— Alors mon gars, tu t'décides? Pair ou impair? J'pas toute la journée! L'temps c'est d'là bitch money!
— Ouais, ouais, c'est bon...

Son interlocuteur grommela. Main sur le menton, ses doigts s'enfonçaient dans sa barbe hirsute alors qu'il observait le gobelet. Soyo' était en face de lui, un sourire en coin, alors qu'il l'observait de son unique oeil de jade. Voilà déjà une bonne trentaine de minutes qu'il s'était pointé dans cette auberge plutôt bien remplie de la Mégalopole. Les affaires avaient bien fonctionné pour le moment. L'amateur de Cho-Han qui était à sa table n'était pas le premier à se faire plumer, et il ne serait sans doute pas le dernier.

Il posa alors son regard sur le maigre public qui assistait à cette arnaque... sans même s'en rendre compte. En effet, les dès étaient truqués... Et pas qu'un peu! Le Mamoru se félicitait que personne n'avait décelé la supercherie, après toutes ces années. Ca faisait parti de son gagne pain après tout. Que les gens apprennent qu'il les prenait pour des pigeons et c'était la perte d'une de ses activités les plus lucratives! M'enfin, pour l'instant, cette idée n'avait pas lieu d'effleurer son esprit.

— Pair!
— Et c'est parti! Le p'tit Jean-Jacques dit paire! Aura t-il raison? Est-ce que la prophétie va s'accomplir? Deviendra t-il votre héros à tous? Est ce que l'anneau unique l'a choisi? A-t-il eu raison de croire en l'âme des cart-
— La ferme! Soulève c'foutu gobelet!
— En plus, il s'appelle pas Jean-jacques d'abord! rajouta un spectateur.

Un sourire carnassier montrant parfaitement ses dents apparut sur le visage du Vagabond. D'un geste théâtral, il souleva le récipient. Bim, c'était impair. Et encore une fois, pour la 9958ème fois, le résultat était contraire à ce que le joueur avait prédit. Vive la triche, messieurs dames.
Une mine faussement dépitée s'afficha sur le visage éborgné de l'Encapuchonné.

— Oooooooooh. Il inclina sa tête sur le côté. Et c'est raté! Pas d'chance... Franchement, j'y ai cru! Tu m'avais convaincu! Subjugué même! Mais bon, faut croire que ta chance n'était pas avec toi.

S'étendant de tout son long, il allait s'emparer des quelques ryos qui avaient été mis en jeu sur la table. C'est alors que son "client" mit sa propre dextre en rempart. Il semblait frustré.

— Tu t'es foutu de moi, j'en suis sur! T'as triché!

Soyo prit un air outré. Comment osez t-il dire la vérité?! C'était blessant. Heavy breathing et il répondit comme si on lui planté un couteau dans le dos.

— Moi?! Tricher? Il regarda l'assemblée puis reporta son attention sur l’intéressé. Franchement, tu me déçois, Gérard. Wow. J'pensais qu'on était pote!

La situation commençait à s'envenimer. Et même s'il semblait que tout ce petit monde n'était qu'une ribambelle de civil, le Vagabond ne voyait pas comment il allait pouvoir tous leur casser la gueule...

Difficile de déterminer ce qui l'avait mené à quitter son loft luxueux prônant vers les plus hauts sommets de la mégalopole pour descendre dans ce bar, refuge d'une de ses plus grandes rivales à travers le continent. La Grande Grue faisait partie des contretemps qu'elle se devait d'éradiquer. Seulement à chaque jour son lot de morts. Tel était en quelque sorte devenu son nouveau proverbe, son idéal de vie, ou plutôt sa façon de concevoir ses projets afin d'y répartir équitablement son précieux temps car, du temps, elle n'en possédait que très peu. Seulement vingt quatre heures dans une journée alors qu'il lui en faudrait parfois presque le double. Sans doute était-ce pour cela qu'elle s'était finalement décidée à sortir. Elle ne dormait pratiquement plus depuis trois ans, seulement une dizaine d'heures par semaine et encore. Et au milieu de cette surcharge de travail elle s'était finalement décidée à aller prendre l'air pour la première fois depuis plusieurs jours, après avoir passé son temps enfermée à remplir des dossiers et à donner des ordres.

L'ironie avait voulu que ses pas la mène jusqu'ici, sans doute qu'une part d'elle ne pouvait se détacher de son travail en allant satiriquement rendre visite à sa rivale, mais elle n'était pas là en ce début de soirée. Les capacités sensorielles de la démone, éternellement fidèles à elles-mêmes, avaient déjà scanné l'intégralité de l'établissement. Personne ne se trouvait à l'étage ainsi en cet instant le Renard Rouge était un bar tout ce qu'il y avait de plus normal et malfamé dans la mégalopole. Personne n'avait prêté attention à elle au moment d'entrée. Outre le fait qu'elle ne dégageait aucun chakra particulier sa tenue de rôdeuse, ses nombreux tatouages et son air naturellement inhospitalier l'aidait à se fondre dans la masse.

