- L’Empereur est un menteur ! se plaignit Kiseki.

Ce dernier avait promis qu’il n’aurait pas à courir dans tout l’Empire pour des missions sans aucune valeur médicale, et pourtant il en était à ce point-là. Effectivement, en cette belle matinée, il eut la mauvaise surprise de voir qu’il était convoqué pour une course-poursuite de brigands s’étant établis sur les terres du Royaume. Il avait levé les yeux aux ciels lorsqu’il termina la missive.

Des rumeurs font état d'une bande de criminels cherchant refuge sur les terres de l'Empire, à la limite de Tsuchi. Il est intolérable d'estimer que la nation est bienveillante envers les hors-la-loi, et, qui plus est, terre d'asile. A vous de trouver où ils sont passés, les retrouver, et les renvoyer aux autorités de frontières.

Il relut encore, et encore, et à terme et par de multiples connexions illogiques comme logiques, le damoiseau eut comme « fabuleuse » idée qu’en fait, l’Empereur lui faisait confiance, et qu’il avait à interpréter l’ordre « Sous-jacent ». L’ordre en question ? Prétendre que les criminels ont été éconduits, mais en fait, ils seront capturés pour servir de cobayes pour ses futures recherches !

« Que je suis intelligent ! » se félicita-t-il. « Mais, alors, pourquoi c’est à moi de courir ? Il n’y a pas assez de sous-hommes pour remplir cette vile tâche ? ». Dès lors, son sourire disparut pour une mine boudeuse. Il ne comprenait finalement pas. Ou plutôt, il se refusait de comprendre un ordre si simple. Il n’aimait pas les choses non complexes.

Aux portes de la Capitale, le jeune homme attendit son compagnon de fortune, le fameux Samui Kirito, son futur coéquipier.

- Bonjour, marmonna le brun lorsqu’il vit le blond arriver. Sérieusement, on finit vite cette mission, j’ai des choses VRAIMENT importantes à faire en tant que futur grand médecin de génie de l’Empire. Tu ne comprendras pas quoi, finit-il par dire en enlevant ses lunettes pour en enlever la fine poussière qui s’était posée.

Sans plus tarder, et sans une once de scrupule, il tournait son dos pour commencer la marche, ou devrions-nous dire la course. Il était plutôt rapide le gamin, voire trop rapide. On sentait son « habitude » de courir et, clairement, à terme il sera le moins essoufflé et surement pas celui qui ralentira. Il était extrêmement endurant, mine de rien.

- Allez ! T’es lent !

Vérité ou mensonge, on ne saurait dire. Volontairement, et avec effort, Kiseki se mettait toujours du mieux qu’il pouvait aux devants. Il avait toujours ce besoin de briller, le pauvre garçon… Par contre il s’arrêta soudainement.

- J’y pense …

S’arrêter soudainement pile devant son coéquipier n’était pas une bonne idée en soi. Ce dernier avait deux choix, soit foncer droit sur lui, soit bifurquer pour se prendre un arbre. Dans le premier cas, il fallait ajouter le paramètre « Kiseki anticipe et fait un pas de côté », condamna Kirito à une petite chute non mortelle pour un Shinobi.

- Je n’ai aucune déficience mentale comme toi, répondit avec assurance et orgueil l’enfant. Effectivement, contrairement à ce blondinet, il avait de la cervelle. Voilà une notion connue que de médecins et scientifiques selon l’enfant. A priori, je n’ai rien oublié. En fait, je me dis que tu dois avancer devant car il est hors de question que je sois piégé.

Déjà il se mettait un peu en arrière et indiqua de ses mains que Kirito devait se dépêcher d’avancer. Le fait de ne pas obéir à la seconde même exaspéra l’enfant qui déjà s’approcher du blondinet.

- J’ai un talent en Taijutsu et Fuinjutsu mais, franchement, je n’ai pas signé pour me blesser dans les missions. A priori, l’Empereur avait juré que je ne ferais pas ce genre de missions, que je ne me contenterais que de recherches dans mon laboratoire.

Laboratoire en cours d’aménagement selon la taille et les désirs du petit médecin. Apparemment, il avait à attendre quelques jours le temps que tout le nécessaire soit transféré à son nouveau « logis » : effectivement, il avait demandé également à « vivre » dans ce fameux laboratoire, mais dans une pièce annexe au cas où une expérience un tantinet toxique ou explosive était en cours durant la soirée.

