Depuis l'attentat bon nombres de choses avaient été organisées. Le conseil s'était formé selon la volonté de Zanshi avec à sa tête trois conseillers bien que notre conseillère du développement était pour le moment aux abonnés absents. Toutefois, nous ne pouvions nous permettre d'attendre son retour et la décision sur le maintien de son poste ou non : Suna était bancale et sans dirigeant, le village courait droit à sa perte.

Il avait été décidé, d'un commun accord avec les conseillers présent et moi même, représentante du Kakumeigun du fait de l'état de Kioshi depuis la mort de Zanshi, que seuls les candidats les plus aptes à porter la succession de notre Godaime Kazekage seraient proposés pour les nominations. C'était ainsi que Kioshi et Kibo avaient été annoncés. Le premier était celui ayant le grade le plus élevé après notre Kazekage. Il avait l'habitude des difficultés et saurait porter le village sur ses épaules bien que la mort de Zanshi l'avait profondément affecté et qu'il n'était pas encore remis de cette perte malgré les efforts de son entourage pour lui redonner goût à la vie.
Kibo, quant à lui, restait un élément prometteur bien qu'il s'était absenté plusieurs longs mois, n'étant pas présent au sein de son village pour le défendre lors des trois derniers attentats plus ou moins récents. Il possédait également des relations incertaines avec le Shukai et son voyage depuis la mort de sa fiancée semblait l'avoir changé...

C'était donc avec ces deux noms que j'organisais les élections. La préparation d'une élection encadrée et sécurisée pour renforcer la crédibilité shinobis et surtout pour remettre les civils en confiance alors que celle-ci n'avait été que trop souvent bafouée, me demanda tout de même un certains temps. Si bien que les Sunajins purent enfin voter trois semaines après l'assassinat de Zanshi. Le village avait besoin de se redresser vite, c'est pourquoi, malgré les tâches qui m'incombait et celles de Kioshi dont je devais me charger au Kakumeigun ainsi que l'enquête qui suivait son cours concernant l'attentat, je fis de mon mieux pour faire avancer les choses rapidement.

Plusieurs affichages avaient été placardés dans Suna, révélant le visage des deux candidats dont l'un d'eux serait le digne successeur de l'Habashi.
Lorsque le jour J des élections étaient enfin arrivés, bon nombres de Sunajins se rendirent au bureau de vote pour faire entendre leur voix. L'insécurité dans laquelle se sentait les sunajins et qui était déjà renforcée depuis les récents événements, ne rebutèrent pas la majorité d'entre eux : ce qui me soulageait alors que j'avais craint une désertion des isoloirs.

La journée avait vu défiler beaucoup de monde sous une surveillance strict pour être certains de ne pas passer à côté d'un trucage des votes et le dépouillement avait suivi son cours. Lorsque ceux-ci furent comptabilisé et les résultats connus pour ceux ayant participé à la comptabilisation des voies, une enveloppe me fut remise. Un nouveau conseil fut mené, encadré par moi même, Eichi et Oniri : respectivement Conseillers Tactique et à la Défense afin de leur divulguer le nom du prochain Kage : ils savaient.

Un peu plus tard, les Sunajins furent eux aussi conviés sur la place devant le Palais du Conseil Souverain, là même où Zanshi avait commencé son discours avant d'être abattue froidement. C'était là que ce tiendrait l'annonce de son successeur. Je savais que toute l'assemblée présente face à moi n'avait de cesse que je se remémorer l'attentat qui avait eu lieu trois semaines plus tôt. Pour prouver que des mesures avaient d'ores et déjà été prise sans attendre l'élection du nouveau Kage, j'étais encadrée par bons nombres de shinobis gradés, sous bonne escorte, alors qu'une large patrouille s'était déployée partout au sein de Suna pour être sûr de ne passer à côté de rien cette fois-ci.
Oniri, avait plus que jamais du travail car la sécurité primait plus que tout le reste dans le cœur des civils.

J'attendais que l'assemblée se rassemble pour commencer à parler et révéler l'identité du successeur de Zanshi.

♫:

Des élections pour le poste de nouveau Kage! Cela fait maintenant trois semaines que Zanshi a été lâchement assassinée et il est effectivement temps de penser à l'avenir. Après le temps du deuil voilà celui du renouveau! Je suis agréablement surprise par le fait qu'on puisse voter pour choisir celui qui présidera aux intérêts du village. Par contre le soucis c'est que je ne connais pas Kibo ou Kioshi autrement que par leur réputation. Et même si ça fait un moment que je réfléchis au nom que je vais inscrire sur le bulletin de vote je n'ai toujours pas trouvé à qui je vais accorder ma confiance...

- "Tu vas voter pour qui?"

Je tourne mes iris émeraudes vers ma soeur, Tina. Mes parents ont tenu à ce que je l'emmène avec moi pour lui montrer comment se passe une élection. J'ai l'impression d'avoir été punie!

