Depuis les erreurs d'Akuraï qui eurent engendrés mon incapacité à user des mes gênes ancestraux j'avais appris à employer les capacités que cet homme m'avait laissé, celle dont son Kinjutsu avait imprégné mes chairs, mon esprit et mon chakra. Plutôt, je n'avais réussi qu'à maîtriser le Kinton, c'était plus simple qu'avec les dons de mon père. Le métal était tangible alors que la chaleur était une chose plus abstraite, difficile à visualiser. Le vieil homme m'avait gracieusement informé que mes capacités en ninjutsu avaient probablement souffert du transfert et de l'imprégnation qu'il avait usé à mon encontre mais qu'en revanche j'avais bénéficié de ses propres atouts.

Jusqu'aux quelques derniers mois et malgré ma force considérable, je n'avais toujours été qu'une novice dans l'utilisation de genjutsu; je n'employais que des illusions assez basiques, sans grand impact. Ce fut lors d'une discussion avec moi même ou plutôt avec le parasite qui avait élu domicile dans mon corps, que celui-ci m'apprit que j'avais maintenant la capacité de créer des illusions plus complexe. Je restai perplexe quant à ses allégations, je n'avais pas l'impression d'en être plus apte dans ce domaine, enfin, je n'avais pas essayé non plus. Cette pensée, ce qu'avait dit l'usurpateur; trottait dans mon crâne et m'obsédait presque.

Puis vint ce jour. J'étais aux archives de Suna, feuilletant des dossiers de Sunajin quand m'interrompit cette voix rauque, familière; que je tentais de réprimer tant que possible. Mais l'homme restait assez fort pour outrepasser ces barrières que j'avais essayé de dresser entre lui et moi. La plupart du temps, lorsqu'il se manifestait; c'était pour exprimer des sombres idées ou tenter de les instiller dans mon propre esprit. Peine perdue, il n'était qu'une simple gêne. Mais ce jour...

*Tu me fais pitié ma pauvre fille.*
"Que me veux-tu, Akuraï."

J'entendais sa voix. Comme à chaque fois, c'était soit pour me dénigrer soit pour insulter les personnes que je rencontrais. Cette fois-ci, c'était la même. Je lui avais répondu la même chose qu'à chaque lorsque je pouvais lui répondre. Je savais que je ne devais pas lui prêter d'attention, mais c'était plus fort que moi. Je savais que cet homme qui m'avait privé d'une partie de ma force pouvait m'offrir une compensation. J'espérais donc, secrétement, qu'il parle. Enfin, "secrètement". Car évidemment je n'avais plus aucun secret pour lui. Il voyait, entendant tout ce qui se passait autour de moi, et tout ce que je pouvais penser ou imaginer... Mais la discussion n'en resta pas là.

*Toutes les nuits tu y penses, mais tu ne fais rien...*
"De quoi parles-tu ?"

Forcément. Il savait que je pensais à ça, au genjutsu. Mon esprit était pour lui comme une grande toile blanche où défilait le film de ma vie, de mes envies et le reste. Mais j'avais fait mine de ne pas comprendre. Peut-être cela le pousserait à m'en dévoiler un peu plus. Même s'il savait ce à quoi je pouvais penser à n'importe quel moment, il ne pouvait rien faire face à mon déni et mes affirmations têtues. Il reprit comme je m'y attendais...

*Ne fais semblant de ne pas savoir!*
"Non, je n'y pense pas tant que ça.."
*Ah oui ? On va dire ça. Mais tu pourrais t'en servir.*
"Je n'ai aucunes connaissances dans ce domaine, tu devrais le savoir."
*Toi, tu n'as pas les compétences; mais moi je les ai. Nos esprits ne font qu'un aujourd'hui.*
"Tu vas me demander une contrepartie... Donc.."
*Non, aucune contrepartie. Tu ne peux plus utiliser le ninjutsu à ton niveau d'antan. J'en n'avais rien à foutre au début, mais je me suis dit que si jamais tu combattais sans être en pleine possession de tes moyens, je risquerai de mourir... Donc, en contrepartie de ma survie, je te permets d'apprendre l'art de l'illusion.*
"Il y a donc une contrepartie."
*Oui, mais des moindres. Il te suffit de l'accepter et tu auras accès à ce que je sais.*

Je pensai un moment à sa proposition, j'étais presque sûre qu'il y avait une entourloupe sous cette proposition, mais il avait raison sur un point, avec la moitié de mes capacités en moins, il me serait difficile de survivre à un combat de grande ampleur. Je savais pertinemment que ma vie allait se terminer prématurément, je ne pouvais dire quand ni comment mais je sentais la fin de plus en plus proche. Je refermai le dossier que je tenais entre mes doigts et inspirai longuement, profondément. J'hésitai un instant et prononçai les quelques mots qu'attendait le vieillard enfermé dans mon crâne.

"Ok, j'accepte."