Nous avions voyagé durant de nombreux jours à travers le désert et ses plaines venteuses avant d'enfin atteindre les portes du village du sable. Enveloppé dans d'épaisses capes de tissus clairs, le visage protégé en grande partie par ces dernières, notre groupuscule composé de onze personnes, tout montés à dos de dromadaire avançaient doucement, mais surement vers les décombres de ce qui était encore l'immense cité du pays du vent.

Nous avions l'air de fantômes venus d'un autre monde lorsque nous avons fait irruption dans ce qui semblait être l'ancienne voie illusionnée, mais nous étions aussi, pour ainsi dire, préparé à voir de tels dégâts. Les dires de notre messager n'étaient donc pas faux.

En tête du groupe, je levais la main, pour indiquer à mes hommes de faire halte et je dégageais promptement mon visage et ma chevelure de lave pour présenter une figure à la personne qui allait nous accueillir ... Si quelqu'un se présentait malgré tout. Guerriers du vent que nous étions, notre puissance cumulée ne tarderait pas à alerter la plupart des gardes shinobis qui peuplaient cette bourgade, de quoi les mettre suffisamment en alerte pour recevoir un accueil digne de notre délégation. Heureusement pour eux, nous étions ici en paix, pour les aider. Je soufflais tout en observant le paysage autour de nous. Destruction, désolation. Je finissais par dégager un peu mieux mes bras et indiquer à mon dromadaire de se coucher afin que je puisse descendre de son dos.

Mes bottes foulèrent le sol en deux impacts qui se dessinèrent sur le sable alors que je cherchais du regard un interlocuteur quelconque afin que nous puissions nous présenter. La rigueur étant de mise, en attendant, je fouillais dans mon package pour en sortir une gourde d'eau afin de me désaltérer alors même que je glissais dans ma ceinture un poignard et que je me saisissais à pleine main de mon arc, juste ou cas ou.

Notre patience ne tarda pas à être récompensée, car bientôt, je sentis comme des présences se dresser devant moi. Des hommes et des femmes dont le comportement trahissait tout sauf un accueil chaleureux. Ils étaient méfiants et cela pouvait devenir dangereux à tous moment. Je fis alors un signe à mes guerriers, leur demandant de rester sur leur garde.

"N'attaquez pas ! Mais tenez-vous prêt à vous défendre !"

Tels des guerriers des mers du nord, les boucliers auparavant sur les chameaux sont descendus sur les bras des hommes. Deux guerriers sont venus se poster autour de moi, prêt à assurer ma protection si cela était nécessaire, hors, je me tenais également prête à mon tour, les sceaux sur mon arc se faisant plus luisant, plus vigoureux sous l'impulsion de l'énergie que je déversais en eux. Mon regard se fit alors plus perçant, évaluant mentalement la distance entre chacun des hommes qui nous faisaient face, allant même jusqu'à détecter la moindre goutte de sueur, la faille dans cette défense. Puis soudain, aussi mystérieusement que spontanément, un homme apparut juste devant les premiers gardes de la cité du sable.

Une cape sur ses épaules et un large chapeau cachant son visage, voici donc, ce que mon père m'avait décrit, comme le chef des armées militaires du vent. Le Kazekage en personne se présentait devant nous. C'était la première fois que je voyais l'un des dirigeants de notre pays. Mon visage ne laissait pourtant transparaître aucune émotion, même si d'un geste de la main, j'indiquais à mes guerriers de se placer au repos, les lourds boucliers ronds retombant au sol dans un bruit sourd, tout en soulevant le sable sous l'impact.
Le vent balaya la scène et je répondais au salut de l'homme d'un hochement positif de la tête avant d'entamer la discussion :

"Je me nomme Kikue, princesse de la tribu nomade des Mongudors et voici mes guerriers Kazekage !"

J'inclinais délicatement la tête pour désigner la dizaine d'hommes derrière moi, avant de reporter mon attention sur le représentant de l'autorité face à moi.

"Nous avons entendu parler du drame qui est survenu en la capitale de notre pays et nous avons décidé d'envoyer un groupe d'hommes sous mon commandement pour vous venir en aide !"

Regard sérieux, visage tendu, je n'en restais pas moins d'une allure tout à fait détendue quant à la situation présentation. Parfaitement campé sur mes positions, bien que les tensions avec les gardes soient désormais moins palpables par la présence de l'homme le plus fort du village.

