Le vent soufflait, rien de bien violent, juste ce qu’il fallait de douceur pour me ramener à la triste réalité. J’essayais de me rappeler l’enchainement des évènements qui m’avait conduit à ce présent, alors que je commençais à entrevoir au loin les contreforts de la grande muraille de ce village. En y repensant tout avait dérapé si vite, sans que l’on ne puisse rien y faire. Avais-je fait le bon choix en me pliant à la volonté des autres ? Rien ne m’aidait réellement à y voir plus clair, enfin surtout au vu de notre destination, Konoha.

Je ne savais que trop peu de choses sur ce village, si ce n’était le fait qu’il était un allié du village caché de la foudre, Kumo. En tant que tel, je me savais d’ores et déjà fiché chez eux comme ninja déserteur. Très prochainement surement je me ferais extrader vers le pays des Nuages pour être remis aux autorités de la foudre… Quelle fin minable pour une étoile comme moi j’aimerais dire. Enfin, je n’avais pas trop à penser à l’avenir, le présent à lui seul constituait déjà un assez lourd sujet à décortiquer en profondeur. à vue d’œil la muraille du village caché de la feuille grandissait, signe que nous nous rapprochions de notre destination. Etrangement, je me sentais serein, on ne pouvait pas fuir éternellement les règles de ce monde. Inconsciemment j’avais dû surement me dire que ce jour arriverait, et que je devrais faire face au poids de mes actes.

Mes pupilles ne quittaient point l’instigateur de tout cela. Elle, encore elle, toujours elle serait mieux choisi, pour parler de ce sac insecte ambulant. Aburame Miko… Chaque fois que j’ai eu à croisé cette personne, c’était toujours dans un cadre particulièrement désagréable, et aujourd’hui plus que tout, on avait touché le fond… Quand j’y repense encore, sans l’intervention de ce dénommé Satochi Rakuzan je l’aurais surement envoyé voir ailleurs si on y était, à cette traitresse…Enfin pour l’heure je devais me focaliser sur ce qui se passait. La marche était finie apparemment, et l’on me dirigeait vers une tente. Séance d’hypnose avant d’entrer dans le village ?

Apparemment non, je me faisais installé seul sous une tente et on me retirait enfin mes liens qui m’empêchaient de bondir sur l’autre ruche ambulante. Je me demandais pourquoi on me détachait sachant ce que je pensais de tout ça… Que préparaient-ils en me laissant ensuite tout seul ? La réponse ne tarda point à se poser sous mes yeux. Deux ninjas de Konoha entrèrent sous la tente. Un homme au regard suspect, et une …. Oh que oui, très très intéressante demoiselle je dois dire !! Elle ne semblait pas fortement emballée à première vue d’être ici, un détail que j’espérais pouvoir changer. Je faisais de mon mieux pour ne pas trop la dévorer du regard lorsqu’elle s’installa dans cette posture si sexy qu’on les femmes autoritaires.

Elle prenait enfin la parole de son timbre de voix si SEXY pour me présenter la situation… Alors comme ça, son acolyte lirait dans mes pensées…Je me mis à me moquer intérieurement de ce dernier, histoire de le provoquer un peu, tandis qu’elle arborait à présent un sourire que je ne comprenais que trop bien. J’avais droit une sadique surement ennuyée par le déroulement actuel ; elle aurait surement préféré que je sois attaché et totalement à sa merci. La coquine… Ainsi donc elle s’appelait Rioko, c’était plutôt beau je dois dire, néanmoins pour un début elle faisait déjà une faute lourde. Une faute qui fit déferler un instant une pluie d’éclair autour de mon corps, tandis que ma mine prenait une teinte des plus sauvages. Mon onde radiante éclairait la pièce d’une manière très expressive lorsque je prononçais ces paroles, d’un sourire sombre.

Le Shôraizen n’est pas une organisation, c’est une famille !!

Je décroisais les bras et affichais un sourire qu’ils comprenaient surement très bien avant de réduire mon aura et plonger mon regard au plus profond du sien. On m’avait demandé d’être sage, je ferais de mon mieux… Cependant, des choses étaient à clarifier pleinement !

