Les informations qui arrivaient à la capitale n’avaient rien de glorieuses : au contraire. Un Kazekage dépassé, obnubilé par des chimères inatteignables, un village en proie à des doutes, des débuts de rebellions… Et le tout sans que Tsukiko-Dono ne soit présente pour gérer la situation… Où pouvait-elle bien être, en ces heures sombres de l’histoire de Kaze ? Plus que jamais, le pays du Vent avait besoin d’une figure forte pour diriger ses troupes et pour leur faire comprendre qu’ils allaient droit dans le mur. Le Chambellan, dans sa longue tunique blanche, tapait son index et son majeur sur la table, son autre main soutenant sa tête embrumée par tant de responsabilités qu’il n’avait pas demandé. Il avait lu cette lettre des dizaines de fois, il avait retourné le problème dans tous les sens… Mais il fallait une réponse à la hauteur des interrogations qui se posaient aujourd’hui.

Soupirant, il se leva. Au dehors, le soleil se levait, donnant au palais une teinte orange foncé. Il ne se rappelait même plus la dernière fois où il avait passé une nuit entière. Il n’avait plus croisé Morphée depuis plus de 24H maintenant, et il savait que, vu ce qu’il s’apprêtait à faire, il ne dormirait pas encore avant un petit moment. Sortant dans la fraîcheur du matin – malgré le désert qui les entourait - il se dirigea vers le quartier général des gardes tempêtes. Ils avaient du travail…

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Une petite centaine d’hommes avançaient sous le soleil ardent de Kaze no Kuni. Dans quelques heures, à la tombée de la nuit, ils se trouveraient face à leur base militaire, bourrée de shinobis dont la fidélité restait inconnu. Les suivraient-ils ? Le Chambellan savait-il vraiment ce qu’il faisait ? Ils ne pouvaient pas en être sûrs, mais ce dont ils étaient certains, c’est qu’ils avaient signé pour suivre leur Daimyô – ou son représentant – quoiqu’il arrive.

La nuit était tombée. Le silence pesant s’installait dans le désert : Suna était en vue. Nul doute que les gardes aux portes du village avaient déjà remarqué la présence de cette armée Kazejin en approche. Les cent hommes espéraient au fond d’eux que la lettre envoyée par le Chambellan avait trouvé lecture attentive. Minuit allait bientôt sonner. La troupe s’arrêta aux portes du village.

- Shinobis de Suna ! Par ordre de sa Seigneurie, nous vous sommons d’ouvrir vos portes sur le champ !

Mon regard était planté dans le sien, d'un air attentif j'attendais la réponse de mon maître. Une certaine tension était palpable puisqu'on venait tout de même d'exposer franchement les faits le concernant. Si Kira et moi n'avions pu le raisonner, nous en viendrons sûrement à une inévitable confrontation. C'était aussi pour cette raison que je diffusai continuellement du chakra en mon corps afin d'être réactif à toutes tentatives. Une perle de sueur coulait le long de mon visage, l'attente était insoutenable ;

Yamuro répondit alors positivement à notre demande. Il accédait à notre requête et après de brefs échanges, il décida de rejoindre son fils. L'ancien rêveur n'avait laissé derrière lui qu'un nuage de fumé. Je ne pouvais nier cependant qu'il avait laissé bien plus que ça après son passage. Il avait laissé une organisation militaire en guerre, un pays contrôlé par ce qui était normalement sensé être son bouclier et énormément d'incertitudes. Tant de choses qui ne me faisaient pas peur, bien au contraire. Je pus alors relâcher mes muscles après son départ et me permettais aussi de lâcher un soupir. Seulement, ce n'était pas terminé. Il restait encore autre chose à faire et cette fois-ci nous n'allions pas être les seuls acteurs avec le Kawaguchi. Je tournai alors ma tête en sa direction pour lui esquisser un sourire.

«  Ce problème étant résolu, passons à l'étape suivante. Pour l'instant ça se passe comme prévu, prions les dieux pour que ça dure. »

Je passai la main droite dans mes cheveux avant d’emboîter le pas pour sortir du quartier général du Midorhato. C'était la deuxième fois pour moi qu'en ce lieu se décidait quelque chose d'important. Je ne pouvais et ne pourrais jamais l'oublier. Une fois à l'extérieur je me retournai pour observer le bâtiment pendant quelques instants. Je joignis alors mes mains et fis quelques signes pour me permettre de cracher une flamme qui vint alors embraser une torche placée au préalable sur la façade. C'était le signe qui avait été défini pour déclencher la deuxième partie de l'opération, du moins ce n'était qu'un élément déclencheur. J'avais fait installer à chaque tour de garde un mètre carré de bois.

