J’étais de retour à Kumo après mon périple au pays du Fer. Moi qui n’avais plus quitté le village depuis des lunes, m’étais surpris à vouloir le regagner à la hâte comme si j’avais le feu au derrière. Je craignais le pire, malgré le fait qu’à aucun moment, je n’avais reçu un message indiquant une quelconque mauvaise nouvelle. C’est avec toute la rapidité dont mon entourage était capable que je regagnais mon cher village, après cet incident que j'avais vécu en compagnie de Monjara Shinji.

Les portes du village m’apparaissaient encore là-bas au loin, lorsqu’apparurent à mes côtés des shinobis que je ne connaissais que trop bien. Deux membres du Satoru venus à ma rencontre. Un coup d’œil vers eux me permit de prendre l’information. RAS comme on dirait dans notre langage militaire. Trois initiales qui renfermaient des informations si réconfortantes pour le dirigeant que j’étais. Je saluais mes hommes d’un hochement de tête tout. Je les laissais prendre soin de Shinji, avant de poursuivrerésolument vers le village. Malgré tous les récents événements, je venais de me souvenir que j'attendais un visiteur important.

Je posais pied à terre. Mon regard se portait vers les hommes à l’entrée du village, les shinobis du Kazai. Certains semblaient surpris. Mais je remarquais dans le regard des plus hauts gradés, qu’eux étaient bel et bien au courant de mon échappée. Des salutations rapides, puis je poursuivais vers mon bureau en demandant à un shinobi du Chokkatsu venait m’informer des nouvelles et courriers importants. L’un concernait le nukenin Sabakyo Seito. L'autre, faisait état des changements au niveau de l'alliance des pays neutres. J’écoutais attentivement. Celui que j’attendais était arrivé : le konohajin dont Monjara Shinji m’avait parlé. Parfait. Par contre, les nouvelles du Shukai, pour peu qu'elles soient avérées, nécessitaient des mesures préventives. Je repensais à ces hommes que j'avais envoyé sur le terrain et qui ne revenaient toujours pas.

Je filais dans mon bureau après avoir pris le soin de faire convoquer le konohajin à mon bureau. Dès que je pénétrais dans mon bureau, je remarquais une petite pile de correspondance dont j’imaginais le degré d’importance. De tout ce qui était adressé à Kumo, c’est là les sujets les plus importants sur lesquels je devais me pencher. J’allais vers mon bureau lorsqu’Atsu’ et Shadis apparaissaient. Chacun d’eux me fit rapidement le topo de la situation du village, ainsi que ce qui avait trait à la gestion de l’unité spéciale lui étant confiée. Je les remerciais puis leur demandais de repasser quelques heures plus tard. Maintenant que j’avais quelques minutes de libre, je me penchais sur cette curieuse lettre qui parlait du Sabakyo avant de lire celle ayant trait au Shukai.

Je la lisais deux fois. De long en large. La nouvelle qui y était indiquée, quelque part, avait quelque chose de soulageant. Aucun indicateur sur celui qui avait écrit cette lettre. Le Chokkatsu n’avait pu identifier sa provenance. Voilà qui réduisait la portée de cette information. Je hochais la tête, repensant, à cette curieuse demande : ne pas attaquer le Shoraizen… Je n’avais rien à devoir à qui que ce soit. Surement pas à un parfait inconnu probablement membre de cette organisation. Quant à la seconde lettre, elle faisait référence à une informatique que je pouvais mettre au conditionnel, tout comme pour la première lettre d'ailleurs. Toutes ces informations seraient vérifiées en temps et en heure. Mais, chaque chose en son temps.

Quelqu’un arrivait. Ce sont ces pas au dehors de mon bureau qui me firent sortir de mes réflexions. Ce devait être le konohajin. Aurait-il quelque chose d’intéressant à me raconter ? Serait-il en mesure de me confirmer si oui ou non ce nukenin était encore vivant ?

Satochi vivait des jours tranquilles au sein du village de Kumo. Cela faisait quelques jours qu’il était arrivé seulement, néanmoins l’air du Pays était agréable et il appréciait chaque instants passés au sein du Village caché des Nuages. Hier soir encore, le Shinobis de la Feuille s’était offert un petit plaisir culinaire dans un restaurant hautement côté dans le Guide de l’Ermite.
Un délice savoureux des spécialités les plus extravagante du pays de la Foudre. Hélas, il avait déjà oublié le nom de ce plat onctueux.

La matinée qui avait suivit n'avait rien de particulier à soumettre. Il avait passé le plus clair de son temps au lit, profitant ainsi des petits plaisirs de sa vie provisoire d’Ermite lui offrait. Pas de mission, Pas de tour de garde. Rien de tout cela. Bref. Une longue période de “vacance” se profilait à l’horizon. Toutefois, les convictions du Rakuzan allait quoi qu’il puisse en dire l’amener à s’embarquer dans toute sorte d’évènement.
Au alentours de Midi, il descendit enfin dans la pièce de restauration appartement à l’Auberge dans laquelle il séjournait.

Prenant quelques chose pour déjeuner il laissa ses oreilles vagabonder à travers les discussions qui allaient bon train dans la pièce. Il se laissa alors captiver par l’une d’entre elle. Deux Kumojin semblaient tenir des propos ayant un apport avec leur Raikage. D’après ce qu’ils se disaient ce dernier était de retour et l’un d’eux l’avait même aperçu plus tôt au niveau des Portes du Village.
C’était une bonne nouvelle ! Si le Kage était de retour alors cela signifiait que le Rakuzan allait sous peu avoir droit à son entretien.
Terminant à toute vitesse son repas, il retourna en toute hâte dans sa chambre. Il devait se préparer ! Il devait se présenter de manière descente, pour cela son long kimono noir qu’il portait depuis son départ de Konoha suffirait. Néanmoins il ne pouvait pas débarquer avec un sac à dos. Il sortit alors un rouleau de parchemin sur lequel il dessina à l’aide de son sang quelques inscriptions. Il déposa ensuite le Kunai qui lui servirait de pièce à conviction et scella ce dernier dans le parchemin. Il plaça ensuite le rouleau à l’intérieur de son Kimono et s’installa ensuite sur son lit. Il n’avait plus qu’à attendre qu’on vienne le chercher.