Je ne reconnais pas être celui que vous dites, désolé… Mon nom est Dentô et mon prénom Shiwoon, Deux choses à ne pas mélanger, enchanté de faire votre connaissance Inspecteur Rioko !

Sabakyô Seitô n'avait été que trop clair quand au point de vue du village caché de la feuille, non, du Pays du Feu vis-à-vis du Shôraizen, cependant, je ne comptais admettre aucune atteinte à ce que c'était, oh que non!

Seuls des idiots peuvent se targuer de ne craindre la mort, car il n’ont point encore connu l’effroi d’une bataille…

La réplique fut directe, brève, sans une once d’hésitation dans le regard. Les choses telles qu’elles étaient ne pouvaient pas plus mal finir dans tous les cas. Le sceau sur mon dos le brûlait, me rappelant les consignes que j’avais reçues. Mon coude se posait sur la table et ma main venait rencontrer ma joue pour soutenir ma tête. Une geste exécuté d’une manière naturelle, pour masquer le fait que la marque dans mon dos dissipait mes forces. Je me calais dans cette position, les yeux fermés, pour exprimer que je m’ennuyais assez, la laissant ainsi poursuivre. Ne rien voir pendant ce bref moment me permit de décompresser et de retrouver un semblant de neutralité dans mon expression faciale.

Mes yeux se rouvrirent lorsqu’elle reprit la parole, et je découvris un spectacle fort intéressant, je dois bien l’avouer. Était-ce fait volontairement ? Je me le demandais, mais c’était vraiment à la limite de la provocation. Une invitation indirecte à se rincer l’œil ? Déjà que lorsqu’elle fut bien installé j’avais pu apercevoir quelques instants son acolyte du moment ne pas se gêner à profiter de la vue qu’il avait était debout à côté d’elle sans qu’elle ne s’en rende même compte, j’étais intrigué. J’essayais de soutenir son regard pour ne pas craquer et céder devant cette voix qui me disait de me laisser aller et à profiter du spectacle. Le stylo qu’elle inséra dans sa bouche à cet instant de manière si sexy appuya cependant sur l’interrupteur.

Il n’était plus question d’interrogatoire pour moi, mon "chaudassomètre" était dans le rouge. Le vice et le désir se mixait dans mon esprit alors que je me redressais avec un franc sourire.

De vous à moi, je préfère que l’on se tutoie si l’on doit parler de moi ! Et puis, vu que nous sommes ici pour évaluer si la Feuille peut me faire confiance au point de ne pas me considérer comme un danger, je vous propose un petit jeu!

Le ton de ma voix, mon regard, la confiance en moi-même, tout y était dans cette réplique que je venais de sortir en regardant le Yamanaka debout derrière. Il était là pour juger la véracité de mes propos, et il devait bien comprendre que ce que j’allais dire était vrai, et que je le pensais du plus profond de mon être. J’avais laissé un petit moment de silence pour qu’elle puisse peser le pour et le contre, à présent j’allais reprendre. Une brève absorption d’oxygène, et mon regard se posait à nouveau sur elle tandis que je lui tendais la main.

Ce n’est rien de bien méchant rassurez-vous, les règles sont toutes simples. Une réponse pour une réponse. Bien évidemment, mentir est interdit. Ce que vous voyez apparaitre sur ma main s’appelle le sceau du commandement, une invention de Sabakyô Seitô pour s’assurer du bien fondé d’un tête-à-tête. Lorsque quelqu’un ne répond pas à la question posée, essaie de mentir, ou de contourner la question, sa paume deviendra chaude. Alors, en tant que représentante de Konoha, me donnez-vous la main ou pas ?

La question finale était claire, une manière indirecte mais claire de lui demander jusqu’où les propos de l’Aburame ce jour-là étaient fondés. Konoha tendait-il réellement la main au Shôraizen, ou bien n’était-ce là qu’une douce utopie pour nous sortir de notre forteresse ? Un oui ou un non ? La plaque tournante de notre entrevue serait ce petit moment surement.