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Durant plusieurs mois, le Samuraï a suivi un entraînement draconien pour parfaire ses compétences, préférant devenir plus fort que de gravir les échelons sans en avoir réellement les capacités. "Quand vous êtes capable, feignez l'incapacité. Quand vous agissez, feignez l'inactivité. Quand vous êtes proche, feignez l'éloignement. Quand vous êtes loin, feignez la proximité."

C'est ainsi que Shirudo s'écarta du système, pensant qu'il fallait mieux rester discret jusqu'au moment opportun. De nombreux Shinobi de sa promotion étaient devenus Chuunin et possédaient une place importante au sein du village caché des nuages. Il avait, bien évidemment, hâte de les revoir sur le terrain, mais il vit à leur simple posture qu'ils étaient devenus plus forts et plus matures. Il était, à présent, temps de redevenir actif.

Enveloppé dans ses draps blancs, Shirudo fixait le plafond, les paumes de ses deux mains étaient posées sur l'arrière de son crâne. Les rayons du soleil perçaient les stores et agressaient brutalement son visage. Cela faisait plusieurs minutes que le jeune adolescent était allongé, passif dans son lit. Il avait, pour habitude, de penser, réfléchir sur différentes thématiques en se posant des questions existentielles, stratégiques et même parfois futiles.

Quelques minutes plus tard, il était fin prêt pour effectuer sa première mission d'une longue série. Il opta pour une mission de rang C peu complexe où il devait simplement enquêter sur une disparition de bétail sans réelle importance. Il partit alors à la ferme en question qui se trouvait à quelques kilomètres au nord-est de Kumogakure no satô. Après avoir traversé la grande chaîne de montagne qui entourait le village, il arriva dans une grande plaine qui s'étendait à perte de vue. Il se trouvait dans la campagne du pays de la foudre où chaque hectare de terre était consacré à la production bovine et agroalimentaire.

Après plus de deux heures, il arriva enfin à cette fameuse ferme qui semblait être à la limite de cette énorme superficie aménagée par l'homme et pour l'homme. Il se présenta d'abord auprès du fermier avant de le questionner. Shirudo voulait absolument tout savoir. Le fermier n'avait apparemment aucun ennemi et n'avait jamais subi d'agression et n'a encore jamais reçu de menace. Cela signifie que les auteurs du vol n'ont pas commis cet acte par vengeance ou par haine.

Shirudo essaya de comprendre le mobile du crime afin de dresser une première liste de suspects potentiels tout en prêtant attention à ce que disait les villageois. En effet, chacun d'eux pouvait inconsciemment, malencontreusement laisser des indices dans leur façon de parler, les mots qu'ils emploient ou leur façon d'agir. Ces indices pouvaient indiquer la présence de mépris, de jalousie et de haine à l'encontre de la victime.

Essayant de dissocier l'attitude, le comportement et la personnalité de chaque individu, il les fixait pendant plusieurs secondes afin de tenter de "s'insinuer dans leur esprit". Shirudo savait pertinemment que l'attitude et la personnalité déteignaient sur le comportement d'un individu, même inconsciemment. Il les observait en quête du moindre signe d'hostilité. Il observait particulièrement ceux qui ne soutenaient pas le fermier, ceux qui ne coopéraient pas, sans doute par égoïsme ou par rancune. Il n'obtint rien de convaincant, rien qui puisse l'aider dans son enquête.

"J'ai ma petite idée. En effet, j'ai eu vent des agissements d'un petit groupuscule d'emmerdeur dans les parages. Je profiterai de l'occasion pour leur apprendre les bonnes manières." - Affirma-t-il avec arrogance

"Pouvez-vous me montrer l'endroit par lequel le bétail s'est enfui ?"

Il suivit le fermier jusqu'au lieu de l'infraction. Les délinquants avaient fait un trou de plusieurs mètres dans la clôture qui limitait la ferme. Après avoir inspecté les lieux et recueillis les informations nécessaires, Shirudo prit la route à la recherche du troupeau. Le mobile du crime lui échappait toujours. Qui pourrait partir avec un troupeau entier et pourquoi ?

