Je savais qu'il était à Gyamda...quelque part. Kakeshuou y étant toujours, il ne se serait pas contenter de seulement retourner à son temple après une attaque d'une telle envergure. Il lui fallait faire son rapport en personne au grand commandant du Shukai, à notre empereur. Seulement, il me fallait le retrouver avant que cette discussion n'ait lieu entre lui et le haut-dirigeant...et le temps pressait.

Tenant d'une main ferme mon gant de combat, laissant mon sabre se balancer de droite à gauche sur mes épaules tant ma course était frénétique, je sillonai les rues et ruelles du quartier Samui à la recherche de l'homme qui pourrait m'aider. Bien entendu, j'avais d'abord pris soin de laisser ce qui allait attendre le marionettiste dans un endroit sécuritaire, loin des yeux de tous...car personne ne devait voir ce que j'avais à lui montrer. Personne sauf moi-même, le Lumineux et le Kamui.

Haletant donc entre l'essouflement et la douleur, une étrange odeur accompagnait mon passage partout où j'allais et si je savais très bien d'où elle provenait exactement, personne d'autre n'étaient près de se douter de la source de cette fragrance nauséabonde. Un indice s'y prêtait pourtant...et pas n'importe lequel. Mon bras droit ne faisait plus aucun mouvement si ce n'était que de se balancer de droite à gauche ou d'avant en arrière selon mes mouvements. Un beau cadeau de la part d'un Nukenin qui avait trouvé la mort au bout du fer de ma lame.

Tournant le coin d'une ruelle donnant directement sur l'une des artères principale de la cité...je le vis...là...en route vers le palais des Samui. La chance était de mon côté.

Attend Van... Je dois te parler. Viens avec moi.

Puis, sans même attendre de réponse, je pris un instant pour m'appuyer le coude contre le mur, puis je repris la course après ces wuelques paroles teintées d'urgence et d'affolement.

Au bout de la ruelle, nous descendîmes une série d'escaliers qui nous menèrent vers une autre intersection. Poussant les portes d'une clôture qui menait à l'arrière cours d'une maison, une bourrasque froide et sèche me frappa le visage de plein fouet, gelant mes narines en une fraction de seconde et rougissant bientôt les pommettes de mes joues ainsi que me bout de mon nez. Cependant, l'impartialité sur mon visage ne faisait que démontrer qu'en tant qu'habitant du Nord, nous étions habitués ici à ces refroidissements soudains qui pouvait rebuter la plupart des étrangers. Au même moment, je pivotai légèrement la tête vers la droite afin de m'assurer que le lumineux me suivait toujours alors que je m'engouffrais dans un petit sentier qui se voulait être un raccourcis entre le palais du triumvirat et les zones plus habités de Gyamda, la capitale de Yuki et berceau de la civilisation Samui actuelle.

À ce moment, nous avions l'impression d'être pris entre deux murs de sapins et d'épinettes, ne laissant de passage qu'à une seule et unique personne sur la largeur de ce chemin serpentin dont les multiples courbes allongeaient probablement la route de quelques minutes supplémentaires. J'en profitai donc, pendant que je nous savais seuls et que le vent ne nous atteignaient à peine grâce aux branchages serrés et épineux des conifères, pour donner de plus ample explication à celui qui, jusqu'ici, devait probablement se demander ce que je lui voulais et où nous allions. Cependant, ma voix n'était plus la même à cet instant...et le Lumineux entendit donc pour la première fois celle du chef de l'Inquisition.

Teikoku No eikō...Taki no Saibankan. *Gloire à l'Empire, Judicateur de la cascade*

Je sais déjà que ce n'étais qu'une question de temps avant que tu ne me découvre. Les pouvoirs que te confère ton titre de Onshi ainsi que ta place de choix auprès de Kakeshuou-Sama te donnant les outils nécessaire pour retrouver pratiquement n'importe qui sur nos terres, mixé à ta propre nature...de ce que j'en sais du moins...ne me laissait que peu de temps pour rester dans l'ombre. J'ai donc décidé de devancer les événements. Dis-je en empruntant cette voix creuse, grave et surnaturel, qui pourtant sonnait comme si aucun effort était requis pour emprunter cette sonorité mystique.

