L’adrénaline coulait dans ses veines furieusement, l’obligeant à avancer toujours plus vite ! Il venait de vivre une expérience des plus ennuyantes et dangereuses ! L’équipe Shinobi qu’il avait accompagné sur ordre de Kyu Goren, qui semblait prendre le dessus sur le combat contre les Shukajins, venait tout bonnement de perdre suite à la traîtrise surprise d’un des membres. Suite à ce retournement de situation, et le fait que les axes se sont plus que floutés sur quoi faire pour sa propre pomme, il avait fui.

Le souffle des plus courts, le petit homme tentait plus ou moins de se retrouver dans cette épaisse forêt brumeuse ! Malheureusement, dans cette nuit noire où la pluie tombait toujours avec plus de force, il ne voyait rien. Ajoutons à cela qu’il avait peur : était-ce une pluie naturelle ou celle d’un ennemi ?

« Maudit chakra, un jour je percerais ton secret et un jour tu ne me toucheras point … » se promit-il. Ses recherches devaient débuter. Très, très, très vite même. Goren ou encore Kurasa ne faisaient que le retarder en le traînant ici et là, sans jamais lui donner du répit ou le temps de souffler ! Où était cette promesse de travaux ? Où était ce fameux laboratoire dont il avait toujours rêvé ?

- Oh triste vie ! Oh Misère ! Plus jamais ! Plus, plus jamais mon brillant esprit ne sera soumis à une telle épreuve ! Dorénavant, et comme je m’étais toujours promis, je m’en vais de l’avant !

Il avait eu vent d’un Empire qui serait révolutionnaire. Serait-il plus enclin à financer des projets ? Ou alors devrait-il se pencher sur cette histoire de mercenariat pour pouvoir gagner autant d’argent que possible ? Il devait penser. Il devait « planifier ». Il ne pouvait pas vivre sur les maigres vivres ou salaires de Goren ou des mercenaires.

Il devait devenir un homme !

Il s’arrêta soudainement. Il avait entendu un bruit étrange. Il attendit, regarda autour attentivement, maudissant ses lunettes qui s’embuaient. Il fallait, vraiment, qu’il pense à une alternative ! Si au quotidien ce n’était qu’une gêne mineure, en combat, c’était terriblement « dangereux ».

- Qui est là ? demanda-t-il d’une voix qui se voulait courageuse.

Décidément, s’il sortait vivant de ce maudit pays, il allait changer ses us et coutumes forcément ! Il ne pouvait plus continuer à vivre ainsi, sans réfléchir, sans penser au futur …

Toi, oui toi, toi qui ne connaît peut-être pas mes péripéties. Je vais te rafraîchir la mémoire ou t'en apprendre plus sur moi pour te permettre de rigoler à mes blagues. Un public qui rit, c'est un Shiro satisfait! Eh oui, à treize-ans je suis déjà un talentueux soldat, mais ça personne ne le remarque, excepté mon adversaire du jour. J'ai combattu cette après-midi, et non sans-mal on s'est débarrassé d'un escadron de deux Kumojins. Un mioche pas tellement efficace, ainsi qu'une sorte de pyroman accro aux pirouettes ainsi qu'aux galipettes, ils nous ont donnés fil à retorde mais c'était du gâteau puisqu'on a presque accompli notre mission... à un détail près, nous étions à cours de chakra au verdict du combat, difficile de tenir une brèche ouverte quand on est dans les vapes, n'est-ce pas?

Revenons à nos moutons, ou plutôt revenons de nouveau à mes péripéties. Je suis dans le dortoir où je me suis fais tout beau, tout propre, avec une nouvelle coupe de beau goss comme on dit à Konoha. D'ailleurs... ce qu'elles sont craquante les dames de la feuille.


Shiro l'enfant gâté! Shiro l'enfant gâté... Ouh le bébé.
Ouh le bébé, ouh le bébé!
Ouuuuh-ouh le bébé à sa maman!


