La découverte de mes origines, la catastrophe de Ki, l’enquête du temple… Tant de choses s’étaient passées en cet été, et beaucoup, encore, restaient à faire. Le village évoluait tranquillement, les aides envoyées sur le territoire du bois étaient importantes et régulières, ce qui allait fortement améliorer nos relations avec ce pays. Cependant, aussi honteux que cela puisse être, ce n’était pas pour cela que ça me rassurait, mais bel et bien pour une raison beaucoup plus personnelle. J’avais eu la chance d’être choisi pour partir en mission lorsque les catastrophes se sont enchaînées, ce qui m’a permis donc de pouvoir voir la situation par moi-même, mais aussi d’établir un premier contact avec eux.

Cependant, j’étais arrivé à une conclusion qui m’était des plus désavantageuse. En effet, si de base, je voulais rencontrer les Yôgan pour apprendre la maîtrise de la lave, je me suis arrêté à un frein de taille : ils n’acceptent uniquement que ceux qui sont entraînés à utiliser la lave de base. Ceci était plus que problématique, cela allait retarder ma quête de vérité et recherche de force. Sur le coup, je ne savais pas quoi adopter comme attitude ou alors comme action à entreprendre, et ne pouvait donc que faire des recherches dans les archives de Konoha. Passant ainsi plusieurs heures à éplucher l’histoire du village, pour voir si quelqu’un pouvait m’aider, je trouvais qu’il y avait ainsi le recensement d’un clan dont les capacités étaient identiques aux Yôgan : les Rakuzan.

« Rakuzan… Satochi ? »

Ce nom me revint en tête. Il s’agissait du Shinobi qui avait été le messager entre notre groupe et la Nanadaime lors de l’attaque du Shoraizen. Maintenant que je me rappelai de cet évènement, je me souvins qu’il avait parlé maîtriser justement le Yôton. J’étais un imbécile de ne pas y avoir pensé plus tôt, il était l’homme que je devais contacter afin de pouvoir obtenir ce que je voulais. Renfermant ainsi rapidement les bouquins que j’avais avec moi, je les rangeai dans les rayons de la bibliothèque avant de foncer chez moi. Il était milieu de l’après-midi, mais ce n’était pas une raison pour lambiner, je devais le contacter le plus rapidement possible. Une fois rentré, je pris du matériel d’écriture et rédigeai une lettre à l’attention du Jônin.

Citation :

Rakuzan Satochi,

Je souhaiterais vous adresser une requête personnelle, et pour cela, j’aimerais vous rencontrer en personne, au terrain d’entraînement numéro trois, demain matin 10h, afin que nous en discutions. Je vous expliquerez tout en détail surplace.
Je vous remercie d’avance de votre assistance,

Cordialement, Kurokami Yusei, Chûnin.

Cette lettre prête, il ne fallut que peu de temps avant que je n’arrive à la déposer à l’adresse du Konohajin, me laissant donc plus qu’à attendre avec à la fois impatience de pouvoir en finir avec cette histoire, et aussi crainte d’un refus ou d’un vent que je me serais pris.
Le matin arriva rapidement, la nuit étant courte mais suffisante pour me reposer. Je m’étais levé tôt afin de faire malgré tout mon entraînement matinal, afin d’être prêt dans le cas où il accepterait de m’enseigner les bases de la maîtrise de la lave dès notre rencontre faite. Deux petites heures passèrent, avant que je ne décide de prendre une pause afin d’enlever la sueur et respirer. Il n’était pas présent, mais cela, je devais me douter. L’heure de rendez-vous venait de passer à peine, mais après tout, je l’avais prévenu que la veille, un retard était si vite arrivé. Si ça se trouvait, il n’était même pas au village, me mettant ainsi dans une situation qui n’a pas de sens. Et alors que j’étais en train de tergiverser intérieurement, j’entendis quelqu’un approcher dans mon dos. Tournant légèrement la tête, je pus voir que la personne que j’attendais été enfin arrivée. Soupirant d’un relâchement de stress, je me tournai vers lui afin d’aborder le dialogue.

« - Je vous remercie d’être venu. Je m’inclinai légèrement avant de relever la tête et de continuer. Nous nous sommes assez peu croisés, mais je me nomme Kurokami Yusei, j’étais dans votre bataillon lors de l’opération du Shoraizen. J’irai droit au but : j’ai cru comprendre que vous maîtrisiez le Yôton. Je m’inclinai à nouveau, mais ne relevai pas la tête pour la suite de mon énoncé. J’aimerais que vous m’appreniez la maîtrise de la lave, Satochi-san. »

Je n’aimais pas tourner autour du pot, et voulait surtout éviter un refus. Il me fallait donc aller directement au vif du sujet afin de lui faire comprendre l’urgence de la situation. Il ne restait plus qu’à voir sa réaction face à ma demande, et surtout, d’entendre sa réponse, positive ou négative.

Voilà plusieurs jours désormais que l'escouade Satochi était rentrée du Pays du Bois.
Pour la première fois, le Rakuzan rentré au village sans avoir à déplorer la mort d’un frère d’armes. Il était globalement satisfait de l’intervention de son équipe qui en peu de temps était parvenue à secourir moins d’une dizaine d’enfants coincée sous les décombres d’un orphelinat et à porter secours à l’Arbre Mère.
Okasaki et Rioko avaient parfaitement exercé leurs rôles respectifs.
De son côté, le Rakuzan avait fait part de son rapport au Nanadaime et avait ensuite prit quelques jours de repos pour réfléchir.

Grâce à son voyage à Ki, il savait désormais que d’autres, tout comme les Rakuzan étaient capable de contrôler la lave. Jusqu’à présent, le Jônin n’avait jamais réellement réfléchis à cette éventualité et la rareté de tel shinobis attisait aujourd’hui sa curiosité. Pouvait-il exister un lien entre le Rakuzan et les Yogan ?
Sa famille câchait elle des informations qu’il ignorait encore aujourd’hui ?
Une chose était certaine, il allait prochainement demander une réunion de clans afin d’obtenir les réponses à ses questions.
Et si les anciens niaient. Sato’ sortirait l’un des gosses comme témoin de choix.