Si la première tour de garde voyait la torche du Midorhato s'embraser, elle devait à son tour allumer son propre brasier et la tour suivante ferait de même-.. Ainsi de suite afin que les différentes troupes formées pour prendre le contrôle de Suna se réunissent à un point précis. Sans surprise, la première tour de gardé s’exécuta. En même temps, je continuais de marcher aux côtés de mon partenaire Kira. Au fur et à mesure que nous avancions, nous pûmes voir les tours s'embraser une à une. Plus qu'un moyen de communication, c'était un symbole.

Après une dizaine de minutes, nous avions rejoint la Voie Illusionnée. Mais comme dit, nous n'étions pas seuls. Les hommes qui avaient prêtés serment pour cette opération, ils étaient présents. Des troupes étaient formées, je pouvais voir d'un côté un bon nombre de Kawaguchi qui étaient dirigés par une femme dénommée Tali. Non loin d'elle se trouvait mon bras-droit au Kakumeigun, Saibogu Lenka. Il était accompagné des membres de l'unité spéciale et des siens. J'avais aussi pu réunir à travers Ruri et Kazushi des membres de leurs clans. Cela n'avait pas été chose aisée mais ils avaient travaillé de façon à ce qu'ils acceptent de nous suivre. Plusieurs dizaines d'hommes étaient présents, j'avançai au milieu de la foule et pus voir que les portes de la Voie Illusionnée étaient déjà ouvertes. Ça ne voulait dire qu'une chose, c'était que la capitale avait respecté le contrat, comme j'avais pu le faire. Nos hommes s'étaient déjà chargés de les faire entrer, c'était une bonne chose.

J'arrivai enfin à leur hauteur et pris la parole aussitôt.

«  Ravi de voir que la capitale a aussi envie de changements. Nous pouvons alors continuer l'opération, je vous laisse le soin de répartir vos hommes dans chacune des escouades déjà créées. Sachant que nous allons nous même rejoindre le Palais du Conseil Souverain.  »

Une fois la répartition effectuée, je me retournai pour faire face à l'assemblée.

«  Vous savez tous quel est votre rôle. Cette soirée sera un tournant de l'histoire puisque Suna va renaître de ses cendres. Pendant trop longtemps nous avons négligé Kaze et nos devoirs, cette nuit nous allons respecter notre serment. Gardons les longs discours pour la fin de l'opération, que la Nuit du Phoenix débute. »

Je pris alors les devants de ma propre escouade, composée d'un officier des gardes-tempêtes et des miens. La main droite posée sur mon Katana, nous débutions la marche. Nos hommes étaient coordonnées et leurs pas raisonnaient dans les ruelles du village. Rapidement, les villageois sortirent, se mirent à leurs balcons pour observer notre avancée. Je pouvais lire de l'étonnement sur leurs visages. Ils pouvaient cependant observer fièrement un étendard de Kaze tenu par un des hommes de la capitale. Kaze et Suna s'unissaient.

En quelques minutes, les escouades prirent de différents chemins. Ainsi, je pus voir Kira, ses hommes et les autres se diriger là où ils étaient affectés. Je ne me faisais pas d'illusions et savais très bien que cette soirée allait être mouvementée. Peu importe si c'était le prix à payer pour que redorer le blason du pays et de Suna, c'était mon seul objectif.

Mon cœur s'était comme synchronisé avec les pas rapides des soldats, l'écho que provoquait ce bruit avait fait naître en moi une émotion de satisfaction. Je troquai mon air sérieux pour un air plus apaisé. J'avais travaillé toute ma vie afin de rendre meilleur mon pays et aujourd'hui je ne faisais que respecter mon serment. Les quartiers allaient être pris un à un et la plupart des clans étaient déjà nôtres. Tous allaient devoir accepter ce changement qui était non pas pour donner le pouvoir à un seul homme mais plutôt pour rendre l'équilibre d'antan au pays. Les dieux m'avaient permis d'organiser cette opération et en remerciement, je ne pouvais que protéger la vie de tous les résidents de Kaze no Kuni.