- "J'en sais rien!" je remarque que les regards se tournent vers nous. "Et puis ça ne se demande pas ce genre de choses!"
- "Pourquoi?"
- "Ben... parce que c'est un choix personnel qu'on est pas obligé de partager avec les autres. Si on vote à bulletin secret c'est justement pour éviter que tout le monde sache ce qu'on vote! Ça dérange certaines personnes..."
- "On devrait tous voter à main levée, on gagnerait du temps..."
- "C'est pas faux!"

Difficile de lui donner tort! Tous les habitants de Suna se sont donnés rendez-vous en même temps on dirait. Ça fait déjà plusieurs dizaines de minutes qu'on est toutes les deux bloquées dans les files d'attentes. J'aurais du prendre Chappie avec moi, sa carrure aurait pu aider... Que de temps perdu perdu à attendre. Du temps que je pourrais consacrer à mes prototypes. Heureusement Tina est avec moi donc je suis au moins rassurée sur le fait que je trouvai mon laboratoire intacte une fois mon devoir civique rempli...

Bon, donc... Kibo, Kioshi? Kioshi, Kibo? L'un est le chef du Kakumeigun et a donc de l'expérience pour gérer et diriger! Mais j'ai peur qu'il soit un peu trop belliqueux. Après tout l'unité spéciale doit souvent faire face à la violence et à la mort. En tout cas j'imagine... D'un autre côté Kibo a fondé son organisation sensées promouvoir la paix. Je ne peux qu'applaudir cette initiative en bonne pacifiste que je suis. Mais est-ce qu'il est capable de diriger? Après tout il n'est "que" membre du Kakumeigun. Aucun poste à responsabilité... J'ai un peu l'impression de devoir choisir entre l'expérience et des convictions qui semblent s'accorder aux miennes...

- "Et maintenant tu sais pour qui tu vas voter?"
- "Toujours pas, non..."
- "T'as qu'à voter comme je voterais! Je sais qui choisir, moi!"
- "Ha ouais?" je hausse un sourcil interrogateur. "Et tu choisirais qui?"
- "Kioshi, sans hésiter!"
- "Pourquoi?"
- "Parce qu'il est trooooooooooop beauuuuuuuuuu!"

Je le regarde joindre ses mains sur sa poitrine inexistante et découvre presque des coeurs dans son regard. Depuis quand elle s'intéresse aux garçons elle?

- "Heureusement que tu n'as pas le droit de vote!" je me fends d'un léger sourire avant de m'allumer une clope.
- "Heureusement que tu n'as pas le droit de fumer devant moi..." rétorque-t-elle. "Je vais tout dire aux parents!"
- "C'est ça, va leur dire! Et n'oublie pas de leur parler de la fois où tu as renversé les cendres de grand-père surtout! Je suis sûre qu'ils aimeront enfin savoir pourquoi elles se sont retrouvées par terre!"
- "T'oserais pas?"
- "Si si, j'oserais!"

Ho que oui! Je n'ai pas le temps de tirer plus de quelques bouffées sur ma clope avant qu'on puisse enfin pénétrer dans la salle de vote. On me confie presque immédiatement un bulletin sur lequel se trouve déjà mon nom et mon prénom ainsi qu'un numéro. Il me suffit juste de cocher la case en face de l'un des deux candidats et de la glisser dans l'urne. Simple comme bonjour! Je réfléchis une dernière fois sur le choix que je compte faire et le pose sur papier sous le regard attentif de Tina qui s'est glissée à mes côtés.

- "KIBO?!" qu'elle gueule. "Sérieux? Mais on dirait un vieux avec ses cheveux blancs, là!"
- "Chuuuut, tais-toi!"

Je la prends par la main et l'attire à ma suite loin du bureau de vote non savoir glissé mon bulletin dans la petite fente. Voila, c'est fait! Je ne sais toujours pas si j'ai fais le bon choix ou non mais au moins je n'ai plus à me torturer l'esprit avec ça. Il est maintenant temps de passer aux...

*****************

... Résultats! Ça fait un bon moment qu'on attends face au palais maintenant et depuis qu'on s'est assises sur l'un des nombreux bancs j'ai la main posée sur mon générateur de bouclier. Je suis prête à l'activer au moindre signe de danger pour nous protéger ma soeur et moi. Qui sait s'il n'y a pas un autre assassin qui attends simplement le moment propice pour frapper? Et s'il existe, pourquoi n'utiliserait-il pas des moyens moins subtils pour parvenir à ses fins? Comme une bombe par exemple?

- "Tu penses que c'est qui qui va gagner?"
- "Aucune idée Tina..."
- "On parie? Moi je dis que c'est Kioshi!"
- "Ok, pourquoi pas! Je dis Kibo!"
- "On parie quoi?"
- "Si je gagne tu ne t'approches plus de mon laboratoire, ok? Et si c'est toi..."
- "Tu devras me fabriquer un petit robot qui me suit partout! Un lapin!"
- "Ok, vendu!"

On s'en tape cinq et on reprends nos activités respectives: Tina dessine sur le banc et je continue mon observation attentive des alentours. Plus qu'à attendre l'annonce des résultats...