Et en parlant d’ancien en voilà, un ou plutôt une qui venait toquer le jeune homme le perturbant ainsi dans ses pensées. Rakuzan Gen, grand-mère du Jônin venait de frapper à la porte ouverte de la chambre du konohajin une enveloppe en main.

- Satochi, tu as du courrier pour toi déclara-t-elle.

Se levant d’un bond, le brun vint récupérer cette fameuse lettre dans les mains de sa grand-mère.

- Merci, Grand-Mère, puisque tu es là, j’aimerais te dire que je voudrais faire une réunion avec tous les membres du Clan. C’est important fit-il remarquer.
- Cela concerne ta mission à Ki no Kuni ?
- Oui…
- Je vois… Fais-nous signe quand tu le souhaiterais, on se réunira comme tu le souhaites.

Sans dire un mot de plus, elle s’en alla. Satochi aurait pu se précipiter à rédiger les convocations nécessaires à un rassemblement, mais son attention se porta sur cette mystérieuse lettre.
Elle avait été rédigée par Kurokami Yusei. Un Chûnin de Konoha qui d’après ce qui était écrit, désirait obtenir quelques choses de Satochi. Le Jônin ne voyait pas vraiment de quoi il pouvait s’agir. Alors le mieux qu’il avait à faire, c’était de se rendre au point de rendez-vous. Il réglerait la question de la réunion après cette entrevue avec Yusei.

Le lendemain matin, il arriva sur les lieux à l’heure. Le Chûnin était déjà sur place et il avait visiblement prit le soin de s’échauffer. Fringué d’un équipement caractéristique de son grade, le Rakuzan approcha de son frère d’armes qui ne tarda pas à prendre les devants. Remerciant de Manipulateur de Lave pour sa présence. Il enchaîna ensuite par des présentations.
La Rakuzan n’avait pas oublié son homologue et ajouta même une information que le Kurokami avait zappé.

- Et lors de l’inspection du Temple de Kyubi ou Konoha à découvert la tablette d’Obli. Je ne t’ai pas oublié Yusei ajouta-t-il avec gentillesse

Dans un élan de politesse, il évoqua alors sa demande. Il désirait apprendre à maîtriser la lave des Rakuzan. Une requête qui surprit le Rakuzan qui ne savait pas trop quoi répondre.

- Et bien… Je ne sais pas si c’est possible… la Yôton est un trait caractéristique de mon Clan. Nous le contrôlons dès notre plus jeune âge. C’est un trait héréditaire, un peu comme un secret de clan qui plus est.

Douteux ou plutôt songeur, le Rakuzan s’autorisa à poser une petite question au Kurokami.

- Pourquoi le Yôton ? Qu’est ce qui te pousses à vouloir apprendre nos arcanes claniques ? Au fait Yusei, tu peux me tutoyer si tu veux.

Il avait toujours eu du mal avec le vouvoiement. Dans un sens comme dans l’autre.
Mise à part cela. Yusei désirait apprendre le pouvoir des Rakuzan, c’était bien joli, mais il y avait des raisons à cela Satochi n’était pas stupide. Et il semblait pertinent que le Jônin les connaisse d’où ces petites questions.

Je ne savais pas à ce moment comment il allait prendre ma demande. À vrai dire, je n’avais pas réellement réfléchis à la possibilité d’un refus. Cela pouvait paraître plus que présomptueux, je dois bien l’admettre, mais disons que j’avais un certain feeling comme quoi, les choses se passent le plus souvent comme je les conçois. Une sorte de confiance aveugle, je suppose. M’enfin, toujours était-il que je n’avais pas pensé à un détail sur lequel Satochi insista. Les techniques des Rakuzan étaient sans doute liées à leur clan. Les enseigner à des gens extérieurs serait peut-être contrindiqué à leur doctrine. Cela n’allait pas être bon pour mon sens.

Il me rappela aussi le fait que nous ayons eu une mission ensemble auparavant. Je n’avais pas vraiment compris, mais en y réfléchissant légèrement, c’est vrai que nous avions eu l’occasion de travailler sur une enquête étant liées aux Furyou, remontant à presque deux ans. C’était bien avant ce jour qui m’avait pas mal changé, une époque bien plus heureuse et innocente, enfin, innocente pour un Shinobi dirons-nous. J’avais changé depuis, je trouvais cela étrange d’ailleurs qu’il ne fit pas de remarque dessus. M’enfin, on s’est assez peu parlé, donc ce n’était pas qu’il s’y intéressait vraiment après tout.

Une fois qu’il me confirma la crainte que j’aie par rapport à lui, il me demanda plus de détails sur ma requête. Pourquoi lui particulièrement ? Et pourquoi l’apprentissage d'un affinité si particulière que le Yoton ? Cela allait donc m’obliger à devoir révéler des informations personnelles à cet homme. Je me demandai si c’était bien sage de me confier à lui ainsi, après tout, nous nous connaissions que très peu. D’un autre côté, tout ce que je pourrais lui dire ne serait pas d’importance capitale, donc pas extraordinairement dérangeante. Prenant le temps de réfléchir à mes mots donc, je pris la parole afin de lui répondre. Bien qu’il m’avait invité à le tutoyer, ce n’était pas dans mes habitudes de briser la barrière si simplement. Enfin, plus maintenant.

« - Vous ne le savez sans doute pas, mais mon père lui aussi manie de manière naturelle le Yôton. Il l’a appris assez jeune grâce aux enseignements de sa mère : Yôgan Hana. »

M’arrêtant un petit instant, je voulais voir s’il faisait ainsi le lien entre ma volonté d’apprendre la maîtrise de la lave, et le lien indirect que j’avais avec le fameux clan de Ki no Kuni. Une fois que j’estimai le temps passé, je repris la parole.

« - Vous n’êtes pas sans savoir que Ki a subi il y a quelque temps une catastrophe d’ampleur nationale. Parmi les habitants, beaucoup de Yogan ont souffert, si fort que Konoha a dû s’engager dans un programme d’aide de restructuration d’un village des pèlerins. »

Encore une fois, je pris le temps de réfléchir à mes mots. Il me fallait réussir à être convaincant face à lui. Après tout, amener un homme à révéler les enseignements de son clan n’était pas aisé.

« - J’ai voulu en apprendre plus sur eux, et donc, faire mon enseignement au sein de leur temple, mais le problème est qu’ils n’apprennent pas aux gens le Yôton, mais seulement à le perfectionner. Donc, si je me présente là-bas tel que je suis actuellement, je ne pourrais pas rentrer. Mon père ayant déjà refusé de m’apprendre le Yôton, et étant de toutes façon en mission, il me reste que le clan Rakuzan pour m’aider. »

Maintenant que le ton était posé, il me fallait compter sur la validité de mon témoignage et de l’impacte qu’il aurait sur le jugement de Satochi.

Jamais le Rakuzan aurait pu supposer une seule seconde que le Kurokami l'aurait fait venir pour cette raison précise.
Ce dernier désirait apprendre la manipulation de la Lave, une demande étrange qui déstabilisa le Jônin qui ne sut quoi répondre immédiatement.
Il retrouva cependant un moment de réflexion et c'est pourquoi il chercha à en savoir plus sur la demande du Chûnin.
La moindre des choses après tout. C'étaient des secrets qui rendaient les Rakuzan uniques à Konoha. Des secrets qui faisaient de Sato' ce qu'il était.
Yusei allait devoir convaincre. La suite, il la détenait entre ses dix doigts.
Le Chûnin se décida alors à révéler quelques informations le concernant, voilà qui était une bonne chose dans un échange logique des choses.

D'après les dires du Kurokami, le père de ce dernier avait reçu les enseignements du clan Yogan. D'une prénommée Hana.
En réfléchissant un peu, cela faisait donc de Yusei un descendant du clan Yogan. Ce même clan manipulant la Lave que Satochi avait entendu parler à plusieurs reprises.
Cela faisait donc de lui une personne éligible à la maîtrise de la lave. Satochi n'était peut-être pas obligé d'apprendre les techniques claniques des Rakuzan, en revanche, il pouvait très bien aider Yusei à éveiller ses pouvoirs héréditaires.

Le Chûnin ajouta cependant des précisions que le brun connaissait déjà, à savoir l'évènement catastrophique à Ki no Kuni et les mesures qui avaient été mise en place par Konoha pour la suite.

- Oui... Je connais les tenants de cette affaire, j'y ai guidé une équipe moi aussi. Nous avons empêché l'Arbre "Divin" de s'effondrer et nous avons ramené un peu moins d'une dizaine d'enfants orphelin au village. J'ai eu notamment vent du Clan Yogan de la bouche d'un de ces derniers. Nous projetions de nous rendre à leur temple, mais le rapport pour le Nanadaime ne pouvait pas attendre. J'espère pouvoir y retourner un jour...

Il marqua une pause alors que Yusei continua à raconter les mesures qu'il avait prit à l'égard de ce clan mystérieux. Il voulait apprendre de leur culture. Suivre un entraînement spécifique. Hélas pour lui seule sa maîtrise de l'élément clanique lui ouvrirait les portes de cet objectif qui semblait lui tenir à cœur. Et à l'écouter... Satochi était son dernier recours.

Le Jônin croisa les bras quelques instants, réfléchissant à sa décision.
Puis il regarda le Kurokami avant de répondre d'un ton neutre.

- C'est entendu. Je ne t'apprendrais pas de mes techniques, mais je t'aiguillerai sur la façon de faire naître ton pouvoir. Le reste, tu l'apprendras auprès de tes ancêtres. Qui sait... Peut-être que nous les rencontrerons ensemble un jour...

Car une question persistait toujours. Les Yogan et les Rakuzan partageaient-ils des origines communes ? Peut-être que Yusei serait celui qui aiderait le Rakuzan à connaître d'éventuelles plus anciennes origines. Une chose était sure. La suite serait très intéressante.

Mon histoire était donc racontée. Je ne savais pas quel allait être l'ampleur de cette action, ni l'impacte de mes mots dans la décision du Rakuzan, mais je misais bien sur cette initiative afin de conclure notre accord. Pendant ma discussion, j'appris qu'il avait lui aussi était envoyé à Ki afin d'accomplir une mission proche de la mienne. Hélas, je ne pouvais partager mes informations avec lui, puisque ce n'était pas "Yusei" qui est allé à Ki, mais "Suzaku". Difficile de bien concilier les deux parfois identités parfois… Ce n'était pas que j'avais envie de crier sur tout les toits que j'appartenais à l'ANBU, mais j'aurais aimé partager cela au moins avec ma famille, pour leur montrer mes progrès depuis mes débuts à l'académie.

Enfin, je m'égare. J'attendais donc la fameuse réponse du brun, qu'elle soit positive ou négative. Il était vrai que j'aurais préféré une réponse par rapport à l'autre, mais l'attente d'une d'entre elles pouvait être plus stressante qu'autre chose. S'il me disait non, je devrais bien évidemment apprendre ce pouvoir par d'autres méthodes, mais cela me ferait perdre du temps, et le temps était une richesse dont j'étais malheureusement appauvrie de par mon travail et ma double vie.
Heureusement pour moi, je n'allais pas devoir penser à l'hypothèse la plus contraignante. C'est sur un ton sans grandes émotions rajoutées derrière qu'il m'annonça qu'il était prêt à m'apprendre à maîtriser l'élément. Il souligna cependant le fait que les techniques de son clan me seraient interdit, choses que je pouvais tout à fait comprendre. Il faisait déjà l'effort de m'accorder de son savoir, je n'allais pas le forcer à faire plus que cela. Et puis, ce n'était pas pour me venter, mais j'étais toujours quelqu'un qui avait un don naturel pour le Ninjutsu, j'aurais bien trouvé un moyen de développer ces techniques par de simples entraînements personnels.
Conservant donc une certaine sobriété dans mon visage, je courbai l'échine avant de répondre au Jônin.

