Les choses se mettaient lentement en place à Mizu no Kuni. Maintenant que l’Empire avait conquis, ou reconquis, ces terres autrefois laissé dans le chaos et la peur, la reconstruction du pays était la priorité du moment. Aokiji avait donc été dépêché sur place afin d’encadrer une opération dans l’archipel. Le Samui était originaire du Pays de l’Eau et y avait passé une grande partie de son enfance. Sa présence ici était donc d’une certaine manière compréhensible. Mais pour être franc, le jeune homme aurait préféré rester s’occuper de ses affaires en suspens à Tori no Kuni. Sans compter sa femme enceinte qui pouvait accoucher d’un moment à l’autre. Cependant, en tant que Chosobake, il était de son devoir de s’assurer que le système impérial soit respecté, même au-delà du continent.

Après plusieurs jours passés sur place, il était maintenant temps pour le Samui de prendre les voiles, littéralement. Il venait de quitter le campement du Shûkaï et se dirigeait vers le port où un bateau de l’Empire l’attendait. Sa mission ici était terminée, et à vrai dire, il était plutôt ravi de rentrer. Le nez plongé dans son livre, Aokiji avançait sur ce chemin humide et brumeux, bien caractéristique à ce pays. Soudain, ses bruits de pas se mêlèrent à ceux d’un autre individu. Le blond resta impassible, usant néanmoins de ses capacités de Mamoru pour scruter l’aura de cette personne. La première chose qui lui vint à l’esprit fut la solitude. Le Samui continua d’avancer alors que la présence faisait de même. A en juger par le chakra de celle-ci, il s’agissait d’un shinobi et pas un novice qui plus est. C’est alors que l’inconnu s’adressa au Gouverneur. Il lui demanda de lui indiquer la direction du port. Aokiji fit quelques pas puis s’arrêta au niveau du jeune homme. Il leva ensuite les yeux en direction de celui-ci. Il s’agissait encore d’un adolescent, à en juger par sa voix et sa corpulence. Son visage était partiellement recouvert de bandages. Mais ce qui attira le plus son attention était le bandeau de Kiri que ce garçon portait au cou. Le blond marqua un temps d’arrêt puis ferma le livre qu’il était en train de lire.

« Le port de Mizu no Kuni dis-tu ? Ce pays est un archipel, tu te doutes bien qu’il ne possède pas qu’un seul port… »

Aokiji le regarda ensuite de bas en haut, puis esquissa un léger sourire.

« Mais c’est ton jour de chance. Je me dirige actuellement vers le port le plus proche. Tu peux m’accompagner si tu le souhaites. Je m’appelle Aokiji, au fait. »

Le Samui rangea son livre dans sa veste, puis poursuivit son chemin vers la zone portuaire de l’île. Le jeune garçon allait-il le suivre ? Aokiji était intrigué par ce Kirijin arborant encore son bandeau.

Il avait donc choisi de suivre Aokiji. Il avait donc une certaine jugeote. Il se mit au niveau du Samui et tous deux se mirent en route vers le port de l’île. Le blond l’observait du coin de l’œil, ce vagabond était habillé de manière assez… insolite. Leur style était complètement opposé et il semblait il y avoir un certain fossé entre eux malgré leur proximité actuelle. Le jeune garçon dévoila également son prénom, Shin. Un nom plutôt simple, à l’image de celui qui le portait. Cependant, Aokiji était tout de même curieux de savoir à quelle famille il appartenait. Kiri comprenait de nombreux clans, tous aux capacités aussi prestigieuses que redoutables.

« Enchanté, Shin-kun. »

Le binôme poursuivit donc le chemin dans le calme. Soudain, le garçon brisa le silence, s’interrogeant sur la raison de la présence d’Aokiji sur ces terres. Ce dernier fut tout d’abord surpris d’une telle question.

Effectivement, le Samui avait encore du mal à s’en rendre compte, mais son apparence noble n’était pas forcément en adéquation avec l’image actuelle de Mizu no Kuni. Il avait grandi au sein d’une famille bourgeoise, dans un village en plein âge d’or. Malgré les malheureuses péripéties qu’il avait vécu durant son adolescence, cette prestance qu’on retrouvait chez bon nombres de Samui restait encrer dans son caractère, et ce malgré lui. Aokiji sourit légèrement, car oui, cette question l’amusait un peu.

« Je n’en ai peut-être pas l’air, mais je suis né et j’ai grandi ici, sur ce « territoire hostile ».

Il prit donc une grande inspiration tout en levant les yeux au ciel. Un peu de nostalgie l’envahit. Tant d’eau avait déjà coulé sous les ponts ? Il n’y a pas si longtemps il n’était qu’un petit garçon s’entrainant au Ninjutsu, aujourd’hui il gouvernait un pays, et ce à l’aube de ses 22 ans. Mais il revint rapidement à lui et poursuivit.

« Toi aussi, non ? Tu dois surement être au courant des récents évènements. Ces terres appartiennent au Shûkai désormais et, pour tout te dire, je suis un officier de l’Empire. »

Aokiji était curieux de voir la réaction de Shin. Le blond savait que la venue du Shûkai n’avait pas forcément été bien vue d’un très bon œil. Allait-il tenter de capturer le Samui, ou voir même l’assassiner ? Sur le moment, le Gouverneur n’en avait que faire. Mais quelque chose l’intriguait.

« Au fait, à quel clan de Kiri appartiens-tu ? Si ce n’est pas trop indiscret, Shin-kun… »

Kaguya, Jisetsu, Gekei… Samui ? Sans clan ? Quelles pouvaient être les origines du petit Shin ?