Sitôt entrée elle alla s'installer sur une petite table à l'autre bout de la salle, là où elle serait certaine que nul n'irait la déranger si ce ne fut le serveur qui passa commande. Un café pour madame, l'alcool ne faisait toujours pas partie de ses principes en dépit de tout ce qu'elle avait vécu contrairement à sa cigarette qu'elle alluma. Fumant posément, elle attarda son attention sur la clientèle et notamment sur la partie de billard qui s’échafaudait un peu plus loin. L'idée d'y prendre part lui taraudait l'esprit même si elle savait que ce ne serait pas très respectueux pour les participants qui se verraient alors perdant à l'avance. Ses capacités aidant il lui était pour ainsi dire impossible de manquer sa cible. Et il n'y avait pas plus insipide qu'un jeu résolu. Il en était de même que le Cho-han. L’inconvénient de posséder de telles facultés de perceptions étant que plus rien ne pouvait la surprendre. Ce faisant il ne lui avait pas fallut bien longtemps pour comprendre que la partie en cours, celle-là même qui enflammait la moitié de la clientèle du bar, était faussée depuis le début. L'intuition de certain les avait déjà mené sur la bonne voie. Pour Red c'était le son qu'émettaient les dés en s'entrechoquant qui lui avait mit la puce à l'oreille. Une personne normal n'aurait jamais été capable de percevoir ce détail.

Alors que la tension se faisait de plus en plus palpable dans la salle et que le jeune tricheur tentait de se protéger derrière un prétendu manteau d'innocence la Saibogu ne trouva rien de mieux à faire que d'y ajouter son petit grain de sel.

-Vérifiez les dés... L’ensemble des regards convergèrent dans sa direction comme tout autant de bille rondes aussi luisante que les fameuses boules de billard sur la table. Elle accorda à tous un petit instant de suspens en buvant une gorgée de son café, un rien snobe. Ils sont truqués... Finit-elle par conclure. La tasse au bord des lèvres un sourire pendue à celle-ci.

"Tricheur" par ici, "Rends l'argent des abonnés" par là, et d'autres répliques plus ou moins exotique. On pouvait voir que le Vagabond en prenait bien pour sa poire.

— Mais puisque j'vous dis que je suis le type le plus honnête du monde!

Pour le coup, sa conscience toussa. Allergie aux bobards. Classique. Et l'assemblée s'excita de plus belle. Ils voulaient des preuves. DES PREUVES. Allô. Depuis combien de temps, on ne lui avait plus fait ce coup là? Sérieux quoi. Voilà que ce putain de bar était devenu un cabinet de détective. Franchement...

Bref, tout le monde commence à s'enflammer pour un rien. Du coup, Soyo décide de prendre le taureau par les... pattes. Il allait bien falloir qu'il calme tout ce beau monde avant de pouvoir se barrer de là. Parce que oui, il comptait bien se tirer de ce nid de vipère. Il se lève afin de faire taire la foule. Inutile. Les mecs qui l'entourent font genre quatre têtes de plus que lui. Et ont des lames qui font quasiment sa taille. La joie. Cependant, il ne perd pas le Nord et continue dans sa lancée.

— Bon les gars. Calmos! Calmos! L'assemblée se tait. Bien. Je comprends votre coup d'gueule. Vous avez perdu votre flouze. Et moi, j'me suis rempli les poches. Mais c'est le but des paris, les gars! Et ouais! Si vous vouliez garder vot' thune, fallait pas l'faire. Il montre les dès. Franchement. Accuser ces pauvres dès... Regardez. Ils sont tout triste d'être accusés à tort.

Et voilà que le Mamoru se lance dans un monologue où il fait la voix des dès. Scotchant par la même occasion l'assemblée, qui ne sait plus trop quoi penser. Ils se jettent des regards entre eux, pour être sur que tout le monde voit bien ce qu'ils matent en live.

Mais le Vagabond, derrière ces airs complètement autiste du moment, reculait petit à petit. Direction la sortie. Dans quelques secondes, il ne tarderait pas à prendre la poudre d'escampette. 3... 2... 1... Let's g- Ah ben non. Voilà qu'une voix se fait entendre, le stoppant dans sa lancée. Tout ça parce que, c'était celle d'une minette. Jetant un regard curieux en direction de la demoiselle encapuchonnée ultra mystérieuse, il commença à pâlir alors qu'elle en rajoutait une couche. Bim. Toute la foule le regarde de nouveau. Et là tout le monde s'excite à nouveau. Des gens l'attrape par le col en lui "demandant" ces précieux cubes numérotés. Au début, le rouquin veut faire le dur et refuse de les donner, jusqu'à qu'un des barbares le bitch slap. Trop de violence pour lui. Il lâche les dès. Et là c'est le drame. Les gens remarque la différence de poids, mais aussi les imperfections à la surface des cubes.

De la sueur coulait sur la tempe du Mamoru qui se voyait percé à jour. Il se prit alors une méchante droite qui le sonna sur le champ. Mais ce n'était que le premier d'une longue série. Si personne n'intervenait, il n'aurait plus une seule dent avant la fin de la journée.

Mégalopole et citadins de merde.

Tout en remuant son café Red avisa le jeune homme se faire passer à tabac, le tout avec un sourire aux lèvres. Ici au moins l'ambiance avait le mérite d'être distrayante, bien qu'on ne pouvait pas en dire autant pour celui molesté. La pensée qu'une partie de son malheur était du fait de la Kunoichi lui procura un soupçon de plaisir sadique. Il lui sembla entendre plusieurs reprises certaines choses craquer dans son corps, difficile de dire s'il s'agissait de ses dents ou bien de ses os, quoique il lui sembla que quelques chose était sortie de sa mâchoire pour rouler sur le sol. Dans tous les cas le passage qui l'amusa le plus fut celui où les deux plus gros gaillards le saisirent pour effectuer un mouvement de balancier d'avant en arrière juste en face de la porte ouverte donnant sur l'extérieur.

