Un des hommes sur lequel je pouvais le plus compter n'était pas présent, cette personne n'était autre que Kira. Le dirigeant des Kawaguchi n'allait donc pas pouvoir participer à ce premier conseil. Conseil qui allait être constitué par seulement trois personnes. Les concernés étaient Ayatseru, Nuzuro et moi-même. De toute façon, cela me convenait puisque les deux personnes conviées à l’événement étaient des Shinobis expérimentés. Ils pouvaient donc apporter de bons conseils sur les sujets que je souhaitais aborder avec eux. S'ils en avaient eux aussi, nous pourrions en discuter dans l'intérêt de Suna et de Kaze no Kuni.

Une salle avait été créée spécialement pour l'occasion, elle était insonorisée et sécurisée de façon à ce que personne ne puisse pénétrer l'intérieur sans y avoir été autorisé au préalable. Cette salle se trouvait évidemment au Palais du Conseil souverain. Pour l'occasion j'étais simplement vêtu d'un kimono noir. Mes cheveux étaient attachés à l'arrière avec une petite ficelle noire. Mon arme, je l'avais déposé sur un de mes côtés le temps de la réunion. Il était temps d'ouvrir la première session du nouveau conseil de Suna. Je joignis mes deux mains et jetai un coup d’œil sur chacun de mes confrères.

«  Bonjour et bienvenue à la première réunion du nouveau conseil. Malheureusement, Kira ne peut être présent et donc nous serons trois. »

Je marquai une pause de quelques secondes. Cela pouvait peut-être choquer qu'il ne soit pas là, après tout c'était une première à ne pas rater. Les raisons m'étaient encore très obscures et pourtant je faisais avec.

« Pour rentrer dans le vif du sujet, je souhaite tout d'abord vous parler de notre relation avec Konoha. Comme vous le savez, nous avons engagé des négociations pour obtenir la paix. Je précise qu'on parle bien d'une paix et non d'une alliance. Après une guerre, longue ou courte, on ne peut instaurer un climat de confiance propice à une alliance. »

C'était une évidence pour les deux camps. Si paix il devait y avoir, nous ne pourrions être alliés comme auparavant. Certes la guerre n'avait fait que très peu de ravage et pourtant, il y avait eu des morts et certaines blessures ne pouvaient pas être encore pansées. Si mes fonctions devaient être prolongées, je ferai en sorte de nouer tout de même une certaine amitié avec nos anciens alliés. Mais pour le moment il était hors de question de parler d'une alliance, nous étions encore biens loin de pouvoir prétendre à ça. Il nous fallait du temps et ça même si le « déclencheur » de cette guerre était un homme de notre camp.

« Une fois ce problème réglé, je pense que nous devons nous intéresser à ce qu'il se passe entre Kumo et l'Empire. Ils sont aussi en guerre et déplorent bien des morts... Mon souhait est d'amener la paix où je vais. Cela pourrait paraître utopique mais j'aspire à un Yuukan sans guerre, du moins entre les villages. Le monde sera encore menacé dans le futur, j'en suis certain. Dans ce monde futur, je ne veux de querelles entre nos entités militaires. »

J'avais affronté un Furyou, j'avais affronté une autre expérience ; Je savais donc de quoi l'homme était capable. Nul doute que nous allions être confrontés à des choses bien plus grandes, pourquoi ne pas les affronter ensemble ? Je voyais les choses de cette façon.

« Régler ce conflit éviterait bien des morts mais permettrait aussi à Kaze et à Suna de profiter au mieux de cette paix. Ainsi nous pourrions tenter de nous développer davantage économiquement et militairement grâce à l'Empire et Kumo. Je vois une opportunité de régler un problème majeur et de développer Kaze no Kuni. De ce fait, je pense que nous devons tout simplement agir. Qu'en pensez-vous ? »

