Il faut bien que je me rende à l’évidence, la grotte de la rumeur ne se trouve pas dans cette partie de la région montagneuse. Au sommet d’un autre mont que j’ai investigué complètement, je regarde, au loin, le soleil entamer sa chute sous l’horizon. Debout, mes deux grands carquois installés sur mes épaules, je gratte l’arrière de ma tête, ennuyé de la situation. Il y a trois jours de ça, j’ai commencé mes recherches, mais je commence honnêtement à penser que sans informations plus précises je n’y arriverai jamais. Je soupire longuement.

« Je dois réellement trouver quelqu’un qui pourrait le savoir. »

Je n’ai pas envie de me mettre à la course pour atteindre l’auberge Hors de la Tempête où je réside durant mon séjour à Kumo avant la fermeture des portes. Je décide donc d’aller me réfugier, pour la nuit, dans le bâtiment public que j’avais vu au pied d’une des montagnes plus tôt dans la journée.

Me retournant à étirant mes épaules et mes bras dans un craquement audible de ma nuque, je jette un cure-dent entre mes lèvres et un sourire apparaît. Je lance, devant moi, deux sabres et je saute sur leurs lames. Utilisant ses lames pour descendre le long de la paroi rocailleuse, tout en riant, je reçois de puissante bourrasque. Heureux de glisser le long de la montagne, le vent me caressant, je ne pense plus aux tâches que je dois compléter.

Le futur sera rempli de plusieurs objectifs : tisser des liens avec tous les villages Shinobi, trouver un endroit où installer le quartier général du Clan Zen’Ryou, prendre le contrôle de ce qui reste des Samuraïs après avoir capturé ou éliminé les brigands entraînés par les restants de ma famille, construire un Dojo, abolir le Bushido, changer la mentalité des gens, devenir quelqu’un de grand pour être un point important, une constante, que les jeunes Shinobis peuvent regarder et vouloir devenir. C’est important, dans cette ère de violence, qu’il y ait quelqu’un qui tente de ne pas utiliser la mort inutilement, qui tente d’instaurer la paix.

Mes pieds touchent le sol. Grâce à un mouvement rapide du bout de mes chaussures, je faire virevolter mes deux Katanas et, avec la dextérité d’un Bushi, les rengaine en un mouvement imperceptible. Le sourire n’a pas quitté mes lèvres. Je lance un dernier coup d’œil à la montagne.

« Oui. Beaucoup à faire. »

Quelques minutes de marche rapide plus tard, j’arrive dans une sorte de mélange entre un restaurant, un bar, une auberge et un stand sportif dans lequel, pour le moment, des hommes plutôt musclés se combattent. L’édifice est sur trois étages, mais la terrasse est immense, à l’extérieur, où se tiennent dans un cercle de roches, les lutteurs. Protégé par trois grands monts, cet établissement est certainement le plus grand centre d’amusement et de boisson que j’ai vu de ma vie.

Je prends place à une table non plus de cercle de gladiateurs aux torses nus et je retire une carte d’une poche de mon carquois le plus petit. Sur ce bout de papier maltraité, plusieurs marques rouges montrent toutes mes recherches infructueuses. J’en ajoute plus d’une dizaine.

« C’est certainement au Pays du Fer, alors, » marmonne-je.

Une minute plus tard, un homme en chemise brune s’enquiert de ma commande. Je lui réponds simplement que je désire une carafe d’eau et sa spécialité en alcool comme en plat principal. Satisfait, le serveur s’en va et, après avoir rangé la carte et empoigné un livre, je poursuis la lecture des Lois, Mœurs et Coutumes des Kumojins.

*J’espère avoir le temps d’en lire suffisamment avant de rencontrer le chef de cet état!*

« Vous pouvez m’appeler Taku, mon nom est plutôt long pour rien. Que puis-je pour vous? »

Je termine rapidement la ligne que j’étais en train de lire tout en divisant mon attention dans l’optique d’écouter le jeune qui prenait place. Sourire en coin lorsque j’entends une autre personne croire que je suis un marchand de Katana, je dépose lentement mon livre législatif et je me retourne vers l’homme qui vient d’arriver et qui semble plutôt à la hâte. Regard doux, serein, je lui laisse compléter ses explications alors que l’homme à la chemise laisse, au coin de la table, une consommation en m’indiquant le prix d’un signe de la main que j’acquiesce d’un hochement de tête sans quitter mon nouvel invité des yeux.

