Jours et semaines défilaient depuis mon retour du Pays des Neiges et moi je n'étais plus la même. L'examen chuunin international approchait à grands pas. Je n'avais d'autre choix que de ne rien laisser paraître. Toujours être cette responsable de la sécurité froide et autoritaire qui ne laissait trahir aucune émotion. Cela devenait assez fatiguant, mais pour le bien de Suna, je ne devais me montrer forte. Comment le peuple pourrait-il avoir confiance en des dirigeants, en ceux censés les protéger si ces derniers font preuve de faiblesses ? Aussi lorsque je reçu cette lettre officiel de Kibô pour quérir mes services afin de gérer l'organisation de la sécurité de l'examen, je décidai de sortir de ma réclusions afin de passer à l'action. En plus de mon devoir, il me fallait accomplir une certaine tâche qui ne pourrait se réaliser en restant ainsi enfermée chez-moi.

Sortant de ma maison, vêtue de ma tenue de Kunoichi, je me dirais instinctivement jusqu'au palais du conseil souverain, là où m'attendais mon confrère et... mon ancien amant ? C'était une drôle d'histoire en somme. Après cette nuit d'il y avait quelques mois nous ne nous étions plus donnés de nouvelles et nos interactions s'étaient limités à celle que nous avions durant notre travail. Tout s'était terminé aussi abruptement que cela avait commencé. Je n'éprouvai pas de sentiment pour lui. Tout au plus une sincère sympathie. Cela ne venait pas de lui, mais davantage de moi. Il y a peu j'avais décidé de faire une croix définitif sur ce genre d'attachement. Aimer ne servait à rien si ce ne fut à exposer ses faiblesses afin d'être mieux trahie en retour.

Je n'étais pas venue chez-lui par manque d'affection, pas parce qu'il était le premier homme venu, mais bel et bien parce qu'il était-lui et que j'avais besoin de me changer les idées. Je ne regrettai rien, mais parfois je me demandais si nous avions fait le bon choix. Mélangé vie privée et professionnel ne faisait pas bon ménage. A ce titre je me demandais comment le Yamada et la Ketsueki faisait, même si Kioshi ne faisait aucune distinction entre les deux pour notre plus grand damne.

Ma main glissa dans l'une de mes sacoches pour en ressortir un paquet de cigarette. Je tapotais le fond pour en faire jaillir une et la coinçait à la commissure de mes lèvres. Pensive, les yeux rivés dans le vide, j'allumais cette dernière avec un briquet. Je poussai un soupir de lassitude à même temps qu'une volute de fumée s'échappait de ma bouche. Ma conclusion était simpliste je continuais encore de regarder en arrière sans jamais me tourner vers l'avenir. Le fait qu'une Saibogu ne soit pas visionnaire pouvait être vu comme un comble. Cette pensée me fit sourire.

Une fois parvenue devant le lieu de ma destination je m'adossai contre un mur, quelque peut à l'avance, et décidée à prendre le temps de finir ma cigarette. Je jetais un coup d’œil à ma montre. Il était encore tôt, huit heures. Le soleil se levait progressivement, mais la chaleur du désert restait encore tolérable.

Ce fut à ce moment là que je vis un homme à la chevelure aussi immaculée que la mienne transporter plusieurs documents sous son épaule et se diriger vers-moi. Mon visage s'éclaira d'un sourire, un de ceux qui se faisait rare ces derniers temps.

-Bonjour Kibo-san. Cela faisait un certains temps...

Un mois tout au plus, le temps que cette histoire concernant mes origines ne s'achève.

-Comment allez-vous ? J’ose espérer que vous ne ployez pas sous la fatigue en raison de tous les préparatifs pour l'examen.

Étrangement, je me rendais compte a quel point cela pouvait être reposant de se retrouver en compagnie d'une personne qui nous est familière.

-Par quoi devons-nous commencer? J'imagine que les principaux axes concernerons l'accueil et la surveillance des participants, la protection des hauts dignitaires, ainsi que l'organisations de la gardes intra et extra-villages durant toute la période. Par ailleurs savez-vous combien de temps l'examen va durer? Nous allons devoir adapter les effectifs en fonctions des différentes épreuves.