Puis, ralentissant le pas alors que je voyais que nous approchions de la fin de ce petit boisé qui débouchait directement à la limite des quartiers résidentiels et marchands, je fis signe au Lumineux de me suivre dans une ruelle adjacente à notre position et d'où une vapeur constante semblait s'élever au dessus des bâtiments tout en sortant de la bouche de celle-ci, de son entrée, tel le souffle corrosif et humide d'un dragon cracheur de feu. La raison de cette fumée humide? Une forge...

Nous allons voir un ami très cher à moi. Un membre de la famille qui avait une précieuse dette envers mon père et qui vient de la régler aujourd'hui en m'apportant son aide. Dis-je alors en reprenant ma voix habituelle et utilisant des mots qui n'éveilleraient aucuns soupçons, alors que je savais que des oreilles indiscrètes pouvaient maintenant nous entendre. Enfin, je poussai la porte arrière de cette forge en laissant le gradé entrer en premier.

La vitesse et l'assurance dont j'avais fait preuve en guidant le binoclard suffisait à lui faire comprendre qu'il ne s'agissait pas là d'une entrée par effraction et que rien d'illégal guidait mes actes. Tout ceci semblait être prévu, et le signe de tête du forgeron à la crinière blanche suffit à prouver cette hypothèse. Occupé avec un client, celui-ci ne fit que pointer un coffre du doigt à travers le mur qui séparait l'arrière boutique où nous nous trouvions au reste de l'échoppe. Coffre que j'ouvris ensuite sous les yeux de mon collègue et dont le contenu lui serait familier...si sa représentante avait bien voulu lui montrer sa nouvelle acquisition avant qu'il ne parte pour le pays de la neige.

Ces masques sont les doubles identiques de ceux que je vous ai distribués lors du recrutement. Si je t'ai emmené ici, Saibankan, c'est que j'ai besoin de tes talents et de tes connaissances pour le bien de l'inquisition.

Puis à ce moment, je détachai aussi les sangles de mon gants de combats afin de le laisser tomber au sol...tout en enlevant mon masque et me présenter à lui en tant que Ketsuen Samui et Van Hoheinheim. Une horrible odeur de chaire pourrie envahit donc la salle et le trentenaire pu assister à un spectacle horrible; mon bras droit n'était plus qu'os à l'air libre d'où la puanteur de la mort s'élevait. Plus aucune peau...plus aucune chaire...seulement une couleur noir qui venait probablement du sang qui avait séché dessus. Je serrai donc les dents et repris la parole.

Allons dans la cave...et s'il te plait...dis moi que tu peux faire quelque chose pour ça et tu seras grandement remercié et récompenser..

Arrivé à Gyunda sur le chemin du retour de sa mission à Kumo, Hoheinheim déambulait parmi les rues enneigées de la capitale de Yuki, le regard perdu dans le vague. Il n'était pas particulièrement pressé de rejoindre le Palais des Samui ce jour là. Il savait qu'il y rencontrerait l'Empereur afin de lui fournir son rapport. Un rapport qui - du sentiment de Van - ne lui laisserait qu'un arrière goût bien amer dans la bouche...
En effet, il paraissait bien délicat d'expliquer à son supérieur le plus éminent, que la mission ne s'était pas déroulée exactement comme prévue. Bien plus encore de lui faire comprendre que tous ses soldats n'étaient pas rentrés biens sains et saufs...

Par chance, le Seigneur de Guerre fut retardé dans sa démarche de bonne foi et tomba au coin d'une rue, sur Samui Ketsuen. Ce dernier lui demanda de le suivre afin de discuter plus tranquillement. Ill devait sans doute s'agir d'une affaire pressente, car Van ne se souvenait pas l'avoir déjà vu dans un tel état. La mine du Samui semblait fatiguée. Quoi de plus logique après une attaque d'une telle envergure... En tout cas le Trentenaire était tout de même soulagé de voir un autre de ses partenaires en vie.

Ils s'enfoncèrent plus encore dans la ville jusqu'à atteindre l'arrière cour d'une maison. Sur place, Ketsuen ouvrit la clôture avant de pénétrer à l'intérieur du petit bois. Sans même poser de questions, le Lumineux l'avait suivit piqué par sa curiosité légendaire. Car si lui était au moins sûr d'une chose en le voyant faire, c'était qu'il devait s'agir de quelque chose de très sérieux.