- Tu as fort raison en fait. Nous devrions élaborer une stratégie, eut-il soudainement comme illumination. C’est quoi ton pouvoir, déjà ? demanda-t-il avec un air un tantinet ennuyé.

Il portait le même nom de famille que le vieil homme, et plus important, il portait un nom très célèbre dans ce pays : Samui. Apparemment, c’était un clan qui savait manier la glace. Aussitôt, l’esprit aiguisé de l’enfant tenta d’imaginer une tactique et il le sut déjà bien vite.

- Bon écoute, on va faire deux choses : Je vais avancer, très à l’avance, à même le sol. Souvent, parce que je suis un enfant, on ne me prend pas pour un sérieux danger. Quand je les localise, j’écrirai sur ce sceau mon emplacement. Tout ce que j’écris sera absorbé … pour apparaître sur ce parchemin que tu garderas. Dès lors, tu viens, tu les tapes et captures, on les emmène à l’Empire et le tour est joué.

En somme, Kirito allait faire le plus dangereux. Sans attendre l’avis du coéquipier, il enleva toute tenue militaire du Shukai, sortie un parchemin pour … sortir une cape noire neutre mais extrêmement hermétique au mauvais vent. Eh oui, à son sens, le Shukai ne donnait pas les meilleures vestes de qualité. Il mit également tout l’équipement – et le bandeau – dans un parchemin rangé dans son fameux sac.

- Allez, gardes bien ce parchemin-ci, et observe-le bien !

ET déjà il s’élança à même le sol pour avancer calmement et tranquillement comme un simple enfant en quête de découverte. Après une petite heure, il finit par tomber sur ce fameux groupe de criminels … et comme prévus, ils ne le prenaient pas tout de suite au sérieux, surtout lorsqu’il commença à feindre un air perdu et désolé.

- Je me suis perdu.

Spoiler:

Si les fameux « criminels » avaient à peine remarqué le petit dans un premier temps, c’était ce même « petit » qui eut la mauvaise idée de « parler » et d’exhiber, d’une certaine manière, sa connaissance. Il plaignait déjà la sale haleine de chacun, ou encore diagnostiquer des malformations ou défauts dans la marche ou la tenue … En somme, ses compétences en tant que médecin. Et il fallait avouer, une telle somme de connaissances était toujours aimé dans un groupe et, sinon, un enfant était toujours bon à échanger contre deux ou trois piécettes d’or !

- Sérieusement, quelle attitude barbare à l’égard de ma personne ! Savez-vous que c’est, peut-être, une mauvaise idée ce que vous faites ? demanda-t-il sans être inquiété pour le moins du monde.

D’une, il avait un partenaire non loin dont l’unique but était sa sécurité – et la réussite de la mission accessoirement – et de deux, il suffisait d’attendre patiemment son heure. Il l’avait peut-être ligoté, mais il avait encore l’usage de ses mains et quelques sceaux traînaient dans son corps. Il suffirait qu’ils aient l’attention ailleurs pour invoquer un gentil kunai explosif, couper les liens et exploser ce joyeux monde un tantinet avec un simple parchemin explosif.

Autant dire, pendant que le Samui papotait, il mit en exécution son plan. A peine libéré qu’il planta le Kunai explosif au milieu qui explosa. Personne n’explosa – fort heureusement car les corps devaient être en bon état ! – mais beaucoup avec des brûlures importantes à artificielles selon leur position dans ce rayon d’explosions.

- Tu as été utile. Je le mettrais dans ce fameux rapport à rendre. En fait, tu pourrais le faire ? Tu te rendras ainsi compte à quel point je suis génial et à quel point tu es inutile à l’heure actuelle, dit-il le plus sincèrement du monde. Je suis d’humeur généreuse, je peux de temps en temps t’entraîner. A condition que j’enregistre deux ou trois données.

Il faut dire, toute source de chakra, et toute nature de chakra, l’intriguait. Il voulait voir si cela ressemblant à l’ADN humain ou s’il existait des similitudes selon les hommes et les femmes qui en ont été bénis, un peu comme lui.

