » en groupe, elle perdait de sa force.

« La Science doit servir l’intérêt général ».

Lorsque j’avais rencontré ce quatuor d’hommes et femmes tournés vers l’amélioration de la condition humaine, et que nous nous étions jetés dans ces recherches, je savais qu’il faudrait se mouiller la chemise. Par exemple, proposer nos médicaments prototypes à des combattants dans des combats illégaux mais en indiquant clairement les effets secondaires comme les risques. C’était un contrat tacite, qui frôlait l’illégalité également, mais qui restait « intègre » à mon sens car les deux parties savaient les risques. Plus important, nous servions « l’intérêt général ».

« La Science doit servir l’intérêt général ».


Nous servions toujours l’intérêt général, en injectant nos médicaments prototypes constamment améliorés à d’autres. Par contre, pouvait-on prétendre d’intégrité vis-à-vis de l’administration des médicaments à deux parfaits orphelins qui ne comprenaient rien, qui subissaient contre leur gré ?

« Non, ce ne sont pas des acteurs de la Science. Ce sont des Victimes » me susurrait cette conscience qui était silencieuse d’ordinaire, qui se taisait face à la puissance de mon mantra. Oui, mon mantra n’avait plus de force face à l’horreur de la situation : un laboratoire perdu au sein de Hai no Kuni, quelques salles dont une où les enfants finissaient tous les soirs, en fièvre ou en sang en raison des médicaments et des entraînements, une équipe toujours plus morne, plus honteuse et plus nerveuse…

« Nous faisons fausse route ».

Après deux ans, j’acceptais enfin de voir la réalité en face. Notre étude innocente qui avait débuté avec une simple observation de l’éveil du chakra au travers des entraînements avait dérivé vers une chose plus perverse et plus sadique incluent seringue, produit dangereux et traitement inhumain. Je ne m’étais pas engagé dans la Science pour faire des victimes innocentes.

Ma gorge s’assèche, au fur et à mesure de l’avancée. J’approchais « d’elle ». D’ordinaire, j’optais pour un visage dur et sérieux – il ne fallait pas se lier trop émotionnellement avec les sujets de la science – mais l’exercice était toujours plus compliquée avec elle, celle qui disait « père » à chaque fois qu’elle nous voyait. Je ne l’étais pas évidemment. Cependant, je ne savais pas si je devais le lui dire ou la laisser se bercer d’une illusion qui la maintenait debout, apparemment.

« Tu fais encore fausse route. Tu lui mens » me susurrais encore la conscience. Je mets le front sur la porte, dernier obstacle entre moi et celle qui déchaînait mille orages dans ma conscience, appréciant un court instant son contact froid. Après dix bonnes minutes de questionnement, et de combat avec la dite conscience, je me redresse, inspire profondément et entre dans la pièce.

***

« Père ». Encore.
« Père ». Toujours.

Ma main se colle sur la large poche de ma blouse, là où se trouvent les seringues.

« Une seule seringue, puis je pars. Je ne suis pas de corvée soin aujourd’hui » me dis-je.
« Elle te fait confiance, et tu en abuses » me répondit la conscience.
« Une seule seringue, puis je pars. J’irais voir Ruby, dans le bordel du coin ».
« Elle va souffrir, pendant que tu t’amuseras ».
« Une seule seringue, puis je pars. Une journée comme une autre ».
« Bientôt, tu vas te présenter à Benzaiten. Pourrais-tu justifier de ta réussite sur le corps d’innocents ? ».


Ma gorge s’assèche, conscient de plus en plus que je ne pourrais pas le faire.

- Saori … Qu’est-ce qu’un père ? lui demandais-je, appréhendant par avance la réponse de la petite noiraude. Et combien de père peut-on avoir, dis moi ?
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Message(#) Sujet: Re: [An 11] L'esprit de famille a rendu l'Homme carnivore [Tengoku] [An 11] L'esprit de famille a rendu l'Homme carnivore [Tengoku] EmptyLun 1 Mai 2017 - 15:22




Elle surprend la mouvement de la main de son père. Cette dernière est à présent posée sur la poche de sa blouse où sont stockées les différentes seringues dont il se sert pour ses expériences. La cobaye sent une boule se former dans sa gorge: cette journée ne sera vraisemblablement pas différente de toutes celles qui l'ont précédée. Saori détourne son regard juvénile, résignée. Elle n'a pas les moyens de s'opposer à ce traitement et elle en est parfaitement consciente. Ce qui ne signifie pas pour autant que le stoïcisme rendra la chose plus supportable. Mais que peut-elle faire sinon accepter ce qui semble être sa destinée? S'opposer aux souhaits de ses parents serait pire encore...