Comment ça je suis un enfant gâté? Et puis déjà mes parents m'ont laissés quand j'étais tout petit, alors qu'ils arrêtent de dire que ma place est chez la nourrisse, pas dans un champ de bataille. Les soldats sont des vilains, moi j'ai réussi à solder mon combat d'un match nul, en y sortant intact. Qui fera mieux? Je prend les paries, bande de nazes... qu'est-ce que je raconte, je me parle encore et toujours tout seul. Et puis merde, je me tire! Y a que des cons quand cette chambre, je vais prendre l'air.

Arrachant ma cape du lit, je l'enfila à toute vitesse et mit les voiles sous une huée de rire. Une huée de rire est un des nouveaux mots de vocabulaire, je doute que ça existe, alors à partir de maintenant ça sera un shimot. Bref! Ils comprendront un jour quand je terrasserais les ravisseurs du Shukaï. Ils seront dans les jupons de maman, ou plutôt à se moucher dans ma cape! Moi torse-bombé, éclatant un à un les adversaires, furyous y comprit.

Quelques-minutes de saut d'arbre en arbre m'ont permis de m'enfoncer dans cette brumeuse forêt, les combats font toujours rage. Les équipes nocturnes n'ont qu'à faire des promeneurs, pas d'identification, et on est considéré comme un ennemi! Ducon, ducon le soldat... Faut pas trop que je m'éloigne de la base, ils vont encore me tirer les oreilles. Cette branche supportera mon poid, je vais pouvoir bouder toute la nuit sans qu'on me dérange, quel pied. Du moins, c'est ce que je m'imaginais avant d'entendre une voix.


Personne, tu peux repartir.


Quel génie je suis, le subterfuge devrait faire un ravage. Je lui laissa quelques-secondes pour comprendre, et éveilla mes pupilles pour me permettre de créer un sorte de faille temporel, oui les techniques liés au clan Jisetsu sont des plus chiantes à comprendre, pas vrai? Je plaça la sortie au dessus de lui, et l'entrée face à moi, avant d'y passer ma tête pour avoir un nouveau point de vue. Chouette, une fille! Fin, je crois. Il est temps de lui faire mon numéro.


Je suis Super-Shiro, justicier de la nuit, aussi connu sous le nom de bourreau des coeurs et homme beau... oui-oui, homme beau! C'est parce-que je suis beau, tu trouves pas? Trêve de plaisanterie, mademoiselle, votre justicier est ici pour vous tirer d'affaire. La zone est dangereuse, je vais vous évacuer d'urgence! Nous irons boire un verre, au gré de la mer et du vent.


Avec ça si elle craque pas, je n'ai plus qu'à descendre de mon piédestal qu'elle découvre l'apparence de son beau prince.


Je me suis fait beau pour t.. eh mais attend... t'es un garçon!?

- EVIDEMMENT QUE JE SUIS UN GARCON ESPECE DE CRETIN ! Va voir un médecin pour ta vue des plus désolantes ! Même un vieil homme dépourvu d’une parfaite dentition, à la colonne vertébrale courbée, au rythme cardiaque essoufflé, le sang chargé de sucre qui pourrait brouiller la vue voire l’aveuglé verrait mieux que toi ! finit par dire Kiseki qui s’était senti sacrément vexé.

Il souleva sa paire de lunette avec une certaine arrogance, et foudroya de son regard verdoyant l’inconnu.

- Ajoutons que ton vocabulaire laisse à désirer. On ne dit pas un « homme beau » mais un « bel homme » ou un « homme séduisant ». Pour finir, c’est totalement pompeux et arrogant de se prétendre ce que l’on n’est pas. Etre un homme nécessite de dépasser une certaine maturité mentale et physique, chose dont tu es bien loin.

Il ne fallait guère être un génie pour voir que ce « garçon » n’était pas plus vieux que lui et qu’il était à des années lumières d’être le bourreau des cœurs qu’il se prétendait être. Cependant, durant cette courte conversation, l’enfant avait pu analyser l’inconnu. Ainsi, Kiseki put voir qu’il avait en face de lui un Shukajin … ce qui n’était pas une bonne nouvelle en soi. N’avait-il pas combattu deux Shukajins à l’instant … ?

La vie était bien compliquée.
Et inutile.