Je me contentai simplement de sourire timidement lorsqu'il me fit remarquer que je continuai de toujours le vouvoyer, mais j'étais ainsi faite. La familiarité n'était pas dans mes habitudes. Il m'avait fallut beaucoup de temps et des évènements marquant pour apprendre à tutoyer ceux qui m'étaient proches. Auquel cas je préférai toujours conserver cette distance de sécurité envers les autres. Après quoi nous ne perdîmes pas de temps pour nous rendre à la salle du conseil. C'était ici que nous organiserions les préparatifs pour établir la sécurité de l'examen. Les chaises avaient été écarté de la table ronde et mon regard s'attarda un instant sur ces dernières.

Nul doute que si une réunion entre les dirigeants avait lieux, Kioshi les inviteraient à s'asseoir à cet table de sorte à ce que tous soient égaux envers les autres. C'était une belle vision, mais bien trop utopiste à mon goût. En ce monde nul n'était égaux devant l'étendard du pouvoir, seul la mort savait se montrer équitable avec le commun des mortels. Tout ceci me fit porter à réflexion, mais mon devoir me rappela à l'ordre et je reprenais mes esprits. Il me fallait prendre au sérieux mon travail et ce fut pourquoi j'écoutai très attentivement chacun des propos du Bras Droit.

-Pour ce qui est de la retransmission en image des épreuves ce n'est guère de mon ressort. Vous devriez directement en aviser les experts du Kenkyuujo qui seront plus à même de mettre en place ce genre d'installation. Je pourrais cependant les contacter à l'avance de sorte à vous enlever une partie du travail. Mais pour les détails il vous faudra voir directement avec eux.

Ce genre d'affaire n'était plus de mon ressort. J'étais avant tout responsable de la sécurité et non des recherches scientifiques. A ce niveau là je me situai même bien en-dessous de ce que mes confrères étaient capable d'inventer. L'essentiel de mes connaissances se concentrait dans le maniement des armes à feu et non dans leur fabrication. J'étais une femme de terrain et non du genre à m'enfermer dans les laboratoires. Je me rendais malgré-tout compte que l'absence d'un Chef dans notre clan commençais cruellement à se faire sentir. Mon père ne semblait toujours pas décider à reprendre son post, sauf qu'étrangement, depuis tout ce qui s'était passé à Yuki, j'arrivais à mieux le comprendre. C'était difficile à croire, mais c'était bien le cas. Par ailleurs... Il me faudrait trouver le courage d'aller lui parler prochainement.

A cet instant je me rendais compte que mes pensées divaguaient et ce à quel point j'avais du mal à me concentrer sur quelque chose d'important. Prenant une courte inspiration je repris la parole.

-Que je sache l'identité de chaque Ninja entrant dans le village sera contrôlé par le Kakumeigun. Le Kage du village en question sera également présent pour garantir les bonnes intentions de chaque participants. Sur ce plan là tout semble déjà réglé. Commençons donc par aviser sur la sécurité des quartiers dans lesquelles résideront les participants.

Nous nous apprêtions à accueillir plus d'une centaine de personnes étrangères au sein du village. Il allait être difficile de trouver un juste équilibre entre une juste mesure de sécurité et une certaine marge d'action pour les arrivants.

-Je propose de mettre cinq pourcents des effectifs du village sur la sécurité dans ces quartiers. Nous allons également augmenter le nombres de patrouille circulants autour des points stratégiques du villages. En Senseur devra être présent dans chaque équipe. Si le Kakumeigun fait correctement son travail en amont nous n'aurons pas à craindre d'éventuel infiltration. Notre rôle sera donc de prévenir tout éventuel débordement. Nous ignorons comment pourrons réagir les membres des différents village entre eux. L'accès aux points primordiaux du village seront naturellement interdits d'accès comme le Kenyuujo ou encore le Palais du Conseil Souverain.

Un autre sujet tout aussi important mais beaucoup plus délicat étant la protection des hauts dignitaires.

-Pour ce qui est des Kage et de leur représentants j'ose imaginer qu'ils bénéficierons de leur propres escortes. Les affubler d'une garde rapproché serait assez mal venu. Cependant nous assurerons leur protection en avale en assurant un périmètre de sécurité dans les environs autours d'eux. Nous devons nous montrer prudent afin d'éviter un nouvel attenta n'ait lieu.