La noiraude est déjà en train de relever sa manche pour offrir sa peau nue à la morsure de la seringue - faites qu'il y en ait qu'une seule! - quand elle remarque ce qui pourrait bien être de l'hésitation dans l'attitude de Tengoku. Est-ce son imagination? Malgré les rapports étranges qui les unissent elle a appris à le connaître. C'est sûrement ce qui arrive quand deux personnes se côtoient au jour le jour malgré des circonstances qui, il est vrai, ne favorisent guère des rapports sains. Est-ce le prélude à un changement ou seulement un énième espoir déjà mort dans l’œuf?

Vient alors une question à laquelle l'enfant de Kaze ne s'attendait pas. Qu'est-ce qu'un père? Elle a assez ressassé la question lors de ses longues nuits d'emprisonnement pour avoir une idée précise sur le sujet. Mais elle n'est pas certaine que la réponse plaira à son père. Or ne fait-elle pas tout pour le contenter, lui et les autres? Mais si son interlocuteur devine qu'elle lui ment ne serait-ce pire encore? Coincée entre le pire et le moins pire, Saori se résigne à formuler une réponse qu'elle espère suffisamment évasive pour ménager les susceptibilité.
"Vous êtes mon père!" réplique-t'elle sur un ton catégorique. "Et je suis votre fille! Le reste n'a, je crois, pas vraiment d'importance..."
Ho bien sûr elle aurait préféré vivre dans une vraie demeure avec ce que les livres s'accordent à décrire comme une véritable famille. Même si elle n'a pas le moindre souvenir de ses vrais parents et si son existence se résume aux murs de ce laboratoire souterrain, elle a appris à connaître les fondamentaux du monde extérieur à travers les images ou les récits. L'enfant de Kaze sait ainsi que des parents dignes de ce nom devraient se préoccuper du besoin de la chair de leur chair. Ce qu'elle n'est pas pour Tengoku... Dès lors comment le juger? En a-t'elle seulement le droit?
"Et puis je sais bien que l'on ne peut avoir qu'un seul père. Vous m'enseignez la biologie, vous vous rappelez? Mais vous êtes quatre à m'avoir offert une nouvelle... vie et je serais sûrement ingrate de préférer l'un à l'autre!" se risque-t'elle à relever avec un léger sourire au coin des lèvres. "Même si j'ai tout de même une petite préférence!"
Le regard qu'elle lui décoche ne laisse d'ailleurs que peu d’ambiguïté à ce sujet. Oui, Tengoku est son favori. Il n'est peut-être pas en accord avec la description des pères qui jalonnent les histoires mais il n'en reste pas moins que c'est le moins pire des trois. Et puis les années écoulées lui ont appris à ne pas vouloir davantage et à se contenter de ce qu'elle possède déjà. Car un peu, c'est toujours mieux que rien. Malgré sa situation Saori n'oublie pas que plusieurs centaines d'orphelins attendent toujours d'attirer l'attention d'une famille qui saura prendre soin d'eux. On a toujours un peu de chance dans son malheur...

