Un nom qui claque [Ketsueki Kazuchi / Chikamatsu Kentaro]

La foule s'agite, grogne, crie, court, hurle. Les gens perdent la raison. Le soleil tape sur les têtes, et échauffe les esprits. De ses rayons ardents, l'astre du matin baigne Sunagakure dans une chaleur d'étuve. Est-ce un bien ? Est-ce un mal ? Les gens d'ici sont habitués à la chaleur, à ce sentiment de rôtir en communauté soudée sur le sable chaud du désert. Les voiles pour se protéger la tête sont devenus superflus. Même l'ombre, concept quasi-abstrait dans ces contrées de feu, n'est plus qu'une légende, un mythe. L'été est là. Il enveloppe dans son manteau de braise Kaze no Kuni, et envoie ses fidèles cavaliers, les vents chauds des dunes, pour balayer les interminables plaines sablonneuses. C'est un enfer, une canicule. La chaleur n'est plus: elle a laissé place à la brûlure du soleil. Cette boule de feu divine menace les habitants, à raison de trois mois par ans, de toute sa hauteur céleste. Sur la terre ferme, c'est la panique. On crie, on fond, on est assourdi par les cris des autres. Le goût du sable chaud s'infiltre même dans la bouche, râpe la langue. C'est une orgie des sens, un triomphe final avant l'apocalypse, qui ne saurait tarder. Ne sont-ce d'ailleurs pas les anges de la mort qui s'approchent, soufflant dans leurs cornes un chant funèbre ? La fin de tout est là, elle plane au-dessus des têtes ! Eux, les bourreaux de l'humanité, descendent des nuages et viennent empaler de leurs broches chauffées à blanc les innocentes victimes des dieux ! C'est la fin ! Le déluge est là ! L'Homme est fini !
Une brise légère souffle sur Sunagakure, chassant du même coup les anges de la mort et autres chimères de l'esprit d'Aiji.
"Mince ... J'aurais préféré crever. Voilà que j'suis tout trempé de sueur. C'est malin ..."
Il retrousse les manches de sa blouse blanche, et poursuit tant bien que mal son chemin. Même les pierres du pavé semblent comprendre sa douleur, et la lui renvoient mille fois. Aiji a arrêté de regarder autour de lui: il ne voit plus que des mirages. Un monde de mirages ... S'il faisait confiance à ses yeux, il se verrait au milieu d'un océan illusoire, et en arriverait presque à vouloir y plonger. Par expérience, il ferme donc les paupières. Il ne sait que trop bien combien les pavés sont durs.
Mais ?! Nouveau mirage ? Illusion cruelle de son esprit ? Ses sens lui joueraient-ils des tours, ô cruelles furies ? Ou voit-il bien ce qu'il voit ? Là, contre ce mur, n'est-ce pas ... Il s'approche. Courbé comme le prédateur, le regard maintenant vif, l'oreille aux aguets, il la guette. Il l'examine, sous toutes ses coutures. Oh, c'est un beau spécimen ! Un comme on n'en voit que rarement, par ici. Il n'ose se rappeler à quand remonte la dernière fois où il a assisté à cette apparition miraculo-divine. Et pourtant, contre ce mur de pierre, il la voit. Elle semble le charmer, l'appeler avec toute la fougue dont les siennes sont capables. Celle-là, c'est une aguicheuse. Qu'à cela ne tienne ! Notre homme est aventurier. Il ne se laissera pas dompter de la sorte. Pas aussi facilement.
Sans qu'elle s'y attende, il se jette sur l'ombre du mur de pierre, et se colle de tout son être contre la surface fraîche. Il profite, il aime, il adore. S'il s'écoutait, il jouirait presque du plaisir que lui procure cette si agréable froideur. Depuis combien de temps recherche-t-il pareille zone d'ombre, où prélasser ses sens et délasser ses membres ? Le voilà maintenant comblé. Lentement, dans un râle de passion, il glisse contre la paroi jusqu'à tomber à son pied. Il reste ainsi, les mains contre la pierre, les yeux fermés, murmurant des mots d'amour à cette ombre adorée, pendant de longs instants.
"Oh, toi ... On n'a pas idée de faire des folies pareilles ..."
Merveilleux spectacle qu'offre cet homme en blouse, allongé sur le sol gorgé de fraîcheur, dans le micro-climat de l'ombre.
Seul le plus cruel des passants oserait le tirer de ce rêve éveillé.