Le but d'Ogami était que Kibo quitte ses fonctions sans poser le moindre problème et force est de reconnaître que l'objectif semble atteint. Peut-être un peu trop facilement à mon goût. L'homme n'a pas lutté et s'est contenté d'accepter les faits. Comment quelqu'un doté d'un minimum de fierté peut-il se comporter ainsi? Ce faisant le Matsuno n'a fait que confirmer ce que nous savions de toute façon déjà: il n'avait pas les épaules pour occuper une fonction qui a perdu de sa superbe depuis le départ de Zanshi. Et en se dressant mollement sur notre route Kibo vient juste de confirmer au peuple de Kaze une évidence qu'il avait semble-t'il réussi à cacher jusque-là.

Mais ce soir j'ai davantage de raison de me réjouir que de ressasser le passé. C'est un nouvel avenir qui s'offre à Suna et à Kaze. La guerre continuera sûrement à faire rage mais les troupes du village seront alors commandées par un homme qui n'a pas peur de faire ce qui doit être fait. Ce que le futur nous réserve? Difficile à dire... Mais je suis pratiquement certain que les nuages qui obscurcissent notre présent s'effaceront dans les jours, mois et années à venir. J'ai à nouveau des raisons de me montrer optimiste. Chose qui n'est pas arrivée depuis... houla... bien trop longtemps!

J'observe les tours de garde s'allumer une à une, porteuses d'un message qui s'est fait trop longtemps attendre. Mais j'aurais tort de considérer que les choses sont déjà réglées. Le départ de Kibo est la pierre angulaire du changement qui s'opère dans le Vent. Mais il reste encore beaucoup de choses à faire. Nous ne sommes pas rapprochés d'une victoire: nous nous sommes simplement éloignés d'une défaite. Et à ce titre il convient de ne pas vendre la peau du dromadaire avant de l'avoir tué. Et mon partenaire en est aussi parfaitement conscient si je me fie à la phrase qu'il me décoche.

"Les dieux ignorent nos prières ou nos désirs. Crois-moi, je suis bien placé pour le savoir!" dis-je en déposant la paume de ma main sur mon abdomen. "Nous nous passerons d'eux..."

Du moins en ce qui me concerne. Si Ogami souhaite se reposer sur les divinités, libre à lui. De mon côté je place mes espoirs en mon clan et en moi-même. C'est largement suffisant pour se passer de l'aide de ces entités qui se jouent des humains. Nous arrivons finalement à la Voie Illusionnée et découvrons l'armée qui s'est massée devant ses massifs remparts. Un ensemble de partisans de tout horizon mais unis par le même désir de changement. Mes yeux se posent tout d'abord sur le chambellan de Tsukiko et je regrette de ne pas voir ma cousine à ses côtés. Puis j'observe Tali et les manieurs de sable qui l'accompagnent. C'est naturellement veux eux que je me dirige avant de les saluer d'un signe de la tête.

Ogami donne ensuite les instructions pour la suite de l'opération. Je l'écoute distraitement, sachant pertinemment ce qu'il me reste à faire. Et lorsque les différents groupes se forment je fais signe aux miens de se regrouper autours de moi. Ils savent déjà ce qu'ils ont à faire. Mais une piqûre de rappel ne fait jamais de mal. Spécialement en ce qui concerne Tali. Elle et moi sommes semblables. Sa soif de sang devra néanmoins attendre quelque peu. Ce soir nous ne sommes pas là pour faire la guerre aux autres clans mais simplement pour s'assurer que la transition se passe sans le moindre heurt.

"Nous ne sommes pas ici pour faire couler le sang mais pour s'assurer qu'il ne ternira pas le sol du désert! Nos véritables ennemis se trouvent au-delà de nos frontières, ne l'oubliez pas!" je décoche un regard entendu à Tali. "Le moindre excès sera sévèrement puni!"

Une manière de lui faire comprendre qu'elle ne fait pas exception à la règle. Si ça ne tenait qu'à moi nous exterminerions tout ennemi potentiel. Mais ce serait contre-productif. Mieux vaut opter pour une approche plus... diplomatique. Nous ne pouvons décemment pas mener une guerre contre la Feuille et une guerre civile en parallèle. Parfois les désirs doivent se soumettre aux impératifs dictés par les conditions...