La noiraude continue de s'avancer vers son père avant de lui présenter la chair de son bras. D'autres stigmates témoignent des traitements passés. Elle est a survécu à tout ceci jusqu'à présent. Pourquoi en serait-il autrement cette fois-ci encore? Il suffit de tenir encore quelques jours, semaines ou années. Le temps nécessaire pour que ses parents comprennent que ce qu'ils font n'est pas... bien. Personne ne peut agir ainsi indéfiniment n'est-ce pas?
"Père?" se risque-t'elle à nouveau en attendant la sentence de l'aiguille. "Qu'ai-je fait de mal?"
Elle détourne le regard comme si ne pas voir la seringue pourrait avoir une quelconque incidence sur la douleur. Cette question la taraude depuis longtemps maintenant. Et puisqu'elle n'a jamais eu l'occasion d'avoir un dialogue de ce genre avec Tengoku il est peut-être temps d'en profiter pour obtenir des réponses susceptibles de l'aider à se corriger. Tout ce qu'elle demande, finalement, c'est de satisfaire les exigences de cet étrange quatuor.
"Je pourrais peut-être faire des efforts?"
Une façon de dire qu'elle souhaite obtenir grâce à leurs yeux. Elle doit mal agir d'une façon ou d'une autre, c'est certain. Car qui infligerait pareilles punitions autrement? Il faut qu'elle comprenne ce qui leur déplaît. Sinon tout ceci ne s'arrêta jamais...

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Message(#) Sujet: Re: [An 11] L'esprit de famille a rendu l'Homme carnivore [Tengoku] [An 11] L'esprit de famille a rendu l'Homme carnivore [Tengoku] EmptyMar 2 Mai 2017 - 22:41

« Vous êtes mon père ».

Et je suis Benzaiten, aussi, tant qu’on y était ! Voilà une phrase que je voudrais bien hurler à la face juvénile de cette enfant. Cependant, je me retenais. Elle n’était pas en faute dans cette affaire-ci : c’était celle des adultes, ces quatre personnes qu’elle considérait comme des pères et des mères.

« Vous êtes quatre à m’avoir offert une nouvelle … vie ».


Et quelle vie ! Il ne manquait plus qu’une table métallique avec des lanières où elle serait accrochée, puis disséquée vivante ! Décidément, plus les minutes passaient et plus je me rendais compte de l’horreur de la situation. Je ne comprenais toujours pas une chose pourtant : pourquoi « maintenant » et pas « avant » ? Ma faiblesse pour la Science et pour les belles femmes charismatiques comme « Langue Dorée » qui avait bien mérité son surnom au sens figuratif du terme, évidemment.

« Père ».

Ce mot a été la goutte d’eau en trop, celle qui fait déborder le vase voyez-vous ? Moi, Suchiru Tengoku qui ne cessait de prêcher l’hédonisme et le stoïcisme, était en proie à une colère profonde, prêt à éclater comme une bouteille gazeuse trop secouée. Et malheureusement, encore, c’était cette pauvre chose innocente qui allait en payer les frais.

- Ecoutes-moi bien attentivement Saori, introduis-je d’une voix très froide et professionnelle, ce ton que les médecins aiment employer quand ils doivent annoncer une très mauvaise nouvelle, comme la mort d’un proche ou la présence d’une maladie incurable – comme un cancer. Ceci va être notre dernière conversation.

Je pose mes mains sur ses petits bras, et presse suffisamment pour qu’elle ne gigote pas mais pas trop pour qu’elle n’hurle pas de douleurs. Au pire, elle allait geindre. Au mieux, elle allait juste se taire docilement, comme à son habitude.

- Je ne suis pas ton père.


Cette phrase n’avait jamais été dite à haute voix mais, pourtant, je n’ai pas cessé de le dire implicitement au travers de ces fameux cours de biologie précisément. On ne peut avoir qu’un seul père et une seule mère, et nous naissions de leur amour, lorsque les deux corps avaient atteint une certaine « maturité ». En somme, voici la traduction suivante : Saori et moi n’avons que dix ans d’écart et il m’est impossible de concevoir un gamin à dix ans, car à cet âge-ci – et je le jure sur Benzaiten – j’utilisais ce qui se trouve entre mes deux jambes que pour aller aux toilettes !

- Je ne serais pas ton père.


J’aurais pu prétendre être un père adoptif … Mais je ne le peux pas. Je n’ai pas pris ces enfants sous mes ailes pour en faire des substituts à un quelconque besoin d’enfants. Je n’ai que vingt-trois ans, et je suis encore très loin de penser famille … Décidément, la fibre paternelle, ça ne me connait pas. Et si je la connaissais, nous ne serions pas là aujourd’hui.

