Le jour vient de se lever et toi, tu restes un long moment devant la fenêtre de ta chambre, à contempler le soleil, tes bras enroulés autour de ton corps serrant fermement ta roche de chambre. Une dure journée s'annonce et déjà, tu as du mal à te motiver à t'habiller. C'est ta mère qui vient gentiment te demander de te dépêcher pour ne pas rater ton premier cours de la journée. Finalement, tu soupires et tu finis par retirer ta robe de chambre pour aller enfiler un sous-vêtement avant de te revêtir d'un simple débardeur rose pâle et d'un pantalon ample en toile beige. Tu mets tes scandales et tu files de la maison en te demandant quand est-ce que tu pourras prendre ton indépendance et enfin partir de chez tes parents.
Dehors, l'air est chaud et sec, comme habituellement. Une animation particulière règne dans les rues et tu te promènes sans vraiment y prêter attention. Tu n'aimes vraiment pas que l'on te remarque et tu longes les murs en baissant le regard, car c'est ainsi que tu es.
Toujours dans ta timidité extrême, tu te rends à l'académie shinobi car on va t'y attribuer un sensei peut être pour la journée ou pour une plus longue durée. C'est histoire d'apprendre quelques trucs. Apparemment, il va tester ton niveau, mais tu n'en as aucun. A part des tournevis et des pinces, tu manies rarement des armes. Il y a bien une ou deux fois où tu as essayé de construire une arbalète, mais s'était plus pour te divertir que pour vraiment t'en servir.
Tu soupires et tu passes la porte doucement en regardant d'abord d'un œil apeuré s'il y a du monde à l'intérieur.
Le hall est vide et s'est une chance pour toi, car tu peux t'avancer sans vraiment que l'on te voit jusqu'au bureau ou une dame est attablée. Tu hésites un petit moment ne sachant pas trop la marche à suivre, puis finalement, tu passes une main tremblante dans tes cheveux et tu t'avances encore un peu vers le bureau avant de murmurer :

"Bon ... Bonjour ..."

Le silence s'installe. Il devient très rapidement lourd et tu as du mal à savoir comment t'y prendre. Tu hésites longuement. Très longuement alors que la femme te regarde désormais d'un œil vitreux. Pourtant, tu parviens à baragouiner :

"Je... Je suis Saibogu Yae ! On m'a demandé de venir ici pour qu'on supérieur s'occupe de moi aujourd'hui !"

Tu es mal à l'aise. Cela te fait rougir et tu sens de la transpiration perlée dans le bas de ton dos. Tu aimerais tellement retourner dans ta cave pour continuer à bricoler, mais tu dois rester là et attendre la réponse de cette femme.

Lorsqu'un jeune homme s'avance vers vous, tu rougis brutalement en faisant trois pas vers l'arrière de façon incontrôlable et en rougissant violemment. Il semble qu'il vient d'annoncer à la secrétaire qu'il allait s'occuper de toi bien que tu ai encore du mal à faire le point sur ce qui se passe. Tu le regardes et tu es encore plus apeurée en apprenant qu'il s'agit du bras droit du Kazekage et que ce dernier fait une courbette à ton intention.

Tu ne sais pas vraiment comment réagir et tu aurais presque envie d'aller te cacher. Seulement voilà, il n'y a pas grand chose, n'y grand monde ici pour dissimuler ta présence et apparemment, c'est cet homme qui va être chargé de toi. Il faut que tu agisses pour toi-même et aussi pour ton avenir alors tu essayes de contenir ta timidité et avec beaucoup de maladresse, tu glisses tes mains de chaque côté de ta tunique, la tirant un peu et tu lui fais à ton tour la révérence, de la façon la plus maladroite et ridicule qu'il soit. Tu es déjà tellement mal à l'aise de toute façon.

"Saib ... Saibogu Yae ! Enchantée de ... Faire votre connaissance Monseigneur !"

Ta voix s'enraille un peu et tu rougis plus que de raison en détournant le regard lorsque le sien croise le tien. Pour essayer de te calmer, tu commences à tripoter maladroitement tes cheveux en te dandinant sur place alors qu'il t'annonce rapidement qu'il va être ton sensei pour le reste de la journée. Tu approuves juste silencieusement d'un petit hochement de tête entendu et tu attends finalement ce qui va se produire. La suite du programme ? Tu n'as jamais vraiment était bavard et tu essayes déjà d'imaginer qu'elle sorte de torture cet homme va bien pouvoir t'infliger en espérant de tout cœur que ça ne sera pas quelques chose de trop physique, car le sport n'a jamais été ta tasse de thé.

