Cher Masashi,

Tiens, ça me fait bizarre de t’appeler ainsi… Pourquoi ? La première raison est sentimentale, parce que oui, c’est douloureux. Pourquoi te le cacher, faire semblant, alors que j’ai toujours été franche avec toi ? Tu m’as manquée, tu m’as déçue, tu m’as blessée et tu m’as fait peur… J’ai imaginé le pire à ton sujet… D’ailleurs, j’ai tout de suite pensé « est-ce vraiment lui l’auteur de cette lettre ? » Je te croyais plus courageux que passer par un messager… Mais aux vues de tes dires, je n’ai plus de doutes maintenant, c’est bien toi. Bref. La seconde raison est qu’au plus loin que je m’en souvienne, je n’ai jamais fait référence à toi autrement que par Sensei. Je ne sais pas. Cela fait longtemps, très longtemps…

Inutile de te lamenter sur ton sort, d’avoir des remords. Si je le voulais, je pourrais me sentir tout autant responsable. Oui, j’ai loupé mes examens genin à l’époque pour te garder auprès de moi et t’avoir comme professeur particulier. J’ai été égoïste, et lorsque le pire est arrivé, j’aurais pu être une Shinobi, j’aurais pu être en mesure de protéger mes terres, mais il n’en fut rien. Au lieu de protéger des gens, des gens ont cherché à me protéger… Si tu vas dans ce sens, je suis tout aussi coupable que toi. D’une certaine manière, j’ai moi aussi abandonné les miens. Des fois, je me sens même honteuse d’être encore en vie alors que d’autres… Enfin bon, chacun s’endort avec ses démons, mais fini toujours par se réveiller. Alors ne t’en fais pas, je vais de l’avant ! C’est de cette manière que tu as toujours orienté mon entrainement…

D’ailleurs, en parlant d’entrainement, tu dis être parti en quête de puissance. Te connaissant, je suppose que tu as du fortement progresser… J’espère que ça valait le coup ! Moi de mon côté, ne t’en fais pas, je n’ai rien relâché. Je me bats chaque jour dans le but de devenir plus forte, et j’en ris là, au moment où je t’écris ces mots. Tu sais pourquoi ? Parce que je fais tout ça dans le but de survivre et de trouver une terre d’accueil, un lieu comme Kiri où enfin je me sentirai chez moi auprès des miens. Alors ça me fait sourire parce que tu me parle justement de ça. Ta lettre, en la lisant, agit comme une délivrance au bout de plusieurs mois d’attente et d’errance. Limite, c’est trop beau pour être vrai. Hi no kuni tu dis ? Moi j’entends Konoha. Ne te souviens-tu pas des conflits qu’ont pu avoir nos deux nations ? Tu crois que la hache de guerre est enterrée pour tous ? N’est-ce pas toi qui m’a raconté la ségrégation dont était victime notre clan, et ce à Kiri ? Et cela devrait mieux se passer d’après toi dans une nation anciennement ennemie à Kiri… Soit !... Tu dis avoir besoin de moi ? Et tu veux que je vienne te retrouver ? Tu sais, à l’époque, tu m’aurais demandé de te suivre, je l’aurais fait, sans réfléchir… Peut-être que je viendrais faire un saut, si j’ai le temps…

Je suis heureuse d’apprendre que tu es en vie, tout comme Pô. Tu dois sûrement être heureux que je le sois aussi. Au fait, comment ton messager a su me retrouver ? Me pister, moi, tu sais comme c’est difficile… Comment m’as-tu décrit pour qu’il soit certain de donner sa missive à la bonne personne ? Peu importe au final, je te connais tu es très persuasif et très précis aussi. Tu n’as pas changé, toujours aussi doué… tu as su me redonner espoir. Dis moi où je saurai te trouver, et qui sait, peut-être auras-tu la visite d’une vieille connaissance…

xoxoxoxo, Shina.