- Et je ne veux pas être ton père.


C’est un mal nécessaire pour un bien, me convainquis-je. Je ne peux pas la laisser dans cette folle chimère de croire que nous formions une « famille ». Ce n’était pas sain. Et il était plus que temps d’introduire un semblant de raison dans ce complexe de laboratoire sorti tout droit d’un livre criminel ou d’un livre d’horreur.

- Demain, toi et l’autre allaient être confiés à des personnes, et vous allez partir loin d’ici, loin de moi. Dès demain, je t’interdis de parler de nous, de cet endroit, de ce que tu as vu ou entendu, à quiconque. Dès demain, tu vas oublier tout cela, tu m’entends Saori ?


Pendant tout cet échange, je n’avais pas quitté le regard de la noiraude. Nous nous étions observé, et je n’avais pas cillé une seule fois. Dès qu’elle osait montrer une faiblesse – et menaçait – de baisser le regard, je pressais un peu plus mes mains et la secouais rapidement mais d’un coup sec et soudain.

- Dès demain, je ne suis plus « rien » pour toi Saori et tu ne seras plus « rien » pour moi. Dès demain, si nos routes se croisent Saori, je poserais mes mains exactement sur ce nerf et sur celui-là et tu sais ce qu’il advient ? Tu meurs, Saori.

J’avais lâché une de ses mains libres pour faire pression sur les dits nerfs. Evidemment, je ne bloquais rien – car elle devait partir, demain, et elle devait avoir ses deux pieds et ses deux bras. Par contre, inconsciemment, j’espérais qu’elle apprenne cette dernière leçon, une leçon de défense qui pourrait lui être utile si jamais elle a encore des problèmes. Je tenterai de la surveiller, de loin, et de la confier à une bonne famille mais les dangers guettaient toujours ces enfants. Sans défenses, perturbés, sans enfance – étant volé – ils sont constamment la proie d’un mauvais destin.

Je refoule un semblant de culpabilité et de raison et m’apprête au dernier acte. Je la plaque à même le mur – pas assez fort pour l’assommer, mais suffisamment pour qu’elle ressente un léger choc -, une main sur son petit cou – mais sans l’entraver de parler. Tout était une question de maîtrise de sa force et d’une connaissance pointue du corps humain.

- Bien Saori, répètes maintenant ce que je vais dire. Tu n’es pas mon père. Je ne te connais pas. Et je ne me souviens de rien. Et je te déteste.

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Message(#) Sujet: Re: [An 11] L'esprit de famille a rendu l'Homme carnivore [Tengoku] [An 11] L'esprit de famille a rendu l'Homme carnivore [Tengoku] EmptyMer 3 Mai 2017 - 0:48




Elle n'esquisse pas le moindre geste pour se dégager de l'étreinte de son père. Tout comme elle ne bouge pas lorsque les paroles de ce dernier, semblables à autant de lames traversant sa chair, effleurent ses oreilles. Son regard reste rivé dans le sien à la recherche d'une quelconque trace de mensonge. Mais plus les secondes s'écoulent et plus le mince espoir qu'il lui reste encore s'évapore, déchiré par la douleur qui commence à lui vriller le cœur. Une douleur encore plus intense que toutes celles provoquées par d'interminables séries d'expériences.

Le poing de la noiraude se serre tandis que la boule dans sa gorge grandit, l'empêchant de déglutir. L'idée d'user de l'astuce que vient de lui délivrer Tengoku pour la retourner contre lui traverse pendant quelques instants l'esprit de l'enfant. Mais même si elle le souhaitait réellement il lui faudrait d'abord se libérer de l'emprise de son aîné. Chose qu'elle doute pouvoir accomplir. Et puis les larmes qui commencent à brouiller son champ de vision l'empêcheraient sûrement d'atteindre sa cible. La médecine, qu'elle soit utilisée comme une arme ou un bouclier, requiert toujours de la précision. Or...