Finalement et avant même qu'il ne le demande, Ketsuen se représenta de nouveau face au Lumineux en tant que Taira et chef des Judicateurs. Van accueillit la nouvelle bien surprit et sans masquer sa réaction. Après tout, lui même n'avait pas eut le temps de s'intéresser encore sur le sujet, bien que Aoni lui en ait déjà toucher quelques mots.

Van ~ " Et bien et bien... Que de révélations à ton sujet Ketsuen San. Cela m'en gâcherait presque le plaisir."

Remontant simplement ses lunettes sur son nez, le Lumineux n'avait pas eut besoin de réfléchir bien longtemps pour faire le lien entre le rôle de Chef des Judicateurs mais également le Taira du Hogo. Aoni n'avait pas omit effectivement de lui rapporter le nom sous lequel le chef des Judicateurs s'était présenté lors de leur première réunion. Puisqu'il faisait lui même parti du Hogo, l'Onshi était conscient qu'en dehors de l'Empereur en personne, aucun autre membre de l'Empire n'était autorisé à connaître l'identité des membres de cette unité. Une opportunité unique ici donc de s'en être aperçu aussi facilement.

La balade à travers les sapins se poursuivit jusqu'à hauteur d'une nouvelle maison. Il s'agissait là d'une forge que connaissait très bien Ketsuen et que tenait l'un de ses amis. Sans dire un mot, Van se contenta donc de le suivre afin de passer par la porte de derrière, en tout discrétion. Une fois à l'intérieur, le propriétaire accueillit les deux invités d'un simple signe de la tête. Après quoi le Samui se saisit d'un coffre qu'il ramena jusqu'au Trentenaire, puis l'ouvrit. Tous les masques des Judicateurs, du moins leurs copies, étaient réunies dans ce coffre. Sans dire exactement quoi, Ketsuen laissa échapper un semblant d'explications avant de révéler l'état critique de son bras, au Lumineux...

Van ~ " C'est tout bonnement fascinant ! " Faisait-il avec un air très sérieux. Le temps pour lui de s'approcher plus encore du bras de Ketsuen afin de le regarder, sans le toucher bien sûr. " Est-ce une technique qui en est à l'origine ? "

Le regard rivé cette fois dans le seul œil de Ketsuen, Hoheinheim se redressa soudainement en ayant bien comprit qu'il n'était pas vraiment le moment de poser cette question. Il se souvint alors de ce que lui avait demandé le jeune homme et répondit tout aussi simplement.

Van ~ " Il y aurait bien une chose où deux oui... " Faisait-il en arborant un sourire carnassier tout en ayant bien au contraire une centaine d'idées différentes... " Mais saches qu'avant tout, nous allons devoir l'amputer. Si ton ami forgeron veut bien nous fournir l'une de ses lames bien chaude, alors ce sera parfait. "

Oui car après tout, il ne fallait pas oublier à qui Ketsuen avait fait la demande de faire quelque chose. Hoheinheim appréciait la science certes, mais n'était certainement pas médecin.

il m'était en fait pratiquement impossible, après le sourire étrangement dérangeant que venait de m'offrir le marionnettiste, de dire si finalement cette idée de me fier à lui en avait été une bonne. Durant un court instant, je pus enfin percevoir une facette de sa personnalité que je ne lui connaissais pas encore, une facette qui me laissa un profond sentiment d'angoisse au ventre. Cependant, je n'étais pas en position de réfléchir et mon esprit était plus que troublé par les récents événements. Ainsi, je décidai de simplement faire confiance en celui qui semblait bénéficier d'une confiance pratiquement aveugle de la part du Kamui.

Hochant la tête, j'ouvris donc les deux panneaux qui menaient vers l'escalier que nous allions emprunter pour aller dans le sous-sol du bâtiment. Aussitôt les portes coulissantes furent-elles ouverte qu'un souffle de chaleur infernale nous souffla au visage et que le crépitement d'un puissant brasier se fit entendre. Un tout petit nuage de fumée noir s'en échappa et nous enveloppa alors que nous avançâmes et descendîmes les escaliers qui nous guidaient directement au coeur de la forge. Au rez-de-chaussé, l'on pouvait bien voir qu'il ne s'agissait que du point de vente du forgeron, mais à peine notre descente était-elle entamé qu'il était facile de deviner que son atelier se trouvait sous-terre. La chaleur en était témoin.

