Musique ♫♪:

Une année s'était écoulée depuis l'Éclipse. Suite à cette dernière la famille Hélios était tombée en désuétude. Le comte était porté disparu, le manoir réduit à l'état de vestige et la plupart des serviteurs massacrés. Tout s'était déroulé si rapidement. La famille Aozora, vivant jusqu'alors recluse depuis plus d'une décennie avait profité de cette faiblesse pour faire taire à jamais le nom d'Hélios en reprenant le contrôle de Mirune ; cette petite province située à l'extrême nord du Pays des Neiges. Ce fut ainsi que la querelle ayant jadis déchirée les deux familles pris fin. A partir de là les choses commencèrent par s'arranger. Aozora Fubuki reprit le titre de comtesse car étant la plus légitime héritière de son nom et fit de son mieux afin que la région continue de prospérer. Un nouveau manoir fut édifié, situé à la base même de la ville portuaire d'Hakunin qui, petite part la taille, n'en demeurait pas moins grande par la richesse. Lentement mais sûrement ce petit noyaux isolés du reste du monde reprit forme.

Ce fut par cette belle journée d'été que la comtesse entreprit une promenade le long de la chaîne de montagne de Yodai qui servait de frontière naturelle entre le monde connu et les terres arctiques du grand nord. Par-delà ces mastodontes de pierres se trouvait un océan de glace dont il serait mal avisé de s'y aventurer. Fubiki était la première à savoir que la région recelait de nombreux dangers. Ce fut pourquoi elle se contenta d'arpenter les chemins les plus sures en compagnie de son fils Hyouga. Chacun portait à sa taille une épée soigneusement rangée dans son fourreau. Aucune escorte n'était présente pour les accompagner. Pour les Aozora la fierté se traduisait autant par la noblesse d'esprit que par les armes.

La saison aidant, le ciel dégageait un soleil éclatant dons les rays ambrés venaient se refléter sur la neige tel une infinité d'éclat de cristaux prismatiques. Qu'importait la période de l'année, à l'image de cette terre, la neige avait la réputation d'être éternelle. Pour autant la température restait des plus abordables même si cela n'empêchait pas aux deux randonneurs d'être vêtus de fins manteau de fourrure qui leur serrait au corps. Leur blancheur éclatante était comme une ode à la sérénité du monde qui les entourait. La majeur partie de leur traversée se déroula dans le plus grand des silences si ce ne fut rythmé par les crépitements des flocons sous le poids de leurs bottes.

-Vous vous doutez que ce n'est pas sans raison que je vous ai demandé de m’accompagner mon fils.

La comtesse parlait d'une voix juste qui traduisait toute l'étendue de son savoir vivre. Elle s'était adressée au jeune homme sans un regard, continuant de slalomer entre les arbres empruntant la direction qui les menait jusqu'à la sortie de cette forêt qu'ils arpentaient depuis plus d'une heure.

-Je sais que votre enfance à été difficile. Ces quinze dernières années l'ont été pour nous tous. Elles nous ont obligé à prioriser la survie au détriment de la tradition. Mais cette sombre période est révolue. Dès lors nous devons à présent rattraper le temps perdu. Cette journée va être consacrée à votre entraînement. Je vais vous enseigner les secrets de plusieurs de nos techniques que nous nous passons de génération en génération.

Ils furent submergés par un immense halo de lumière en quittant la forêt. N'ayant plus aucun arbre pour le retenir le soleil déployait toute sa clameur sur l'immense plaine neigeuse qui s'étendait à perte de vue. Cette dernière saurait faire son office en tant que parfait terrain d'entraînement. Loin de tout et notamment des yeux indiscrets ils allaient pouvoir s’exercer jusqu'à la tombée de la nuit. La comtesse vint à faire face à son fils. Un vent glacé venu de l'est secoua brutalement la neige, mais aucun des deux protagonistes ne sembla se soucier de la morsure du givre.

-Bien commençons. Nous allons repartir depuis les bases. J'aimerais tout d'abord savoir où en est votre maîtrise de l'affinité raiton...