La tension à Suna était palpable, les récents événements n'avaient pas réussi à apaiser les tensions qui régnaient déjà bien avant l’assassinat de notre dirigeante. Cela n'était qu'une accumulation finalement, une accumulation d'histoires assez tragiques en soit. La confiance n'était plus, les habitants avaient de plus en plus de mal à l'accorder à nous, les Shinobis. Cette fois-ci, j'arrivais à les comprendre pleinement. Je ne pouvais malheureusement pas résoudre ces conflits, je n'en avais pas la possibilité ni même la capacité. J'aspirais à la paix pour mon village, j'aspirais à le rendre meilleur mais ce n'était pas tâche aisée. Heureusement, certaines personnes étaient du même avis et suite à l'attaque sur la Kunoichi écarlate il fut organisé une élection pour élire le nouveau Kazekage de Suna. C'était d'ailleurs aujourd'hui le jour tant attendu.

Certaines personnes allaient pouvoir faire un choix et donner sa voie à un des candidats. La tête de ceux-ci se trouvait dans toutes les rues à Suna. Il était difficile de les rater à vrai dire. Je connaissais deux personnes en particulier, tout d’abord il y avait le dirigeant du clan Yamada. Il était réputé et de plus, le dirigeant de l’unité spéciale de Suna : Le Kakumeigun. C’était sans dire qu’il devait être un bon dirigeant et un homme charismatique pour avoir accédé à un poste comme celui-ci. Après je ne connaissais pas vraiment cette personne, je ne l’avais vu que quelques fois et même si j’avais combattu à ses côtés je n’en étais pas pour autant proche. Contrairement à Yami, qui en plus de travailler à ses côtés, était proche de lui. Je ne savais pas à quel point, je l’ignorais même si elle m’avait avoué ses sentiments à son égard.

Le deuxième candidat était donc mon maître, le fameux dirigeant du Midorhato. Un homme qui jadis avait été optimiste et un peu naïf. Il n’était plus le même, cela était indéniable. Le voyage l’avait un petit peu apaisé mais ce n’était toujours pas suffisant à mon sens. Je n’étais pas vraiment optimiste pour l’avenir, il ne pouvait plus redevenir le même. Le voulait-il ? Je n’en savais rien. J’avais encore du mal à comprendre autrui, du mal à comprendre les choix de chacun. Les humains étaient trop difficiles à mon goût, je m’étais amélioré et j’étais en bonne voie d’après moi. Enfin, ce n’était pas à moi d’en juger. Pour en revenir à mon maître, j’avais des doutes concernant le résultat de l’élection. Si certains avaient une foi aveugle comme moi en lui, d’autres le considéraient comme un traître depuis son retour. Chose bien sûr que je ne partageais pas, tout autant que l’organisation entière. Ceux le connaissant ne pouvaient se résoudre à penser cela de lui.

Mon vote était décidé, seulement je n’étais qu’un grain de sable dans le désert de Kaze no Kuni. Je n’étais pas seul et le dépouillement allait être compliqué pour lui. D’un pas avisé, je m’étais dirigé à l’endroit dit pour voter. Comme à mon habitude, j’étais vêtu d’un Kimono noir assez simple. En dessous, je laissais paraitre un tissu gris collé au corps. Et bien sûr à mes côtés se trouvait Azura, mon Katana. Je ne faisais pas attention à la foule, j’attendais seulement mon tour pour voter. J’arrivais finalement devant l’urne où je déposais mon papier qui était en faveur du dirigeant du Midorhato. Les résultats étaient bien plus tard mais il fallait être en avance pour pouvoir bien se positionner.

J’en revenais à observer ce lieu, le Palais du Conseil Souverain. Il n’y a pas si longtemps, la panique avait envahi cette place. Suite à une détonation laissant émaner de notre Kazekage un filet de sang, les personnes présentes étaient paniquées. Certains se bousculaient, certains tombaient sous la force des coups. Le plan d’évacuation avait alors été mis en marche, pour ma part en tant que genin j’avais l’obligation de m’occuper des civils tandis que les hauts-gradés eux, s’occupaient de l’attentat et de notre défunte Kazekage. Chose que j’avais accompli avec l’aide d’autres genins et de chef de groupe. Finalement je n’avais rempli que mon devoir en tant que Shinobi et Genin. Je pensais à une tension palpable mais en bout de compte, le mot était petit comparé à ce que je pouvais ressentir ici. Les visages n’étaient pas des plus joyeux, certains étaient même à la limite de la paranoïa en observant le dispositif de sécurité autour du palais.

Pour ma part, j’avais pris place à peu prêt à la même position que la dernière fois. J’attendais le nom du nouveau Kazekage.