Quelques secondes se sont à peine écoulés que déjà, tu te fais reprendre. Tu sens que cette journée a décidément bien mal commencé. Ton visage rougi et tu baisses un peu plus les yeux désormais en te contentant d'écouter uniquement la voix du jeune homme en face de toi. Tes mains sont serrées l'une dans l'autre, juste devant ton ventre et tes longs cheveux blonds tombent en cascade autour de tes épaules lorsque tu approuves à sa question d'un petit hochement de tête. Oui, tu as bien vingt ans, mais cela ne change pas grand chose à l'immense différence de niveau qu'il y a entre toi et cet homme et par conséquent, au respect que tu lui dois. Tu n'as pas très envie de t'en faire un ennemi ...

Il te demande de ne plus le vouvoyez. Cela semble lui tenir à cœur visiblement et tu redresses légèrement la tête un peu surprise avant de te mordre la lèvre lorsque ton regard croise le sien. Tu approuves donc une nouvelle fois en secouant nerveusement la tête de haut en bas, mais toujours sans prononcer le moindre mot. Il faut dire que tu es vraiment très impressionnée. Il te demande de le suivre et tu te montres un peu hésitante, mais tu finis par te faufiler dans son sillage, dans une attitude qui n'a rien de détendu. Tu marches par petit pas en essayant de faire le moins de bruit possible et toujours comme a ton habitude, tu te fonds dans le décor.

Il rentre dans une pièce qui se trouve être une salle de classe et il t'indique rapidement le premier rang. Toi qui aurais aimé te mettre au fond de la salle, c'est raté. Mais bon, en étant, toute seule, avec lui, c'est un peu dur de jouer les discrètes.

Tu te glisses sur le banc et tu l'écoutes alors qu'il évoque une triste vérité. Technique de bases ? Non, tu n'en connais aucune. Normal, tu ne voulais pas être une shinobi il y a une semaine encore, quel intérêt aurais-tu eux a cela alors ?
Tu agites une nouvelle fois la tête positivement en murmurant un petit :

"C'est ça ..."

Alléluia, un son est sorti de ta bouche. Quel exploit ! Le jeune homme s'en donne à cœur joie et te dessine une multitude de schémas complexes sur le tableau en face de toi. Tu regardes chacun de ses schémas, tu n'as d'ailleurs aucun mal à les comprendre, c'est un peu comme du bricolage pour toi. Par contre, tu as du mal à comprendre le système du chakra. Cela te fait rougir un peu, mais tu ne poses pas de questions. Pour l'heure, tu te contentes d'écouter sagement le jeune homme sans l'interrompre et tu attends la suite.

Celui qui était plus connu sous le nom de chasseur de Chimères se positionna en face de toi au bureau professoral avant de te demander d'une voix insistante si tu avais des questions. Tu redressais alors timidement la tête, croisant son regard moins d'une demi-seconde avant de rougir brutalement en secouant négativement la tête.

Non pas de questions, enfin si beaucoup, mais ça, il ne pouvait pas le deviner et puis tu avais tellement honte d'avouer tes faiblesses et surtout ton immense manque de connaissances en matière de fluctuation et utilisation de chakra. Tu retournais bien vite à la contemplation de ton bureau donc les stries te semblaient particulièrement intéressantes. Puis soudain, tu entends du bruit, le raclement d'un meuble qui se déplace, puis des bruits de pas et enfin, tu sens un regard sur toi.

Le jeune homme s'est avancé jusqu'à ta position et tu sens son souffle rebondir sur une partie de ta chevelure sans pour autant oser relever la tête jusqu'à ce que l'ordre tombe.
Là, tu n'as plus vraiment le choix et timidement, à travers ta cascade de cheveux, tu montres un œil, puis l'autre, puis un visage, légèrement rougissant que tu gardes tout de même un peu baissé malgré tout, comme si tu étais prête à regagner ta grotte pour te protéger.