Tendant la main vers l'avant elle s'apprêtait à donner l'exemple quand elle fut interrompu par un énorme vacarme provenant de la forêt au pied de la montagne. Elle y vit un sapin s'effondrer lourdement et ce sans raison apparente. Tendant l'oreille, un lointain écho lui parvint. Un son bien familier qu'elle reconnaissait comme étant la symphonie de l'acier au milieu d'une bataille. Les yeux azurés des deux Aozora présentèrent la même lueur au moment de se croiser. Tous deux en venaient à la même conclusion. D'un bond agile qui défiait toute mesure humaine la comtesse s'élança à vive allure en direction de la forêt rapidement suivit par son fils aîné.

-Hyouga couvrez mes arrières ! Ordonna-t-elle d'un ton autoritaire.

Leur avancé n'avait plus rien d'une promenade. Le décor défila à vive allure, tout n'était plus que vitesse et vélocité. Hors qu'elle ne fut pas l'horreur qu'ils découvrirent en arrivant sur le lieu de bataille. Le cadre dépassait de loin l'expérience de Fubiki qui n'avait jamais rien vu de telle dans cette contrée. Des dizaines d'araignées, de taille hors normes, dont certaine aussi grande que des chevaux, grouillaient entre les arbres de la forêt. Toutes convergeaient dans la même direction. A savoir vers cet homme en armure noir bataillant avec fureur pour sa survie. Sa lame venait à l'instant de pourfendre la chitine d'une anarchique de la taille d'un homme. Sa ténacité était des plus remarquable, mais le nombre exubérant de créatures rampantes finirait tôt tard par avoir raison de lui.

Empoignant la garde de son épée sans pour autant freiner sa course, Fubiki malaxa son chakra pour le modeler en affinité qui se manifesta sous la forme de plusieurs séries d'éclairs sur tout son corps.

-Attention derrière-vous !! Cria-t-elle à l'encontre du guerrier en armure.

L'Aozora atteignit une pointe de vitesse vertigineuse telle qu'il aurait été impossible à un œil non-averti de réussir à la suivre. Dans la seconde qui suivit elle se retrouva dans la dos de l'inconnu. Balayant de son épée l'air en arc de cercle, elle trancha au passage ce que l'on pourrait qualifier comme étant la tête de l'araignée qui s'apprêtait à fondre sur le vagabond. Le liquide verdâtre dont la lame se retrouva couverte fut chassé d'un mouvement sec. En rejoignant le vagabond la comtesse s'était jetée au cœur de la mêlée. Tandis que les monstruosités continuaient d'affluer en grand nombre elle adressa un regard à son fils qui lui interdisait de la rejoindre. Ce faisant elle fit de nouveau travailler son affinité raiton pour étendre les éclaires jusqu'à son épée qui se mit à crisser telle la symphonie de mille chant d'oiseaux.

Ils marchaient depuis quelque temps dans un froid glacial dont ils avaient l'habitude. La morsure du givre n'atteignait plus leurs corps en parfaite communion avec ce climat hivernal. Fubuki avait pris la décision de se promener le long de la chaîne de montagnes comme pour constater de ses propres yeux les terres du Nord qui lui appartenaient alors. Les Aozora, exterminés en grand nombre par leur ancien amis les Hélios pouvaient enfin jouir d'un prestige retrouvé. Jamais la famille n'avait perdu de la noblesse qui coulait en leur sang si ce n'était la prestance d'antan qui n'était plus que l'ombre de ce qu'elle était et qui ne demandait qu'à fleurir de nouveau.

Fubuki œuvrait dans ce but et son fils aîné l'accompagnait où qu'elle allait. Il témoignait un profond respect envers sa mère qu'il souhaitait protéger de sa vie. S'il avait accepté une simple promenade proposé par sa mère pour lui l'enjeu était tout autre : en tant qu'homme de la maisonnée c'était à lui, l'héritier, qu'il incombait d'en assurer la protection.

Le soleil brillait, étincelant de milles feux loin des tempêtes enneigées auxquelles ils avaient eu à faire face s'abattant aussi bien sur leur contrée natale que sur leurs esprits tourmentés. Son éminence témoignait d'un futur radieux à contrario de ces quinze dernières années...