La cinquantaine était proche, et elle me faisait paraître aux yeux des jeunes comme un vieux ninja. Les nouvelles générations vous le savez, sont les plus dures avec leurs aînés. À trente ans ils vous considèrent déjà comme trop âgé. Mais inversement, pour nous, avant dix-huit ans on les voit comme de vrais gamins, immatures la plupart du temps. Question de point de vue donc. Je pensais ne pas me tromper en considérant pour ma part que mon expérience était profitable aux nouveaux. Même si je n'étais pas un modèle de « sérieux » et d'impartialité comparé aux soldats les plus obéissants de Suna. Mon caractère libre et nonchalant me faisait trop souvent passer pour un hippie. Pourtant mon professionnalisme était réel. C'était celui là même qui m'aidait à ne pas foncer tête baissée pour venger la mort de Yamada Tetsui.

Le régent Toshiro Ogami convoqua le conseil nouvellement crée aujourd'hui, pour une première session. Je m'y rendis en temps et en heure, vêtu comme à mon habitude, mon chapeau étant juste retenu par une ficelle autour de mon coup, il se retrouvait dans mon dos. Je pouvais au moins ne pas me couvrir la tête lors d'une réunion de ce genre. Par ailleurs, j'allai y rencontrer pour la première fois mes compères « membres du conseil ». Je saluais les présents en toute simplicité quand j'arrivais. Il semblait en manquer un : Kira. Peu importe ses raisons, ce n'était pas professionnel du tout si comme nous tous il avait reçu la convocation. Mais je ne montrais rien de ce que je pensais quand Ogami nous annonçait qu'il était absent. Puis on attaqua le vif du sujet, à savoir Konoha.

Instaurer une paix avec Konoha, mais non une Alliance, car celle-ci ne serait pas possible avec les derniers affrontements entre nos villages... Lors du précédent examen chûnin ils avaient été nos alliés. Aujourd'hui ce n'était plus le cas. Rappelons nous qu'encore avant ça ils avaient déjà été nos ennemis, qu'une guerre avait eu lieu, et que dans cette guerre de braves gens avaient péri. Le Konoha actuel n'était pas tout rose, ni fait d'or, d'argent, et de bonté. Non. Pour moi, il s'agissait d'un village ne méritant aucun respect. Quand on tuait des prisonnier de guerre, on n'était pas plus haut que de simples bandits ou criminels. Les actes de ce village parlaient pour eux-même et de mon point de vue, ils se croyaient tout permis.
Je laissais notre régent parler, je l'écoutais mot pour mot, jusqu'à ce qu'il eut terminé. Là enfin, je me décidais à réagir le premier.

« Parler de paix avec Konoha quand on sait qu'ils exécutent nos prisonniers, je pose mon véto. Ils ont tué le fils du chef de clan Yamada, en faisant cela ils se mettent un clan à dos pour des décennies ! Quoiqu'on en dise, que ce soit pour montrer l'exemple à leurs ennemis ou toute autre bêtise politique et militaire de ce genre, Tetsui possédait un gène en son corps. Je soupçonne Konoha d'être avide de nouveaux pouvoirs à donner à ses shinobis, car ils ont certainement dû lui voler, ne soyons pas dupes. Je les accuse qui plus est de se penser au dessus de toutes les forces militaires du Yuukan, si on leur donne rien qu'un peu ils vont nous pendre un bras. Je m'oppose donc à ce qu'on leur demande la paix. »

Un temps.

« Je préfère parler de trêve avec interdiction pour l'un comme pour l'autre de fouler le sol de l'autre camp. »

Un deuxième temps.

« Pourtant je te suis quand tu dis que notre monde sera menacé à nouveau dans le futur, ou quand tu parles de régler le conflit entre Kumo et l'Empire. Plus nous trouverons d'alliés, et moins nous aurons besoin de Konoha, ils seront seuls et viendront eux-même toquer à nos portes le moment venu. Dans le temps présent en revanche, je suis d'avis de les laisser là où ils sont. Et puis faire amis-amis avec eux c'est se mettre à dos tout le clan Yamada. On se retrouvera alors avec des soldats moins enclins à faire de leur mieux pour Suna. Peut-être même s'en iront-ils au final... Le moment est donc malvenu. »

Je soufflais quant à cette possibilité malheureuse. Mon avis était le mien, je venais de le partager.