Les minutes défilèrent, peut-être des heures même et puis finalement on vint toquer à sa porte.
La encore, deux shinobis apparurent lorsqu’il entrouvrit la porte. Il était l’heure… Zennosuke le conviait à son bureau.
Hochant positivement la tête, Satochi suivit alors son escorte à travers le village en direction du Palais du Raikage.
Une fois à l’intérieur, il continua de suivre les deux Kumojin jusqu’à ce qu’on lui indique de continuer jusqu’au bout du couloir.
Remerciant ses deux guides. Sato’ poursuivit ainsi son chemin, seul.

Au bout du couloir se trouvait une porte. Finalement Satochi arriva devant cette dernière. Il était prêt. Il pouvait la sentir, la présence du Raikage… Il était temps que l’entretien commence.
Il tapa à la porte et attendit qu’on l’invite à enter puis empoignant la poignée il ouvrit la porte laissant alors son regard se faire envahir de la lumière de la pièce. Au fond une silhouette se dessinait dans l’ombre, l’éblouissement ne dura quelques secondes mais il pu finalement distingué chaque détail de cette silhouette.
Avançant à l’intérieur de la pièce et refermant la porte derrière lui, Satochi était finalement face au Godaime Raikage.
Il dégageait une certaine aura, telle était la sensation éprouvé lorsqu’on était face à une Ombre ? C’était particulier.
Mais le brun au long cheveux n’avait pas le temps de se perdre dans ses ressentiments intérieurs. Il était là pour une raison précise, il ne fallait pas l’oublier.
Néanmoins les présentations étaient nécessaires avant toute autre chose.

- Bonjour à vous Maître Raikage. Bon retour à Kumo. Je suis Rakuzan Satochi, Jônin de Konoha.

Il préféra préciser son rang. Lors de la visite de Shinji, Sato’ était encore qu’un Chûnin. Un changement de grade significatif, surtout lorsqu’un s’adresse à un Chef de Village.
Il poursuivit quelques instants plus tard.

- C’est un honneur de vous rencontrer, et je tenais avant tout à vous remercier pour cet entretien. Je suis persuadé que nous avons tout deux beaucoup de renseignements à en tirer. acheva-t-il en un sourire.

Mon interlocuteur était arrivé. Un coup d’œil sur le personnage et je le détaillais du regard, dans sa mise, son style, sa manière de se mouvoir. Un réflexe probablement sans grande utilité, mais une réaction qui me donnait l’opportunité de recevoir bon nombre d’informations sur l'individu. Avant même qu’il ne se présente, je savais déjà quel était son grade dans son village d’origine. Un Jonin. Je constatais cet air taciturne, renfermé sur lui-même que son image me renvoyait. Avec ses longs cheveux sombres, et ses lèvres exprimant comme une moue perpétuelle de mécontentement, cet homme pouvait paraître par moments hautain. Mais, je savais par expérience que tel n’était pas forcément le cas. Certains renvoient une image d’eux tout à fait différente de la réalité. Il ne me restait plus qu'à discuter avec lui pour savoir, concrètement quel type d'homme il était. Peut être saurait-il redresser l'image négative que j'avais de ses homologues Jônin Konohajin ? J'en avais croisé certains... La garde Aburame Miko, Nara Natsuki, Sabakyô Seito... Que des gens indignes à mes yeux d'être considérés comme Jônins. Pour diverses raisons d'ailleurs.

« Merci de vous être déplacé jusqu’ici Rakuzan Satochi San. Seki Zennosuke, Godaime Raikage. »

Il connaissait à coup sûr mon nom, mais par courtoisie, je me présentais tout de même. Je m’étais levé pour l’accueillir.

« J’ose espérer que vous avez été traité convenablement durant votre court séjour ici ? »

Je l’invitais à prendre place sur le siège qui lui permettrait de me faire face, et je m’asseyais quasiment en même temps que lui.

« Des nouvelles du Rokudaime Hokage ? Et mon cher ami Hayashi Raito ? Que devient-il ? »

Des questions faisant office de salamalecks, même si, au fond, j'accordais de l'importance aux réponses qui me seraient servies. De tous les konohajins, Hayashi Raito avec qui j'avais combattu victorieusement sur les champs de bataille durant la guerre de libération des pays neutres, était le seul konohajin pour laquelle j'éprouvais une totale estime. D'autre part, l'étonnant silence du Rokudaime suite à mes missives m'inquiétait un temps soit peu.

Je repensais à Onpu. A Konoha, un thé aurait été servi à cet invité que j'avais en face de moi. L’hospitalité légendaire du Rokudaime Hokage. Certes. Je n’avais jamais eu l’occasion de prendre ce type de dispositions élémentaires, néanmoins, je faisais en sorte que le séjour de mes convives, au sein de Kumo, soit les plus agréables possibles. Malgré mon absence, j’espérais que Satochi avait été bien traité. Des consignes avaient été données en ce sens.

Une fois les réponses apportées sur mes questions préliminaires, je décidais de prendre le taureau par les cornes. Le temps était compté. Prenons notre temps, mais pas trop !

