A l’attention de Matsuno Yamuro,


Lorsque j’ai quitté Suna, j’avais bel et bien conscience que la situation serait des plus compliqués pour Kioshi Yamada, qui avait un Village à reconstruire et une réputation à refaire. Son départ, qui n’est pas une nouvelle pour moi, reste une véritable surprise. Je ne vous cacherais pas que j’ai eu l’occasion de converser avec lui par voie épistolaire. Je n’ai pas manqué de lui reprocher sa décision et de l’encourager à reconsidérer sa situation et sa position. Le destin décidera pour lui, ou nous serons contraints de le faire.

Votre nomination est un avantage certain dans nos relations. Pendant longtemps, le Village du Sable et celui de la Brume ont été proches, et vous avez été le témoin – à plusieurs reprises – d’une volonté de rapprochementre entre nos deux partis. Même s’il s’agit aujourd’hui d’un Empire, et que votre Pays semble connaître de nombreuses restructurations internes, cela ne siginfie en rien que ce que nous essayons de bâtir change du tout au tout, ou que nous ne pouvons pas mener à bien nos ambitions.
Sans trop chercher à vous dicter votre ligne, je me permets quelque conseil pour vous féliciter de votre mandat. Ne vous laissez imposer par personne, si ce n’est l’autorité légale. N’hésitez pas à punir et à réprimer face à ceux qui joueront de votre indulgence. Tout écart doit être suivi d’un rappel et d’un exemple, sans quoi votre Kagenat ne pourra prétendre à ses lettres de noblesses. Ne cherchez pas à vous mettre à dos le monde entier : sachez choisir vos alliés, les installer et les conforter dans votre confiance. Mettez à l’épreuve ceux qui doutent et durcissez le caractère et la confiance de vos hommes, car ils seront votre premier soutien. Soyez irréprochable en tout point, et ne laissez rien perturber votre objectif. Nouez des liens d’entente avec les autorités du Pays : vous n’avez pas les mêmes fonctions, mais cela ne signifie en rien une vie séparée. Vous oeuvrez tous pour la grandeur d’un Pays : que ce soit votre unique objectif !

Je discutais effectivement avec votre prédécesseur d’une position de choix à vous offrir. Cette récente nomination rend cet accord caduque, mais pas nécessairement les autres sujets de discussion. Comme vous le faites remarquer, Kaze et Suna sont deux points différents : si le Rokudaime voux en a informé, un soutien mutuel destiné à devenir une alliance militaire se mettait en place, sous certaines conditions. Celles-ci comprenaient une visite de Mizu no Kuni pour voir le développemenrt de ce Pays ; et une aide apportée à votre Village dans sa reconstruction.

Cette lettre a donc pour moi plusieurs motivations.
Dans un premier temps, je souhaite savoir quel est votre sentiment et votre position vis-à-vis de cette question. Il va de soi que les engagements passés ne vous concernent pas nécessairement. A ce titre, rien ne vous contraint à tenir des accords préexistants. Mais je vous invite à y réfléchir par vous-mêmes et de m’en tenir informé.

Dans un deuxième temps, je vous fais la demande officielle de deux laissez-passer à destination du Pays du Vent, sous votre approbation et votre garde – si vous concédez à la première requête. Le premier sera à usage d’une équipe chargée de se rendre dans votre Village pour vous aider au mieux dans les reconstructions. J’espère qu’elle vous sera utile, n’hésitez pas à en faire l’usage que vous souhaitez. Le deuxième sera à usage d’une délégation chargée de rencontrer le nouveau Daimyo de Kaze. Des raisons personnelles y mènent mes intentions – notamment de signifier la sympathie et le soutien de l’Empire au besoin pour cette contrée – et j’espère obtenir une audience prochainement.

Pour conclure, j’attire votre attention sur les premiers devoirs d’un Kage, que vous semblez avoir déjà bien intégré. Vous avez fait mention de traques et d’assassinat que vous projetez, certainement pour protéger les intérêts de Suna. Même si c’est chose dramatique à constater, je vous serais reconnaissant de me faire parvenir dans les plus brefs délais une liste des personnes recherchées par vos autorités, ou ayant profité des derniers évènements pour déserter vos rangs. Pour des raisons de sécurité, mais aussi pour l’idéal pacifique que porte le Shukaï, nous nous devons de surveiller nos frontières, et tout adversaire à ce rêve se doit d’être neutralisé dans les plus brefs délais. J’espère bien que vous comprendrez ces implications, et que vous en conviendrez.

J’attendrais plusieurs réponses de votre part, dans une prochaine missive.


Avec le respect et la détermination qui est la mienne,

A l’attention de Matsuno Yamuro,


Je suis ravi de constater que, malgré les changements de régime et d’autorité, nos relations restent cordiales et sincères. Je ne peux vous promettre de grandes découvertes sur Mizu. L’île a été conquise par les armes – bien malgré nos espoirs, Kumo ayant opposé une résistance aussi farouche qu’illogique – et les éléments qui s’en sont suivies ne nous ont guère laissés le temps de nous attarder sur les problèmes locaux. Cependant, j’espère bien que nous aurons l’occasion de discuter de tout cela.

Je travaille encore sur les effectifs à envoyer au Pays du Vent. Nous faisons face à deux problèmes mineurs, mais qui ont malgré tout leurs importances respectives. Tout d’abord, les reconstructions à opérer chez nous et le développement de nos Nations sont une priorité à laquelle nous ne pouvons nous déroger. Par ailleurs, ces deux missions étant délicates et méritant toute l’attention et le respect de ceux que nous considérons comme nos amis les plus proches, je ne souhaite pas envoyer des hommes sans expérience et sans valeur. Je peux d’ors et déjà vous révéler que ma secrétaire particulière, Akane Kayo, sera chargée de la rencontre avec votre nouvelle Daimyo. Si vous aviez d’avance quelque idée sur les nécessités que rencontre votre Village, je serais plus disposé à sélectionner les personnes les plus aptes à vous aider dans vos besoins.

Je prends en note les deux fiches de désertion dont vous m’avez fait part. Elles ont déjà été transmises à notre Unité de traque, et nous déploierons tous les moyens nécessaires et utiles pour les localiser et les intercepter. Bien évidemment, votre note concernant leur capture a également été souligné ; mais vous comprendrez certainement que si la rencontre se complique, il sera alors de notre Devoir de protéger avant tout nos hommes de tout danger possible. Nous oeuvrerons au mieux, et vous tiendrons informé de toute nouvelle que nous aurons glané alentour.
Je vous ferais volontiers parvenir notre propre liste, mais les personnes qui y sont présentes se sont soit reclus du reste du monde, soit ont été éliminés dans les derniers mois. Cela témoigne sans doute de deux faits : le premier est que la menace Nuke-Nin devient enfin la priorité qu’elle aurait toujours du être ; la seconde est que le Shukaï, à défaut de pouvoir résister à tout, se présente enfin comme la véritable puissance militaire qu’elle est afin de protéger les faibles et les Nations longtemps abandonnées.

Puisque vous proposez une rencontre afin de discuter de différents points méritant la discrétion et le face à face, je vous propose un terrain de proximité commune. Le Pays des Oiseaux est sous la juridiction de l’Empire et se trouve en contact frontalier avec le Pays du Vent. Par ailleurs, la ville frontalière et marchande d’Haitaka est une porte d’entrée et d’échanges entre nos terrains respectifs. Une rencontre sur place me semble du meilleur effet, si cet endroit vous convient.

Faites moi savoir au plus tôt vos attentes, vos espoirs et vos dispositions : nous aurons dans cette rencontre le Devoir de négocier, la possibilité de nous retrouver et le plaisir d’échanger.


Avec le respect et la détermination qui est la mienne,