La prise de fonction était, aujourd'hui, effective. Le moment d'entrer dans le vif du sujet était arrivé. Je n'avais jamais participé à ce genre de réunion, de session exceptionnelle; en même temps je n'avais jamais été conseillère... Donc... Difficile de parler d'expérience. Ceci-dit, même si je n'étais pas encore une experte de ce genre d'activité; la politique notamment, j'avais tout de même des idées assez tranchées sur les sujets qui concernaient de prêt ou de loin le village, et maintenant je pouvais les faire entendre sans avoir à me soucier de ma légitimité.

Je m'étais donc rendue au palais, dans une pièce spécialement prévue à cet effet. Un endroit sécurisé où nous pourrions parler de tout sans que des oreilles trop indiscrètes ne puissent nous épier. Installée, prête à jouer mon nouveau rôle; j'attendais que le régent entame le premier sujet de ce premier conseil. Je l'observais et l'écoutais, de même pour l'autre juunin et conseiller, Nuzuro de prénom. Ce qu'ils disaient était logique en majorité, un peu utopique aussi comme l'avait souligné le Toshiro et manquait aussi d'un peu de réalisme, ou de franchise. Enfin, de mon point de vue.

"La paix est une chose assez relative dans le monde que nous connaissons. Nous pourrons obtenir la paix avec qui nous voulons, mais cette paix ne sera toujours qu'éphémère, fausse. La paix est un moment incertain, rien ne retiendrait nos ennemis de trahir leur parole à tout moment, et de... comment dire... nous la mettre à l'envers ?"

Et l'histoire qui liait chacun des pays, chacune des nations de ce vaste continent que nous connaissions tous; étayait amplement mes dires et je n'allais pas me priver de l'expliquer. Même si ce n'était pas vraiment utile, tout le monde savait que les shinobi ou du moins leurs dirigeants ne pouvaient s'épanouir que dans la trahison...

"Regardez nos relations passées avec Konoha, nous nous entendions bien avec eux; et du jour au lendemain nous leur déclarâmes la guerre. Quelques années plus tard, ce furent eux qui s'en prirent à nous, avec l'appui de Kumo qui fut pourtant le village ayant permis l'existence de Suna, initialement. Par la suite nous fûmes en paix totale avec le pays du feu, sous l'ère de Myakudou On'."

Voilà finalement à quoi m'avait servit toutes ces journées passée à étudier les archives de Suna. Pour être une bonne conseillère; je devais avoir des connaissances précises et complètes sur l'ensemble de ce qui entourait Suna et Kaze no Kuni. Fort heureusement, j'étais plutôt... autodidacte.

"Mais, depuis ce dernier; nous sommes en conflit constant avec la feuille; larvé ou assumé peu importe. Nous avons face à nous une nation bâtie sur l'arrivisme, la trahison et la brutalité. Une nation renégate qui n'a qu'un souhait : dominer le Yuukan. Ce nous pouvons leur apporter via les traités commerciaux; les Habitants du pays du feu, ses instances supérieures et ses shinobi aveuglés; le veulent sans avoir à demander."

J'avais une vision assez étendue sur le sujet, comme mes deux homologues supposément. La suite de cette "histoire" ne faisait aucun doute, elle serait forcément...

"Une paix, ou un traité de non agression entre Hi et Kaze n'est pas viable... on subira obligatoire un retour de bâton pour notre... naïveté. Ceci-dit, feindre la paix, feindre la faiblesse, garder nos atouts secrets... Pourrait faire avancer votre cause, Toshiro Ogami."

J'extirpais de ma petite sacoche une carte pliée en... huit facilement, et la dépliais. Celle-ci était recouverte d'annotations, de post-it et autres informations. Je l'étendis devant eux et posait le doigt à proximité d'une pays se trouvant à l'est du continent.

