Elles, elles étaient les plus proches de leur cible, mais aussi les plus douées pour se perdre. La forêt, elles détestaient ça, aucun moyen pour se repérer efficacement, toujours du bruit. Mais au moins elles ne pouvaient pas se plaindre de la température. Il faisait certes moins chaud que dans le désert, mais cela restait largement supportable; elles plaignaient d'ailleurs leurs congénères partis pour Kumo et Kiri. En fait, elles tournèrent en rond dans la vaste forêt du pays du feu, et s'arrêtaient à peu prés toutes les deux heures pour ramasser des choses à manger. L'une gardait précieusement le parchemin dans une poche de sa veste ninja, alors que l'autre s'évertuait à stocker toutes sortes de victuailles. Leur taille leur permettait de passer inaperçue et d'agir la plus grande discrétions, leur poids aussi dérisoire ne suffisait pas briser les branches, les quelles elles évitaient d'ailleurs soigneusement.

Ce fut sous un soleil radieux qu'elles finirent par trouver le village de la feuille, l'une des deux avait repéré une odeur familière, comme des brochettes de viande. En effet, un marchand de grand chemin semblait en vendre aux voyageurs. Elles le suivirent un long moment, et eurent la brillante idée de grimper dans sa carriole. En même temps, elles en profitèrent pour dévaliser les stocks de viande en tout genre, rafler les quelques fruits juteux; et sautèrent de leur transport éphémère lorsqu'ils croisèrent ce qui semblait être un ninja. Voilà comme sous un soleil radieux... Par hasard. Et pourtant, ce n'était pas faute d'être déjà venu dans ce village à deux reprises déjà. Il ne fallait surtout pas que leur maîtresse soit au courant, elle redoutait un éventuel apocalypse. Finalement, c'est à la force de leurs petites pattes qu'elles parvinrent devant le grand rempart de ce village que l'on nommait Konoha. Elles se présentèrent devant un garde en poste, lequel dû les confondre avec de vulgaires lézards, cependant...

"Excusez-nous!"
"Hum."
"En bas!"
"Des lézards ?"
"Oui, et qui parlent en plus."
"Ah... Nous avons ceci pour votre Hokage, monsieur Myakudou Onpu. Cela vient de nôtre maitresse..."

Dubitatif le garde prit le parchemin portant les symboles Habashi et Kakumeigun; et reposa son regard sur les deux petites lézardes.

"Qu'est ce que ? Vous venez de Suna!"
"Hein ?!" S'écrièrent les deux sœurs.

HRP:

Lettre scellée:

Invocation:

Une main gantée se posa sur l'épaule du garde, suivie d'une voix douce et parfumée.

- Et pour cette raison, leur message mérite toute notre attention.

Haruno Maïka:

Elle lui ôta délicatement le billet des mains, essaya de lire son contenu avant de constater l'absence de celui-ci.

- … même si à première vue ça ressemble quand même à un sacré foutage de gueule.

- Maïka-san...

- Continue ta ronde, coco. Je prends la suite.

Elle regarda en contre-bas. Ces reptiles... ils ne lui disaient rien, ils n'éveillaient aucun souvenir visuel en elle. Mais elle savait qu'Onpu lui avait déjà parlé de créatures dans le genre. Il était question d'une maîtresse.

- Je suis une tanche en fûinjutsu, donc j'ose espérer que celle qui vous envoie sait ce qu'elle fait. Mais si c'est une blague, elle est de très mauvais goût.
Bougez pas, je reviens.

Elle leur adressa un salut de la main, puis bondit en arrière pour fuser à travers les rues du village. Il ne lui fallut qu'une demi-douzaine de secondes pour commencer à se demander si cette scène improbable avait bel et bien eu lieu.

***

- Si si, j'te jure. Des lézards.

- Non mais je te crois, t'inquiète.

On' semblait confiant comme jamais, avachi dans le fauteuil de son bureau, dépliant le papier. Son regard s'anima : le message s'était révélé à lui. Maïka se sentit ignorée, et se dit que de toute façon, le message devait être nul.

- Parfait, fit-il lorsqu'il eut terminé la lecture. Ça confirme ce que m'a dit Raito.

Il releva les yeux vers Maïka.

- Zanshi est de retour. Elle s'est hissée à la tête de Suna, et elle demande un arrêt des combats.

Zanshi. C'était elle, les lézards. Ça sonnait comme une évidence, maintenant qu'il y avait fait allusion.

- On va enfin pouvoir donner un peu de sens à cette histoire de fou, fit-il pour lui-même, radieux, en regardant le village en contre-bas depuis la baie vitrée.

***

Maïka était de retour aux remparts. Un peu fatiguée de faire le taxi, elle se demandait si on ne la prenait pas un peu pour une poire, de temps en temps.
Les lézards n'avaient fort heureusement pas bougés.

- Voilà pour vous, leur fit-elle en leur confiant un nouveau parchemin fraîchement rédigé par la plume du Rokudaime. Bon voyage, mesdemoiselles les... reptiles.

Elle se retourna vers le garde qui semblait avoir bouclé sa ronde entre temps.

- Rien d'autre depuis ?

- Si, une sorte d'épicier itinérant est venu frapper aux portes du village. Mais quand on a examiné le stock, la viande était rongée de partout, c'était le foutoir total. Donc on l'a envoyé balader.

La Haruno fronça un sourcil, et tourna instinctivement la tête vers l'endroit où se trouvaient les deux lézardes.
Mais elles s'en étaient allées.

Lettre scellée: