J'avais un certains nombres de choses dont je devais m'entretenir avec Kioshi. Il était rentré tardivement de l'île et tout le monde s'était inquiété et avait entamé des recherches. Heureusement, il était sain et sauf et, la vie ayant reprit son cours, il avait bon nombres de dossiers à traiter pour le Kakumeigun. J'avais veillé a le déchargé d'une bonne partie du travail durant son absence et même aujourd'hui je redoublais d'effort pour lui permettre de se remettre tranquillement de ce qu'il avait vécu.

J'étais donc hésitante à l'idée d'aller le déranger alors même qu'il devait sûrement chercher à se reposer en ce jour de repos qui était le sien. Il était tôt, les premières lueurs de l'aube venaient de s'élever dans le ciel alors que j'étais déjà presque parvenue à destination. J'étais vêtue d'une tenue de civile, qui était constituée d'un short bleu et d'un corset rouge de style victorien : j'avais même attaché mes cheveux en une longue tresse qui retombait devant mes épaules alors que quelques mèches de jais encadraient mon visage pour souligner le contraste entre eux, mes yeux rubis et ma peau de porcelaine.
Je n'avais aucune idée de s'il avait passé la nuit chez lui parce qu'il m'avait affirmer ne pas y être très souvent, pourtant je me risquais à y aller, j'avais cru comprendre qu'il laissait toujours sa porte d'entrée ouverte.

Arrivée à son domicile, je poussais doucement la porte pour m'introduire chez lui sans vouloir le réveiller. A pas de loup, je m'approchais de sa chambre et risquait un regard par la serrure : il était là, couché sur son bac à sable qui m'avait déjà servi de baignoire durant la période la plus noire de mon existence. Il était si serein lorsqu'il dormait... Cela me faisait mal au cœur de le réveiller et de le ramener à la réalité... Toutefois, pour me faire pardonner de son réveil et de mon intrusion matinale, j'avais déjà songé à lui concocter un petit déjeuner. Je n'étais pas très bonne cuisinière mais Hotep, mon chat, était un vrai cordon bleu. Je lui avais expliqué que je voulais préparer quelque chose pour mon chef et ami – celui qui était venu le chercher avec moi – et il m'avait assisté pendant toute ma préparation. Je sortais donc de mon sac tout ce que j'avais préparé pour cette occasion. Je disposais sur un plateau des œufs d'oiseaux sauvages encore chaud et sur le plat, une mousse onctueuse et fraîche de fruits exotiques, une viennoiserie faite maison et recouverte d'un sucre caramélisé qui rappelait le sable fin de notre contrée désertique, un jus de fruit rafraîchissant ainsi qu'un thé à la saveur douce et fruitée. J'arrangeais le plateau de façon présentable et comme me l'avait appris Oniri sur l'éthique et les bonnes manières de la noblesses et ajoutait une serviette.

D'un pas toujours discret, je m'aventurais dans sa chambre, plateau en main et m’accroupissais à sa hauteur pour lui chuchoter doucement :

« Debout là dedans. »

J'affichais un sourire chaleureux alors qu'il ouvrait avec peine les paupières pour me laisser entrevoir ses pupilles toutes aussi rougeoyantes que les miennes.

« Ce matin c'est petit déjeuner au lit... Enfin au bac à sable... »

Je m'asseyais non loin de lui sur le sol de sa chambre et posait le plateau garni a ses côtés. J'espérais qu'il ne m'en voudrait pas trop pour cet éveil inhabituel ...

Le Yamada me dévisageait avec un air taquin que je lui connaissais bien, pourtant, cette fois, il y avait un je ne sais quoi supplémentaire. J'arquais un sourcil alors qu'il prétendait que nous n'étions pas au même niveau. Je ne voyais pas vraiment le rapport avec la situation et mettait cela sur le compte de son réveil soudain : sans doute n'était-il pas encore totalement réveillé et délirait quelque peu. Je me contentais donc de lui adresser un sourire amusée face à son comportement à demi lucide.

Il se redressait, se penchant vers moi tout en me regardant de haut en bas et en observant le plateau avec un sourire béat presque comme s'il était sous l'influence d'une quelconque drogue. Son état groggy m'amusait mais je ne disais rien, me doutant que ces derniers temps, les nuits devaient être réparatrices et que venir mettre un terme à l'une d'elle était sans doute normal d'en ressortir dans cet état.

Puis soudainement, il posa une main dans mes cheveux, derrière ma tête : je me raidissais en arquant de nouveau un sourcil. Peut-être voulait-il m'enlacer... Après tout cela faisait un moment que nous ne nous étions pas retrouvés en dehors de nos fonctions alors même qu'il avait l'air de se culpabiliser d'être absent à mon retour de l'île alors que j'avais vu la mort m'approcher de très près...
Toutefois, cela me semblait de plus en plus être bien plus que cela à la façon dont il me dévisageait : était-ce du désir que je percevais dans son regard ?!

Sa main glissait dans mon dos, ouvrant la fermeture éclair de mon corset alors qu'il se demandait par quel repas il allait commencer... Il ne pouvait pas le voir mais j'avais écarquillé les yeux à ses paroles. Il me taquinait donc en me comptant comme repas, exprimant ainsi son désir et son envie à mon égard. Je ne savais pas quoi faire. Je n'avais jamais vraiment vu Kioshi sous ce jour et ne me l'étais jamais imaginé de cette façon pourtant ce serait mentir de dire que l'idée ne m'avait jamais traversé l'esprit... Il avait toujours été là pour moi au moment où j'en avais eu le plus besoin et il me sortait de ma solitude.

Mon corset rouge retombait, découvrant ma poitrine mise à nue alors que je n'avais toujours pas bougée. Je ne savais pas s'il poursuivait son rêve ou s'il était vraiment réveillé. Je ne savais pas non plus si c'était moi qu'il voyait où Zanshi comme cela avait été le cas lorsqu'il avait été sous l'effet d'un hallucinogène en ma compagnie. Je n'avais qu'un seul moyen de le savoir. J'aurais très bien pu le lui demander directement ou encore le repousser mais je choisissais une autre méthode dictée par mes instincts et mes envies et qui le ferait sortir de son rêve très probablement s'il y était toujours enfermé...

Je tournais la tête vers lui , l'avisant avec mon regard empli de désir tout en me penchant pour m'approcher de sa bouche doucement, scellant ainsi mes lèvres aux siennes alors que l'une de mes mains se posait affectueusement sur sa joue tandis que mon omoplate droite reposait contre son torse nu. Je fermais les yeux profitant de ce baiser inopinée que je voulais langoureux tout en étant emprunt de douceur.

Allait-il finalement se réveiller ? Etait-il seulement endormi ? Je ne le savais pas... Il était le seul à pouvoir me le dire.

Notre échange perdura encore quelques instants alors qu'il y répondait, emprunt de la même douceur et tendresse dont je faisais preuve à son égard. Etait-il toujours plongé dans son rêve éveillé ? Appréciait-il cet instant ? Je m'étais laisser guider par mes envies sans réfléchir plus loin et je n'en avais pas la volonté en cet instant de toute façon. Je m'abandonnais simplement contre celui qui avait su être là pour moi et qui m'avait accordé sa confiance malgré mon nom.

Ses doigts effleuraient ma poitrine, laissant une sensation chaleureuse dans son sillage. Sa réponse, ses actes, son souffle, tout m'enivrait et me plaçaient dans un état second où je n'étais plus qu'instincts et désir. Pourquoi le percevais-je ainsi ? Pourquoi voudrais-je gâcher le lien qui nous unissait et qui était déjà si synonyme de partage ? J'étais égoïste une fois de plus... J'en voulais plus, avide d'obtenir la chaleur et le réconfort qu'il pouvait me donner. Je ne pensais pas forcément au sexe tant je n'apportais à cette notion que peu d'intérêt et qui, en cette circonstance s'avérait peut-être démesurée par rapport à notre perception de l'autre... Nous étions proches, c'était indéniable mais l'étions nous au point de nous donner corps et âmes à l'autre ? Je ne le savais pas et je ne voulais pas réfléchir. Je voulais simplement profiter de sa présence et me lover contre lui pour oublier tout le reste, comme une bouée de sauvetage lancée en pleine mer : dernier espoir pour éviter la noyade... Toutefois, je voulais également le bercer dans cette chaleur et lui porter toute l'affection et la tendresse dont j'étais capable pour le soulager de ces propres maux : une relation basée sur la confiance mutuelle et l'abandon de tout le reste pour ne se complaire que dans la sphère intimiste et de toute quiétude que l'autre était capable de nous apporter.
Je ne demandais rien de plus, rien de moins... Mais je ne savais même pas s'il aspirait partager ces instants avec moi...

Soudainement, il se recula sur l'amas de sable, me fuyant, le regard presque paniqué et le corps tremblotant : il venait de se réveiller. Je restais interdite me contentant de l'observer, un brin déçue je dois l'avouer, de voir qu'il n'avait pas consenti à ce baiser. C'était comme si je lui avais volé et je ne voulais pas lui forcer la main... Je savais que tout comme moi, il n'avait pas le contact facile et même si nos étreintes amicales et réconfortantes avaient su dépasser ce stade de nos caractères, il n'en restait pas moins que ce contact si, était bien plus intrusif, c'était une étape supplémentaire...

Son regard semblait perdurer dans la contemplation de mes lèvres alors qu'il se touchait les siennes, prenant réellement conscience de ce qu'il venait de se passer et de son éveil précipité.
Il s'interrogeait sur le pourquoi de mon baiser alors qu'il avait lui même commencé à ôté mes vêtements. Je n'étais pas pudique, il le savait mais ce n'était pas pour autant que ce geste venant de sa part était anodin... Il ne semblait pas surpris de se trouver en face de moi c'était donc bel et bien qu'il avait cru avoir a faire à une rêve où il se trouvait face à moi et où il me dévorait du regard comme l'objet de ses convoitises... Voulait-il donc me voir de cette façon ? Etait-il chimérique de penser que son rêve ne reflétait que le désir qu'il éprouvait dans la réalité ? Je n'étais pas très à l'aise avec toutes ces notions si floues pour moi néanmoins je me risquais à les interpréter de la sorte.

Je répondais simplement à sa question, ne quittant pas mon regard du sien un instant.

« Je ne comprends pas non plus... Parce que j'en ai envie... je suppose... »

Me contentais-je de lui dire.
J'étais moi même perdue par ce que je ressentais et ce qu'il avait su susciter en moi. J'avais envie de partager un instant rapproché en sa compagnie même si cela se montrait éphémère et même si ce n'était qu'étreintes attentionnées, regards bienveillants et tendresses partagées...
Je savais que quelque part, lui aussi avait besoin de se sentir aimé et de sembler important aux yeux de quelqu'un. Pas important comme il l'était en tant que chef du Kakumeigun mais en tant que Kioshi...

Mon hypothèse se confirma lorsque son bras retomba comme résigné face à l'affliction qu'il ressentait et aux tourments de son esprit. Il n'avait plus la force de réfléchir ou de lutter tout comme je n'avais plus la volonté de le faire...
Lorsqu'il m'annonçait à haute voix ce que je venais déjà de comprendre, je n'avais plus de raison de refuser ce contact qu'il m'autorisait, ces instants complices et tendres qu'il était près à m'offrir et qu'il concédait à recevoir.

Le regard vermeil toujours plongé dans le sien, luisant de la même intensité, je m'approchais de lui doucement, à quatre pattes et m'arrêtais alors que son visage n'était plus qu'à quelque centimètres du mien. Je percevais son souffle et ne lâchais pas ses yeux. Mes jambes de part et d'autres des siennes, je m'asseyais sur ses cuisses tout en l'avisant encore quelques secondes avant de joindre de nouveau mes lèvres aux siennes. Cet échange était plus passionnel que le précédent, l'une de mes mains passait dans sa chevelure doré tandis que ma bouche découvrait sa peau, s'aventurant dans son cou en de fugaces mais affectueux baisers. La pointe de ma langue effectuait le même trajet en sens inverse jusqu'à en gratifier ses lèvres. Mes mains passèrent sur ses omoplates, cherchant a accentuer notre étreinte tandis que je m'évertuais à le plonger dans un cocon chaleureux emprunt de douceur sans ce soucier du reste qui ternissait nos existences.

L'atmosphère de la pièce se réchauffait et ce n'était guère un image... signe que notre échange avait le don d'émoustiller le Yamada dont le corps me baignait dans une chaleur agréable. Ce n'était pas douloureux ni brûlant, rien avoir avec l'incandescence qu'il avait usé et qui m'avait malencontreusement atteinte aux bras lorsque nous étions partis chercher Hotep dans les ruines. Non c'était une vague de chaleur agréable et délassante...