- Précisément la zone est dangereuse. Je te saurais gré si tu pouvais m’indiquer la zone la plus sécurisée. Oh, ne t’inquiètes pas, je n’exige pas que tu m’évacues comme une donzelle effarouchée. Je saurais m’y retrouver.

Rester à savoir s’il n’allait pas finir dans un campement Shukajin. Cependant, qui se douterait qu’il était un éventuel ennemi ? Plus important, il n’avait jamais été ami avec les Kumojins donc s’il y avait à vendre qui que ce soit, ou même reprendre le combat contre eux, il le fera. Tant qu’il survivait, il se fichait de savoir s’il tuait un ennemi ou un allié.

Non, il n’y avait rien de tel. Tous étaient les mêmes pour lui : une bande de chair intéressante à étudier. Et qu’il étudiera quand il aura commencé et terminé son laboratoire prometteur !

- Alors, j’attends ! dit-il en tapant furieusement du pied. Mon temps est précieux en tant que futur Médecin de Génie. Ma famille m’attend pour ces précieuses herbes que j’ai cueillies tant bien que mal dans tout ce massacre que vous commettez vous, les Shinobis.

Effectivement, quelques herbes étaient présentes dans son petit sac. Quant à sa condition … On ne se doutait pas qu’il était un Ninja. Il avait des parchemins dans le sac, tous détenant mille et un appareil médicaux ou encore Kunais empoisonnés. Aucune allégance n’était visible, aucune trace de sang ne prouvait qu’il ait combattu. Hormis de la boue et de l’humidité, rien n’était visible. Et qui ne se salissait pas en cueillant des herbes ?

Un idiot, pardon? Je suis censé le prendre comment, c'est une insulte!? COMMENT OSES-TU INSULTER LE GRAND, LE CÉLÈBRE SUPER-SHIRO!? Même un ninja dans son âge d'or, d'un niveau équivalent à celui d'un vilain furyou, capable de faire des grimaces et mettre une bonne branlée à l'Empereur n'aurait pas osé me manquer de respect.

Mais... Je veux bien être ton copain, content?


Malgré un regard digne d'un grand méchant, je souriais de toute mes dents, comme un idiot. C'est fou, il ressemble comme deux goûtes d'eau à ces cons du premier rang, grrrrrrrrr... Je vais quand même pas être le copain d'une tête d'ampoule, les amis au Shozaichi vont me renier à vie pour un acte pareil.


Bla-bla-bla. Tu parles bien, certes! Mais moi, j'ai une cape... Eh-ouais, une cape avec mon initial floquée dessus, qu'est-ce que tu vas pouvoir répondre à ça? L'homme beau, ou plutôt le bel homme a des atouts qui séduisent la gente féminine, qu'il soit mature, ou pas.


J'approchais, j'approchais, j'approchais encore et encore ma tête de la sienne jusqu'à me tordre de rire, passant mon bras par dessus son épaule, je venais de me faire un copain de mon âge, malgré ses discours inverses aux miens. C'est-à-dire non-pompeux, non-arrogant, mais plutôt saoulant, ennuyant, à dormir debout, oui c'est des synonymes, et alors? Je me trémoussais pour fêter mon nouvel ami, l'un des premiers à Mizu no Kuni, mon bras devaient sans-doute l'entraîner dans mes pas de danses hasardeux, jusqu'à qu'un de ces pas s'enroulant dans la shiro-cape m'envoyant au tapis, la tête dans la boue.


Merde... Je me relevais péniblement, couvert de boue. Oublie tout ça! C'est un de ces Kumojins, ils m'ont tendus un piège, ils en veulent après ma réputation. C'est en essuyant la boue de mes habits que je repris part à notre conversation atypique, celle du con et du génie médecin.L'endroit le plus sécurisé des environs est le campement de l'armée pour laquelle je suis soldat, celle du Shukaï! Tu vas voir, les gens sont super-cool, et ils m'ont offerts des bonbons tout-à-l'heure, et même que j'ai des photos avec la dauphine de miss Shukaï presque nues, t'imagines? On va bien s'amuser, viens ma petite donzelle effarouchée.