Appuyant ma main encore intacte contre les parois de pierres de ce couloir descendant, je toussai à une ou deux reprises tant la fatigue et l'épuisement commençait à me gagner. Hoheinheim avait d'ailleurs pu voir, sur mon visage, de grandes cernes noir décorer mes yeux et le sang qui tachait encore mon torse était la preuve que le combat qui m'avait mis dans cet état avait dû se déroulé dans les heures passées. Ce n'était donc pas à Kumo que j'avais reçu cette blessure...mais bel et bien lors de mon retour. Je profitai donc du moment pour lui expliquer exactement ce qui m'avait mis dans cet état lamentable. Ma voix, faible, restait néanmoins teintée de colère et d'amertûme. Mes dents restaient serrées et certains de mes "s" résonnaient donc longtemps dans ma mâchoire tant j'éprouvais de la difficulté à me calmer.

Aussitôt arrivé de Kumo, j'ai accosté mon Catamaran dans un des villages à l'Est...histoire de mettre les pieds plus rapidement sur le territoire et faire le reste à pieds. Ce que je ne savais pas...c'est que j'étais suivis. Dis-je en poussant la porte de bois qui menait à l'intérieur de la forge, tout en bas de la série de marche que nous venions de prendre

Un putain de Nukenin qui avait déjà attaqué lors de cet assaut y'a plus d'un an. Je le sais parce qu'on a sa fiche aux renseignements secret. Ozaï...celui qu'a combattu Hiko et Fuka.

Le problème...c'est qu'il a utilisé une technique lié à son dojutsu. Cette pute m'a touché le bras et c'est comme s'il s'était mis à vieillir super vite...jusqu'à ce que mes muscles disparaissent et que ma peau se désagrège. Et là...je suis pris avec ça. mais cette fois-ci, mes paroles s'accompagnèrent d'un sourire fendant, rempli à la fois de fierté et de satisfaction alors que je pris le Hoheinheim par l'épaule pour le retourner vers l'une des nombreuses table de travail du propriétaire des lieux.

Mais ce connard n'est pas allé bien loin. Je l'ai démonté comme personne avant lui. Le seul problème...c'est qu'il a préféré se donner la mort ou lieu de se faire prendre. Il s'est jeté face première sur ma lame et son crâne s'est ouvert en deux.

Et devant le Lumineux, le cadavre de Ozaï gisait là...bien amoché et sans vie. Preuve qu'au final, le Nukenin n'avait pu s'en tirer malgré ce "cadeau" qu'il m'avait légué.

Je tendis donc le bras vers sa dépouille afin de laisser le trentenaire l'observer de ses propres yeux et je ne pu que remarquer cet immense sourire qui se dessinait sur ses lèvres. Décidément, l'homme se voulait beaucoup plus macabre qu'il ne le paraissait au premier abord. Derrière ses lunettes, je pouvais voir un regard renfermant plus qu'une satisfaction liée à la mort de l'ennemi. Celui-ci avait l'air d'être tomber sur le "jackpot" et je le sentis s'évader un instant dans ses propres pensées. Comme s'il avait déjà oublié que l'un de mes membres était dans un état impossible et que je venais de lui demander de faire quelque chose pour m'aider.

Je ne veux pas briser ta joie...mais...mon bras?

Info tech:

Mais qui aurait pu croire que cette forge allait renfermé un aussi beau cadeau. L'histoire que venait de lui confier Ketsuen était des plus intéressantes à entendre. Apparemment le Samui avait mené un combat houleux contre un membre de l'organisation du Kyomu. Hoheinheim avait en effet perçu toute la rancœur et le mépris du Taïchou de l'Empire. Il était vrai que cette organisation avait plusieurs fois chercher à nuire à l'Empire et plus encore au Kamui. N'y avoir laisser qu'un bras était en soit une belle performance compte tenu des membres que comptait cette organisation.

