Étant du genre lève tôt, j’étais debout et dans le ciel alors que le Soleil commençait à peine à se lever. Le printemps du Pays du Feu était vraiment des plus magnifiques. Surtout lorsqu’il venait tout juste de pleuvoir, l’odeur de la forêt n’avait pratiquement aucun égal. Ce n’était toutefois pas le cas d’aujourd’hui, le Soleil ayant un parcours sans obstacle en vue pour le restant de la journée. Aujourd’hui serait une belle journée, très belle journée pour un entraînement. Une petite Genin tout récemment gradué de l’académie cherchait un senseï assez généreux pour l’aider avec son entraînement. Étant reconnu pour ne rien vouloir savoir d’une équipe, l’Hokage avait donc déduit que j’étais libre et m’avait assigné cette requête. Je n’étais pas fâché au moins, l’enseignement un-à-un étant après tout bien mieux. Toutefois, si ce n’était pas une requête signé de l’Hokage elle-même, je n’aurais probablement pas accepté aussi facilement. Il ne servait à rien d’y repenser, ce qui était fait était fait. Je comptais donc profité de ma matinée à son maximum avant de me rendre aux terrains d’entraînements, où j’avais donné rendez-vous à mon élève d’un jour.

J’étais donc resté une bonne heure dans les airs a survolé les alentours de Konoha avant de finalement décider de redescendre chez moi et manger un morceau avant de me rendre à la leçon. Je passai par la trappe du toit sous ma forme d’aigle, passant aisément par l’entrée que j’avais évidemment laissée ouverte à ma sortie pour filer à toute vitesse dans ma chambre. Je mis fin à ma course d’un coup sec d’aile pour reprendre ma forme humaine tout aussi abruptement. Je posai doucement le pied au sol puis je me dirigeai sans plus attendre vers la cuisine. Le réfrigérateur fut la première chose que j’ouvris, saisissant le carton de jus pour y boire à même la bouteille. Je prenais habituellement le temps de me servir un verre, mais j’avais vraiment soif et mon esprit était encore un peu atteint par ma forme d’aigle ce qui me rendait plus… bestial. Reposant le jus à sa place, je cherchai ensuite quelque chose à manger. Je me saisis de la miche de pain ainsi que de la confiture de fraise, puis j’allai cherchai le beurre d’arachide pour me faire un bon sandwich au beurre d’arachide et confiture deux étages. J’accompagnai mon repas d’une petite tasse de thé, m’aidant à faire descendre le tout. Une fois mon repas engloutis, j’étais prêt pour le départ.

Je partis dans les minutes qui suivirent, m’assurant que tout était en ordre avant de quitter. Toujours sous ma forme humaine, je passai par la trappe toujours ouverte. Cette fois sous ma forme humaine, je passai tout juste par la trappe mais une fois celle-ci traversée, je pris mon envol en déployant bien grand mes ailes. Je fus aux terrains en un temps record, survolant les terrains et les inspectant avant de descendre. Je le trouvai moins occupé que je l’aurais imaginé avec la journée que nous avions. Du peu de shinobis que je voyais, quelques-uns d’entre eux s’entraînaient seul. Aucun d’eux ne semblait correspondre à la jeune Midori Hyô. Deux étaient des garçons, alors que la troisième était une kunoichi, mais bien plus âgé que les dix-sept ans de la Hyô. Je me posai alors en plein centre des terrains, attirant l’attention des shinobi présent lors de mon atterrissage mais sans plus. J’attendis quelques minutes à peine avant qu’une jeune fille assez fine, mais c’était les yeux vairons qui me confirmèrent qu’il s’agissant de la Hyô. Comme tout le monde, je pus voir la surprise dans son visage lorsqu’elle vit mes ailes, mais elle passa rapidement par-dessus puis vint aussitôt s’introduire à moi d’un ton enjoué.

- Senwashi Gekei, me contentai-je de répondre avec un hochement de tête. J’entrai aussitôt dans le vif du sujet. L’entraînement d’aujourd’hui s’agit en fait d’en apprentissage. Je vais t’enseigner l’une de mes propres techniques, que tu pourras ensuite utiliser à ton tour une fois celle-ci maîtrisée. Des questions?

Je lui laissai quelques instants, si elle avait des questions, puis je repris mes explications.

- La technique d’aujourd’hui est une technique de bas niveau, servant donc plus au soutien qu’à l’attaque. Il s’agit de faire naître un tremplin quelconque sous l’adversaire pour le propulser dans les airs. Comme la majorité des jutsus, il faut d’abord faire des mudras pour concentrer le chakra élémentaire dans les mains. Toutefois, alors que l’on effectue les mudras, il faut mentalement visualiser ledit tremplin pour l’ennemi. Dans mon cas, avec mon affinité fûton, je fais naître une petite tornade sous ma cible pour la faire lever dans les airs.

Je marquai une petite pause, lui laissant le temps de bien tout assimiler, puis je repris la parole.

- Une fois les mudras terminés, il s’agit ensuite d’envoyai les mains vers l’avant, visant évidemment les pieds de l’adversaire, pour ensuite faire naître le tremplin en question. Plutôt simple, non?

C’était un jutsu que j’avais moi-même appris d’un senseï de mon temps à Kiri, comme quoi il n’y avait pas que du négatif qui ait pu sortir de là-bas. Il ne m’avait pas fallu beaucoup de temps si ma mémoire ne me faisant pas défaut, il en serait sûrement de même pour elle aussi.