Tu croises alors les beaux yeux glace du jeune homme et l'effet est immédiat sur toi, tu ne peux t'empêcher de rougir encore d'avantage sans pour autant garder tes pupilles fixées dans les siennes. Tu n'as pas oublié l'ordre malgré ta timidité. Il te demande alors pourquoi tu es devenu shinobi ? Tes mains se rejoignent immédiatement, car la question te gêne au plus au point. Pourquoi tu es devenu shinobi ? Tu ne t'es pas vraiment posé la question lorsque tu es allée t'inscrire à l'académie shinobi, tu t'es juste contentée d'obéir à ta famille et à ton clan. C'est peut-être ridicule, car au fond la décision que tu as prise ne venait pas vraiment de toi, mais a été implicitement poussée par ta famille ...

La réponse est longue à venir, mais finalement, tu ouvres la bouche pour parler d'une voix hésitante :

" Parc ... Parce que c'est ce que le clan attend de moi ..."

Oui, les Saibogu ont besoin de shinobi dans leur rang, c'est pour ça que tu t'es résolue à te lancer dans une carrière militaire !

Tu restais de marbre, inflexible, intangible et surtout, vide. Pourtant, lorsque tu sentis une nouvelle fois ce regard sur toi, tu frissonnas et fermas les yeux comme si tu étais prête à recevoir un coup. Au lieu de ça, le jeune homme secoua la tête et tu risquas un bref regard vers lui avant d'être à nouveau happé par les glaciers qui se formaient dans ses pupilles. Sa question te fit pourtant ouvrir grandement la bouche avant de la refermer en te mordant les lèvres pour secouer vivement la tête négativement :

"Non, non ! Personne ne m'a jamais forcé !"

Tu détournais une nouvelle fois les yeux pendant que ton interlocuteur poursuivait lui son interrogatoire. Cependant, tu commençais à être gênée au-delà du raisonnable et tu sentais doucement que le sujet dérivé d'une façon que tu n'appréciais guerre. Plus les secondes passées, plus la pression devenait grande. Finalement, tu reculais de ta position actuelle, t'éloignant du shinobi sans pour autant le regarder :

"Vos ... Vos questions me gênent arrêtez !"

Tu n'avais pas crié, mais tu avais parlé d'une voix ferme qui allait sans aucun doute surprendre le bras droit du kazekage. Tu ne le regardais toujours pas, mais tu choisissais de te redresser, de faire le tour de la table et de t'asseoir au deuxième rang en face de l'endroit où tu te trouvais auparavant. Une longue minute passa et finalement, tu repris la parole :

"Je... Je suis ici de mon plein gré parce que j'ai décidé de changer. Cette voix n'est pas forcément celle à laquelle je me prédestinais, mais j'ai envie de me prouver à moi-même que j'en suis capable ..."

Tu redressais une nouvelle fois, la tête et ton regard et pour cette fois-ci uniquement, c'était toi qui le regardais droit dans les yeux, lui laissant ainsi le loisir de découvrir toute la beauté de tes pupilles couleur jade :

"J'ai envie d'essayer cette carrière ! Si vous vous y opposez, je ferais en sorte d'apprendre seule, mais n'essayer pas de me faire dire des choses qui ne sont que mensonges et stigmatisations de votre part !"

Tu recroisais alors tes bras devant ma poitrine et tu attendais la suite de son cours, puisque visiblement, vous étiez ici pour cela.

Au moins, sa réponse avait eu le don de te faire sourire sous couvert de ta chevelure de sable. Tu l'entendais s'éloigner et tu jetais un coup d'œil pour voir ce qu'il était en train de faire. Il reprenait visiblement sa place en se positionnant devant le tableau noir au fond de la salle. Il ne tarda d'ailleurs pas à te demander de le rejoindre afin de ne pas avoir à crier pour ses explications. Finalement, tu fais le chemin inverse d'il y a quelques secondes puisque tu repousses ta chaise pour te redresser et rejoindre le jeune homme, bras droit du kazekage, le plus discrètement du monde en marchant sur la pointe des pieds.

Tu restes alors légèrement en retrait pendant qu'il te fait des explications un peu plus poussée sur l'exercice qui va suivre. Enfin, tu as le droit à une démonstration en live. Tu observes attentivement les mouvements du jeune homme et d'ailleurs, tu vois bien que quelque chose se passe, mais tu ne parviens pas à l'expliquer. Une légère aura semble apparaître autour de lui, puis disparaît. Il te demande à présent de faire la même chose. Tu rougis et finalement, tu approuves d'un rapide hochement de tête avant d'adopter une position identique à la sienne.
Le geste est compliqué à faire, mais tu t'exécutes puis tu fermes les yeux en essayant de te concentrer pour faire la même chose que lui.

