Maoh:

hrp:

Kihran ne semblait pas dans l'optique de se la jouer cool. Non. Il paraissait même crispé et tendu et ses sourcils froncés en témoignaient. Les gens passaient autour de nous comme si de rien n'était. Après tout nous étions un shinobi de Suna et un de Konoha qui s'étaient bousculés. Le comble.
Son « bonjour » était même des plus froids. Surtout qu'il poursuivit sans me laisser le temps de quoi que ce soit en enchaînant sur le sujet sensible. Que comptais-je faire avec Yell ? De quoi se mêlait-il.
Je ne montrais rien mais je savais grosso modo ce que Yell m'avait dit de sa discussion avec lui et je n'avais pas l'envie de m'expliquer sur mes sentiments... Quand je vis les poings de Kihran se serrer en me fixant je compris qu'il y avait un truc qu'il n'appréciait vraiment pas et qui lui tenait à cœur. Pourquoi réagir si instinctivement sinon ? Sa voix froide reprit de plus belle avec des sermons sur ma situation avec son amie mais je n'étais pas d'accord avec lui.

« Prétendre ? »

Je laissais passer une seconde.

« Et je ne suis pas d'accord, cette relation ne mènera pas à rien, elle n'amènera pas que souffrance. »

D'abord sérieux, je soufflais d'ennui de devoir m'expliquer comme ça mais redevins bien vite à mon état précédent vu la teneur de notre discussion. Il prendrait le moindre mot pour argent comptant et l'utiliserait contre moi. Après tout il tenait à Yell et la connaissait depuis leur enfance. Je pouvais donc comprendre dans une certaine mesure, mais la concernée m'avait assez bien expliqué et je le trouvais bien trop protecteur et indiscret.

« Tu dis ça pour la protéger et je le sais mais je ne lui ferais jamais de mal si ça peut te rassurer. Je l'aime et je sais ce que je ressens. »

Je repensais à notre travail d'équipe à lui et moi lors des deux épreuves et ne pouvais qu'imaginer un futur où chaque puissance ninja serait en paix malgré le passé de chacune. Suna et Konoha l'étaient déjà plus ou moins.

« Si tu penses souffrance en réitérant la pensée des anciens shinobis morts pour des prunes et en imaginant la guerre dans chaque scénario que tu te fais, je te conseille de voir plus loin que ça et d'imaginer la paix. »

J'aimais Yell et je participerai à la construction d'une ère de paix pour contredire ce que Kihran devait penser. Kibo sensei, Ogami, Ema, Kioshi, partageaient cet idéal. Je n'étais pas le seul.

« Nous avons toi et moi fait équipe avec Hiko du Shukaï ! Tu sais que ça peut marcher. Quant à ce que je vais faire avec Yell je pense que cela ne te regarde pas vraiment. » terminai-je.

Le temps semblait passer lentement dans cette confrontation inutile mais pesante. Que Kihran se rassure, je n'étais aucunement dans une optique de conflit envers lui.

« Tu veux quoi de moi Kihran ? demandai-je calmement.

Depuis la mort de ma mère on m'avait toujours reproché un franc parler un peu limite. L'utilisation de mots parfois durs pour signifier ma pensée en faisait partie. Je faisais part de mon ressenti assez directement, quitte à déplaire aux autres, comme dans ce cas précis, ici, face à Kihran. Ce dernier monta vite en colère, je me rendais compte que j'aurais dû me taire ou parler autrement, mais avait-il seulement compris où je voulais en venir ? Je me devais de réagir au moment il me reprochait d'avoir manqué de respect aux shinobis morts au combat.

« J'ai utilisé le mot « prune » mais je ne manque pas de respect aux anciens. En faites, je dis juste que la plupart, pas tous, sont morts pour des guerres capricieuses entre les nations, des affaires décidées entre des personnes influentes, ou alors pour les envies de divers Kages. Ils n'y pouvaient rien en soit. »

Il ne savait pas que j'étais moi-même concerné et que ma mère avait été tuée dans la guerre contre Konoha. Cette guerre avait été un « caprice ». Elle avait tué du monde et pour quoi ? Parmi les victimes on trouvait une mère qui laissait un fils seul avec un père. Au final parce que celle-ci n'avait sans doute pas eu le choix d'accepter la mission suicide que le Kakumeigun dirigé par la Godaime Kazekage lui donna. Ce déroulement des choses me mettait encore dans un état d'esprit des plus noirs quand j'y pensais. Aujourd'hui Yamada Nako était une mort parmi des milliers mais pas pour moi.

L'Hayashi continua sur l'ère de paix qui pour lui était bien peu réaliste. L'alliance entre nos deux villages était fragile, certes, mais c'était pour cela qu'il fallait y croire.

« Prends moi pour un idiot je m'en fiche au fond. L'alliance entre Suna et Konoha est peut-être fragile mais c'est justement pour ça qu'il faut chercher à la consolider plutôt que ne pas y croire dès les premiers instants. Ma mère est morte durant la guerre qui opposait nos villages, elle pensait sans doute y mettre fin par son sacrifice en mission, ou participer à la construction d'un après je n'en sais rien... mais elle ne cherchait assurément pas la guerre. Alors ne me parle pas de respect. » terminais-je froidement sur ce point qui me tenait à cœur.

Nous arrivions enfin à la réponse de ma question sur ses intentions envers moi. Que voulait-il ? Et bien à vrai dire je m'attendais à sa réponse et ne fus pas étonné d'entendre ces mots sortir de sa bouche. Finalement, le Kihran rencontré pendant les deux premières épreuves s'apparentait ici à un Hayashi fermé d'esprit dont les principes ne bougeaient pas en toutes circonstances. Ou bien à un ami plutôt jaloux et bien trop protecteur. Peut-être un peu des deux. Le fait est qu'il se permettait d'agir sur une relation entre deux personnes... Je soufflais brièvement d'ennui en sachant que j'allais répondre une chose qui lui déplairait.

« C'est non. Il y a des risques à cette relation mais je suis prêt à les prendre. Quoique tu en penses, quoique j'en pense. Soit tu finiras pas accepter avec le temps, soit quelque chose te donnera raison. Mais ce ne sera pas de mon fait si tel est le cas. »

Et puis j'espérais clairement qu'il n'allait pas me tenir la grappe là dessus pendant une heure parce qu'à la base j'étais en promenade de détente avec mon coéquipier Ogami. Néanmoins je ne pouvais m'empêcher de rajouter une boutade sur son caractère protecteur quand il s'agissait de Yell. Il était radical, et c'était le premier sujet qu'il avait abordé.

« Et puis tu es amoureux d'elle ou quoi ? » plaisantai-je sur un ton de défi.

Oui oui je devrais faire plus attention à mes paroles. Elles venaient sans doute me porter préjudice en bien des occasions. Elles pouvaient aussi venir handicaper mes plans ou stratégies si je n'y faisais pas attention. Mais de là à me réprimander comme un gamin, je n'acceptais pas. Kihran se prenait sans doute pour le petit bourgeois qu'il était. Il disait ce qui était bien et ce qui ne l'était pas. Ce qui était autorisé ou non. Intolérable que je dise de telles choses parce que j'étais moi-même un shinobi ? Je ne pus m'empêcher de tourner les yeux d'ennui en entendant cela. Brider quelqu'un pour de simples raisons de censure était contre mes idées. La liberté de parole était une chose importante pour moi. Me l'enlever c'était comme me priver de mon identité, heureusement je n'étais pas encore au stade du légume-shinobi.

Par la suite, Kihran s'approchait doucement de moi avec un léger sourire. Je venais de lui demander s'il était amoureux de Yell. « Peut-être ? ». Cette simple réponse ne me plaisait guère. Car qui était friand de la compétition amoureuse ? Certainement pas moi. S'il voulait se la jouer de cette manière on n'allait plus être copains lui et moi. Façon de parler, comme je me rendais compte qu'il n'avait cure d'avoir fait équipe avec moi pour l'examen. Finalement il était du genre obéissant... un grand shinobi il fallait le dire ! Tout dépendait du point de vue cependant.
Il m'attrapa par le col, provocateur à souhait. Il avait donc attrapé le côté de mon kimono car tout un chacun pouvait voir que je n'avais quasiment pas de col. On voyait plutôt assez bien mon torse comme je n'avais pas besoin de me couvrir plus que ça avec ma nature de Yamada. Sa petite provocation à l'allure « bonhomme » ne me plaisait pas, même si elle me laissait perplexe aussi. Devais-je en rire ? C'était là le genre de comportement que je détestais. Mon corps commençait à chauffer mais je le contrôlais pour le moment.

Ce ne fut plus le cas quand il évoqua la fin de mon petit rêve, la tristesse de Yell, et qu'il souria de nouveau en affirmant qu'il serait là pour la réconforter. Qu'elle passerait à autre chose aussi. Il souriait, j'avais envie de lui dire de la fermer.

« Tu crois que je n'ai pas pensé à tout ça ? Tu me gonfles ! »

Subitement mon corps atteignit bien vite les 150 degrés, m'enveloppant d'une fine couche brûlante, alors que Kihran me tenait toujours. Comme cela je me défaisais de sa prise par le col qui m'énervait plus que tout. C'est pendant cette manœuvre de ma part qu'arriva Ogami. Je n'avais fais que me défaire sans chercher le conflit, malgré l'utilisation de mon don. Kihran l'avait bien cherché.

« Ta morale je n'en ai pas besoin. » lançais-je au konohajin.

Et s'il était amoureux de Yell, celle-ci avait un nouveau problème en vue.

HRP:

J'avais beaucoup, beaucoup de mal à dormir. C'était devenu pesant à force, je passais mes nuits à regarder le plafond de ma chambre, je ne parvenais pas à trouver le sommeil. Cette histoire de lettre m'avait complètement vidé, je ne savais même pas comment aborder une discussion avec ma sœur et c'était pour moi très difficile. Et puis en même temps, je devais aussi surveiller avec une escouade la conseillère à la défense, ce n'était pas chose aisée pour le moral ; Elle qui m'avait aidé pour mes capacités Akuma, je me voyais la surveiller. Malgré tout, je ne faisais que mon travail et je le referai si c'était à refaire dans le futur. Je croyais entièrement en l'innocence de Yami, je savais très bien qu'elle n'aurait pu faire ça. J’espérais pouvoir croire la Saibogu aussi, seulement nos liens n'étaient pas les mêmes et ça m'était plus difficile de la croire à cent pour cent.