Il répondait à mon baiser tout en me maintenant contre lui. Je comprenais dès lors que j'avais son approbation et que je pouvais me montrer plus insistante. Lui même était affectueux et envieux alors que le simple contact de son souffle sur ma peau suffisait presque à me faire frémir de désir. Il me demandait ce dont j'avais envie et je reculais la tête pour l'observer dans les yeux et lui répondre simplement :

« Toi... »

Cela paraissait surréaliste de l'exprimer ainsi et si spontanément alors que quelques minutes plus tôt je ne me serais pas doutée éprouver ce genre de ressentiment pour lui mais dans l'état actuel des choses oui j'avais envie de lui... Envie de ses caresses, de son contact, de m'abandonner contre lui, de profiter de sa présence et de son chaleurs, des attentions qu'il pourrait me donner et que je pourrais lui prodiguer pour me sentir vivante, entourée et aimée...

Il se posait des questions, ne comprenant sûrement pas mon changement de comportement à son égard et à vrai dire je ne le comprenais pas non plus... Il avait été celui qui avait éveillé se sentiment en se rapprochant de moi comme il l'avait fait et maintenant j'étais parfaitement consciente de ce qu'il soulevait en moi... J'avais besoin de lui comme par le passé où il avait su être là pour moi mais je le voulais d'une façon plus intimiste encore comme s'il n'était là que pour moi, m'enfermant une fois de plus dans ma sphère égoïste... Qu'en était-il de son propre ressenti ? Malgré qu'il doutait de mon état normal, allant même jusqu'à penser que j'avais ingéré un nouvel aphrodisiaque, il continuait d'effleurer mon cou tout en me demandant de lui prouver qu'il s'agissait bien de la réalité.

« Non seulement moi même... »

J'attrapais l'une de ses mains que je plaquais au dessus de ma poitrine, ne lâchant pas son regard.

« Regarde par toi même si tu sens la présence d'uns substance étrangère dans mon corps... Tu n'y trouveras rien. »

Je ne mentais pas et il pouvait le vérifier ça aussi.
Ses dents effleuraient la peau de mon cou tandis qu'il me mordillait légèrement, me faisant sourire.

« Vas y. Mords moi... Tu n'es pas un Ketsueki, ta morsure ne m'est pas dérangeante, au contraire... C'est même plutôt agréable... »

Lui disais-je alors que je sentais des picotements plaisants à l'endroit où il avait apposé ses dents. Je me mordillais la lèvre inférieure avant d'approcher ma bouche de son oreille pour lui murmurer :

« Bleu... »

Juste cette couleur. Est-ce qu'un rêve ou un aphrodisiaque serait en mesure de me faire dire cela alors même qu'il était le seul à pouvoir comprendre à quoi cela se rapportait ? J'approchais dès lors, moi aussi de son cou, anesthésiant la zone de mon doigt couvert de chakra médical et y plantais mes canines désormais effilées et aiguisées. Il n'en ressentirais pas de douleur, mais peut-être même une vague de plaisir que je tentais de lui insuffler en modifiant son débit sanguin. Je goûtais son élixir pour la première fois et je devais dire qu'il avait un arôme tout à fait délicieux... J'avais quelques gorgées sans plus pour ne pas risquer de l'effrayer ou de l'offusquer, refermant aussitôt la plaie que je lui avais infligé tandis que je me délectais encore de son essence. Mon excitation atteignait un nouveau seuil bien plus délectable tandis que mes yeux luisaient d'une intensité nouvelle... Mon désir était désormais sans bornes sauf que je le réprimais tout au fond de moi pour ne pas laisser libre court à mes envies tout de suite... Il était difficile et cruel de se brider ainsi mais je devais le faire pour m'assurer de ce que lui voulait avant d'y céder...

J’exerçais une légère pression sur le lobe de son oreille de mes dents, la gratifiant également de la pointe de ma langue avec laquelle je la caressais doucement. L'une de mes mains se perdait dans ses cheveux, descendant lentement le long de sa joue, puis dans son cou, au creux de ses épaules ainsi que son torse au contact si délicieux... Je caressais ce dernier du bout des doigts, cherchant à le faire frissonner tandis que mon autre main faisait pareil dans son dos. J'étais penchée sur lui et observais son regard, cherchant à y desceller la moindre lueur qu'il pourrait m'y offrir.

« Et toi ? De quoi as-tu envie ? Crois-tu que tu es encore en train de rêver ? Je t'assure pourtant qu'il s'agit bel et bien de la réalité... »

Lui murmurais-je.
Je me contentais de sa présence et de son propre plaisir : je m'en sentais satisfaite... Mes mains remontèrent sur ses épaules que je massais tendrement alors que je l'embrassais de nouveau, ne pouvant m'empêcher de goûter une fois de plus à ses lèvres délicieuses...

Un nouveau sourire amusée alors que j'avisais le plateau du regard tandis que j'étais toujours contre lui :

« Ton thé va refroidir... »

Il pouvait facilement le réchauffer... Je le savais mais je le taquinais.

Ses attentions me faisaient frémir, j'éprouvais de plus en plus de difficultés à contenir mon excitation accrue depuis ma morsure. Il n'avait pas l'air de me repousser, au contraire. Devais-je donc la laisser s'exprimer librement et sans retenue ? Parviendrais-je simplement à m'en abstenir de toute façon ? Cette attirance écarlate était immuable et je ne pouvais guère quelque chose contre ça... C'était de cette façon qu'Oniri m'avait pris ma première fois et que Shinji avait décuplé mon extase : lorsque de l'hémoglobine était en jeu je ne répondais plus de moi...

Kioshi exprimait à son tour son envie : savoir si ce que je disais était vrai. Il me fallut quelques secondes pour réellement comprendre alors que j'hésitais entre le fait de tout cela soit bel et bien réel ou s'il parlait de la couleur. Toutefois, l'intensité de son regard m'axait sur la réponse. Il se montrait taquin en proposant de boire un thé plus à sa convenance étant donné qu'il s'agissait d'une boisson qu'il n'appréciait visiblement pas vraiment. Il s'amusa avec cette dernière, la récoltant allégrement dans mon cou tandis que je ne parvenais toujours pas à réaliser vraiment ce qu'il était en train de se passer... Toutefois je m'en moquais bien : je me contentais de profiter et de lui retourner des attentions dont nous avions vraisemblablement besoin tout les deux.

Ma main se perdait une nouvelle fois dans ses cheveux, cajolant sa joue pendant qu'il s'abreuvait dans mon cou. Aucunes gouttes ne fut oubliées, me laissant grisée par ses gestes. Mon excitation se voyait dans mon regard alors que j'accueillais son baiser tandis qu'il retournait près du plateau en me faisant comprendre que c'était à mon tour de lui faire subir le même traitement. Tout cela était surréaliste mais pourtant si naturel que ça en était presque décontenançant... Je n'éprouvais aucune appréhension, pas la moindre hésitation non plus en sa compagnie : j'étais simplement moi même.