En ce jour d'été il faisait chaud, très chaud, trop chaud. Même pour le plus habitué des Sunajins la chaleur est insupportable. J'en fais presque partie, de ces Sunajins habitués à la chaleur. Suite aux récents événements, Suna n'est plus vraiment ce qu'il était, un village craint et respecté. Il est certainement toujours respecté, mais certainement plus craint. La désertion de Kioshi ainsi que la disparition de nombre de cadre, soit à la capitale, soit autre part à fait perdre une grande partie de la puissance militaire de Suna. C'est l'une des raisons pour laquelle j'ai décidé de profiter de mon nouveau grade de Chûnin pour partir à la recherche de jeune shinobis qui, d'une façon ou d'une autre me prouve qu'ils sont motivés pour atteindre le sommet, que ce soit en puissance ou en grade. Ou pour simplement devenir un bon ninja, ni trop puissant, ni trop faible, le juste milieu. Il me faut des personnes qui veulent le bien de Suna, de Kaze et de la population. Ce sont des personnes comme cela que je recherche, en premier lieu...

Je marchais donc tranquillement dans les rues de Suna, sous un soleil de plomb, lorsque je remarque, à quelques mètres de moi, un shinobis. Il à l'air dans un état second, couché au pied d'un mur. Je remarque ensuite qu'il est à l'ombre, je me dis donc que je devrais faire comme lui, profiter quelques instants de cette ombre qui est tellement rare dans un village comme Suna. Je m'assieds donc à côté de cet homme, habillé d'une blouse blanche et profite quelques instants de la fraîcheur de cet endroit. Vous qui vivez dans les montagnes, vous ne pouvez vous imaginer ce qu'est la chaleur du désert et le soleil qui brûle votre peau en quelques instants. Enfin bref, je décide de laisser notre homme quelques instants profiter de cette ombre, lui qui a l'air dans un état second, avant de lui poser une simple question.

"Bonjour ! Comment allez-vous ?"

Je veux en apprendre plus sur lui, sur son grade et pourquoi ne pas l'ajouter à mon équipe ? Il me manque trois élèves, c'est ce qu'il me faut. J'attends donc sa réponse lorsque je vois deux autres shinobis arriver dans la ruelle, dont un avec qui j'ai déjà eu affaire, Fujiwara Takeshi.

Enfin une pause.

Comme de nombreux habitants du village je passais mes journées essentiellement à travailler pour la reconstruction. Le temps était donc long et la tâche fastidieuse. Et cette journée rajoutait à tout ça un soleil de plomb qui rendait chaque effort insupportable. Tout ça pour dire que la pause était quand même sacrément bienvenue.

Je rentrais doucement vers la maison familiale, la demeure du clan Chikamatsu. Je rentrais dans l’enceinte de la demeure et me retrouvait dans le jardin zen traditionnel, sorte de cloître aménagé et ombragé, fierté d’un des membres de la famille. Je saluais respectueusement tous les membres que je croisais et accélérais le pas pour retrouver mes appartements. Alors que je voyais, enfin, le panneau coulissant qui me signalait la fin de mon périple familial, je tombais né à né avec le vielle peau qui servait d’intendante à la maison. Elle me jeta, à son habitude, un regard froid et dédaigneux qui se fit de plus en plus austère à la vue de ma tenue, de l’état de ma tenue et de la saleté que j’avais semé derrière moi.

« Nous avons reçu un message pour vous. Il est posé dans vos appartements. J’ose espérer que vous saurez le retrouver parmi ce tas d’immondice que constitue vos affaires. »

Vielle peau, peau de vache, salle vielle, furent les injections qui me vinrent en tête. Mais, respectueux des traditions du clan, je baissais les yeux, serrais les dents, m’inclinais devant la petite femme et la remerciai poliment de m’avoir transmis ce message.

Je passais la porte laissant le protocole derrière moi pour retrouver ce petit message placé en évidence sur l’établi qui me servait de bureau de travail. Le rouleau provenait de l’administration du Village, un message officiel.

Code:: Chikamatsu Kentaro, genin de Suna Gakure no Sato.

Veuillez prendre contact avec Kestueki Kazushi, Chuunin de Suna Gakure no Sato, au plus vite.
Vous serez affilié à son équipe d’action dès à présent.

Pour le village.