Van ~ " En effet, il n'est plus tout beau à voir. Dommage que ces yeux n'y aient pas survécu. " Faisait-il en ayant presque oublié le bras qu'était en train de lui présenter Ketsuen. " Oh pardon ! Celui là non plus n'est plus très en joie. Poses le sur la table, je vais allé chercher une lame adéquate. "

Dandinant presque, Hoheinheim était on ne peut plus ravi de se dire que le corps de ce criminel allait finir entre ses doigts. Lui avait déjà une parfaite vision de ce qu'il allait en faire. Ce cadavre serait donc bientôt recyclé en quelque chose de bien plus utile...
Forcé de laisser toutes ces idées de côtés pour le moment, Van s'était approcher de la forge rougeoyante et débordante de chaleur. Une lame semblait être dans le feu depuis un long moment déjà. Le métal était complètement rouge et dégageait à lui seule une extrême chaleur. C'est en tout cas sans s'y attarder que Van se saisi du manche à pleine main. Pas de sa véritable main bien entendu, car qui pourrait volontairement plonger sa main dans un brasier aussi calcinant ?

Van ~ " Tu es un soldat bien méritant Ketsuen et incroyablement surprenant ! A croire que tous les Samui sont destinés à accomplir de grandes choses ... Moi qui pensait que plus aucun des votre ne parviendrait à me surprendre... Me voilà sans voix. " Faisait-il alors qu'il s'était éternisé pendant tout ce temps la lame bouillonnante à la main.

Van ~ " Mais je m'égare, revenons en plutôt à ce qui te préoccupes ... Crois moi, après ça je suis sûr que tu voudras revenir pour le deuxième. "

Le regard inquisiteur du Lumineux se voulu insistant sur le bras de Ketsuen. Imperturbable, celui-ci paraissait même prendre un certain plaisir à s’acquitter de cette tâche. Il arma le coutelas qu'il tenait toujours fermement à l'aide de sa main récemment transformée.

Van ~ " Tu es prêt ? "

Puis shlink ! La lame trancha nette la partie endommagée par le dojutsu du Jisetsu vaincu...

L'on pourrait d'abord croire que sans la peau, la chaire et les nerfs, arranger cette blessure ne serait pas bien douloureux. Malheureusement, il n'en était pas et suite à ce bruit si caractéristique du fer d'une lame qui rencontrait une surface solide, tout en réussissant à la traverser, mes paupières s'écarquillèrent...ma pupille grossit...et ma bouche s'ouvrit. J'aurais voulu crier de toute mes forces, mais je n'en trouvai aucunement l'énergie. Seul un râle étouffé par les muscles contractés de ma gorge se fit entendre. Les doigts de mon autre main trouvèrent la gorge du Hoheinheim en un réflex purement guerrier et se serrèrent un instant...mais lâchèrent aussitôt. Ma tête balança vers l'arrière et mes jambes devinrent molles tout comme le reste de mon corps. Ma vision devint aussitôt embrouillée et je me sentis partir dans un étourdissement que je n'avais jamais ressentis auparavant. Tout devint noir...et silencieux. C'était donc ça...perdre conscience?

Lorsque je me réveillai, quelques lueurs orangées perçaient l'horizon du voile matinal. Les piaillements des oiseaux blanc et noir du petit matin hivernal résonnaient à l'extérieur et me parvenaient grâce à une petite fenêtre d'où s'échappait la vapeur de la forge ainsi que sa fumée qui ne voulait pas emprunter le chemin de la cheminée. Entre deux nuages de cendre, j'apercevais le ciel couleur matin qui me réchauffait la joue d'un faisceau doré. Le soleil serait chaud aujourd'hui, malgré l'hivers.

Clignant des paupières à une ou deux reprises, je tournai la tête vers l'intérieur de la forge et je remarquai en même temps les bandages qui formait une boule autour de mon épaule. Je fus surpris de l'absence de mon bras encore une fois, la vision du vide qu'il laissait sur mon corps et dans mon esprit depuis sa disparition me rattrapant et me coupant le souffle encore une fois. Je me demandai combien de temps il me faudrait pour m'habituer à cette nouvelle condition, mais ma fatigue était telle que je préférais ne pas y penser plus longuement. L'énegie me manquait et d'autres choses plus importante demanderaient à ce que je puise dans mes réserve afin de passer au travers de cette journée. Je cherchai donc le Lumineux du regard, sachant qu'il ne devait pas être bien loin, j'élevai la voix. Voix qui se voulait faible et rouillée.