"Kumo me semble être une bonne base pour mener le monde vers une paix durable. Ce village n'a présenté aucunes intentions belliqueuses envers nous depuis... Mais surtout, il y a Mizu qui regorge de nombreux atouts et dont le village, Kiri, fut un allié... Historique de Suna. Nous pourrions donc également creuser de ce côté là, aussi... Notre but devrait être d'éliminer tout ceux qui menacent la paix, et Konoha en fait partie..."

Les conseillers étaient dans le vrai, à l'heure actuelle, les tensions entre Hi et Kaze étaient telles qu'il était difficile d'envisager une paix. Une amitié était à exclure, c'était vrai mais pour moi la trêve était impérative. Permettre à nos pays d'ouvrir les frontières pour relancer l'économie, respecter nos accords passés. Tout cela nous servirait beaucoup et servirait avant tout le peuple de notre pays. Nous avions juré de les protéger après tout, n'est-ce pas ? Nuzuro parlait de la rancœur des Yamada, c'était en effet à noter. Nos décisions n'allaient certainement pas plaire au clan des nomades... Cependant, au fond d'eux ils trouveront sûrement la force nécessaire afin de passer cette épreuve et de comprendre que cette solution était la meilleure.

Il appuyait l'erreur militaire que le pays du Feu avait commise en exécutant un prisonnier lors de négociations. C'était un fait qui pouvait être confirmé par tout bon militaire, cependant nous ne pouvions nous arrêter à cela. Leur vision de la justice était peut-être étonnée mais ils étaient loin d'être les seuls. En ces heures sombres, nous devions être conciliants.

Je décidai de ne pas répondre de suite et d'écouter Ayatseru qui avait sûrement de sages conseils à nous apporter. Elle donna son avis sur ce qu'on appelait « paix ». C'était un fait, une paix durable était fort difficile à atteindre et tôt ou tard, les hommes continueraient à se quereller. Ce n'était qu'utopie de croire aux prophéties, aux élus et autres... Nous étions bien dans le monde réel où certains étaient prêts à bafouer leur honneur, sacrifier des vies et outrepasser les droits les plus simples afin d'obtenir du pouvoir. Le soucis n'était nul autre que l'homme, la pire espèce sur terre. Cela dit, nous devions tout de même composer avec cela. La manieuse de pantins donna un exemple, celui de notre ancienne relation avec le pays du Feu. Relation qui avait explosé si précipitamment... Nous devions choisir nos prochains alliés avec beaucoup de réflexions. À l'heure actuelle, l'Empire était à nos côtés. Un Empire ne cherchait cela dit qu'à s'étendre, pouvait-on croire en eux à tout jamais ? J'en doutais fortement.

L'organisation militaire du pays de la Foudre avait été évoqué plusieurs fois lors de ce conseil, j'approuvais entièrement. Je décidai donc de prendre la parole afin de répondre à mes interlocuteurs.

«  Dans un premier temps je souhaite parler du cas Tetsui. Je compatis sincèrement avec les Yamada, ils ont perdu un membre de leur clan, Suna a perdu un Shinobi de valeur, tout un village est en deuil. Mais malgré ça, nous devons tout de même avancer. Nous devons penser à l'intérêt de tous et espérer que son sacrifice ne soit pas vain. »

Je marquai une pause de quelques secondes avant de reprendre la parole.

«  En effet, tuer un homme pendant des négociations... ce n'est pas très habituel. C'est même une erreur militaire si j'ose dire, je vais avoir la possibilité d'en discuter avec les instances de Konoha, soyez en certains. Comme dit, nous devons mettre en place une trêve afin d'écarter de nombreux dangers. Se lier d'amitié avec Hi no Kuni est bien sûr impossible, je suis tout à fait d'accord avec vous. Ce dont nous avons besoin à l'heure actuelle, c'est de temps. »

Le temps était un luxe que beaucoup ne pouvaient pas se permettre. J’espérai en avoir autant que possible afin de concrétiser mes projets pour mon pays.