Leurs fourrures épaisses sur les épaules et le crépitement de leurs bottes sur la poudreuse ils continuaient d'arpenter la région sans appréhension malgré les dangers manifestent. Hyouga restait tout de même en alerte au cas où une bête s'échapperait des fourrées pour leur bondir dessus. Sa mère paraissait malgré tout si sereine alors qu'il savait pertinemment que cela n'était pas le cas. Comment faisait-elle ? C'était la question qu'il se répétait sans cesse. Elle était d'une telle force de caractère, bravant les obstacles se dressant sur son chemin, tombant mais se relevant toujours plus vaillamment encore. Elle avait su porter sa famille seule et voilà qu'elle dirigeait aujourd'hui les siens. Tout cela était amplement mérité mais Hyouga savait qu'il était le prochain à arborer ce titre et contrairement à sa mère cela l'effrayait au plus haut point. S'il ne reniait en rien ses origines il aurait voulu pouvoir s'échapper de ce quotidien dictés par les règles pour vivre plus simplement. Il n'aspirait en rien à toute ces fioritures mais les respectaient tout de même pour ne pas entacher la réputation de Fubuki ainsi que la confiance qu'elle portait à son égard.
Son rôle d'aîné lui incombait également de montrer l'exemple à ses sœurs ainsi qu'à son petit frère, dernier né de la famille.

Le silence se brisa aux paroles de la figure maternelle. La présence de son fils à ses côtés n'était pas un hasard : l’entraînement était de mise. Leurs préceptes n'avaient plus eu leur place depuis de nombreuses années et il était temps de changer la donne. Ainsi donc il allait pouvoir montrer à sa mère qu'il n'était pas resté inactif dans son apprentissage : il s'était d'ailleurs drôlement améliorer dans le maniement de sa lame et pouvait désormais se vanter d'être un épéiste aguerrit. Il en profiterait également pour apprendre l'héritage des siens : il était plus que temps qu'il obtienne ce savoir alors qu'il pouvait devenir le digne successeur de Fubuki à n'importe quel instant. Comment pourrait-il porter son clan alors même que cette vérité signifierait la fin de celle l'ayant mis au monde ? L'heure n'était pas à ces pensées funestes.

La contrée neigeuse s'étendait à pertes de vue maintenant qu'ils avaient quitté la forêt de pin à l'odeur si apaisante. Ce paysage n'avait pas son pareil : il était le plus magnifique qu'il lui avait été donné de voir et pour cause, il avait grandi en son sein. La quiétude du lieu était des plus profitable tout en se montrant inquiétante. La brise qui soufflait retardait quelque peu leur avancée mais ils parvinrent à un endroit qui convenait à Fubuki pour démarrer l'entraînement. Hyouga se tenait fin près à écouter les conseils avisés de sa mère. Il lui était demandé de faire le point sur son affinité raiton et alors qu'il s'apprêtait à voir une démonstration ils furent interrompus par un bruit des plus alarmistes. Un arbre s'effondra alors que les coups d'acier se faisaient entendre au loin : ils ne leur en fallait pas davantage pour se rendre sur les lieux du tumulte alors que Hyouga acquiesçait de manière inflexible à la demande de Fubuki. Il la couvrirait et viendrait même à son secours si cela s'avérait nécessaire. Le ton était des plus sérieux alors qu'ils arrivèrent sur place après une progression des plus véloces, lames dégainées.

Le spectacle qui leur était donné de voir était des plus impressionantes et loufoques. Qu'est-ce que ces arachnides faisaient ici ? Pourquoi étaient-elle si monstrueuses ? Hyouga en avait déjà aperçu une il y avait de cela un mois alors que sa cousine se trouvait apparemment sur ces terres. Sa présence passagère avait d'ailleurs eut le don de l'agacer car il n'avait que neuf années de vie lorsqu'elle avait disparu mais ils s'étaient beaucoup côtoyé par le passé avant que les Hélios ne les trahissent tous.

De telles pensées n'aidaient pas à sa concentration aussi Hyouga se ressaisissaient alors que Fubuki prêtait main forte à une étranger en armure dépasser par le nombre de ses assaillantes. La bataille faisait rage et la sévérité maternelle ne souhaitait pas que son fils s'approche de cette dernière. Il respectait son choix mais s'en trouvait agacé car il savait qu'il s'agissait là d'un témoignage d'amour et d'affection mais il était désormais un homme de vingt-cinq ans qui n'avait plus besoin d'être protégé par sa mère. Ne souhaitant pas lui désobéir il respecta son choix tout en affichant clairement une moue de déception. Du cristal bleuté émanait du sol devant l'entrée de la grotte pour l'obstruée et empêcher d'autres araignées de se joindre au comité d'accueil. D'autres créations de shoton quittèrent la paume de Hyouga comme des pics à glace bien plus résistants et perforant l'épaisse carapace des arachnides. La neige se teintait de vers et le silence d'antan avait été balayé par les cris des bêtes peu à peu exterminées et par le chant de mille oiseaux que provoquait le crissement de la foudre dont usait sa mère.