En tant que Toshiro Ogami, j'en voulais à la dirigeante du clan Kawaguchi, c'était comme si publiquement elle venait de réduire à néant les efforts qu'avaient fait Yami. Elle avait pour objectif de redorer le blason de son clan ; Pour ce, elle s'était hissée au poste de dirigeante du Kakumeigun, elle avait pris une place considérable à Suna et pourtant-.. Cette lettre sonnait comme la destruction de tous ses efforts, d'où mon énervement envers la Kawaguchi. En tant que membre du Kakumeigun, je ne pouvais pas pas réellement prendre position tant que je portais le bandeau de mon village, c'était tout bonnement impossible.

Si cela s'était produit quelques semaines après Yuki no Kuni, j'aurais sûrement tenté de l'éliminer sous l'influence de Chura, c'était une évidence. De temps en temps dans mon sommeil, j'entendais sa voix grave m'incitant à prendre les armes. Il s'était habitué à mon corps et je m'étais habitué à lui, j'arrivais donc à le maîtriser tant bien que mal mais mon esprit s'affaiblissait de jour en jour.

Sans vraiment me souvenir exactement le pourquoi du comment, il était convenu qu'on passe quelques heures ensemble avec Tetsui, mon partenaire. Avec le contexte actuel, j'avais bien évidemment accepté sa proposition. Sa compagnie était plutôt plaisante pour être honnête, je pouvais le considérer comme un ami plus qu'un partenaire.

Pour cette petite sortie, je m'étais habillé normalement. J'avais décidé de me vêtir d'un Kimono noir assez simple, un tissu gris entre mon corps et mon apparat était suffisant. Pour mes cheveux, j'avais simplement attaché un morceau de ficelle noire à ceux-ci pour les faire tenir. Je changeai assez souvent de coiffure, disons plutôt que je les laissais pousser jusqu'à ne plus pouvoir rien en faire pour finalement m'en occuper. Concernant mon visage, quelques esquisses de cernes s'étaient malencontreusement dessinées mais il n'y avait rien de grave à cela.

Pour en revenir à mon partenaire, j'étais à ses côtés après quelques temps dans les ruelles de Suna. J'eus soudainement un envie de manger, l'indiquant au Yamada, je m'arrêtai à un stand qui me semblait intéressant. Il vendait de la nourriture plutôt traditionnelle, peu importe l'heure, je ne comptais rien me refuser. Il y avait du monde et l'attente fut insoutenable, j'eus l'impression de passer toute mon après-midi, surtout que la nourriture me donnait beaucoup envie. Quand ce fût finalement à mon tour, je pris quelques brochettes avec plusieurs sortes de viande. Il y en avait assez pour moi et mon partenaire, s'il le souhaitait.

Je reviens à ma position initiale, balayant la rue pour finalement voir Tetsui avec un autre homme. Une connaissance sûrement, pour ma part je connaissais l'identité de son interlocuteur. Je m'étais chargé de renseigner un dossier le concernant et je l'avais même accueilli à la Voie Illusionnée, ainsi que son familier. J'eus l'impression d'une discorde entre eux et ce à plusieurs mètres. Tout en mangeant une brochette, je me rapprochai pas à pas d'eux quand je vis tout à coup le Konohajin prendre mon partenaire par le col. Je haussai les sourcils, hâtant le pas pour finalement arriver à eux.

Je ne fus pas étonné de sentir une chaleur émanant du nomade ainsi qu'une retombée sur Hayashi Kihran.

«  Je ne sais pas quelle est la raison de cette dispute mais je vous conseille d'arrêter tout de suite, vous deux. »

Je marquai une pause de quelques secondes avant de reprendre.

« Vous représentez vos villages en ces rues, ne l'oubliez pas. »

Dis-je d'un ton très sérieux.Le Hayashi s'était en effet pris à Tetsui le premier, ce dernier n'avait fait que se défendre et je le savais aussi. Je savais cependant mon ami assez intelligent pour savoir s'arrêter mais je ne connaissais pas le membre de la délégation Konohajin.

Son bain était agréable. Installée confortablement dans la baignoire de son logement, elle s’était autorisée un petit temps de relaxation rempli de bulles et d’effluves parfumées. Avec toutes les prises de tête récentes comme anciennes, elle avait besoin de se reposer dans son coin et de se retrouver quelque peu. La tête reposant sur une serviette pliée afin de soulager sa nuque, l’Aburame ferma avec son pied le robinet d’eau chaude qui finissait tout juste de remplir la baignoire. L’idée n’était pas de manquer de respect à ses hôtes en inondant la salle de bain.

Fermant les yeux, elle apprécia pleinement son moment détente. Un plaisir si simple et si apaisant. Comme quoi, ne plus partir en vadrouille avait ses avantages, pas besoin de se laver à l’eau froide ou tiédasse. Un long monologue sur le fait qu’elle se lavait certes. Non pas qu’elle était comme Kibō, à se laver tellement rarement qu’elle devait souligner l’exceptionnalité de la chose dans ses rps. Non. L’origine de ce descriptif était tout autre : le joueur qui contrôlait chacun de ses faits et gestes se lavait à l’eau tiédasse depuis plusieurs jours et commençait à fantasmer sur des choses qu’il avait jusqu’à maintenant considéré comme acquis.

Mais bref … ses insectes ? La plupart étaient de sortie, partis découvrir la ville, la quadriller, afin de la connaître, mais également d’en examiner les défenses et de situer les différentes personnes rencontrées. Les avantages des nano-insectes en quelque sorte. L’espionnage facilité. Tentant de faire craquer son auriculaire, le fait qu’elle n’y parvienne pas la fit légèrement sourire. Venir à Suna présentait enfin un semblant d’air de vacances.

* * * * *

L’Aburame marchait d’un pas tranquille à travers le village, main gauche (enfin moignon gauche) dans la poche de son long kimono ouvert, l’autre main trop accrochée à sa cigarette pour l’imiter. Quitte à être coincée ici, autant explorer les alentours et s’attacher à la culture de Suna, savoir ce qui caractérisait ce village étrangement situé. C’était d’ailleurs pour cette raison que plusieurs clones identiques à celui qu’elle était se baladaient un peu partout dans le Village caché du Sable en ce moment même.

Les Sunajins étaient de drôles de créatures pour la plupart. Des vampires, des pseudos nomades qui vivaient dans des tentes mais ne semblaient pas véritablement bouger de leur quartier, des ingénieurs de pointe, des manieurs de sable ancrés dans leurs traditions etc … un melting pot bien curieux. Enfin, on pouvait dépeindre un tableau tout aussi sceptique de Konoha donc qui était-elle pour juger ? À chacun ses phénomènes. Cependant il n’en demeurait pas moins que le fait que le bureau du Kazekage soit une large tente au pied de ce qui aurait dû être son bâtiment administratif …

Exhalant un nuage de fumée alors qu’elle se baladait à l’ombre des bâtiments pour ne pas être trop dérangée par le soleil, elle tomba sur un petit trio qui semblait suffisamment tendu pour que les gens se retournent sur leur passage. Haussant un sourcil, elle remarqua la crinière rousse de Kihran. Forcément. Il fallait que ce soit son élève qui fasse du grabuge. Même si certes, elle se serait davantage attendu à ce que ce soit Strike qui occasionne le premier dérapage avec les autochtones.

Continuant d’avancer comme si de rien n’était, elle passa lentement à côté du trio, s’assurant que Kihran la voit bien et prenne conscience qu’il s’embarrassait plus qu’autre chose à créer un scandale avec les gens du coin. Peu importait le problème en soi. S’il s’agissait de quelque chose de grave elle en serait informée, sinon … Bah …

Quelles gamineries.

Soupirant alors qu’elle écrasait sa cigarette entre ses doigts, elle la propulsa adroitement avec son pouce en arrière de sorte à ce que le mégot atterrisse sur Kihran. Dos au trio maintenant, elle commença à s’effriter, les nano-insectes qui la composaient partant au gré du vent. Ce clone avait fait son tour du quartier pour la journée. Et l’originale serait certainement intéressée de savoir que le seul Konohajin qui avait fait des siennes pour le moment n’était nul autre que l’Hayashi. Discipline zéro …

Maoh s'était encore mis à n'en faire qu'à sa tête subitement si bien que nous nous étions lancés dans une course poursuite avec Kihran. Je l'avais dépassé et même perdu de vue sans savoir où il s'était dirigé mais l'animal poilu et farceur était toujours dans ma ligne de mire.

« Arrête Maoh ! Reviens ! »

Rien à faire, cela ne faisait renforcer son amusement de me voir le poursuivre. Il n'était cependant pas question que je m'arrête et qu'il cause d'autres dégâts sinon Kihran allait finir par s'attirer des ennuis !

Il s'arrêta finalement sur le toit d'une maison, me défiant du regard. Cela avait le don de m'exaspérer et il devait parfaitement le savoir. Toutefois je ne cherchais pas à m'approcher de lui car je savais pertinemment qu'il s'enfuirait de nouveau. Non ! Au lieu de cela je rusais...
Sans que je ne sache vraiment pourquoi, être Gogyou d'eau me conférait comme une … symbiose avec la nature. Les animaux m'appréciaient malgré ma différence si bien qu'il m'était en général plus aisé d'obtenir ce que je voulais de Maoh contrairement à Kihran.

Je sortais un biscuit de ma poche et le lui montrait, l'observant avec un air de défi à mon tour. Je le portais lentement à mes lèvres, voyant le petit animal se torturer l'esprit, ne sachant plus que faire avant de finalement sauter dans mes bras. Une fois fait je l'attrapais fermement et lui donnais le gâteau tout en le caressant.