"Mon Seigneur ! Même si les nomades ont une façon différente de vivre de vous, même si nous ne sommes pas souvent considérés par la politique des dirigeants du pays, Kaze no Kuni reste notre terre et tous les bouleversements qu'elle subit nous touche profondément !"

Effectuant alors un mouvement de bras pour me mettre au garde-à-vous, je saluais de la tête le nouveau dirigeant du vent alors que mes guerriers en faisaient de même :

"Nous sommes à votre service et attendons vos ordres !"

L’allure du groupe armée des Mongudors semblait diminuer légèrement, nous ne devions plus être très loin de notre destination. Quelle pagaille ! Et dire que je devrais être à l’ombre de l’oasis que j’affectionnais tout particulièrement en train de chercher le moindre nuage dans le ciel. En fait, c’est ce que je fais à cet instant présent, mais aucune trouvaille. Ah ! Ah non… Pendant que j’y pense… Qu’est-ce qu’ils sont casse-pieds ceux-là à toujours s’engueuler…

- Arrrrhh ! Ca m’énerve ! Pourquoi on est là !

- Calme-toi Rippuku, ce n’est pas génial ? On va rencontrer plein de gens !

- Parles pour toi ! Je te rappel que t’es un esprit, tu vas pas rencontrer grand monde ! Je préférerais ne pas être là ! C’est ta faute ! Tu n’aurais pas dû lui en parler !

« Hey… Moi non plus ça ne me fait pas plaisir, ça fait trop longtemps qu’on marche… Je veux juste de l’eau… Stop vous disputez… » Dis-je avec un air bien plus fatigué que je devrais l’être, sans me préoccuper du regard de mes camarades de voyage qui me voient et m'entendent parler toute seule.

En vérité, c’était mon idée de suivre les indications de ma mère. Elle qui c’était occupée seule de moi et qui m’avait pourtant tellement apprit. Je lui devais au moins ça et même si mon apparence ne changerait pas aux yeux des autres, je pourrais peut-être améliorer et comprendre quelque chose. Apparemment, c’est totalement différent un village… Quelle lourdeur. Le convoi s’arrêta face à un homme étrange. Moins que moi, c’est certain. Un certain charisme, sans nul doute… Ah… Un mec tape-à-l’œil. Je me planquais discrètement derrière des guerriers Mongudors plus grand que moi tout en respectant le garde-à-vous de la princesse. Cette femme était si belle et pourtant avec un charisme de guerrière, pas comme moi, c’est certain. Elle a passée le test d’ailleurs, elle. Je ne l’envie pas, bien au contraire ! Et elle est tellement forte en comparaison avec moi. Déjà que je n’ai pas confiance en moi, là je perds tout ce qui me motive à venir.

J'avais eut une élocution cordiale et polie à l'intention de l'homme qui s'était présenté devant nous comme le Kazekage du pays du vent. Hors, l'accueil que celui-ci nous réserva, bien que cordial et poli dans un premier temps, me semblait étrange suite à ma présentation. J'arquais un sourcil poli, mais intriguée lorsqu'il me demanda de le suivre. Je fis un pas en avant, rapidement arrêté par l'un des hommes de la tribu, Masato. Mon regard émeraude se porta sur le guerrier et attentive aux paroles qu'il m'avait transmises d'un chuchotement hâtif avant de me passer devant pour prendre la parole de façon plus ou moins ... Agressive.
Un mince sourire se dessina sur mon visage, car l'impulsivité de Masato était aussi légendaire que son ardeur au combat. Seulement, je ne pouvais me permettre de rentrer dans un conflit qui risquait de toucher bien plus que notre petit groupuscule.
Je soupirais et finalement, je m'avançais vers l'homme qui s'était positionné devant moi, posant une main sur son épaule et lui parlant dans un dialecte ancien, le dialecte de notre tribu afin de ne pas faire participer à notre conversation les faire valoir de Suna :

"Masato ..."

Je me retournais alors et faisais signe aux guerriers de s'approcher, mais surtout à Irumi. Dans ma tête, une réflexion était quand a elle en chemin. Suna et son dirigeant se méfiaient de nous, mais cela était compréhensible compte tenu apparente des importants dégâts que la ville elle-même avait subi. Hors, nous n'avions jamais fait autre chose que marchander avec les habitants de cette ville et à présent, nous leur portions notre aide. Nous étions là pour ça, mais ce que nous demandait l'ombre du vent mettait en danger la tribu :

"Si nous leur donnons notre sang, ils seront capables de nous traquer et de retrouver la tribu s'il le souhaite. Hors, nous avons toujours adopté une vie nomade pour justement, que l'on ne nous retrouve pas de cette façon ... Je refuse de mettre en danger les nôtres, même pour venir en aide à citoyen de la cité du vent ..."