Hyouga leva deux doigts en l'air et les couvraient à son tour de raiton, laissant pleuvoir la foudre sur ses ennemis laissant des volutes de fumées et l'odeur de la chair carboniser parvenir à leurs narines. Il n'eut car dresser un pic shoton sortant de la neige pour empaler son ennemie se ruant sur lui en claquant ses mandibules. Elles étaient nombreuses et grandes par la taille mais faibles. Il n'était pas question de gaspiller son chakra alors même qu'un inconnu se trouvait au côté de sa mère et sur lequel il gardait un œil averti. S'il tentait quoi que ce soit il dégusterait le courroux que Hyouga lui réservait.

Le jeune homme recouvrait son épée de raiton et découpait habilement les adversaires restantes avant de bondir aux côtés de Fubuki sans le moindre mot mais en adressant un regard dédaigneux à l'encontre de l'étranger.

« Que faites vous ici ? »

Son ton était des plus cassants.

« Ces terres sont dangereuses. »

Et elles leurs appartenaient également même si l'inconnu ne semblait pas en avoir connaissance. Qui était-il ? Il n'avait par l'air d'appartenir à la famille des Hélios...

La comtesse envoyait sa lame fendre l'air avec grâce et aisance. Sa façon de combattre était en total opposition avec celle de l'épéiste noir qui, à contrario, misait tout sur la puissance brute. Les éclaires continuaient de chanter autour d'elle tandis qu'elle entamait sa valse mortel en traçant une ligne sanglante au milieu des rangs de leur ennemi. Sa vitesse était t-elle que par moment elle donnait l'impression de disparaître pour réapparaître plusieurs mètre plus loin, laissant alors sa lame traverser l'épaisse chitine des arachnides comme si de rien n'était. Au-dessus d'elle des éclaires se mirent à pleuvoir.

Un coup d’œil au loin lui suffit à comprendre que, une fois de plus, son fils n'avait pas prit cas de ses ordres implicites. Cependant l'heure n'était pas aux remontrances, mais à la bataille. Les pattes de nombreuses araignées continuaient encore de fouler la neige. Pour autant, Fubiki ne comptait pas utiliser son atout, préférant garder ses réserves de chakra au cas où l'inconnu ferait soudainement preuve d'hostilité à leur encontre. Le combat se prolongea jusqu'à ce que le trio vienne à bout de leurs ennemis au prix de grands efforts. Tous étaient essoufflés. Bien que faible le surnombre de créatures avait faillit avoir raison de leur ténacité.

-Personne n'est blessé ?

S'enquit-elle notamment à l'égard de son fils, à qui, après s'être assurée qu'il n'avait rien, lui lança en regard qui en disait long sur ce comportement qu'elle n’approuvait guère. Heureusement pour lui la comtesse guerrière savait placer ses priorités et son regard dévia en direction de la grotte scellée par le cristal, puis vers l'épéiste noir.

-Déclarez-votre identité inconnu. Que faites-vous sur ses terres ? Savez-vous quelques choses concernant ces araignées ?

Le ton de sa voix demeurait toujours aussi glacial tandis que ses yeux azurés toisaient avec méfiance ceux de l'inconnu dont les pupilles étaient aussi sombre que du charbon. Même si la noble dame était parfaitement consciente qu'il ne fallait pas se fier aux apparences, elle savait également que la première impression en disait toujours long sur la personne qu'elle rencontrait. Aussi, ce fut avec grande méfiance qu'elle appréhendait cet inconnu aux airs barbares sorti de nulle part. S'il n'avait pas semblé aussi peu familier à ces terres, Fubiki aurait parié qu'il s'agissait d'un Suzurane. Hors ce n'était pas le cas, ce qui l'épargnait lui, ainsi que sa tête d'une éventuelle et soudaine séparation.