Le ton de ma voix était froid, traduisant une indifférence total. Je n'étais plus qu'une machine semblant faire son devoir.

-Il ne faudrait pas qu'un nouveau sniper ne tente de les assassiner. C'est pourquoi nous renforcerons la garde en extérieur. Celle si pourra être relaché une fois ces derniers en sécurité en intérieur. Que pensez-vous de tout ceci?

Cette mesure me semblait la plus adapté. Nous ne pouvions pas nous permettre de fliquer continuellement tout le monde, mais nous devions faire notre devoir en protégeant le village. De mon côté je ferais personnellement le nécessaire pour protéger Kaze.

-Viens ensuite la dernière partie. Vous disiez que l'examen va avoir lieux en extérieur. Pour cela, il va me falloir davantage d'informations notamment les zones à couvrir. Est-ce que les dirigeants ou des spectateurs seront présent hors du village pour y assister?

Une chose était sûre, j'allais devoir mettre en œuvre toutes les connaissances que j'avais acquises en tant que Conseillère à la Défense pour parvenir à l'aboutissement de ce projet qui n'était autre qu'un travail colossal.

Le Chasseur de Chimère me révéla ces quelques informations quand à l'examen qui, visiblement, consisterait en une première épreuve de survie dans le désert pour s'ensuivre d'un enchevêtrement d'énigme dans une tour. En somme les choses s'annonçaient plus complexe que prévu car assurer la sécurité dans une si vaste zone ne serait pas une mince à faire.

-En ce qui concerne la partie dans le désert je vais naturellement demander la présence de Yamada et de Kawaguchi senseurs en patrouille. Ils seront les plus à même de couvrir le terrain. Je pense certainement faire appel au Kamikaze qui servira à surveiller les environs depuis les airs en plus de pouvoir rapatrier les participants en cas de problème.

La partie concernant la tour serait quant-à elle plus facile à gérer Kibô avait certainement penser à la même chose.

-Pour l'intérieur, la solution la plus évidente consistera à placer des caméras dans les différents étages. Sera-t-il également possible d'y poster quelques gardes au cas où?

A cet instant je n'obtins pas de réponse. Mes capacités sensorielles étant considérablement développées depuis mon retour du Pays des Neiges je pus sentir la présence du bras droit dans mon dos et allant même jusqu'à affirmer que ce n'était pas la carte qu'il était en train de regarder. Ce faisant je me redressai légèrement de sur la table afin de calmer ses ardeurs.

-C'est par ici que cela se passe mon cher...

Dis-je tout en tapotant de l'index la carte posée sur la table. Je me rendais compte à quel point mes capacités de perceptions se détachaient de la norme, même pour quelqu'un doté de capacité sensorialité. J'avais presque l'impression de pouvoir déterminer à quel moment il clignait des yeux et ce alors qu'il se trouvait toujours dans mon dos. Toujours fut-il que je n'éprouvai nullement le désir de me faire reluquer et notamment en ce genre de circonstances. Dans un sens on pouvait dire que je n'éprouvai plus aucun désir envers quoique ce soit de la vie. J'avais comme l'impression d'être vide, de ne plus pensée, seulement de ressentir le monde qui m'entourait. De ne plus être qu'une simple spectatrice des affres de l'existence.

-Bien...J'imagine également qu'une réunion va avoir lieu au sommet entre les différents représentant des grandes nations. Savez-vous ou est-ce que cette dernière aura lieu? Nous ne pouvons pas nous permettre qu'elle soit interrompue ou que l'un des participants à cette réunion ne soit mit en danger. Il en devra de notre réputation.

Je présumai que je venais de casser l'ambiance en mettant fin à sa rêverie éveillée. Décidément cet homme portait plutôt bien son surnom, s'en était presque mignon dans un sens.

-En dehors de cela y a-t-il d'autre chose que je dois savoir au sujet de l'examen? Rien qui ne pourrait potentiellement perturber son déroulement?

Certain dirait que je prenais mon travail trop a cœur. Je leur répondrai alors que je faisais simplement mon travail, rien de plus. Après plus d'une demi-heure de débat et de discussion, je finis par m'encombrer d'une migraine. Je n'étais plus habituée à autant faire chauffer mes synapse. J'en venais même à vouloir retourner chez-moi afin de m'y enfermer.