Donc, cet homme se prénommerait Demon et serait originaire du même clan que mon rival Arekushi. Évidemment, rien n’indique que deux personnes de même origine ont les mêmes idéologies ou même les mêmes objectifs. En l’occurrence, Demon semble vouloir m’offrir un marché de paix.

Je laisse donc le livre reposer sur la table et j’attrape la tasse dans laquelle deux tranches de citrons baignent à l’intérieur d’un alcool que je n’ai jamais goûté. J’en sirote une petite gorgée après avoir humé le parfum de cette chose qu’il nomme rhum. C’est un goût sucré et doux. Encore plus heureux qu’au départ, je fais signe au Jisetsu de mon intérêt, de la main droite.

« Je vous écoute, monsieur Jisetsu, » dis-je en lui offrant une expression chaleureuse.

Je sors d’une poche de mon carquois à sabres les pièces nécessaires au paiement de ma commande et j’en demande une autre pour Demon. Si jamais il ne veut pas partager un verre avec moi, je pourrai toujours le boire.
Comme à mon habitude, j’attrape mon cure-dent de ma main libre et, sans que je n’aie quoi que ce soit à dire ou penser, le bout de bois commence à valser entre mes doigts. Ma main gauche s’amuse doucement avec lui alors que j’écoute l’homme à l’offre intéressante silencieusement.

Le manieur de temps resta calme, lorsque celui-ci lui expliqua son surnom... Taku... C'est vrai que c'était plus court au final... Enfin, le Jisetsu n'avait pas vraiment perdu deux jours de sa vie pour un détail OH combien précieux... Mais bien pour autre chose... Qui serait certainement bien plus construtif au final... Enfin, le manieur de temps poursuivit, lorsque le blondinet lui expliqua qu'il avait toute l'attention de ce dernier, alors que celui-ci repris enfin parler:

-... A-tu entendu parler de Nami no Kuni?... Un petit pays, très peu riche...

Le Jisetsu marqua un temps d'arrêt, puis il repris enfin a parler, et commença enfin son explication:

-... Un pays faible, qui souffre de banditisme... De trafique d'armes et de drogue... Les habitants de ce pays vivent chaque jours dans la peur du lendemain... Pendant que le Daimyo de ce pays ne fait rien pour le petit peuple, dans l'impossibilité de se défendre par ses propres moyen... Ne trouve tu pas ça monstrueux?... Ce type se prétend leur seigneur, sans jamais ne leur venir en aide... A ne faire que profiter du peu de richesse que possède ce pays...

L'homme aux yeux dorés plongea enfin un regard dans celui du blondinet, alors qu'il finisse par expliquer:

-... Cela n'a que trop duré... C'est pourquoi, je suis a la recherche de personne ayant la volonté de restauré un peu de dignité a ce pays en perdition... De personne ne cherchant pas la gloire... Mais voulant simplement rendre la paix a un pays qui n'y a pas droit depuis de nombreuses années... A rendre une vie normal, a des gens qui n'ont pas demander a souffrir d'une vie aussi dure... Je suis natif de Nami no Kuni... Et afin d'accomplir tout ça, je cherche des gens, afin de m'aidé a renverser le Daimyo de ce pays, afin d'offrir une nouvelle ère a ce pays qui m'a vu naître...

Le Jisetsu continua se regard intense, plein de convictions dans ses propres paroles, alors qu'il expliqua:

-J'ai entendu parler de toi... Il parait que tu cherche a offrir de l'aide au gens... La, je te propose de m'aidé a rebâtir un pays... Qu'est-ce que tu en pense?...

Rapide.. Clair, net précis, du Demon a l'état brut... Il ne restait plus qu'a voir la réponse du marchant de sabre... Allait-il ou non devenir un appuie pour le Jisetsu ou non... C'était au blondinet d'en décidé.

J’écoute ce Jisetsu me parler et je suis heureux de découvrir que, comme je le pensais, ce ne sont pas tous les membres d’un même clan qui sont meurtriers ou criminels. Celui-ci, un peu plus âgé qu’Arekushi, ce montre particulièrement émotif derrière sa façade robuste. Au fur et à mesure qu’il m’explique la condition de cet endroit nommé Nami no Kuni, mes sourcils se froncent et mes dents se serrent. J’ai beaucoup de difficulté avec l’injustice, comme la plupart des êtres vivants, mais, contrairement à eux, j’ai la puissance de faire pencher la balance.

Je sens tout le poids de sa souffrance et de celle de ses concitoyens alors qu’il me fixe, poussant une pression inutile sur moi. Néanmoins, je ne cède pas aux deux tentations que j’ai, d’analyser cet homme avec mon regard fou que les gens détestent et de tomber dans l’abysse de ma rage silencieuse, celle qui m’a fait me tatouer les bras, celle qui m’a fait effectuer des assassinats inutiles, celle qui fait en sorte que je suis apte à prendre la vie de quelqu’un pour en sauver d’autres.