« Soyons pragmatiques ! Le Chef du clan Monjara m’a confié que vous vouliez me révéler des informations fort intéressantes sur le Shoraizen. Inutile de dire quelle importance j’accorde à cette question du Shoraizen. Jusqu’ici, les membres de cette organisation ont toujours réussi à se jouer de la Foudre. Peut-être que ce que vous comptez me dire pourrait changer la donne. Je suis toute ouïe Satochi San. »

Et je m’adossais au dossier de mon siège. Droit comme un « i » cependant, bras posés sur le bureau. Mes yeux se plissaient, ma concentration devenait plus accrue. J’espère que je ne serais pas déçu par ce qui me serait conté. Je disposais déjà de certaines informations sur le Shoraizen. Probablement même des choses que Konoha, ou cet homme devant moi, ne savait toujours pas. Qui sait ? L’heure était au partage !

À peine Satochi était-il entrée dans le Bureau de Raikage et s'était-il présenté qu'il recevait déjà les remerciements de Seki Zennosuke. Mais à dire vrai, ce dernier n'avait pas réellement besoin de le remercier. Après tout, c'était Sato' qui avait manifesté l'envie de venir trouver le Raikage ici dans son village. Le Chef de Kumo observa également de Rakuzan et après que le Jônin eut donné sa présentation, il en fit de même. Son nom n'était pas inconnu, il avait une première fois entendue de la bouche de Hyô Kohei, puis de celle de son Sensei Natsuki et aujourd'hui, l'Ombre de la Foudre se trouvait devant lui prêt à entamer la discussion que démarra cependant sur la manière dont s'était déroulé son séjour jusqu'à aujourd'hui au sein du Villages caché des Nuages.

- Je n'ai rien à redire sur votre hospitalité, le garçon Bannin Kisen a également fait en sorte que mon entrée au village se fasse rapidement. C'est un très bon élément, j'en suis persuadé.

Zennosuke invita alors le Rakuzan à prendre place sur le siège situait de l'autre côté du bureau afin que le face à face puisse enfin commencer. Le Raikage souhaitait des nouvelles du Rokudaime Onpu-sama et d'un prénommé Raito du clan Hayashi. Ces demandes n'avaient rien à voir avec le sujet que Konohajin souhaitait aujourd'hui traiter avec Zenno mais il se voyait mal refuser une requête du Chef de Kumo. D'un air décontracté, il répondit alors.

- Le Rokudaime est extrêmement occupé et à vrai dire m'a promotion n'est que très récente, je n'ai jamais eu l'occasion d'avoir à faire à lui. Pour votre ami... Je ne le connais que de nom, mais il semble s'être retiré de la spirale du village acheva-t-il d'un air compatissant.

C'est court, concis, précis et sincère, rien n'avait été dissimulé et il en serait de même, Satochi était comme ça, il ne mâchait pas ses paroles, un facteur qui pourrait peut-être lui desservir aujourd'hui s'il venait à perdre maladroitement le contrôle de sa langue. Mais tel était son caractère, il était quelqu'un d'entier, quelqu'un de franc qui ne manquerait pas de dire ce qu'il pense.
Pragmatique. Zennosuke avait raison, il n'y avait pas de temps à perdre à tergiverser inutilement, il fallait impérativement rentrer dans le vif du sujet.
Le Godaime était prêt à recevoir mes paroles, il avait toutefois suggéré que les Membres du Shoraizen se jouaient de la Foudre depuis trop longtemps. C'était intéressant surtout quand on s'avait qu'au final, c'était Kumo qui s'était joué d'eux les premiers.

- Ils sont joués de vous peut-être, car leur Chef a été la cible d'un piège tendu par votre Yondaime, vous ne croyez pas ?

Et voilà, foutue franchise. Toujours étant que sur cette affaire Satochi était impartial. Si Kumo n'avait pas tendu de piège au Sabakyô, l'incident du Temple n'aurait pas eu lieu. La désertion massive à Konoha et les faits qui justifier la rancoeur de Kumo envers le Shôraizen n'aurait pas eu lieu, néanmoins dans cette histoire les deux parties avaient deux versions. Cependant, il était inutile de se plonger dans un nouveau débat. Kohei avait avoué cette tentative de prise au piège et les faits avaient été confirmé ensuite par Natsuki. La Foudre avait bel et bien essayé de tendre un piège à l'Intendant, et Satochi n'avait pas vraiment envie de s'attarder sur un sujet passé. Néanmoins si le Seki désirait savoir comment il avait obtenu ces informations, Sato' accepterait de lui fournir une réponse.

- Néanmoins, ce qu'il s'est passé et en particulier ce jour-là n'est pas ce qui m'intéresse. Les erreurs du passé doivent nous servir pour l'avenir. Je pense que nous devons nous tourner vers le futur et avancer, en communion. Ainsi, du haut de mon maigre rang, j'aimerais vous suggérer que Kumo n'intervienne plus dans le futur dans les affaires internes de Konoha car nous nous ne permettrons pas de le faire de notre côté.

Trêve de bavardage et de broutilles, il fallait entrer dans le vif du sujet.

- Ma venue dans votre village, n'est qu'une première étape dans un long voyage que j'ai entrepris. Je suis venu à Kumo car la Foudre et la Feuille ont toujours été alliées, je ne voyait pas d'autre destination primaire qu'ici même.
Comme vous le savez, la création du Shoraizen est l'aboutissement d'une vague de désertion sans précédent à Konoha. Et parmi elle, une personne d'une clan Hyô qui n'était autre que mon plus vieil ami.

Satochi porta alors sa main à l'intérieur de son kimono et en ressortit un rouleau de parchemin qu'il déplia immédiatement sous les yeux du Raikage. Il effectua quelques signes incantatoires et le parchemin laissa place à un kunai. Le Seki devait probablement penser que cette situation était étrange, mais il n'avait pas encore écouté la suite.

