Le poste de contrôle de Kumo avait été passé sans trop de problèmes, les deux Sunajins n'avaient rien à cacher, il n'y avait aucune raison qu'on les retienne ou les repousse. Heureusement que Sho était là, sa présence avait drôlement facilité l'entrée au Village. Une fois à l'intérieur, Kibō avait besoin de s'entretenir avec son vieil ami et demanda à Ogami d'aller prendre deux chambres à l'auberge « Les nuages jaunes ». Le bâtiment était réputé pour son confort, mais également pour le service proposé. Le Genin s'exécuta, laissant seul les deux Pacifistes.
La discussion avec le Chef du Clan Kadoria et Conseiller de Kumo avait duré plus que prévu. Notre jeune héros venait de se quitter avec son ami et entreprenait déjà la route pour l'auberge, où une bonne nuit de sommeil l'attendait. Le voyage avait été long et le duo ne s'était pas beaucoup reposé durant celui-ci. Le trajet jusqu'à l'établissement était court, mais assez long pour réfléchir sur son comportement. Cet entretien avec Sho l'avait en quelque sorte apaisé et il avait envie de voir son élève pour s'excuser, il avait été très dur avec lui ces derniers temps, alors qu'il n'en pouvait rien.
L'élève de Kioshi pénétra dans le hall de l'auberge et s'annonça à la réception. Les chambres avaient bel et bien été prises et la réceptionniste donna la clé de la chambre à notre jeune héros. Ce dernier demanda quel était le numéro de celle de son compagnon, il voulait lui rendre visite et lui faire part de ses excuses, si le Toshiro ne dormait pas encore. L'employé annonça que la chambre d'Ogami se situait en face de celle de Kibō. Le Sunajin remercia la demoiselle et monta à l'étage. Au pied de la porte, on pouvait voir de la lumière s'échapper de la chambre du Genin, il était encore debout.
Notre jeune héros s'apprêta à toquer et entrer, mais il s'arrêta. Il était de bonne humeur et il voulait faire une petite farce à son élève. Le membre du Kakumeigun activa un sceau sur sa poitrine pour masquer tout son provenant de son être et ensuite, fit rouler une bille avec un sceau de téléportation sous le pas de porte. Un instant plus tard, le ninja au regard de glace se retrouva dans la chambre d'Ogami, heureusement, ce dernier était dos tourné à lui. Le Genin était assis au bureau en train de rédiger quelque chose. Intéressant pensa Kibō. Écrivait-il des histoires ou bien était-ce une lettre d'amour ?
L'élève de Kioshi s'avança, sans émettre un bruit grâce à son don et se pencha pour voir par-dessus l'épaule d'Ogami. Il s'agissait d'une lettre à l'intention de Tsukiko. Étrange, Kibō ne savait pas que les deux se connaissaient, il y avait une histoire entre eux ? Peut-être depuis son enterrement de vie de garçon, qui sait. Le membre du Kakumeigun respira doucement pour ne pas souffler dans le cou du Genin et continua de lire la lettre que son élève était en train de rédiger. Cependant, il n'aurait jamais dû la lire et Ogami n'aurait jamais dû écrire cette lettre...
◊ TU TE FOUS DE MOI !?!?
S'exclama à haute voix Kibō, désactivant son Fûin. Le Toshiro rédigeait un rapport sur le comportement de Kibō et sur ce qu'il faisait. Pourquoi faisait-il ça ? Qui le lui avait demandé ?
◊ C'EST QUOI CETTE LETTRE !?!?
Toshiro Ogami
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Kumo n'avait peut-être pas le plus beau paysage mais cela ne m’empêchait pas de penser que ce village était bien bâti. La sécurité aux portes était presque infaillible, les formalités avaient été réglées rapidement grâce à la connaissance de mon maître. Celui-ci se nommait Kadoria Sho, pour nous faire pénétrer dans son antre si aisément il devait sûrement avoir une fonction importante au sein du village. Enfin, cela n'était que très peu important. Je ne savais pas combien de temps j'allais rester ici, je m'en fichais un peu à vrai dire. J'étais aux côtés de mon maître pour le « meilleur et le pire », je voulais chasser ses démons.
Après avoir reçu nos autorisations, le rêveur me demanda d'aller nous prendre des chambres à une auberge bien spécifique portant le nom « Le Nuage Jaune ». Peut-être était-ce un conseil de son vieil ami ou tout simplement il y était déjà allé. Je m'exécutai simplement à ses ordres. Je pouvais observer une devanture plutôt jolie, le jaune prédominait sur les autres couleurs. On pouvait y voir aussi de faux rochers sur le toît pour bien montrer le côté montagnard. À mon entrée, je pus ressentir une ambiance plutôt bonne. L'aubergiste servait à boire au comptoir avant de me rejoindre en entendant une petite cloche sonner. Devant son pupitre, il affichait un grand sourire en me demandant ce que je souhaitais. La main dans ma poche droite, je sortis ma bourse me permettant de payer nos deux chambres. Cette fois-ci je payais, on essayait de faire chacun notre tour, du moins j'en avais l'impression.