Il suivait les traces de sabot encore fraiches et s'enfonçait dans l'immense étendue verdoyante. Cela faisait environ dix heures que les criminels avaient commis leur crime. Il ne pouvait donc pas aller bien loin étant donné qu'ils avaient un troupeau avec eux.

Shirudo tentait toujours de connaître le mobile. Il se demandait s'ils n'avaient pas volé le bétail, sans raison particulière. Et s'ils avaient laissé les bovins en liberté, livrés à eux-mêmes ? Et si le bétail était éparpillé un peu partout dans la zone ? C'était le pire des scénarios qu'il pouvait imaginer, car il faudrait retrouver les bovins un par un et les ramener à la ferme, ce qui pourrait prendre plusieurs heures, voire plusieurs jours.

Chose qu'il n'aime pas faire, Shirudo devait à présent s'en remettre au hasard. En effet, ce dernier aimait planifier absolument tout, de telle sorte qu'il n'ait aucune surprise et détestait ne pas contrôler la situation. Néanmoins, les traces de sabot semblaient bien indiquer que les bovins étaient en troupeau et non éparpillés, mais pour encore combien de temps ?

Il continua de progresser dans cette plaine. Après environ trois heures, il vit deux hommes accompagnés de trois vaches. Chose étonnante puisqu'il n'y avait aucun élevage bovin dans les parages à sa connaissance. Il n'y avait pas non plus de fermier indépendant dans les environs, car la zone était contrôlée par les autorités du village caché des nuages et la production était principalement destinée à alimenter les Kumojin. Sauf si ces deux hommes travaillaient dans l'illégalité, même s'ils n'avaient pas vraiment l'allure de deux fermiers.

"Eh ! Que faites-vous avec ces vaches ? Où les avez-vous eus ?" - Demandait-il

Les deux hommes ricanèrent estimant qu'il n'avait rien à dire à un "gamin" et estimant également que notre protagoniste devrait plutôt jouer aux billes que de se mêler des affaires de "grands". Bien sûr, Shirudo ne s'attendait pas à ce que ces deux hommes coopèrent aussi facilement. Il répliqua alors par une provocation en sachant pertinemment que cela allait déboucher sur un combat inévitable.

"Je vous conseille de coopérer, sans quoi, je serai forcé de recourir à la force."

Fatalement, ce qui devait arriver, arriva. Il n'avait pas identifié les deux personnes à qui il avait affaire, il ne savait pas non plus s'ils étaient impliqués dans le vol, mais ce dont il était sûr, c'est qu'ils n'avaient pas affaire à des Shinobi, mais plutôt à des loubards. Loubards qu'il pouvait, normalement et selon toute logique, mettre au tapis sans avoir recours aux armes, simplement avec le Taijutsu bien qu'il ne soit pas pourvu d'une grande force physique.

Il y avait une grosse différence au niveau de la musculature entre les deux camps ; néanmoins, Shirudo était un Shinobi et qui plus est, un expert au corps à corps. Il comptait bien le prouver avec ce combat. Ils répondirent bien entendu à la provocation, ce qui prouvait donc qu'ils n'étaient pas très futés. Les deux délinquants chargèrent notre héros. Ils ricanaient, pensant qu'ils allaient gagner en raison de leur supériorité physique et croyant naïvement que Shirudo n'était qu'un gamin aux grands airs.

Shirudo fixait les deux Shirudo en inclinant légèrement la tête. Sa main droite empoignait le fourreau de son katana. Il le lâcha puis écarta les jambes, fléchit les genoux comme s'il voulait prendre une impulsion. Ses mollets se contractaient, il esquissait un grand sourire avant de charger au dernier moment ses adversaires. Les deux tentèrent de lui donner un coup de poing.

Il posa sa main gauche sur le triceps droit de son adversaire pour dévier le coup vers la droite et gêner son équipier. Il arma son pied droit afin de lui donner un violent coup de pied au niveau de l'abdomen. Le loubard se recroquevillait, il était penché vers l'avant. Voyant que le second criminel allait l'attaquer, il fit ensuite un bond vers l'arrière.

"Je ne vous veux aucun mal. Je vous conseille de coopérer et il n'y aura pas de blessés."