" – Vous avez toute ma gratitude. Je saurais vous rendre la faveur que vous me faites le moment venu. "

Relevant ainsi la tête, je commençais à retirer mon manteau et le laisser de côté. Je réaffichai ainsi ces fameuses cicatrices qui apparaissaient le long de mes bras. Avec le temps, je m'y été habitué, elles n'étaient plus vraiment le même fardeau qu'autre fois, me rappelant mon échec. Allégé, je me tournai ainsi en direction de Satochi, en prenant la pose du repos militaire. À cheval sur les règles, je me devais de montrer ma discipline à celui qui allait devenir mon professeur. Hors de question de le décevoir alors qu'il accordait le peu de son temps à ma personne.

" – Je suis prêt à commencer l'entraînement, Satochi-Sensei. J'ai cru comprendre que maîtriser les éléments du feu et de la terre étaient déjà un grand pas vers la maîtrise de l'élément de la lave. J'espère que cela et vrai, et que je ne vous ferais ainsi pas perdre trop de votre temps. "

Finalement, l'histoire de Yusei avait convaincu le Rakuzan. Ce dernier allait donc lui apprendre, comment faire se manifester son pouvoir Yôton. Pour les techniques, le Chûnin verrait par la suite auprès des Yogan. C'était un bon compromis qui ne pourrait lui être reproché par le Conseil de son Clan. Un conseil, qu'il n'allait d'ailleurs pas tarder à réunir de son propre Chef histoire de faire éclater certaines découvertes au grand jour. Les Yogan en faisant partie.
Lorsqu'il accepta la requête du Kurokami, celui-ci exprima sa gratitude et certifia qu'il rendrait l'appareil à Satochi le moment venu.

Hochant positivement la tête, tout en décroisant ses bras, Sato' observa Yusei se mettre en condition, le manteau enlevé laissa apparaître de nombreuses cicatrices sur les bras du Konohajin. Un cadeau du passé qui ne semblait pas déranger l'élève improvisé du Rakuzan plus que ça.
Satochi pensa alors qu'il avait eu de nombreuses fois affaire au Kurokami mais que jamais le Jônin avait cherché à connaître le passé de ce dernier. Il n'était peut-être pas trop tard, cet entraînement pouvait être un moyen de découvrir réellement un élément prometteur du village.

Yusei annonça qu’il était prêt à commencer, il enchaîna ensuite sur le fait que la maîtrise du Dôton et du Katon était un élément essentiel à la matérialisation de la lave. En théorie du mois. Le Kurokami avait fait des recherches, il n’était pas venu les mains dans les poches attendant qu’on lui fournisse les réponses. C’était une bonne chose. Sato’ allait gagner du temps dans cet apprentissage grâce à travail visiblement théorique que Yusei avait accompli.
Ce qu’il avança était juste. Mais il y avait quelques exemples, à l’image de Satochi qui parvenait à jouer de la lave malgré que son chakra ne soit pas lié à l’élément Dôton. Une question d’hérédité…
Mais dans le cas de Yusei, il partirait du principe que oui.

- C’est exact, et si tu t’es préparé théoriquement avant de venir me trouver, nous ne perdrons pas de temps.

Il marqua une pause avant poursuivre en entrant dans le vif du sujet.

- Il est évident que tu es capable de donner une nature élémentaire à ton chakra, tu ne serais pas devenu Chûnin sans cela. Si tu es ici, il est également évident que tu maîtrises déjà l’affinité Dôton et l’affinité Katon. La clef de la maîtrise d’un Kekkai Genkai comme le Yôton réside dans la faculté à insuffler deux éléments primaires en même temps. Tu me suis ?

Pour aider Yusei à comprendre, il se prépara à effectuer un petit numéro, mais qui allait probablement aider le Kurokami.
Il fit alors apparaître une sphère de feu dans le creux de sa main qui fut ensuite entouré d’un cercle venteux facilement distinguable par les bourrasques qu’il déclenchait.

- Ici, je donne à mon chakra du Katon pour la sphère et parallèlement du Fûton sur une autre partie pour le cercle venteux. Ce n’est pas comme ceci que tu dois procéder pour créer le Yôton.

L’instant d’après, la sphère et le cercle fusionnèrent instantanément pour donner naissance à une seule et unique sphère ayant adopté l’aspect visuel de la cendre.
Cette fois-ci, c’était la bonne méthode. Yusei serait-il capable de différencier les deux pour enfin se mettre au travail ? Seul lui avait la réponse à cette question.

- Je t’ai fait la démonstration avec le Haiton que j’ai appris tout comme tu essayes d’apprendre le Yôton. Excuse moi, je ne pouvais pas te faire de démonstration plus visuelle avec la Lave car je ne possèdes pas vraiment le Dôton. L’affinité se manifeste d’elle-même dans mon organisme quand je veux faire usage de mon pouvoir héréditaire, mais je suis incapable d’en faire usage indépendamment. Le principe reste cependant le même que ça soit pour le Haiton ou pour le Yôton.

Maintenant que nous étions prêts à commencer l'entraînement, j'étais déjà en train d'imaginer le genre de jutsu que je pourrais créer grâce à l'acquisition de ce nouvel élément. Je sais ce que vous pouvez vous dire, que j'étais un peu présomptueux de mes talents de shinobis de croire que maîtriser cet élément inconnu serait une partie de plaisir. Je le conçois, cela ne sera pas la chose la plus simple que j'aurais dû accomplir dans ma vie, et croyez moi, j'en ai vu des choses... C'est juste que j'aimais me fixer des objectifs au-delàs de ce que j'étais déjà en train de faire. Cela me mettait encore plus en condition et me motivait plus à terminer ma tâche actuelle. Ainsi, en réfléchissant au futur, j’agissais consciemment sur le présent.

