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| (#) Sujet: La valse approche Mer 25 Nov 2015 - 19:57 | |
| Le vent flottait dans ses cheveux alors qu’elle abattait sa lame sur la nuque du pauvre malheureux. Elle ne cessait son massacre, dans ce pauvre petit village. Isolé, mais néanmoins fidèle à l’amitié avec d’autre, il serait source de diffusion d’information. Elle cherchait à l’ameuter, à présent. Ameuter un ennemi, une proie, un gibier qui ne serait pas aisé de tuer.
Mais elle ne renoncerait pas, elle y tenait tant qu’à son premier jour. Elle y tenait jusque dans la mort, alors que son voyage commençait enfin à prendre son vrai sens. Oui, à présent, la danse pouvait commencer. Le pas se faisait, gracieux et léger, et le métal noble l’accompagnait, dans la brillance macabre du carmin qu’il dispersait. Tout lui rappelait grâce et délice alors que le sabre provoquait chez d’autre la malice.
L’oubli suppliant d’un homme lui rappela la foi de son forfait :
« Monstre, sorcière ! Tue-nous, au moins, au lieu de nous laisser agoniser. »
Le regard de la jeune femme, alors, ne faisait que tour vers celui qui lui osa quelque parole. Son regard ne laissa place à aucune émotion, aucune sinon la détermination. Non d’une forme noble ou basse, elle n’en brillait que par sa pureté, alors que la lame, d’un mouvement tâché, le renvoyait à sa terre natale.
« Yosh. Haruken, ikuyo. »
Le pied foulant l’herbe rougie par l’ombre de son épopée, elle s’en suivait dans la noirceur de la lune, qui n’assurait plus qu’à la place du Printemps l’alliance du vin. Alors la forfaitaire dirigeait sa voix à autre écoute.
« Toi qui respire encore, dans le fond, et qui pense que je ne l’entends pas, tu diras à Sayren Hakura que son heure est bientôt venue. »
Elle porta main au sol pour prendre son appui et s’élança dans les bois. Elle ne tenait plus qu’à une seule chose : le maintien de son ordre, l’ultime commandement que lui inspirait son destin. Tout prenait place, pièce par pièce.
Elle regagna une petite bâtisse de bois qu’elle eut l’idée, dans le temps, d’élever alors là. Sans procès trancha-t-elle les gonds rouillés de la porte et se promit de les remplacer le soir même. L’ancien abri avait pris la poussière, et n’inspirait plus qu’un pauvre conte malvenu d’une sorcière vivant perdue au fond des bois.
Elle échauffa un feu, de quoi reprendre en vigueur après la journée qu’elle avait passée. Les hommes de mains et mercenaires de premier ordre étaient venus, mais la suite serait plus significative. Aussi saurait-elle utiliser ce dernier avantage à bon escient. Un unique rebond qu’elle siffla au loin, et qui s’en trouvait près. A la lueur des flammes, les crocs argentés des serviteurs de la Lune étincelaient.
Après remerciement de la mystérieuse, abondant repas fut offert, par le triste héritage d’un inconvenant des bois. La préparation était à faire, car elle savait n’y arriver seule, quand bien même fut-elle exceptionnelle. Mais son ami de longue date l’accompagnant, elle se sentait pousser des ailes.
L’archet était prêt, la valse se devait de commencer.
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