Ils refusèrent tout deux de coopérer, c'est alors que le second criminel chargea notre jeune Samuraï, ils se lançaient alors dans un combat au corps à corps. En tant que pacifiste, Shirudo refusait le combat et ne faisait qu'esquiver les coups que lui assignaient son adversaire. Ce dernier était en colère et frappait de toutes ses forces, de tout son être... dans le vide. Ses attaques étaient vaines puisque, guidé par la haine, il ne réfléchissait pas.

Mais imbu de lui-même, par simple maladresse, notre protagoniste encaissa deux gros coups de poings au niveau de l'abdomen et des pectoraux. Après tout, on ne peut pas fuir éternellement, on ne peut éviter l'inévitable. Pour mener à bien sa mission, Shirudo était dans l'obligation de recourir à la violence, retarder son usage ne faisait que compliquer sa mission, car la voie diplomatique n'était pas une solution dans ce cas-là.

Shirudo devint furieux, lui qui voulait éviter le combat, venait d'encaisser deux puissants coups. Il contre-attaqua alors son adversaire en lui assignant deux coups de poings dans le visage avant d'enchaîner avec un uppercut. Soudain, son coéquipier arriva par la droite, non pas par pur altruisme, mais simplement, afin de vaincre le Kumojin.

Le samuraï agrippa alors l'homme qu'il était en train de frapper puis s'en servit comme bouclier, avant de contre-attaquer en sortant l'un de ses deux katana de son fourreau, bien décidé à éliminer au moins l'un des deux criminels de sorte que l'autre coopère par peur pour sa vie.

Il chargea les deux délinquants armé de son Katana puis assigna à l'un d'entre eux un ou deux coups de Katana précis de sorte à éviter ses points vitaux. Il planta sa lame dans la jambe de son adversaire, puis s'en servit comme appuie afin de décoller ses deux jambes du sol pour assigner à son adversaire, un violent coup de pied dans les pectoraux. Il s'approcha ensuite du second adversaire à quatre pattes, puis, sous les yeux de son acolyte, il le roua de coups avant de tendre son sabre vers lui comme s'il voulait l'éliminer.

"Vous vouliez éviter de mourir de faim, mais regardez jusqu'où cela vous a mené."

Il rangea ensuite son katana dans son étui puis marcha lentement vers l'acolyte en question. Il s'accroupit alors devant lui puis le fixa alors quelques secondes avant de lui demander s'ils voulaient continuer à se battre sans raison ou s'ils voulaient coopérer. Il semblerait que le combat était terminé puisque, les larmes aux yeux, ils préfèrent renoncer, prétendant qu'ils étaient affamés et n'arrivaient pas subvenir à leurs besoins vitaux. En toute bonté, Shirudo s'excusa de ce qu'il leur avait fait. Il se leva, pivota légèrement vers la droite avant de fermer les yeux.

*Soupir* "Je vois... Je vous autorise à garder une vache, mais en contrepartie, vous devez me promettre de ne plus jamais attaquer les paysans et vous devez également me promettre de cesser toutes autres activités illégales qui pourraient entraver la pérennité du village et par conséquent celle du pays tout entier." - Il marqua ensuite une courte pause

"Je n'ai pas le droit de faire ça, mais sachez que je m'en voudrais de vous laisser ainsi. Je sais que vous faites ça, non pas parce que vous aimez terroriser les gens, mais parce que vous n'avez pas d'autres choix."

Cette générosité et cette bonté à toute épreuve allaient sans doute le perdre. Il s'était écarté du fondement même de son être qui est la paradoxalité du fond et de la forme. En ce jour, le fond et la forme ne faisaient plus qu'un, mais pendant encore combien de temps ?

Après avoir discuté avec les deux hommes qui lui indiquèrent le lieu où les bovins étaient cachés, il s'empressa de les ramener auprès du paysan qui en était responsable. Shirudo affirmait qu'il n'avait pas pu ramener un de ses bovins, parce qu'il était déjà mort. S'excusant auprès du paysan tout de même ravi de retrouver son bétail, il retourna au village caché des nuages afin d'y faire son rapport.