« Tu vois quand tu veux ! Ça suffit les bêtises maintenant ! »

Sinon Kihran allait avoir de sérieux soucis. Mais peut-être qu'il en aurait de toute façon ?
C'était la réflexion que je me faisais en rebroussant mon chemin et en apercevant Kihran tenir Tetsui par le col avant qu'un autre Sunajin apparaisse pour calmer le jeu et que la Hokage – et accessoirement sensei de mon meilleur ami – venait de disparaître dans une nuée d'insectes après avoir commenté leurs actes de gamineries.

Je restais interdite devant la scène qui me paraissait surréaliste avant d'accélérer le pas en tenant toujours Maoh contre moi et me retrouvais finalement entre les deux êtres chers à mon cœur tout en fronçant les sourcils en les dévisageant tour à tour.

« Wow ! On peut savoir ce que vous faites ?! »

Je devais rêver. L'un des scénarios catastrophe que j'avais imaginé était en train de se dérouler sous mes yeux : une rixe entre mon meilleur ami et mon petit ami...
J'observais le second sunajin présent aux côtés de Tetsui cherchant à savoir s'il voudrait s'en prendre à Kihran pour défendre le Yamada ou s'il se tiendrait tranquille. Il n'était pas question que je le laisse le toucher...

Je savais pertinemment qu'ils s'en prenaient à l'autre pour une chose : moi. C'était moi le sujet et c'était à moi d'apaiser les esprits. Mais comment faire ? Je doutais qu'un : calmez vous et un arrêtez seraient des plus efficaces... cela avait même tendance à créer l'effet inverse.

J'avais vu mon ami rouquin se montrer plus virulent par les actes envers Tetsui si bien que je l'observais : à la fois irritée, peinée et cherchant à comprendre pourquoi de telles extrémités.
Je me doutais que Kihran lui avait exposé ses craintes quant à notre relation comme il l'avait fait avec moi et que leur point de vue différent avait conduit à une telle situation mais je me devais de calmer le jeu.

J'observais Tetsui et le gratifiais d'un sourire pleins de tendresse pour lui faire comprendre que tout irait bien. Après tout il était avec un ami – que je reconnaissais d'ailleurs puisque c'était lui qui m'avait posé les questions d'entrées au village - et nous nous verrions plus tard. Il me fallait discuter avec Kihran pour que plus jamais quelque chose du genre ne se reproduise.
Je sentais mon meilleur ami crispé et énervé au possible. La rage était presque perceptible sur son visage : je ne pouvais pas le laisser comme ça et prendre le parti de Tetsui pour l'accabler à mon tour. Kihran connaissait déjà mon point de vue sur la question et j'avais entendu le sien et l'avais même compris, ce qu'il en pensait n'était pas insensé mais il devait s'en accommoder.

Maoh sauta sur l'épaule de son maître tandis que je m'approchais de ce dernier, posant ma main sur son épaule avant de la glisser dans son dos.

« Allez viens. »

J'exerçais une petite pression sur celui-ci, cherchant à ce qu'il me suive.

Kihran avait le regard noir après la brûlure, douloureuse mais peu inquiétante, qu'il venait de subir. Je le regardais d'un air agacé mais pas moins sérieux à mon tour et je sentais déjà venir le moment où il se jetterait sur moi pour me mettre un poing dans la figure ; nous en étions arrivés à ce point malgré moi. Pour une histoire de sentiments. Si déjà Kihran portait ce discours, je me demandais ce qu'il en serait de ses supérieurs avec inquiétude. Bien sûr, lui était très proche de Yell et cela jouait énormément aussi.
Nous fûmes coupés court par mon ami Ogami qui revenait et nous sommait d'arrêter tout de suite, rappelant par la même occasion ce qui était vrai : nous représentions chacun nos villages. Même si actuellement je ne portais pas mon bandeau ninja sur moi, la plupart des passants me connaissaient comme le « Sosie » du Rokudaime Kazekage. Je restais silencieux quand Kihran demanda l'identité de mon coéquipier. Ce n'était pas à moi de répondre.
C'est aussi à ce moment que la Hokage, finalement un simple clone, passa juste à côté de nous en ayant sûrement vu le plus important pour juger nos actes de « gamineries ». Quelle galère... Moi qui me promenait pénard à l'origine, il avait fallu que tout finisse comme ça. Alors que le matin même je me réveillais aux côtés de Yell dans une oasis de notre beau désert. Le clone disparu, c'est celle qui était au cœur de cette dispute qui arriva le pas pressé pour s'interposer entre Kihran et moi. Elle nous dévisagea. Je tirais la grimace car je n'avais rien demandé. Un moyen détourné aussi de cacher ma honte face à elle. « Wow ! On peut savoir ce que vous faites ?! ». La chose que je redoutais depuis que Yell m'avait parlé de la vision de son meilleur ami sur notre relation se passait sous mon nez, j'étais terriblement ennuyé là. Je me réfugiais avec les mains dans mes poches et zieutais vers les passants regroupés tout autour en soufflant de lassitude. Enfin je redirigeais mes yeux sur ma Gogyou pour voir qu'elle regardait avec méfiance Ogami.

« T'en fais pas pour lui, il est arrivé au bon moment, c'est un ami. » me permettais-je.

Elle en prenait certainement note avant d'observer son meilleur ami et de me gratifier d'un sourire tendre que je parvins à comprendre. Les moments passés ensemble avaient aidé. Je le lui rendis un peu timidement pour traduire le remord que j'éprouvais qu'elle doive agir ainsi pour calmer le jeu. Si la rencontre avec Kihran était à refaire je l'ignorerais sans doute pour éviter tout conflit.
Elle essaya donc de l'emmener à part pour parler avec lui, de manière douce, ce qui n'était pas l'intention du rouquin. Celui-ci agissait comme une autruche en la repoussant. Puis il tenta de reprendre son calme pour nous saluer tant bien que mal moi et Ogami. Je devais en faire de même, par respect pour lui et Yell. Alors j'acquiesçais significativement avant qu'il ne s'éloigne. Je regardais un peu Ogami comme pour m'excuser aussi et suivais à nouveau ma Gogyou des yeux pour voir ce qu'elle allait faire. Calmement, je m'adressais à elle, compréhensif :

« Je ne le connais pas assez, mais il va broyer du noir tout seul là... Invite le à boire une boisson quelque part, calmement ? »

Ce n'était nullement un conseil ou un ordre, juste une idée innocente de ma part. Je disais cela car j'imaginais que ça pourrait le calmer un peu. Sans compter qu'il faisait chaud et que j'avais pu faire visiter à Yell plusieurs bars et salons de thé dans le village pour qu'elle sache où l'emmener.

« Et... vraiment désolé. Je ne voulais pas. Je t'expliquerai quand tu voudras. » terminais-je sur un ton coupable en la regardant.

Son regard était interrogateur mais son mouvement d'épaule le délestant de ma main lui était ferme : il n'avait pas envie d'en parler. Il nous avisa tour à tour avant de s'incliner en guise d'excuse. Je ne savais pas s'il agissait de la sorte à cause de la présence il y avait peu d'un clone de notre Hokage et accessoirement sa sensei ou s'il respectait simplement l'éducation qu'il avait eu mais j'étais contente de le voir s'exécuter tout comme Tetsui alors même que je savais combien cela leur coûtait de le faire et de remballer leur fierté... Finalement, il s'éloigna tout en prenant Maoh avec lui et tandis que je le voyais s'éloigner je me sentais de plus en plus impuissante.

Tetsui me conseillait de suivre Kihran pour ne pas le laisser dans cet état seul et ce n'était pas l'envie qui m'en manquait mais...

« Il a besoin d'être tout seul. Il ne fera que s'emporter si je m’obstine. Je n'aime pas le savoir comme ça mais je sais qu'il se sentira mieux que si je reste avec lui... »

C'était dur mais comme ça. Mon regard se portait de nouveau vers sa silhouette s'éloignant alors que je soupirais, m'efforçant de regarder vers Tetsui et son ami pour ne pas davantage me culpabiliser tandis que le Yamada me présentait ses excuses, l'air peiné et gêné.

« J'aimerais dire que ce n'est pas grave mais tu sais très bien que ce n'est pas le cas... »

Commençais-je en baissant le regard.

« C'était précisément le genre de choses que je ne voulais pas voir arriver même si au fond, en connaissant vos caractères, je savais que ça se passerait de toute façon. Ce n'était qu'une question de temps... »

C'était frustrant de voir et savoir que son compagnon et son meilleur ami ne pourraient jamais réellement s'entendre à cause de différents pour le coup parfaitement fondés. Il n'avait donc pas besoin de m'expliquer ce qui s'était passé car je le savais déjà. Kihran avait dû faire part de ses angoisses a Tetsui ce qui n'avait pas plu a ce dernier qui avait défendu son propre point de vue : c'était parfaitement justifié dans les deux cas mais je n'aimais pas être au cœur du conflit. Cela aurait certainement valorisé certaines femmes mais ce n'était pas mon cas. J'étais juste affligée de devoir assister à cette scène par ma faute...

Mon regard se posa une nouvelle fois sur Tetsui alors que je me rappelais de la matinée paradisiaque que nous avions passée ensemble et désormais de cette phase plus sombre... Il fallait croire que nos journées se résumaient pour la plupart à cela...

« Je... je vais y aller je pense. J'ai besoin de souffler un peu moi aussi... On se voit plus tard ? »

L'interrogeais-je.

A moins qu'il avait autre chose de prévu ? Chacun de nous devait sans doute prendre le temps de méditer sur le dernier événement ou en tout cas l'oublier et j'avais sacrément besoin de me détendre après tout ça et avais justement ce qu'il fallait pour cela...
Je venais embrasser Tetsui, n'ayant cure de son ami observant la manœuvre mais le saluais d'un hochement de tête ensuite avant de commencer à m'éclipser à mon tour dans un dernier sourire presque forcé.

