La tempête faisait rage au sein du pays des Sources, alias Yu no Kuni. Elle abattait des arbres, soulevait des vagues de la taille d’une maison et emportait plus d’un imprudent au corps bien ténu et pas assez gras pour que la gravité triomphe de cet élément ravageur ! Autant dire, la demoiselle qui avait quitté momentanément son tout nouvel établissement des termes pour apporter des outils supplémentaires s’était maudite d’avoir choisi la forêt pour couper court. Elle pouvait être une Shinobi certes, mais elle n’avait nullement l’habitude des terrains boisés ou des tempêtes pareils. Son élément était le sable, et elle avait passé ses dernières années à s’amuser avec des tempêtes de sable, quitte à en provoquer une ou deux ! Autant dire, pour la première fois depuis son existence, elle était littéralement perdue et sans ressource.

Elle ne savait où regarder, où mettre pied sans y glisser – car oui, elle avait glissé à plusieurs reprises, comme un nouveau-né qui savait à peine marcher droit – et où se diriger tout simplement. Tout était en constant changement et destruction pour la Sunajin. Autant dire, lorsqu’elle vit une maison solide – ou devrions-nous dire un véritable petit château - , faite de bois, juste en face d’elle, elle se jeta à la porte, toqua fortement.

- Pitié, laissez-moi entrer. Je me suis perdue !

Aucun signe malgré un feu de cheminée qu’on pouvait aisément deviner en travers des fenêtres. Elle posa instinctivement une main sur la poignée, et la porte s’ouvrit. Elle ne sut si elle avait le droit ou non, toujours est-il qu’elle s’y osa. Dans un premier cas, elle s’excusera et sera accueilli avec hospitalité, dans un second cas, elle sera juste rejetée. Si plus d’un aurait tendance à craindre une maison vide dont les portes s’ouvraient à qui vient, ce n’était guère le cas des shinobis. Ils ne cessaient d’affronter la mort, et se reposaient avec arrogance et orgueil sur leur chakra.

- Bonsoir ? dit-elle du hall d’entrée qui donnait droit à deux pièces dont on ne voyait que les murs, et un escalier qui menait on ne savait où. Est-ce qu’il y a quelqu’un ? Je m’excuse de vous importuner, c’est juste que je me suis perdue et, il y a une grande tempête. Je ne souhaite pas vous embêter ...

Elle attendit encore.

- Quelqu’un ? demanda-t-elle, commençant sincèrement à se demander où elle avait pu mettre pied.

Elle se permit d’avancer un peu, cherchant inconsciemment un bon feu. Il faut dire qu’elle était trempée, et ses vêtements d’hiver achetés ici même étaient que des sacs à eau. Soudainement, à nouveau, la porte d’entrée s’ouvrit à nouveau sur un parfait inconnu qui ne semblait pas être le maître des lieux. Effectivement, il semblait aussi perdu et aussi « mal » qu’elle.

- Bonsoir … dit-elle avec hésitation. Vous vivez … ici ? demanda-t-elle, toujours aussi incertaine.

Pouvait-on comprendre que c’était une Shinobi ? Nullement. Aucun signe de Suna n’était présent, et elle avait troqué ses tenues de Sunajin pour une tenue locale. On pourrait croire à une civile, à moins qu’en face, elle est un senseur experts apte à savoir qu’il avait en face une demoiselle à la réserve de chakra plutôt importante.

Spoiler:

Monjara était un nom plutôt connu aux abords de toute nation voisine ou sous domination de Kumo. Il semblerait que ses membres pouvaient maîtriser les « fils ». Il faut avouer que Tsukiko ne comprenait pas vraiment l’étendu d’un tel talent, mais ne s’en formalisait pas plus longtemps. Elle n’avait aucun désir de le combattre, et il n’y avait aucune tension politique ouverte entre la Nation de la Foudre et du Vent.

- Kawaguchi Tsukiko, finit-elle par dire après un moment d’hésitation. Effectivement, elle ne savait si révéler ou non son identité était une bonne chose. Elle avait déjà bien trop traîné dans ces environnements au lieu d’effectuer sa véritable mission. Je n’habite pas ici non plus, je cherche à m’abriter de la tempête.

Elle ne put nullement continuer son développement lorsqu’un bruit se fit entendre. Elle ne pourrait le décrire : c’était un bruit sourd bourdonnant, mais qui se précisait au fur et à mesure que la blonde s’approchait. Elle avait l’impression que c’était un air d’orgue. Ce constat lui fit arquer les sourcils : un tel son nécessitait un instrument d’une taille importante, et la demeure ne pouvait pas accueillir une telle chose. Ajoutons à cela que le son était encore trop lointain comme s’ils étaient dans une véritable Eglise large et longue, et nullement dans une résidence privée.