"Iago! Toi et tes hommes allez reprendre possession de l'ancien quartier Kawaguchi. Mets tes Bâtisseurs au travail dès qu'il sera à nouveau sous notre contrôle et sécurise-le au plus vite. Lorsque ce sera fait envoie-moi un messager!" je me tourne vers le plus gros groupe de manieurs de sable. "Prends tes hommes et suis-moi Tali! Nous allons rendre une petite visite aux Yamada!"

Une visite de courtoisie si l'on peut appeler ça ainsi. Dans l'idée il suffira d'imposer notre présence militaire dans leur quartier pour s'assurer qu'ils ne tenteront pas quelque chose de stupide. Malgré tout ses défauts Kioshi pouvait compter sur le soutien des siens. Soutiendront-ils Kibo malgré sa gestion désastreuse du village ou de la guerre? Ce n'est pas impossible compte tenu du fait que ces... gens pensent vraiment différemment. Mais s'ils décident de jouer aux héros alors il faudra s'assurer qu'ils comprennent bien que le vent à tourné...

Nous parvenons finalement dans la zone allouée aux tentes Yamada et je ne peux m'empêcher de renifler de dédain. Cela faisait bien longtemps que je n'avais plus posé le pied ici. Mais force est de constater que les choses n'ont pas changé. Quelle belle bande d'arriérés... Certains Yamada viennent à notre rencontre, notre arrivée en masse éveillant naturellement soupçons et craintes.

"Veuillez garder votre calme! Nous sommes ici sur ordre de Kaze et du nouveau Kazekage, Toshiro Ogami, pour veiller à votre protection!" un nouveau rictus dégoûté assombrit mon visage. "Qui sait ce qui pourrait arriver à vos jeunes et à vos anciens si d'aventure les choses venaient à dégénérer dans le village ce soir..."

Oui car nous disposons là d'un argument de poids. Je n'ai avec moi que des guerriers. Les Yamada, eux, doivent compter sur la présence des faibles de leur clan. Si affrontement il devait y avoir, je m'assurerais que ces derniers paient un lourd tribu. Le nerf de la guerre n'est-il pas de taper où ça fait le plus mal? Ces clochards ont intérêt à filer droit. Ho que oui!

"Tali? Boucle le quartier avec tes hommes! Personne ne le quitte ou n'y entre sans mon autorisation, vu?" je me tourne vers ma propre escouade. "Vous autre, ouvrez l'oeil!"

De mon côté je me contente d'assembler mon habituel nuage de sable pour prendre un peu de hauteur. Le spectacle offert par Suna ce soir est enfin digne de mes plus grandes espérances. Et j'aurais tort de ne pas en profiter alors que cela fait des années que j'attends ce moment...

Brûle Suna, effondre-toi et observe les vers tapis dans tes entrailles provoquer ta perte. Bête immonde, cadavre putride qui agonise depuis trop longtemps. Rendu amorphe par des générations de Kage tous plus incompétents les uns que les autres. Un Yamada et son élève. Duo tristement célèbre qui laisseront rien de bon dans l'empreinte de Suna. Kaze elle n'a jamais eue à avoir honte de ses dirigeants, car Kaze dirige, Kaze ordonne et Suna obéit. C'est comme ça depuis la nuit des temps, à quel moment ce village pouvait croire avoir une chance face à un pays tout entier? Abrutis, idiots rendu blafard et gênant par des maîtres incapable. Aujourd'hui, ce soir tout cela change. Définitivement, plus jamais Suna ne se pliera à la volonté d'un homme aveuglé par des idéaux de guerre.

Déclarer à un ancien allié, les relations diplomatiques n'étaient déjà pas le fort du village. Village faible, village dans l'ombre d'un Empire. Village d’aliénés. Village qui a faillit disparaître pour de bon. Pour toujours retourner au sable, l'épée de damoclès vole encore au-dessus de Suna. Un mauvais pas, une crampe sur la route du succès et de la prospérité et il disparaît. Le monde ne laisse pas de seconde chance, le monde ne laisse pas les faibles vivre, c'est là le propre de l'homme être imparfait qui laisse les vieux et les malades vivre. Mais ça va changer, aussi sur que Kira aura encore plus de pouvoir. Elle aussi, Tali. Kawaguchi Tali est dans l'ombre de Kira. Non elle est dans son sillon, elle aussi n'attend qu'une chose qu'il chute. Le choix à ce moment là sera décisif. L'aider à se relever ou l'achever?

