Contexte:

Hop, et en voilà une bourse bien pleine ! Le jeune garçon marchait, sur une des nombreuses routes du pays de l’Herbe… Jouant avec une bourse en tissu, pleine à craquer. La mission avait été une réussite, et la prime qu’il avait reçue représentait un sacré petit pactole. Tout ça pour aider un vieux fermier à s’occuper de son potager… Le jeune garçon n’avait décidément pas perdu sa journée ! Et encore, il n’était pas au bout de ses surprises.

***

Sur le chemin du retour, lorsqu’il rentrait à la Capitale, il avait décidé de s’arrêter à un avant poste de l’Alliance. Il aimait bien faire ce genre de petites visites. Grâce à ces dernières, il se faisait plutôt bien voir et pouvait ainsi leur demander des services lorsqu’il reviendrait. Mais ce n’était pas le premier but de l’enfant. Non, lui il y allait seulement car il avait un peu pitié du rôle des gardes. Ils devaient rester enfermés toute la journée dans un endroit clos, ils n’avaient pas la possibilité de découvrir le monde en le parcourant… Mais bon, il fallait de tout pour faire un monde. Et Hiko souhaitait juste leur apporter un peu de compagnie, par pure gentillesse.

Lorsqu’il en vit un, il s’arrêta donc et rentra dans le petit bâtiment. Il n’était jamais venu ici et il déclina donc son identité sous le regard surpris des gardes… Chûnin… Et pourtant si jeune. Enfin bon, une fois la surprise passée, les gardes et le jeune garçon échangèrent quelques mots. L’enfant leur donna un peu de ce qu’il avait ramené de la ferme où il avait effectué sa mission, de délicieux fruits qu’ils partagèrent entre deux éclats de rires. Le courant passait plutôt bien, et le jeune garçon passait vraiment un bon moment !

Cependant, ils furent vite interrompus par l’arrivée d’un étranger. Un shinobi de Suna apparemment qui déclina son identité aux gardes qui avaient immédiatement repris leur sérieux. Mais il n’y avait aucun danger, le garçon était juste venu se présenter et expliquer la raison de sa présence sur ces terres du pays de l’Herbe. Un simple moyen de voyager en toute légalité sur les terres de l’Alliance en somme. Mais son appartenance au village de Suna mit la puce à l’oreille à Hiko… Il voulait en savoir plus.

Son côté curieux prit alors le dessus sur tout le reste. Il remercia chaleureusement les gardes pour leur accueil si gentil, puis il prit congé d’eux. Cela ne faisait que quelques minutes que le sunajin était parti, il ne fût donc pas difficile de le rattraper. Hiko connaissait bien ce pays, il n’avait donc aucun problème à se déplacer aisément dans cette végétation luxuriante. Il rattrapa donc le jeune garçon en un rien de temps et il lui barra la route en se positionnant juste devant lui avec un sourire.

« Salut ! Je t’ai vu à l’avant poste. Tu es bien un shinobi du village caché du sable c’est bien ça ? »

Toujours aussi direct. Hiko n’y allait pas par quatre chemins lorsqu’il souhaitait savoir quelque chose. Et son sourire, attaché à sa petite bouille d’ange, montrait à quel point sa question était innocente. Mais il manquait quelque chose… Une chose que sa maman lui avait toujours dit. Avant de demander l’identité de quelqu’un, commences par te présenter. C’est donc ce qu’il fit, se passa une main derrière la tête comme s’il voulait s’excuser de son impolitesse.

« Ah, moi c’est Sairyo Hiko ! J’suis un shinobi de l’Alliance ! »

Le contact avait été établi. Mais le jeune homme en face de lui avait-il vraiment envie de parler en ce moment précis ?