Maintenant que Satochi avait accepté de m'enseigner son savoir, il me fallait espérer que la chose soit comme ce que les théories que j'ai pu lire au sujet de ces capacités. En effet, comme venait de me le confirmer le brun, il existait ce que l'on appelait des « éléments secondaires », qui seraient capables d'être invoqués si nous possédions les deux types de chakra associés. Dans mon cas, qui souhaite acquérir le Yoton, je devais combiner le Katon que je maîtrisai naturellement, et le Doton que j'appris à utiliser au fil des années. La seule interrogation qui restait en suspens cependant était la manière de procéder pour combiner ces deux énergies.
Satochi réussit ainsi à m'apporter une certaine trace de réponse. En effet, bien qu'il ne pût pas vraiment m'enseigner directement le Yôton, car c'était une sorte de don naturel pour lui, il me permit d'apprendre la combinaison d'éléments grâce à sa maîtrise du Haîton, l'art de manipuler la cendre. Sa démonstration consistait ainsi à utiliser simultanément les deux éléments afin d'en créer un troisième. Voilà une tâche qui ne serait pas aisée d'exécuter.

Il continua en me disant qu'il était obligé de faire la démonstration avec son Haiton et non avec son Yôton, du fait qu'il le maîtrisait de manière naturelle. C'était encore une chose que j'allais devoir essayer d'éclaircir par moi-même. Apparemment, c'était le cas aussi pour mon père, qui, bien qu'il ait dû apprendre à utiliser cet élément par les enseignements de sa mère, avait déjà ce don de manière innée. Mais alors... Comment se fait-ce qu'il ne me fut pas transmis ? Était-ce parce que le don n'était pas forcément héréditaire ? Ou alors parce que je n'en avais tout simplement le talent ? Des questions tant inutiles qu’intempestives pour le moment. Après tout, je devais rester concentré pour cet exercice qui se montrait des plus inutile.

Afin de commencer, il me fallait déjà trouver une idée de la forme que je voudrais donner. Réfléchissant à ce sujet, mon esprit se concentra sur la définition même de ce qu'était de la lave : de la roche en fusion, qui avait été élevée à une très forte température afin de donner cette pseudo-liquidité. Essayant de reproduire cette image en tête, je décidai de préparer le terrain en créant mon propre matériel. Composant quelques müdras, je fis sortir du sol un assez large mur de roche à côté de moi. Marchant en silence en face de lui, je posai ma paume sur ce mur avant de commencer à murmurer quelques mots, ignorant presque la présence de Satochi sur le moment. Il n'y avait plus que moi, ce mur, et le chakra qui circulait dans mon corps à l'heure actuelle.

« - Pour utiliser le Yôton, je dois convertir mon énergie en chakra Katon et Dôton... En même temps... Si je veux créer une faille de lave, il me faudra à la fois imaginer creuser le trou avec la terre et le feu... »

Des paroles assez vides de sens, ce n'était que l'expression de mes pensées, sans essayer de les retenir. Prenant une grande inspiration, je reculai la main afin de me mettre en posture de combat. J'avais la paume ouverte au niveau de mes côtes, en dessous de ma poitrine au niveau de la hauteur, tandis que l'autre main me servait à mieux viser l'endroit que je comptais frapper. Gardant une respiration régulière j'étais en train de concentrer du chakra au niveau de ma main, en essayant de penser à la fois à la nature dôton et katon que je possédais. Pensant ainsi avoir l'équilibre, je rouvrais les yeux afin de venir abattre ma paume sur la surface du mur, espérant atteindre le résultat escompté.

Ce geste, je le répétai mécaniquement depuis voilà maintenant un bon quart-d'heure. Hélas pour moi, ce que je voulais avoir n'avait que peu de chance de se montrer. Trois résultats se montraient lorsque je frappais. Soit le trou créé au moment de l'impact était une simple fissure que j'avais créée grâce à ma nature Dôton, soit on voyait des traces noirâtres de brûlure quand il s'agissait de ma nature Kâton qui prenait le dessus. Bien évidemment, ce genre d'exercice était non seulement difficile, mais épuisant. Je me retrouvai à devoir utiliser mes genoux comme appuis pour pas me laisser tomber au sol, alors que mon souffle était plutôt saccadé et ma peau se recouvrait peu à peu de sueur. Qu'est-ce que je n'arrivai pas à déterminer afin de pouvoir exécuter mon action, quel était le facteur qui me manquait ? Je me tournai alors vers Satochi, qui était resté à mes côtés, sans doute me donnant des conseils, afin d'essayer de lui faire comprendre que j'avais besoin d'un indice supplémentaire.

Les deux Konohajins s'étaient finalement lancés dans la phase la plus difficile de l'apprentissage. D'un côté Yusei devait parvenir à ses fins en parvenant à manifester le Yôton. De l'autre Satochi se devait de permettre au Chûnin d'atteindre son but. L'échec de l'un entraînerait irrémédiablement l'échec de l'autre. Et Sato' savait très bien que les échecs pouvaient nuire à la réputation.
Or un Jônin avait mauvaise réputation n'attire pas les jeunes pousses du village, la suite du petit rêve du Rakuzan passait par la réussite de cet apprentissage.
Cependant, cela ne voulait pas forcément dire mâcher le travail pour autant. Le Kurokami voulait apprendre le Yôton, il allait devoir se bouger pour ça.
Cela ne faisait aucun doute qu'au début cela ne serait pas glorieux et seul l'entraînement parviendrait à combler les failles du novice dans l'art de manipuler la Lave.

Satochi lui avait cependant fait une petite démonstration avec son Haiton. Un pouvoir qu'il eût maîtrisé suite à de longues heures d'entraînement afin de parvenir à joindre deux natures de chakra différentes afin que ces dernières ne forment plus qu'une.
Le principe était le même et Yusei se lança dans la partie pratique tant redoutée.
Redoutée, car elle montre parfois leurs limites aux shinobis, et aucun homme ayant des objectifs aime être confronté à son propre échec, ses propres faiblesses.
Le Chûnin devrait surmonter cette épreuve.