M'abaissant légèrement, j'esquissais un sourire à l'aubergiste.
« Merci, je vous prie de garder une des clefs. Cette chambre sera destinée à Kibo, mon maître, il passera sûrement un peu plus tard. »
L'homme acquiesça avant de proposer de m'offrir à boire, gentille attention mais très peu pour moi. D'un geste de la main je déclinais sa proposition, avec respect bien sûr. Je n'étais pas ici pour me faire des ennemis, il fallait que je sois courtois avant tout.
Je pris la direction de l'escalier pour me rendre dans ma chambre où je souhaitais tout d'abord me reposer un petit peu. Je me devais aussi d'écrire une lettre à Tsukiko et Yami, seulement quelques heures de sommeil n'étaient pas de refus. Me laissant profiter d'une douche assez rustique, je pus me mettre dans mon lit et m'endormir des plus rapidement. Au réveil, j'allumais quelque chose pour m'éclairer avant de m’asseoir sur une chaise. Je commençais alors à rédiger ma lettre « de rapport » sur Kibo destinée à Kawaguchi Tsukiko.
J'avais promis à la damoiselle d'envoyer des lettres sur l'état du dirigeant de Midorhato, elle faisait partie de son équipe et était son amie, j'avais accepté sa requête. Cela était une des rares fois où j'acceptais de rendre un service de la sorte. Je ne me sentais pas concerné par elle directement mais si elle était inquiétée de son état, je n'y pouvais rien. Au début de la lettre était écrit clairement le nom de la Kawaguchi. Ensuite, je donnais quelques informations sur les humeurs de mon maître, sur ses réactions et surtout sur notre voyage. Je m'appliquais quand je fus pris de sursaut par une voix qui n'était que celle de mon maître. « Tu te fous de moi » disait-il, je reprenais mes esprits sans même me retourner. Il enchaîna en criant à nouveau, il voulait savoir ce que j'écrivais à sa partenaire.
Reculant la chaise doucement, je replaçais mon kimono légèrement défait avant de me mettre face à lui.
« Comme tu peux le voir, c'est une lettre adressée à Kawaguchi Tsukiko, ta partenaire. »
Son entrée furtive, je ne l'appréciais pas, son ton je ne l'appréciais pas non plus. Mon visage sérieux, mon bleu glacial dans le sien, j'allais parler en toute honnêteté.
« Elle est venue me voir il y a quelques mois pour je garde un œil sur toi et que je lui parvienne des lettres sur ton état. La damoiselle s'inquiétait pour toi, habituellement je n'ai rien à faire de ces histoires de sentiments ; Mais cette fois-ci j'ai accepté en vu de ton état et de ce qu'il s'était passé.
Maintenant si tu veux me blâmer, fais le maître mais je resterai sur mes positions. »
La réaction d'Ogami fut surprenante. Il ne sursaute pas et sut garder son calme, comme s'il s'attendait à ce que Kibō fasse irruption de la sorte dans sa chambre. Le Toshiro se leva gentiment et se retourna pour affronter la fureur de son maître, qui était décidément hors de lui. Son état était déplorable et la moindre étincelle pouvait le rendre complètement fou, comme lors de cette occasion. Le Genin devait le savoir, lui qui avait été aux côtés de Kibō durant le début du voyage. Pourquoi ne pas lui avoir dit qu'il écrivait à Tsukiko ? Cela aurait été plus simple que de lui cacher et arriver à ce stade.
L'élève de Kibō ne semblait pas vouloir s'excuser. Son geste était noble, mais il n'avait pas été transparent avec son Senseï et c'était une chose que le membre du Kakumeigun détestait. Notre jeune héros et Tsukiko n'étaient pas restés en bon terme et le Sunajin ne voyait pas pourquoi son état de santé l'intéressait. Ogami aurait pu se renseigner avant de commettre une telle bourde, le nom de la Kawaguchi provoquait un sentiment d'irritation chez Kibō. Le poing du Chef du Midorhato se resserra, comment le Toshiro pouvait rester aussi calme et sûr de lui, alors qu'il ne connaissait pas la relation qu'entretenaient les deux membres de l'équipe Miira ?
◊ Tu ne comptes pas t'excuser !? Sais-tu au moins ce que représente Tsukiko pour moi avant de lui écrire, hein !? Personne n'a besoin de connaître mon état, mise à part Kioshi-Senseï et sache que je lui écris régulièrement pour lui indiquer notre position et mon état de santé !