Un sourire carnassier aux lèvres pendant qu'elle avance, en silence. Dans son dos l'inquisition garde rapprochée de Kira sous ses ordres. Elle dirige, et s'en satisfait. Mais veut toujours plus. Les yeux de rubis jamais ne se contentent du présent, et toujours vont vers l'avant. Cigarette qu'elle manque de mâcher tellement son sang gronde, son sang et le sable qui se soulève à chacun de ses pas. Aveuglée par du sang, qui ne coulera guère ce soir. Intérieurement elle enrage, ne répondant pas à la menace. Punis? Personne ne lève la main sur sa personne. Personne ne l'a fait et la personne qui le fera un jour regrettera son acte. Kira ne fait pas exception, qu'il garde ses menaces à d'autres. Il se ramollit, mais prend du galons. Une balance équitable?

Le quartier Yamada? Elle doit cantonner des chétifs et des incapables? Non, non il doit y avoir du sang! Une rébellion! Sont-ils si faibles que ça? Amorphes comme des larves. Personne ne s'indigne? Personne n'ose contester, protester contre cette prise de pouvoir? C'est encore pire que dans ses visions, personne ne lève la main. Suna était donc bien un cadavre. Il ressuscitera. Elle donne les directives, se renfrognant légèrement et s'adossant à une tente. Clochards, vampires, et des gens élastiques. C'est pas un village de guerrier mais un cirque! Une troupe ambulante voilà ce que c'est! On fera avec les moyens du bord, en espérant que les Yôgan se montrent meilleurs recrues parce que si Suna doit compter uniquement sur les marionnettistes et les Kawaguchi les deux clans seront juste bon à défendre le village.

Pourquoi n'ont-ils pas raser ce village? Qu'est ce qui vaut la peine de le sauver? Qui le mérite à Suna, d'être sauvé? Elle n'a pas formé ses hommes à prendre soin des gens. La guerre voilà leurs formation, la mort voilà leurs compagnes. Pour Kaze, pour le désert. Une bande de fanatique idéalisant Kira ne sont pas des nounous ni des infirmières. Ce sont des guerriers, remplis dans la caboche d'une idée suicidaire si besoin.

Elle perd son temps. Elle s’agace, et écrase son mégot au sein de sa main. Tue, pille, brûle.

Tue, pille et brûle.

Tue, pille...

Encore et encore ce credo dans son crâne résonne.

TUE, PILLE, BRULE!

Soulagés malgré tout – il faut dire que la capitale et son village ninja n’ont pas eu de relations très cordiales récemment – les soldats savaient que la nuit ne venait que de commencer. Accueillis comme prévu par le bras droit du Kazekage, ils suivirent leurs instructions. A la tête des gardes, un homme talentueux, un garde fidèle, loyal et intelligent : Itsuko Kogoro. Un barbe taillée en pique, des yeux sombres, des cheveux poivre et sel, il donna ses consignes aux gardes tempête : ils suivraient les différentes escouades dans les différents quartiers de Suna. Yamuro avait peut-être accepté la reddition, la prise du pouvoir par la force passerait peut-être mal auprès de beaucoup. Et il fallait que Kaze et Suna montrent qu’ils travaillaient, pour la première fois depuis plusieurs mois (voire années), mains dans la main.

Des troupes partirent dans toutes les directions, Kogoro suivit Ogami. Le village, silencieux, commença à s’agiter. Les lumières s’allumèrent aux fenêtres. Les têtes des plus curieux et des plus téméraires dépassèrent. Tous voyaient la même chose : l’armée prenait possession de Suna, et convergeait vers la Palais du Kazekage d’un pas décidé et militaire.

- Toshiro-Sama. Sa Seigneurie m’ordonne de vous dire que, quoiqu’il puisse se passer, elle souhaite que le moins de sang coule ce soir.