«  Un temps nécessaire pour nous remettre de tant d'années d'épreuves. Beaucoup ont déserté nos rangs, beaucoup nous ont trahi et allié ça à des attaques lors des grands événements comme l'examen Chûnin international. Je vous passe la guerre et la conquête de Ki no Kuni. Nous devons restructurer nos rangs, développer nos dispositifs afin de protéger notre pays. »

Des alliances pouvaient aussi renforcer notre développement, elles pouvaient nous apporter énormément.

«  Nous profiterons de chaque seconde afin d'envoyer des délégations diplomatiques et de conclure des accords profitant à Kaze no Kuni. Comme vous l'avez si bien dit Ayatseru, Kumo semble être une bonne base et pourrait tant nous apporter. Ceci dit, ils restent les ennemis de l'Empire et c'est donc très délicat. C'est pour cela que nous devons tenter d'établir le dialogue entre les deux rivaux. Bien sûr ce n'est qu'une mince partie -diplomatique- d'un vaste plan... »

Information:

Ayatseru poursuivit la prise de parole, et nous l'écoutions en silence. Ses propos étaient censés. Elle soulignait l'aspect éphémère de la paix, de la guerre, nos situations passées avec le village de Konoha. Il est vrai que nous connaissions beaucoup de divergences et de différents avec cette entité. Le sable et la feuille étaient décidément faits pour s'opposer... les belles idées utopiques sur l'amour entre sunajins et konohajins n'étaient vraies que pour un temps. Des conneries, on l'avait bien vu avec Yamada Tetsui et Riba Yell. L'appartenance à une nation prenait le pas sur l'amour de son voisin. L'ère des hippies n'existerait donc jamais sur Shinobi no Hattan... Pas de peace & love. Bref.
En tout cas Ayatseru souleva une idée qui me plaisait bien : faire la paix avec Konoha, mais seulement sur le papier et en apparence. J'acquieçais donc largement, changeant un peu par rapport à mes propos précédents.

" C'est une bonne idée ça. "

La dernière proposition fut de commencer à creer une paix en contactant Kumo et le village de Kiri.
Une petite révolution pour le village de Suna en somme.
La parole fut enfin redonnée à Ogami, que j'écoutais attentivement avant de commencer à répondre étape par étape.

" Comme tu le sais, je l'avais pris sous mon aile... je suis donc de tout coeur avec les Yamada moi aussi. Mais tu as raison, et c'est justement la Raison qui doit nous guider pour faire suite à cette épreuve morale. Si je peux juste te donner un conseil Ogami... tu devrais toucher deux mots à Yamada Arashi qui est le père de Tetsui et le chef de clan Yamada, ne serait-ce que pour lui montrer que Suna n'oublie pas le cas de son fils et t'assurer que la vengeance ne vienne pas le ronger à petit feu. Konoha lui a déjà pris sa femme avant ça. Si tu le souhaites je le connais bien et je pourrai aussi l'accompagner dans son acceptation de la mort de son fils. "

Une pause, le temps qu'il prenne tout cela en note, ou y réponde.
J'attaquais plus tard sur la restructuration de nos rangs.

" La restructuration passerait peut-etre par la création de nouvelles équipes. Les jeunes pousses doivent continuer à être guidés, mais pas par n'importe qui. Je pense que le sensei joue un grand rôle dans le développement personnel de chaque genin, les sensei doivent donc se montrer capables et sains d'esprit. En partant avec des bases saines, on s'assure que le futur de Suna connaisse un taux plus basdésertion que ce qu'on a connu ces dernières années. Je ne mens pas si je dis qu'on connait tous quelqu'un plus ou moins proche qui a déjà déserté... c'est un gros soucis et le pire : ça se sait dans tout le Yuukan. "

Dans mon cas je faisais référence à mon ancien coéquipier Shorui, avec ses kuchiyoses scorpions. Il était d'ailleurs toujours en vie.