Alors que je lui expliquai les étapes à suivre, je pouvais voir une petite lueur dans ses yeux. Gobant tous ce que je disais, elle s’imaginait probablement déjà comment adapter la technique alors que je la lui expliquais. Je terminai mon explication en lui demandant si elle avait des questions, mais elle n’en avait apparemment. Elle était déjà dans sa tête, se concentrant probablement à la vue de l’exercice à venir. Je la coupai toutefois court dans ses pensées, attirant son attention à nouveau.

- Rien de mieux qu’une démonstration pour te guider. Regarder attentivement.

Suivant mes propres indications, je me concentrai quelques instants en fermant les yeux. Lorsque je les ouvrai à nouveau, mes yeux rivés étaient déjà rivé sur le sol à quelques mètres devant moi. J’exécutai la simple série de mudra en quelques instants puis, plaçai mes mains devant moi, la paume des mains vers le haut. Je levai alors les mains vers le haut simultanément, m’écriant « Tatsumaki Tsuru! » alors qu’une petite tornade levait de terre en suivant le mouvement de mes mains. Elle s’éleva environ deux ou trois mètres avant de redescendre puis disparaître. Je reportai mon attention sur la Genin puis je lui fis signe des mains d’essayer à son tour. Elle avança de quelques pas mes semblait toujours réfléchir aux derniers détails. Elle annonça alors comment elle comptait s’y prendre, utilisant un pilier de terre dans lequel elle voulait incorporer des éléments décoratifs incluant un aigle, ajoutant que cela se devait d’être une œuvre d’art. Elle se compliquait un peu la tâche, un simple pilier étant sans aucun doute plus rapide à former, mais elle était libre de faire ce bon lui semblait.

Son premier essaie était assez bien. Les mudras était bien exécuter, le timing était bon avec les mains. C’était au moment de faire lever le pilier au ça se corsait. Il fallait beaucoup de concentration pour garder le « lien » avec le jutsu. Le pilier avait levé d’environ un demi mètre avant de se déformer et de s’écrouler. Ne montrant aucun signe de défaite, elle reprit position puis réessaya encore et encore, montant de plus en plus haut à chaque essaie. Je ne voyais toutefois aucune fioriture ou quoi que ce soit sur la tour de terre. Elle avait probablement gardé les détails pour la fin, un choix judicieux selon moi. L’essentiel d’abord, puis ensuite on ajoute les détails et les dernières touches.

La journée avait avancé plus rapidement que je ne m’en était aperçu, n’ayant pas porté attention à l’heure en fait. Je fis un tour d’horizon pour m’apercevoir que nous étions rendu seuls sur les terrains d’entraînements. L’équipe shinobi était partit, je ne pouvais pas dire depuis combien de temps. Je reportai mon attention sur mon élève, me demandant quand je pourrai enfin voir le résultat final.

L’après-midi tirait sa fin. J’étais toujours aux terrains en train de superviser la petite Hyô qui se donnait corps et âme dans l’entraînement. La sueur au front, le souffle court, un regard déterminé animait ses yeux alors qu’elle reprenait pour une énième fois les mudras pour concentrer son chakra. Elle y était presque, je le sentais mais surtout je le voyais. Il y eu une fois où je crus fermement qu’elle y était, mais il ne s’en était fallu de peu. Je la regardai avec un mélange d’un petit peu de pitié mais surtout de l’appréhension. Elle était si près du but, quelques essaies encore, mais elle était probablement sur ses dernière réserves de chakra avec l’acharnement qu’elle avait mis dans à l’entraînement.

Je la vis alors pour je ne savais plus la combientième fois fermer les yeux pour se concentré, puis les ouvrit à nouveau, fixant le sol comme elle m’avait vu faire. La série de mudra vint ensuite, maintenant très bien exécutée, puis elle plaça ses mains comme je l’avais fait, les paumes vers le haut. « Hiruïguru ! », s’écria-t-elle alors qu’une colonne de terre s’éleva du sol. Cette fois, c’était la bonne. La colonne monta environ trois mètres dans les airs, commençant comme un simple pilier au départ mais prenant de plus en plus de détails alors que la structure prenait en altitude. Le résultat était époustouflant. Au somment de pylône trônait un aigle dont les ailes étaient déployés, les serres à découvert et prêt à saisir sa proie. Puis, tout au long de la colonne, cinq serpents montaient vers l’oiseau alors que quelques fleurs venaient ponctuées le tout. Enfin, elle y était parvenue. Elle se retourna vivement vers moi, s’exclamant qu’elle avait enfin réussi. Elle perdit alors toute concentration et la structure s’effondra pour ne laisser qu’une montagne de terre. Je me contentai de lui sourire alors qu’elle s’y remettait de nouveau, s’assurant que ce n’était pas qu’un coup de chance.

Elle répéta l’opération et y arriva avec brio, comme elle venait tout juste de le faire. Maintenant satisfaite, elle se retourna à nouveau vers moi, cette fois pour me remercier et me rappeler que sans moi, elle n’y serait jamais parvenue et que l’aigle était là pour ça. Elle se pencha en joignant les mains puis s’en allant en courant, se retournant pour m’envoyer la main comme dernier au revoir. Je lui répondis avec un bref salut de la main, puis je pris aussitôt mon envol, quittant à mon tour les terrains. N’ayant rien mangé depuis la matinée, je me dirigeai tranquillement chez Ojii-san pour un bon bol de ramen. Non seulement avait-il un des meilleurs ramen en ville, mais il avait un saké maison qui, à mon avis, ne trouvait pas son égal à Konoha. Tout pour ravitailler un shinobi après une bonne journée de travail.