V...Van *Kof*...HmHm...je...désolé, je crois que l'épuisement l'a emporté sur ma conscience. Dis-je en me relevant tranquillement en position assise, regardant le Hoheinheim qui était finalement sur une chaise, devant le corps du sans bannière et qui semblait l'examiner plus attentivement après avoir "rassembler" les quelques morceaux du cadavre qui étaient en piteux états la veille.

Hm...charmant! Je vois que tu ne te limite pas à rassembler des morceaux de pantins! D'ailleurs...parlant de tes pantins...

Je sais que nous possédons la meilleur académie de médecine du Shukai ici même à Gyamda...mais je ne suis pas du genre à vouloir faire disparaitre mes cicatrices de guerres. Je me demandais donc...tu crois que c'est possible...de me...créer un bras? Je veux dire..tu fais bien bouger des marionettes à distance...non? Ça doit pas être si compliqué...

Devenir une expérience humaine. Voilà ce que je venais de demander à un homme qui avait la réputation d'être l'un des savant les plus priser du territoire de l'alliance. Bien entendu, il n'était pas médecin, mais peut-être son ingéniosité lui permettait-elle un tel exploit ou peut-être connaissait-il à Taki une personne dont les compétences médicales pourraient être jumelées à son génie.

Était-ce la fatigue qui me poussait dans cette folie? Je n'aurais réellement su le dire au moment où ces paroles quittaient ma bouche car, mon regard lui, était fixe et perdu dans le vide, comme si le subconscient de mon esprit avait totalement prit le dessus sur ma raison. Je restai un moment dans cet état avant de finalement porter mon oeil vers le trentenaire qui, finalement, pouvait être témoin de tout le sérieux qui imprégnait mon visage et ces mots que je venais de prononcer.

J'ai battu ce Ozaï avec un oeil en moins...

...j'ai hate de voir la peur sur leur face lorsque je tuerai le prochain avec un bras en moins. Je veux qu'ils savent qui je suis Van, au premier coup d'oeil. Et je veux qu'ils regrettent d'avoir croiser mon chemin avant même que je ne pointe ma lame sur eux. Je veux...qu'ils aient peur. Malheureusement, soulever ce monstre avec un seul bras est pratiquement impossible. J'aimerais donc en avoir un faux...pour que l'image que je veux projetée reste la même, tout en étant capable de combattre sans trop d'handicape. S'il faut, je viendrai à Taki, mais je dois envoyer une escouade enquêtée à Tsethang. Si ce nukenin s'y rendait...c'est qu'il doit y avoir une raison.

Aide moi à me rendre au palais Samui...et nous partirons vers ton temple ensuite. Je te parlerai de mon idée pour ces masques durant notre voyage aussi.

La réaction qu'eut Ketsuen en perdant son bras ne fit même pas sourciller le Lumineux. Ce dernier s'était laissé saisir par la gorge sans réagir. Seul son regard s'était alors immédiatement écarquillé en le voyant faire. Le Samui garderait cette sombre nuit bien en mémoire pendant un long moment encore. Du moins jusqu'à ce que le Trentenaire trouve une solution à son nouvel handicap. Bien sûr, cela prendrait du temps mais également de la patience. En connaissance de cause, Van savait que l'on ne recouvrait pas de suite toutes ses capacités. Une prothèse telle qu'il portait à l'heure actuelle à son bras gauche demeurait cependant une pure merveille de technologie. Bien que plus fragile qu'un corps humain, celle-ci offraient de nombreux autres avantages...

Pendant la nuit, Hoheinheim s'était employé à réunir les morceaux de corps du Nukenin vaincu par Ketsuen. Il termina son orfèvre au petit matin et fut tout abasourdi de constater le réveil du Samui. Complètement captivé par l'étude et l'analyse des différents aspects qu'il étudierait plus en profondeur dans son temple, il s'était déjà visuellement imaginer ce qu'il pourrait en faire par la suite.