" Pour Kumo, je dois dire que l'ouverture d'un dialogue ça me connait... et nous devrions y envoyer au moins un membre du conseil, ou haut placé pour donner de l'importance à cette action. Pourquoi pas moi ? Je suis d'ailleurs un habitué des missions hors de Kaze no Kuni, le voyage ça me connait, et je saurai parler au nom de Suna. Si vous trouvez l'idée bonne, établissons déjà les axes de cette mission diplomatique ? Le temps nous presse." demandais-je.

Le sujet de Kiri pourrait être évoqué après.

Le mot "erreur" résonna dans ma tête comme s'il était une cloche qu'on avait frappé à plusieurs reprises avec un bon gros marteau des familles tmtc. Bref, une erreur... militaire ? C'était bien plus que ça. Pendant la guerre, il y a des morts, je n'avais rien contre cette idée; c'était un fait. J'avais aussi perdu des proches durant ces conflits, mais uniquement lorsqu'ils impliquaient Konoha, expliquant ma rancœur. Mais là, ce n'était pas pendant la guerre, mais une période de négociation, une trêve ponctuelle et officielle; et si une entité ne respectait pas ses engagements, imposait sa supériorité aux fins de rabaisser son interlocuteur; alors elle ne valait rien, et ne méritait plus le nom de "Nation". Et c'était la chose qu'Ayatseru aurait voulu faire entendre à ses homologues conseillers.

Cependant Nuzuro avait enchainé sur un autre sujet, alors je n'avais plus qu'à garder ma remarque pour moi, pour le moment. Je pensais déjà à la suite de ce qui devait être mis en place, et, ainsi, me constituer de solides bases me semblait être la meilleure des pistes à suivre. Enfin, j'écoutais toujours le conseiller expliquer comment devait procéder Suna afin de pérenniser ses futures générations de ninja. Je trouvais ça... intéressant. Mais ne faire qu'en parler était un peu facile, puis je n'avais jamais vraiment eu de senseï, du moins pas assez longtemps pour établir une relation senseï / élève; et ce ne fut pas pour autant que j'avais mal tourné, que j'avais à l'esprit l'idée d'une désertion. Ceci-dit, l'idée était lancée, il fallait bien commencer par quelque part!

"Nuzuro a raison, le temps nous presse. On voit ce que le temps a permis à Konoha de faire. Prendre du temps, c'est leur en laisser. Je ne suis pas contre la restauration de Kaze, son développement et tout ce qui le concerne, mais... à quoi bon vouloir bâtir quelque chose en sachant pertinemment qu'une entité malfaisante ne souhaite qu'une chose : la destruction ?"

Dis-je en croisant les bras. "Je ne suis pas non plus une adepte des guerres, des conflits bien que je sois une Kunoichi. Mais dans certaines circonstances, ce n'est pas évitable."
Je portais mon regard sur Nuzuro.

"L'idée d'apporter un réel cadre à nos cadets est séduisante, mais... à quoi bon si tout est détruit par la volonté d'une seule organisation criminelle ? Il y a des maux que nous pouvons traiter par les paroles, et d'autres qui nécessitent des sacrifices. Et je pense sincèrement que le meurtre de Tetsui était le sacrifice nécessaire au réveil de notre nation face à l'oppression, malheureusement. Il n'est pas tombé sur le champ de bataille, mais a été lâchement exécuté. Ce qui est d'ailleurs... coutumier, là-bas."

Tenter de partager mes convictions était une tâche assez ardue, mais je "savais" à peu prés de quoi parler, et à quel moment. Je reportais mon attention sur Ogami.

"Vous devriez être davantage dans l'action, il y a un temps pour tout, mais celui d'être conciliant, compréhensif... à genoux; est révolu, vous devriez l'inscrire quelque part dans votre esprit. Ou, Kaze finira province de Hi no Kuni, ou pire; du Shukai."