Et tout s’arrêta soudainement.

Cependant, elle eut la surprise de voir qu’elle avait entretemps changé de position. Il semblerait qu’elle avait été trop obnubilée par ce son pour s’en rendre compte. Par contre, la surprise n’était pas si mauvaise que cela car elle était tombée en face d’un véritable festin de roi encore bien chaud. Le poulet rôti trônait royalement aux côtés d’une dinde farcie, les bouteilles de vin aux nombres de trois trônaient d'une part ou d’autre de la table, les accompagnements ne donnaient que plus envie par leur exotisme aux yeux de la Sunajins et non loin, dans un service à part, trônait les gâteaux toute plus délicieuses les unes des autres … Il y avait de quoi nourrir un régiment d’une vingtaine de personnes.

- Supposons que les invités n’ont pas pu venir jusqu’ici … Qu’en est-il du ou des propriétaires ? Tout est encore très chaud … s’interrogea-t-elle en lançant un regard interrogatif vers le partenaire de la soirée. J’ai déjà appelé, mais personne ne répondait.

Elle fit une mine tantôt boudeuse, tantôt embêtée.

- Je pense qu’on devrait attendre auprès de la cheminée, le temps de sécher. Quelqu’un arrivera bien, un moment ou un autre, espéra-t-elle secrètement.

Cependant, que ce fameux Shinji visite ou non les lieux, elle restera ici quelques temps. Elle ne souhaitait pas tomber malade aussi vite, ou vaquer dans ce lieu insolite complètement trempé. Elle serait bien bête si elle tombait sur le maître des lieux après avoir massacré ses tapisseries. A peine assise devant le feu qu’elle entendit à nouveau ce son étrange, et lointain, et inconsciemment elle bougea jusqu’au premier étage, méthodiquement et automatiquement, n’entendant plus rien d’autre que ce son.

Un bruit sourd défiant tous les bruits j’avais entendu depuis mon arrivé dans cette maison. Il n’était pas naturel et je vous parle en tant qu’expert du son. J’amplifier ma capacité à capter les fréquences de se son pour m’apercevoir qu’il ressemblait étrangement à une note d’orgue. C’était assez surprenant, car après tout, ce genre d’instrument prend une place astronomique et au vue de la structure du bâtiment dans lequel nous nous trouvons, cela semblait impossible. Néanmoins, ce n’était qu’un détail, car mon intention c’était refocalisé sur les dires de cette jolie jeune femme. Elle se nommait Kawaguchi Tsukiko. Je ne regrettais pas les nombreuses heures passaient dans les archives de Kumo, car ce nom-là était bien connu puisque c’est l’un des clans majeur de Suna. Si ma mémoire ne me fait pas défaut, ces derniers contrôlent le sable. Une capacité assez particulière que je trouvais intéressante. La jeune shinobi m’indiqua qu’elle n’est pas la propriétaire et qu’elle désira simplement s’abriter de la tempête, tout comme moi.

La manipulatrice du Sable semblait sincère et de ce fait, je relâchais un peu la tension que je m’étais imposé depuis mon entré dans cette étrange maison. Mes yeux revenaient sur la jeune femme qui se déplaçait dans la demeure pour tenter de percevoir le son. Elle s’arrêta subitement en pénétrant une pièce. La voyant ainsi, je décidai de me mouvoir en sa direction pour tomber sur une table bien présenté, remplie de nourriture. Un poulet, une dinde, des légumes en grande quantité ainsi que trois bouteilles de vin venaient orner cette table. On pouvait y apercevoir une fine fumée blanche s’échapper des différents plats, indiquant clairement que le tout était encore bien chaud. Mes yeux se plissèrent légèrement sur ce nouvel indice. Personne dans cette maison, alors qu’un repas chaud se trouve à table ? Tout cela me paraît bizarre. Qui plus est, je remarquai après coup, qu’il y avait aussi des gâteaux qui semblaient succulent, enfin, pour le commun des mortels, bien entendu.

La jeune Kawaguchi prit la parole en émettant différentes hypothèses et en se demandant où étaient les propriétaires ? Elle m’indiqua aussi qu’elle avait déjà appelé, mais personne ne lui avait répondu. Le visage de la tête blonde changeait au fur et à mesure qu’elle parlait. Elle semblait embêter avant de proposer que nous devions rester près de la cheminée le temps que quelqu’un arrive. C’était en effet une bonne idée, mais j’allais proposer quelque chose pour améliorer un peu notre situation. Après tout, nous venions de subir la tempête, un peu de repos était bien mérité.