Je baissais les yeux, car je n'étais pas non plus là pour abandonner la mission que père m'avait confié :

"Iromi ... Qu'en panse les esprits ? Un tribut égal à leur attente pourrait-il les satisfaire ... Si je suis ... Seule à leur donner ce qu'ils veulent, cela suffira-t-il ?"

J'avais des gestes lents et mesurés. Je ne faisais preuve d'aucune agressivité à l'égard de Suna et de ses guerriers, même si cette discussion dans un autre langage devait leur sembler étrange. Hors, nous n'étions pas des gens que le regard des autres importunés. Nous continuons notre conversation, comme ci de rien n'était, comme ci cela était tout à fait normal. Si je leur donnais mon sang, il ne pourrait traquer que ma personne et il me suffirait de ne plus retourner parmi les miens pour ne pas les mettre en danger. C'était un risque à courir, mais un risque que j'étais prête à prendre. Mon regard se tourna vers Masato :

"Je sais ce que tu penses, mais je préfère me sacrifier, que vous mettre tous en danger ..."

Autant parler avec lui, le temps que les esprits se décident. Ils étaient parfois capricieux ...

hrp:

Bla, Bla, Bla. C’est un bref résumé de ce que ce sont dit la Princesse et Masato. Ah oui, il y a bien quelqu’un venu nous accueillir dans ce piège géant délabré mais lui, il n’a pas parlé. Enfin tellement peut que je ne me souviens même pas de ses paroles. Néanmoins, sa réaction fit réagir notre Princesse qui décida de s’entretenir avec nous, simples membres. Mise à part moi, ah, ah. Mon rôle de Chamane commence déjà apparemment. Attention, voilà l’arrivée de la génialissime flemmarde du groupe ! Quelques pas suffirent à sortir de ma cachette pour arriver en première ligne et regarder de ma petite taille la guerrière et meneuse un bref instant avant de diriger mon regard dans le vide afin de m’adresser au vent, assez audible pour l’ensemble des personnes présentes.

« Vous avez entendu ? Vous en pensez quoi, les Anciens ? »

- La prochaine fois que tu m’appelle Ancien, je t’égorge, sale gamine ! Ta mère montre plus de respect à notre égard !

« Tu veux que je t’appelle comment ? Le vieux ? Pour certains, vous datez de la première génération de la tribu... Je n’ai que dix-sept ans, pas plusieurs centaines d’années comme vous… »

- La petite n’a pas tord Rippuku. Néanmoins, tu te dois de garder une certaine maitrise de toi, qui plus est, en publique Iromi. Tu n’es plus à la maison, tu es chez des inconnus, il faut te comporter en conséquence. On est d’accord ?

« Oui… Je m’excuse… On fait quoi du coup ? »

- Et si on profitait que le chef soit présent pour l’égorger et le vider comme un animal ? Je peux m’en charger, si tu veux, Iromi. Laisse-moi faire.

- N’écoute pas cet imbécile. Nous ne pouvons déshonorer la tribu et encore moins une héritière. La tribu daigne offrir des bras pour la reconstruction de ce village meurtrit, il n’est en aucun cas imaginable de sacrifier qui que ce soit. Puis-je, Iromi ?

« Par le contrat qui lie Kanzaki Iromi et l’esprit Fondateur des Mongudors, Ken’Ryoku, j’offre mon corps afin d’établir le pont entre les deux rives. Entre le monde des esprits et celui des hommes. »

La jeune fille que je suis, se tenant droite après avoir récité ces quelques phrases afin d’établir le contact physique entre l’esprit et l’homme ferma les yeux un bref instant. Une chaleur intense, comme une brûlure envahit mon corps et mon esprit sembla se détacher afin de laisser place à un esprit bien plus ancien et bien plus puissant que n’importe quel être vivant en ces lieux. Cet esprit était bien plus pesant que ceux de Rippuku, Kuruu ou Kamoku par exemple. Mon faible corps ne pouvait tenir longtemps. Apparut soudainement une flamme bleue tout droit de mon œil gauche. Les yeux s’ouvrirent doucement. L’expression de mon visage habituellement fatigué devint terne et sombre. Mon regard comme tout mon corps n’était totalement plus sous mon contrôle et ce dernier se tourna vers la Princesse. Tel un être possédé par le démon, ma voix si douce en tant normal devint bien plus grave et terne.