Mes arguments vont le convaincre de venir s'amuser avec moi au campement, c'est à quelques-minutes en pas de course. Qui n'aime pas les bonbons et les dernières photo de miss Shukaï? J'ai hâte, ils sont rare les mômes sur les champs de bataille, à part l'autre aux cheveux blancs.


Si ton temps est si précieux, jeune médecin sauvage, accélère la cadence. Tu n'as rien à craindre, j'ai terrassé à moi tout seul cinq Kumojins sauvages qui ont osés bafouer ma réputation. Nous ne sommes qu'à quelques-minutes en course du campement, tu vas voir, on est bien. Une escouade t'accompagnera jusqu'à chez toi, pour rendre leur fiston génie-chérie-androgyne à tes parents, et ça en un seul morceau. Je partais le premier, jetant un coup d'oeil dans mon dos comme pour vérifier s'il me suit bien. Un massacre? Nous sommes venus annexer Mizu no Kuni pour rendre à ces terres la paix qu'ils ont perdus après la destruction de Kiri. C'est Kumo qui cherche le massacre, et ça même un con de treize ans l'a comprit.

- Tu admets donc d’être con, en soit un Homonculus Idioticus ? Il se peut que tout ne soit pas perdu, car admettre ouvre la voie de la guérison ! disait-il le plus sérieusement du monde, analysant le petit garçon en face de lui comme un curieux spécimen. Ou au contraire, tu es condamné à cet état car tu l’acceptes, et tu l’as entériné au plus profond de toi.

Des hypothèses et toujours des hypothèses … Il souhaiterait tant explorer l’intérieur de cette petite cervelle pour pouvoir comprendre le fonctionnement. Malheureusement, en agissant ainsi, le petit oiseau n’apprendra que le fonctionnement mécanique du cerveau et sa configuration, et nullement son fonctionnement dû à des émotions. Il lui fallait un équipement bien plus performant que quelques seringues et scalpels !

- Figures-toi que je n’ai guère besoin de toi pour me rendre là où je veux. Je dois encore cueillir quelques plantes pour ma famille, et me rendre directement auprès d’eux.

Il releva ses lunettes se couvrant petit à petit d’une fine buée. Maudite pluie, maudite humidité, et maudite chaleur corporelle !

- Contrairement à vous, Shinobi, je n’ai guère le luxe de perdre mon temps à photographier des dauphines nues et m’extasier devant.

La sexualité entre deux êtres, le désir sexuel … tant de choses qui n’était que théorie et blabla pour son petit esprit innocent à l’heure actuelle. Plus important, il serait apte à analyser davantage d’éventuelles malformations ou s’interroger sur deux ou trois questions médicales devant une sublime créature à nue. Définitivement, ce garçon était d’un tout autre monde que la majorité des garçons de son âge.

- Par conséquent, je ne viendrais pas avec toi.

Et il se notait à lui-même qu’il se devait de marcher en sens inverse, pour s’éloigner du campement de Shukajins. A priori, on ne se méfierait pas de lui, mais il ne souhaitait guère tenter le diable. Malheureusement, le Shukajin des plus stupides qui avait trébuché – attribuant un coup de destin à Kumo – cherchait à le guider. Soupirant, il réfléchissait.

- Non non, je ne peux pas venir immédiatement. Cependant, je sais où tu vas, je pense. Je récupère mes plantes, et je reviendrais peut-être, si le temps est plus clément.

En somme, en sous-entendu, « Va-t-en » et « Laisses-moi en paix, Homonculus Idioticus ». Haussant les épaules, l’attitude désinvolte, il fit demi-tour et marcha dans la direction opposée pour récupérer ses précieuses plantes fictives.

Eh, espèce de vilaine... mince, espèce de gros vilain! J'ai peut-être l'air d'un idiot, mais je deviendrais l'un des plus grands au Shukaï. Je serais l'un des valeureux combattants de ce monde, combattant pour cette idéologie de la paix. Je frappa à maintes-reprises mon torse, tel un singe. Ah-ouah-ouh: Super-Shiro. Tu sais quoi? J'accepte d'être un con, car d'abord les grandes filles me trouvent mignon, jaloux? J'ai pas besoin d'apprendre un vocabulaire pointu comme toi, je suis qu'un soldat.