-A la une... à la deux... à la trois !!

La Saibogu n'utilisait plus ses yeux pour voir, mais une mécanisme encré en elle l'incita à suivre instinctivement le vol plané en tournant la tête. Et ce fut un magnifique dans le mille. Le jeune homme parti pour s'écraser face la première dans la boue à l'extérieur. Parce que oui, il pleuvait et que dans un sens il fallait respecter un minimum le cliché faute de sérieux. Le barman referma alors la porte derrière lui et l'ensemble des spectateurs, qu'elle estimait passablement arriérés pour s'être fait aussi facilement avoir par un tour de dé vieux comme le monde, poussèrent à l'unisson des cris victorieux tout en brandissant l'argent qu'ils avaient récupéré, celui qu'il avait dérobé et... la chaussure du concerné... En réalité cette bande d'écervelé lui avait même piqué ses vêtements.

-OUAIIIIIIIIIIIIIIII !! Crièrent-ils tous en chœur.

Navrant... La Kunoichi écrasant son visage contre la paume de sa mitaine.

-HOU-HOU-HOU-HOU !! Poursuivaient-ils, cette fois-ci en cœur.

C'était un peu trop pour elle. Décidément qu'elle idée avait-elle eut de se rendre ici ? Au joie, parce qu'il n'y avait que des coins comme cela à la mégalopole. Les écarts sociaux se présentaient comme un gouffre sans fond. Il y avait les miséreux de la classe ouvrières d'un côté et les péteux snobinard de l'autre. Même si elle avait assez d'argent pour côtoyer ces derniers, elle n'était plus depuis longtemps pour ce monde d'hypocrisies acerbes saupoudrées de mondanités. Elle en voyait déjà suffisamment lors des négociations qu'impliquaient son travail. Las elle se décida à partir, décidée à retourner dans son loft afin d'y terminer sa journée.

Rejoignant l'extérieur elle rabattit davantage sa capuche sur sa tête afin de protéger des intempéries. A peine eut-elle fait quelques pas à l'extérieur qu'elle tomba sur le troubadour d'il y avait quelque instant reprenant lentement conscience dans la boue. Le pauvre était sale et partiellement dénudé. Face à ce spectacle Red manqua d'être prise d'un élan de pitié sauf... en fait non... Ce jeune homme ne lui inspira rien de particulier si ce n'est de l'amusement. Elle se fendit d'un nouveau sourire de sous son capuchon avant de lui remuer l'épaule avec l'extrémité de sa botte.

-Vous devriez vous lever. Je ne donne pas cher de votre peau si vous restez ici. Siffla-t-elle entre ses dents par delà la pluie battante et les nuages sombres qui voilaient le ciel.

Elle se demanda si, tout compte fait, elle n'allait pas le tuer. Ici là, maintenant gratuitement et par pur plaisir. En somme ce serait une bonne façon de terminer sa journée. La démone en elle nourrissait le besoin de se défouler sur une forme de vie. Sous entendue, la réduire en charpie avec violence et sauvagerie. Alors depuis la commissure de ce sourir apparut de petits crocs pointus au concept pour le moins carnassier. Mais l'inconnu ne pouvait la voir dans cette semi obscurité. Elle agita les doigts en faisant machinalement craquer ses phalanges.

-Il semblerait que ce soit une mauvaise journée pour vous...

Aïe. Ouille. Ca faisait mal. Et c'était peu de le dire! Une droite, une gauche, écrasement à grand coup de paire de fesses. Le Vagabond pouvait sentir le sang qui emplissait peu à peu sa bouche. Crachant une lampée d'hémoglobine, il continua de subir. Que pouvait-il faire? C'était une tafiole. Résultat. Seule une garde maladroite de victime était la réponse à l'agression de la moitié de cette foutue auberge sur sa tronche. Pas étonnant qu'il était à moitié à poil...

Bref, plusieurs droites plus tard, il ne ressemble plus à grand chose. Quelques dents en moins, une veste à capuche enlevée montrant son torse de frite et divers hématomes sur le corps, il ressemblait davantage à un troll. Heureusement, son état n'empirerait pas. La joyeuse clientèle ouvrit la porte et le balança avec toute la motivation du monde à l'extérieur. La réception fut simple: Soyo s'écrasa de tout son long dans la rue boueuse en expirant ce qu'il lui restait d'air. Il resta un moment immobile. Les gens qui se trouvaient dans l'allée l'esquivaient. Soit ils l'ignoraient, soit il se moquaient. Dans tout les cas, c'était la honte. LA MEGA HONTE.

Pourquoi il fallait que ça lui arrive à lui? Maintenant? Le voilà à la rue, à moitié déshabillé, sans ses affaires et sous la pluie. Et pensez vous qu'il serait retourné cherché tout son matos à l'intérieur du Renard Rouge? Nooooon. Certainement pas. Il n'était pas courageux notre bonhomme. Loin de là. Et les quelques techniques qu'il avait en réserve allait plus l'afficher qu'autre chose. Et s'afficher de cette façon, c'était le risque de ne plus pouvoir mettre les pieds à la Mégalopole... Des revenus en moins quoi.