Musique :

J'écoutais les propos de Yell, elle connaissait mieux Kihran que moi pour savoir quoi faire. C'est pour cela que mon conseil devenait insignifiant. Elle avait déjà dû faire son choix de le suivre ou non. Et elle le laissa aller en regardant sa silhouette s'éloigner. Je restais un moment silencieux avant de m'excuser (post précédent). Je savais comme elle me le disait que ce qui venait de se passer n'était pas rien. La voir baisser le regard m'agaça d'un pic dans la poitrine. C'était énervant de l'imaginer peinée à cause de moi...

« Oui... »

Elle continua donc à dire que connaissant nos caractères respectifs cela avait été, de toute façon, inévitable. Je baissais moi aussi simplement les yeux vers le sol, ne pouvant nier que dans cette dispute, j'avais tout autant de responsabilité que son ami en ayant défendu mon point de vue qui ne changerait pas.
Si cela ne tenait qu'à moi, j'avais apprécié le Hayashi lors de l'examen chûnin pendant notre collaboration. Mais après ce qu'il venait de se passer j'en avais appris un peu plus sur ce dernier, et ce petit plus ne me plaisait pas. Pour le moment je ne me prendrais donc pas la tête avec ça et me conterais de l'éviter. La Hokage avait déjà pu nous observer, il ne manquerait plus que Kioshi en fasse de même, ou alors un Daimyo...
Cette situation était pesante car je n'avais pas les mots pour contredire Yell ou nous faire oublier. Et Ogami qui assistait à ça... j'étais presque certain qu'il saurait venir m'en parler à l'occasion. Ma relation avec une konohajin n'était pas un sujet anodin. Heureusement l'information ne courrait pas les rues.

Posant son regard sur moi, la Gogyou annonçait qu'elle allait s'en aller elle aussi, pour souffler un peu. Elle demandait si l'on se voyait plus tard. C'est un peu hésitant, et déçu que je lui répondis.

« D'accord... on se voit plus tard »

Rien de plus ne sortait de ma bouche et les mots étaient comme bloqués. J'émis néanmoins un sourire timide à son intention. Après quoi elle vint m'embrasser purement et simplement et s'éloigna dans un sourire que je savais forcé et qui tendrait presque à me faire mal. Je soufflais donc tandis que la distance s'agrandissait entre nous et ma Gogyou qui partait broyer du noir seule je ne savais où. C'est vers Ogami que je regardais un instant pour l'informer d'une chose qu'il avait dû remarquer :

« Je suis énervé là tu vois... »

Mon poing de serra et je regardais à nouveau la silhouette bleue à une trentaine de mètres de là.
Une idée me vint en tête.

« Attends moi là. » dis-je à mon ami.

Je m'élançais en courant sur les pas de Yell en appelant une fois son prénom qu'elle dû entendre. J'arrivais à sa hauteur et elle se retourna. Je soufflais un coup pour me remettre de ma petite course, et de mes émotions.

« Ne pars pas toute seule ! Que dis tu de venir t'entraîner au combat avec Ogami et moi sinon  ? Cela nous changera les idées et nous défoulera. Et moi j'en ai bien besoin pour me calmer de cette situation qui m'a mis en colère ! En plus j'y avais déjà pensé, à m'entraîner avec toi... » mon regard était intense.

Tant bien que mal elle accepta et nous nous dirigions tous les trois bien assez vite vers les terrains d'entraînement du village. Nous en choisissions un au calme.

« Bien, nous sommes trois, il faut trouver un moyen efficace de faire ça... et sans nous blesser jusqu'au sang bien sûr. » dis-je le sourire aux lèvres.

J'avais bien envie de lâcher la frustration de cette rencontre avec Kihran. La température allait monter ! Mais pas encore... Qu'en dirais Ogami sur la manière de procéder ?

HRP:

Qu'est-ce que je pouvais dire de cela ? Je ne voyais là qu'un spectacle, ils se donnaient en spectacle et la foule était naturellement attirée. J'avais rapidement compris le pourquoi du comment de la situation, une fille était mêlée à ça. Je ne savais pas trop ce que ça impliquait, seulement j'imaginais encore quelque chose d'inutile. Je devais par contre respecter les souhaits de mon partenaire et si son souhait était d'être embêté avec une fille, je devais en quelque sorte le soutenir ? Peu importe, je m'étais exprimé quant à la situation que je trouvais grotesque. Le Hayashi me demanda mon identité, je n'eus pas le temps de répondre et le Yamada le fit pour moi. Il n'avait pas tort, j'avais l'impression d'être arrivé au bon moment. Cette situation aurait pu dégénérer et ce n'était pas une bonne chose pour l'un ou pour l'autre, ça pouvait nuire à leur réputation respective. Tetsui se trouvait aussi être un proche du Kazekage, il devait d'autant plus faire attention.

Je ne pouvais me permettre de le juger, je n'étais pas à sa place et je ne l'avais jamais été après tout. Cela ne m'empêchait par contre pas de donner mon avis sur la situation, ce que je voulais faire avant d'être à nouveau coupé. Je soupirai tout en profitant de la nourriture que j'avais ramenée, petit à petit je mangeais mes brochettes de viande. La damoiselle en question nous avait rejoint et avait réussie à calmer les hardeurs, je n'avais pas à le faire et c'était pour moi un soulagement.

Je sentais tout de même que mon partenaire était en quelque sorte gêné de la situation, il me regarda à plusieurs reprises. Pour ma part, je continuai à manger tout en écoutant ce qu'il pouvait se dire. J'entendis alors mon partenaire s'adresser une nouvelle fois à moi, je posai le petit bâton qui maintenait les brochettes en lui esquissant un sourire.

«  Aucun problème Tetsui, tu n'as pas à t'expliquer, tu le fais seulement et seulement si tu le souhaites. »

La damoiselle du pays de la feuille semblait nous quitter, elle avait l'air de suivre la même route que son confrère. Alors qu'elle nous laissait, je pus voir à quel point Tetsui était énervé. Je n'avais pas été présent au début de la discorde et donc je ne pouvais réellement le juger ; Cela dit je connaissais son tempérament et j'avais du mal à imaginer quelqu'un pouvant l'énerver à ce point. Ma sœur m'avait déjà parlé des sentiments, en effet on disait que l'amour pouvait décupler certaines émotions et c'était le cas pour mon interlocuteur. Je hochai de la tête en faisant signe de se calmer avec ma main droite. Ne voulant pas en rester là, il rejoignit sa belle et me demandait de l'attendre. Quelques instants plus tard, ils revinrent tout deux à moi et m'indiquait vouloir s'entraîner. Je n'étais pas contre, ça allait sûrement pouvoir les deux participants à l'examen Chûnin à décompresser après les derniers événements.

Je jetai l'emballage contenant le reste de ma nourriture avant de prendre place à leur côté pour finalement nous diriger vers le complexe sportif. Il était composé de plusieurs terrains d'entraînements et on bénéficiait notamment de dispositifs. Il y avait des sacs de sable, des mannequins, des technologies Saibogu automatisées-.. Tetsui prit la parole à nouveau, il souhaitait trouver un moyen efficace de s'entraîner sans se blesser.

«  C'est possible je pense et encore je n'en suis pas sûr. Ça dépend de ce qu'on appelle s'entraîner. Pour le moment je pense que nous devrions seulement nous échauffer, ça sera déjà une bonne chose et ça nous laissera le temps de réfléchir. »

Bien sûr on pouvait s'entraîner sans se blesser mais s'il pensait à une confrontation, ça serait difficile. Je ne savais pas de quoi était capable la damoiselle dénommée Yell d'ailleurs, c'était l'occasion. Je n'avais pas été son examinateur et je n'avais pas eu l'occasion de lire son dossier mais ça ne saurait tarder, je souhaitais tout savoir des délégations étrangères et ce, jusqu'au moindre détail. En tant que membre du Kakumeigun j'avais accès aux dossiers et grâce à ma position j'avais pu relever l'identité de chacune des personnes s'étant présentée à la Voie Illusionnée.

Je décidai de faire quelques étirements suivi de quelques tours du terrain. Une fois fini, j'amenai un mannequin prêt d'un des bords du terrain pour commencer à taper dessus. Je dansais avec le mannequin, balançant mes poings, mes coudes et mes pieds sur celui-ci tout en veillant à ne pas le détruire. Ce n'était pas le but, je ne renforçai même pas mes capacités avec du chakra. Une fois terminé, je me dirigeai vers mes deux partenaires.

«  J'ai terminé pour ma part, maintenant on peut faire plusieurs exercices, on peut s'entraîner sur les enchaînements ? Je peux vous regarder si vous le souhaitez, combattez l'un contre l'autre, je pense que c'est une bonne idée.  »

Ils n'avaient pas à se blesser ni même à se bousculer, ils pouvaient freiner leurs coups au moment voulu.

Je m'éloignais à mon tour préférant m'isoler de tout cela pour faire retomber la pression montée si brusquement. Du moins c'était ce que je faisais jusqu'à ce que Tetsui m'appelle. Je me retournais dans sa direction alors qu'il arrivait à ma hauteur et me proposait d'aller m'entraîner avec lui et son ami. Je prenais le temps de réfléchir un quart de seconde avant d'accepter dans une moue toujours démoralisée.

« Pourquoi pas. »

Cela me ferait du bien à coup sûr de me défouler. J'avais besoin d'extérioriser dans lequel me plongeait la situation. Tetsui aussi semblait dans ce même état d'esprit et affirmait avoir déjà songé à ce que l'on s'entraîne ensemble. Autant mettre à profit le temps à l'amélioration de nos compétences : après tout, il était encore en lice pour la 3ème épreuve.

Nous nous dirigions donc sans un mot pour compléter la marche jusqu'aux terrains d’entraînements où j'étais venue chercher Tetsui la veille. Ce dernier proposait d'ailleurs de nous trouver un emplacement idéal et de trouver le moyen de combattre sans trop se blesser. Je ne savais pas si c'était vraiment possible... Si encore l'un d'entre nous possédait le genjutsu nous aurions pu nous entraîner dans une dimension parallèle et inexistante sans nous retenir mais puisque ce n'était pas le cas...