- Juste avant son départ, cet ami est venu me trouver pour tenter de me recruter. Si je suis devant vous aujourd'hui, je vous laisse aisément deviner qu'elle a été ma réponse. Néanmoins, il m'a laissé quelques choses. Ce Kunai... Dit-il en désignant de la main le Kunai qui siégeait sur le bureau du Godaime.
Cela doit vous paraître étrange, mais en partant, il m'a dit "Portes le toujours sur toi, et si un jour, tu le veux, je pourrais te retrouver". Au début, cela ne m'a pas semblé étrange puis le temps a passer et j'ai fini par comprendre.
Je suspecte qu'un système de localisation spécifique au clan Hyô soit appliqué sur ce Kunai. Et si la localisation est possible dans un sens, j'ai émis l'hypothèse qu'elle puisse être possible dans l'autre sens.

Il marqua une pause, sans doute que le Chef de la Foudre avait compris ce que cela pouvait signifier.

- Vous avez parlé tout à l'heure d'information pouvant changer la donne ? Est-ce que l'hypothèse de pouvoir trouver où se casse le Shôraizen est un argument pouvant changer la donne selon vous ? Cependant, mes compétences en Fuinjutsu sont maigres et à Konoha, nous ne disposons plus d'experts dans ce domaine.

Zennosuke devait désormais comprendre ce qui avait motivé le Rakuzan à faire ce voyage et à venir à Kumo. Trouver un spécialiste suffisamment puissant en sceaux pour desceller les secrets de cette fuite laissée maladroitement par Matawa et ainsi retrouver la trace du Shoraizen.
Néanmoins, Satochi était également présent pour autre chose. Il laisserait le loisir de le découvrir plus tard au fil de la conversation.

Hayashi Raito… Disparu. Passé le court moment de surprise, je me faisais une raison. Quoi de plus normal qu’il soit disparu au final ? Au vu du potentiel de l’Hayashi et de ses valeurs, celui-ci aurait dû être parvenu à l’heure qu’il est au poste de Kage, tout comme moi, j’y étais parvenu moi-même. Nous étions d’une force égale. Nous avions la même force de caractère, la même détermination, cette même folle envie de nous donner corps et âme pour que resplendisse le nom du village que nous servions. Je me souvins de nos combats contre l’ennemi. Je me souvins de cette puissante boule de feu qu’il avait produite et que j’avais boosté de mes dons en futon. Nous avions créé à nous deux, un véritable brasier géant ayant anéanti un bon nombre de troupes kirijin débarquant alors à Yu no Kuni. À nous deux nous avions été déterminants dans l’issue de cette guerre. Car même si les troupes adverses, notamment celles kirijins, étaient supérieures en nombre, nous avions pour nous les coups d’éclats qu’opéraient de valeureux shinobis tel que Raito et moi-même…

« Je comprends… »

La disparition ne pouvait être que l’unique raison de l’absence d’un ninja à pareil potentiel. Konoha n’était pas au mieux visiblement, car même le membre du clan Rakuzan, que j’avais devant moi, avouait n’avoir jamais eu affaire à son Kage. Et pourtant il avait été promu Jonin ! Je me gardais d’émettre le moindre commentaire. Je restais le plus neutre possible. Concentré, mon expression faciale était restée la même. Rien ne devait trahir mes pensées. That’s my new way of life !

Alors que jusqu’ici le Rakuzan répondait convenablement, il se mit du tout au tout à commencer à penser et à réagir comme tous ceux que j’avais rencontré à Konoha, auparavant. Ses pensées ? Empreintes d’idées négatives, sans aucun sens, envers le Yondaime et par ricochet envers Kumo. Malgré moi, je repliais mes mains vers mon visage, les joignants devant moi, coudes posés sur le buraeau. Je devais paraître songeur. C’était le cas. Konoha me prouvait à nouveau le manque de vision de ses élites. J’étais déçu, mais je faisais de mon mieux pour ne pas le refléter. Je me gardais bien de ne rien dire, attendant patiemment la chute. Tout ce qui m’intéressait, dans un premier temps, c’était obtenir ces fameuses informations. Et ma patience fut récompensée.

Le Rakuzan me fit part de l’existence d’un objet qui lui a été remis par un de ses amis déserteur et membre du Shoraizen. Je regardais l’objet. Un kunai sur lequel je devinais des sceaux. Un type de sceaux qui ne m’était pas inconnu d’ailleurs. Je hochais la tête tandis que l’objet était avancé vers moi. Je portais mon regard sur mon interlocuteur, puis sur l’objet. Et si tout ceci n’était autre qu’un traquenard ? Non… Faisons lui confiance.

« Puis-je ? » Dis-je en tendant ma main vers l’objet afin de m’en saisir afin de l’examiner de plus près. Puis je secouais la tête en signe d’affirmation. Oui, il y avait une possibilité. Je haussais le niveau de mon chakra brièvement afin qu’un membre de l’unité spéciale se pointe dans le bureau. Atsu’ arriva. Je lui tendis l’objet en lui demandant de le remettre à Hakushi Shadis afin qu’il essaye d’activer le sceau dans le sens inverse, afin que quiconque l’utilise puisse rejoindre le détenteur de l’objet à l’autre bout du monde. Atsu’ me regarda surpris. Je comprenais. J’étais l’un des meilleurs spécialiste en fuinjutsu du village, et même du pays. Mais ça, c’était jusqu’à ce jour, jusqu’à mon combat, d’il y a quelques heures contre cet inconnu qui se disait être mon père. Ce dernier, par un sceau d’une puissance et d’un mécanisme m’étant inconnu, était parvenu à inhiber mes capacités en la matière. Hakushi Shadis pourrait surement m’aider, aussi. Mais chaque chose en son temps. La priorité était sur ce kunai et la localisation du Shoraizen.

Atsu’ s’eclipsa avec l’objet. J’étais à nouveau seul avec Satochi.