Musique:

Mon maître m'avait donné congé, je n'avais plus qu'à retourner chez moi, j'avais traversé quelques contrés et quelques pays depuis. Je n'avais nul doute d'une possible filature pour m'éviter des problèmes ou alors il avait peut-être tout simplement « confiance » en moi. Je ne comprenais pas la raison de mon renvoi à Suna, j'avais fait quelque chose en mon âme et conscience certes mais cela était plus ou moins logique. Je transmettais des rapports à une Kunoichi de Suna, une amie à lui qui s'inquiétait de son attitude et des problèmes qu'il pouvait rencontrer. Seulement, il avait pris cela comme pour de l'espionnage, on pouvait en effet penser à cela mais ce n'était nullement mon intention. Cependant sa décision était irréversible.

Je me trouvais maintenant à Kusa No Kuni, je ne pouvais m'empêcher de penser à mon maître qui arborait un air si froid en ce moment. Je me revoyais en lui il y a quelques mois quand je n'arrivais pas à communiquer ou même à comprendre mon entourage. J'avais fait beaucoup d'efforts pour surmonter cela, beaucoup... Maintenant c'était au tour de mon maître de passer cette épreuve, j'étais de tout cœur avec lui malgré nos différents.

Les procédures en général étaient longues et ennuyantes, une généralité peut-être bien plus précise qu'on ne pourrait le croire. Je m'étais présenté à une escouade de gardes, ceux-ci m'avaient automatiquement amené à leur avant-poste où je fus interrogé. Pour être honnête, je comprenais leurs méthodes mais cela ne m'empêchait pas d'être ennuyé. La damoiselle qui m'avait interrogé dans une petite pièce semblait être gentille à mon égard. Je n'avais pas trop bien compris, je ne savais pas si cela était lié à mon action qui s'était simplement résumé à de la galanterie ou autre chose, je peinais à comprendre autrui à vrai dire.

Lorsqu'ils décidèrent de me laisser reprendre mon cap, la jeune femme sortit de l'établissement pour me donner son prénom. À ces mots je laissais légèrement tomber ma tête sur le côté pour réfléchir à cela, je n'avais pas besoin de connaître son identité et pourtant elle me l'avait donné. Je ne comprenais pas son action à ce moment-là, par respect je m'étais légèrement baissé en signe de respect. Une légère esquisse d'un sourire suffisait pour qu'elle regagne son antre. Le pas lent, j'empruntais un petit chemin, j'étais de nouveau reparti pour un tour. Je repensais alors à la damoiselle se nommant Ayia. D'après mes livres, elle avait réagi d'une façon à me faire penser qu'elle était susceptible de s'intéresser à moi. Elle était très belle comme jeune femme, je ne pouvais le nier. Peut-être qu'elle avait la vingtaine voir même un peu moins. Cheveux noirs aux yeux violets, un petit peu pâle, voilà ce que j'avais remarqué chez elle.

A contrario, j'avais du mal à imaginer ce qui pouvait lui plaire chez moi. Je n'étais pas très avenant, je n'avais presque aucun dialogue et j'avais méprisé un tant soit peu son interrogatoire. Mes yeux avaient peut-être interpellé Ayia, ils n'étaient pas si rares mais mon Azur avait été scruté de nombreuses fois par ma grande sœur Yami. Il y avait peut-être quelque chose d'intéressant à l'intérieur. Je rougis alors à ses pensées, je n'étais pas intéressé par une relation. J'appréciais les femmes et je prévoyais de me marier plus tard et de créer une descendance, mon âge et mes projets actuels ne concordaient malheureusement pas avec cela. Je remettais cela à plus tard.

J'étais perdu dans mes interrogations quand une voix m'arrêta brusquement, je baissais les yeux doucement pour apercevoir un enfant. Environs le un mètre quarante, des cheveux blanc et une corpulence normale. Je me demandais bien ce qu'il me voulait, à la vue d'un autre homme j'aurais sûrement dégainé mon arme mais là je ne sentais aucun danger. Il s'exprima alors en m'expliquant qu'il m'avait vu à l'avant-poste et me demanda confirmation sur ma provenance. Je ne répondis pas à cela, je laissais quelques secondes planer quand il se présenta. Sairyo Hiko, un shinobi de l'alliance donc, je baissais légèrement mon corps en avant en signe de respect.