Ses pensées sont comme figées dans un boucle temporelle et la tristesse ne peut dès lors aller qu'en s'accentuant. Abandonnée. Encore. L'impression persistante d'être un simple objet dont on peut user à sa guise puis se débarrasser lorsqu'il n'a plus d'intérêt. En cet instant l'enfant de Kaze voudrait bien être comme son père. Ce doit être si agréable de ne pas être tributaire de ses émotions, de considérer les gens comme... comme quoi exactement? Elle a eu l'occasion de voir des humains apporter plus d'affection à leurs chiens... Comment est-elle sensée oublier? Comment tirer un trait sur autant de temps? Ho, elle le souhaiterait! Ardemment! Tout comme elle souhaiterait que cet homme n'ait jamais fait partie de sa vie. Et pourtant...

Dès demain elle ne sera plus rien pour lui. Est-ce une manière de lui signifier qu'elle a un jour représenté quelque chose à ses yeux? Saori se raccroche à cette mince possibilité tandis que son regard flanche et qu'elle est rappelée à l'ordre par une pression sur son poignet. Alors elle déglutit et continue de plonger son regard dans celui de Tengoku. Puis ses dents se serrent comme si ces dernières cherchaient à se trancher mutuellement. Un liquide chaud au goût ferrugineux coule dans sa gorge et accentue encore la pression invisible sur sa gorge. Et lorsque sa mâchoire se relâche c'est uniquement pour lui permettre de dire quelques mots chargés d'un ton évoquant le défi:
"Vous êtes mon père! Je vous connais et je me souviendrai toujours de vous!" lâche-t'elle d'une voix tremblante. "Mais oui, je vous déteste!"
Est-ce un caprice? Un... besoin? De quel droit ose-t'il lui dire ce qu'il est ou ce qu'il n'est pas à ses yeux? Finalement, l'important, n'est-ce pas ce qu'elle ressent elle? Elle a donné à ce quatuor tout ce qu'elle était en mesure de leur donner. Son sang, sa chair ou, plus simplement, sa vie. Mais le droit de choisir à qui elle offrira ou n'offrira pas son affection, ça, elle se le réserve. Peu importe ce qu'il pense ou lui ordonne. Dans le cas contraire elle ne vaudrait pas mieux qu'un objet soumis au désir de son propriétaire. Et que ce soit par fierté ou nécessité, elle refuse d'endosser ce rôle.

Deux des doigts de sa main libre se serrent et fusent maladroitement en direction des points indiqués quelques instants plus tôt par le Suchiru. Elle sait qu'ils n'atteindront pas leurs destinations. Ce qui se confirme lorsqu'une parade les dévie de leur cible. Mais elle n'en a cure: elle n'a pas frappé pour tuer. En réalité elle ne se rend compte qu'à moitié de ce qu'elle vient de faire. Et alors qu'elle devrait ressentir de la peur à l'idée d'avoir franchi une ligne invisible elle se contente de se laisser guider par les émotions. Quel autre choix une gamine de quatorze ans a-t'elle dans ce genre de situation?
"Vous m'abandonnez? Vous?" reprend-t'elle tandis que sa main captive tente d'imiter à son tour sa voisine. "J'ai fait tout ce que vous m'avez demandé! Toujours! Et maintenant vous me dites que je vais être confiée à d'autres? Que vous ne voulez... plus de moi?"
L'a-t'il seulement déjà voulue? L'engrenage de ses pensées lui délivre une réponse qui semble désormais sous le sens: elle n'a jamais rien été d'autre qu'un cobaye entre ses mains. Et la désinvolture avec laquelle il lui a balancé ces phrases ne fait que confirmer ce qu'elle savait déjà depuis longtemps dans le fond: aussi vrai qu'il est son père, elle ne sera jamais sa fille. Cette vérité, aussi violente qu'un coup de genou porté en plein visage, l'éclabousse et lui fait redoubler d'effort pour se dégager de son emprise. Mais ses forces diminuent rapidement et laissent place à des sanglots qu'elle ne cherche même plus à maîtriser. Son regard s'affaisse en direction du sol et un soupire désabusé quitte ses lèvres tandis qu'elle laisse lentement la réalité la submerger.
"Si je vous retrouve - et je vous retrouverai père, soyez-en certain! - je vous ferai payer pour tout ceci! Je ne sais pas encore comment, ni quand. Ni même si j'y arriverai! Mais j'essaierai en tout cas! Ho ça oui! J'essaierai!"
La colère semble un refuge acceptable contre la tempête de douleur qui l'assaille. Elle en devient presque réconfortante. Mais Saori sait également qu'il ne s'agit de rien de plus qu'une succession de signaux chimiques qui parcourent son cerveau. Un instinct de préservation activé par la violence des mots du jeune homme qu'elle ne peut s'empêcher de considérer comme un père malgré tout. Prisonnière de ses émotions, soumise à la force de l'intéressé, la noiraude laisse simplement les muscles de ses jambes se détendre pour glisser au sol.
"Et je suppose que le reste de la famille est d'accord avec cette décision?" s'enquit-elle sur un ton résigné. "Oui, bien sûr qu'elle l'est... Si vous êtes capable d'agir ainsi ce n'est pas eux qui s'élèveront contre ce choix..."
L'enfant de Kaze ne se rend même pas compte qu'elle exprime ses pensées à haute voix. Dévastée par la nouvelle, ne percevant plus la moindre lueur d'optimisme dans un futur bien incertain, l'adolescente se contente simplement d'être. Ce n'est déjà pas si mal au vue des circonstances. Mais c'est tout de même insuffisant pour prétendre vivre. Du moins pas au sens le plus noble du verbe...