« Dis-moi… Si tu sembles avoir tant de réserves envers la manœuvre de Kumo, ce jour-là au temple, si tu penses que Kumo est aussi fautif, sinon plus, que Sabakyo Seito sur toute cette affaire, alors pourquoi me remettre cet objet ? »

La balle était dans son camp. Et j’étais curieux de connaître la réponse.

Zennosuke sembla attristé d'apprendre le retrai de celui qu'il avait nommé plus tôt son "ami". Néanmoins, il resta de marbre durant tout le discours du Rakuzan. Plus inquiétant encore, il ne laissa rien transparaître lorsque le Jônin de Konoha évoqua cette affaire au Temple du Kyubi qui avait vu naitre de nombreux conflits. Le but principal était de consolider les relations qu'il y avait entre Kumo et Konoha et qui avaient durement étaient mise à l'épreuve. Ce n'était pas une mission officielle, mais c'était une chose que le Rakuzan tenait à faire pour Konoha, Kumo et l'ensemble du Monde Shinobis.

Le Godaime Raikage fut nettement plus intéressé lorsque Sato' lui présenta le fameux kunai qu'il possédait. Respectueusement, Zenno demanda s'il pouvait s'en saisir ce à quoi Satochi répondu par l'affirmative d'un hochement de tête. Le Konohajin observa alors le Maître de Kumo examiner avec attention le dit kunai avant que ce denier réponde par l'affirmative en secouant la tête. Le Jônin avait donc vu juste, il y avait une possibilité. Cela ne serait, sans aucun doute, pas facile, mais s'il était capable de remonter jusqu'à Matawa avec ce kunai alors l'avenir du monde pourrait assurément être changé.

Satochi sentit alors le chakra de l'Ombre s'élevait. Quoi ? C'était un signal ? Il allait finir en prison ? Il s'était fait farcir ? Mais à l'image de la confiance que lui avait accordée le Cinquiète Raikage de Kumo, il préférait ne pas penser à ces affreuses idées. Non, Sato' faisait confiance à Kumo et à son Chef. C'était la meilleure chose à faire pour le bien des deux villages.
Un shinobis apparu alors à qui le kunai fut donné, un ordre clair lui fût confié, remettre l'arme à une Hakushi du nom de Shadis. Est-ce qu'il était possible que quelqu'un puisse surpasser le Seki à Kumo ? Quoi qu'il en soit, cela ne pouvait être que bénéfique à la situation cependant Satochi avait une requête à formuler, il prit alors la parole d'un ton posé.

- En admettant que Hakushi Shadis parvienne à découvrir le secret de ce Fuinjutsu. J'aimerais vous demander de ne pas intervenir et de me laisser me rendre à cet endroit et ceci pour plusieurs raisons... Je m'explique. Sur l'Île Inconnu, j'ai eu l'occasion de pouvoir croiser les mots avec Hyô Kohei. Pourquoi les mots plutôt que les armes, tout simplement, car il aurait pu être utile comme j'aurais pu lui être utile si un Furyous était apparu.

Cette dernière précision était pour éviter que le Raikage pense que le Rakuzan était volontairement de mèche avec le Shoraizen, cela aurait pu lui être préjudiciable. Ceci étant fait, il pouvait continuer son explication.

- Au terme de notre discussion, j'ai placé mes pions, je lui ai dit que je viendrais pour eux et qu'une discussion aurait lieu. Je suis persuadé qu'il aura remis ce message à son Chef, c'est pourquoi ma venue sera beaucoup moins louche que si vous déployez vos forces. De plus, ça serait prendre le risque de voir vos hommes blessés ou pire tué. Vous ne le pensez peut-être pas mais cette affaire nous tiens à coeur et si nous ne l'avons pas assez démontré sachez qu'elle me tient suffisamment à coeur pour que je ne puisse tout simplement pas échouer.

La décision finale serait dans tous les cas dans les mains de Zenno. Mais le Raikage devrait réellement songer à y réfléchir attentivement. Si Kumo déployait ses forces et que les efforts fournis pour comprendre le fonctionnement du sceau était réduit à néant, ils n'auraient peut-être plus jamais l'occasion de découvrir la cachette du Shoraizen car une fois découvert, il était certain qu'ils changeraient de planque. Cela semblait logique. Le Chef de la Foudre avait donc une décision à prendre.

Néanmoins, ce dernier avait également une question. Pourquoi Satochi remettait le kunai alors qu'il avait de forte suspicion sur l'implication de Kumo dans l'Incident au Temple ? C'était une très bonne question, et beaucoup de personnes auraient certainement répondu qu'il ne savait pas. Toutefois, Satochi connaissait la raison de tout ceci. Il avait un but et attribuer sa confiance était un élément premier de son projet.

- Pour la simple et bonne raison que je n'ai jamais nié l'implication de Konoha dans cette affaire et qu'en dépit de ce jour tragique, j'ai à cœur de croire que nous pouvons toujours travailler ensemble dans un but commun. Qu'est-ce que vous souhaitez pour votre village en tant que Raikage ? La Paix ? La Prospérité ? En éliminant chaque obstacle, passé ou présent afin que l'on ait droit à la tranquillité ? Sachez que ce qui nous différencie est uniquement notre rang. Je ne suis pas Hokage et je le serais peut-être jamais.

Il marqua une courte pause, il avait encore pas mal de chose à dire, et en dire trop d'un coup réduirait sans doute l'impact de ses futures paroles.

- J'ai un but, celui de permettre à un groupe de personnes comme moi d'apporter la paix sur tous les villages en accomplissant un grand projet de purification. Ce n'est pas un acte que je suis capable de faire seul. C'est pourquoi je dois m'entourer de compagnons en qui je pourrais faire confiance pour cette quête. Cela vous parait peut-être idyllique, vous êtes sans doute pas emballez, peut-être même doutez-vous de mes pouvoirs. Et je le peux le comprendre.

