Certaines ruelles offrent un peu d’ombre, un peu de répit face au tout puissant soleil. Ah celui-là est en super forme en cette après-midi et brûle bien plus qu’une technique basique de katon. Sous son superbe costume blanc les gouttes de sueur font leur apparition. Shishio se promène dans le quartier commerçant avec une allure plutôt lente. Personne dans le coin à l’idée de le comparer à un shinobi parce qu’actuellement il est assis sur une caisse puis se ventile avec son couvre-chef. Sa respiration est légèrement difficile mais il en a vu d’autres.

<< Vous désirez monsieur ? >>

Voilà un bon monsieur qui fait irruption au moment où notre protagoniste se détendait paisiblement. Un homme d’une quarantaine d’année avec une belle moustache et un simple marcel le dévisage. D’ailleurs son pauvre vêtement semble appeler à l’aide à cause de ce gros ventre qui est à deux doigts de déchirer le déshirer.

<< Ah, il semblerait que ma position dérange votre commerce. Mes excuses mon bon monsieur. >>

C’est déjà l’heure de repartir mais ça a été suffisant. Suffisant pour observer le commerce qui est en face. Une boutique de vente d’arme et accessoire ninja, une boutique qui lui rappel la sienne qui fut ravagé. Puis cette boutique a miraculeusement obtenu des équipements de qualités suite au drame. Certainement pas une simple coïncidence et c’est pourquoi un jour il se rendra justice. Mais pour l’instant…

<< Pardon … >>
<< Attention à toi … Petit … Rapide le gosse. >>

Un enfant vient de bousculer Shishio et lui a fait les poches par la même occasion. Notre Ninja s’en rend vite compte et constate l’allègement ou la sensation étrange que dégage sa poche. Sans doute facile pour un spécialiste dans la sensorialité. Il n’a pas encore perdu de vue le gamin qui passe dans la foule de gens et se met à le suivre.

<< Arrêtez-le ! Il m’a volé mon argent ! >>

C’est l’heure de la course poursuite la plus passionnante de l’histoire. Shishio qui ne se sent pas tellement en forme cette après-midi se met à courir. Un moment assez marrant, on voit rapidement la différence de vitesse entre l’adulte et le môme. La seule chance que possède le plus jeune est justement d’être petit car il se faufile de partout. Chacun joue avec ses cartes mais les jeux sont faits !

<< Je te tiens… Kof Kof >>

Sa main effleure l’épaule du voleur cependant, la maladie semble jouer le joker du petit. Elle stoppe immédiatement le ninja qui commence à tousser de plus en plus fort et a du mal à reprendre son souffle.

[…]

Après s’être calmé pendant de très longues secondes et avoir pris de grande respiration notre homme retrouve son état normal.

<< Après tout ce ne sont que quelques Ryô. Pas très difficile de gagner énormément d’argent… >>

Allongée sur le toit de sa petite maison, Alicia profitait de la chaleur ambiante qui était accompagnée par moments de quelques brises de vent rafraîchissantes jusqu'à ce que son ventre se mît à gronder. Elle ne savait pas qu'elle heure, il était, mais elle avait faim, et son garde mangé étant vide, il lui fallait se déplacer dans le centre-ville pour espérer se remplir le ventre. Exécutant une petite roulade, elle se retrouva très vite sur le sol, les bras écartés à horizontale, comme si elle venait de réussir une figure de gymnastique complexe pour un concours, puis elle se mit en route vers le centre-ville.

Une fois sur place, elle constata que les lieux regorgeaient de monde, impossible de se déplacer sans se frotter à une autre personne où même se faire bousculer, Alicia poussa un juron inaudible, car elle détestait à avoir à se balader dans le centre aux moments de fortes affluences, l'idée de se frotter à d'autres personnes couvertes de sueur la répugnait. Le ventre de la kunoichi se faisait de plus en plus entendre, il fallait à tout prix qu'elle mange quelque chose, chaque instant passer le ventre vide avait pour résultat de la rendre de plus en plus aigris.


Soudain, Alicia se fit percuter par un gamin qui courrait à toute allure, puis une seconde fois par un homme habillé en blanc. S'en était trop pour elle, immédiatement, elle se lança à leur poursuite pour leur apprendre à faire attention aux personnes autour, en fait, faire attention à sa personne, les autres lui importaient peu en fait. Elle décida de grimper sur le plus haut bâtiment de la zone, histoire d'avoir une vue d'ensemble et ainsi, repérer les deux personnes qui allais passer un sale quart-d'heure. Il ne lui fallut pas longtemps pour repérer l'homme en blanc, s'il était un peu trop voyant, plus loin elle repéra le gamin qui l'avait bousculé.

-En premier, le môme, en second l'autre abruti, on ne bouscule pas Ilinichina Alicia !