Les sceaux placés sur les paumes de Saori s'animent et commencent à libérer son propre chakra. Dans le vide. Combien de fois a-t'elle usé de cette technique pour revigorer l'Autre? Assez pour savoir qu'à sa puissance maximale il ne faudra pas plus de quelques secondes pour qu'elle se vide entièrement de son énergie. Et lorsqu'elle sera au seuil de ce qui délimite la vie de la mort il lui faudra tenir, lutter contre la menace de l'inconscience, pour enfin être libérée de tout ceci. Peu importe ce qui se trouve de l'autre côté. Ce ne sera jamais pire qu'ici...

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Message(#) Sujet: Re: [An 11] L'esprit de famille a rendu l'Homme carnivore [Tengoku] [An 11] L'esprit de famille a rendu l'Homme carnivore [Tengoku] EmptyDim 7 Mai 2017 - 21:32

- Oh, tu continues à m’appeler Père ? Tu continues à croire que je suis de ta famille ? demandais-je encore et toujours avec cette voix calme et froide.

Sachez que je me déteste à cet instant-ci mais ce que je m’apprête à faire est un mal pour un grand bien, ou devrais-je dire pour « son » grand bien. Si Benzaiten pouvait damner une âme, je pense que j’allais amplement le mériter. Il y avait d’autres moyens – plus douces, plus scrupuleuses – pour changer une situation, mais malheureusement ces méthodes étaient trop longues. Il me fallait quelque chose de bien plus brutal.

« Plus la séparation est brutale et radicale, et plus elle sera une réussite » disait-on. Dans l’idéal, la séparation la plus radicale serait feindre la mort. Malheureusement, je n’étais pas pourvu de ces mystérieuses mais incroyables capacités en genjutsu. « Avec ma méthode, je risque surtout d’en faire une bombe à retardement, qui va m’exploser à la figure un jour ».

- Tu n’as jamais été quelqu’un à mes yeux. Juste une petite souris grise ridicule à observer. Maintenant, tu n’es plus utile.

Je m’avance vers elle, prêt à la gifler. Pourtant, je n’ose pas lever la dite main. Je n’ose rien faire. Elle ne mérite pas tant de cruauté, cette petite souris grise. Je devrais pourtant, pour qu’elle comprenne une bonne fois pour toute que les hommes comme moi qu’elle pourrait potentiellement rencontrer sont mauvais, qu’il faut s’en tenir loin … Qu’il faut m’éviter tout simplement. Je ne désire plus la voir – et avoir droit à un rappel constant d’une cuisante honte – et il serait bon qu’elle ne me revoie plus – et qu’elle construise un semblant de vie.

- Viens me retrouver le jour où tu arrêteras de m’appeler Père. Le jour où tu seras réellement prête à me demander quelque chose comme un être humain. Le jour où tu ne seras plus une souris grise.