Et c'était à partir de ce point précis que Satochi entrait dans la deuxième phrase de son plan. Néanmoins convaincre le Raikage ne serait pas chose aisé. Il devait donc sortir une argumentation de folie et il avait justement de quoi le faire.

- Récemment, j'ai entendu à Konoha des rumeurs concernant Samidare Teichiro. Il semblerait que ce Fléau soit toujours en vie et se cache dans le désert de Kaze no Kuni. Pour vous prouver mes convictions, je vais me lancer à sa recherche et ferais de lui le premier à succomber pour le bien du projet Kiyomeru. Mais afin de vous prouver que vous pouvez me faire confiance, je vous demande de m'accorder le soutien d'un Kumojin de votre choix. Si je reviens seul en ayant accompli cette mission. Vous pourrez faire ce que vous voulez de moi. M'emprisonner, me tuer qu'importe. Si je ne reviens pas... Ce que je n'étais pas suffisamment douée pour prétendre apporter la paix à ce monde et si nous revenons triomphant alors j'espère que vous m'accordez toute la confiance qui peut-être la vôtre. Alors seulement, je vous dévoilerai tous les détails de ce projet.

Il n'aurait jamais pensé pouvoir négocier avec un Kage pourtant, il n'avait absolument rien à perdre. Et il avait dit plus tôt, il était prêt à tout. Restait plus qu'à voir ce que rétorquerait Zennosuke.

Je n’avais manifesté aucun signe d’approbation suite à la demande de Satochi concernant le fait qu’il prenne en charge lui-même toute cette question. S’il s’était adressé à Kumo, c’était probablement parce qu’il n’avait trouvé aucune réelle aide dans son village pour lui apporter les réponses nécessaires sur cette épineuse question du Shoraizen et de sa localisation. Maintenant qu’il m’avait donné une piste et que nous pouvions espérer faire avancer la trame de l’histoire liant le Shoraizen et nos deux villages, pourquoi diable croyait-il que j’allais tout laisser entre ses mains ? Ce serait bien utopique ! Et Kumo n’est pas dans l’utopie. Non. Nous avions perdu assez de temps à rechercher ce groupe de shinobis, qui à mes yeux, n’étaient rien d’autre que des criminels. Quoi qu’en pense Konoha. Je comprenais cependant, les motivations qui poussaient Satochi à vouloir régler les choses seuls. Peut-être espérait-il faire changer d’avis son ami ?

Je ne répondais pas à sa demande donc. Mais, je l’écoutais tout de même. Et pour la seconde fois, depuis que nous nous tenions face à face, une note positive tombait dans mes oreilles. Satochi affirmait vouloir consolider les liens entre nos deux villages. Je hochais la tête. Malgré les défauts des konohajins, à présent évidents à mes yeux, je continuais de les respecter. Ce respect était la base de notre alliance eux et nous. Enfin… Alliance est probablement un bien grand mot à l’heure qu’il est. Disons que ce résidus de respect expliquait pourquoi Kumo n'avait pas encore tourné le dos à Konoha, malgré les caprices de ce village.

Puis l’échange, ou plutôt, le monologue de mon interlocuteur, soutenu par mon regard et certains de mes mouvements de la tête, se poursuivit sur d’autres plans. Satochi me fit part de ses projets. Il comptait, lui aussi, créer une organisation qu’il espérait voir œuvrer pour la paix. Encore un pacifiste qui, avec le temps, comprendrait que la complexité de l’homme en lui-même empêche toute idée de cohabitation pacifique entre lui et son prochain. C’est dans notre nature, dans nos gênes. Nos objectifs sont différents, nos manières de réfléchir, de penser, de voir le monde différents. Nos idéologies sont différentes, nos forces et nos faiblesses, nos vécus différents. Comment concilier des gens dans des positions opposées vivant sous des réalités opposées ? Lorsque deux dimensions contraires se rencontrent, elles s'affrontent et se détruisent l'une et l'autre. Telle est l'implacable loi qui régit la vie humaine. Le seul problème survenu entre Konoha et Kumo devait être un exemple pour Satochi. Deux grandes puissances à priori sur la même longueur d’onde, qui du jour au lendemain voient leurs relations se détériorer sans que personne, jusqu’à ce jour, ne puisse réellement y faire quoi que ce soit. N’était-ce pas troublant ? Je me gardais cependant de faire la morale à mon interlocuteur. Le temps lui donnerait la réponse.

Sur ce point-là, également je hochais la tête comme pour dire « vos préoccupations sont entendues. » Après tout, que pouvais-je faire pour lui ? Certainement pas lui confier un kumojin qui l’aiderait à mener à bien son projet utopique ! Quelle perte de temps ! Les kumojins à Kumo et les vaches seront bien gardées !

Mais, comme s’il avait lu dans mes pensées, le Rakuzan insistait sur son idée, en la précisant. Il me confia le nom de son groupuscule, puis, me fit part de son premier objectif : traquer et tuer le légendaire Samidare Tôchiro. Rien que ça.

« C’est un bien noble projet que vous avez là. Mais pour l’heure, traquer le Samidare n’est pas notre priorité. Je doute qu’un kumojin trouve un quelconque intérêt à s’allier à vous pour cette délicate quête. En tant que Raikage, je me vois dans l’obligation de devoir décliner votre offre. »

Je m’installais mieux sur mon siège, puis je poursuivais :

« J’aimerai en savoir plus sur votre projet. Prenez le temps qu’il vous plaira cependant. En attendant, j’aimerai vous faire part d’une information que vous ne semblez pas détenir… »

Je le regardais fixement avec un air impassible. Je l’avais deviné, le Rakuzan n’avait pas eu échos de cette rumeur. Cette rumeur qui fait état de la disparition du leader du Shoraizen.