Puis, comme pour rappeler leur présence, les araignées enfermées dans la grotte commencèrent à s'attaquer au mur cristallin. L'Aozora s'étonna de l'étonnante agressivité dont faisaient preuves ces créatures.

-Quoi qu'il en soit ne restons pas ici. Nous ignorons combien de ces immondices rodent. Il serait futile d'engager un combat dont l'issue est incertaine. Dit-elle tout en rengainant son épée dans on fourreau en prenant au passage la peine de s'entailler l'extrémité de l'index.

Le sang coula jusque dans sa paume. De là elle composa une rapide série de mudra avant de plaquer sa main sur la neige. Un sceau se répandit et apparut, dans un subit nuage de fumée, un immense ours polaire en armure.

Ours:

Quand certaines araignées parvenaient à atteindre la taille d'un cheval, l'équestre lui-même ne parvenait à rivaliser avec cette immense masse de muscle recouverte de poile et d'acier. L'imposant mammifère flanqué sur ses quatre pattes examina les environs avants de s'esbroufer.

-Oros, j'aurai besoin que vous que vous surveillez l'entrée de cette grotte jusqu'à notre retour. Si les créatures enfermées venaient à s'échapper ne chercher pas à les combattre. Rejoignez-nous directement à Hakunin.

L'ours toisa brièvement sa maîtresse, renifla l'air, avant d'incliner respectueusement la tête. Il n'eut pas besoin de bouger les babines pour permettre à cette voix caverneuse de s'échapper de sa gorge.

-Qu'il soit en soit ainsi Fubuki-sama...

Sur quoi, il effectua quelques foulées, laissant d'imposantes empreintes de pattes dans la neige puis s'installa à l'entrée de la grotte. Le fait que les arachnides bondissaient sauvagement contre la paroi de cristal à moins d'un mètre de lui ne semblait pas le perturber.

La comtesse avait une parfaite confiance à son familier qui était l'un des plus forts de sa race. Comme à son habitude, elle n'était pas du genre à faire les choses à moitiés. En effet l'apparition soudaine de ces créatures nourrissait en elle une forme d'inquiétude. Alors qu'elle s’évertuait de toute son âme à restaurer l'emblème familial tout en assurant prospérité à son peuple, vois-ci qu'une nouvelle menace semblait surgir des tréfonds de la terre.

-Hyouga, nous retournons en ville. Je vous charge d'aller jusqu'au manoir afin de contacter Ozao pour l'informer de la situation afin qu'il rassemble des hommes. De mon côté j'irai résoudre quelques affaires avant de vous rejoindre. Suite à ces mots elle se tourna en direction de l'homme en armure. Si vous souhaitez vous joindre à nous votre présence sera la bienvenu, vous qui savez fort bien manier l'épée. Si cela vous intéresse, nous vous paierons gracieusement pour ce travail.

Elle se méfiait toujours autant de lui, mais il s'agissait d'une bonne option pour le garder à l’œil. Suite à quoi elle tourna les talons pour emprunter le trajet inverse menant à Hakunin. Durant le trajet Fubiki profita d'un instant où le guerrier noir était à l'écart pour parler à son fils.

-Sachez que je n'approuve pas votre désobéissance jeune homme. J'avais clairement laissé sous-entendre que vous ne deviez pas prendre pas à cet affrontement. Cependant... Et là un bref sourire s'afficha sur son visage. Je dois admettre que vous êtes plutôt bien débrouillé. Un semblant de fierté semblait lisible dans sa voix. Tâchez-tout de même de vous en tenir aux ordres la prochaine fois...

Alors qu'il poursuivait leur avancée la comtesse ne put s'empêcher de repenser aux derniers événements. Toutes cette affaires étaient bien étrange et la randonnée initialement prévue au programme avait prit une tournure des plus inquiétante.

La figure maternelle ne tarda pas a s'enquérir de la santé des troupes avant d'adresser un regard plein de reproche à sa progéniture. Il était vrai qu'il avait désobéi a ses attentes mais il avait agit ainsi dans l'unique but d'assurer sa sécurité et nullement pour remettre en question son autorité. Toutefois il l'a connaissait en tout point pour savoir qu'elle ne verrait pas la chose sous cet angle et malgré sa priorité centré sur l'inconnu, Hyouga savait qu'il n'échapperait pas à ses foudres indéfiniment.