Les mots étaient directs, simple et efficaces. Je m’attendais à un peu plus de formes de la part de l’administration mais bon. Une équipe donc… Un Kestueki… La famille allait être ravie… La guerre entre nos deux familles avait laissé de profondes marques et les plus jeunes d’entre nous étaient encore élevés avec des aprioris concernant ces membres du village. La haine est un sentiment fort et tenace… Et vu les têtes de con qu’on avait chez nous… J’étais ravi…

Je fis au plus vite pour quitter le domicile familial et retrouver ce Kestueki. Je fis un saut aux ruines du palais pour demander à ce qui restait d’officiel un descriptif de la personne recherchée. L’homme avait environ vingt ans, avait des cheveux sombres et possédait de nombreux tatouages. Une description tout ce qui a de plus approximative mais bon… Fallait faire avec… Je passais donc une partie de ma journée à rechercher mon futur senpai.

C’est à côté d’une ruelle, en pleine conversation avec un autre ninja, que je trouvais, enfin, le but de ma quête. Je pris donc la ruelle et me dirigeai vers ce fameux Kestueki Kazushi, chuunin du village, d’un pas décidé, et visiblement je n’étais pas le seul…

"Eh bien, eh bien ..."
C'est plus que nécessaire pour Aiji. Il se relève d'un bond, et examine du regard ces deux nouveaux arrivants. Il approche son visage de celui du premier, observant ses traits sous toutes leurs coutures. C'est un examen presque médical qu'il fait.
"Oh, je vois ..."
D'un claquement des talons, il est aux côtés du second. Là encore, il procède à une méticuleuse observation de ce nouvel arrivant. Il se contorsionne, regarde ces deux personnages sous tous les angles. Il imprime leurs images respectives dans sa mémoire. Il ne sait pas pourquoi, mais il a le sentiment que tout ça lui sera utile, à un moment ou à un autre.
"Très bien, très bien. Oui, ça colle assez bien."
D'un bond, il se retrouve sur le toit d'une maison. Il surplombe les deux autres de quelques mètres. De sa blouse, il sort des lunettes noires, teintées. Il promène ses doigts le long de son bras gauche.
"Oui, on va faire de la bonne musique ..."
Il finit par toucher un sceau placé au niveau de son coude. La barrière se désactive, et apparaît dans ses mains agiles une guitare électrique. Il inspire un grand coup, et commence à gratter les cordes. Doucement, d'abord: il s'agit de profiter pleinement de chaque note. Il ne cherche pas à dessiner de mélodie, simplement il se réjouit de ces vibrations qui viennent se répercuter sur ses tympans, et font trembler toute son âme d'une soudaine inspiration musicale. Tout le village semble maintenant vibrer au rythme de son instrument. Sa musique se répand dans les rues, touche les passants, envahit les esprits.
D'un coup, ses doigts s'agitent, presque frénétiquement. Il gratte les cordes avec beaucoup plus d'énergie et de vivacité. Ca y est, la mélodie est en marche.

♫ Lost in the desert town ...
Dying alone, along the walls,
Burning 'cause of the boiling sun
He looked like a holsterless gun.

♫ He lied down a house,
Oh ! blessed by a sudden charm.
He felt his body melt
But a shadow rebuilt his belt.

♫ Oh ! look at him, now !
Surrounded by those strangers.
He'd kill them if he had a bow ...
But he's unarmed, and interested by the others."

Il termine sa mélodie en même temps que son chant. Aussitôt, sa guitare reprend sa place dans le sceau placé sur son bras. Il enlève ses lunettes, qu'il range soigneusement dans une poche intérieure de sa blouse, et saute au bas de la maison.
"Saibogu Aiji, pour vous servir. Musicien, fanfaron, et inventeur de génie à mes heures perdues. Qui me dérange pendant mon trépas ?"

Un homme d'une trentaine d'année environ s'approche de nous, il doit être cet homme que l'on m'a confié, ou plutôt que j'ai choisis grâce aux fiches recense tous les genins du village. Je me lève avant d'attendre la réponse de l'homme assis à côté de moi, qui a l'air de se réveiller gentiment.

"Bonjour, vous devez être Kentaro, ravi..."