Il commence à me taper sur les nerfs ce petit-homme, sans-cesse à essayer de me vexer. Déjà qu'au campement les grands disent que j'ai des couches et que ma place est dans les miches de ma maman, et loin d'eux on dit que je ne suis qu'un demeuré, il est peut-être temps de me remettre en question?


Tu veux cueillir des plantes? T'es une sorte d'herboriste? Burk, encore un passe-temps pour les minettes. À ta place je rejoindrais l'Empire et deviendrait l'un des copains de Super-Shiro, ensemble nous combattrons les vilains tels que Kumo, et nous instaureront une paix universelle, comme le veut l'Empereur. Tu viens? On va au campement, tes parents dormiront l'esprit tranquille si tu rentres le lendemain escorté par Shiro, le grand et célèbre.


Je regrimpa sur mon arbre à couvert sous une branche, et le fixa avant qu'il reprenne la parôle.


C'est la dauphine de miss Shukaï, on raconte qu'elle est dans les petits papiers d'Ansuru Kosobayui le ninja au style mortel.


Il n'avait pas l'air décidé à m'accompagner, je lâcherais pas l'éponge. À peine installé je chute et m'installe à ses côtés, l'accompagnant dans sa cueillette, tout sourire, ma cape traînant sur le sol.


Alors je vais t'aider, à deux on ira plus vite! Tu veux voir un tour de passe-passe? Grâce à mes compétences on décampera dans moins de trente-secondes, crois-moi... Mais avant, qu'est-ce que je dois ramasser? Homonculus Idioticus certes, mais Homonculus Idioticus bien élevé.


Mon âme charitable n'a pas réussi à l'abandonner, je vais lui donner un coup de pouce et rester à ses côtés en guise de protection. Il faut toujours que j'en fasse trop, avant même qu'il accepte mon tour de passe-passe, j'éveil mes pupilles et délimite une zone d'accélération autour de nous, la vitesse d'exécution est triplé, voilà donc mes déplacements grandement améliorés. Me penchant à maintes-reprises, je ramasse tout ce qui dépasse du sol avant de revenir à la charge face à lui, mes deux mains pleine à craquer, je dépose mon butin à ses pieds, le sourire jusqu'aux oreilles.


La récolte est bonne? Je l'espère, qu'on se dépêche d'aller au campement.


En réalité non, j'ai ramassé tout et n'importe-quoi. Cette récolte à vitesse grand V terminée, je referme mes pupilles et envoie au repos mon dojutsu, croisant les bras dans l'attendre du choix du jeune médecin. S'il continue de faire sa princesse à la cueillette aux champignons, je met les voiles, je m'obstinerais plus à me faire des copains différents.

Il était admiratif le petit Kiseki, non pas de la récolte – qui n’était qu’un ramassis de cailloux et de mauvaises herbes – mais du garçonnet. Il avait vu la vitesse, il avait vu les mouvements du corps et il avait compris que le « chakra » était encore à l’œuvre. Ses yeux brillèrent soudainement d’un intérêt soudain, et presque malsain, et très vite il s’approcha de Shiro.

- Dis, dis, tu viens de faire quoi ? demanda le petit homme tout excité par ce qu’il venait de voir. Depuis quand une personne pouvait-elle supporter une telle vitesse, adapter son corps à cette dernière ou à la situation aussi aisément sans être essoufflé ? Tu étais là, et puis d’un coup-là et puis et puis … C’ETAIT ENORME !

Sa voix raisonnait dans cette forêt grisâtre vide un tantinet sombre et dérangeante. Cependant, le petit Kiseki ignorait tout bonnement toutes ces choses-là. Il ne se concentrait plus que sur l’enfant, et sur plusieurs options. Devrait-il le suivre et le capturer durant son sommeil ? C’était fort impossible car cela signifiait qu’ils seraient au campement de l’empire. Ainsi donc pourquoi ne pas l’assommer maintenant ? Il se pourrait qu’il fuie le gamin avec cette vivacité étrange et contre nature. Toujours est-il que l’enfant ne voulait pas qu’il parte.