Dans cet état d'esprit quelque peu agacé par ses remontrances qui ne sauraient tarder, il fallait en plus qu'il compose avec la remarque acerbe de l'étranger. Hyouga posa un regard de neutralité sur l'individu, se retenant de répondre à la provocation. Il n'était pas question de discussion avec les bourrus dans son genre avide de combat et ne sachant guère se servir de leur méninges. Il ne s'abaisserait pas à son niveau.

Il ne rétorqua donc rien à ces propos et attendait des réponses qui ne tardèrent pas. Valian était son nom et son ton n'était pas pour autant des plus amical. Cet individu osait critiquer le leur alors qu'il foulait leurs terres ? Bien qu'il n'en avait pas conscience ce n'était pas une raison pour se prétendre important en jugeant que la tonalité employée ne lui sied pas. Qu'il reste à sa place. Il avait la détentrice de ces terres juste sous ses yeux aveuglés d'immondices.

Ce Valian ne voulait nullement décliner la raison de sa présence ici mais ce n'était pas comme s'il avait le choix puisque sans réponse de sa part il serait reconduit aux frontières de leur territoire. Les Aozora n'aimaient nullement les intrusions, encore moins depuis que la famille des Hélios l'avait trahi.
Cela dit Hyouga ne bronchait pas, la décision revenait à sa mère et il n'était pas nécessaire qu'il aggrave son cas auprès de cette dernière. L'Aozora se permettait toutefois de rouler des yeux lorsque le barbare indiquait à avoir pris plaisir à faire des araignées des pièces détachées. Rien dans la cervelle, tout dans les muscles, comme il le pensait...

Fubuki décida toutefois de lever le camp, invoquant Oros pour garder l'entrée de la caverne et venir rapporter le fait si jamais elles s'en échappaient. La Comtesse poursuivait pour donner des directives à son fils qui acquiesçait avant de l'entendre quémander les services de l'homme en noir. Avait-elle perdu l'esprit ? Il était vrai qu'un guerrier supplémentaire ne serait pas de trop pour lutter contre le problème sous-jacent que signifiait l'apparition des araignées mais tout de même de là a faire confiance à un inconnu... Cela ne plaisait nullement à Hyouga qui observait dubitativement l'homme qui allait rester seul avec sa mère le temps que lui exécute la mission qui lui avait été confié. Savoir ce Valian au manoir n'était pas non plus enchanteur. Au moins le gage de paye lui évitera de faire n'importe quoi s'il tenait à recevoir son argent promis...

Le trio se mettait finalement en route alors que la discussion tombait finalement entre la mère et son fils. Elle rappela les faits et exprimait son désaccord avant de lui exprimer une certaine fierté quant à ses capacités ce qui ne tarda pas a flatter Hyouga qui lui adressait un mince sourire, le regard fier comme un coq. Il était vrai qu'il avait fait bons nombres de progrès depuis ses entraînements intensifs dont sa mère ignorait l'existence. S'il n'était pas un féru de combat et préférait largement établir des stratégies que d'en venir aux mains, il souhaitait tout de même être en mesure de protéger les siens comme l'aîné de la famille qu'il était.
Le jeune homme ne tarda pas a hocher du chef pour faire entendre à Fubuki qu'il avait compris le message et qu'il n'agirait plus impunément.

Après quelques temps de marche, ils rejoignirent la ville recouverte de neige, donnant aux alentours un aspect fantomatique un brin mystique tout en étant à la fois épuré. L'air semblait lourd et pesant comme si le danger pré-sentit avec le déchaînement des arachnides était déjà installé. La beauté des lieux était entachée par cette atmosphère sinistre...

Hyouga se sépara alors de sa mère avec une certaine appréhension bien vite balayée puisqu'il connaissait suffisamment les capacités de sa mère pour savoir qu'elle était tenace et ô combien rapide et que l'inquiétude vis à vis de l'homme en noir pouvant lui nuire n'était pas à craindre. L'édifiant manoir n'était plus très loin et même s'il n'était plus aussi majestueux qu'il l'avait été par le passé, il demeurait toujours impressionnant malgré les années. Ozao ne tarderait pas à être prévenu de la situation pour envoyer des éclaireurs et rassembler des troupes pour éradiquer ce mal s'immisçant peu à peu sur ces terres...