Quelle chaleur, je reviens tout juste d’une douche bien froide que j’ai pris après mon entraînement journalier et malgré cela une trentaine de minutes après je sens encore cette chaleur envahir mon corps. Impossible de s’y faire et l’envie de boire un bon verre bien frais se fait demander. Tout en traversant les rues, je me demande une chose. Entrer chez moi me préparer un verre bien frais ou de passer dans un bar pour changer. Cela peut être un défi plutôt intéressant pour battre cette timidité qui m’envahit, puis je ne peux pas non plus que compter sur les autres pour résoudre se soucie, je me dois bien aussi de faire le pas en avant pour tenter des choses et l’obstacle du bar semble plutôt une bonne option. Trouver un bar peu bondé et se donner comme objectif d’arriver à rester dedans plus deux dix minutes. Oui, mesdames et messieurs, moi Kongoh Dento va tenter de rester dix minutes sans outil de sécurité dans un bar. Cela peut être décrit comme une tentative de suicide ou même d’une folie mental, mais non. Comme tout obstacle quand l’on veut atteindre un étage on doit monter les escaliers et oui messieurs là je me dois de lever le pied de le poser sur une marche au-dessus et m’appuyer sur cette chance de victoire quitte à retomber tout en bas.
Je m’arrête et contemple. Je regarde à travers les effluves de chaleur que ressort l’aire libre une porte battante ou semble-t-il un air frais y ressort comme dans les films se cowboy, mais avec la clim. Prêt à dégainer mon portefeuille et à tirer un bifton droit dans la poche du barman sans même sourciller. Aurait-il le dernier mot et va me neutraliser ? Je dis non, non car je ne me le laisserais pas faire, je dis non car je suis au plus haut de ma motivation, puis bordel qu’es que j’ai soif putain. Pardon s'est sorti tout seul. Oui je sais ce que vous vous dite en lisant tout ça, le Petit Kongoh si on peut dire petit n’a pas toute ca tête, certain dirons même que le soleil lui a grillé quelques neurones. Ben je réponds non, non car pour que ce soit le cas il faudrait déjà que j’en ai des neurones. Sbam je vous ai bien eu hein ? Bon, j’avoue, je m’enfonce.
Bon, arrêtons de tergiverser, j’avance, j’entre dans le bar, puis m’approche timidement. La chaleur à raison de la teinture de ma peau, je rajoute messieurs car je ne suis pas comme ça moi, j’aime bien vous rajouter des choses, je rajoute à cela la rougeur de l’hésitation et du mal-être que je ressens en ce moment. Rouge plus rouge sa fait que je suis de quelle couleur ? Violet, et ben non c’était un piège je reste rouge. Regardant le barman, mon portefeuille à la main, l’homme face à moi un verre dans une main, un torchon dans l’autre, il me regarde lui aussi. Je le regarde, il me regarde, je continue de le regarder, il continue à me regarder, puis il commence à dire :
Vous voulez boire un truc monsieur ?
Premier lancé. Il commence fort le bougre. Ma soif me faire répondre oui sans trop d’hésitation, le premier obstacle est franchi avec une simplicité qui survient du surnaturel. Je plisse des yeux, prêts à faire feu quand d’un coup voilà le coup bas :
Un bourbon et un glaçon ? Ça vous rafraîchirait ? Ça vous convient ?
L’enfoiré, il tire en plein dans le cœur, je suis presque achevé. Je ne comptais pas prendre d’alcool, ma maman m’a toujours dit de ne jamais en boire et tout le monde le sais, il faut toujours écouter ça monman. Cependant je ne vais pas vraiment dire non, c’est donc d’une voie basse presque à terre que je me débats comme je peux. Le regard posé au sol et mon amour-propre piétiné :
Ou, Ou heu ou, merci.
L’homme me regarde bizarrement puis commence à servir le liquide dans un verre. Me le posant devant moi sur le comptoir. Ce dernier ne se contente pas de m’achever, il doit continuer en dansant sur le reste de mon amour-propre :
Ha, ha ce genre de verre se boit cul sec, allez va y mon grand.
Merde, j’aurais dû savoir que cet exercice est bien trop dur pour moi. L’aire dépitée, je commence à poser mes fesses sur le tabouret. Touchant avec deux doigts le verre dont je n’ai d’un coup plus du toute envie.