-Est-ce que cela vous dérange si nous faisons une pause? J'ai besoin d'aller prendre un peu l'air...

Mon malaise n'allait pas en s'arrangeant si bien que je finis par quitter la salle pour aller m'engouffre dans l'un des nombreux couloirs du palais. Je fuyais la lumière diurne qui était en partie source de mon mal pour aller m'adosser contre un mur. Une vive douleur me vrillait les tempes. Sous mes yeux l'espace se déformait part endroit, se tordant en de multituples nuances de couleurs dans lesquelles prédominaient du vert et du mauve. Cette schéma était typique. Il s'agissait en quelque sorte de la sonnette d'alarme qui m'indiquait que j'étais en train de perdre les pédales où pour faire simple, qu'il était temps que je rentre chez-moi. Je ne pouvais cependant pas m'éclipser de la sorte d'autant plus que Kibô me rejoignais avec un verre à la main. Je me saisissais de ce dernier. Le bruit effervescent m'indiqua qu'il s'agissait d'aspirine.

-Merci... Dis-je en baissant les yeux, de sorte à les préserver de la clameur du jour.

Je buvais son contenu d'une traite. Le goût amer coula dans ma gorge et me parut mille fois plus infecte que toutes les autres frois où j'avais pu consommer ce médicament dans ma vie. Prises de sueurs froides je m'essuyai le front d'un revers de la manche. Mon regard se perdait dans le vide. Je tentai de masser mes tempes pour faire passer la douleur.

-Pourrions-nous aller dans une pièce plus sombre je vous pris? La lumière n'aide en rien.

Conséquence directe de cette migraine. Et dire que je n'avais jamais été sujette à cela avant. Ma main se leva vers Kibô, l'invitant instinctivement à la saisir afin de me guider ailleurs ce qu'il fit sans plus attendre. Je me laissai guider presque à l'aveugle. Mon sens de la vue s'était brutalement amplifié au point où la moindre lueur suffisait à me brûler la rétine. Je me protégeai du mieux que je pus avec mon bras. Il ne me restait plus qu'un œil valide et je tenais à le préserver. Quelques secondes plus tard, après une brève marche dans le dédale de couloir que renfermait le palais, j'entendis une porte se refermer derrière nous tandis que l'atmosphère venait soudainement de changer.

-La lumière est éteinte?

Une folle. Je devais littéralement passer pour une folle ! Je me risquai tout de même à rouvrir les yeux. Il faisait en effet quasiment noir. Seul un faible éclairage offrait une source tamisée pour éviter que nous sombrions totalement dans le noir, ce qui restait tolérable.

-Au sommes-nous?

Je n'arrivais pas vraiment à identifier cet endroit. Mon attention était encore attirée par ces taches de couleurs qui déformaient l'espace. Il me faudrait attendre ici quelque minute avant qu'elle ne daigne disparaître et ce dans le meilleur des cas.

-Je... Je suis désolée... Les migraines ne préviennent pas toujours...

Sauf que j'en devinais l'origine. Mon pouvoir d'Akuma me jouait encore des tours. Devenu hors de contrôle, il amplifiait mes capacités sensoriels à l'excès au point qu'une simple information captée se transformait en véritable torture.

-Mis à part cela. Comment allez-vous depuis tout ce temps?

Ces mots n'avaient que pour but de me redonne contenance en plus faire dériver le sujet sur autre chose que moi. Tendant la main, je cherchai à tâtons une chaise que je tirais à moi. Une fois assise je poussai un long soupir de lassitude, me demandant si, tout compte fait, je n'aurais pas mieux fait de rester enfermée chez-moi aujourd'hui...

-Dans ce cas c'est que vous n'avez jamais entendu parler de personnes souffrants de migraines mon cher. La lumière est l'un des premiers facteurs atteignant le cerveau chez les sujets atteints de pathologie lors de crises.

Il s'agissait un peu de la base. Sauf que mon cas méritait de longues séries d'études à lui tout seul. Tous les symptômes et maux étaient amplifiés en raison de l'hyperactivité de mes sens. Ce serait un peu comme imaginer avoir des pupilles de chats dillatées, captant la moindre once de lumière, le tout en étant atteint de migraine. Ainsi plutôt que de mettre le feu au poudre, cela se résumait davantage à enflammer un lac de pétrole.