Alicia se déplaça en sautant de bâtiment en bâtiments, les toits étant assez rapproché, il était plus facile de s'y déplacer par les airs, que par le sol. En un instant, elle devança le gamin qu'elle attrapa en pleine course par la gorge. Le gamin comprit assez rapidement qu'il n'avait pas affaire à n'importer qui, mais pour lui faire comprendre qu'il devait arrêter de se débattre, elle resserra son emprise sur sa gorge tout en le soulevant du sol et ainsi se retrouver au même niveau qu'elle.

-Tu sais, si tu t'excuses convenablement de m'avoir bousculé, je ferrais en sorte de te relâcher avant que tu ne commences à baver. Alors répète après moi, excusez-moi madame de vous avoir bousculé. Aller, je t'écoute, c'est simple.

Malheureusement pour elle, Alicia reçue un coup de pied dans le ventre de la part de son prisonnier, elle ne s'y attendait pas, le coup était impuissant, mais il lui fit lâcher prise. L'enfant retomba sur le sol, se releva à toute vitesse puis déguerpi en courant, laissant derrière lui une petite bourse en cuir qui émit un bruit métallique en tombant sur le sol. Alicia ramassa la petite bourse, en inspecta le contenu, puis l'accrocha à sa taille, il n'y avait pas beaucoup d'argent, mais elle pourrait se payer un repas ou deux avec son contenu. Mais elle n'avait pas oublié l'homme qui l'avait bousculé, elle repartit en direction de l'endroit où elle l'avait vue plus tôt et le retrouva assez rapidement.

-Toi, le mec habillé comme un touriste, tu m'as bousculé tout à l'heure sans t'excuser, j’exige que tu te mette à genoux et que tu implore ma clémence, sinon, tu finiras comme le môme que j'ai cueilli et étrangler jusqu'à ce qu'il s’excuse.

Elle mentait sur certains faits, mais pas sur celui où elle projetait de punir l'homme face à elle.

Pourquoi un jeune se met à voler dans ce superbe village ? Une question qui ne fait que tourner dans la tête de ce sunajin. Personne ne devrait avoir recours à une telle chose ici peu importe la raison. Comment ce village peut rayonner dans le monde entier s’il est pourri de l’intérieur. Finalement ce petit voleur rend fou notre protagoniste qui n’arrête pas de réfléchir à des solutions. Mais trêve de réflexion, une jeune demoiselle vient à lui avec un discours peu plaisant. Enfin jeune, elle a environ l’âge de Shishio.

<< Il est possible que je vous aie bousculé, si c’est le cas. De toute façon loin de moi l’idée de mettre votre parole en doute. C’est pourquoi je vous présente mes excuses… Cela-dit, il est hors de question que j’implore quoi que ce soit ou que je me mette à genoux. >>

Les mots qui sortent fluidement de sa bouche sont au départ assez mielleux pour devenir secs. Son chapeau est enfoncé sur sa tête, son corps est droit et il lui fait face. Hors de question de ternir la réputation de suna avec un comportement lâche. Certes cette femme bien que vulgaire a certains atouts qui peuvent mettre à bas beaucoup d’hommes. Il en faut bien plus pour venir à bout de son interlocuteur qui a des valeurs plus puissantes que ses désirs primaires. Son langage passe du vouvoyant au tutoiement histoire d’être un peu plus intimidant.

<< Tu as donc étranglé un enfant parce qu’il t’a simplement bousculé ? Comment devrais-je considérer cette réplique. Ah, premièrement il est probable que cela sonne comme une menace mais à la rigueur je m’en contrefiche. Le plus important est le contenu, tu penses pouvoir étrangler des sunajin sans en subir les conséquences ? Tu penses pouvoir proliférer des menaces comme bon te semble ? >>

Le dialogue, ou peut-être le monologue, en tout cas ce Shishio a l’art de la discussion et peut rapidement en faire des tonnes. Faut savoir que la parole est une arme bien plus tranchante que des kunais. Notre homme dévisage encore cette femme jusqu’à voir la bourse attacher à la taille. Quel est la probabilité que c’est celle qu’il s’est fait dérobé plus tôt? Le tout est de mettre en œuvre tout ce qui s’est passé. Un petit qui l’a bousculé tout comme lui, il est fort probable que c’est le voleur. Disons que ce n’est pas une certitude mais c’est fort probable. Reste plus qu’à voir la réaction de la demoiselle pour savoir si elle a aussi subtilisé cette bourse. D'un calme impérial il termine avec cette dernière réplique.

<< Alors dis-moi, en plus de ce comportement indigne d’une sunajin, tu ne te serais pas laissé tenter par un acte aussi déplorable que le vol ? >>

Alicia n'écouta qu'à moitié, ce que l'homme face à elle disait, elle était comme hypnotisée par le chapeau qu'il portait, pour elle, un chapeau devait apporter une certaine classe à la personne qui le portait, sa casquette apportait cette classe, le chapeau du mec face à elle apportait le contraire. De plus, cet homme ne semblait pas vouloir s'excuser, il faisait de la rébellion, et son discours pro-suna commençait à faire émerger une envie de vomir à la jeune femme qui n'approuvait pas ce patriotisme fanatique que beaucoup de personnes dans le village semblait idolâtrer.