Il décide de se redresser. Une main après l'autre, il tente, en s'appuyant sur ces dernières, de se lever. Chose entamée, lorsqu'il entend une voix. Et pas n'importe laquelle. Il lève la tête alors qu'il aperçoit la silhouette encapuchonnée d'une personne déjà rencontrée quelques minutes plus tôt. Sans attendre son précieux conseil, il se remet sur ses pattes.

— Ouais bah j'en s'rai pas là si t'avais fermé ta gueule. Sérieux quoi! T'imagines combien d'ryos j'aurai pu me mettre dans les poches là? Hein? Hein?! J'aurai pu me mettre environ... Il compte sur ses doigts. Euh... Euh... Un bon paquet quoi!

Bim. Soyo rage. Il déballe son coup de gueule.

Et là alors qu'il s'excite, il remarque le craquement des phalanges de son interlocutrice. Euh... Ses doigts la démangeait? Ou c'était... Oh putain. Elle aussi elle veut en découdre! Le rouquin recule d'un pas. Il est apeuré. Ils ont quoi tous aujourd'hui?! Raaaah! Pas question de se refaire tabasser! Il en avait assez prit dans la tronche.

Après avoir composé les mudras - et en priant pour que ce soit les bons... - et d'un croisement de regard avec sa comparse, il la plongea dans un Genjutsu qui créerait une image illusoire de lui-même. Lui, le vrai Soyo disparaîtrait afin de se barrer. Ce qu'il ne tarda pas à faire. A peine l'illusion mise en place, qu'il couru aussi vite que lui permettait ses petites jambes. Dès qu'elle toucherait son "clone", il disparaîtra, mettant fin au Genjutsu. Du coup, pas le temps de niaiser!

— C'est quoi leurs problèmes?! Ils sont tous oufs aujourd'hui bordel!

Spoiler:

Parfaitement droite, statique. Red senti le chakra se cumuler dans les yeux du jeune homme tandis qu'il enchaînait une rapide série de mudra. Durant un instant elle se demanda si ce dernier n'était pas tout simplement suicidaire pour oser se mettre à jour de la sorte et surtout devant elle. En estimant la faible quantité de chakra utilisée et la lecture des mudras effectués la démone comprit qu'il s'agissait d'une illusion de petite envergure reposant sur la vue. Cela l'amusa beaucoup car tout ceci était sans effet sur elle. Beaucoup d'illusion reposait sur ce principe élémentaire à savoir croiser le regard d'autrui pour le piéger hors, en l'état, ce freluquet émaillé et pratiquement dénudé essayait de croiser le regard d'une démone aveugle.

Autant dire que cela était totalement sans effet sur sa personne. Pourtant elle fit mine de se prêter au jeu en le laissant faire un pas, puis deux, puis trois... sans lui prêter garde jusqu'à ce que finalement sa main gantée se referme avec force sur sa gorge avant de le soulever à bout de bras comme s'il n'était qu'un vulgaire oreiller de plume. La différence physique n'était pas clairement visible entre les deux protagonistes. Red n'était pas spécialement grande, ni spécifiquement musclée, bien que ses courbes se comparaient à présent à celles d'une utilisatrice de taijutsu, mais c'était avant tout sa posture et sa prestance naturelle qui laissait présager la menace quelle représentait. Et côté il y avait ce pauvre petit bout d'homme qui se débattait et à qui elle aurait pu briser la nuque comme elle briserait une allumette.

-C'est tout ce que vous pouvez faire ? Alors j'espère pour vous que non car de mon côté je ne suis pas prête de me lasser.

Dans un sourire sombre elle concentra son chakra dans la main qui l'étranglait pour donner une brutale impulsion. Le petit éclaire irradia la pénombre l'espace d'une seconde avant de se faire absorber par la terre. Le gamin fut brutalement éjecté contre un mur avant de retomber lourdement sur le sol, cette fois-ci pas de boue pour amortir sa chute. De son côté Red ne bougeait plus d'un cil, attendant de voir sa réaction. Dire qu'elle s'amusait en cet instant aurait été un euphémisme. A dire vrai elle était comme une enfant capricieuse ayant trouvée un nouveau jouet désirant voir jusqu'où elle pourrait le malmener avant de le casser.

-Je dois vous avouer que je suis étonnée que vous aillez réussi à survivre jusqu'à cet âge en étant aussi faible. Finit-elle par avouer en haussant les épaules, paumes tournées vers le ciel.

Elle finit par faire quelque pas dans sa direction. De sa démarche émanait une grâce féline qui relevait davantage de la prédation que de tous les autres aspects de cette race.

-Vous savez dans certain pays l'on coupe les mains aux voleurs et aux tricheurs... Je devrais peut-être en faire de même, cela vous apprendrait à respecter les règles...

Elle resta stoïque un instant, un rien sérieuse avant de se fendre d'un gloussement sinistre.

-Non je plaisante... Après tout nous sommes à la mégalopole ce genre de choses sont parfaitement gratuites à l'image du meurtre...

Elle marqua volontairement une pause afin de souligner ce fait. Un instant elle resta dubitative, avec l'index posé sur le menton. Elle fit alors usage de ses capacités sensorielles pour mesurer la densité de l'air et la température de l'atmosphère. Cela lui permit de déterminer la position du soleil à travers les nuages. Tout cela dans l'unique but de savoir l'heure qu'il était.