Je prends une longue minute pour me calmer. Je n’aime pas prendre des décisions hâtives. Je comprends, toutefois, les convictions et l’intensité de Demon. Après quelques gorgés de cet alcool particulièrement sucrée, je pousse une mèche hors de mon visage et finalement plonge mes yeux dans les siens, souriant.

« Bien. Je comprends. Je veux aider. »

Finalement, je me penche vers lui, les avant-bras devant un point d’appui sur le bord de la table. Mon cure-dent retrouve sa place dans mes lèvres.

« J’ai un groupe, une famille plutôt, qui effectue ce genre d’aventure. Notre organisation se nomme le Clan Zen’Ryou. Je leur en toucherai quelques mots et, si vous avez mon support, vous aurez probablement le leur aussi. »

Une gorgée plus tard, je lève deux doigts de ma main droite.

« Néanmoins, je dois mettre deux conditions. La première, si c’est possible, il faudra laisser en vie le Daimyô en question pour qu’il ait droit à un tribunal. Je n’aime vraiment pas le meurtre inutile. Ainsi, je préfèrerais qu’il soit capturé et mis en prison ou envoyé à des travaux, » dis-je avant d’accueillir mon plat principal que le serveur dépose. « La deuxième, si jamais il y a conquête armée, j’aimerais pouvoir discuter des tactiques employées lors de l’assaut pour tenter d’éviter le plus grand nombre de violence et de blessés. Je ne connais pas votre force armée, mais je suppose qu’il serait quand même possible de sauver des vies si nous planifions calmement, » termine-je en prenant un morceau de quelque chose qui a la texture du poulet. « Ceci sont mes conditions, mais sachez que je tiens réellement à vous aider! »

Je goûte à ce plat qui n’a pas du tout le goût du poulet. Mon expression est réellement surprise. Aussi, je place l’assiette entre mon interlocuteur et moi-même. Ce dernier reçoit finalement sa consommation alcoolisée qui est identique à la mienne.

« Tout ce que je désire, c’est qu’il y ait le moins de pertes possible. Pour ce qui est de la reconstruction, j’aimerais, effectivement, vous être utile aussi! »

Je termine cette dernière phrase en montrant à l'homme le plat de la main, comme une invitation à se servir si jamais il en a envie.

Le manieur de temps fut assez ravie d'entendre qu'il avait le soutient de celui-ci, ainsi que de probablement, ce qu'il appelle sa famille... Le Jisetsu comprenait parfaitement qu'on puisse considérer des amis comme sa famille... Yusuke... Malgré sa disparation, il était le frère du démon..

L'homme aux yeux doré écouta la suite des paroles du blondinet, alors qu'il n'avais pas vraiment d'objection aux conditions de celui-ci... Alors, qu'il expliqua de manière simple:

-Sur le fait qu'il y ai des victimes inutiles... Je ne vais pas te mentir, comme dans toutes les actions armée... Il est possible qu'il y en ai...

Le jeune homme marqua une légère pause, alors qu'il expliqua ensuite:

-... Cependant, je m'engage sur mon honneur de tenir mes engagements... J'éviterais les morts inutiles, et le Daimyo actuel aura la vie sauve... Et droit a un jugement, afin de savoir ce qu'il adviendra de lui... Mais, je pense prendre toutes les richesses qu'il a prit... Et le rendre a ceux a qui elle appartiennes...

Le Jisetsu venait de trouver un allié qui semblait avoir parfaitement compris les idéaux du démon... Il changerait ce monde, il ferait tout son possible pour que les autres n'ai pas a vivre ce qui lui a pu vivre... Faire couler le sang serait certainement un mal nécéssaire... Mais, c'est le genre de décision qu'il faut être capable de prendre, et le manieur de temps n'avait pas peur de se salir les mains... Si cela pouvait permettre de rebâtir Nami no Kuni.

L'ancien Kirijin prit son verre, et le porta en direction du blondinet:

-Ensemble... Nous rebâtirons Nami no Kuni... Nous offriront une nouvelle ère a ce pays.

Le manieur de temps attendit que le blondinet trinque avec lui... Le Jisetsu plus que jamais avait la vision de son avenir... La vision de son pays... La marche du destin n'allait pas tarder a commencé... Et c'est un futur qui changera a tout jamais la vie de ce pays.