Et je la gifle. Violemment. Elle tombe au sol mais j’avais déjà tourné le dos pour quitter la pièce.

« Pourquoi lui dire de me retrouver ? »
pensais-je tout au long du chemin, me traitant d’idiot en parallèle à chaque fois que je me répétais la dite phrase, ou devrions-nous dire les dits phrases.

***

- Où sont-ils ?
demandais-je au duo qui m’accompagnait. Les deux étaient mal à l’aise, et je le sentais. Malheureusement pour eux, je n’avais pas la patience de prendre les pincettes et de discuter autour d’un thé d’une très grande problématique. Où est passée notre langue de Vipère et les gosses ?

Suite à notre conversation où j’avais indiqué mon désir – et ma volonté – de mettre fin à ce projet, quitte à les combattre un à un au besoin, nous avons décidé d’un commun accord de confier ces enfants à des familles respectables et aimantes dans la soirée même – les hameaux de bons petits paysans ne manquaient pas dans les parages, ou alors une bourse bien pleine pouvait convaincre certaines honnêtes personnes à accomplir nos ordres à la lettre. Pour cela, nous nous étions dirigés dans les chambres respectives de ces enfants mais aucun n’était là. Ni le dernier membre du quatuor que nous formions.

- TENGO ! Je ne retrouve plus mes recherches ! s’était insurgé tour à tour le duo qui était resté. Le duo qui avait été berné, comme moi, par ce dernier membre fuyard.
- La Garce ! Elle est partie avec les recherches, et les enfants ! compris-je bien vite. PUTAIN DE MERDE ! ELLE S’EST CASSEE LA PUTE ! éclatais-je en tapant violemment un des murs métalliques d’une des chambres. Entre ma force, le chakra et ma colère, le dit mur métallique se tordit comme du papier. Le duo m’observait, en silence, stupéfait. Si je n’avais pas été énervé, j’aurais également partagé la stupeur : j’avais enfin pu maîtriser le Kinton sur une plus grande échelle que quelques cuillères ou quelques petites lames. Non, au lieu de cela, je continuais à taper encore et encore jusqu’à former un trou dans le dit mur métallique fait d’acier et aussi épais qu’un tronc d’arbre centenaire.

La suite n’était pas bien compliquée à deviner. Cette petite langue de Vipère – ou lange Dorée pour les intimes – avait réussi à soudoyer un bon nombre de personnes et à trouver un navire pirate rapidement qui quittait le port pour une destination inconnue et aléatoire.

***
Durant l’année qui a suivi la disparation de ces enfants, j’avais enchainé les combats et les confrontations pour retrouver une piste. A chaque fois, soit je tombais sur un cul-de-sac, soit sur un nid d’ennemis préparés par la demoiselle que je pistais soit tout simplement sur des pièges élaborés par cette dernière. Si je m’étais amélioré dans le corps-à-corps ou les arts médicaux, elle avait amélioré ses capacités en tant que senseurs et maîtresse des illusions.

Ironie du sort, c’était à elle que je devais un grand remerciement pour la maîtrise optimale de mon Kinton. A force de combattre, j’avais fini par comprendre les forces et les faiblesses combinées de mon chakra et de cet art métallique. Si au départ je n’avais que la capacité de créer du métal – ou de comparer les éléments minéraux de mon environnement -, je m’étais assez vite amélioré pour parasiter l’arme de mes ennemis. Si initialement une de mes lames conçues avec mon chakra devait toucher la lame de l’autre pour la parasiter précisément, au bout d’un an, j’avais éradiqué cette dernière contrainte, m’offrant un contrôle total du métal en général, qu’importe sa forme ou ses sources.

Malgré cette force et cette maîtrise, je ne retrouvais ni les enfants, ni la Vipère, ni nos recherches.

« Je suis damné »
avais-je fini par conclure.

Est-ce que ces enfants se portaient biens ? Que devenaient-ils ? Avaient-ils froids ? Avaient-ils faims ? Etaient-ils vivants ?
Tant de questions qui hantaient mes nuits les rendant soit trop courtes, soit cauchemardesques.

« Je suis damné » est la seule conclusion à ce chapitre de ma vie.
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