Van ~ " C'est plutôt à moi de m'excuser pour ton bras. " Fit-il en agitant un rouleau de parchemin qu'il tendit à Ketsuen. " Je ne savais pas si tu souhaitais le garder alors je l'ai scellé à l'intérieur de ce parchemin. Prends le. Pour ce qui est de la suite ne t'en fais pas j'imaginais bien un semblable au mien... Du moins plus grand bien sûr. "

Le Trentenaire dit cela en empoignant son poignet gauche. Il pivota légèrement sa prothèse en la tournant délicatement, puisi la retira afin de la présenter naturellement au Samui.

Van ~ " Tu es chanceux, cela ne fait pas très longtemps que je l'ai mise au point. Je pourrais en reproduire une similaire et plus adaptée pour toi bien sûr, mais pour cela il nous faudra rejoindre mon Temple à Taki. "

Pendant que Van remettait sa propre prothèse, Ketsuen souligna effectivement la raison méconnue qui avait poussé un membre du Kyomu à se rendre à Yuki. Face à cette menace il était en effet plus qu'urgent de prévenir les autorités locales. Qui plus est losqu'il s'agissait du prestigieux clan des Samui...

Van ~ " Rends toi au palais sans moi Ketsuen. Il me reste encore une chose à faire avant de rentrer... Et ce Palais est un endroit bien trop froid pour moi. "

Après quoi le Seigneur de Guerre se mit à dérouler un rouleau de parchemin qu'il étendit juste à côté de la dépouille d'Ozaï. Pliant le genou à terre, il composa une petite série de mudras avant de plaquer sa main contre le parchemin. L'instant d'après, le corps tout entier du membre du Kyomu disparu subitement comme engloutit par le vulgaire bout de papier qui s'était refermé sur lui même. Usant de quelques fils de chakra, Van rapprocha le rouleau jusqu'à sa main puis le plongea bien délicatement dans la poche intérieur de sa blouse...

Van ~ " Une bonne chose de faite. Je peux t'accompagner jusqu'aux portes si tu le souhaites. Après quoi je te quitterai pour aller voir Kemono. "

Et c'est une journée complète qui s'écoula entre le moment où le scientifique de Taki me laissa aux portes du conseil Samui, et celui où je le retrouvai pour enfin débuter notre voyage vers le pays dont il était le seigneur. Ce qui se passa entre temps allait me permettre de savoir si l'homme qui m'avait attaqué était venu seul sur nos terres enneigés ou non, mais prendrait bien plus que la journée pour qu'on en vienne à quelconques résultats. Ainsi, rien ne me retardait vraiment plus ici, ou du moins plus pour un moment.

Sachant environ où je pourrais retrouvé le trentenaire, je me dirigeai vers les quartiers où ma récente élève avait élue domicile afin de voir si je n'y trouverais pas le binoclard. Chez elle directement, l'absence de mouvement au travers des diverses fenêtres de son appartement personnel me laissait clairement savoir qu'il n'y avait là personne. Ainsi, trouver le Lumineux pourrait devenir une tâche compliquée...seulement je connaissais bien le coin et savait qu'il n'y avait qu'une seule auberge dans les environs et qu'il fallait aller du côté opposé de la ville pour en trouver d'autres. Me doutant bien que le Takijin était de ceux qui préféraient ne pas perdre trop de temps, les chances de l'y trouver ou de savoir s'il y avait séjourné étaient donc plutôt élevées.

Ce fut donc autant par surprise...que sans surprise aussi, que je le croisai directement au moment où j'allais ouvrir la porte qui me donnait accès à l'intérieur. La porte s'ouvrit devant moi, et ce fut le long manteau, la barbe de quelques jours et les lunettes de Van qui apparurent devant moi et derrière ces dernières, l'air confus et surpris du marionnettiste. Il ne s'attendait donc clairement pas à me voir là.

Hoy...t'as terminé avec la sauvage? On peut partir? Lui dis-je simplement en faisant allusion à la Suzurane.

Que je puisse t'expliquer clairement ce que j'avais en tête hier en te disant que j'avais besoin de toi pour un travail bien particulier? Car il me faut un Shinobi ingénieux et plein de ressources...et qui ferait partie de mon organisation. Et ça tombe bien...tu as le profil idéal.