Il voulait l’étudier. Il voulait comprendre.

- Je pense qu’on n’a pas tout. Mais tu es si rapide, on pourrait ramasser des plantes extraordinaires et rares, qui pourraient guérir plein de choses ! Mais ce n’est pas dans cette direction, mais plutôt là-bas, près des marécages ! finit-il par dire, indiquant une direction difficile à voir due à une brume très, très épaisse.

Certes, tenter d’attirer dans un piège sous couvert de bonnes actions n’était pas louable, mais c’était pour le « bien de la Science » et cela justifiait tous les moyens ! Il en était persuadé.

- Tu me suis ? demanda-t-il. Dépêches-toi la poule mouillée! finit-il par dire en courant "insouciamment" dans la brume, donnant l'impression de maîtriser le terrain.

Un tour de passe parmi d'autres, suffira-t'il à le rendre admiratif et le convertir à la passion de Super-Shiro? Peut-être, et si tel est le cas je pourrais facilement en faire un futur adhérent à mon club de supporter qui contribuerait à ma réussite. Oui j'ai un club de supporter, et alors? J'ai un adhérent, Jisetsu Shiro. Jaloux? Oui t'es jaloux, espèce de gros jaloux. Mais dis-donc, c'est que ce petit homme pourrait me servir à autre chose que passer le temps, ses plantes servent à constituer un bouquet qu'il offrira à sa petite copine, ou bien ce sont des plantes médicinales? Et dans ce cas, si elles le sont, je me dois de l'enrôler et d'insister pour qu'il m'accompagne au camp où il épaulera les médecins déjà bien surchargés.


Alors, petit-homme! J'ai crée une zone d'accélération grâce au pouvoir de ma pupille, le Kinnegan. Le Kekkei Genkai du clan Jisetsu, rien de bien fameux. Cette zone est une technique secrète que j'ai récemment acquit, c'est grâce à celle-ci que Super-Shiro a vaincu ses assaillants Kumojins... Mais je ne suis pas le seul a avoir bénéficié de cette technique, grâce à cette zone tu as toi aussi été accéléré. C'est la Shiclasse, non?


Je tâte le terrain, profiter de son émerveillement pour lui demander une dernière-fois de m'accompagner serait la solution pour l'emmener au camp. Je ne jure que pour le Shukaï... et les femmes, bien-sûr, mais c'est autre chose. En l'emmenant j'aurais les remerciements de mes supérieurs, et marquerait des points sur le tableau des soldats, et le pourcentage de femme qui auront péris de leurs blessures sera réduit, mon tableau de chasse sera donc élargit, quel génie je suis.


À quoi bon ramasser des plantes, tes parents sont malade? Plutôt que de faire collection, viens avec moi au camp où tu fileras un coup de pouce aux médecins surchargés. Tes plantes pourront sauver des vies, andr... petit-homme! En échange, on ira cueillir les plantes que tu cherches... Et tu me présenteras ta soeur, si t'en as une!


Du chantage, et alors?


Je te suis à condition de se faire une promesse, viendras-tu guérir mes amis au camp?


L'idée de ralentir sa course pour l'impressionner d'avantage m'effleura l'esprit, mais finalement j'abandonne cette idée, le suivant qu'une fois la condition acceptée.

- MAIS C’EST MERVEILLEUX ! TU PEUX ACCELER OU RALENTIR LE TEMPS, OU UNE ZONE ! Imagine les applications à l’échelle de la science ! Ralentir au point de rendre bégnine des maladies chroniques ou, encore accélérer la diffusion d’un poison sur un autre corps ! Tu peux tout autant chercher à battre le temps lui-même sur ton propre corps ou celui de l’autre sur un plus long terme, ou peut-être même à l’échelle globale avec toutes ces énergies chakratiques ! C’est … c’est …

Ses joues étaient rouges d’excitations ! Effaré devant un tel « talent », il était presque à deux doigts de dire « oui » pour découvrir les experts de cette technique et en parler longuement. Malheureusement, il était plus que conscient de sa situation précaire dans cette zone-ci.