« Je me nomme Toshiro Ogami, je suis en effet un Shinobi de Suna. »

Tournant ma tête à droite et à gauche, je cherchais comme quelque chose du regard avant de planter mes yeux à nouveau dans les siens. Du bleu, pendant ce voyage j'avais pu observer de beaux yeux bleus similaires aux miens. La couleur des siens me faisait penser à un océan d'une eau très claire.

« Tu es un Shinobi certes mais es-tu seul ici ? Il est imprudent de laisser un petit garçon seul, tu ne crois pas ? »

Le garçon observait mes yeux avec insistance, il était normal de regarder quelqu'un dans les yeux en dialoguant avec mais cette fois-ci il semblait bien plus porté sur mes yeux. Enfin, je lui avais demandé si il était seul. Il me paraissait pas non plus chétif mais disons un peu petit, ce n'était qu'une idée parmi tant d'autres. Il me répondit à cela d'une façon enfantine et assez amusante, il disait être assez grand selon lui. J'affichais un petit sourire en coin avant de détourner mon regard amusé. Ce n'était pas moquerie non mais il me faisait tout simplement à un enfant alors je ne pouvais m'empêcher d'être amusé de la situation.

Cependant il était décidé à me montrer qu'il n'était pas ce qu'il paraissait. Il essaya de me le prouver à sa manière en me disant qu'on était suivi. Je m'arrêtais à ses mots en tournant mon regard vers lui. Je n'avais senti aucune présence, j'étais pourtant attentif à tous sons et bruits possibles mais sur ce coup j'avais à discerner une possible filature. Il m'indiqua avec sa main une position, un buisson assez épais, je ne voyais que cela avant qu'une ombre jaillisse. Je mis la main sur mon Katana spontanément en me préparant à un quelconque affrontement. Je pus apercevoir alors le visage de notre espion, c'était en fait la damoiselle qui m'avait précédemment interrogé. Je replaçais mes mains à leurs positions initiales avant de laisser échapper un petit soupir. Il y avait des petits rougeurs sur ses joues comme toute à l'heure, je me grattais la tête un peu perplexe par rapport à la situation.

Je n'eus le temps de me prononcer un seul qu'elle s'évapora dans un nuage de fumé. Je n'avais aucun doute sur les dons de mon interlocuteur dés à présent. Un sensoriel, cela m'était évident. Si ce n'était avec aucun autre artifice il avait sûrement senti un chakra derrière nous et avait trouvé sa position exacte.

Son initiative était très intéressante, je n'avais pas l'habitude qu'on me prouve des choses de cette façon. Le petit Hiko, j'avais fait à peine connaissance avec lui que j'avais déjà de l'estime à son égard. Son comportement infantile m'amenait à lui accorder une certaine confiance pour qu'il marche à mes côtés quelques instants. Je repris alors la route à ses côtés, je ne pouvais pas m'arrêter de marcher après tout. Il me posa une question en rapport avec la damoiselle, une question à laquelle je n'avais aucune réponse. Je sentais une petite chaleur au niveau de mes joues, elles étaient légèrement teintées de rouge.

«  Je ne peux répondre à cela, moi même je n'y comprends rien. J’espérais peut-être que toi tu puisses m'apporter une réponse.  »

Avant ma réponse il m'avait posé une toute autre question, il me demandait si je connaissais Kawaguchi Tsukiko. Il avait mal prononcé son nom de famille mais je voyais clairement de qui il voulait parler. Je ne craignais pas d'apporter des informations à Hiko, après tout il me semblait pour avoir un minimum confiance en lui. Il me fit d'ailleurs penser à la correspondance que je tenais avec la Kawaguchi. Seulement elle s'était coupée brutalement en vu de mon renvoi à Suna, je devais ça aussi lui dire mais j'avais tout de même un peu honte de l'échec de ma mission.