Bien vite, je remarquais le sillon écarlate qu'il venait de s'infliger au poignet. Mon regard ne quittait plus ce filet vermeil comme captif de son emprise. Je déglutissais, avisant Kioshi d'un coup d'oeil presque comme si je lui demandais implicitement son autorisation et lorsqu'il me la donna de son air innocent en m'intimant de ne pas le gâcher je ne pus me contenir plus longtemps. J'attrapais son bras avec plus de véhémence que j'aurais voulu, perdu dans la contemplation du don qu'il me faisait., portant à mes lèvres le fluide que j'avalais goulûment dans un état extatique: c'était exaltant... Partager cet instant intimiste en compagnie d'une personne que l'on apprécie fortement ou que l'on aime était un acte tout aussi significatif que de faire l'amour pour nous les Ketsueki. C'était le témoignage de l'ivresse et de la passion : l'un accordant sa vie, représenté par le sang, à l'autre...

Mon regard luisait d'une malice et d'une intensité toute nouvelle. Je disposais de nouveau mes jambes de part et d'autres des siennes, lâchant son bras ensanglanté pour poser une main galvanisée par l'excitation contre son torse que je repoussais en arrière pour l'allonger sans me targuer de douceur, laissant libre court à mes envies et mes sentiments tout en restant tendre, tout en l'embrassant en suivant son mouvement. Ainsi au dessus de lui, je perdais mes lèvres dans son cou, le marquant d'une trace rougie, en souvenirs de ceux qu'il m'avait déjà infligé. L'une de mes mains découvrait son corps en le gratifiant de caresses tandis que l'autre avait capturé la sienne pour la guider dans l'exploration du mien. Je l'arrêtais au niveau du bouton de mon short, lui faisant l'ôter tandis que je dévoilais une lingerie fine et bleue nuit : désormais nous étions à égalité.

Je l'avisais d'un sourire enjôleur tout en poursuivant la découverte, laissant glisser sa main le long de toutes mes formes. Il n'y avait rien qu'il n'avait pas déjà vu mais aujourd'hui s'ajoutait le sens du toucher. Ses mains chaleureuses réchauffaient mon corps naturellement frais et je me complaisais à leur contact. Je m'évertuais à lui prodiguer tout autant cette sensation de chaleur à ma façon, mordillant la pointe du léger relief de son torse avec désir et attrapant un quartier d'orange depuis le plateau que je pressais au dessus de lui pour laisser ma langue le découvrir, n'omettant aucune zone alors que je me laissais emporter dans ma frénésie, rendant mes gestes bien plus emprunts de passion et d'animosité, dictés simplement par mes instincts, mon envie et mes sentiments...

« Il faut aussi que tu manges... »

Disais-je joueuse, en me mordant la lèvre inférieure.
Mes doigts passaient sur la couche caramélisé de la viennoiserie que j'avais faite maison, apposant du sucre sur sa bouche que j'enlevais de la pointe de ma langue chaude. L'instant d'après c'était son doigt qui en était recouvert et qui subissait le même traitement avant d'atterrir dans ma bouche, le débarrassant de ce goût caramélisé si délectable...

Il avait répondu à ma taquinerie, traçant un trait de crème le long de mon cou qu'il s'évertuait à retirer avec sa langue. Son cheminement me faisait haleter, m'arrachant de tant à autre des soupirs de plaisirs et des petits gémissements de satisfaction. Cette dimension s'accentua lorsqu'il entreprit de me mordre une nouvelle fois le cou mais agissant cette fois par mimétisme, laissant un filet écarlate de mon propre élixir s'écouler sur ma peau diaphane. Il me maintenait fermement contre lui tout comme j'aurais pu le faire. Il était exaltant de le voir s'adonner à ce petit jeu juste pour accroître mon désir : cela fonctionnait parfaitement... Des râles plus passionnels s'échappaient de ma bouche tandis que je fermais les yeux pour mieux me délecter de cet instant. Ma respiration était saccadée et mon corps irradiait peu à peu d'une chaleur plus intense : cela n'était pas dû au pouvoir du Yamada mais bel et bien provoqué par ma concupiscence...

Ces ressentis étaient encore bien nouveaux pour moi... Ma première fois remontait à environ un an et si je connaissais par cœur l'euphorie et l'extase que provoquait l'attrait du sang et ma soif à son égard, je restais une novice en ce qui concernait les plaisirs charnels. Je ne parvenais pas encore à les préférés face à l'appel insatiable du fluide vermeil que j'avais toujours connu mais je savais néanmoins qu'il s'agissait d'un acte que je n'entreprendrais qu'avec des personnes qui m'étaient très proches et auxquelles je tenais beaucoup même si je pouvais très bien me passer de cette preuve ci. Sauf en cet instant, je ne pouvais pas et je ne voulais pas faire machine arrière, je désirais découvrir les moindres parcelles de son corps et m'unifier à lui. Pourquoi ? Parce que je voulais qu'il se révèle plus à moi encore et qu'il n'ait pas peur de se reposer sur moi : il avait été là pour moi, j'étais là pour lui et j'avais envie de lui témoigner de mon affection à travers cet échange intime... Ou était-ce davantage que de l'affection ?

Le temps semblait comme figé en sa compagnie alors qu'il portait ses lèvres aux miennes, ensanglantées. Je me délectais de ce baiser incomparable, me montrant plus passionnelle et sulfureuse grâce au contact du nectar qui me faisait défaillir. Mon cœur tambourinait dans ma poitrine, des perles de sueurs se formaient sur mon corps alors même que mon souffle demeurait irrégulier. Kioshi s'amusait avec moi, me frustrant en feintant un baiser qui ne venait pas où atterrissait sur une autre partie de mon visage. J'étais agacée mais amusée, me donnant encore plus envie de le capturer entre mes lèvres avides. Nos échanges de regards étaient intenses et envieux : j'aimais voir ce sourire serein et taquin se dessiner sur lui, il était heureux, véritablement heureux sans se soucier du reste.

