Accroupie au sol, face à la petite flamme vacillante d'une bougie, Kiyômi méditait dans la salle prévue à cet effet dans la petite résidence de ses parents. Comparés à celles d'autres partisans de la Bunke cette dernière était plutôt grande et comptait une dizaine de pièces. Pour trois personne c'est amplement suffisant et même pour quatre à l'époque ou son frère était encore ici. Elle était donc là dans cette pièce qu'elle affectionnait particulièrement, certainement pour son calme et la capacité d'insonorisation qu'elle possédait : en effet, la tranquillité prime pour ce genre de lieu. La concentration était très importante au sein de clan du même que la retenue, tant pour les techniques de combat que pour la vie civile : la noblesse se doit d'être irréprochable. L'Aveugle, elle, avait besoin de plus de concentration au quotidien sur tous ses autres sens pour éviter de passer pour une handicapée, être un poids était bien la dernière chose qu'elle voulait... la première étant être utile et ce premièrement dans son clan, chose qui n'était pas évidente pour tous les supérieurs.

La méditation par flamme donc, un enseignement qui lui venait de son père. En effet cette technique était importante pour un Hyûga trouvait-il, car la cire de la bougie est faite d'une matière pouvant réagir négativement au chakra, ainsi à la moindre perturbation d'énergie la flamme pouvait vaciller voir même s'éteindre. Avec cette méthode d'entrainement mental il fallait donc diffuser calmement son énergie autour de soit tout en veillant à ne pas perturber le petit feu face à soit. Kiyômi, elle, n'avait que deux moyens pour vérifier l'état de la flamme : le premier étant d'activer son Byakugan, chose compliquée étant donné que la libération de chakra produite sur le moment. Le deuxième consistait à simplement se référer à la chaleur émise, plutôt simple en théorie mais assez complexe en réalité.

- Tchh...

La flamme avait vacillé. Déconcertée tant par le résultat de sa méditation que par la raison qui l'avait amenée à être perturbée. Kiyômi sentait s'approcher de la salle des pas, en soit rien d’alarmant, pas de quoi la déconcentrer au point de perturber son flux d'énergie. Seulement le pas était léger, presque imperceptible à vrai dire, si fluide et si calme... Elle ne connaissait qu'un seul type de personne se déplaçant de cette manière soutenue : la Soke. Leur démarche était aussi particulière que leurs manières ; élégantes. Voilà donc là raison de tout ce grabuge, que venait donc faire un membre de la Soke dans cette demeure et qui plus est vers la salle de méditation. La réponse elle allait l'avoir dans peu de temps, mais avec l'esprit dérangé de n'avoir pu garder son calme total face un événement rare, certes, mais au final assez futile : son père était capable de garder cette flamme intacte et ce même lorsqu'il devait déjouer des attaques surprise de ses enfants.

- Maître Yûyô.

Elle l'avait reconnu juste avant qu'il atteigne la porte coulissante en activant brièvement son Byakugan. En effet à par ses parents elle n'était pas encore capable de reconnaître une personne par ses pas. Elle se retourna instantanément en se propulsant avec légèreté avec se paumes pour se retrouver face à l'entrée puis s'inclina en joignant ses mains en bas de son ventre juste avant de l'interpellé et qu'il eut ouvert la porte.

- Bonjour Kiyômi, tu savais donc que j'arrivais. Tes Byakugan ne t'handicapent pas tant que cela on dirait.
- Vous l'avez remarqué alors...
- Ne t'inquiètes donc pas. Il n'y avait aucune offense dans ton acte, bien au contraire. Passons, je voulais te parler Kiyômi.

Elle avait vite dévié la conversation, inutile qu'il sache comment elle avait réellement deviné son arrivée. L'impressionnante action du Maître avait été de remarquer l'activation se son Byakugan, aussi brève fut-elle, alors qu'il n'avait lui même pas activé le sien. Il jouait dans une toute autre catégorie que la pauvre aveugle. Mais il y avait plus important : pourquoi la Soke voulait-elle parler à Kiyômi et pourquoi particulièrement Maître Yûyô. Ce dernier, en plus d'être puissant, était le père de Hyûga Kodon dont le frère de Kiyômi, Kazarô, était le Kagemusha. Sa visite ne pouvait être un hasard donc... Kiyômi allait certainement reprendre le flambeau de son frère.

La flamme vacilla. Encore...