Le dénommé Ogami, émettait l'idée de commencer par des échauffements en premier lieu et d'aviser ensuite. Il fallait que je me motive car mon moral n'était clairement pas au beau fixe et cela me semblait déjà être une épreuve que de réaliser quelques étirements... Pourtant, après un soupir exultant tout mon mécontentement, je m'échauffais par des flexions et extensions à l'initiative du comparse de Tetsui mais me rendais bien vite compte que ce n'était pas fait pour moi. Finalement j'optais pour une vision agressive de mon utilisation suiton. Je commençais par tirer des jets haute pression précis sur les cibles immobiles , décapitant leurs têtes de bois sous la force des projectiles aqueux avant de me créer des tentacules d'eau dans le prolongement de mes bras qui me permettait de frapper ou balayer ce qui se trouvait sur mon chemin. Je les faisais claquer à des endroits précis des mannequins avant de composer de nouveaux signes qui vinrent m'élever en l'air sous l'action d'un geyser à mes pieds me propulsant tout en enchaînant sur une vague impressionnante qui s'abattait face à moi sur les cibles alors que je glissais sur elle, suivant son mouvement de descente.

Sans que je m'en rendes compte, jouer ainsi avec mon élément m'avait redonné le sourire. Il n'y avait rien de tel que de me retrouver en la présence de ce dernier pour être certaine d'aller bien mieux. C'était ainsi que je fonctionnais.

J'observais finalement les alentours. Tetsui s'entraînait à son tour tandis que Ogami balançait ses poings et ses pieds en avant. La maîtrise du Taijutsu m'attirait particulièrement mais je n'avais jamais pratiqué ce domaine. Je ne pensais pas vraiment avoir une force suffisante pour créer une quelconque importance dans mes coups et finirais sans doute pas ne distribuer que des piqûres de moustiques tout juste ressenties...

Finalement, ce dernier termina et proposa de nous regarder moi et Tetsui nous combattant. Pourquoi pas après tout ? Cela pourrait s'annoncer sympathique ! Même si la chaleur avait tendance a rendre mon eau vaporeuse... Cela dit une grande quantité d'eau mettrait sans doute du temps à s'évaporer complètement si bien que je pourrais sans doute tout de même l'atteindre à distance ! Et puis j'avais aussi envie de m'essayer au Taijutsu !

« Ok ! »

Confirmais-je en hochant la tête avant d'adresser un sourire à Tetsui , le regard intense :

« Ne crois pas qu'être ta copine te donne droit à un traitement de faveur ! »

Commentais-je, ironique , le sourire aux lèvres, avant d'aller me placer plus loin sur le terrain, face à lui. On disait honneur aux dames n'est-ce pas ? Cela tombait bien car je ne comptais pas lui laisser faire le premier pas...

Je commençais pas un grand classique : envoyer des kunais. Pendant qu'il les recevait et les parerait sans aucune difficulté, je créais un geyser sous ses pieds pour le propulser en l'air , tout en en créant un sous les miens également mais en biseau pour fondre sur lui rapidement. Une fois à sa hauteur, ainsi déstabilisé par sa propulsion, j'eus pour idée de recouvrir mon poing fermé de suiton que je tentais d'envoyer dans son thorax.
Le suiton avait avant tout un intérêt défensif... C'était en tout cas ce qu'aimait croire autrui...

Franchement. Quand on comparait la bonne ambiance complice de ce matin à boire le thé avec mon père et l'ambiance dans laquelle nous nous trouvions actuellement à cause de Kihran et moi, j'avais des raisons d'être en colère. Sa moue démoralisée quand elle avait accepté d'un simple « pourquoi pas » n'était pas le genre de chose qui allait corriger mon état du moment. Un mélange d'énervement et de honte qu'on ait dû en arriver là avec le roux à racines. D'ailleurs, le chemin jusqu'aux terrains s'était fait dans un silence terriblement pesant, mais plus que ça encore : ennuyant. J'avais retenu quelques soupirs de lassitude à certains moments.
Ogami préconisait que l'on s'échauffe avant de commencer.

« Ouais ok. »

Lui, il avait le genre d'échauffement à la militaire, le shinobi qui faisait son footing tous les matins à six heure pour être en forme. Ici on le voyait donc faire des tours de terrains, des étirements, puis taper un mannequin. Yell tenta aussi les étirements... Et moi aussi... Flexion extension, essayer de toucher le sol, enfin que des mouvements comme ça. Après quelques uns je me stoppais car c'était super chiant. Mes mains dans les poches, je regardais à droite et à gauche au cas où il n'y avait pas un truc intéressant pour se chauffer. Yell se dirigeait vers une cible. Moi j'allais droit vers un dispositif Saibogu laissé là. Un peu le même genre que celui avec lequel Oniri m'avait appris à tirer sur des bouteilles lancées en l'air. C'était plutôt fun comme engin. Détruire des projectiles ferait peut être passer mes nerfs, c'est du moins ce qui me vint à l'esprit en l'actionnant. Ce fut vif, un projectile rond comme une balle était déjà tiré vers les airs. Je concentrais mon chakra dans le bout de mon doigt formant un pistolet enfantin pour tirer une balle de fûton comprimé de manière millimétrée dans le projectile qui explosa à seulement dix mètres du sol. Oui, parce que le temps que je vise alors qu'il était parti sans prévenir... D'autres projectiles furent lancés et je répétais la manœuvre. Après ça, j'appuyais sur un bouton qui en lançait trois en même temps. Difficulté fois trois ! J'envoyais trois petites lames de vents l'une après l'autre pour couper en deux chacun des projectiles qui retombèrent au sol deux fois plus nombreux mais aussi diminués. En même temps j'avais aperçu un peu de la démonstration de Yell, mais ne montrais pas mon admiration pour autant. Je revins néanmoins vers elle, tout comme Ogami qui proposa de nous entraîner à des enchaînements Yell et moi en face à face. Je ne pus m'empêcher de souffler un coup en souriant. Son regard intense et son sourire à elle m'amusèrent quand elle précisait que je n'aurais pas de traitement de faveur.

« Oh mais je ne crois que ce que je vois ! Allons-y alors. » répondis-je avec un peu d'humour dans ma voix.

Elle alla se placer plus loin et j'en fis de même en reculant un peu. La galanterie ? Pas pour moi. Néanmoins je voulais voir comment elle oserait m'attaquer, et cela aussi pour développer mes capacités à réagir à une offensive. Deux kunaïs arrivèrent sur moi, mais à bonne distance, si bien que je n'eus qu'à m'accroupir avec flegme pour les sentir passer juste au dessus. Là, un geyser sorti du sol, comme une chasse d'eau japonaise, vint me propulser en l'air. Et tandis que Yell fondait probablement sur moi, j'eus tout juste le temps de parvenir avec beaucoup de mal à me créer un clone qui apparut plus loin derrière elle sans qu'elle ne le voit. Celui-ci foncerait sur elle dès que j'aurais subi ce qu'elle me réservait en arrivant sur moi. Ce coup de poing boosté à son élément suiton en plein thorax me projeta une dizaine de mètres plus loin. Je restais à terre, douloureux au point d'impact et trempé. Reprenant mon souffle coupé suite à l'impact sur mes poumons.

* Si tu crois que je vais abandonner maintenant... * pensais-je.

Pendant ce temps mon clone s'était jeté sur elle pour lui exploser dessus en l'atteignant, libérant une source de chaleur plutôt brûlante sur son joli corps. Là je me relevais. Puis j'effectuais les mudras appris par Kioshi pour augmenter ma température corporelle et causer des brûlures à quiconque me toucherait dans les prochains instants. Je prévoyais juste la suite.

« Tu m'as fais mal... » lâchai-je à son intention.

Je me remettais encore de ce coup. Heureusement ma nouvelle température corporelle environnant les 150 degrés, mon corps se séchait de lui-même. J'espérais ne pas l'avoir défiguré... nan sérieusement...

HRP:

Je fis un bond en arrière pour laisser place au combat, je pensais à quelque chose de plutôt simple mais apparemment ce n'était pas réciproque pour la Shinobi de Konoha. Elle se nommait Riba Yell et provenait du pays du Feu, j'avais commencé à la décrire très succinctement dans un rapport destiné à être archivé. Nous avions la possibilité de renseigner des fiches descriptives sur les forces armées étrangères, ils étaient nos invités et sans remord j'avais profité de cette occasion pour récupérer le plus d'informations possible. Toute la délégation Konohajin avait été inscrite dans nos fichiers, à l'aide des technologies Saibogu nous avions même pu récupérer des photographies au nombre de deux par personne.

Enfin, je vis la damoiselle foncer à toute vitesse sur ce que je pouvais appeler son conjoint. C'était peut-être un mot trop fort ou pas assez, je n'y comprenais pas grand chose mais pour moi c'était le mot « juste ». Elle ne comptait pas faire un traitement de faveur à son adversaire, c'était plus qu'une bonne chose. Pour moi, il fallait écarter les sentiments lors d'un combat. Ici on parlait d'entraînement mais c'était tout comme, il y a quelques temps j'avais eu l'occasion de combattre avec ma sœur ; Je ne l'avais fait sérieusement, aujourd'hui ça serait très différent. Ça me faisait penser à Ema et Kibo, leurs sentiments pour moi étaient une source de danger. J'avais déjà fait part de mes craintes à la Kunoïchi, elle les avait bien sûr réfutée. Plus on affichait nos sentiments et plus on était faible, ce n'était que la stricte vérité. À mon goût, je l'avais bien que trop fait dans le passé et dans ma vie actuelle, c'était déjà trop pour moi.

La Kunoïchi de Konoha étant placée, elle envoya deux projectiles sur son adversaire de ce jour. Les projectiles se trouvaient être des Kunaïs, elle attaquait simplement mais sûrement. Il n'y avait pas toujours besoin d'élaborer de grandes stratégies, des fois les plus simples suffisaient à mettre à bas nos ennemis. Cela étant fait, elle utilisa son affinité Suiton pour surprendre le nomade et le désorienter dans le seul but de créer une ouverture ; Ouverture assez grande pour asséner une autre attaque. Celle-ci était celle qui m'intéressait particulièrement, elle avait recouvert son poing avec du Suiton pour finalement l'envoyer dans le thorax de Tetsui. Si cette dernière attaque était capable de le toucher, j'avais vu clair dans le jeu de Tetsui de ma position. Il avait crée un clone mais ne put éviter le choc. Je vis son corps rouler sur une dizaine de mètres environs, je masquai mon rire derrière ma main droite, c'était amusant.