Il me mordillait la bouche, me murmurant de reprendre la danse de la fête de Kibo. Je l'avisais, souriante en me disant que cela l'avait vraisemblablement marqué malgré l'alcool qui enivrait nos pensées. Ce faisant, je me redressais, lui attrapant les mains entre les miennes pour qu'il fasse de même, profitant de ce moment pour laisser ma langue remonter de son torse à son cou, et lui susurrait :

« Je ne suis pas un objet auquel vous pouvez faire ce que vous désirez mon cher... néanmoins l'idée me plaît bien... »

Je laissais planer une seconde avant de poursuivre :

« Est-ce que c'est un ordre ? »

Il n'y avait que de la taquinerie dans ma voix. Je cherchais à me montrer détachée pour qu'il n'en soit que plus attiré, lui rappelant même pour nous amuser mais d'un ton enjôleur qu'il avait l'ascendant sur moi et qu'après tout j'étais sous ses ordres... Il n'y avait parfois pas de mal à se laisser dominer...

Je plaquais mon dos contre son torse, sentant un relief inopiné sur le galbe de mes courbes qui ne me dérangeait nullement, bien au contraire, et je commençais à danser sur place dans des mouvements amples et sensuels, bougeant mes bras tout en ondulant du bassin et en contractant mon ventre dans un rythme inaudible, comme il en était question dans les danses orientales. Ses mains se perdaient sur mon corps alors que parfois je les prenais entre les miennes, posées sur mes hanches tandis que j'exécutais un enchaînement improvisée, percevant la musique de la fête dans mon esprit et m'en inspirant. Je me retournais face à lui, ne le quittant pas du regard tout en poursuivant, bougeant mon corps à mon gré et le laissant profiter du spectacle que je m'adonnais à lui montrer. Je me mordais la lèvre inférieure, galvanisée par mon état extatique et attrapais de nouveau ses mains, les faisant attraper le dernier bout de tissu que je possédais et les faisaient descendre pour me le retirer. Ce dernier tomba au sol, me laissant entièrement nue face à lui en continuant mon enchaînement.

Music ♫:

Ses sourires et ses jeux de regards devenaient irrésistibles. Au fur et à mesure qu'il m'en adressait je sentais ma chaleur corporelle monter d'un cran, provoquant des picotements délectables sur tout mon corps. Ses paroles aussi m'enivraient, tout comme son odeur ou sa chaleur. Tout son être m'attirait et me donnait envie de le posséder. Je le voulais.

Kioshi se complaisait à découvrir mon corps et je m'évertuais à en jouer pour l'attirer encore plus à moi et le laisser davantage envieux. Cela fonctionnait, je le voyais dans son regard. Je sentais les battements de son cœur s’accélérer, se concordant aux miens, tandis que nos respirations haletantes s'unifiaient elles aussi dans leur rythme effréné. Je n'étais plus que désir et passion, il était ma proie, l'objet de mes convoitise, le reflet de mes envies... Je voulais ressentir et lui en faire ressentir davantage, laissant nos corps s'embraser l'un et l'autre à travers cet échange sulfureux et intimiste.
Mes pensées étaient perturbées, je ne parvenais plus à comprendre pourquoi nous en étions arrivés là ni même si cela était une bonne chose mais je m'en moquais éperdument, il était désormais le seul dans mon univers, plus rien d'autre n'avait d'importance si ce n'est lui.

Ses baisers passionnels se faisaient de plus en plus frénétiques alors qu'il berçait mon visage bouillant entre ses mains chaleureuses. Il me forçait à reculer et je n'omettais aucune résistance, je me laissais simplement guider comme j'avais pu le faire pour lui. La seconde qui séparait nos baisers fugaces était frustrante et insoutenable, je ne voulais pas rompre le contact de nos corps envieux un seul instant.

Finalement, mon dos rencontrait un mur, et il attrapait dès lors mes poignets pour les entravés d'une main contre la paroi alors que l'autre effleurait ma joue et poursuivait son exploration, laissant toujours un sillon brûlant sur son passage et m'arrachant quelques gémissements de plaisirs étouffés par nos baisers langoureux. Je caressais ses lèvres du bout de ma langue, les mordillant délicatement mais non moins sensuellement. Je ne pouvais plus me servir de mes mains pour le caresser et le cajoler, les perdre dans ses cheveux ou bien les laisser glisser le long de son dos pour lui arracher quelques frissons. Je devais me contenter de la portée qu'il concédait à bien vouloir me donner. C'était à mon tour d'esquiver ses lèvres pour faire naître en lui la frustration comme il l'avait fait pour moi. Mes yeux brillaient toujours de la même intensité se fermant de temps à autre pour apprécier toujours plus ses caresses. Mes soupirs se faisaient de plus en plus présents tandis que j'enfouissais ma bouche dans son cou pour le gratifier d'attentions, le mordillant légèrement puis avec plus de véhémence lorsque le plaisir m'assaillait de sa vague chaleureuse.

J'étais définitivement en position de faiblesse, ne faisant que recevoir sans pouvoir donner, ce qui accroissait ma frustration pendant que lui profitait allègrement de mon corps. Soudainement, je concentrais mon chakra dans mes mains contre mes paumes, faisant en sorte de tenir contre la paroi grâce à elles et après un mouvement de balancier de mes jambes en prenant appuie, j'entourais la taille de Kioshi. J'ôtais le chakra, mes mains toujours plaquées contre le mur par son poignet mais me retrouvais contre lui d'une manière dont il ne s'était sûrement pas attendu : je n'étais pas vraiment une prisonnière docile...
Mes jambes autour de sa taille et mon dos toujours fermement plaqué, je l'embrassais encore et encore, tout en faisant glisser le seul vêtement qu'il portait à l'aide de l'un de mes pieds. Je raffermissais notre contact, exprimant mon envie de contrôler aussi les opérations dans une certaine mesure.

Haletante, j'étais totalement grisée par les sensations qu'il me procurait mais j'en voulais plus encore... Je voulais partager mon extase avec lui, connaître la jouissance dans ses bras et me laisser pleinement aller contre lui, sans masque, sans regret, aucun faux semblant, simplement le bonheur de profiter de sa compagnie, simplement nous mêmes. J'étais avide de le découvrir d'une façon dont je ne le connaissais pas, laissant simplement parler mon instinct et mon cœur...

« J'ai envie de toi... »

Lui exprimais-je presque dans un murmure, affectueusement et désireuse tandis que mon regard brûlait d'ardeur perdu dans la contemplation du sien.

Moi aussi j'avais désormais l'impression de rêver tant la situation me semblait surréaliste et pourtant... Elle était bien réelle... Ces échanges de regards et ses sourires en témoignaient tout comme nos souffles saccadés et nos soupirs impatients. Je l'avisais d'un sourire taquin alors que je le voyais prendre mon bandeau, fier symbole de ma condition au sein du village, pour masquer mon regard et me laisser simplement guider par ses gestes et me délectant des sensations qu'il m'offrait. Je me sentais frustrée quelque part de ne pas assouvir son propre plaisir comme il s'évertuait à le faire pour moi en me laissant dans une position de soumission pour laquelle je n'étais pas contre et qui avait même plutôt tendance à m'amuser.