J'écoutais ce qu'ils avaient à dire, certaines paroles étaient plus sensées que d'autres -à mes yeux-. Bien sûr nous devions prévoir des éventualités mais ça allait un peu trop loin à mon goût. Le fidèle Kobashiru répondit à mon petit passage sur les Yamada. Il était d'avis de m'accompagner afin que je puisse à mon tour accompagner Arashi et tenter d'adoucir son deuil... ça serait donc une bonne chose pour lui, mais aussi pour moi. Je pensais de temps en temps à lui et lors de ces moments, il me manquait. C'était étrange, je n'aurais jamais pensé pouvoir être si touché par la perte d'un ami. Quand il était encore parmi nous, je ne le voyais pas tous les jours mais au moins il était vivant. Aujourd'hui je ressentais comme un vide et ce sentiment était souvent accompagné de maux. Des émotions qui se dissipaient dans l'heure mais qui étaient tout de même difficiles à supporter. Dans ma faiblesse, j'aurais souhaité en parler mais ce n'était pas possible. La plupart de mes amis n'étaient plus, il restait mes élèves et quelques uns de mes proches mais je ne voulais pas les encombrer avec cela. De toute façon, je me devais de rester fort face à ces épreuves. Pour le village, je ne devais pas flancher, pour les parents du disparu non plus.

« Bien, nous irons tous deux voir Arashi. Je suis déjà allé le voir mais je suppose qu'accompagné, ça sera plus facile pour lui à accepter la mort de son fils. En tant que dirigeant des Yamada et père de Tetsui, je me dois de discuter avec lui de la situation et de ce que Suna a choisi de faire. »

Je marquai une pause de quelques secondes pour ensuite reprendre la parole.

« En ce qui concerne la diplomatie nous ne changeons pas nos plans. Nous sommes actuellement des fidèles alliés de l'Empire. Notre objectif est de faire en sorte que la paix règne sur le Yuukan ; L'entrevue pour Konoha a pour objectif de faire un pas en avant vers ce objectif. Le rôle de l'envoyé diplomatique au pays de la foudre sera quant à lui d'établir un dialogue entre nos nations. Par nos nations, j'entends l'Empire, Kaze no Kuni ainsi que Ki. Régler des anciens conflits est très difficile, je le sais mais peut-être arriverons nous à quelque chose ? Et si nous n'y parvenons pas, après notre résurrection, agir sera impératif. »

Nous devions pour l'heure reconstruire des bases solides, j'étais certain de pouvoir arriver à cela. Suna était rempli de ressources après tout, il fallait seulement bien les utiliser. Quelques éléments perturbateurs n'étaient pas ou ne seraient plus à prendre en compte, c'était aussi une évidence à mes yeux.

«  Ne nous emballons pas tout de même, vous pouvez formuler des hypothèses comme je le fais mais essayons de rester pertinents. Un Empire cherche à s'étendre et c'est en effet une réalité, seul un idiot dirait le contraire. Néanmoins même le plus grand des empires a besoin d'alliés et actuellement, nous le sommes avec tout l'ouest du Yuukan. Nous continuerons donc sur cette lancée en essayant de régler les plus grands conflits. Bien sûr ça va nous coûter des ressources mais si nous réussissions, alors ça ne sera qu'une bonne chose pour le monde tout entier. »

J'étais passé à un autre sujet sans me rendre compte que je n'avais pas donné de réponse à l'ami des Yamada. Nous devions créer une délégation diplomatique et comme le suggérait un de mes interlocuteur, un membre du conseil serait une bonne idée.

« Je propose donc de vous nommer vous, Kobashiru Nuzuro à la tête de la délégation. Est-ce que cela vous convient ? »

Dis-je en faisant signe à Ayatseru et Nuzuro.

« Pour le reste de l'équipe, vous me ferez une proposition et on validera ça ensemble. Je demanderai à la capitale de nous envoyer un de ses hommes afin de connaître leurs revendications et aspirations. Je pense que nous en avons terminé pour aujourd'hui, à la prochaine réunion nous évoquerons le sujet de Ki no Kuni mais elle se passera sûrement à la capitale cette fois-ci. Pour des raisons qui me semblent... évidentes. »

Des représentants de Ki et de Kaze étaient nécessaires à la bonne conduite de cette réunion.