-J'ai une idée de jeu. Je vous laisse cinq minute d'avance pour vous enfuir Si vous survivez deux heures jusqu'au coucher du soleil je vous offrirait votre poids en or. Si vous échouez... Inutile de vous donner les détails.

Autant dire que vu le gabarit si elle venait à échouer elle ne perdrait pas grand chose. Il s'écoula alors quelques secondes avant qu'elle ne finisse par s'exclamer.

-Allons allons dépêchez-vous ! Le temps passe !

Le Vagabond commençait tout juste à courir. Il jubilait déjà, pensant avoir joué un vilain tour à cette connasse furieuse. En espérant qu'il ne la recroise pas de sitôt celle là! D'un tempérament tout sauf courageux, le jeune homme eut quand même les balls de faire un doigt d'honneur en direction de l'Encapuchonnée. Chose qu'il regretta amèrement lorsqu'il la vit beaucoup plus proche que prévu. Et quand je vous dis plus proche, c'était à une longueur de bras. Bras, qu'il avait tout le loisir de voir à présent: Elle l'avait attrapé au cou. La panique s'empara de l'esprit du Nukenin qui pâlit à vue de nez. Comment est-ce qu'elle avait fait ça celle là?! Comment avait-elle put se sortir de son illusion? C'était bien la première fois que quelqu'un avait compris le subterfuge aussi vite!

Le Mamoru ne put dire qu'une seule chose.

— La... vache.

Pour le coup, c'était le premier truc qui lui était venu à l'esprit. Ensuite, plus rien n'avait pu sortir de manière audible et compréhensible. C'est qu'elle avait une sacrée poigne la bougresse! L'Arnaqueur avait du mal à respirer. Il tentait vainement de se débattre en espérant se libérer du joug de cette inconnue qui n'avait eu de cesse de lui pourrir la vie depuis qu'il l'avait rencontré.

Mais sa douleur ne s'arrêtait pas là. Non. En fait, elle ne faisait que commencer. Il senti alors une sorte de frisson... Enfin, aux premières sensations on les aurait qualifier de ce mot. Cependant, c'était une impulsion. Une impulsion qui lui donna la chair de poule tout en le faisant japper de douleur.L'impulsion fut assez puissante pour le libérer de l'emprise de son bourreau et de l'envoyer bouler contre un mur. Le choc lui coupa le souffle. Tombant sur le côté, il se releva en grimaçant. Bordel, il avait mal. Ca lui rappelait les entraînements de l'époque. Chose qu'il n'avait jamais apprécié...

Finalement, l'Inconnue reprit la parlotte. Voyant qu'il n'avait aucun moyen d'échapper à ses serres, il resta assis contre le mur, un sourire au lèvres.

— Ah... Ca craint. Va falloir que j'en touche deux mots à mes parents alors.

Il rigola à sa propre boutade et tenta de se relever. Laissant donc sa "congénère" continuer de causer, il arriva à se mettre sur ses pattes. Bordel. Qu'est-ce qu'il avait mal...

— Putain... Toi, t'es le niveau du dessus en fait. Tu veux m'buter pour ton p'tit plaisir? Il termina pour lui même. Y'a d'ces cinglés, j'vous jure.

Sérieux quoi. Lui qui tentait d'éviter les grosses embrouilles de ce genre, il était en plein dedans. C'était un des dangers de son travail. Il le savait. Mais quand même! Il s'était bien démerdé pour slalomer entre ce genre d'ennui jusqu'à présent. Enfin... Ca c'était avant. Il allait crever. Comme ça OKLM. Ou pas... tout de suite.

La femme voulait "jouer". Un jeu qui ne soulageait que très légèrement le Vagabond. Elle l'avait choppé en même pas deux secondes juste avant. Comment espérait t-il survivre CINQ FUCKING MINUTES? Le rouquin soupira. De la thune était en jeu. Et il avait pas trente solutions. Soit il mourrait comme une merde. Soit il s'en sortait, en vie et avec de la thune. Enfin... L'argent, c'était seulement si elle en avait. Rien de moins sur! Après... Bon... Il préférait être vivant que mort.

La voix de l'Inconnue le fit sortir de ses réflexions. Sursautant, il bafouilla une affirmation et se mit en route au pas de course. Il courait comme si sa vie en dépendait. Oh wait.

Poussant les passants sur son sillage, il réussit à engloutir une bonne centaine de mètre. Désormais, une distance raisonnable le séparait de son assaillante, et il décida de bifurquer dans une ruelle. Des poubelles à perte de vue il découvrit, par chance, une veste miteuse jetée dans un des récipients à déchets. L'enfilant, il continua son chemin, en espérant retourner dans une rue bondée par la foule.

Elle le regarda s'enfuir en souriant, légèrement galvanisée par la peur qu'éprouvait le jeune homme. Elle pouvait la sentir émaner de lui. Ce faisant elle se contenta d'attendre cinq bonne minutes, le temps de lui laisser prendre un peu de distance. Naturellement le jeu était truqué depuis le début. Et oui, il n'était pas le seul à avoir fait siens les arts de la fourberie. En effet qu'importait la distance parcourue, qu'importait l'endroit où il se cachait la Nukenin saurait le retrouver. Nul n'échappait à ses facultés sensorielles si bien qu'elle n'eut aucun mal à suivre l'itinéraire qu'empruntait sa petite proie d'un temps. Malgré le plaisir éprouvé par cette futur chasse il n'en demeurait pas moins en elle une pointe de frustration. C'était facile. Beaucoup trop facile. De cette partie la démone n'en retirerait que peu de satisfaction et sa soif de meurtre n'en serait pas pour autant étanchée. Une fois le temps écoulé elle se mit pourtant en chasse.