« Cependant, je ne suis qu’un enfant qui connaît deux ou trois choses de médecine. Il suffirait que je mente que j’habite dans la zone ... ». Il suffirait de « mentir » à ses yeux. Il était loin de savoir qu’il existait des experts senseurs et qu’ils étaient plus qu’aptes à comprendre qu’il mentait.

« Mais, il y a l’autre .. quoique, j’avais un masque ! » se disait-il. Les deux Shukajins n’ont pas pu le voir, cependant, le Kumojin l’avait vu. Il pourrait aisément le trahir si jamais il le voyait dans les parages, ou attirer les attentions sur eux le cas échéant. Le campement de ces Shinobis était un brin trop dangereux pour lui, et il ne saurait en fait expliquer en détail avec sa mentalité d’enfant les raisons. Concrètement, ne pourrait-il pas prétendre avoir été manipulé et tant d’autre chose ? Il n’était qu’un enfant après tout …

- Je ne peux pas venir, malheureusement. J’ai une famille malade. Cependant, je peux te préparer les plantes, et les décoctions ! J’en ai quelques-uns qui peuvent servir en temps de guerre pour la gangrène, les membres infectés mais non perdus ou encore pour les fièvres et douleurs.

Tout en parlant, il déroula un long parchemin et invoquant là une dizaine de fioles, un autre parchemin pour une dizaine de plantes plus différentes les unes des autres et enfin une autre pour un parfait laboratoire du petit chimiste du dimanche. Sérieux soudainement, il commença les fameuses décoctions avec expertise, manipulant chaque fiole avec délicatesse, donnant la sensation que chaque mouvement était musique et art et non science et santé.

- Cependant, je viendrais malgré tout plus tard. Il faut d’abord que je vois mes proches. Au fait je m’appelle Sana Kiseki, futur médecin de génie de ce monde. Il se peut que tu entendes parler de mois d’ici quelques années ou, mieux, que tu me rencontres à nouveau. J’aime accumuler les connaissances de ce grand et vaste monde.

Il était à peine modeste l’enfant.

- Tiens, voilà donc un véritable panier pour une trentaine de blessés. Les étiquettes gangrènes sont pour éviter la propagation de la gangrène voire son élimination. C’est très radical, et douloureux comme produit pour le patient, donc il vaut mieux l’attacher solidement. Si au bout d’une heure, une zone n’est toujours pas décolorée, revenue à la normale, cela veut dire que c’est perdu. Pour le reste … anti-infection, anti-douleur … des traditionnels.

Beaucoup de médecins aimaient de guérir à coup de chakra, Kiseki préférait encore en travers de liquide ou encore de sceau. Cependant, pour ces derniers, il préférait ne pas donner. Il fallait protéger sa connaissance et non la donner à « n’importe qui ». Il fallait qu’on le reconnaisse… Mais pour cela, ne fallait-il pas faire « don ».

- Voici aussi trois parchemins qui peuvent réaliser la même chose à peu près. Recopies la même chose sur le corps du malade, quel que soit la zone, insuffle ton chakra et cela fera effet plus vite qu’une potion.

Il se releva, rangeant ses propres parchemins.

- D’ailleurs, retiens bien, c’est Sana Kiseki qui t’a donné cela. Tu me dois une dette à ce jour ! Au pire, si tu oublies, les patients s'en souviendront car temporairement, mon nom sera gravé dans leurs corps ! dit-il fièrement !

Le fil de la discussion était radicalement opposé à celui du début, la mépris qu'il éprouvait n'est plus, il laissait place à de l'admiration pour un pouvoir visiblement méconnu à l'autre bout du monde. C'est trop beau, l'admiration qu'il a pour le pouvoir de mon clan me fait rougir, et ses remarques incessantes ont le pouvoir de me déboussoler. Qu'est-ce que je peux bien répondre à ce petit gars, sa passion semble être la médecine, et ses questions resteront sans réponse dans mon plus grand regret.