« Il semblerait que le Sabakyô ait été assassiné. Tué par un de ses propres hommes. Je n’ai aucune source fiable sinon un courrier anonyme. »

Je me taisais et essayais de voir comment le Rakuzan accueillerait cette nouvelle. Ce serait déjà un bon indicateur de la véracité ou non de cette nouvelle.

Bien qu'il ne souhaitât pas exposer son plan et décrire en précision ce que serait demain le Projet Kiyomeru ce dernier sembla intéresser le Raikage qui le qualifia comme noble. Certes, c'était une remarque fort intéressante, néanmoins malgré l'attitude calme et posée et très à l'écoute de Zennosuke, la suite allait beaucoup moins plaire au Rakuzan.
En effet, le Godaime n'approuva pas sa demande et avec tout le poids de son titre refusa la requête de Satochi. À ce stade, Sato' ne faisait pas la légitimité devant le Chef de Kumo. Il s'y attendait, et la traque de Teichiro était le moyen qu'il avait imaginé pour enfin paraître comme un sérieux interlocuteur. Cependant avec la dernière réplique du Raikage, c'était plutôt mal partit. Allait-il réellement devoir négocier avec la plus haute-sphère sphère de la Foudre ?

S'il le devait... Alors oui, il le ferait. Il y avait beaucoup de choses qui découlaient de cette entrevue, renoncer serait aller en l'encontre de ses concepts. Il ne pouvait pas s'y résoudre, abandonner n'était pas dans ses cordes. Mieux encore, il était un Konohajin fier, il voulait prouver sa ténacité. C'est pourquoi il comptait ne pas laisser Zennosuke s'en tirer avec un simple refus.
Comment réagirait Zenno à l'écoute de ce qu'il suivait...

- Je comprends que cela n'est pas une priorité, toutefois pensez à l'influence que le succès de cette traque pourrait avoir si un kumojin faisait partie de cette traque. Si vous ne souhaitez pas me fournir de nom, laissez moi donc la possibilité de trouver quelqu'un de volontaire désirant apporter cette gloire à Kumo. Qu'en dites-vous ?

La discussion allait alors prendre une perceptive qu'il n'aurait jamais pu imaginer. Premièrement, Zennosuke désirait en apprendre d'avantage, mais il s'apprêtait à avancer une information. Une information cruciale qui semblait d'après les dires du Raikage sortir du champ de connaissance du jeune Konohajin.
Satochi était donc tout ouïe pour écouter cette nouvelle qui une fois annoncé par le Godaime qui s'était redressé dans sa chaise sonna comme une explosion...

Cela ne pouvait être possible. Cette nouvelle raisonna dans l'esprit du Rakuzan durant plusieurs secondes alors que se saisissait fermement de l'accoudoir de la chaise où il était assis. Comment ? Un de ses hommes. Néanmoins Satochi ne voyait personne assez puissant pour venir à bout du Sabakyô. Matawa, certainement pas ... Kohei, même si le Jônin avait ressentit une grande puissance en ce shinobi sur l'île inconnue, elle ne devait pas être suffisamment élevée pour venir à bout de l'Ancien Intendant.
À mois que ...
Il plongea sa tête entre ses mains avant de laisser échapper ces quelques mots...

- Aburame Miko ...

Tout semblait s'éclaircir, bien que cela restait une pure hypothèse, mais des membres connus du Shoraizen par le Rakuzan, seul Miko était suffisamment forte pour pouvoir affronter à arme égale le puissant Sabakyô... Mais cette supposition entraînait plusieurs interrogations. Miko avait-elle était envoyé par Konoha ? Dans ce cas, cela voudrait simplement dire que la Feuille n'avait pas été si passive que ce que les autres villages semblaient penser. Cela ajoutait à coup sûr de la crédibilité au jeune Rakuzan. Venue à Kumo pour faire ses preuves et lancer ses projets.

- Maître Raikage... Si mon hypothèse s'avère être exacte alors je pense pouvoir affirmer que Konoha n'a pas été aussi passif que ce que l'on peut le penser, j'ignore comment... Si Seitô est mort ... Alors le Shôraizen a perdu sans plus grande source de pouvoir... Si je parviens à me débarrasser du Démon Cendré alors je pense que je pourrais sans problème faire face aux autres membres du Shoraizen.

Il marqua une pause, prêt à poursuivre son argumentation.

- Le principal problème de cette Organisation était son Chef, je pense pouvoir m'occuper des autres qui au final n'étaient rien de plus que des gens dont les paroles du Sabakyô avaient captivé la curiosité. Je suis certain de pouvoir régler cette affaire sans effusion de sang. Je ne suis pas leur allié, mais en dépit de cela, ils me font confiance en tant qu'ancien Konohajin... Le sang n'a que trop coulé.

Satochi n'était pas faible, il se sentait capable d'y parvenir. Mais ici, il était à Kumo et son nom n'était que peu connu de ce côté du monde.
Il devait trouver un moyen de pouvoir agir sans craindre l'intervention de Kumo qui réduirait en miette toutes ses intentions de paix.
Teichiro allait payer, Seitô avait déjà payé, mais le reste du Shoraizen n'étaient pas des criminels. Hors pour le Kiyomeru seul le criminel compte. Satochi devait ainsi savoir si à l'avenir, le Sho' continuerait l'œuvre de leur défunt Chef où s'ils prendraient un tout autre chemin, un chemin plus pur...

Le Rakuzan insista. La traque de ce Samidare semblait avoir une grande importance à ses yeux. Et même mieux, je sentais en lui une grande détermination et un calme olympien quant à l’issue de ce combat. Comme si tout était écrit d’avance ou que les dieux lui avaient donné la certitude qu’il sortirait vainqueur d’un face à face avec ce shinobi légendaire. Je regardais à présent le Rakuzan d’un air circonspect. Vraiment ? Est-il aussi puissant qu’il veut le faire croire ?