« Je suis d’accord avec vous. Cette demeure est étrange et notre meilleure option est d’attendre pour le moment. Cependant, si nous nous installons devant le feu, autant profiter convenable de cette halte dans nos voyages respectifs. »

Je me dirigeai vers cette fameuse salle afin de prendre une bouteille de vin et deux verres. Je posais les verres sur la table basse près de la cheminée et examinai avec attention la bouteille. Elle n’était pas débouché et il sembla peu probable que celle-ci soit, dans le pire des cas, empoisonnés. J’ouvris alors la bouteille avec le matériel nécessaire.

« Je vous sers ? »

Une fois cela fait, je prenais mon verre et nous nous installions près du feu. Cependant, au bout de moins d’une minute, la Kawaguchi se leva et se dirigea en direction du premier étage en ne disant rien. Dans la précipitation, je posai mon verre et la rejoignis.

« Que vous arrive-t-il Tsukiko-san ? »

Aucune réponse de sa part, alors qu’elle continuait de se diriger vers une porte dans le fond de cet étage. Le son d’orgue semblait être de plus en plus proche. Très vite, je concentrai mon chakra pour un futur affrontement et je suivi Tsukiko. Cependant, vu sa réaction, tout m’amener à croire qu’elle venait d’être subjugué par l’art des illusions. Dans le doute, j’insufflai mon chakra dans son corps pour confirmer ou non, mes inquiétudes.

- Que vous arrive-t-il Tsukiko-san ?

Elle eut un blanc. Un très gros blanc. Ses yeux étaient dans les vagues, scrutant que quelques minutes plus tard son environnement, et sa bouche mit presque deux plus fois plus temps à s’ouvrir pour articuler un « Oui ? » très incertain. Elle ne comprenait pas vraiment ce qu’il se passait ici. Quelque chose d’étrange se passait dans ce « manoir » ou « château », et tout semblait indiquer qu’il fallait « sortir ». Cependant, très vite, les deux protagonistes pouvaient comprendre une chose : ils ne pouvaient plus sortir. Les fenêtres étaient solidement fermées et – mystère et boule de gomme – il était impossible d’en briser le verre.

- Une Illusion de bout en bout ? demanda la blonde à l’intention du brun. Et dire que je désirais me reposer, souffla-t-elle.

Ainsi donc, à chaque mélodie, il fallait qu’elle mette en œuvre un Kai. Si en soi l’opération n’était pas compliquée, elle risquait d’épuiser considérablement la Shinobi. Elle n’avait pas le chakra d’un Sennin, non plus ! Peut-être qu’elle devait miser le tout pour le tout en se dégageant de toute illusion éventuelle ? Effectivement, un verre non brisable et les issus fermés irrémédiablement n’étaient pas une chose « naturelle » ou « plausible » techniquement parlant.

- Que peut-on faire ?

A peine avait-elle parlé qu’une voix s’éleva, du rez-de-chaussée. Comme eux, avant, on appelait. Sauf que, à nouveau, une chose étrange se produisait : cette voix ressemblait très – et trop – étrangement à celle de Tsukiko. Autant dire, elle arqua le sourcil en direction du partenaire Kumojin, et l’invita à rejoindre cette source de bruit.

- Merde … souffla-t-elle, complètement paralysée.

Voir un mort n’était jamais chose facile, mais « se » voir mort n’était surement pas une expérience adorable. Effectivement, son corps était assis autour de la table mais avec une belle fourchette gigantesque en argent – pour aider à couper la viande – plantée dans le crâne. Son sang dégoulinait de partout … Sans tarder, les mains tremblantes, elle s’échappa de cette odieuse illusion.

- Ce n’est pas juste la musique, mais le moindre son qui est un piège, conclut-elle.

Libérée de l’illusion, la Sunajin pouvait se rendre compte qu’elle n’avait nullement bougé de la pièce du premier étage. A nouveau, elle lança un regard à Shinji.

- Shinji-san, je vous propose qu’on quitte ce maudit endroit … A moins que vous ne désiriez découvrir l’auteur de cette maison « hantée ».

Rien ne pouvait être hanté dans le monde Shinobi. Constamment, derrière chaque chose étrange, se dissimulait un manieur de chakra. Dans le cadre de cette maison, la personne devait se trouver quelque part : peut-être était-elle pile à leur côté, à attendre son heure pour découper morceau par morceau les Shinobis ou se terrait-elle quelque part, dans les recoins sombres de cette belle et empoisonnée demeure.