Plus que de simples mots pouvant flatter l'orgueil de l'inquisiteur, ceux-ci laissaient tout bonnement savoir au principal concerné qu'il était bel et bien le seul individu à qui je pouvais confier la tâche que je m'apprêtais à lui donner. Ayant directement rapport avec l'Inquisition Impérial, il était hors de question de laisser quelconques indices sur les plans que j'avais pour ma propre organisation autre qu'à un de ceux qui en faisait partie.

Je veux que tu trouve un moyen de...cacher...effacer...brouiller notre chakra via nos masques Van. Je ne veux pas que personne soit apte à identifier un seul des membres de l'inquisition. Notre ennemi principal étant la rébellion, nous aurons...tôt ou tard...à affronter d'autre Shukaijin. Il devient donc impératif que...lorsque l'on agit sous cette seconde identité, personne ne puisse nous reconnaître.

Hoheinheim après avoir quitté Ketsuen donc, s'était directement rendu au domicile de Kemono afin de prendre de ses nouvelles. Voyant que la jeune femme était en train de dormir et de récupérer de son combat mené à Kumo, celui-ci n'était finalement resté que très peu de temps avant de repartir.

Dehors, Van se résolu à passer une nuit à Yuki dans le but de prendre un peu de repos lui aussi avant de repartir. Le froid du pays des Neiges était plutôt rude pour qui n'y était pas habitué et bien que le voyage retour depuis le port de Raiun lui ait tout de même permit de récupérer quelques forces, il lui faudrait sans doute pas moins d'une semaine encore avant de récupérer l'intégralité de son chakra...

L'auberge en bord de ville pour le coup lui proposa tout le confort nécessaire. Hoheinheim l'avait aperçu en passant une ruelle et s'était aussitôt diriger vers le bâtiment. Une fois à l'intérieur il loua une chambre à l'accueil puis fut guider jusqu'à l'étage. Les propriétaires semblaient ravis d'accueillir l'une des célébrités de l'Empire et n'hésitèrent pas à lui proposer tout un tas de services...

Après un bon repas et une douche bien méritée, Van se sentait en bien meilleur forme que lorsqu'il était arrivé. Allongé dans le lit de sa chambre, le Seigneur de Guerre regardait son bras - récemment transformé en marionnette - en se demandant ce qu'il pourrait ajouter pour le rendre plus performant encore. Son combat ne s'était pas exactement déroulé comme il l'avait espéré. Beaucoup de ses faiblesses avaient été mises en avant tout comme le peu de chakra finalement dont il était pourvu. Toutes ces idées ne tinrent en fin de compte que très peu de temps face à l'envie de dormir devenue nécessaire. Van avait fermé les yeux et s'était laissé emporté par son sommeil...

Hoheinheim ne se releva que le lendemain très tôt dans la matinée. Prêt à repartir pour le Pays des Cascades, celui-ci n'attendit même pas le réveil des tenants de l'auberge pour leur laisser leur dû -bien en vue sur le comptoir - et quitter l'établissement. Ce n'est que lorsqu'il allait ouvrir la porte que Van tomba nez à nez avec Ketsuen. Surprit de le retrouver si tôt, le Trentenaire se laissa entraîner sans difficultés par l'enthousiasme de son cadet. Puis tout deux discutèrent finalement tout en marchant, des fameuses intentions du chef des Judicateurs concernant les masques de fers.

Van ~ " Voilà une idée forte intéressante... " Faisait-il tout à coup bien intéressé par le désir du Samui. " Je devrais effectivement être en mesure de faire quelque chose à propos des masques. Mais cela prendra un peu de temps. " finit-il par conclure tout en remontant ses lunettes.

Assez pour qu'il mette au point un sceau capable de le faire en tout cas. Il faudrait encore qu'il parvienne à trouver un moyen de lier ses Fuinjutsus avec sa toute dernière spécialité. Jusqu'à présent Van s'était entraîné en autodidacte et s'était plutôt bien améliorer.
Les deux Shukaijins discutèrent encore pendant un long moment en poursuivant leur route jusqu'au port qui les mèneraient jusqu'à Marutagoya. En l'était Van ne pouvait rien faire d'autre que de réfléchir à la méthode qu'il utiliserait pour brouiller les chakra des membres des Judicateurs. Pour cela le Maître des Fuinjutsu imaginait très bien de quelle façon il faudrait s'y prendre...