- Kikue. Tu ne te sacrifieras pas. Les Mongudors sont une famille et cela veut dire que chaque membre y est important. Nous devons nous méfier de leur système militarisé qui pourrait nuire à la tribu, tu as raison. Les guerriers ici présents préféreraient donner leur vie pour la tienne que l’inverse, quoi que tu dises. Respectes cela. Il ne semble pas prendre conscience de l’importance de la tribu au sein de Kaze no Kuni. Explique-lui en détail qui nous sommes et le regard différent de ses gardes par rapport à lui, ce qui montre qu’ils en savent apparemment plus que lui. A toi de choisir tes mots.

Comme convenu, le contrat prit fin sans plus de paroles. La flamme bleutée disparut de mon œil gauche tandis que Ken’Ryoku reprenait sa place dans le monde des esprits. Mon corps faible perdit de sa force et un léger étourdissement me fit prendre appui sur le guerrier qui ne gardait pas sa langue dans sa poche. Cet esprit brut de décoffrage faisait office d’un lavage de cerveau à chaque possession et il me fallait bien quelques secondes avant de me reprendre. Reprenant mes moyens, j’ouvris les yeux grands ouverts vers cet homme qui n’allait surement pas tarder à l’ouvrir.

« Garde ta langue dans ta poche s’il te plait, Nii-san. Ce serait embêtant que nous soyons en froid avec le village caché de notre pays, non ? Enfin, c’est les esprits qui me l’ont dit, bien sur. »

Quelle mauvaise menteuse je fais. Bon, ça ne se voit pas, enfin pas trop j’espère, mis à part que je détourne les yeux pour qu'il ne croise pas celui d'une menteuse qui préfère désormais regarder le sol et ses bottes si jolies, clairement mon comportement habituel. En tout cas, ce voyage était clairement moins ennuyant avec la Princesse et Masato mais bon, je reste que je suis, une partisante du moindre effort, mais quand ça peut éviter des ennuis à la tribu, je me fais violence, parfois.

La discussion évoluait. Iromi avait fait son apparition et son travail, les esprits nous parlaient à travers elle. Imperturbable face à la jeune femme qui avait pourtant désormais une allure de démente, attirant, sans aucun doute l'attention sur nous, je restais malgré moi d'un calme parfait. Je la regardais, j'écoutais les paroles de Ken'Ryoku avant que ce dernier ne délaisse le corps de son hôte pour s'en retourner de là ou il venait. Commençait alors, une réflexion intense et difficile dans mon esprit. Mon regard vagabondait alors sur le village caché du sable, mais aussi sur ses nombreuses murailles ou archers et soldats nous tenaient toujours en joue suite à l'étrange démonstration que venait de donner notre chaman. Mes paupières se plissèrent alors que je percevais des paroles, des chuchotements. Certains des soldats avaient compris qui nous étions. D'autres se posaient toujours la question. Certains avaient, semble-t-il, même comprit nos paroles, mais juste des brides. Notre dialecte était ancien et pur, les origines de Kaze no Kuni se percevaient sans problème à travers ce patois venu d'un autre temps. Finalement, je m'avançais la première face au kazekage, mais surtout, face aux hommes qui devaient nous faire passer ce fameux "protocole" de sécurité. Mes pieds foulèrent le sable, soulevant ce dernier, pourtant, je restais plantée à quelques mètres d'eux, les observants dans un mutisme qui n'annonçait rien de bon. Je n'avais rien d'une paysanne, mais je n'étais pas non plus la frêle jeune femme à laquelle il devait souvent avoir à faire. Mon regard se planta dans celui de l'ombre du vent. Féroce, mais sûre de moi-même, je répondais alors :

"Nous nous soumettrons à votre demande, à l'exception du fais de vous donner notre sang et notre chakra."

Mon regard se fit plus perçant, tel celui d'un faucon fonçant sur sa proie :

"Vous ne nous connaissez peut-être pas, mais nous sommes plus anciens que nul ici ne l'est au sein de la nation du vent. Nous connaissons la réputation des buveurs de sang, mais aussi leurs capacités. Vous donner notre sang reviendrait à condamner notre tribu. Nous sommes également des traqueurs, et nous connaissons la possibilité que vous avez à nous retrouver grâce à ce dernier. Cela est contraire à nos lois les plus anciennes, car la tribu est et demeurera libre de ses faits et gestes avec pour seul guide les esprits."

