九 Flûte, je m'étais à nouveau perdu dans les rues du village, cela faisait pourtant plus de deux ans que ce dernier était construit et j'arrivais encore à m'y perdre de temps à autre, comme c'était le cas aujourd'hui. Je n'arrivais point à dissocier une rue d'une autre et je devais bien admettre que pour un shinobi, c'était quand même légèrement embarrassant. Ne sachant plus où aller, je pris une rue au hasard puis une autre et ainsi de suite. Au final je me retrouvais dans une vieille ruelle peu accueillante, avec un établissement en son centre dont la pancarte effacée par le temps laissait à peine apparaître « Cul du Diable ».

Un nom charmeur n'est-ce pas ? J'hésitais à rentrer, avec un nom pareil, les gens à l'intérieur ne pouvait être que louches. Je me décidai finalement et je poussai la porte en bois vieilli qui faisait office d'entrée. L'atmosphère semblait détendue malgré les énergumènes qui semblaient traîner ici. Heureusement pour eux, je n'étais pas du style à prêter garde à l'emballage, avec la tenue que j'arbore, ce serait quand même un comble. Cependant quelque chose plus que tout autre attira mon attention. Des bambins au fond de l'établissement. Comment des parents saints d'esprits, pouvaient-ils laisser des enfants livrer à eux-même de cette manière. Je m'apprêtai à aller les rencontrer, quand soudain, je fus stupéfait de voir que l'un d'eux venait de commettre un acte de vol à la tire sur un des clients. Quelle Salope.

Une fois l'action passée, les enfants se mirent à courir vers moi, sans doute pour essayer de s'échapper, réflexe normal lorsque l'on commet un larcin. J'aurai très bien pu rester neutre et laisser l'homme gérer lui-même ce détail, mais mon côté «héroïque» si l'on peut appeler cela de cette manière m'empêchais de laisser faire. J'attrapai donc le bougre par le col et me saisis de la bourse avant de relâcher le gamin qui qualifia mon chapeau de «ridicule» et me gratifia d'un majeur tendu vers ma personne. L'enfance ne semblait plus aussi innocente qu'avant. Je regardais le bambin deux secondes avant de lui décoller une claque sur la joue tout en m'exprimant :

⇨ Bien mal acquis ne profite jamais ! Enfin théoriquement du moins !

Je me dirigeais à présent vers l'homme ayant été dérobé de son bien, une fois à sa hauteur, je lui lançai la bourse amicalement tout en arborant un sourire radieux. Puis afin de commencer la conversation, je lui demandais.

⇨ Bonjour ! Désolé d'avance si ma question va vous sembler impertinente mais... Que faîtes vous dans ce réservoir de pilier de comptoir ? Sérieusement cet établissement semble plus faire maison de passe que lieu touristique, je suis presque sûr qu'il s'écoule plus de liquide séminal ici que d'alcool en une journée, et vu les tonneaux qui semblent avoir élu résidence au comptoir, ça doit envoyé du lourd !

Une franchise implacable, voilà ce qui me caractérisais. Du moins avec des personnes issues d'un rang social similaire, je gardais mes pensées pour moi lorsqu'il s'agissait de personne d'un grade supérieur ou alors de noble. J'attendais en revanche une réponse de mon interlocuteur, mais avant cela je me permis de lui donner mon nom, question de principe.

⇨ Ah ! Question de politesse oblige, je me nomme Yugure, même si généralement on me surnomme, le clown ! Enchanté !

九