J'ai été interrompu par l'homme en blanc, celui-ci nous regarde, de près, très près et sous tous les angles, comme s'il nous étudiait. Après une simple réplique celui-ci saute sur le toit du bâtiment juxtaposant notre position avant d'invoquer une arme ? Non une guitare. Serait-ce un Saibogu ? Tout ça pour commencer à gratter quelques riffs sur sa guitare tout en chantant une chanson qui va avec. J'écoute poliment et jette des regards étonnés au deuxième homme, celui-ci n'a pas eu le temps de me répondre étant donné que nous avons été interrompu par le premier.

La fin de sa petite chanson pleine de rythmes et de rimes est là et cet homme en profite pour se présenter. Saibogu Aiji, j'ai vu sa fiche et il a un profil très intéressant, je ne vais donc pas y aller par quatre chemins.

"Ketsueki Kazushi, chûnin et à la recherche d'élève potentiel pour sa nouvelle équipe. J'imagine que vous êtes Kentaro ?" En me tournant vers le deuxième venu. "Dans tous les cas, enchanté et vous me voyez ravis de faire votre connaissance."

Je regarde pendant quelques instants Aiji, comme si moi à mon tour j'étudiais sa personne, ses mouvements, ses mimiques. Maintenant qu'Aiji est à notre hauteur, j'en profite pour lui demander directement.

"Saibogu Aiji, je veux que vous soyez un membre de mon équipe."

J'attends maintenant la réponse d'Aiji ainsi que la confirmation que Kentaro est bien Kentaro, de cette façon nous allons pouvoir avancer, au moins avec l'un d'eux. J'espère qu'Aiji acceptera ma proposition, cela m'étonnerait qu'il accepte tout de suite, cela m'a tout l'air d'être un personnage drôle à cerner.

De ? Pardon ? Qu’est-ce ? Quoi ? Mais… Mais c’est qui ce mec ? Alors que j’allais effectuer mon premier contact avec celui qui devrait gérer nos actions à venir, le Saibogu excentrique coupa l’action dans l’œuf, nous inspecta sous toutes les coutures et se lança dans une petite composition artistique de son choix…

Bon… Je restais pantois. Entre l’incompréhension et la surprise, je ne sus quoi dire, quoi faire. J’avais bien envie de continuer ma conversation sans prendre en compte les élucubrations de mon nouveau partenaire mais… mais non. Pas possible non…

Alors que le dernier accord sonnait et qu’il se présentait à la façon d’un maitre de la scène mon regard passa, chargé d’incompréhension, entre Ca et Kazushi-sempai. Il me salua avec amabilité, se présenta et lança la bombe du moment.

« Saibogu Aiji, je veux que vous soyez un membre de mon équipe. »

C’était acté. Mes craintes avérées. Il voulait en effet de lui pour travailler. Bon… Il ne faut pas se baser sur de mauvais aprioris… Mais bon… Cette collaboration commençait d’une façon peu commune… Avec une légère révérence polie, je me présentais :

« Je suis en effet Kentaro. Chikamatsu Kentaro. Du clan Chikamatsu. C’est un… plaisir d’avoir été choisis pour faire partie de cette équipe. »

Je tachais d’utiliser mon savoir vivre et ce que j’avais de talent oratoire pour ne pas paraitre déçu et frustré du reste de la compagnie. Même si j’étais formé à ce genre de subtilité je partais tout de même de loin…