Il commença par créer un mur de pierre et il s'avança vers sa création. Sato' resta silencieux face à cette manœuvre. Yusei était en pleine phase de concentration. Le Jônin se devait de ne pas le déranger.
Il se plaça en posture de combat et voilà qu'il enchaîna le même mouvement pendant de nombreuses minutes.
De longues minutes d'échec marqué par de type de résultat, une faille dans le mur ou bien des traces noir de brûlure.
La preuve visuelle du manque de contrôle chakratique auquel Yusei était confronté.
Satochi avait longtemps essayé de comprendre le pourquoi de ce type d'exercice, il n'était pas certain d'avoir trouvé la réponse à cette question. En revanche à en juger par l'état de fatigue et les résultats obtenus de Yusei auxquels s'ajoutait l'expression de son regard lorsqu'il se tourna vers Satochi permis au Rakuzan de comprendre qu'il était temps qu'il intervienne pour donner un petit coup de pouce à son poulain du jour.

- Pas facile n'est-ce pas concéda-t-il au Kurokami avant de marquer une pause de quelques secondes. Repose-toi un peu, je vais essayer de t'expliquer de manière différente.

Le brun se mit alors en place face à Yusei qui s'était assis afin de respirer un peu.

- Si j'ai bien compris ce que tu essayes de faire depuis un bon quart d'heure consiste à transformer la zone d'impact de ton mur de pierre en zone Yôton. C'est l'exercice le plus simple à réaliser pour un début, car tu dois charger ta paume de chakra Yôton pour ensuite transvaser cette accumulation dans le mur. En prenant ta logique... Je dirais qu'il s'agit peut-être de la troisième étape de l'entraînement.

Afin de le Kurokami capte bien ses mots, il prit son temps pour trouver la meilleur façon de montrer un exemple concret à Yusei.

- Pour commencer, tu aurais peut-être dû commencer par essayer d'enduire quelques choses déjà existant de Lave. Comme ceci dit-il alors que son avant-bras fut recouvert quelques instants plus tard d'une couche de Lave. C'est plus facile de former les choses à partir d'une source existante qu'à partir de rien. La deuxième consiste à pouvoir l’insuffler ailleurs, la troisième... Consiste à l'insuffler sans rendre sa création apparente... C'est ce que tu essayais de faire, je pense.

Après cette explication, il décida de pousser plus loin la démonstration qu'il venait de faire. Il s'abaissa, un genou à terre et déposa la paume de son avant-bras Yôton sur le sol. L'instant d'après la lave quitta progressivement le bras du Rakuzan et la zone au sol se transforma en lave. Il venait de montrer la deuxième étape. Pour la troisième, il se releva et se dirigea vers le mur de Yusei. Sans mudra, sans calcul, sans posture de combat, il donna un léger coup de paume et le résultat fut celui qu'attendait Yusei.
Satochi espérait qu'il avait aidé le Kurokami avec cette petite démonstration. S'il parvenait à réussir ces trois étapes alors Sato' pourrait montrer au Chûnin l'approche ultime, l'approche du Ninjutsu.

Je savais dans quoi je me lançais dans ma quête pour obtenir ce nouveau pouvoir, mais je n'avais semble-t-il était plus qu'optimiste dans l'évaluation du niveau de difficulté de cet apprentissage. Il fallait croire que ma trop grande confiance dans mes capacités m'avait aveuglé dans ma préparation. Je pouvais le voir rien qu'à la quantité de sueur que j'avais laissé couler seulement pour obtenir des résultats plus que déplorables et décevants. Des brûlures ? Des fissures ? Quelle blague, faire du premier coup une utilisation instantanée de mon chakra comme ceci ? Où avais-je bien eu cette idée...

Maintenant que j'étais tombé à court d'idées afin de réussir à réaliser l'exercice que je m'étais imposé, il ne me restait plus qu'à attendre la solution miracle que pourrait m'apporter mon professeur du moment. Je fis en sorte de me redresser un tant soit peu, histoire de ne pas trop imposer de ma miséricorde au brun. J'étais peut-être un étudiant, mais je ne restais pas moins un Chunin digne, hors de question que je ne montre une telle faiblesse face à ce genre d'exercice primaire. Satochi n'était là uniquement pour apporter ses connaissances afin de m'aider rapidement à atteindre ce que je voulais. En aucun cas, il ne devait rester suffisamment longtemps pour me laisser le temps de me reposer.

Laissant ainsi le brun prendre la parole, je me tus afin de le laisser s'exprimer, que je puisse enregistrer et comprendre le moindre de ses dires. Il me fit comprendre que créer de la lave sous la forme d'une attaque, aussi primaire soit-elle, était un peu trop présomptueux de ma part. En effet, il me décrit ainsi les différentes étapes afin d'apprendre à utiliser cet élément. Au lieu de vouloir le faire apparaître de rien, il me faudrait d'abord le faire développer autour de quelque chose d'existant, un peu comme si je voulais « enduire » quelque chose avec. C'est ainsi qu'il fit apparaître sur son bras une couche de lave, bien réelle, dont je pouvais ressentir la chaleur. À la suite de cela, tout en continuant son explication, il posa son avant-bras sur le sol, y faisant répandre la lave qu'il avait créé, alors la surface elle-même commençait à doucement se changer en magma. Il termina ainsi en mettant le coup de grâce pour son explication : en mimant mon exercice.

Je ne pouvais que rester silencieux face à cette démonstration. Regardant ainsi le trou qui était maintenant rempli d'un peu de lave, j'étais en train de me redresser afin de visualiser chacun des exercices que j'allais devoir réaliser. Pour la première heure, il me faudrait essayer de voir mon objectif de manière plus modeste. Au lieu de reproduire exactement la même expérience, je choisis de me concentrer plutôt au niveau de mon poing. Ainsi, je plaçai ma main, paume ouverte vers le ciel, au niveau de mon visage, alors que mon autre poing agrippait mon poignet. Fermant les yeux, j'essayai de visualiser la technique employée par Satochi avec son Haiton. Tout d'abord, je commençais à envelopper ma main de roche, afin de commencer par le chakra Dôton. Par la suite, c'était le moment où j'essayais de combiner le Kâton, tout en maintenant la roche en place.