Voilà on y était. Trois semaines que la vieille Kazekage aux cheveux rouges n'était plus. Depuis mon cousin dépérissait. Oui Kioshi avait perdu un être cher et il restait la plupart du temps enfermé dans sa tente à faire son deuil. Il était amaigri de ce qu'on en voyait. J'avais eu vent qu'il avait pu se consoler auprès de Yami et Oniri qui étaient les ex élèves de Zanshi. La connaissance d'un même être devait les rapprocher. Pour ma part je n'osais pas vraiment aller le réconforter ou lui dire des mots sympas alors que d'autres le faisaient déjà. Et ils étaient déjà assez nombreux. Aussi, il était chef du clan Yamada et devrait bien un jour ou l'autre remonter la pente. C'était la réalité, il devrait y faire face. Moi-même avec mon père nous avions perdu maman et pourtant j'étais encore là.
Eichi-Sensei avait sinon rejoint le conseil restreint de Suna mis en place par Zanshi dans ses dernières volontés. Peu avant ça, Asuka, une lointaine cousine Yamada venue d'ailleurs avait rejoint la team Shinkiro. Du taïjutsu pour un prof taïjutsu. Si ça continuait mes capacités et mon style allaient vraiment me mener à un rôle de soutien. Mais bon, taper du lard c'était pas mon genre alors ça m'irait. Alors que nous avions perdu Uji et Emishi, l'arrivée d'Asuka était un nouveau départ. Restait à savoir si un troisième membre viendrait se greffer tôt ou tard. J'espérais que oui car nos capacités en terme d'équipe en seraient augmentées et l'on pourrait vraiment voir la nature de notre équipe et son rôle pour le futur.

Les jours après la mort de Zanshi, j'avais sinon été envoyé en mission dans Kaze no Kuni pour une sale histoire, avec un certain Takeo qui portait un masque pour cacher son visage. Personnellement, j'y avais vu une sorte de mise à l'écart car j'avais avec mon père participé à la découverte du cadavre du soit disant meurtrier et des débris de son arme. Un Kawaguchi sans sentiment qui avait déjà bossé avec mon père nous avait assuré avoir tué le bon type, mais j'avais un doute et mon père aussi. Nous l'avions bien fait comprendre. Du coup, Arashi, mon père, avait été envoyé lui aussi loin en mission. C'était donc peut être de la paranoïa de ma part mais même si je ne me sentais pas réellement affecté par la mort de la Kazekage j'étais déterminé à ce que le ou la fautif, sûrement un Saibogu au vu des éléments à disposition, soit découvert pour être puni.


Là au bureau de vote, j'écrivis sans hésiter " YAMADA KIOSHI" sur mon papier que je rentrais dans l'urne. J'avais pu réfléchir à la question de qui choisir entre les deux candidats dès qu'on eut su leurs noms. Et après déduction, je m'étais dit que si Kioshi était promu Kazekage ça le forcerait à se sortir les doigts du culs et ne plus penser à la perte de Zanshi. En plus de mon côté, qui de mieux que mon cousin de sang comme Kazekage pour essayer d'en découvrir plus sur les raisons et les circonstances de la mort de ma mère. Là aussi j'étais toujours déterminé à découvrir la vérité.
C'est donc sûr de moi que je quittais le bureau de poste en attendant mon père qui venait de voter lui aussi. Nous nous faisions un signe de tête car nous savions tous les deux pour qui nous avions voté. Sur le chemin du retour à nos tentes j'eus un sourire en coin :

* Kioshi... tu pourras devenir meilleur Kage que ceux avant toi. J'ai confiance. *

Après un thé posé accompagné de mon père dans sa tente, ainsi qu'une légère sieste pour faire passer le temps, nous retournions en ville pour attendre les résultats des élections comme tout le monde.

Ema, comme tous les autre Sunajins, avait été convié aux élections du nouveau Kage. C'était une tragédie que d'avoir perdue Zanshi-sama, et pourtant, il fallait élire une nouvelle personnalité à ce rang pour le bien du pays. Kibō avait été un des candidats de l'élection, ce qu'Ema appréciait, étant donné qu'elle aimait connaître les personnes accédant au pouvoir. C'était simplement pour avoir confiance en ses dirigeants. Elle ne connaissait Kioshi que très peu, malgré qu'il soit chef du Kakumeigun. C'est pour cela que la jeune Kunoichi avait décidé en ce jour d'élire Kibō malgré avoir, de par son absence, brisé la confiance d'Ema. Il restait néanmoins son supérieur et grand frère, membre du Kakumeigun et vraisemblablement, un Shinobi qui partageait les aspirations de la jolie Zenzaburô.

Ayant longuement pensé à ce qu'une nouvelle nomination au titre de Kage engendrerait comme changements, la jeune Kunoichi avait décidé d'aller et voter. C'était un devoir de Sunajin, ce qu'était Ema. Il fallait qu'elle s'intéresse plus aux événements qui l'entouraient, ce qu'elle ne faisait que très peu à cause de sa timidité et de sa petite quantité de connaissance sur les choses qui devaient être prises en compte.

Ainsi, comme tant d'autres, elle s'était pris la journée pour se rendre sur la place afin de connaître le nouveau Kage qui succéderait à Zanshi. Étant arrivé sur la place, la juene Kunoichi se sentait mal à l'aise. Elle n'était pas habituée à croiser autant de monde et encore moins à rester près d'autant de monde. Elle devait certainement développer une sorte d'agoraphobie, car elle voulait repartir aussitôt. Ogami lui dirait bien quel Kage avait été choisi, non? Pourtant, prenant courage, elle se faufila dans la foule, essayant de trouver une personne qu'elle connaissait.