Il n'avait beau pas être fait pour le combat rapproché il n'en était pas moins idiot, j'avais déjà eu l'occasion de voir ses capacités à l’œuvre et son don héréditaire était pour moi le plus impressionnant chez lui. Finalement, même s'il ne pouvait réussir à suivre dans un combat au corps à corps, il pouvait tout de même exposer ses adversaires à une chaleur ardente. Actuellement il se trouvait être doué pour le combat à distance, pour ma part j'excellai dans les deux domaines. J'avais d'ailleurs élaboré une nouvelle technique Raïton récemment, une technique que je travaillais depuis des mois maintenant. Elle était plutôt simple d'apparence, elle consistait seulement à faire pleuvoir des éclairs sur tous les ennemis, seulement un seul de ces éclairs était mortel.

Pour en revenir au combat, je commençai à voir quelques fluctuations autour de mon partenaire et ami, il utilisait ses talents Yamada. Il était sûrement temps d'intervenir pour amener l'entraînement dans une autre direction ? Je composai quelques signes rapidement avant de tracer comme un trait avec ma main droite, ce qui créa automatiquement un mur Shôton entre les deux combattants. Je fis un bond pour me retrouver à leur hauteur.

« C'est intéressant tout ça, enfin surtout Yell. Je connais déjà tes capacités Tetsui alors c'est du déjà vu pour moi. Cela dit.. ta.. ta.. mhmm.. Yell ? Oui, Yell dispose de quelques aptitudes dans le domaine du Taïjutsu. »

Je marquai une pause de quelques secondes, finalement je ne savais comment trop la nommer. Petit-amie était le mot le plus utilisé et en même temps cela me semblait tellement abstrait.

« Je te propose une chose Konohajin, viens me combattre au corps à corps, évitons le combat à distance. Privilégions nos corps, renforcés ou non par ce que tu souhaites. »

J'imaginai qu'elle utiliserait le Suiton, pour ma part je ne comptais que me défendre -ou presque- pour la jauger. J'esquissai un sourire avant de faire un bond en arrière, une fois en position je fis un signe de la tête à Tetsui, il n'avait presque pas à s'inquiéter.

Puisque je l'attaquais de front je n'avais repéré son clone que bien trop tard, heureusement pour moi je pouvais toujours compter sur ma nature si bien que lorsque son clone me toucha dans son élan je me changeais sous ma forme élémentaire avant de voir l'eau qui me constituait, balayée de tous les côtés comme si je venais littéralement de me désintégrer au moment de l'explosion. J'avais été quelques peu brûlée dans le dos durant la manœuvre mais je ne m'en faisais pas.

Mes geyser avaient humidifié suffisamment la zone pour que je puisse m'en servir bien que l'eau avait déjà commencé à s'évaporer. C'est donc non sans mal que je réunissais l'eau du sol pour agrandir la flaque qui me constituait avant de revêtir ma forme aqueuse de nouveau puis de redevenir normale tout en entendant Tetsui geindre sur le fait que je lui avais fait mal.

« Et toi tu as failli me désintégrer ! »

M'exclamais-je comme pour montrer l'importance du coup qu'il m'avait infligé et que j'avais heureusement réussi à esquiver et dont la brûlure ne paraissait déjà plus puisque mon corps s'était régénéré en usant de mon élément.

Cela dit c'était visiblement son intention puisqu'il se mettait à chauffer de manière exponentielle de nouveau si bien que je pouvais sentir la chaleur qui se dégageait de lui depuis ma position. Je déglutissais, me demandant comment j'allais combattre ce soleil ambulant ! Maîtriser le feu passait aisément mais la chaleur c'était tout autre chose...

Je m'apprêtais donc à me défendre, concentrée sur le match avant de voir un rempart de cristal nous séparer en deux, me laissant ébahie tandis que l'ami de Tetsui s'approchait de nous. C'était lui qui avait fait ça ? Il possédait la maîtrise du shoton tout comme Ema ? A la différence que le sien était bleu...

Il trouvait cela intéressant tout en relevant que je possédais des aptitudes en Taijutsu avant de me proposer de me battre contre lui au corps à corps... Pardon ? J'avais bien entendu ?
Je me grattais l'arrière de la tête, gênée, avant de répondre :

« C'est que... ma spécialité est le Ninjutsu... Je commence tout juste à m'entraîner au Taijutsu et ne suis pas franchement douée pour l'instant... »

Pour ainsi sire je ne m'étais exercée qu'une fois avant cet entraînement et en solitaire sans vraiment être satisfaite de ce que je faisais alors combattre ce Sunajin solidement taillé et un adepte de cette spécialité...

« Mais c'est d'accord... Je veux bien essayer. »

Après tout qu'est-ce que je risquais mis à part des membres cassés ?! Ce n'était pas comme si j'avais a participer à la dernière épreuve de l'examen ! Plus sérieusement, il s'agissait d'un entraînement et même si je ne connaissais pas le manieur de shoton j'imaginais qu'il serait clément sur le fait que je sois novice... Du moins j'espérais.

Il se mettait à sourire avant de reculer pour se mettre en position tout en adressant un regard avec Tetsui que je dévisageais moi aussi comme pour lui signifier que je voulais tenter et qu'il n'avait pas a s'en faire. Après quoi j'imaginais que c'était à moi de commencer ? Il avait plus l'air d'être en posture défensive qu'autre chose... Je créais donc une vague sous mes pieds pour me déplacer rapidement en direction de mon adversaire dans un boost de vitesse aqueux duquel j'étais plutôt assez fière même si ma vague manquait encore d'énergie et de pep's !
Une fois à sa hauteur j'envoyais un coup de poing aqueux comme Tetsui vers lui qu'il parerait sûrement étant un spécialiste du domaine avant de donner un coup de pieds également recouvert de suiton. Puisque je me limitais au taijutsu comme l'avait suggéré mon adversaire, je me trouvais assez limité dans mes manœuvres car je ne disposais que de peu de cordes à mon arc dans le domaine... M'en voudrait-il si j'utilisais également un peu de ninjutsu ?
Puisque j'étais à son contact, je créais une prison aqueuse dans laquelle il se retrouverait possiblement enfermé et de laquelle je compressais l'eau pour l'écraser à l'intérieur sous la pression, détruisant la prison dans le même temps que importantes blessures que cela créait lorsqu'elle était parfaitement exécutée.

J'espérais que Tetsui n'en perdrais pas une miette. Je voulais qu'il puisse lui aussi voir de quoi j'étais capable car après tout il ne m'avait pas encore vu combattre tout comme la réciproque était vraie. J'observais attentivement les mouvements de son ami durant la manœuvre pour tenter d'en apprendre davantage sur cette spécialité toute nouvelle pour moi !

Mon attaque avec le clone, bien que de niveau assez faible par rapport à ce que je pouvais faire, l'avait atteinte. Mais en bonne Gogyou acqueuse, son corps se liquéfia juste quand il le fallait pour ne pas être sévèrement blessée. Pendant une seconde j'avais cru que ça lui avait été fatal, puis elle réapparut sous forme humaine. Je ne parvenais pas à voir si elle était brûlée que déjà elle ripostait verbalement à ma remarque de fausse victime. Un sourire narquois sur mon visage quand je mettais à chauffer mon corps en avoisinant les cent cinquante degrés, je lui répondis :

« Ne me dis pas que tu m'en veux ? ... »

Euh... il était vrai que Yell était en mauvaise posture face à mes jutsus héréditaires. L'opposition entre elle et moi était à son comble vu de cette manière. L'eau était le total contraire de la fournaise et des sécheresses que je pouvais provoquer en usant de chakra. Mais s'il n'y avait que ça... Le côté humain primait sur tout cela, sinon nous n'aurions jamais fait connaissance. Et qu'elle ne s'inquiète pas, je chauffais mon corps simplement pour la dissuader de m'attaquer de front. Parce qu'il me semblait la voir déglutir de là où j'étais.

Puis sans prévenir, un mur de cristal bleu se dressa entre nous deux. Quelle déception de voir qu'Ogami stoppait ces les hostilités. Je soufflais, comme emmerdé par son choix. Il nous fit alors un topo comme quoi c'était intéressant mais que mes capacités étaient « déjà-vues ». Il s'attardait donc plutôt sur Yell, qui avait des aptitudes en taïjutsu.

« Tsss, sérieux ? Tu n'as vu qu'une petite part de ce que je peux faire tu sais. »

Des techniques de rangs C, voire de rang B à tout casser, mais pas plus. J'étais encore plein de surprises même pour lui mais il le découvrira bien un jour. Et puis, où voulait-il en venir en combattant Yell ? Un léger doute me faisait penser qu'il avait en tête d'agrémenter le databook du village. Un vrai shinobi du Kakumeigun n'est-ce pas.
Ils étaient tout deux en position, et Ogami me fit un signe de tête à moitié rassurant. Yell en fit de même, d'une autre façon. Un peu forcé, je fis un clin d'oeil à son attention. Et voilà, après ça je n'avais plus qu'à m'emmerder à fond en les regardant. Un sacré programme alors que pourtant c'était moi qui avait un combat à préparer. L'ennui était perceptible sur mon visage, je ne m'en cachais pas. Chakra aux pieds, je grimpais la paroi de cristal jusqu'à son sommet pour m'y installer confortablement en m'asseyant et en laissant mes jambes pendre dans le vide. Mon regard était porté sur le terrain et ce qu'il s'y passait. Le schéma d'offensive de Yell suivait à peu près le même ordre que précédemment. Quelques différences étaient notables. Je la voyais combattre pour la première fois. Et même si je ne m'extasiais jamais à voir quelqu'un se battre, je trouvais qu'elle se défendait plutôt bien. Est-ce que ça m'importait vraiment ? Pourtant je me demandais sincèrement si je n'allais pas me barrer d'ici vu que je perdais du temps à n'être que spectateur.