D'un bon agile elle rejoignit les hauteurs en malaxant son chakra au niveau de ses pieds et de ses mains afin d'adhérer aux diverses parois de béton qui définissaient la sombre architecture de la mégalopole. La pluie quant à elle continuait de s'abattre avec force sur ce sinistre décor. Filant à vive allure tel un animal tapis dans l'ombre, elle ne tarda pas à le rattraper, sans que rien ne trahisse sa présence. Ralentissant l'allure elle le toisa avec autant d'intérêt qu'une panthère s'apprêtant à fondre sur sa proie. Elle s’immobilisa, lovée contre la façade d'un immeuble à la perpendiculaire. Ses griffes naissantes la démangeaient. Ce fut ainsi qu'elle attendit encore, laissant au jeune arnaqueur la possibilité de prendre un peu de distance, mais encore une fois tout ceci était vain. Toutes ces chances, tous ces espoirs qu'elle lui concédait dans l'obscurité n'était en réalité qu'illusion. Cette traque était la véritable arnaque. Fondant sur lui de nul part, elle parvint une nouvelle fois par le saisir au cou et à le soulever.

-Pourquoi êtes-vous si faible ? Finit-elle par dire dans un murmure pratiquement ensevelit par la pluie battante. Est-ce vraiment tout ce dont vous êtes capables?

Elle marqua une pause le toisant de ses orbites désormais vides desquels émanaient des lueurs pâles qui, sans mal et malgré les intempéries, se détachaient de l'obscurité ambiante. Des nouveaux yeux aveugles qui le permettaient de voir que ce nul autre ne pouvait voir. En cela, les nombreuses inscriptions imprégnées de chakra parcourant son corps ne lui échappèrent pas. D'une simple pression elle le projeta en arrière, avec moins de violence que précédemment et avec un beau tas d'ordures pour amortir sa chute.

-Ces sceaux que vous portez... A quoi vous servent-ils ?

Le chakra commença à s'accumuler dans son corps. Une quantité fortement impressionnante pour un individu lambda. L’atmosphère finit par être saturé en énergie raiton si bien que nombreux arcs électriques apparurent dans l'air tout autour. Au fil des secondes ces derniers s’intensifièrent pour finalement aller se regrouper dans le creux de sa main. Le tout s'étira pour donner forme à une splendide lance de foudre brillant d'elle une étoile et chantant tel un millier d'oiseau au milieu de la ruelles abandonnées.

-Faites donc en usage si vous voulez survivre...

Le ton de sa voix était catégorique. Elle désirait un semblant de défi. Ce jeune illusionniste avait tout intérêt à lui en donner.

GG. C'était gagné. En tout cas, c'est ce que pensait le rouquin, alors que ce dernier évaluait la distance qui le séparait de son point de départ. Bientôt, il serait dissimulé dans la foule. Héhé. Quel génie. Un sourire se dessina sur ses lèvres. A lui la bitch money! Sifflotant presque, il continua à marcher avec enthousiasme. IL L'AVAIT BIEN EU CETTE NA- WHAT?! Je crois que j'ai parlé trop vite.

En l'espace d'un blink, il sentit la force d'une poigne familière sur sa gorge. Surpris, Soyo lâcha un bruit d'exclamation qui relevait plus du canard qu'on allait plumer. Bordel, d'où est-ce qu'elle sortait celle là?! C'était toujours la même en plus. Comment avait-elle pu le rattraper aussi vite?! L'incompréhension se mêlait à l'effroi. Cette meuf n'était clairement pas de son niveau...

Après une petite critique sur la nullité du Vagabond, l'Inconnue envoya ce dernier bouler dans un tas de déchet. Certains diront que c'était sa place, lui vous répondrait d'aller vous faire mettre. OKLM.

— Chopper les gens par le cou, c'est une tradition chez toi ou merde?

Le Mamoru se redressa, reculant à se coller au mur. Il avait les chocottes. Comment allait-il se démerder si ses illusions ne fonctionnaient pas?! C'était son seul échappatoire! Quoique... Il avait bien ses dons de Mamoru... Mais c'était révéler un pouvoir qu'il n'osait utiliser qu'en cas de dernier recours. Après avait-il d'autres solutions? D'ailleurs, comme une invitation à les utiliser, son interlocutrice s'intéressa aux sceaux tatoués sur son torse. Tsss. Evidemment, difficile de dissimuler ce genre de détail, avec une veste qui ne pouvait se fermer...

Et merde. Voilà que la connasse commençait à lui faire un tour. Accumulant ce qui semblait être de l'électricité dans sa main, le Vagabond voulait s'enfoncer dans le mur lorsqu'il vit que toute cette énergie servit à fabriquer une lance. Putain... Dans quoi est-ce qu'il s'était fourré? Parce que bon, cette arme de Raïton était clairement pas là pour faire du tricotage. Il allait falloir qu'il se batte. Pas d'autre solutions.

Se redressant, il releva soudainement sa manche et toucha un Fuin qui se trouvait sous son poignet, faisant apparaître un kunaï. Petite particularité de cet objet, un sceau était gravé sur la poignée. De l'esthétique me diriez vous. Mais non, pas du tout!