Au loin, elle voyait de nombreux Shinobis qu'elle avait vu à l'académie ou qu'elle avait croisé dans les rues de Suna. Puis, elle vit Ogami, qui était déjà là. Et Yami. Ema se sentait un peu moins seule dans toute cette foule. Elle s'approcha d'Ogami, voulant saluer son ami tout en attendant silencieusement.

Que ce soit Kioshi ou Kibō, Ema savait qu'un membre du Kakumeigun serait à la hauteur pour diriger un tel pays. Et puis... Si Kibō n'était pas Kage, il aurait plus de temps pour ses élèves... Ainsi, dans les deux cas, cela satisferait Ema.

Je pouvais observer plusieurs têtes que je connaissais parmi l'assemblée, des personnes qui, pour la plupart, avait été aussi présente lorsque Zanshi était venue proclamer les résultats des votes concernant les conseillers qui allait sonner notre entrée en démocratie. Le destin en avait décidé autrement, et même si les choses s'étaient tout de même mis en place, cela s'était fait sans notre Godaime.

Aujourd'hui, je me tenais sur la même place pour annoncer un autre résultat : celui de l'élection de notre nouveau Kage. Si l'Ecarlate était toujours là, jamais je n'aurais eu à me tenir là, devant tous ces gens pour la plupart terrorisés ou perdant peu à peu foi en notre village, sa puissance et surtout sa confiance... Nous n'avions même pas a craindre des autres nations puisque nos attentats se déroulaient en internes. Peu à peu la paranoïa s'installait et la perte de croyance envers chacun s'accentuait : nos voisins, nos collègues, nos amis... tous pouvaient être des potentiels suspects : voilà dans l'environnement dans lequel nous vivions en ce moment dans notre Suna. Il fallait que cela cesse : et vite.

Tout le monde ici présent connaissait plus ou moins bien les deux candidats à l'élection et, ce dont nous pouvions être sûrs, c'était que peu importe qui serait élu, les deux avaient les épaules de diriger notre village. Toutefois, alors que l'insécurité régnait plus que jamais, la tâche de ce dernier, en désormais étroite collaboration avec les membres du conseils, se montrait colossale. Il fallait se montrer en mesure de redresser Suna comme elle l'avait été dans ces plus belles années. Notre village avait connu plusieurs épisodes de chaos mais aussi de prospérité : nous ne serions plus en mesure d'encaisser une autre passade des premiers, chacun nous affaiblissant un peu plus.

Les deux candidats étaient présents dans l'assemblée. Kioshi se tenait non loin de moi, comme prêt à intervenir au moindre coup de feu pour m'en protéger alors que j'étais déjà bien entourée par une garde rapprochée. Il avait meilleure mine que les jours précédents... Et au moins il tenait désormais debout... Pour autant, sa guérison, si on pouvait l'appeler ainsi, prendrait du temps et ne serait jamais complètement terminée : nous le savions tous et lui le premier.

J'avais déjà suffisamment attendu, si bien que je commençais à prononcer quelques mots avant de proclamer le résultat des votes.

« Si nous sommes réunis aujourd'hui ici même, c'est pour élire notre Rokudaime Kazekage. La perte de notre Godaime a été aussi brutale qu'inattendue et les assassins, s'ils sont présents parmi nous aujourd'hui doivent le savoir : nous les trouverons. Cet attentat ne restera pas impuni et la sécurité régnera de nouveau entre nos murs, soyez en certains. »

J'observais avec dureté et froideur l'assemblée. Nous devions désormais nous méfier de tout le monde et je voulais que les commanditaires de cet acte, s'ils étaient présents en ce jour, et j'étais convaincue qu'ils l'étaient, soient au courant qu'ils ne connaîtraient pas le répit et qu'importe les moyens et le temps que nous devrons y consacrer, nous parviendrons à venger Zanshi : pour sa mémoire, pour Kioshi que j'avais vu tant souffrir de sa disparition et que je voyais encore, pour tous ses élèves dont je faisais partie, pour tous les shinobis sous sont commandements et aussi pour tous les civils qui avaient cru en elle. Tout Suna les traqueraient.

« Notre nouveau dirigeant, en qui nous pouvons accorder toute notre confiance pour être à même de tenir ce rôle dignement et de nous mener vers la prospérité, n'est autre que Yamada Kioshi. »

Des applaudissements retentirent de toute part, les exclamations étaient diverses et variées. Sans surprise pour certains, étonnant pour d'autres : le vote était tombé et les Sunajins avaient voté. J'applaudissais de concert, observant l'intéressé en lui adressant un faible sourire alors que je savais parfaitement le dilemme qui se jouait pour lui en ce moment, je l'invitais à me rejoindre pour prendre la parole, me reculant d'un pas pour lui laisser le devant de la scène et s'exprimer face et pour le peuple qui avait décidé de son nom pour les diriger.