Bien évidemment, au début, ce ne fut pas simple. Au lieu de voir la roche se changer en lave, elle était en train de s'enflammer. Je pouvais sentir un rictus non-satisfait apparaître, et mon visage devenir plus sévère alors que je résorbais les flammes afin de réessayer. Je ne devais pas imaginer la pierre en train de s'enflammer, mais plutôt en train de fondre, comme si le feu circulait dans la pierre. Les secondes passèrent comme des minutes dans ma tête, alors que je commençais à encore sentir ma main chauffer comme avant... Enfin, presque. La sensation était différente, comme si elle venait de l'intérieur. Ouvrant légèrement les yeux, je pouvais voir une surface plus sombre, plus... Cramoisie. Je vis alors une couleur rouge vive apparaître entre les différentes fractures de la pierre. C'était de la lave. Légèrement, mais j'avais réussi à créer de la lave ! J'avais de la lave dans la main !... Qui était en train de me brûler !

Par réflexe, je fis un grand geste de la main afin de jeter l’enrobage comme un simple gant de ma main, avant de la secouer dans le vide. Alors que je me retenais de lâcher une larme par la douleur, j'étais en train de réaliser tout ce qui venait d'arriver. J'avais créé de la lave. Je venais d'utiliser du Yoton. Enfin, utiliser, c'était un bien grand mot... Mais j'avais réussi à amorcer la première étape de mon entraînement. Après quelques secondes de silence, je me tournai vers Satochi afin de conclure cette entrevue.

« - J'ai à peu près compris ce que je devais faire. Je pense pouvoir continuer mon entraînement tout seul, donc je ne vais pas vous retenir plus longtemps. Me mettant face à lui, je m'inclinais légèrement, poing droit dans la paume gauche. Je vous remercie encore de votre enseignement, Satochi-sensei. En espérant pouvoir collaborer avec vous par la suite. »

Face aux difficultés qu'il rencontrait dans son entraînement Yusei posa genoux à terre épuisé. À court de ressource, il se tourna alors en direction de la seule personne capable de l'aider, Satochi.
Ce dernier commença alors à faire étalage de ce qui pourrait s'apparenter à un programme d'entraînement bien structuré avec des difficultés de plus en plus croissantes.
Si le Kurokami suivait cet exemple, il pourrait sans doute prochainement prétendre à une maîtrise assidue du Yôton.
L'entraînement serait toutefois long et régulier, la lave est un élément qu'il faut manier avec précaution, le Rakuzan ne tarderait pas à le lui rappeler si les premiers résultats se faisaient ressentir.

Il démontra donc les trois fameuses étapes, création à partir d'un solide, transfert de la matière, création instantanée de la forme souhaitée. Voilà les trois axes que le Chûnin allait devoir suivre s'il désirait parvenir à ses fins et aller rencontrer ceux qui à Ki semblaient être sa famille.
Yusei semblait songeur, il y avait pas mal de notion à assimiler, mais Sato' pensait que c'était autre chose qui perturbait Yusei. Peut-être le fait de devoir revoir ses objectifs à la baisse ? Avait-il réellement pensé qu'il serait simple de maîtriser son chakra au point d'en combiner les affinités ? Cependant, il ne devait pas baisser les bras. Il devait continuer à travailler et c'est ce qu'il fit.

Silencieusement, il se redressa et il reprit son entraînement là où il l'avait laissé et c'est en suivant les conseils du Rakuzan qu'il se concentra sur son poing attrapant son poignet avec son autre main. Sa main commença alors à s'entourer de roche. Il avait visiblement bien compris la leçon, mais le plus dur restait à faire.
Dans les premiers temps, les résultats tardèrent à se rendre visibles. Et après maintes effusions de flamme. Un fin filet de lave se matérialisa.
Ce n'était qu'un début, mais c'était déjà pas mal.

Paradoxalement, Yusei venait de découvrir la puissance la lave. Si peu de quantité et pourtant tant de douleur. Il comprenait désormais. Pourquoi il devrait manier sa future arme avec attention.
Le Kurokami attesta ensuite qu'il ne désirait plus retenir Satochi ici. Il était vrai qu'à présent tout reposait sur les épaules du Chûnin. Satochi ne pouvait rien lui apporter de plus. Alors il accepta le salut de son élève du jour.

- Très bien, dans ce cas, je te laisse t'entraîner et n'oublies jamais que le Yôton est un élément dangereux, tu dois t'en servir avec précaution. À bientôt Yusei. Si tu as besoin de moi pour ton apprentissage, tu sais où me trouver.

Il tourna ensuite les talons et laissa ainsi le Kurokami seul sur le Terrain d'Entraînement

Maintenant que j’avais compris comment faire pour utiliser la lave, le reste du travail ne pouvait qu’être réalisé par moi-même. Les connaissances acquises, ce n’était plus une question d’enseignement, mais bel et bien d’entraînement pur et dur. Ainsi, alors que le dénommé Rakuzan prenait congé, suite à ma demande, je commençais déjà à préparer mes exercices que j’allais faire lors des prochains jours. Bien évidemment, j’allais devoir à nouveau reprendre les étapes qu’il m’avait indiquées, à savoir, essayer d’abord de synthétiser de la lave autour de mes membres, avant d’en imbiber mon environnement, pour enfin réussir à en créer de manière instantanée. L’exercice allait être des plus délicats, mais cela n’allait pas me faire reculer pour autant.