D'un geste qui se voulait fluide et rapide, il projeta le projectile en direction de sa cible.

— Haha! Tu t'y attendais pas à celle là hein?! J'ai trop crée la surprise! Personne n'aurait soupçonné ça! Pas même toi! Je pèse dans le milieu du combat! T'as aucune chance mouahahahah. J'vais...

Et il continua lâcher un flot de parole totalement con. Sans doute pour se donner de l'assurance. Et pendant que sa bouche travaillait, il exécuta des mudras afin de préparer une nouvelle technique.

Qu'allait faire l'Inconnue? Esquiver? Non. Elle para le projectile et le dévia. C'était le moment de faire entrer en scène une nouvelle protagoniste. Voilà longtemps qu'il n'avait pas fait appel à elle.

D'un signe, le sceau du kunaï s'activa. Un bras articulé se matérialisa, essayant d'attraper l'Encapuchonnée. L'effet de surprise était là. Il fallait juste profiter de ces quelques secondes d'incompréhension.

— Surprise bitch! Et c'est pas fini!

Quelques mudras en plus et il apposa sa main sur le sol. Cette fois, ce n'était pas qu'un membre qui apparut mais une silhouette féminine. Ses cheveux noirs de jais coulaient comme une cascade le long de ses épaules. Son visage respirait la beauté, la confiance, mais aussi la compassion. Elle arborait une robe en tissu des plus simplettes. Seul son bras unique avait l'air artificiel. Il était semblable aux marionnettes de Suna. D'ailleurs, pourquoi un seul bras? Et bien le deuxième était celui qui avait crée la diversion.

Sans attendre, l'entité humanoïde tendit son bras en direction de l'ennemie. Des chaînes surgirent, cliquetant férocement alors qu'elles fonçaient vers cette perturbatrice dans le but de lui immobiliser un bras ou une jambe. Juste ce qu'il fallait pour que le Rouquin contrôle la situation...

Chaque vibration de l'air faisait échos dans son cerveau de manière à lui transmettre une image mentale précise de son environnement. Ce fut ainsi qu'elle put voir le jeune homme sortir ce qui semblait être un simple Kunai dans la pénombre. Mais ses capacités de lecture du Chakra lui permirent de reproduire dans son esprit les différents tracés présent sur l'arme. Inutile de chercher bien loin pour comprendre que l'objet était couvert d'un ou plusieurs sceaux. Aussi lorsqu'elle le dévia avec sa lance elle prit soin de le projeter au loin en mettant suffisamment de distance entre elle et lui, pensant que ce dernier allait lui exploser à la figure. Hors, à son étonnement il n'en fut rien. La Kunoichi bien surprise fit preuve d'un calme impérial en sentant une main géante faite de chakra se matérialiser pour tenter de la saisir.

En réponse elle canalisa une quantité importante d’électricité dans son bras gauche puis tendis la paume afin de rencontrer celle de l'apparition spectrale. Le choc fut aussi sourd que brutal alors que le membre fantomatique était stoppé dans sa course. Suite à cela, et sans avoir un seul instant détourner son attention du Mamoru, car elle avait désormais la confirmation qu'il en était un, la Nukenin le vit compléter son invocation. Cette vois-ci l'image ne fut pas aussi précise dans son esprit. À ses « yeux » cela ressemblait plus ou moins à une femme. Il émanait d'elle une grande puissance et son aura illumina la ruelle assombrit par les intempéries et le début de la nuit. Le choc de la pluie percutant cette entité fit comprendre à la Saibogu qu'elle n'était pas éthérée. Ses assauts seraient bien physique et réels. Un sourire de satisfaction prit alors forme sur le visage ruisselant de la démone.

-Voilà qui est intéressant. Vous vous montrez enfin sous votre vrai jour. Durant un instant j'ai eu peur de m'ennuyer avec vous.

Tandis qu'elle proférait ces paroles elle continuait d'amasser une quantité colossale de chakra raiton, saturant l'atmosphère tout autour d'elle d'éclairs éparses. Au même moment l'entité spectrale tandis son unique bras vers l'avant projetant par la même occasion plusieurs chaînes, sans doute destinées à l'immobiliser. De son côté l'orage prenait progressivement place à l'endroit où se tenait la Saibogu. Faire ainsi usage de son chakra stimula ses attraits démoniaques si bien que ses yeux, jusqu'alors couleur émeraude, furent remplacés par deux orbites desquelles émanaient une forme d'énergie brumeuse. La décharge survint au moment où les chaînes l'atteignirent. Le béton fut arraché du sol par la violence de l'impact...

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Les premières lueurs du jours filtrèrent à travers la baie vitrée d'un luxueux appartements au quinzième étage de la mégalopole. Ce dernier n'était pas meublé à l'exception d'un simple lit installé dans le salon sur lequel reposait le jeune Mamoru inconscient. Lorsqu'il reprit connaissance la première chose fut Red adossée contre le mur en face. En regardant plus bas il trouva des vêtements propres ainsi qu'une petite pépite d'or siégeant sur la pile.

-Pour vous récompensez de vous êtes battu. Dit-elle dans un sourire moqueur. Je dois tout de même dire que vous m'avez sacrément déçu une chance pour vous que vous vous soyez rattrapez au dernier moment sinon je vous aurai très certainement tué.