-Si cela peu vous intéresser je vous donnerais à l'occasion un livre traitant sur le sujet.

Assisse dans le noir, je m'efforçai me tenir droite et le plus statiques possible sur ma chaise. Je fermais instinctivement les yeux même si cela n'était pas nécessaire. L'inconvénient avec ce genre de douleur étant qu'il n'y avait aucun moyen de les atténuer où de les traiter. Il fallait juste s'enfermer dans le noir et attendre que cela passe; chose que je m'appliquai à faire depuis un mois déjà, à l'exception d'aujourd'hui.

-Mais puisque vous le demandé j'ai ces quelques problèmes depuis une bonne semaine déjà. J'essai de me reposer autant que possible mais ce n'est pas facile de concilier cela avec mes responsabilités. Pour tout vous avouer je ne pourrais certainement pas superviser l'examen chuunin le moment venu. C'est pour cette raison que je tenais à avoir cette réunion avec vous en amonts.

Faire avec les moyens du bord, comme on le pouvait; s'adapter, toujours... Je poussai un soupir dans lequel se mêlait fatigue et lassitude. Moi qui cherchait une solution pour me soigner, je restai toujours butée au même point. La médecine traditionnel ne pouvait rien pour moi étant donné que mon corps se prévenait de toute influence externe. La plupart des médicaments étaient automatiquement détruit par mon organisme. Je n'avais pris le verre de Kibô que pour me donner du crédit. Et ce fut en pensant à lui que cette idée me vint soudainement.

-Que je sache. Vous êtes l'un des meilleurs utilisateurs de fuinjutsu du village. Il se pourrait que je requière vos services pour tenter une expérience. Quelque chose qui pourrait m'aider à aller mieux. Accepteriez-vous de vous joindre à moi?

Les engrenages s'enclenchaient naturellement dans mon cerveau malade. Tout s'acheminait dans une logique redoutable. Le plan se dessinait dans mon esprit. Une solution... Il en existait une... Allais-je enfin voir le bout de ce cauchemar?

Kibô semblait tout à mon écoute. J'ignorai s'il pouvait vraiment m'aider. Il ne s'agissait qu'un début d'idée, mais si cela pouvait me permettre d'aller mieux j'étais prête à tenter le tout pour le tout. Qui plus cela étant, si la solution fonctionnait pour-moi il pourrait en être de même pour Ogami qui souffrait de problèmes assez similaires aux miens.

-Sauriez-vous créer un sceau capable de filtrer le chakra ? Enfin il ne s'agirait pas de n'importe lequel. Avez-vous des connaissances en ce qui concerne l'énergie naturelle ? Autrement dit le chakra Senin qui circule au travers de notre monde ?

Un petit cours allait-il être nécessaire ? Ce n'était pas le genre de chose à laquelle la plupart des individus du commun s'intéressaient. Il devait être d'autant plus étonnant d'entendre une Saibogu en parler. Généralement ces sujets là étaient plus communément associé à tout ce qui pouvait attrait au mysticisme, au monde des morts et tout ce qui pouvait être lié au surnaturel. Autrement dit des concepts plus qu'abstraits pour une personne appartenant au monde de la science et de la logique.

-Le sceau devrait être capable de permettre de réguler l’afflux de chakra Senin dans le corps d'un individu donné un peu comme une vanne. Je suis Saibogu et contrairement à ce que cela laisserait présumé je suis assez peu formée dans le domaine du fuinjutsu. Je suis bien plus orientée vers la mécanique à défaut des sceaux.

Ma migraine ne désemplissait pas. J'essayai de ne pas y penser de me concentrer autant que possible, les taches de couleurs continuaient de danser sous mes yeux malgré que nous étions plongés dans une semi obscurité. La douleur était épuisante mentalement. J'avais l'impression que l'on m'avait enfoncé une aiguille entre les tempes pour ensuite s'amuser à faire des aller et venu avec histoire de me ramifier la cervelle en bonne et du forme.

-Je sais que cette demande peut paraître assez étrange, mais il m'aiderait à résoudre bien des problèmes, dont celui auquel je dois faire face actuellement.