Doucement, doucement! T'es bien mignon, une question à la fois. La clé de tes questions se trouvent au fin-fond des ouvrages dans les archives de mon clan. C'est là-bas que les bons Jisetsu percent les secrets de ce pouvoir, pour devenir plus fort, ça en devient presque un rituel pour ces fanatiques.


C'est... c'est... gênant, rare sont les occasions où les compliments déferlent, souvent on me crache dessus pour être doté d'un sens de l'humour d'un gamin de huit ans, ou d'être un con au rêve irréalisable. Ils ne me sont pas destinés, mais plutôt à mon clan, à mes yeux, mais c'est mieux que rien. Mes yeux m'ont sauvés la mise à maintes-reprises, et voilà que maintenant j'amasse des fleurs grâce à ces miséreux. Peut-être l'heure de remballer la cape pour la draguer, s'afficher Jisetsu c'est plus une honte. Et dire qu'on était étiqueté rat de laboratoire, ou plutôt rat de bibliothèque, la nouvelle génération raille cette image, rien qu'à voir tête de tomate qui illustre parfaitement mes dires.

Mais là n'est pas le sujet, notre petit médecin n'a pas l'air décidé à lâcher la grappe, même après une démonstration qui a eu l'effet escompté, voir un peu trop. Ses arguments sont compréhensibles, vous me dîtes, sa famille malade a besoin de leur petit chou auprès d'eux, quoi de plus normal? Mais je ne vais pas l'enlever indéfiniment, c'est juste pour filer un coup de pouce aujourd'hui à mes confrères médecins. Il préfère rester au chevet de sa famille, tel est son choix, je ne vais pas m'imposer et salir l'image déjà bien tâchée du Shukaï.


Je comprend parfaitement tes arguments, et étant un Super-Shiro compréhensif, je n'insisterais pas pour que tu m'accompagnes au camp.


J'allais pas revenir les mains vides, mais allait-il accepter des plantes du gamin reconnu pour ses conneries? Ils vont s'imaginer que j'ai cueilli à la va-vite des champignons et des plantes quelconques en jugeant leur beauté, et non les effets qu'ils ont sur le corps humain. C'est la revers de la médaille du petit merdeux, c'est pas la gloire que je vais récolté... Enfin, qui sait? Déballant son parchemin et laissant apparaître des plantes, il continua la discussion, sous mon plus grand sourire.


Je m'appelle Jisetsu Shiro, et comme toi j'ai un objectif qu'on va qualifier de: Planétaire! Je souhaite devenir l'un des meilleurs de ce monde, en devenant l'un des nouveaux Justiciers, Super-Shiro. Grâce à ça je montrerais que même si nous sommes un Empire, notre but reste identique, une paix mondiale. Alors il se peut que comme toi tu entendes parler de moi dans les mois qui suivent!


Bizarrement je sens qu'un des objectifs et beaucoup moins réalisable, peut-être je vise beaucoup trop haut. Mais c'est pas la motivation qui manque. Et alors qu'il complète le panier avec ces plantes médicinales, j'hoche la tête pour valider ses informations, sans rien comprendre, mais en essayant tout de même de retenir quelle plante sert à quoi, afin d'avoir un minimum de blabla devant les médocs et pas paraître ridicule. Tout cet attirail me dépasse, c'est pas mon domaine, ce n'est qu'une fois qu'il a fini de se jeter des fleurs, dans le même style que moi, que je reprend la parôle.


Pour te remercier j'aimerais qu'on fasse une promesse. Je reviendrais sur ces terres étudier le Kuchyose des Pieuvres, qui ont d'après les livres élus domiciles à Yuki no Kuni. L'île voisine sous la tutelle d'une de mes connaissances, ou plutôt, une vague connaissance. Là-bas j'aimerais qu'on se retrouve, j'apporterais des livres fondamentaux qui te permettront d'en savoir plus sur mes yeux, mais aussi, je te présenterais à la chef de guerre Samui Yuki, l'une des plus grandes médecins de notre monde, si ce n'est la plus grande. Mais pour la princesse des neiges, je ne promet rien! Sa réputation n'est pas commode, et elle m'a bottée le cul sans que je sache si nous sommes en bon terme.


Je lui tend alors ma main, comme pour valider cette promesse.