Ainsi, durant les jours qui suivirent, à chaque fois que j’avais un moment de libre entre la gestion de mon équipe, l’enchaînement de mes missions et mes autres travaux administratifs, je continuai sans cesse de perfectionner cet art puissant mais complexe. Il ne me fallut pas longtemps avant de réussir à créer une gangue de lave autour de ma peau, jusqu’à même me confectionner une armure complète. L’inconvénient restait tout de même la chaleur, mais j’arrivai à m’y accommoder, en m’habituant à garder cette armure de plus en plus longtemps.
L’étape suivante consistait donc à recouvrir une surface de cet élément. Bien que l’idée restât la même, la tâche semblait beaucoup plus ardue. Contrôler quelque chose par la simple volonté, sans y donner le moindre contact s’avérait délicat… Mais pas impossible. En effet, ce fut long, mais cette couche qui devait rester autour de mon corps fini par enfin se répandre sur le sol, et même presque à se mouvoir à mes souhaits. Il me fallait néanmoins rester concentré pour la maîtriser, j’aurais encore du chemin pour l’utiliser en combat.
Étape qui arriva très vite, puisque je devais maintenant maîtriser le dernier échelon de cet entraînement : la transformation de mon environnement. Contrairement aux échelons d’avant, ceci était d’un autre niveau. Au début, je pouvais tout simplement me contenter de prendre mon temps afin de matérialiser ce que je voulais, mais là… Réussir à le faire instantanément, c’était une autre paire de manche. Bien évidemment, je faisais en sorte de répéter mon exercice du début, à savoir, frapper un mur en espérant le changer en partie en lave. Jours après jours, la chose se répétait sans fin, sans de réels progrès apparents. Jusqu’au jour où…

===============
Plus tard, un mois depuis la rencontre avec Rakuzan Satochi.
===============

Seul sur le terrain d’entraînement, me voilà au centre d’un cercle formé par plusieurs de mes clones. Les yeux fermés, j’essayai de me remémorer tout ce que j’avais appris. Les entraînements, les créations de techniques, la sueur, la frustration, la satisfaction… Puis, une fois tout cela rassemblé, je me mis en posture de combat, et l’entraînement final commença. Un premier clone me fonça dessus, dans le but de me frapper dans l’angle mort. Me retournant, paume ouverte, j’y concentrai de la lave dans cette dernière afin de frapper mon ennemi.

« - Kazan Yashi ! »

Le contact fait, la lave brûla rapidement la zone touchée, avant que le clone disparaisse sur le coup. Le premier éliminé, les autres ne tardèrent pas à réagir pour m’attaquer eux-mêmes. Un simple échange de coups au Taijutsu pour commencer, rien de bien alarmant. Afin de les disperser, je lançai une grenade fumigène afin de faire disparaître ma présence. Peu de temps s’écoula avant que les corps des cinq personnes présentes ne refirent son apparition. Dans le dos d’un des clones, je tentai une attaque, mais fus contré aussitôt par un coup-de-poing dans l’abdomen. Il pensait m’avoir eu, mais…

« - Yôton, Yôgan Bushin no Jutsu… »

La personne qu’il frappa prit une teinte beaucoup plus écarlate avant de relâcher une explosion de lave qui anéantit ce clone. Mon corps, quant à lui, était caché dans l’un des arbres environnants, attendant ce moment avant de bondir en l’air, tout en composant des müdras pour lancer ma prochaine technique. Le chakra se concentra alors dans mon œsophage avant qu’un Liquide envahi ma bouche.

« Yôton, Kazanami no Jutsu ! »

Je crachai alors un puissant jet de lave qui vient en direction du sol qui, sous l’effet de la pression, créa une puissante vague qui recouvra tout sur son passage, y compris les clones. Heureusement pour moi, mon saut s’arrêta un peu avant le début de la vague de lave, me laissant ainsi presque épuisé d’avoir consommé tout ce chakra en utilisant plusieurs techniques de haut niveau. Alors que je reprenais mon souffle, un étrange bruit arriva dans mon dos. Celui… D’applaudissement ? Me retournant, je vis une simple personne, mon père, arrivant avec son sourire narquois comme à l’accoutumer. Me redressant alors, je me tournai vers lui.

« - Tu reviens de mission ?
- Yup ! Et je vois que toi, tu viens d’accomplir la tienne. »

Un simple silence prit place, alors que je ne fis que hocher la tête pour répondre, avant de composer des Müdras. La technique me servait ainsi à faire disparaître la lave avant qu’elle n’attaque plus la végétation aux alentours.

« - Je vois que tu arrives plutôt bien à maîtriser l’élément.
- Certes, mais j’ai encore du chemin à faire.
- C’est bien mon garçon ! Fît-il avant de mettre son bras derrière ma nuque et me faire un savon comme il savait que je les détestais. Au moins, ça t’éviteras de devenir un moine et à t’isoler ! »

Il faisait bien évidemment référence au clan Yôgan. Il était au courant que je comptais un jour partir m’entraîner au pays du bois afin de gagner la maîtrise du Yôton. Après plusieurs essais, j’arrivai enfin à me libérer de son étreinte pour reprendre mon souffle, avant de lui répondre sur un ton presque hésitant, tout en me remettant les cervicales en place.

« - A vrai dire… Je pense quand même y aller.
- Hein ? Comment ça ?
- Tu n’es pas sans savoir la situation post-apocalyptique au Pays du bois. Le pays effondré, il y a tant à faire pour le reconstruire. Et le clan Yôgan semble en pâtir de tout ceci.
- Et donc ? Tu comptes abandonner Konoha pour essayer de « sauver le monde » ?
- Qu- Non ! Bien sûr que non. Ma famille reste au village de la feuille. C’est juste que…
- Ta famille est aussi le clan Yôgan ? »

Je restai assez bouche-bée face à la capacité de compréhension de mon père. Il n’était pas vraiment du genre à être dans les discussions philosophiques ou les problèmes de conscience. Je n’arrivai même pas à comprendre pourquoi je voulais continuer à faire tout ceci. C’était juste… Une décision personnelle, rien de plus. Soupirant alors, il tapota légèrement son poing sur ma tête avant de me tourner le dos pour rentrer chez lui.

« - Fais ce que tu veux. Après tout, c’est ton problème, pas le miens. Tu te rappelles de ce que j’ai dit sur la liberté d’un homme ?
- … Qu’elle n’était réelle qu’à partir du moment où il n’avait aucun regret.
- Exact. Donc si tu penses que c’est ce qui a à faire, fais-le. Ne reviens juste pas en pleurant, sinon, tu sais ce qui t’attends, Ha ha ha ha ! »

Toujours le même… Enfin, pour le moment, je ne pourrais pas faire grand-chose. Avant de partir, il me fallait d’abord passer par une étape que je redoutai : l’accord du Hokage. Pour l’heure, je n’avais franchis que la première étape pour rejoindre les Yôgan. Ce n’était que le commencement d’une étrange histoire pour moi…