Son étreinte était accentuée par son contact qui se faisait plus pressant contre moi. La vision ainsi obscurcie, je parvenais à apprécier plus encore les sensations qu'il me prodiguait, me laissant aller à des soupirs plus prononcer parfois étouffés par ses baisers toujours plus intenses. Ses mains glissaient sur le galbe de mes courbes, maintenant fermement une prise qui me faisait frémir. Je sentais sa propre respiration s'alourdir alors qu'il prenait du plaisir à travers le mien. Finalement, après quelques frottements délectable nous étions unis. J'en retirais une infinie satisfaction comme ci je n'avais attendu que trop cet instant. Mes gémissements se montraient plus présents plus profonds également tandis que les siens commençaient à se faire entendre, m'exaltant complètement. C'était tellement jouissif de l'entendre ressentir ce plaisir infini alors que je le percevais simplement au son de sa voix et dans ses embrassades toujours plus avides.

Son contact était chaud... c'était si délectable... J'étais plongée dans l'euphorie de l'instant, la frénésie insatiable, cherchant à en avoir toujours plus et a lui en faire ressentir toujours davantage. Mon bassin suivait les mouvements du siens pour les rendre plus amples, plus fougueux, plus passionnels...

Ses lèvres se dissociaient des miennes, se posant désormais en un chaste baiser sur ma joue, créant une nouvelle frustration en moi alors que je demeurais grisée par ce contact mirifique qui se couplait à merveille avec les coups de reins de notre union. Je sentais sa langue parcourir mon cou une nouvelle fois, la sentant parcourir la zone meurtrie où il m'avait mordue précédemment et ce simple geste me renvoyait à l'extase que j'avais ressenti lors de son geste si peu commun même pour moi : me faire mordre à des fins purement excitante. Je parvenais à ressentir de nouveau cette vague de chaleur combinée a tout ce qui me parcourait en cet instant, créant un mélange subtil et parfait empli d'ivresse et de frisson.

Finalement tout se stoppait, me laissant dans l'incompréhension. Frustrée oui je l'étais mais mes ardeurs redescendaient d'un cran alors que je me demandais si quelque chose le dérangeait en plein élan. Le doute m'assaillait brièvement avant de sentir l'effluve de son fluide écarlate. Je ne voyais toujours rien mais je me doutais qu'il manigançait quelque chose, me faisant recouvrer ma tension précédente et même bien plus encore alors que je le voulais de plus bel, plus fortement et plus passionnément encore, tentée par son nectar si délicat. Les secondes me paraissaient interminables... L'attente était longue et insoutenable... Il n'avait pas le droit de m'infliger cela alors même que j'étais déjà à sa merci sans avoir le pouvoir de riposter à son mutisme. Je sentais toutefois son souffler chaud me caresser la peau rendue sensible par toutes les attentions qu'il m'avaient porté. Je bougeais imperceptiblement la tête pour laisser mon nez cajoler le sien dans l'espoir du moindre contact et me décidais finalement à bouger mon bassin seule, obligeant notre étreinte à suivre son cours interrompu inopinément. Je le sentais trésaillir sous mon action alors même qu'il joignait de nouveau nos lèvres tandis que je percevais un élément nouveau mais pourtant si familier. Les siennes étaient imprégnées de son sang dont je me délectais, alliant le plaisir de notre ébat à celui de ma soif je me sentais comme atteindre le firmament, l'apogée de l'existence et de ce que mon corps était en mesure de me faire ressentir. Je me cambrais sous la sensation divine que j'en ressentais, mon dos quittant un instant le mur alors que je me cabrais toujours davantage sur les mouvements de son bassin.

Ses attentions reprenaient de plus belles pour notre plus grande jouissance. Nos baisers se montraient de nouveaux sulfureux et langoureux alors que son fluide carmin se mêlait dans ma bouche, m'occultant tout raisonnement, me contentant de profiter simplement tout en accentuant notre étreinte par les ondulations de mes hanches. J'aimais son contact, sa chaleur, sa tendresse, sa douceur, sa passion, je l'aimais lui ? …

Sa main lâchait son entrave et j'en profitais pour passer les miennes dans sa nuque, toujours à l'aveugle, caressant ses cheveux humides de sueur et griffant légèrement la peau de son dos en le gratifiant parfois simplement de la douceur de leur pulpe. Je sentais une vague de plaisir plus intense encore me traverser. J'étais parcourue de plus en plus de picotements divins, me sentant défaillir contre lui, dans son étreinte, dans ses bras...

Chacune de ses attentions étaient un délice. J'imaginais aisément que ma vision cachée par mon bandeau n'était pas étrangère à ce sentiment décuplé. Je ne pouvais que me concentrer sur mes autres sens, occultant complètement l'émotion qui passait par la vue : je ne pouvais que ressentir et lui faire confiance. Ses gestes étaient tendre, affectueux et parfois plus passionnels et frénétiques, je calquais mon rythme sur le sien pour nous faire succomber plus encore à l'extase.

Ses râles, ses soupirs, ses frémissements, tout me galvanisait et accentuait ma propre jouissance. J'avais envie de lui tout entier, encore et encore, sans que cet instant ne se finisse, figé dans le temps suspendu depuis le début de notre union.
Je me sentais portée, entendant ses pas foulés le sol jusqu'à reconnaître le son du sable sous ses pieds. Pendant notre déplacement, je laissais mes lèvres vagabonder sur son visage, son cou, ses épaules bouillantes, à l 'aveugle. Doucement, il me déposait sur son lit de sable, laissant les grains épouser mes courbes dans un touché agréable. Il s'allongeait sur moi, laissant nos corps profiter encore davantage de celui de l'autre. Ils étaient tout les deux sulfureux bien que je ne pouvais pas rivaliser avec l'incandescence du Yamada. C'était comme si un bain de soleil cajolait ma peau de ses rayons chaleureux et bienfaisant : un vrai délice.