Mon regard se tourna vers les guerriers sur les murailles et un mince sourire se dessina sur mon visage. Déjà dans les rangs, certains avaient clairement reconnu les membres de notre tribu. Pour cause, nous faisions souvent des affaires avec les habitants du village caché du vent. Nous n'étions pas une menace, mais nous pouvions facilement le devenir.
Je soupirais et mes yeux se posèrent une nouvelle fois sur Matsuno Yamuro. Serait-il assez bête pour refuser une aide de notre tribu ? Comment cela serait-il perçu par ses pairs ? Souhaitait-il vraiment isoler Suna du reste du monde en soumettant le village à des conditions de passages aussi drastiques qu'illogiques ? Cela revenait à enterrer le village et à le renfermer sur lui-même.

"Nous sommes venus ici pour vous prêter main forte, pas pour être traités aussi injustement que des criminels ou des ennemis potentiels ! À vous de choisir ! Nous répondrons à chacune de vos questions et de vos attentes, mais nous ne mettrons pas la vie des nôtres en danger. "

Il était parfois étrange de voir la réaction des êtres humains face à l'inconnu. Nous avions beau vivre dans le même pays, sous le même ciel et le même soleil. Nous avions beau avoir la même terre en amour, nous étions ici traités comme des étrangers alors que dans la réalité la plus profonde, le plus loin de ces terres natales ici, ce n'étaient pas nous, mais bel et bien, cet homme nommé ombre du vent et qui n'avait jamais vu le jour sur ces terres.

Le chef militaire de Kaze no Kuni se tenait droit devant nous, nous barrant clairement la route et exigeant de notre part des choses que nous ne pouvions malheureusement pas accepter.

J'écoutais chacune de ses paroles, gardant mon allure fière, mes pieds ancrés profondément dans le sol sableux de la voix illusionnée. Son discours raisonna longtemps à mon oreille, sonnant comme le glas annonçant la fin de notre négociation. Hors, je ne baissais pas les yeux, je ne les baissais jamais devant un homme, car ce n'était pas ainsi que l'on m'avait éduqué. Enfin, finalement, je m'activais. Un sifflement passa entre mes lèvres et tout doucement, des dizaines de suricates, semblèrent sortir de sous le sable et se rassemblèrent autour du groupe de chameaux dernières nos hommes avant de s'élancer vers le désert pour nous ouvrir la voie :

"Vous ne nous faites pas confiance alors, pourquoi aurions-nous confiance en vous !"

Mes paroles n'étaient pas froides, n'y même agressives dans l'intonation. Nous n'allions juste pas ployer devant sa ridicule demande qui ne ferait qu'isoler le village caché du sable plus encore qu'il ne l'était déjà. Je ne savais pas si le jeune kazekage réalisait l'impact qu'avait ses paroles sur la suite des évènements, ou même sur l'avenir de son village, mais une chose était certaine, nous n'en resterions pas là.

Nous commercions avec le village depuis bien avant sa naissance et les nouvelles mesures de sécurités drastiques qu'ils imposeraient ne ferait que réduire d'avantage le nombre de personnes pouvant pénétrer dans la cité, mais aussi l'approvisionner. C'était son choix après tout. Mon regard, toujours, plongeait dans le sien, n'attendant désormais plus rien de cette discussion, je me retournais alors, sans même prendre la peine de m'assurer d'une quelconque protection, puisque nous étions venus ici pour les aider et non les attaquer.

Si Suna souhaitait refuser notre aide grand bien lui en face. Je m'adressais alors à mes guerriers dans notre langage natal, mais en employant un mot de notre dialecte que tous, y compris le Kazekage lui même serait à même de comprendre :

"Rentrons !"

Moins d'une minute plus tard, nous avions tous tourné le dos au village caché du sable. Cette expédition de reconnaissance était la bienvenue, car elle nous avait évité de déplacer l'ensemble des hommes que nous avions rassemblés pour au final, pas grand chose. Nous repartions, comme nous étions venus, avec notre bonne volonté, celle d'aider une ville en détresse, mais surtout avec la déception cuisante de ne pas avoir pu le faire à cause d'un seul homme ...