Je ne doutais pas de mon partenaire, non, je connaissais ses capacités et même si d'après lui je n'avais eu qu'un aperçu de celles-ci, je préférai me concentrer sur sa compagne. Il n'avait pas l'air très d'accord avec ça mais à mon habitude, je me fichais un peu de ce genre de réaction, j'étais tout simplement moi même. Je lui avais tout de même esquissé un sourire pour ne pas qu'il se fourvoie, je ne pensais pas blesser la damoiselle. Celle-ci me disait d'ailleurs qu'elle n'était pas encore très à l'aise avec le Taïjutsu mais je voyais en elle un certain potentiel. Si son corps n'était pas encore correctement taillé pour certains mouvements, dans le futur il serait sûrement redoutable au corps à corps, c'était indéniable. Je ne comptais pas non plus la bercer de compliments pour la motiver, ce n'était pas moi ça mais je voulais tout de même la soutenir et puisqu'elle était face à moi, elle ne risquait rien.

«  Certainement mais je pense qu'on peut faire quelque chose avec toi, je peux peut-être évaluer ta puissance et on en discute après ? »

Mon interlocutrice acquiesçait et était d'accord pour débuter le combat. Le regard plus sérieux, j'avais laissé un peu de chakra circuler dans tous mon corps pour pouvoir mieux anticiper ses mouvements. Ce que je cherchais à faire c'était plutôt à l'analyser et à comprendre comme elle se déplaçait, attaquait dans diverses situations. C'était la seule façon pour moi de voir de quoi elle était capable. Soudainement elle se déplaça rapidement pour arriver face à moi, elle se déplaçait grâce à des vagues d'eau ? Intéressant, je n'avais jamais vu ça ici. Mon sourire se faisait plus grand tant je trouvais ça amusant, j'aimais découvrir des choses. Elle arrivait à moi en quelques secondes à peine et tenta de m'asséner un coup, aussitôt je plaçai mes avant-bras en croix pour le parer recouvrant ma peau de Shôton. Le Shôton s'était formé en dessous de mon vêtement et au choc de son attaque, le peu de tissu s'envola.

Ses mouvements m'indiquaient un changement de stratégie, elle se mouva de façon à agir autrement et je vis de l'eau se former autour de moi. Aussitôt, je bloquai ma respiration et recouvrait cette fois-ci mon corps entièrement en Shôton. Je me déplaçai sur ma droite en utilisant un déplacement rapide et donc j'évitai de rester trop longtemps dans le Suiton. Habituellement, je l’utilisai comme une esquive et je le faisais avant l'offensive ennemie mais aujourd'hui c'était différent et je ne jouais pas ma vie.

Une fois écarté, je diffusai du chakra dans tous mon corps pour décupler mes capacités instantanément. Ma rapidité était donc augmentée et j'en profitai pour tourner autour de la Konohajin. Quand je sentis que c'était le moment opportun, je décidai d'attaquer en chargeant mon adversaire de ce jour. J'assénai un coup de poing dans son épaule droite, légèrement renforcé par du Shôton puis me déplaçai pour faire de même à son épaule gauche ; La rapidité me permettait presque de faire ressentir à mon adversaire la douleur en même temps. Pour finir, je sautai au-dessus d'elle pour poser le plat de ma main sur son torse. Cette main qui avait pris un certain élan et qui était aussi généreusement irriguée en chakra, ce qui permettait de l'immobiliser pendant quelques secondes.

Comme ceux qui avaient expérimentés cette technique, elle se retrouvait au sol. Cela coupait la respiration quelques secondes et jouait un mauvais tour à l'esprit. Je décidai d'arrêter l'entraînement et m’accroupissais pour être à sa hauteur. Je tendis ma main, toujours l'air sérieux.

«  J'ai vu de bonnes choses aujourd'hui Yell. »

Je me relevai tout en tentant de l'aider à le faire aussi.

« Tu disposes de capacités, je te conseille donc de travailler durement pour parvenir à être une bonne utilisatrice de Taïjutsu. Ton corps n'est pas encore taillé pour cela, tu vas devoir travailler de ce côté si tu comptes persévérer dans la matière. Ensuite, ton Suiton peut être décisif en combat et je pense que tu peux en étonner plus d'un, continue comme ça. Il y a aussi deux points importants, si on oublie les enchaînements : L'esquive et l'anticipation. L'un peut aller avec l'autre, tu peux notamment t'entraîner avec des dispositifs déclenchant aléatoirement une attaque et bien sûr tu dois avoir les yeux bandés. Ça te permettra de mieux anticiper ce qui t'entoure, ensuite il faudra t'exercer contre un adversaire réel et comprendre chacun de ses gestes, un mouvement de pied, une rotation, un regard ? Discerner le vrai du faux.. Pour l'esquive par contre je n'ai pas peur, je suis sûr que en quelques temps tu arriveras à éviter les offensives adverses. »

J'essuyai le peu de sable qui se trouvait sur mes vêtements avant de me rapprocher de Tetsui qui était un peu éloigné.

«  Aujourd'hui je n'ai fait que jauger tes capacités mais je me suis tout de même amusé, je pense te revoir un jour, dans un ans ou deux peut-être. À ce moment-là, pourrons-nous se battre tous les deux sérieusement ?  J'en ai bien l'impression. »

Je fis un sourire aux deux genins avant d'abaisser légèrement le haut de mon corps. Il était temps de les laisser. Je leur tournai le dos afin de prendre la direction de mon habitation, sur la route je repensais au combat. Lors de son attaque renforcée en Suiton, elle avait en partie fissurée mon Shôton. Elle était forte mais ça n'était pas normal, c'était comme si pendant une fraction de secondes je n'étais plus parvenu à maîtriser mon propre pouvoir. Peut-être me faisais-je des idées.

Mes coups furent parés par ses bras placés en croix alors qu'il m'avait venir. Avais-je été trop lente ou trop prévisible ? C'était ce genre d'aspect que je devais travailler et corriger si je voulais me perfectionner dans cet art qui restait encore bien abstrait pour moi.

Sa défense s'était vu renforcer bar du shoton qui recouvrait sa peau et que j'avais senti à l'impact sous mon poing. Puis ma prison aqueuse fut annihilé par le même procédé. Le cristal était définitivement une protection intéressante.

La suite s'enchaîna rapidement. Je le voyais tourner de moi à une allure impressionnante et me tenait prête à parer ses coups si cela m'était possible car il était certain qu'il allait tenter d'en placer. Cela ne manqua pas lorsqu'il arriva sur moi pour frapper mon épaule puis l'autre. J'eus le temps de dématérialisée la première pour qu'il ne passe qu'à travers de l'eau mais je n'étais pas suffisamment rapide pour anticiper son coup suivant si bien que son shoton me frappa me donnant l'impression de recevoir un quaterback en pleine lancée : autant dire que ça faisait mal et que j'avais de la chance si elle n'était pas déboîtée. Mais mon adversaire du jour ne s'arrêtait pas là... Oh non... Sa paume venait de toucher mon buste et m'envoya au tapis tout en me coupant la respiration et la possibilité de bouger. Je cherchais mon air quelques instants, subitement paniquée devant cet arrêt brusque et vital m’hébétant quelque peu avant que le dénommé Ogami s'approche à ma hauteur pour me tendre la main et m'aider à me relever. Je m'en saisissais et toussais plusieurs fois tout en inspirant profondément , les mains posées sur mes genoux avant de me redresser pour frotter le poignet de ma main l'ayant frappé et masser mon épaule endolorie. Arf... ça faisait un mal de chien !

Le Toshiro avouait avoir vu de bonnes choses ce qui me faisait plaisir à entendre malgré la douleur lancinante. J'écoutais avec ses conseils avec rigueur, mon attention étant totalement accaparée par ses dires. L'anticipation et l'esquive ! Voilà ce que je devais rigoureusement travailler. J'en prenais bonnes notes et me promettais de m'entraîner durement là dessus ! Mon conseiller affirmait même que l'on pourrait s'en doute s'affronter de nouveau par la suite quand je serais meilleure dans le domaine : ce qui me faisait afficher un franc sourire.

« Avec plaisir ! Merci pour vos conseils ! »

Je m'inclinais légèrement par politesse pour son enseignement tout en grimaçant sur la descente qui me rappelait mon épaule meurtrie... J'étais visiblement bien trop fragile pour ce genre de choses... Il me faudrait aussi m'endurcir et me muscler un peu pour ne pas souffrir de chaque coups que je recevrais ! Alors que je m'approchais de Tetsui et que Ogami s'en était allé, je tirais sur ma manche pour découvrir cette épaule douloureuse : ma peau était tuméfiée à cet endroit et ce n'était pas vraiment beau a voir.

Je tirais une moue de dégoût avant de dématérialisée mon épaule pour la faire réapparaître à la normale : l'hématome avait disparu. Même si la douleur restait présente pour le moment, bien qu'amoindri, l'esthétique était revenue. Après quoi j'adressais un sourire à Tetsui en ajoutant :

« Alors ? Pas mal pour une débutante hein ?! »

Je me pavanais comme une lionne fière de sa capture alors que je n'avais pas vraiment brillé sur la fin mais si on ne s'auto complimentait pas qui le ferait hein ?! Bien sûr j'en rajoutais des caisses volontairement en contractant mon biceps presque invisible tout en gardant le sourire pour être encore moins crédible que ce que j'étais déjà ! Mais c'était marrant ! L'après midi avait été suffisamment lourd en émotions pour ne pas en plus se restreindre de lâcher la pression ! Moi j'avais bien envie de me détendre en tout cas !

Avec nonchalance je sortais une feuille à rouler et un petit sachet du quel je versais un peu du contenu dessus avant de l'humidifier de ma salive pour la refermer tout en rangeant le reste dans la poche de mon short. Tout en roulant, j'observais le regard étonné et peut-être bien un brin accusateur du Yamada.