Il ne regardait pas le jeune homme, ses yeux étaient fixés vers le sommet du palais. A l’intérieur, les shinobis fidèles à Yamuro et ceux se complaisant dans ses idées destructrices allaient sans doute opposer résistance. Les Gardes Tempêtes étaient là pour prêter main forte, et s’assurer également du bon déroulement de l’opération tempête du désert. Le coup d’état ne devait pas rater…

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La prise du palais était actée, après plusieurs heures. Les Garde Tempêtes continuaient de patrouiller dans les rues du village du sable. Dans le bureau du Kazekage, Kogoro attendait, écrivant le rapport pour Sa Seigneurie. Ogami devait avoir terminer de pacifier les rues à l’heure qu’il était. Le soleil se levait à l’horizon. Suna avait connu une nuit difficile, mais tous en étaient ressortis gagnants.

Puis, finalement, le Toshiro entra dans le bureau, son visage également éprouvé par la rude nuit qu’il venait de passer. A son entrée, le général se leva, sortant une lettre de sa poche intérieure, qu’il tendit à Ogami.

- Excellent travail, Toshiro-Sama. Soyez assuré que la Capitale en entendra parler de façon plus que glorieuse. Cet arrêté signé par le Chambellan vous nomme dès à présent Régent du Village de Suna.

Laissant le temps au Toshiro de lire la lettre, Kogoro restait dressé. Il lui restait une annonce, la plus dure…

- Vous lisez bien, Toshiro-Sama : vous n’êtes que Régent de Suna, temporairement. La signature du Daimyô est une condition sine qua non pour la nomination du Kazekage. Or… Tsukiko-Dono a disparu depuis quelques semaines.

Faire couler le moins de sang possible était aussi mon objectif, en cette soirée j'allai sûrement être opposé à mes frères d'armes et mon souhait n'était pas de les éliminer ; Bien au contraire, je voulais leur faire comprendre que Kaze reprenait sa place, tout comme Suna. C'était pour moi le meilleur système, la capitale avait octroyé à Yamuro de grands pouvoir et cela nous avait mené à notre perte. La Nuit du Phoenix allait marquer le retour de ce système, celui où Suna allait reprendre son rôle de protecteur du pays et laisser la gouvernance à la capitale. Tout comme mon partenaire, mes yeux étaient rivés sur l'objectif : Le Palais du Kazekage. Nous traversions une grande allée et beaucoup s'étaient installés sur chacun des côtés. Les villageois et les Shinobis n'avaient pas mis longtemps à réaliser ce qu'il était en train de se passer. Je voyais même des personnes rejoindre les escouades déjà créées, j’apercevais dans leurs yeux comme une lueur d'espoir. Ce qui me satisfaisait énormément, d'autant plus que ce n'était pas l’œuvre d'un seul homme mais celle d'un peuple qui souhaiter mettre un terme cette mascarade.

J'avançai donc fièrement, la tête haute pour représenter les hommes qui avaient décidés de nous suivre. Alors que je vis au loin un attroupement d'apparence hostile, je décidai de répondre au général.

« Je vais faire en sorte qu'il coule le moins possible puisque ce soir nous nous opposons à des frères d'armes, qui malheureusement se sont égarés par la faute de notre ancien dirigeant. Vous avez ma parole. »

De petits éclairs jaillirent à hauteur des mes épaules, même si je ne voulais pas faire de mal aux miens. Je devais me préparer à une confrontation et de ce fait, l'énergie Raïton circula dans mon corps pour décupler certaines de mes capacités. En quelques pas et en compagnie de mon escouade spécialisée dans le combat rapprochée, j'arrivai à hauteur des premiers opposants. J'évitais les premières offensives et étais couvert par les miens, je pus immobiliser le premier opposant en tapant dans son plexus avec ma main droite. Avec une certaine dose de chakra, cette attaque permettait d'immobiliser pendant quelques instants. L'homme visé tomba alors sur ses fesses et son dos vint se reposer contre un mur. Sans même y jeter un œil, je pouvais sentir que la coalition autour de moi accomplissait son travail. Ce fut bref, je replaçai mon Kimono et d'un coup de main j'ôtai une mèche placée sur mon visage. Les hommes étaient neutralisés et menottés quelques minutes plus tard. Le général Itsuko me fit signe pour m'inviter à continuer notre avancée. Des hommes allaient rester derrière nous pour sécuriser le quartier.

