- Faites ça dignement tout de même. Il est déjà assez écorché comme ça.

L’opération avait déjà été réussie, mais une seule fois. J’avais une totale confiance en ceux qui, aujourd’hui, la reproduirait, mais je tenais tout de même à ce que tout soit fait dans la dignité de la personne. Qu’ils en profitent également pour l’étudier un peu plus, ça ne fera pas de mal au vu de ce qui les attend dans quelques jours. Mais j’avais encore des préparatifs. Kihran allait bientôt arriver, suivi sous peu de son élève Inuzuka. Le bon choix ? Au fond, là encore, il n’y en avait pas. Qu’avait-elle mérité pour subir ça, plus qu’une autre ? Pas grand-chose. Je ne me fiais qu’aux bruits de couloir et à ce que je lisais des différents rapports. Mais il fallait en faire un, et c’était tombé sur elle.

Arrivée au palais, je me dirigeai vers mon bureau, rejoint rapidement par l’Hayashi. Après discussion de choses et d’autres, nous fûmes interrompus par Shizu qui arrivait pile à l’heure. S’introduisant dans mon bureau, et accueillie par Kihran par de banales commodités, j’étais restée silencieuse pendant leur discussion, les bras sur mes accoudoirs, les jambes croisées. Je lui souris lorsqu’elle s’adressa à moi.

- Bonjour Shizu. Assis-toi, je t’en prie.

On remarquera la première hypocrisie de ce monde. N’importe quel gradé aurait pu se pointer à cette porte, je l’aurais vouvoyé. Là, c’est une jeune Genin alors je la tutoie. Comme tout le monde : visiblement, dans la pensée unique qui régit cette planète, les jeunes non-gradés ne méritent pas le même respect que les anciens gradés, ayant bourlingué sur cette planète pour devenir le meilleur dresseur et se battre sans répit. Enfin bref, détail. Une fois assise, je repris la parole.

- Je te rassure tout de suite, rien de grave dans cette convocation qui peut paraître un peu… impressionnante au premier abord…

Enfin, seulement si on se cantonne au fait que c’était son Hokage et son senseï qui se trouvaient dans ce bureau. Parce qu’en dehors de ça, bon, Kihran et Mizuki, voilà, quoi. Bref, j’ai assez digressé, il est temps d’entrer dans le vif du sujet (enfin après cette parenthèse (et celle-là (ou celle-là (aha quand m’arrêterai-je ? (JAMAIS MUHAHAHA (Hum, pardon…))))).
… Et là tu te dis qu’il manque une parenthèse à fermer. Bien vu, jeune ouistiti).

- Tu ne dois certainement pas être au courant, mais il y a de cela des années, durant la guerre qui opposa Senju aux Uchiwas, les deux se sont livrés à des expériences scientifiques abominables ayant donné naissance à deux entités génétiques : les Furyous pour les uns, les gènes pour les autres. Si les Furyous étaient incontrôlables – je te passe les détails, peu de gens sur cette planète les a, en dehors d’un Kazekage un peu trop belligérant et un Suzurane du Nord que je ne suis pas censée connaître – ce n’est pas vraiment le cas des gènes. Une fois sorties du corps de leur hôte, ils peuvent être réintégrés dans le corps d’un autre et accentuer – voire améliorer – son pouvoir.

Petite pause. Elle ne voyait absolument pas où je voulais en venir, et c’était normal : après tout, je venais de lui donner une leçon d’histoire.

- Je suppose que tu as appris ce qui est arrivé à Yamada Tetsui. Il a été exécuté pour ses crimes envers le Pays des Vagues et, par extension, envers Hi et Konoha. Mais là n’est pas le plus important. Le plus important, Shizu, c’est que Tetsui possédait un gène dont je viens de te parler et qu’il est actuellement extrait de son organisme à l’hôpital. Le truc, Shizu, c’est qu’on va le réintégrer dans un corps. Au vu des recherches, il faut que le gène soit intégré dans un corps dont le niveau de chakra n’est pas encore très élevé – enfin, rien de sûr, mais on sait que ça fonctionne sur eux et on ne sait pas comment ça fonctionne sur des shinobis plus expérimentés.

Je suppose – et espère – qu’elle comprenait où je voulais en venir.

- Konoha avait déjà récupéré un gène, que j’avais fait implanter dans un shinobi proche de moi pour pouvoir garder un œil sur cette arme et sur son évolution. Je n’ai malheureusement pas le temps de faire le même suivi, c’est pourquoi Kihran s’en occupera cette fois-ci. Shizu, dans une semaine tu seras opérée pour recevoir le gène qu’on appelle « gène blanc » et qui sera intégré à ton organisme.

Ce qu’il fera ? Et bien, héhé, là était tout le sel de cette opération : on en savait rien. On avait de vagues idées sur ce qu’il faisait sur Tetsui, on savait vaguement comment Ryokai avait réagi au sien : mais quant à savoir ce que Shizu fera de ce gène blanc, ça… Le membre du Kaiho-Shâ associé à ce gène avait des pouvoirs de régénération et de protection accrue : il restait à espérer que l’Inuzuka sera à même elle aussi de tirer profit de cette nouvelle capacité. Je ne doutais pas qu’elle survivrait à l’opération, mais cette découverte était encore très récente, et il n’était pas infâmant de dire que, peut-être, l’opération ne serait pas un succès.

Kihran répondit avant moi, en tant que senseï impliqué dans la vie de son élève. Il essaya de la rassurer. C’était beau – petite pensée émue aux deux miens que je laisse faire des enfants à droite et à gauche alors que là aussi la médecine a fait des progrès immenses. Je souris à l’intention de Shizu.