"Quoi ? Quoi ?"
Aiji lance des regard emplis d'incompréhension à l'adresse des deux autres hommes.
"Oula, oula ! Ca va un peu vite entre nous, là ! J'avoue que j'suis plutôt du genre entrepreneur, mais tu vas vite en besogne, jeune fille. Une équipe ? Une équipe de quoi ? Tango, cha cha cha, carioca ? Parlons clairement, voyons ! Vous deux, là, vous semblez bien vous comprendre. Mais moi, je pige rien ! Expliquez-moi, là, parce que pour le coup c'est confus, tout ça."
Il se rassoit contre le mur, se tordant les mains nerveusement. Son visage n'exprime maintenant plus qu'une sorte de détresse anxieuse. Il se gratte machinalement les avant-bras, se mord la lèvre inférieure. Tout à coup, il a l'air beaucoup plus stressé.
"Non, non ... C'est pas raisonnable."
Il maugrée quelques paroles dont lui seul perçoit le sens. Jetant de temps en temps des regards inquiets vers les deux autres, restés debout, il laisse échapper des petits bruits plaintifs.
Finalement, il finit par se relever, quoiqu'un peu à l'écart du duo. Ses mains se nouent toujours aussi nerveusement.
"Ecoutez, mademoiselle ... Ou monsieur, peu importe. Peu importe la nature de votre équipe, vous m'embarquez dans quelque chose de ... gros ! De trop gros, sans doute. Vous allez vouloir que je participe, que je sois actif dans le groupe, certainement. Bon ... Ecoutez ... Vous me mettez face à des responsabilités que, franchement, je ne peux et ne veux pas assumer. Pas maintenant, c'est encore trop frais, tout ça. Beaucoup trop frais."
Il se rapproche de celui qui lui a fait la proposition, et le regard fixement, captant toute son attention.
"Est-ce que vous me connaissez seulement ? Est-ce que vous savez qui je suis, ce que j'ai fait ? Si oui, alors vous devriez m'enfermer, et me faire surveiller nuit et jour !"
C'est de la détresse, nuancée d'une pointe de fierté, qui vient colorer le ton de sa voix.
"Si non, alors pourquoi me proposer de rejoindre une équipe ? Vous êtes fou, inconscient ? Regardez-moi, je suis l'homme le plus instable que vous pourriez croiser, en toute modestie ! Vous voulez vous embêter d'un poids mort comme moi ? Je ne pense pas. Ou alors, vous êtes bien plus irresponsable que moi. Et ça, c'est quelque chose."

Comme je l'avais pensé, Kentaro se trouve bel et bien être Kentaro. Il a l'air quelque peu retourné parce qu'il vient de voir et d'entendre, mais en toute honnêteté, c'est tout à fait compréhensible. Pourquoi un chûnin responsable voudrait d'un fanfaron pareil dans son équipe ? De plus, la proposition que je lui ai fait à l'air de quelque peu... comment dire... le chambouler ? Oui ça doit être ça.

Passé le choc de la proposition Aiji s'est à nouveau retrouvé contre son mur à se mordre les lèvres ainsi que manipuler ses mains nerveusement. Je crois que j'aurais dû lire la deuxième page du rapport psychologique que l'académie m'a fourni lorsque j'ai demandé les fiches des genins fraîchement diplômés. Enfin, cela m'apprendra et je ne peux plus revenir en arrière maintenant, le profil physique et les capacités du Saibogu ne sont pas négligeables.

Je laisse Aiji se morfondre encire quelques instants et en profite pour me tourner vers le deuxième homme, Chikamatsu Kentaro. Je le regarde quelques secondes avant de lui adresser la parole.

"Merci beaucoup d'accepter ma demande, je découvre en même temps que toi le côté très... excentrique ? D'Aiji et je dois t'avouer que je ne suis pas qu'un petit peu étonné. Par chance j'ai les papiers qu'il nous faut remplir avec moi. Nom, prénom tout le bordel qui va avec. Et je ne sais plus si je vous l'ai déjà dit, mais je n'ai aucune rancœurs envers les Chikamatsu." Tout en souriant et lui tendant un style et les papiers pour qu'il puisse écrire et d'un ton plus triste j'ajoute. "Et encore désolé pour cette première rencontre assez spéciale."

Maintenant que les choses "faciles" sont réalisées il faut que je m'attaque à Aiji, celui-ci me répète qu'il n'a pas les épaules pour et que pour le vouloir dans son équipe il faut être tout autant irresponsable que lui, je vais malheureusement devoir lui mentir un petit peu, rien de bien grave en soit, malgré que j'ignore absolument tout de son rendu psychologique, je ne peux me permettre de revenir en arrière.

"Le passé c'est le passé, ce que vous avez pu faire je m'en fiche, vous avez été nommé genin du village de Suna. Vous avez les capacités et le sens des responsabilités requises pour être membre d'une équipe, sinon vous seriez encore aspirant. J'ai lu votre rapport psychologique et comme je vous l'ai déjà dit, je m'en fiche." Je marque une courte pause avant de réitérer ma question. "Accepteriez-vous d'intégrer mon équipe ?"

Est-ce qu'il va fuir ? Se refermer sur lui-même ? Je ne sais pas. S'il a été nommé genin, c'est qu'il est tout à fait possible qu'il soit dans une équipe et dans le cas contraire, il n'a rien à faire en tant que genin du village du sable.

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» Mets moi une claque, je te mords le bras. [MISSION - C]

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