Tu essayes de percevoir l'énergie physique et l'énergie celle mentale qu'il t'a décris. Tu te concentres vraiment de toutes tes forces sans bouger, mais au bout de cinq minutes dans cette position, tu finis par rouvrir les yeux et secouer la tête d'un air penaud. Tu n'as strictement rien senti.

"Je .."

Tu ne parvins pas à formuler vraiment ce que tu ressens, mais ta tête est vide de cette fameuse énergie qu'il essaye de te faire ressentir. Expliquer les choses en les décrivant sur un tableau ou même en expliquant, ce n'est pas la même chose que les ressentir. Pourtant, tu ne veux pas perdre espoir, donc tu retentes la même procédure. Tu fermes les yeux et tu joins tes mains en te concentrant. Mais une nouvelle fois, rien à faire, le temps passe et tu ne comprends toujours pas ce que tu dois chercher, ressentir, manipuler. Tu finis par pousser un soupir qui s'apparente légèrement à du désespoir alors que tu te redresses tout en glissant tes mains dans tes cheveux pour les caller derrière tes oreilles. Ton visage est triste, mais fatiguée également.

"Je ne comprends pas ce que je dois chercher ... Ressentir ..."

Le jeune homme, ton sensei pour la journée, essaye de t'encourager alors que toi, tu perds petit à petit pied. Tu sens alors ta main sur le sommet de ta tête et tu lèves un regard discret et un visage rougissant vers lui. Il a les yeux fermés, mais il sourit et il t'affirme que tu y parviendras. Toi, tu te contentes de grimacer. Tu n'es pas aussi convaincu que lui, mais il faut savoir essayer de faire des efforts dans la vie. Tu baisses une nouvelle fois ton regard que tu poses sur la table face à toi. Le jeune professeur ne tarde d'ailleurs pas à s'installer face à ta personne et tu lèves une nouvelle fois timidement les yeux vers lui, attendant, sans aucun doute la suite du programme qu'il t'a contacté. Il te tend alors les mains et te demande de lui donner les tiennes. Tu le regardes alors droit dans les yeux et ta vision fait discrètement l'aller-retour entre ses mains et les tiennes, puis une nouvelle fois vers son visage.

Cette idée te parait saugrenue, mais il a l'air sûr de lui, alors, très lentement, tu approches tes mains parfaites dans les siennes. Ses mains sont calleuses et fortes comme s'il travaillait régulièrement en extérieur avec des matériaux lourds et rugueux. Au contraire, tes mains sont d'une douceur extrême, presque trop en comparaison des siennes, mais c'est ton outil de travail pour visser et dévisser les nombreux écrous que tu utilises pour tes créations, tu en prends le plus grand soin, car tu as besoin de leur précision pour parvenir à exercer ta plus grande passion.

Le léger contact avec ses mains te fait frémir car ça fait ... Longtemps que tu n'as pas eu de tels contacts avec un homme et tu le regardes alors discrètement, toujours aussi rouge avant de trembler légèrement. Tu t'excuses de ta maladresse :

"Désolée ..."

Puis finalement :

"Je ... Je suis prête !"

Tu as attends qu'il s'exécute et au départ, tu ne sens franchement rien. Tu penses d'abord à une mascarade juste pour avoir le loisir de te toucher. Chose que tu prendrais sans aucun doute très mal si s'était le cas, mais ... Tu as un doute soudain. C'est sans doute mieux si tu te concentres de toutes tes forces.

Tu fermes alors les yeux et tu te concentres le plus fort que tu peux. Tes coudes se posent sur la table et tu baisses la tête, offrant ainsi une jolie vision de ta chevelure sable à ton partenaire alors que toi-même, tu as le visage déformé par la concentration. Des larmes en viennent à couler légèrement de tes yeux plissés, mais ... Tu ne ressens malheureusement toujours pas l'énergie que le jeune homme essaye de faire circuler dans ton corps. Au bout de dix minutes, tu retires finalement tes mains et tu essuies silencieusement, sans un mot, la myriade de larmes qui s'est formée sur tes joues.

Finalement, tu ne laisses pas le temps au jeune homme de dire quoi que ce soit, que tu te lèves et t'échappes de la pièce sans rien ajouter de plus.