C'était assez vague. En lui demandant se service je savais qu'il me faudrait tout ou tard lui dire la vérité, seulement je préférai éviter dans l'immédiat. En parler n'aurait fait que me renvoyer à cette condition là. Tous croyaient avoir encore affaire à Oniri.

Distinguer le chakra Senin du chakra dit classique ? Je n'avais jamais songé à cette éventualité. La logique voudrait qu'il soit impossible de percevoir le premier étant donné que celui-ci était censé se trouver en permanence autour de nous et que nul n'en avait réellement le percevoir. Mon corps n'en était pas pour autant intégralement rempli, il restait encore quelque brides « d'énergies humaines », comme celle que chacun possédait. Malheureusement ce n'était pas elle que j'essayai de mettre sous contrôle.

-Je ne pense pas que cela soit possible, a moins que vous ayez une aptitude naturelle pour détecter ce genre d'énergie. Auquel cas il doit être impossible pour quiconque n'ayant pas un lien étroit avec la nature de notre monde de la détecter.

Je réalisai toute l'amplitude du problème. L'architecture même du fuinjutsu était à la base faite pour en outre sceller le chakra dit classique. Donc il n'était même pas certain que cela fonctionne sur-moi.

-L'idée serait déjà de trouver une solution pour le desceller puis une autre pour le contrôler. Je doute que des sceaux classiques fonctionnes pour le maîtriser. A dire vrai je doute même que cela soit possible...

L'espoir était bien dérisoire, je commençai à me dire que je ne parviendrais jamais à voir le bout de tout ceci. Toujours assise sur ma chaise, je continuai de me masser mécaniquement les tempes pour tenter de chasser la douleur lancinante dans mon crâne.

-Commençons déjà par là avant d'espérer la contrôler.

Naturellement survint cet instant que je redoutai, celui au il me fallait dévoiler la cause de tous mes maux. Seulement je ne me sentais pas prête à lui dévoiler toute la vérité. C'était tellement surréaliste. Moi-même j'ignorai qui j'étais ou encore ce que j'étais. En effet bien que mes origines n'avaient plus de secret pour moi, ma véritable nature demeurait un mystère.

-Je suis en mesure de capter le Chakra Senin, il semblerait qu'il s'agisse d'un don familial. Cela à pour effet d'accroître considérablement mes capacités sensorielles au point de me donner ces migraines...

Je ne partageai qu'un dixième de la vérité et même si j'étais déterminée à ne pas lui en dire davantage je savais qu'il me faudrait inévitablement céder tôt ou tard.

HRP:

Une dernière question. Évidemment elle n'était pas des plus simples à fournir. Moi qui m'appliquait jusqu'à présent à rester dans le vague. Je me retrouvai une nouvelle fois partagée entre le fait de devoir dire la vérité pour avancer ou continuer d'être aussi évasive au risque de freiner l'avancement de ma guérison. Je faisais confiance à Kibô là n'était pas le problème, mais je ne me sentais pas assez proche de lui pour oser lui confier mes problèmes, d'autant plus lorsque ces derniers concernaient mon histoire personnelles. Je restai un long instant silencieuse, ne sachant guère quoi lui répondre au vu des circonstances.

-Demandez à Kioshi... Il pourra vous répondre...

C'était assez lâche de ma part, mais je ne pouvais en faire davantage. Cette histoire était encore bien trop récente. Il allait me falloir du temps pour m'en remettre et finir par accepter celle que j'étais. Car là était la finalité. Je n'avais d'autre choix que de m'y plier en devenant celle que j'étais destiné à devenir. Je le devais, ne serait-ce qu'en hommage à tous ceux qui s'étaient sacrifié pour moi. Après c'est mot le bras droit sortie du bureau qui pourtant était le sien. Moi de mon côté je n'aspirai plus qu'à me réfugier chez-moi pour fuir la lumière du jour. Mais avant cela...

-Kibô-san...

Il se retourna sur le seuil de la porte.

-Merci... Murmurais-je d'un ton à peine audible.

Je n'avais pas grand chose lui offrir dans l'immédiat. Mais s'il me permettait d'avoir le contrôle sur ma nature démoniaque alors il aurait toute ma reconnaissance. Plus que tout.