♫:

Je n'en peux plus d'attendre! C'est un jour important pour le village mais les résultats se font attendre. Les secondes puis les minutes s'écoulent et c'est autant de temps que je pourrais passer dans mon labo! Je m'occupe comme je peux en bidouillant ma prothèse et en mettant un peu d'ordre dans ses dérivateurs de puissance. Mais d'une part ce n'est pas assez captivant pour me faire oublier que je cuis au soleil et d'autre part j'ai Tina qui ne cesse de me poser des questions! Joie!

- "Ça sert à quoi ces trous?" que ma peste de soeur me demande en glissant ses doigts à l'intérieur. "C'est moche!"
- "C'est pas fait pour être beau en même temps!" je soupire avant de répondre à sa question: "C'est par là que les rayons du générateur de bouclier du bras sont projetés! Et retire tes doigts tu vas te prendre une décharge!"
- "Quand je serai grande j'aurai aussi une prothèse!" elle ne retire toujours pas ses doigts, raaaa! "Même qu'elle sera plus belle que la tienne!"
- "Pour ça il faut déjà que tu perdes un bras!" je lui décoche un sourire carnassier. "Remarque... Ça ne risque pas de prendre bien longtemps si tu continues à glisser tes doigts partout!"

Je les lui retire gentiment des trous et range mes outils quand une noiraude fait son apparition sur l'estrade. Je la connais de réputation mais sans plus! Ketsueki Yaki, quelque chose dans le genre! C'est l'une des personnes sur ma liste et un membre du Kakumeigun si je me fies aux informations que renferme cette dernière. Et accessoirement l'ancienne élève de la Kage comme ma senseï et cet abruti de Shinji! Qu'il repose en paix d'ailleurs!

Elle annonce les résultats et curieusement la première chose qui me vient en tête c'est que je vais devoir construire un droïde à Tina. Cette dernière doit penser à la même chose puisqu'elle tourne un regard triomphant vers moi! Merde! Encore du temps de perdu!

Ainsi donc c'est Kioshi qui est élu! Pourquoi pas... Ses premières actions en tant que Kage m'en apprendront plus sur l'homme qu'il est et le chef qu'il sera! Pour l'instant je réserve mon jugement et je me contente d'applaudir! Le village a tourné la page Zanshi et se prépare à en écrire une nouvelle! Reste à savoir si c'est pour le meilleur ou pour le pire!

- "Ouaiiiiiiiiiiiiis, vive Kioshi!" Tina saute sur le banc comme une cinglée tout en applaudissant. "Vive le nouveau Kage! T'es le plus beau Kioshiiiiiiiiiiiiiiiiii!"
- "Vive le nouveau Kage!"

Je me contente d'un seul cri et je m'assure surtout que ma soeur ne tombe pas de son banc. Manquerait plus qu'elle s'énuque! La nouveau chef du village va s'exprimer et j'ai plutôt hâte d'entendre ce qu'il a à dire...

Aujourd'hui était un grand jour pour Suna. Et même si Sayori n'était pas du genre à mettre un pied dehors, il allait falloir faire exception en cette journée. En effet, le nom du nouveau Kazekage allait être prononcé. Comme tout bon Sunajin qui se respectait, la médecin de garde de l'Ergastule avait votée. Deux candidats de proposés. Tous deux du Kakumeigun. Des valeurs sûres qui en avaient chacun bavés, qui avaient l'expérience pour gérer ce village. Mais pourtant, Kioshi avait été un choix qui s'était imposé aisément : Chef du Kakumeigun depuis un bon moment, il avait su faire ses preuves en un temps record. Sans compter qu'il avait déjà la compétence de commander et de prendre les meilleures décisions. Tandis que Kibo... Il avait quitté Suna juste avant les tragiques événements qui mettaient en scène le, désormais décédé, Kioshi Rei. Ou était-il passé ? La Mikasa n'en savait rien, mais abandonner son village de la sorte était une erreur impardonnable, en tout cas de la part d'un homme qui se voulait être futur Kazekage.

C'est donc en ayant fait son choix sans aucun remord, que la docteur avait rejoint la populace au Palais du conseil. Ils étaient tous trois là : Oniri, Yami et le fameux Eichi. Un sourire apparut sur son visage. Si la population savait de qui il était le probable père, il ne se tiendrait pas fièrement ici. Mais après tout était-il, lui même, mit au parfum ? Yami avait ordonné qu'elle ne lui en parle pas avant cette dernière. Un ordre qu'elle exécuterait comme tous les autres.

C'est donc les bras croisés, clope à la bouche, appuyée sur un mur, que la jeune femme observait la scène à travers ses lunettes. Il y avait du monde, mais ça ce n'était pas vraiment un scoop. Qui pouvait se dire "Etre un vrai Sunajin" s'il n'assistait pas au couronnement d'une nouvelle ombre ? Personne évidemment. C'est donc pourquoi, cela n'étonnait pas Sayori. Yami avait prit la parole se contentant de lancer des phrases pensées à la foule. La masse humaine, attentive, ne quittaient pas du regard l'élément central de cet endroit : Les trois conseillers et les deux candidats. Tous voulaient savoir, notre doctoresse comprise.