La situation était très étrange… Trop étrange même. Chaque mouvement, chaque chois, chaque son, chaque observation, tout semblait bizarre, me laissant un goût amer dans la bouche. Je détestais être dans l’incompréhension. Je ne voulais qu’aucune donnée ne m’échappe et pourtant, actuellement, je n’avais aucune emprise sur ce qu’il se passait. J’observai avec inquiétude la Kawaguchi qui semblait aussi perdu que moi. Je me plongeais dans son regard pour y apercevoir pas moins que le néant. Elle semblait totalement absente, mais finalement, mes paroles l’avaient ramenée plus ou moins à elle. Elle s’exprima difficilement en m’interpellant par un simple « Oui ? », ne sachant pas vraiment pourquoi je lui posais cette question. Sans même un mot, nous comprenions qu’il fallait sortir au plus vite de cet étrange manoir. Notre première action fut de tenter d’ouvrir ce qui était à notre porté, à savoir les fenêtres. Cependant, ces dernières ne répondaient pas à nos mouvements. Dans notre fouge, nous tentions de briser l’épais verre de ces ouvertures, en vain malheureusement. Quel que soit la force que nous mettions, on n’observait aucun changement. Très rapidement, Tsukiko émit l’hypothèse que toute cette mascarade vient en réalité dans un puissant Genjutsu. Pour le coup, c’était sûrement cela, mais un problème en découla rapidement. Comment se sortir de ce dernier ? Des Kais en répétition étaient une option, mais clairement pas la meilleure. Notre réserve de chakra, n’est, malheureusement, pas infinie. Comme l’émis la Sunajin, que pouvons-nous faire ? J’avais, cependant une idée.

« Pas grand-chose, malheure… »

Je ne pouvais finir ma phrase, puisqu’une voix résonna dans le manoir. Celle-ci provenait du rez-de-chaussée et elle nous appelait. J’écoutai alors attentivement cette fameuse voix et plus je l’entendais, plus je la trouvais familière. Après quelques secondes, je compris que se sont était en réalité, ma propre voix. Alors que j’entamai ma course vers les escaliers, je vis la jeune femme me devancer de quelques secondes. Elle semblait dans le même état que moi, ce qui était assez inquiétant. Alors que nous arrivions en bas, la manipulatrice du sable souffla un simple « Merde » avant de rester silencieuse, je me tournai vers le salon dans lequel nous étions il y a quelques minutes pour observer un sinistre spectacle. Mon corps était affalé sur un fauteuil avec une tache de vin sur ma veste et de nombreux morceaux de verres enfoncés tout autour de ma gorge. Mes yeux étaient vide et ma respiration inexistante. Je me voyais… Mort. Je restai calme, car après notre discussion, cela découlait simplement d’un Genjutsu. Cependant, je n’avais pas de quoi le défaire. Ainsi je me concentrai sur les paroles de la Kawaguchi pour comprendre ce qu’elle expliqua. Peut-être devrais-je lui demander de me sortir de ce dernier…

« Tsukiko-san, désolé de vous déranger, mais je n’ai malheureusement pas la capacité de sortir seul d’un Genjutsu. Pourriez-vous m’aider en injectant votre chakra afin de briser cette grotesque illusion ? »

Suite à cela, elle me proposa de quitter cet endroit maléfique sauf si je désirais découvrir l’auteur de ces canulars. Sans attente, je lui répondis.

« Malheureusement, je pense que le seul moyen de partir d’ici est de trouver l’auteur de ces illusions. Néanmoins, essayons dans le doute. »

Je m’avançai lentement vers la porte pour constater, comme prévu, que cette dernière était fermée. De ce fait, je reculai de nouveau tout en restant devant Tsukiko. Je concentrai lentement mon chakra Fûton dans ma bouche afin d’envoyer, d’un seul coup, une bourrasque d’air sous pression en direction de la porte. L’armature de bois ne céda pas et pire, aucun dégâts était apparent. J’avalais d’une traite ma salive en signe d’énervement. Ma dernière action n’avait servis qu’à prouver que nous ne pouvions sortir ainsi. Ne perdant pas de temps, j’exécutai le mudra classique pour créer cinq répliques de moi-même. J’ordonnai à mes clones de balisai toute la maison afin de chercher et trouver l’auteur de ces crimes. En attendant, je m’adressai à la Kawaguchi.

« Nous serrons peut-être amené à combattre ensemble face à celui qui tire les ficelles dans l’ombre. Si cela devait arriver, j’aimerai que chacun d’entre nous connaisse les capacités de l’autre pour développer une stratégie rapidement et ainsi, créer une meilleure association si des événements tragiques venaient à arriver. »

Sans attendre, je cherchai un papier et un crayon afin d’écrire mes capacités et mes points fort/faible. Je lui donnai le bout de papier et lui expliquai mes raisons.

« Sachant que nos moindres paroles peuvent se retourner contre nous, je préfère opérer dans le silence si cela vous convient. »