Le Genin pensait être devenu un homme, un grand ninja, il se sentait pouvoir prendre des décisions, des choix sans consulter son maître. Il le pouvait, mais il devait faire preuve d'un peu d'intelligence, de se renseigner sur la question, car dans ce cas précis, il avait obéi aux ordres d'une étrangère. Rien de grave, mais cela aurait pu être un imposteur ou autre.
◊ Tu crois tout savoir !? Ma parole ! Je suis vraiment en train de perdre mon temps avec toi !
Kibō tourna les talons et prit la direction de la porte. Il sortit une petite sacoche d'argent et la lança sur le lit de son élève.
◊ Tu peux remballer tes affaires et partir. Ton voyage s'arrête ici, retourne à Suna.
Notre jeune héros ouvrit la porte et s'apprêta à partir...
Toshiro Ogami
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La tension était palpable, j'avais vraiment énervé mon maître. Je n'en connaissais pas la raison au début, peut-être prenait-il cela comme une trahison de ma part ? Après tout je ne lui en avais pas parlé, j'essayais de comprendre sa réaction. Il m'expliqua alors que la relation qu'il avait avec Tsukiko n'était pas des meilleures, je n'avais pas les détails mais à première vue je comprenais le pourquoi de la demande de la Kawaguchi. Ne pouvant pas le demander à Kibo, elle avait simplement essayé avec son élève. Je croyais en la sincérité de la damoiselle qui me semblait à première vue chaleureuse. Je n'avais même pas daigné demander quel type de relation ils entretenaient, j'aurais du le faire avec mon maître. J'observais son poing serré avec dégoût, je ne savais plus quoi faire à ce moment là.
J'avais beau essayé de comprendre autrui, de m'adapter, de faire des faveurs et d'aider mais ce n'était toujours pas bon. Tout était de travers, à l'époque j'arborais un air froid comme mon maître. Après la perte intégrale de ma famille je n'aspirais plus à rien. Kibo m'avait donné une raison d'avancer et maintenant qu'il était lui dans une mauvaise passe, je n'avais pu l'aider. Disant rester sur mes positions, je faisais la forte tête et ça ne plaisait toujours pas à cette personne qui m'avait tant apporté. Je regardais le rêveur et je pouvais voir dans ses yeux une colère des plus féroces, il était aussi déçu, je le voyais.
« Je croyais faire bien, tout simplement. Tu vois, tu m'as fait avancer sur certaines choses. Je veux faire les choses biens et pourtant ça ne va toujours pas, la solitude avait des bons côtés aussi. »
Voilà maintenant qu'il disait perdre son temps, comment devais-je considérer cela. Est-ce que dorénavant je n'étais plus son élève, les mots me manquaient et je n'arrivais plus à comprendre la situation. J'étais simplement désorienté quand il asséna le coup de grâce en me disant de prendre congé. Mon retour à Suna allait se faire bien plus tôt que prévu, mes yeux humides j'étais un peu attristé de tout ce qu'il venait d'arriver. Il sortit alors une sacoche d'argent pour la jeter sur le lit. J'observais celle-ci, il se dirigeait vers la porte, peut-être que je devais faire quelque chose pour le retenir ou alors m'excuser. Non je ne fis rien d'autre que jeter son argent contre le petit miroir de la chambre pour le détruire. Je n'en voulais pas. Un seul mot suffit avant son départ, un seul. Je baissais les yeux au sol en prononçant celui-ci.
« Adieu. »
La porte fermée, je ne savais sur quel pied danser. J'étais en colère et en même temps très triste, j'étais même à la limite de verser quelques larmes en repensant à tout ce que j'avais appris à ses côtés. Je rengainais Azura pour la placer à mes côtés, c'était un bien qui m'était très précieux. Sous la colère je ne pris pas vraiment le temps de tout bien placer dans mon sac, dans le désordre j'enfermais les choses une après les autres.
J'étais mécontent de quitter mon maître -si il l'était encore- et ça je ne pouvais le nier ; Seulement je pouvais enfin rentrer à Suna, retrouver mon village bien aimé. La situation devait être clarifiée mais à ce moment là j'étais tellement pris dans le dégoût, la colère et la tristesse que je n'arrivais pas à imaginer bien la suite de notre relation. Je pris la route du retour en ne regardant pas derrière moi, il n'en était pas question. La décision de Kibo était prise et je ne pouvais y remédier mais l'histoire n'en était pas pour autant terminée.
Le tort je l'avais oui cela était évidemment, s'il avait été plus avenant avec moi pendant ces mois si peut-être aurais-je voulu à lui en parler. Avec des si on refait le monde comme dirait mon défunt père.