Le suspens montait au fur et à mesure, à un point tel que l'assemblée s'était totalement tût lorsque Yami annonça enfin son verdict. Des applaudissements et autres formes d'expression tant joyeuse que solennelle retentirent lorsque la foule compris que Kioshi avait été choisi. Y ajoutant sa part de travail, Sayori applaudit calmement, sans pour autant sourire. Le peuple avait choisi et il avait sans doute fait le bon choix. Il avait beau vivre dans une tente, il restait l'ex-chef du Kakumeigun. Une valeur sûre.

Mettant ses mains dans les poches de son manteau, la Médecin de garde de l'Ergastule prit le chemin de la sortie. Pas besoin de rester là plus longtemps désormais. Elle avait du travail.

Personne, ou presque, ne voulait manquer cet événement. Malgré les tristes faites le précédant, la nomination d'un nouveau Kage restait un moment fort d'un village. Il l'était davantage encore pour le frère de la défunte. Celui-ci voulait voir comment se passeraient les choses, il était resté là aussi bien tapit dans le silence que dans l'ombre, à écouter. Il observait la foule amassée. Quelques visages qu'il connaissait mais bien plus dont il ne savait rien. Qu'ils soient étrangers ou connaissances, aucun n'étaient venus prendre de ses nouvelles, lui demander comme ça allait. Il ne leur en voulait, ils avaient sans doute d'autres choses, plus importantes, à faire. Lui aussi avait des priorités, et maintenant que sa sœur n'était plus dans ce village, elles avaient changé.

Et le seul à avoir prononcé son prénom fut sans surprise Kioshi. L'homme qui aurait du la protéger... Enfin. Si personne ne semblait parler de jumelle, il était néanmoins sûr que personne ne l'avait déjà oublié. Lui ne l'oublierait jamais. Puis lui savait. Il savait qu'elle n'était pas vraiment morte. Elle avait juste disparu, son corps n'était plus présent. Rien de plus. Il était d'ailleurs assez difficile pour lui de mentir, ou tout du moins de se faire passer pour le frère éploré. En effet, s'il ne se référait qu'à son anneau... Enfin, c'était une autre histoire. En revanche, même si l'instant ne se prêtait pas au sourire, le voyageur ne put se retenir d'entrouvrir les lèvres pour laisser entrevoir l'émaille de ses dents. Pourtant... il n'y avait pas de quoi rire...

Le, donc, nouveau Kazekage souhaitait enterrer l'Habashi chez elle, dans le temple familiale ? L'écarlate avait déjà du lui narrer les légendes et histoires de leur famille. Entre la forêt, le portail, leur religion et le reste... Certes elles aurait souhaité y demeurer dans la mort, mais ni lui ni quiconque pouvait accéder à ce lieu, pas sans un des propriétaires de ces lieux. Maintenant que les derniers mots du rokudaime étaient lâchés, il n'y avait plus vraiment de raison pour Anseï de rester. Ainsi, mêlé à la foule, il reprit le chemin de leur maison. Il avait un sac à préparer, et une nouvelle destination à rejoindre! Il ne savait pas ce qu'il ferait une fois en dehors des murs de Suna, mais la voie du shinobi telle quelle n'était plus pour lui.

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Le discours de Kioshi fut sobre! Court, même! Je suis plutôt satisfaite de savoir que Kibo sera le bras droit de notre nouveau Kage en revanche. C'est peut-être une manière d'unifier le village en prenant son concurrent pour le poste de dirigeant en tant que second. Je ne peux que supposer que ce choix est judicieux car je suis bien loin de savoir ce qu'il se passe dans les hautes sphères de Suna.

La nomination de Ketsueki Yami comme cheffe du Kakumeigun me laisse un peu plus perplexe. Pour ce que j'en sais elle est plutôt récente dans l'unité spéciale de village et sa progression a été fulgurante! Les plus mauvaises langues pourraient sûrement penser que ce n'est pas seulement grâce à ses capacités qu'elle a obtenu une telle responsabilité. De mon côté je lui accorde le bénéfice du doute et je veux croire qu'elle sera à la hauteur de la tâche. Nous serons vite fixés de toute façon...

Je tourne la tête pour observer la foule lorsque le Rokudaime fraîchement élu annonce que le corps de Zanshi sera retourné à sa famille après une cérémonie. Je vois quelques têtes hocher de gauche à droite et des murmures se répandre dans l'assemblée. C'est sûr, ça change de la tradition! Mais est-ce un mal pour autant? Si l'ancienne Kage était un personnage public, dans la mort je trouve normal qu'elle repose auprès des siens et dans une certaine intimité. C'est plutôt une bonne chose de mon point de vue, donc...

Finalement c'est l'annonce de l'établissement d'une tente à l'entrée du palais qui m'inspire le plus d'espoir. Kioshi compte visiblement se rapprocher du peuple et je ne peux qu'approuver une telle initiative. Un Kage disponible pour les siens... que demander de plus? Mais je garde tout de même une certaine réserve: les promesses après une élection doivent se concrétiser dans l'avenir. Ce n'est pas aux paroles mais aux actes qu'on juge une personne...