«  C'est Kawa-guchi, un des clans les plus réputés à Suna. Ils maîtrisent le sable à leur guise. »

Cependant je n'avais jamais vu Tsukiko à l’œuvre, une fois elle s'était entraînée à mes côtés pour masquer sa demande d'espionnage mais elle n'utilisait qu'un arc. D'ailleurs elle n'était pas très habile avec à cette époque.

«  Sinon, oui je la connais. Je l'ai déjà croisé plusieurs fois, j'ai discuté aussi plusieurs fois avec elle. Pourquoi tu me demandes cela, que lui veux-tu ? »

Il souhaitait peut-être me parler d'une histoire de cœur, peut-être cet honnête bonhomme voulait avoir une relation plus qu'amicale avec elle. Je tournais ma tête brusquement vers lui avant de rétorquer à nouveau.

«  Par contre je te préviens, si c'est une histoire de cœur je ne peux t'aider. J'ai peine à comprendre les autres, alors les femmes-..»

Il s'en était sûrement rendu compte avec la garde de l'avant-poste.

La Kawaguchi pas des plus agréables ? J'avais du mal à le croire pour être honnête, je l'avais vu plusieurs fois et elle avait été gentille à mon égard. Une gentillesse que ne m'avait pas fait spécialement quelque chose mais je n'en étais pas mécontent pour autant. Enfin, lors de notre dernière entrevue elle avait souhaité me voir seulement pour me demander un service. J'imagine que en me demandant ce service elle s'était forcée à être aimable si j'en crois les paroles de mon nouveau compagnon. Je répondais à son clin d’œil par un sourire. Il avait raison, elle semblait gentille dans le fond comme beaucoup de personnes dans ce monde. Moi y compris, si j'arborais une mine pas des plus accueillantes je n'en étais pas pour autant diabolique. Je plaçais mes mains derrière ma tête avant de répondre à mon compagnon de route.

«  La dernière fois qu'on s'est croisé, c'était lors d'un entraînement. Elle apprenait à manier l'arc d'après moi, sûrement débutante en la matière. »

Je tournais ma tête vers mon camarade avant de reprendre.

«  Ce jour-là elle m'a demandé un service alors elle avait été aimable avec moi. Mais je suppose que tu as raison, dans le fond elle doit être sympathique. Je ne la connais pas vraiment mais c'est une personne de confiance je pense. »

Hiko reprit alors la parole, il hésitait à me parler d'ailleurs. Je le compris assez vite en remarquant les secondes qu'il laissait entre ses premiers mots. Des petits blancs qui en disaient long sur l'hésitation de mon interlocuteur. L'air interrogatif, je plongeais mes yeux de glace dans ses yeux bleus, en attente de la suite. Il me posa alors une question sur mon village, il me demandait si on était au courant des événements récents. Je réfléchissais alors quelques secondes à ses mots. Pour ma part, j'étais au courant d'une attaque assez récente mais je n'avais pas tant d'informations que cela. De plus cela faisait maintenant quelques mois que j'étais coupé de Suna et les informations étaient bien plus difficiles à obtenir.

Ces « choses » dont il me parlait, elles n'avaient pas l'air de laisser indifférent le petit garçon aux cheveux blancs. Peut-être qu'il y avait eu des décès dans son entourage, j'avais connu aussi ça il y a bien longtemps lors de l'avènement de Makka. Je pouvais le comprendre si le cas était avéré mais je n'allais pas pour autant le prendre dans mes bras.

«  Pour ma part je suis au courant d'une attaque en effet mais ça remonte à quelques mois si je ne m'abuse non ? »

Je marquais une petite pause. J'étais sur la route du retour et j'avais du mal à me tenir informé sur la situation de mon village. Je craignais surtout d'une attaque en mon absence, je m'étais entraîné toute ma vie afin de contrer les possibles offensives sur Suna, je n'aspirais qu'à la défense de ma patrie.