- Ouais, tout comme il dit. Ce n’est en rien une sanction ou une corvée : on te donne la possibilité de développer une puissance inconnue et mystérieuse mais qui nécessite un passage par la case opération. Tu ne seras pas laissée seule face à ces nouvelles responsabilités, de toute manière.

On va éviter de dire que si un jour nos ennemis apprennent qu’elle a ce gène, elle risque d’être traquée. C’est une autre histoire, ça.

- On te croit physiquement et mentalement capable de surmonter ça, mais tu es libre de tes choix.

Je sortis un parchemin et de l’encre de mon tiroir et griffonnai quelques mots dessus avant de le replier et de lui tendre.

- J’ai conscience de la difficulté de faire ce genre de choix, et je ne te demande donc pas de décider là maintenant. Tu as un rendez-vous médical à l’hôpital dans quelques jours pour un check-up entier et des premiers examens. Si tu acceptes de te faire transplanter, alors rends-y toi. Sinon, reste chez toi. Personne ne t’en voudra.

Et c’était le cas. On avait choisi Shizu sur de nombreuses compétences et on pensait sincèrement qu’elle était la meilleure pour recevoir le gène blanc, mais on ne la forçait pas. La décision était difficile et on mettait tout ce qui était en notre pouvoir pour que ça fonctionne et qu’elle se sente le mieux possible… Mais, et je parle d’expérience, avoir de grandes responsabilités aussi jeune… ça peut vite être compliqué à gérer.

Salut à tous, sauf à ceux qui s’appellent « Tom » parce que c’est vraiment un prénom ridicule. Mi-surnom, mi-connard. Aujourd’hui, on se retrouve pour un petit récit de ma vie, (qui ne servira absolument pas à alimenter mon bonus de ce mois-ci, qu’on soit clairs dès maintenant), parce qu’une fois que Kihran et Shizu ont quitté le bureau, je me suis posée, et j’ai réfléchi à ma vie. J’entends déjà d’ici vos voix frêles quémander d’un ton peu assuré, tourmentés par la peur : « Mizuki, oh grande prêtresse, dans le cerveau duquel l’intelligence profuse et dont la sagesse n’a d’égale que la modestie, pourquoi viens-tu encore une fois nous assommer d’un pavé fétide au style creux, gangréné par la jobarderie et à la provenance orthographique douteuse, doublés de blagues dantesques ? » (un peu dur à digérer cette question, je vous l’accorde et je ne parle pas de votre guitare :vase:)

Pour répondre sobrement à votre question et ainsi étancher votre soif brûlante de connaissance et assouvir votre désir de vous imbiber de culture, sachez que si je vous parle aujourd’hui, c’est parce que je fus (et je ne parle pas de bière :vase: et je ne reparle pas de cercueil :doublevase:) obligée de vous écrire, et ce après d’ennuyeux mois de passe sous le bureau, cunnilingus à Daimyô, léchage de gonades (dédicaces aux scientifiques) à membres haut placés et efforts finalement triomphants, dans ma quête d’autorité et de pouvoir, je pus (fake :vase:) enfin combler mon appétence vorace et goulue, dans un dernier souffle de déliquescence paraphrasé par d’immorales magouilles (… quoi ?).

Dans un futur lointain, où les idiots auront muri et où la bêtise humaine sera amoindrie (rêve toujours tu m’intéresses) ; on suivra les lois, on respectera son prochain (et même celui qui est avant), on n’insultera pas les autres et, surtout, on arrêtera de croire à la légitimité d’une fille comme moi. Cet avenir parait bien distant. Mais… l’espoir fait vivre.

Bref, je ne suis pas là pour rigoler, et ce n’est pas une blague. Bien lointain du côté jovial, allègre (comme Claude :vase:), folâtre et des calembours de haute voltige, j’ai une annonce bel et bien sérieuse à faire : c’est sous cette intonation austère que j’avertis les résidents de notre plaisante communauté : je vais créer un empire (oui, comme le Shukaï, parce qu’à Konoha, on n’est pas foutus d’avoir des idées originales, alors même quand on pense être originaux bah on l’est pas, hein). Génocider la moitié des gamins de moins de 13 printemps et qui vivent dans le désert est une chose, savoir comment l’on s’y prend en est une toute autre. J'ai pas envie de continuer de me prendre la tête avec des gens qui comprennent rien à ce qu'on leur dit et qui ne réfléchissent pas, qui préfèrent pleurer sur un détail plutôt que de réfléchir plus grandement. Ca fait longtemps que j'aurais dû le faire, et j'ai toujours repoussé l'échéance à cause de l'espoir infime qui me susurrait (quelle chance, cet Urée ! :vase: ) qu’ils finiront par évoluer : espoir aussi utile qu'une chaussette à un pompier en proie à un incendie.

« If anything can go wrong, it will. » C’est avec autant d’optimiste que ce cher Murphy que je vous laisse déjà présager un horizon heureux pour le Yuukan, marqué sans aucun doute par la perfidie, l’opulence de crétins et le mal-être social. Je vais essayer de parer à cela mais désolée de vous attrister : je ne suis pas une super héroïne, juste une sur-femme.

Merci d'avoir lu jusqu'à son terme mon flot de connerie, sachez que je suis bien moins pompeuse et simplette dans mon comportement avec vous en général. J'espère que vous passerez de bons moments sur au sein de l’empire du feu tout de même, et qu'entre deux conneries vous aurez le temps d'y raconter votre vie. Vive moi, vive Miko, vive Konoha, vive l’Empire du Feu, vive Sugu, vive Tonton Fred, vive la République et vive la France.