Très très belle entrée en matière. Après ce qu'il venait de vivre ce jeune homme devait être au bord de l'arrête cardiaque... ou de faire dans son pantalon (par pitié qu'il ne fasse pas cela). Heureusement que cette fois-ci le ton de sa voix était dénué de toute intention de meurtre, on pouvait même croire à une forme de sympathie.

-Je pourrais vous en donner beaucoup d'autre... Si vous acceptez de travailler pour moi. Fit-elle en pointant du doigt le morceau de métal précieux. Vos compétences pourraient m'êtres utiles. Un Mamoru habile en fuinjutsu et sachant manier les illusions cela ne se trouve pas à tous les coins de rues.

Une chose était certaine, Red savait flairer les potentiels, dommage que celui soit en l’occurrence totalement dénué de courage (pour rester poli et parce qu'un tel mot n'entrait pas dans le champ lexical narratif propre à celui de la Nukenin).

-Je vous laisse le choix. Soit vous accepter et vous rejoignez un monde sombre et dangereux qui pourra tout aussi bien vous rendre riche et puissant que vous tuer ou alors vous sortez d'ici avec vos affaires et priez pour que nos chemins ne se croisent plus jamais.

Elle était sincère dans ses propos. Elle le laisserait partir ici et maintenant mais valait-il mieux pour lui qu'il ne se mette jamais en travers de sa route.

-Ho... Et j'oubliais... Si vous acceptez cette appartement sera à vous. Fit-elle en englobant d'un geste évasif de la main l'ensemble de la pièce baignant dans une lumière chaleureuse.

D'un rire "diabolique" - considérez ça comme un rire qui ne soit pas celui d'une tafiole, pour une fois - le Mamoru regardait les chaînes littéralement vrombir en direction de la cible. Sa stratégie avait marché! Suffisait juste de daigner utiliser la force de la Déesse. Ouais, n'ayant pas de nom à l'origine, il avait décidé de l'appeler comme ça. Pourquoi? Déjà parce qu'elle ne parlait pas sa langue. Mais aussi, parce que c'était le seul esprit qu'il avait pu invoquer... ou qui avait accepté d'être invoqué par sa personne... Allez savoir. Bref, en gros, le seul esprit qui l'avait tiré d'affaire au moment où il allait y passer. Une putain d'intervention divine quoi.

En tout cas, son apparition avait fait son petit effet. Son adversaire semblait enfin le regarder sous un jour un peu plus glorieux. De là où ça a commencé, franchement, c'était vraiment pas de trop. De "merde intersidérale", il était probablement passé à "Shinobi plus ou moins potable". Un gros changement! Mais voilà, surprendre, c'était pas forcément gagner. Enfin, c'est la conclusion qu'il tira lorsqu'il tomba dans l'inconscience. Sa dernière vision fut un sol craquelé par le jutsu foudroyant de l'adversité. Triste.

Il se réveilla la bouche pâteuse, un filet de bave séché sur le coin des lèvres. Se redressant, il posa sa main sur le front, non sans grimacer. Putain, il avait mal. Et il ne sentait pas la rose... Dégueulasse et courbaturé. Vous voyez le topo? Bon, la bonne nouvelle, c'est que son environnement actuel ne semblait pas aussi sale que lui. Contrairement aux lits miteux des hôtels low cost qu'il avait l'habitude de fréquenter, celui ci était moelleux à souhait. Sans compter qu'un regard en direction des fenêtres, et il avait une vue imprenable sur la Mégalopole. Bordel. Mais où était-il? Certainement pas en prison. Et si c'était pourtant le cas, il n'hésiterait pas à payer pour y rester! C'est alors qu'il remarqua une personne dans la pièce, ce qui eut le don de le faire tomber de son lit. Lâchant un "coin" de douleur, il se redressa tant bien que mal en s'appuyant sur sa couche. Encore elle?! Qu'est qu'elle lui voul-... Bordel! Y'a de l'or! Là sur le côté!

L'oeil du roublard s'illumina alors qu'il prenait la pépite. Ca brillait! Ca valait cher! Jamais de sa vie il n'avait eu autant d'argent d'un coup. Enfin... C'était bien à lui au moins? Et oui! L'Inconnue lui en faisait cadeau. Un paiement. Soyo en pleurait presque. Cependant, le fait qu'il soit passé à côté de la mort le refroidit légèrement...

— Ah... Euh... C'est cool du coup! Une pause, puis il reprit. Enfin... Je crois...

Merci le cassage d'ambiance! Franchement, ça donnait vraiment envie d'être pote avec cette meuf. Si tu l'ennuyais elle te butait. Top.

Mais voilà qu'on rentrait dans un sujet bien plus intéressant. Il pouvait gagner plus. PLUS DE MONEY. PLUS DE FLOUZE. PLUS DE PEPITES! Le Vagabond se voyait déjà avec des poches remplies de blé. Pour de l'argent, il était prêt à faire n'importe quoi. Sa réponse ne faisait aucun doute. Il allait accepter l'offre de cette femme. Pour la richesse. Fuck la gloire ou l'amitié. Seule la monnaie sonnante et trébuchante avait un sens dans ce bas monde.

Mais il n'allait pas montrer qu'il était ultra intéressé. Il allait faire le mec snob, qui avait d'autre option. Ou encore qui était peu satisfait de l'offre de l'Inconn- Quoi?! Il pouvait vivre dans ce putain de palace?!

— J'EN SUIS! OU EST-CE QUE JE SIGNE PATRONNE?!

Ce con s'était même mit au garde à vous...