«  Après-.. Je ne suis plus à Suna depuis trois mois maintenant, j'étais en voyage donc pour le reste je n'en sais rien. Si c'est intéressant, tu peux m’en parler, je n'ai rien contre cela. Par contre si ça ne l'est pas, tu peux t'abstenir. »

Je ne prenais pas de pincettes, je préférai être honnête en toutes circonstances. Même je ne le faisais avec aucun « tact ». Puis de toute façon, même si j'étais avare d'informations, une seule chose m'importait : Suna. Ma vie lui était dédiée, je me foutais du monde m'entourant. Si le monde pouvait brûler ne serait-ce que pour la survie de mon village je n'en serais pas gêné, un village entier pour un Sunajin, je n'en serais pas gêné non plus. Je m'étais fait une promesse que je comptais tenir même si cela impliquait ma mort. Je pensais cela et pourtant, je ne m'étais pas gêné pour décimer un camp de bandits à Yu no Kuni hors de ma juridiction. Je l'avais fait pour une petite fille qui réclamait justice. Tout cela était un peu flou dans ma tête, un peu contradictoire.

Suite à mes mots, le jeune Shinobi du Shukai s'arrêta. Je fis de même alors par respect à sa personne, je ne connaissais que depuis peu Hiko mais il me semblait être de bonne compagnie. La marche a ses côtés n'était pas déplaisante, nos sujets discussions non plus d'ailleurs. Il voulait s'arrêter alors autant le faire dans de bonnes conditions, sortant du sentier bien tracé, je m'adossais à un arbre pour me laisser tomber au pied de celui-ci avec un petit soupir de fatigue.

J'écoutais alors les paroles de mon interlocuteur, tout d'abord il me conta l'attaque de sa nation par des ennemis disposant d'une marque. Une marque ? Je me demandais de quel type de marque il pouvait dont me parler, mon interrogation fut courte car il prononça le mot Furyou. Les Furyous étaient les créations les plus redoutées après tout, des entités ayant des pouvoirs énormes et sans pareilles. Je savais de quelle marque il parlait, je l'avais déjà vu auparavant sur une des mes camarades. Un F à l'encre noir, oui c'était la marque des serviteurs. Saibogu Suzuka avait cette marque sur son corps, quelque chose de sûrement indélébile.

«  Je vois de quoi tu veux parler Hiko, j'ai combattu une Furyou il y a quelques temps aussi sans même réussir à la blesser. Des vrais démons ces choses.. »

L'attaque avait été dévastatrice et je le croyais sur parole, le pouvoir d'un Furyou avait pu entièrement me glacer le corps. Les capacités étaient étonnantes, ainsi que leur chakra aussi noir que l'obscurité. Je voyais au visage du jeune Shinobi et à ses mots que le fait d'évoquer tout cela lui provoquait une certaine tristesse. Baissant les yeux, je ne pouvais m'empêcher de penser à mon expérience passée. Mon père était mort lui aussi dans un attentat, j'imaginais la peine de mon interlocuteur.

Il reprit alors en expliquant que ceux-ci avaient réussi à passer leurs défenses. Il y avait donc des traîtres dans le rang de l'alliance. Je n'étais pas étonné, de nos jours les personnes étaient facilement perverties.

Quelques temps après l'attaque, un homme avait décidé de prendre le pouvoir et de profiter de la faiblesse du Shukai. Cela était simplement astucieux de sa part, on pouvait alors tout de suite imaginer que le capitaine ayant dissous le Triumvirat était derrière tout ça. Ce n'était pourtant pas mes affaires mais j'étais attentif, les informations étaient bien plus pertinentes lorsque qu'elles provenaient d'un membre étant au cœur du problème.

Comme des lâches, les deux capitaines avaient pris la fuite. Et pourtant à ce grade on devait avoir un certain niveau, des hommes et de l'influence.. L'empire était né quand l'alliance n'était plus. Profitant d'un méfait de l'ennemi il avait retourné littéralement le Shukai. Un bon stratège vous me direz. Ce petit garçon à la mine angélique arborait un visage triste, la vue de cette expression facile n'était pas agréable pour moi. D'un air gêné, je me relevais pour tapoter son épaule. Je n'étais pas à l'aise avec ces subtilités, ça sonnait presque faux de ma part.