-Oh oh oh... Si je te dis qui oui, que je valide le fait d'avoir étranglé un petit gamin qui m'a poussé, tu vas faire quoi ? M'imposer la vue de ton chapeau hideux une dizaine de minutes de plus ? Dans ce cas, je préfère m'enfoncer un kunaï dans les yeux.

Les mots sortaient de la bouche d'Alicia de façon fluide avec un ton amusé voir sadique, mais ils pourraient devenir de plus en plus agressifs si l'homme qui l'avait bousculé ne s'excuser pas convenablement. S'il pensait s'en sortir avec une excuse aussi pourrie, il se trompait, il ne connaissait pas Alicia, elle était connue pour être une chieuse égocentrique, avide, associable et par-dessus tout, tellement rancunière que s'en était devenue une maladie. Elle ne connaissait pas cet homme et son expérience personnelle lui avait appris à se méfier des gens avec un style vestimentaire douteux. À première vue, il ne représentait pas une menace, il ressemblait plus à une victime, mais Alicia décida de rester tout de même sur ses gardes.

-Tu me bouscules, et tu m'accuses de vol, tu aimes jouer avec le feu toi, moi, je ne vol pas, quasiment pas, presque pas... Bref, je n'ai rien emprunté sans l'aval de son propriétaire aujourd'hui... Je crois. Et évite de changer de sujet, à moins que ce soit une de tes techniques, faire passer pour une méchante, la petite victime que tu as bousculée, t'est un salaud en fait, moi aussi, je peux jouer à ce jeu-là, je pourrais me mettre à crier comme une truie qu'on égorge et dire que tu as tenté d'abuser de moi, donc ne me fait pas passer pour une méchante.

Dans la tête d'Alicia, dans son monde fabuleux, tout lui était due, elle partait aussi très souvent dans des délires sans queue ni tête. Sur le papier, c'était une femme intelligente, mais dans la pratique, elle ne se servait pas vraiment de sa tête, elle fonctionnait à l'instinct, elle ne se doutait pas une seconde que l'homme l’accusait de vol par rapport à la petite bourse récupérée précédemment sur le gamin. Elle ne voulait pas rester trop longtemps en compagnie du mec qui l'avait bousculé, elle avait déjà très faim avant d'arriver dans le centre-ville, et ça n'allait pas s'arranger si elle continuer de parler, mais impossible de partir sans qu'il se soit mis à genoux pour expier son péché.

-Bon, je n'ai pas toute la journée devant moi, j'ai des choses à faire, mets-toi à genoux devant la magnifique Alicia Ilinichina, où c'est moi qui vais te bousculer à mon tour, et je te garantis que tu mettras du temps à te relever.

Alicia commença à s'étirer et à sautillée sur place, pour montrer qu'en cas de refus, elle se vengerait de façon assez intense sans se ménager. Elle fit craquer ses doigts puis fit un geste de la tête pour montrer qu'elle était prête à lui mettre une trempe s'il ne s’agenouillait pas sous peu.

Le visage de Shishio reste de marbre et pourtant on sent comme une pression jaillir de lui. Probablement qu’en son for intérieur il n’est pas aussi calme. Le torse bombé, le regard perçant qui n’est pas si intimidant que ça.

*Elle me prend de haut… Elle me prend pour qui ? La voilà pourtant incapable de nier complètement des faits qu’on peut lui reprocher… Arrête un peu ton délire ! Juste une jambe, ou peut être un œil… J’vais les lui arracher, j’vais juste la poignarder de façon assez profonde pour que nulle personne ne puisse la soigner. Ouais, on fait comme ça. On va la tuer tout en masquant le crime histoire de sortir sans souci. Ce genre de personne n’a pas sa place à Suna. *

Après avoir encaissé les répliques de cette demoiselle notre homme est le premier à agir. Il met ses sens en éveil et utilise la première technique de ce combat qui semble inévitable. Ce n’est pas vraiment un coup qui lance et pourtant ce qu’il fait est assez puissant. Il écarte ses bras comme pour provoquer son adversaire. C’est une anticipation qui s’apprête à réaliser.

Devin:

<< Libre à toi de tenter de me bousculer. >>

Une phrase, une simple phrase qui en dit long. Dans cette phrase il balance son souhait, le souhait de la voir réellement attaquer, de la voir commettre cette erreur pour qu’il puisse la corriger, pour qu’il puisse la saigner sans le moindre remords. Oh que non ce n’est pas un bon gars. Peut-être que son interlocutrice a déjà descellé cette facette de Shishio ou peut-être pas… En tout cas il ne fait qu’attendre.

*J’esquive et je récupère ma bourse en même temps. Ou alors j’esquive et je la poignarde. Non je ne dois pas me montrer violent au centre du village. Je l’exécuterais loin du regard de tous ou je la manipulerais de sorte qu’elle se soumette à suna. Oui, elle deviendra un pion utile à mon beau village.*