Je pouvais entendre les soldats dans tout le village, je pouvais entendre l'émoi que provoquait cette opération. J'avais aussi pu lire de la peur sur le visage de certains et non pas que de l'espoir ; Cela dit, cette peur je me promettais de l'éliminer. Personnellement je n'avais pas peur, j'avais foi en notre peuple et en nos hommes ; J'avais beau ne pas être une divinité, je souhaitais tout de même transmettre cette foi et cet espoir.

Enfin, nous arrivâmes après quelques confrontations, face au Palais du Kazekage. Des barricades étaient installées et toutes les portes étaient fermées. Ils étaient encore sûrement fidèles à Yamuro et ne savaient pas ce qu'il avait décidé ? Peu importe, nous allions leur ouvrir les yeux. La troupe restante se déploya autour du grand bâtiment. Je ne souhaitais pas faire couler le sang mais aussi ne pas détruire l'édifice, il devait être conservé. Aux côtés du général et de deux de ses hommes, nous décidâmes d'entrer par la porte principale. Seulement, celle-ci pouvait être piégée et par précaution, je fis émaner de ma paume un laser électrique, qui ironiquement m'avait été appris par mon maître. Et les combats reprirent-...

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J'étais essoufflé, mon apparat lui était déchiré à certains endroits. Le général qui se trouvait à mes côtés était lui aussi touché de la même façon. Nous étions sur le balcon du Palais et regardions un homme qui s'apprêtait à lâcher deux étendards afin qu'ils ornent le bâtiment emblématique. Son supérieur lui donna l'ordre de les lâcher et ce fut alors que l'emblème de Kaze et de Suna étaient exposées à la vue de tous, côte à côte. Les opérations n'étaient pas terminées et après un bref signe à mon nouveau frère d'arme, je sautai du balcon pour continuer à combattre à leurs côtés.

Pendant des heures, je fis face à des opposants avec ceux qui avaient décidé de se soulever. J'avais rejoint Kira et son acolyte afin de m'assurer du résultat qui était très satisfaisant, connaissant son caractère. Lenka avait aussi su calmer les hardeurs avec diplomatie, mes élèves m'avaient aussi permis de recruter des hommes sérieux au sein des Ketsueki et des manieurs de pantins. Si la nuit avait été très mouvementée, ça me semblait être une réussite.

Grimpant sur une tour de garde, je pouvais observer le soleil levant. Le village c'était lui aussi calmé, il était devenu presque silencieux. Cela avait eu le don de m'apaiser, tout simplement. Je rejoignis à nouveau le général qui se trouvait d'après ses hommes dans le bureau du Kazekage. Celui-ci se leva à mon arrivée avant de s'empresser de me donner une lettre. L'homme me complimenta et en même temps je pouvais observer l'authenticité de la missive. Le sceau de Kaze était bien présent et celle-ci me nommait régent de Suna. Je fermai les yeux quelques secondes avant d'abaisser légèrement le haut du corps afin de remercier mon interlocuteur. J'y étais enfin parvenu, je touchais au but.

Je rêvais de construire un Suna fort, un Suna puissant et surtout un Suna garantissant la sécurité des résidents du pays. Il était temps de respecter mes promesses et d'accomplir mes objectifs. Je venais d'avoir l'aval du pays, je ne pouvais que commencer sur de bonnes bases. Cela dit, on parlait tout de même de régence et une interrogation me vint-.. L'homme me répondit aussi tôt, je ne pouvais être Kazekage sans la signature du Daimyo. L'air interrogatif, je relevai ma tête pour attendre une explication. Je n'attendis pas longtemps avant qu'il m'annonce la disparition de la Daimyo de Kaze no Kuni. La mission secrète n'était donc qu'une couverture-... C'était donc ma première épreuve ? Faire en sorte que la Daimyo soit retrouvée ? J’émettais déjà quelques hypothèses.

«  Je vous remercie général, vos hommes ont été vaillants et je sais que ce n'est pas facile au sein d'un village Shinobi. Soyez sans craintes, je respecterais les volontés de la capitale et m'assurerais que Suna reste à sa place. Concernant la Kawaguchi, je suppose que vous aviez vos raisons pour avoir attendu avant de nous le dire. Je m'engage à faire tout ce qui est mon possible afin de la retrouver.»

Dis-je d'un ton sérieux avant de tendre la main droite à mon interlocuteur. Une poignée de main qui allait clore notre collaboration sur cette opération, c'était en effet terminé.