Cet homme, Demon, est un homme de principes, je peux le voir. Ses yeux son francs comme son ton de voix. Il ne tente pas de me cacher quoi que ce soit ou il est carrément maître dans l’art du mensonge. Je lui fais confiance, j’ai envie de lui faire confiance. Puisqu’il m’a promis de s’en tenir aux morts minimums et qu’il est sincère, je lève donc mon verre à la conquête et reconstruction de ce village dévoré par la souffrance et le banditisme.

Aussitôt la gorgée ingérée, je siffle une chanson de cinq notes. Je la siffle deux fois avec qu’un hibou plus gros que la moyenne descende vers nous. Il se dépose sur mon épaule et je lui donne aussitôt un morceau de pain de mon assiette.

« Voici Chokushi! C’est mon hibou du désert. Grâce à lui je peux communiquer avec tous les gens qu’il a déjà vus. Il a une ouïe formidable et ne répond qu’à cette petite mélodie que je viens de siffler. Si jamais vous voulez me contacter, c’est une manière simple et efficace de le faire. »

D’un coup d’épaule, mon animal s’envole en quelques coups d’ailes, laissant derrière lui quelques plumes et un peu de duvet. Je souris au Jisetsu avant de reprendre la parole.

« Dites-moi? Connaissez-vous déjà qui seront vous alliés? Savez-vous déjà comment vous compter vous attaquer à cette tâche? »

En attendant sa réponse, je ramène l’assiette plus près de moi puisque mon interlocuteur n’en avait pas pris un seul morceau. Sans être offensé, je décide donc de conserver la totalité du contenu pour moi. Je goûte une nouvelle fois à sa viande que je n’arrive pas à replacer en parsemant mes portions de gorgées de ce rhum au citron et de quelques jeux de cure-dent.

Plus loin, les lutteurs ont terminés leur affrontement et le terrain se vidait alors que deux nouveaux gladiateurs prennent leur place. Le plus grand des deux ressemble un peu à Goren tandis que l’autre plus petit, me fait penser à Yanosa. Pendant une seconde, je m’imagine le carnage que serait un affrontement entre ces deux hommes-là, hommes à la puissance que je n’arrive toujours pas à comprendre.

*Comment ont-ils faits pour se développer à ce point-là? Comment ont-ils faits pour devenir si forts?*

Mes sourcils se froncent pendant un instant, un seul, alors que Demon insinue la possibilité d’être entouré de Shinobis sans affiliation à la recherche de rédemption. Le problème ne vient pas du fait qu’ils seront fort probablement criminels, mais plutôt que je vois souvent que les hommes sans village changent de personnalité au gré du vent, qu’ils décident d’être fidèle là et non ailleurs. Je n’arrive pas à faire confiance à ce type de personnes.
Mais, je crois pouvoir faire confiance à Demon. C’est suffisant pour moi.

De plus, il m’annonce l’aide des habitants du village caché des Nuages, ce qui me surprend tout autant que la nouvelle précédente. Une nouvelle fois, je prends une attitude plus sérieuse. Les Kumojins ne s’impliquent rarement s’ils n’ont pas un but expansionniste ou une raison militaire outre que simplement d’aider. En fait, c’est le cas avec tous les villages Shinobis sinon, il n’y aurait pratiquement plus de crime.

Néanmoins, une fois que tout est dit et que je mastique sur la dernière bouchée de mon repas, je souris au Jisetsu venu de nulle part pendant une seconde. J’avale en vitesse et je prends une autre gorgée de ce nectar délicieux avant de reprendre la parole.

« Tout ce que vous dites m’intéresse. Je crois que nous avons de fortes chances de succès et, personnellement, je désire participer à cette aventure! Tel que mentionner plus tôt, je contacterai les autres membres du clan Zen’Ryou, Miyuki et Kennei, et, s’ils veulent participer, nous serons prêt à nous mobiliser lorsque vous nous contacterez. S’ils préfèrent ne pas s’en mêler, sachez que vous pouvez tout de même compter sur ma présence et mon appui. »

Je lui lève une nouvelle fois mon verre, en guise de signature final de ce contrat, et j’en prends une grande gorgée, terminant ainsi ma consommation. L’individu devant possède en ses mains toutes les informations nécessaires pour me contacter. Il suffit qu’il ne le fasse pour que je m’implique directement dans sa conquête. Ce n’est pas chose facile, de mettre de côté ses ambitions et de s’occuper, de prendre en charge, la direction d’une cité. Je ne connais pas beaucoup Demon, mais je crois que ses valeurs sont bonnes et c’est suffisant pour moi.