«  C'est triste mais c'est comme ça, tu vas devoir t'y faire ou alors combattre. Cet homme, le capitaine dont tu me parlais, il doit être simplement corrompu. Si ce n'est par les ennemis il l'est par le mal, évincer deux hommes pour prendre les pleins pouvoirs..

Enfin, ce ne sont pas mes affaires. Tant que tout se passe bien à Suna. »

J'enlevais ma main de son épaule en essayant d'exprimer un peu de compassion sur mon visage.

Musique:

Assis face à moi avec sa petite tête d'innocent, j'avais du mal à l'imaginer ôter la vie à quelqu'un. Oui je pensais à cela, il arborait l'emblème d'une nation et se présentait comme Shinobi après tout. Le temps m'avait appris certaines choses, du haut de mes seize on pouvait me croire sans expérience et pourtant ce n'était point le cas. Mes missions, mes recherches et le passé de mon village comme du monde m'avaient amené à faire certaines conclusions.

Un Shinobi se devait de protéger son village coûte que coûte, envers et contre tout. Cela va de soit qu'on parle aussi de tuer les ennemis. Il y a un ou deux mois, un homme s'était présenté à moi suite à une intervention dont j'étais l’auteur. J'avais démantelé un camp, tuant ainsi quelques personnes -du moins c'était ce qu'il m'avait dit- et pourtant je n'avais pas touché les points vitaux. Une question lui était alors venue «  Es-tu le justicier ou alors le meurtrier ? ». Je ne voyais aucune différence à cela, être un justicier n'implique pas au contraire le fait d'être un meurtrier ? Comment établir une paix, une pérennité pour son village si ce n'est pas le sang. Si demain on me disait de détruire un village entier pour mon peuple, je m'y attellerais sans hésitation. Cela faisait-il de moi un monstre ? Chacun avait sa réponse à cette question.

Malgré les événements qu'il avait vécu son innocence et son regard angélique étaient toujours présents. Je ne pouvais que saluer cette force intérieure.

Il me parla alors de mon village natal, il ne comprenait pas pourquoi j'en étais si loin alors que je l'aimais tant. Ses questions me semblaient normales, il n'avait pris aucune pincettes et j'appréciais cela. Comme il avait procédé, j'aurais procédé, des similitudes se faisaient ressentir et pourtant nos caractères paraissaient opposés. Il n'avait pas tort sur le fond, j'avais délibérément quitté mon village pour suivre mon maître. Ce choix était sous le coup des sentiments, une nouvelle fois. Je rejetais toutes émotions à l'époque, je n'avais pas à faire des choix si difficiles. Depuis que je me suis ouvert, j'avais toutes sortes d'épreuves. Un bien pour un mal, vous me direz-..

Enfin, regardant mon camarade dans les yeux. Je ne pus m'empêcher d'esquisser un sourire en coin en entendant ses mots.

«  Hiko, j'apprécie ton franc-parler. Je souhaite que nos discussions restent toutes aussi honnêtes, si tu le veux bien. »

Je croisais les bras pour fermer les yeux après avoir baissé légèrement ma tête en avant. Il m'avait parlé de Suna, j'en étais presque nostalgique après quelques mois d'absences.

«  Tu as raison, j'ai quitté le village alors que j'en suis pourtant très attaché. Je l'ai fait pour mon maître qui ayant perdu sa femme récemment n'était pas au mieux de sa forme. Nos chemins se sont séparés et pourtant je ne lui en veux pas.

En ce qui concerne le village, rien ne laisse penser à un problème majeur mais il est vrai que mon absence me cause tort. J'ai une grande-sœur malade et je n'ai pu être à ses côtés pendant des mois et des mois. »

Je commençais à me rendre compte que j'étais presque à la limite de me confier, je n'étais pas habitué à cela mis à part avec Yami. Je tournais la tête avec quelques rougeurs sur le visage, un petit peu gêné peut-être.