Nos mouvements étaient plus fougueux, plus enivrés, plus désireux d'en avoir toujours plus. Je me délectais de sa présence et la réciproque semblait vraie. Finalement, la vue me fut restituée, Kioshi ôtant mon bandeau d'un geste avide alors que mes yeux se perdaient de nouveau dans ceux de celui dont le regard et la vision du corps m'avait tant manqué. J'avais apprécié ces sensations ressenties sans pareille à l'aveugle mais je me complaisais à me noyer dans le rubis de ses yeux flamboyants d'extase. Je le regardais, lui adressant un sourire alors que notre danse charnelle poursuivait son cours, je gémissais, je soupirais, ma respiration était plus lourde et plus saccadée encore. Sa satisfaction suffisait à accentuer le mien et me suffisait à moi même : je voulais le voir heureux, savourant pleinement chaque instant de cet échange sans se soucier du reste. Bien vite après, je le voyais se cambrer et succomber au plaisir, s'abandonnant totalement, au même instant que moi. Avoir la possibilité de le voir en cet instant avait fini de m'embraser. Après quelques instants, nous remettant du flot d'émotions succulent auquel nous venions de goûter, nos lèvres s'unissaient à nouveau tandis que mes mains se perdaient dans sa chevelure humidifiée par la transpiration.

Finalement, il se positionnait à mes côtés, rompant notre lien qui avait été si passionnel. Nous nous observions, nous perdant dans le regard de l'autre, alors qu'il laissait ses doigts glisser entre mes cheveux et caresser mon ventre. Je lui renvoyais un sourire, à bout de souffle et ne souhaitant rompre ce silence témoin du bien-être que nous ressentions. Kioshi fut le premier à reprendre le parole, évoquant la possibilité du rêve qui me ferait bientôt disparaître et d'un petit déjeuner délicieux. Je m'approchais doucement de lui, calant mon visage au creux de son cou, un bras reposant sur son torse chatoyant et lui répondais dans un murmure :

« Je ne compte pas disparaître... »

Non. J'avais envie de rester encore avec lui et de profiter de quelques instants supplémentaires dans ces bras. Je ne voulais pas rompre ce lien qui s'était instauré entre nous pourtant si naturellement. Je ne voulais pas que le temps reprenne son cours sur des regrets. Je ne voulais pas que l'on décide d'oublier cet instant parce que la morale nous l'imposait. Je voulais simplement profiter de sa chaleur, de son contact, de sa présence, de lui...

« Je suis contente qu'il t'ait plu. »

Lui répondais-je en référence au « petit déjeuner » qu'il évoquait.
Je reculais un peu la tête pour l'observer avant d'ajouter :

« Je n'en avais jamais goûté d'aussi bon... »

Un nouveau sourire, mes doigts cajolant doucement sa joue chaude : tout semblait parfait et tout l'était. J'enfouissais une nouvelle fois ma tête dans son cou, laissant mon souffle encore saccadé, s'échouer contre sa peau tandis que je respirais son parfum, me lovant toujours plus contre lui en déposant un baiser sur son épaule.

Je ne parvenais toujours pas à comprendre ce qu'il s'était passé mais au fond je m'en moquais. Nous n'avions pas non plus besoin d'en parler pour l'heure puisque nos gestes et nos regards l'exprimaient à notre place. Peut-être que le temps qui défilerait nous ferait porter un jugement différent sur tout cela mais nous ne devions pas y penser pour le moment : nous devions simplement profiter du cocon de passion et d'extase dans lequel nous nous étions enfermés tout les deux pour découvrir l'autre d'une nouvelle façon.

Je me redressais légèrement, attrapant une viennoiserie sur le plateau et coupais un morceau que je portais a sa bouche tandis que j'en prenais un pour moi. Je l'avisais avec un air candide tout en lui disant, amusée :

« Après l'effort, le réconfort ? »

Il était peut-être temps de réellement prendre le petit déjeuner que je lui avais préparé.
Je savais que j'avais moult choses à lui évoquer mais cela signifiait briser cet instant pour nous replonger dans les affaires alors même qu'il avait besoin de souffler. Je me décidais donc d'évoquer tout cela un peu plus tard voulant dès lors, profiter de ces instants loin de tout nos soucis. Et comme pour appuyer mes pensées, mes lèvres rencontraient une nouvelle fois les siennes dans un baiser tendre et affectueux.

Je l'écoutais me dire à quel point il avait apprécié ce moment, mon sourire s'étirant au fur et à mesure de ses mots chaleureux. Il persistait à demi à croire qu'il était dans un rêve, soulignant le fait que je ne voulais pas être touchée... En effet, c'était ce que je lui avais dit. C'était ce que j'avais ressenti lorsque cet homme ignoble avait voulu poser ses mains sur moi tout en me considérant comme un objet alors que même que Shinji venait de faire de même et que j'en avais été profondément affectée. Mon sourire s'était estompée bien vite, j'étais dans mes pensées, me remémorant ces moments douloureux de mon existence. Je ne voulais pourtant plus y songer : c'était du passé et je m'étais expliquée avec l'intéressé dans un discours houleux.

« En effet je ne le voulais plus. Je ne veux surtout plus jamais être considérée comme un simple objet que l'on malmènerait pour son bon vouloir et son propre plaisir. Nous avons eu une discussion musclée avec Shinji a ce sujet. »

Il avait dit qu'il voudrait encore mon corps par la suite et je lui avais dit sans sourciller, plus froide que jamais, que s'il me touchait je le tuais de mes propres mains. Je ne voulais plus avoir a faire à lui : je voulais simplement oublier une relation qui n'aurait sans doute jamais due commencer et qui était vouée à l'échec en considérant à quels points nos optiques de vies différaient.

Kioshi poursuivait en me demandant la vraie raison de ma venue et m'intimait de le laisser profiter de ce contact encore quelques instants s'il s'agissait d'un rêve. Je retrouvais un fin sourire tout en lui répondant :

« Je suis venue parce que j'ai beaucoup de choses sur lesquelles m'entretenir avec toi mais cela peut attendre encore un peu... »

Je doutais qu'il avait envie de parler boulot en cet instant et je nous accordais encore quelques instants supplémentaires car moi même ne voulais pas m'y soustraire. Je l'embrassais une nouvelle fois et laissais courir mes doigts sur les marques de son corps. Il semblait avoir beaucoup souffert physiquement et qu'en était-il pour le reste ? J'étais pour ma part dénuée de trace relatant d'un coup porté mais ma souffrance était psychologique, même si elle serait bientôt physique... Je ne voulais pas penser à ma maladie grandissante : pas en cet instant... Pourtant je devrais le lui dire... Je devrais me confier à ce sujet...

« Mais puisque tu ne veux pas croire en la réalité... »

Lui disais-je, taquine, tout en pinçant sa peau.