- Bon, nous avons un souci majeur maintenant : que faire ? Ils sont trop nombreux.

Il pourrait les mettre dans un parchemin mais il se retint de le dire. Il voulait voir la solution de son coéquipier et surtout voir jusqu’où s’étendaient ses talents Shinobi ainsi que ses capacités intellectuelles.

- Je peux les endormir, finit-il par dire en sortant de sa sacoche de multiples petites seringues.

Déjà, il en injectait certaines doses à certain … Sauf à l’un. Parmi ces mystérieuses seringues, une avait un liquide à la nature bien différente des autres mais on ne pouvait le savoir : même couleur, même récipient. La seule chose qui la différenciait était les étiquettes de couleurs mais toute seringue avec une étiquette à part.

« La bleue est toujours mes produits de ma propre création à tester. Celui-là devrait aider entraîner une lèpre soudaine … » se disait-il en injectant le virus à très, très haute dose.

Si les premières minutes il ne se passera rien, au bout d’une heure, l’homme sera pris d’une fièvre soudaine puis cherchera à s’arracher la peau. L’excuse du jeune homme : il aurait fait une allergie à son soporifique. Elémentaire, voyons !

- Tu n’as rien ? Pas même un moyen de les congéler pour les garder au frais jusqu’à la Capitale ? Tu ne veux pas que je t’aide à comprendre ton pouvoir, hein, dis, dis ? commença-t-il à tourner autour de Kirito, les yeux plein d’étoiles à l’idée de pouvoir triturer ce talent similaire à celui de l’Empereur.

Effectivement, le vieil homme lui faisait sacrément peur. Il faut dire, après Yamanaka Hiro ou encore Kyu Goren, c’était l’un des rares à imposer un semblant de respect et autorité sur la tête rebelle. Cependant, cette dernière n’aimait pas l’ordre. Il voulait donc, à sa façon, trouver le talon d’Achille de ce grand homme au cas où il aurait envie de le tuer suite à x et y désobéissance. Autant dire, tout Samui en dehors de Kakeshuou lui-même était bon à étudier !

- Si tu as besoin d’aide, sinon tu aurais peut-être pu soulever des blocs de glace volants ! Certains volent grâce à la vapeur, d’autres en se basant sur des morceaux de terre … vive le chakra ! finit-il par dire en marmonnant, repensant à tous ces phénomènes étranges.

Soudainement, l’un des capturés – celui au produit étrange dans le corps – eut des convulsions étranges. Les tremblements nerveux reprirent avec une telle force que le gars « sautait » presque sur place à plat, à croire que le sol n’était qu’un vulgaire tremplin.

- Je crois que lui, il ne supporte pas les soporifiques, murmura l’enfant. Il faut trouver une solution rapide ! Finit-il par dire, se faisant passer du coup pour le gentil samaritain. Vite vite, fais quelque chose Kirito avec ta glace ! Je sais ! Gèle-le ! Le froid endort le corps !

Soudainement, il s’arrêta de bouger et se figea. En s’approchant doucement, et après avoir palpé le pouls, il se releva le visage bien grave.

- Il est mort. Arrêt cardiaque, statua l’enfant-adolescent.

« Pourquoi il a réagi à ce point-ci ? Était-il déjà cardiaque ? Est-ce que … » et il commença les nombreux calculs dans son esprit. Devant son absence, et s’en rendant compte, il se reprit bien vite pour se concentrer sur « maintenant ».

- Enterrons-le, attachons les autres. Et jusqu’à ce qu’ils se réveillent, on se repose, et on attend une charrette au coin de la route ?

L’auto-stop Shinobi, vous connaissiez ? Par contre, c’était conduire avec style et risque même si c’était une charrette tirée par un âne ! Avoir un Shinobi en passager, c’était avoir droit à des personnalités lunatiques ou encore avec des « colis » des plus particuliers comme des prisonniers, des armes biologiques … etc.

Quant au corps mort, il fallait admettre. Il fallait dissimuler un tantinet sa victime de son arme criminelle. Autant l’enterrer dans un lieu lambda, et ne plus y penser. Si jamais ils allaient à la Capitale avec … Il s’arrangerait pour que le corps finisse sur sa table de dissection et nullement entre les mains d’autorités vertueuses et justes.