« Non Satochi San. A moins que vous ne traitiez avec un kumojin intéressé en mission en dehors Kumo, je n’autorise aucun de mes hommes à vous accompagner. Nous avons d’autres urgences. »

Je confirmais mes propos, en lui laissant ce coup-ci une porte de sortie, une petite éventualité de matérialiser ses projets. S’il insistait tant, c’est qu’il devait avoir une bonne raison, un bon plan ou même un kumojin en tête. Mais vu qu’il n’en parlait pas, dans la mesure où il ne citait aucun nom, je restais sur ma proposition initiale. Ceux n’ayant pas été affectés ne le suivront pas dans son périple. Ce Samidare n’a jamais eu réellement affaire à Kumo. Il n’est pas notre priorité.

Lorsque la mort du Sabakyo fut abordée, je remarquais les réactions du Rakuzan. D’abord étonné, puis pensif. Un nom sorti de sa bouche. Et à mon tour, je me fis une idée de la chose, même si je mettais toujours en doute cette information. Ainsi donc Aburame Miko, elle aussi, aurait déserté Konoha. Cette garde prétentieuse… Si elle avait été en mission commandée, en infiltration donc, celle-ci était réussie. Du même coup, dans cette hypothèse, Konoha, enfin, s’était sorti les doigts du… Ahem ! Très bien ! Si cette hypothèse était vérifiée, j’en serais le premier ravi, pour Konoha. Voilà la preuve qu’ils étaient enfin sortis de leur léthargie.

Légèrement occupé par mes propres réflexions, je n’avais prêté attention que d’une oreille distraite à la suite des propos du Rakuzan. Il demandait à nouveau à régler cette affaire seul, affirmant que le sang n’avait que trop coulé. A ses yeux, si le Sabakyo était mort, le reste des membres du Shoraizen pouvaient être en quelques sortes graciés, puisque n’ayant pas de sang sur les mains. Je restais impassible. A mes yeux, cet homme faisait à nouveau foi de faiblesse, de manque de vision et d’aptitude d’analyse flagrante. Mais cela ne m’étonnait plus. Les konohajins ont cette détestable aspiration à faire confiance, à fermer les yeux, surtout quand il ne le faut pas.

« Merci pour ces informations Rakuzan Satochi San. Vous pouvez continuer à séjourner ici jusqu’à ce que nous en ayons terminé avec votre kunai. Il vous sera rendu. Mais pour l’heure, à moins que vous n’ayez d’autres informations intéressantes à partager… »

Je me levais. Signe que cet échange était terminé.

Bien... Visiblement rien de ce que pourrait dire le Rakuzan semblait faire flancher l'esprit du Raikage. Néanmoins, il avait laissé une ouverture. Si Zennosuke se refusait de confier un Kumojin présent au village à Sato'. Il n'avait aucunement réfuté la possible idée de l'enrôlement d'un Kumojin présent à l'extérieur. Toutefois ... Les chances pour que le Rakuzan parvienne à tomber sur un shinobi de Kumo à l'extérieur du village était faible. Il n'allait pas non plus traquer toute sources de chakra pour espérer tomber sur un compagnon susceptible de ne pas accepter sa proposition, visiblement, il allait être le seul à s'embarquer dans cette aventure.

Puis vint cette information dont il aurait jamais pu soupçonner l'existence. La mort de Sabakyô Seitô. Une farce ? Une stratégie pour évincer les suspicions sur lui et le Shôraizen ou alors simple la plus simple des vérités. Un courrier anonyme avait informé Zenno de l'assassinat de l'ancien Intendant de Konoha.
Et en réfléchissant les conjectures du jeune Jônin avait mené au possible auteur de cet assassinat. Miko... Une ancienne Kunoichi que le Rakuzan avait rencontré dans les terres de Shimo no Kuni. Elle s'était montré distante et avait quitté le Rakuzan d'une bien drôle de manière. À cette époque déjà avait-elle renoncé à son bandeau de konohajin... Excepté si tout ceci n'était qu'un plan sagement dissimulé par les instances de Konoha.

C'était une chance, une change de mettre un terme à la folie du Shoraizen, sans leur Chef, ils étaient plus faibles, sans Seitô alors il leur serait peut-être plus simple de passer à autre chose et de changer de vois. C'était peut-être qu'une Utopie, mais cela valait le coup de tenter sa chance. Satochi avait bien fait de venir trouver une solution ici à Kumo. Pendant que la Foudre s'occuperait de découvrir les secrets de ce kunai lui allait partir accomplir le premier acte de son œuvre.
Alors seulement ensuite, il se mettrait à route espérant trouver les personnes qu'il souhaitait découvrir.

Le Godaime Raikage le remercia alors pour ces précieuses informations. Et autorisa le Jônin à rester à Kumo le temps que l'examination du Kunai Hyô. Mais en ce levant le Raikage sonna la fin de cette entrevue. Une entrevue qui avait été fort instructive des deux côtés. Le Rakuzan avait eu l'honneur de connaître le Chef de Kumo, et de se faire une idée de son personnage. Il était encore trop tôt pour dire qu'il pourrait être un allié fiable pour son Projet, mais Sato' laisserait le temps au temps pour convaincre Zenno de sa façon de voir les choses.
Pour l'heure, les deux hommes n'avaient plus rien à se dire alors le Konohajin se leva et présenta une main à serrer à son vis-à-vis.

- Ce fut un plaisir... Je partirai dans deux jours pour Kaze no Kuni. Je vous laisse vous charger de ce kunai en attendant mon retour. Merci encore pour votre accueil Godaime Raikage-sama et bonne fin de journée à vous.

Il se tourna alors et se dirigea vers la sortie du bureau, il avait un voyage à préparer, il n'y avait plus le moindre instant à perdre.