La foule commence finalement à se disperser lorsqu'elle prend conscience que la Rokudaime ne souhaite rien ajouter. Je me lève presque immédiatement et entraîne Tina à ma suite pour me diriger vers le mémorial élevé à la hâte par le peuple et sur lequel s'accumulent présents et mots vantant les mérites de notre précédente Kage et la tristesse que sa disparition à soulevé. Je compte bien y déposer moi aussi quelque chose pour manifester ma peine: un petit boîtier que j'ai dans ma poche.

Je pose alors le regard sur Anseï, le frère de la défunte. J'ai le coeur qui se sert en pensant à ce qu'il doit ressentir! Perdre sa jumelle... Rien qu'en me mettant à imaginer la mort d'un proche j'ai les larmes qui me montent aux yeux. Je suppose que personne ne peut imaginer son état d'esprit à cet instant. Je jette un regard au jeune homme puis à la route que nous étions en train de suivre ma soeur et moi. Est-ce que j'ai le droit de faire ce que je m'apprête à faire?

- "Viens, suis-moi!"
- "On va où?"
- "Voir quelqu'un! S'il-te-plaît reste sage d'accord?"

On rattrape rapidement le jeune homme et je me porte à sa hauteur, la main de Tina toujours dans la mienne. Ma frangine semble un peu intimidée par le frère de l'ancienne Kage et ce n'est pas plus mal! Elle évitera au moins de dire tout ce qui lui passe par la tête!

- "Anseï-sama?" j'essaie d'attirer son attention avec timidité. "Anseï-sama?"

Voila, il m'a remarqué! Je me suis carrément glissée sur son passage à vrai dire alors comment pourrait-il en être autrement? J'avais une vague idée de ce que j'allais lui dire en l'interpellant. Maintenant que je suis face à lui j'ai un peu plus de mal à formuler mes mots...

- "Je... Pardon de vous déranger! Je suis Saibogu Lina et voici ma soeur Tina!" cette dernière lui fait un geste de la main en guise de salutation. "Je vous présente mes condoléances pour la perte de votre soeur! Je suis sincèrement désolée..."

Je baisse les yeux et me demande si c'est ce qu'il a envie ou besoin d'entendre. Je ne suis pas douée pour ce genre de choses car je n'ai jamais perdu un membre de ma famille proche. Je suis une privilégiée et j'en suis consciente. Mais par conséquent je ne sais guère quel comportement adopter. S'il vaut mieux laisser Anseï seul ou alors essayer de le réconforter comme je suis en train de le faire. C'est... compliqué!

- "J'ai quelque chose pour vous! Ce n'est pas grand chose vous savez? Mais j'espère que ça pourra d'une façon ou d'une autre alléger la peine qui doit être vôtre en cet instant!" je retire ma main de ma poche et lui tend la petite boîte qui s'y trouve. "J'ai pensé que vous aimeriez l'avoir! J'ai choisi les images où elle avait l'air... vous savez... heureuse!"

J'appuie sur un bouton sur le côté de l'objet de la taille d'un cadre photo et un écran s'allume. Plusieurs images ou vidéos se succèdent à sa surface et toutes représentes Zanshi. Il m'a suffit de visionner d'anciens enregistrements de ses discours et d'en sélectionner. À la base je comptais simplement le déposer en hommage sur le mémorial improvisé mais avec le recul je crois qu'Anseï en fera un meilleur usage. Si j'arrive à maintenir un souvenir vivace et précis de sa soeur au travers de ce moyen alors je m'estime déjà satisfaite. Lorsque la douleur disparaît il ne reste plus que les souvenirs. Et c'est précisément ce qu'il faut chérir je crois bien...

- "Voila! Je suis une inconnue pour vous j'en suis consciente! Mais j'aimais Zanshi comme la dirigeante avisée qu'elle était! Nous sommes tous un peu orphelins... Alors si vous avez besoin de parler ou même d'une simple présence à vos côtés vous pouvez compter sur moi!"

Je ne me fais pas d'illusions hein? Je sais bien qu'il a certainement des proches qui l'épaulent dans cette épreuve difficile. Et quand bien même qu'est-ce qui le pousserait à se confier à une inconnue si ce n'était pas le cas? Mais peut-être que ces quelques mots lui feront un peu de bien. Et puis parfois il est plus facile de parler à des inconnus qu'à ses proches. C'est bizarre mais c'est comme ça! Je jette un regard à Tina et reporte mon attention sur Ansei.

- "Voila..." que dire de plus? Je ne veux pas paraître insistante voir envahissante. "Je... heu... Nous allons vous laisser! Courage Anseï-sama!"

Je pose ma main sur son avant-bras pour lui témoigner mon empathie et lui adresse un dernier regard attristé avant de m'éloigner en compagnie de ma sœur. Parois le temps est le meilleur des remèdes. Mais il faut lui laisser faire son oeuvre...