« Ben quoi ? Ne me regarde pas avec ces yeux là ! La journée à été difficile... J'ai besoin de penser à autre chose et de décompresser. Je ne viens pas du Pays de la Feuille pour rien ! »

Ironisais-je tout en visant le joint à ma bouche et en cherchant un briquet absent de mes poches... Je soupirais en repensant à la fois où Strike avait su satisfaire cet oubli en claquant des doigts pour en faire apparaître une flammèche... Puis en oubliant aussi promptement ce souvenir qui conduisait à une suite à laquelle je ne voulais plus repenser tout en me disant qu'une capacité de ce type aurait été franchement pratique puis je pensais finalement à ce que mon Yamada était capable de faire...

« Tu peux l'allumer ? »

Après tout il pouvait augmenter la température alors il pourrait aisément faire flamber ce papier. J'attendais donc qu'il le fasse et tirais dessus avant de souffler doucement la fumée comme pour mieux savourer cette bénédiction après ces temps difficiles et le tendait à Tetsui.

« Tu en veux ? »

Je comprenais alors à son air qu'il ne s'y était sans doute jamais mis si bien que je replaçais le bras le long de mon corps.

« Tu n'es pas obligé. Je ne te force pas. C'est mieux si tu n'y touches pas. »

Il était hors de question qu'il s'en sente contraint ou que je l'initie à cela ! Quelle genre de ptite amie faisait ça ?! Il valait mieux qu'il ne s'y mette pas puisque même si ma consommation était très rare maintenant que je connaissais cette solution pour oublier mes problèmes et relativiser facilement – et lâchement puisque je n'avais pas a y faire face directement et préférais les fuir – il m'était difficile de ne pas me laisser tenter lorsque la situation compliquée ou déprimante se pointait...

Balancer mes pieds, les faire taper contre la paroi de cristal d'Ogami sur laquelle j'étais assis, siffler des airs mélodieux, c'est un peu tout ce que je m'étais retrouvé à faire en regardant Yell et Ogami s'entraîner. La première avait fait une belle tentative pour espérer frapper Ogami, mais ce dernier était expérimenté. Son enchaînement à lui avait pris la gogyou au dépourvu et elle venait d'encaisser un puissant coup à vous couper la respiration. Je n'entendis pas ce qu'il lui disait ensuite car je ne descendais qu'après ça. Au moment où ils s'étaient rapprochés et qu'il lui proposa de l'affronter dans un ou deux ans. Tranquille, ça laissait le temps. Un simple clin d'oeil détentu à son attention quand il prit congé et je me retrouvais seul avec Yell.

Maintenant, juste pour la chamailler un peu, je tirais une fausse grimace alors qu'elle arrangeait une blessure à l'épaule. L'air de dire qu'elle avait pris un méchant coup de poing. Ce n'était nullement une mauvaise intention de ma part, juste une plaisanterie pour détendre l'atmosphère. Elle se dandinait pourtant avec fierté en m'adressant un sourire. Je lui en rendis un amusé avant de lui répondre :

« Ouais ! Enfin y'a du taff encore hein ? ... Haha je plaisante, tu t'en sors bien. »

Le ton était de toute façon à l'humour puisqu'elle contracta son petit biceps presque mignon, toujours avec le sourire. Tandis qu'elle le faisait, je m'approchais furtivement l'air curieux pour tâter avec mon doigt et vérifier la dureté de son muscle.

« Et ben ! » fis-je dans un clin d'oeil en la regardant.

Après quoi je me reculais un peu, et elle, elle sortit quelque chose de sa poche comme si de rien n'était. Je regardais la scène avec intérêt, nullement choqué d'ailleurs, mais juste surpris. Elle finissait de rouler son pétard.

« Oh mais je ne dis rien, je trouve ça drôle en faites. Dans mon clan aussi, certains fument ensemble le calumet de la paix le soir. Et puis tu fais ce que tu veux ! »

Aussi, elle sembla chercher un briquet pour allumer son truc avant de se tourner vers moi.

« Oui attends. »

Je fis chauffer mes doigts et quand ils devinrent rougeoyants je n'eus plus qu'à les mettre au contact de ce qu'il y avait à allumer. Yell tirait en même temps pour que le foyer démarre. Et ainsi elle aspirait sa première taffe pour en souffler doucement la fumée sur mon visage. D'aussi prêt on me l'avait jamais fait ! Si j'en voulais ? Elle me le tendait, et moi je devais avoir eu un air hésitant pour qu'elle se ravise en précisant que je n'étais pas obligé et qu'elle ne me forçait pas. Peut-être n'avais-je jamais essayé, mais je pouvais décider seul quand même. Si je lui avais demandé de jouer à la mère alors jamais je ne l'aurais embrassé sur la bouche et ailleurs les jours qui précédaient celui-ci.

« Ça me dit bien d'essayer oui ! »

Je marquais un court temps de pause.

« Je ne me sens pas obligé. Tu ne m'y forces pas, tu me le proposes. Et j'apprécie ton conseil, mais tu n'es pas ma mère ni mon père je te rappelle. » terminai-je en un clin d'oeil.

Façon de dire qu'elle n'avait pas à se sentir coupable et encore moins à vouloir me protéger de la sorte.

« En revanche on pourrait se poser quelque part ailleurs que ce terrain sans charme ? » souriais-je.

Je la pris par la main avec entrain pour l'emmener un peu plus loin. Juste à cinq minutes d'ici, il fallait juste escalader avec la facilité d'un shinobi un mur pour nous retrouver sur un toit plat de plusieurs mètres carrés. Sur celui-ci se trouvait un simple canapé et un petit parasol. C'était, je pense, un lieu abandonné et peu connu. J'y venais parfois pour lire au calme des hauteurs, loin des rues bruyantes. Des fois même pour regarder le ciel en somnolant.

« Pas mal non ? »

Je voulais son approbation ! Il fallait dire que la vue était sympa, même si ce n'était pas la plus haute qu'offrait Suna. Si elle appréciait, je l'invitais à s'installer confortablement avec moi sur le canapé. Le parasol nous protégerait du soleil, et le vent, même chaud, serait légèrement agréable d'ici. Bien sûr sans rien dire je rendais déjà la chaleur agréable pour ma konohajin préférée. Au bonheur des dames n'est-ce pas ?

Tetsui n'était pas choqué juste surpris par ce joint sur lequel je tirais. Kihran m'avait fait goûter à cela il y a quelque temps et il nous arrivait d'en fumer un de temps en temps lorsque l'on se retrouvait. Rien de régulier c'était très occasionnel. Je n'aimais pas ne pas pouvoir contrôler parfaitement mon esprit en perdant peu à peu en lucidité. Les fois où cela s'était produit n'était pas vraiment des bons souvenirs...

« Ah oui ? »

J'étais surprise d'entendre que les siens fumaient au coin du feu dans leur quartier... Eh ben... Il ne devait pas s'étonner d'être vue comme des hippies vivants en autarcie après... Malgré tout les Yamada avaient l'air d’éperdument se moquer de l'avis des autres et ils avaient bien raison. Tant que leur mode de vie leur convenait à eux c'était là l'essentiel et personne ne devrait prendre le droit de juger un mode de vie différent. Beaucoup avait oublié la signification même du respect et de la tolérance...

J'avais eu beau me raviser quant à ma demande, ne voulant pas qu'il se sente obligé alors qu'il n'avait rien a prouvé, il insistait pour essayer avec son habituel nonchalance presque comme ci je lui avais proposé un verre de jus. Il avait beau dire que je le lui proposais et que je n'étais pas l'un de ses parents cela me gênait tout de même de l'initier à cela en quelque sorte... S'il en devenait dépendant par la suite je m'en voudrais. Mais après tout comme il le disait il était assez grand pour savoir ce qu'il avait a faire alors je n'allais pas l'en empêcher.

Il proposait d'aller dans un lieu un peu moins …. enfin un peu plus.... un endroit différent des terrains d'entraînements malgré le fait que personnellement fumer ici ou ailleurs ne changeait pas grand chose mais je ne crachais pas sur l'idée d'être dans un cadre plus propice à la zénitude alors que nous nous trouvions là où la testostérone n'en pouvait plus.

Il nous guidait alors, main dans la main, vers une destination plus propice. La marche ne dura que cinq minutes avant de nous faire arriver sur un toit plat sur lequel était disposé un canapé et un parasol. C'était là que le climat de Kaze no kuni se révélait salvateur car s'il y avait une telle chose à Konoha, nul doute que le canapé aurait fini détrempé et inutilisable par la pluie : ici il n'y avait pas ce problème. C'était a la fois cosy et dérangeant d'une certaine manière... Je me demandais à qui avait appartenu cela et pourquoi il ne s'y trouvait pas aujourd'hui... Peut-être était-il mort ? Ou alors peut-être que nous squattions ce qui lui servait de lit pendant l'une de ses absences... Cela ne posait pas de problèmes ?

« Oui... Mais... Ce n'est pas gênant que nous nous trouvions là ? Ça n'appartient pas à quelqu'un ? »

Déjà qu'un sans abri n'avait pas grand chose alors si en plus nous étions en train de nous servir sans vergogne de son maigre confort je m'en sentirais coupable...
Après la réponse de Tetsui, j'acceptais de m'asseoir dessus avec lui à mes côtés tandis que j'avais l'impression que la chaleur environnante me devenait plus confortable... Quel privilège de ressentir cet effet de climatisation lorsqu'il était avec moi...

Tirant une nouvelle latte, je posais ma tête contre son épaule profitant de l'instant et de la vue qui s'offrait à nous, surplombant le village d'une certaine hauteur. Le ciel était des plus dégagé comme j'avais l'habitude de l'observer ici. Je me sentais bien mieux. Relaxée. Détendue... Était-ce l'effet de ma roulée ou bien de sa simple présence ? J'aurais voulu suspendre le temps de cette manière sans que rien d'autre ne vienne perturber ce moment.
Dans un geste en toute désinvolture, je lui tendais ma fumette pour qu'il s'y essaye, observant avec un sourire en coin sa réaction suite à sa toute première bouffée.