« Et maintenant tu y crois ? »

Lui demandais-je doucement.
Je me sentais tellement bien, là contre lui, avec lui... Pourquoi devais-je terminer cet instant en nous replongeant dans notre propre réalité qui était sertie de problèmes en tout genre ?! Nous n'avions pas le choix... J'imaginais que notre instant de sérénité et de plénitude était quelque peu terminée même si rien ne nous empêchait de discuter dans cette proximité.

Je l'observais, me perdant un instant supplémentaire dans l'infinité et la beauté de ses yeux puis me lançais finalement.

 Je voulais te parler de plusieurs choses et je ne sais pas vraiment par quoi commencer étant donner qu'elles ont toutes leur importance. »

Après un soupir je reprenais :

« Il faudrait faire surveiller Shinji et penser à le faire passer en cours martial... J'ai quelque souvenirs du moment où je n'étais plus moi même et où il … a bafoué mon honneur et il y avait un homme torturé dans la cave de son établissement : il a abrégé sa vie devant moi. Lors de notre dernière mission, alors que nous devions enquêter sur un fait étrange, il s'est servi d'un vieillard civil de Kaze comme bouclier humain et l'homme a péri en encaissant le coup à sa place sous les yeux de l'assemblée de civil qui se trouvait là. J'ai perdu le contrôle de moi même en voyant cela et j'avoue avoir laissé mes sentiments personnels altérer mon jugement et me faire quelque peu oublier la mission : je me suis battue contre lui. Il a pris la fuite, me laissant terminé cette mission avec notre autre coéquipier et je ne l'ai pas revu depuis. J'ai transmis cette information dans notre rapport mais je voulais t'en parler directement. »

Mes doigts poursuivaient leurs caresses machinales sur son torse pendant que je lui faisais part de ce qui me décevait profondément et me mettais hors de moi.
Ceci était la première information.

Il s'exprimait d'une voix calme sur le sort de Shinji, m'indiquant que si nous trouvions des témoins, nous serions en mesure de faire quelque chose...

« Malheureusement, les témoins de la scène pour le vieillard sont tous morts... écrasés... Une sorte de Golem de pierre monstrueux est sorti d'une météorite et les a littéralement écrabouillés devant moi et mon coéquipier... Ce dernier pourrait témoigner : Saibogu Yu.»

Je déglutissais. Je me sentais soudainement honteuse de me souvenir du plaisir inavouable que j'avais ressenti devant cette mare de sang... Je n'y pouvais rien, c'était dans ma nature, ma soif parlait à ma place mais cela me dépassait et m'énervait... Je n'avais pas envie de ressentir cela... La pratique quotidienne de la médecine m'aidait justement non seulement à parfaire mon don mais aussi et surtout à m'habituer à la présence du sang d'autrui : comme un sevrage. Je me disais que cela deviendrait machinal au fil du temps et que je n'éprouverais plus cette envie insatiable d'y goûter : j'avais déjà fait des progrès à ce sujet.

Mon esprit avait divagué et je parvenais à recentré mes idées.

« En revanche, je me souviens qu'un homme est descendu à la cave lorsque nous y étions lui et moi et que Shinji lui a demandé de se débarrasser du corps... Cela vaudrait sans doute le coup de faire fouiller le sous sol du bar et d'interroger cette personne que je saurais reconnaître. »

Au moins j'en avais fini avec le premier sujet.

« Ensuite... J'ai rencontré Araakoa Aare, le Nidaime. Il avait rajeunit et il m'avait visiblement suivi et épié depuis quelques temps. Il savait plusieurs choses me concernant et il a voulu me pousser dans mes retranchements pour voir jusqu'à quel point j'étais capable de me maîtriser face à ma soif de sang. Je n'ai pas cédé mais alors qu'il saignait abondamment et que je venais d'apprendre son identité, je n'ai pas pu m'en empêcher... Toujours est-il qu'il est tombé inconscient et qu'un ami est venu lui porter secours. Nous nous sommes rendus dans la demeure du Nidaime et j'ai appris que cet « ami » s'appelait Yamada Ta et qu'il faisait parti de l'organisation encore active de Aare : le Rinyuaru . »

Je l'observais, gardant le silence quelques instants pour voir sa réaction quant au membre de son clan impliquée dans cette unité assez mystérieuse.

« J'ai dû faire le choix, sachant ces informations, de te les rapporter en sachant que Ta devrait se supprimer s'il venait à se faire interroger au sujet de l'unité fantôme ou ne rien dire. J'ai choisi de t'en parler et cet homme, ce Yamada Ta, s'est immédiatement ouvert la gorge : il est mort. »

J'avais fait mourir un homme qui s'était montré sympathique à mon égard mais je ne le regrettais pas car j'étais fidèle à mon village et ma nation et que je ne comptais pas divulguer des informations.

« Aare semblait très intéressé par moi et plus globalement par les capacités de mon clan : peut-être cherche-t-il a recruter un Ketsueki au sein du Rinyuaru. Je ne connais pas ses plans mais il m'a affirmé être un immortel et cela va sans dire s'il est capable de changer de corps comme il le souhaite. En tout cas, si tu veux mon avis, cet homme est dangereux. »

C'était bel et bien la conclusion que je pouvais en tirer et Kioshi tout comme le Kakumeigun, devront être vigilants à son sujet.
J'avais dit pas mal de choses concernant les potentiels traîtres de notre village mais je souhaitais désormais évoquer un sujet plus personnel et ensuite pourrais-je sans doute enchaîner sur ma maladie... Depuis que je l'avais pincé je sentais comme un léger froid entre nous : je n'aimais pas ça... J'observais le Yamada, le cajolant toujours du bout des doigts en me lovant contre lui, pour lui poser une question :

« Qu'est-ce qu'il t'arrive ? Tu sais que tu peux tout me dire... »

Avant d'être des amants nous étions des amis et des confidents : il n'avait pas besoin de cacher quoique ce soit avec moi, j'étais là pour lui. Je n'aimais pas le voir avec un masque alors qu'il m'avait lui même appris à ne pas en avoir devant les personnes de confiance.

« Tu sembles plus distant... Tu n'as pas aimé ? Ou bien tu as des remords ? Si cela peut t'aider je n'en ai aucun. Je suis heureuse d'avoir partagé ces instants avec toi. »

Je ne connaissais pas l'origine de son trouble mais je tentais de l'apaiser comme je le pouvais. Je ne regrettais pas une seule seconde. Il était vrai que j'avais quelque réticences à me faire toucher de nouveau mais avec lui c'était différent. Je savais que Kioshi m'appréciait et ne me voyait pas comme une marchandise : ses gestes, son affection et sa tendresse en témoignaient.

Visiblement il souhaitait m'accompagner si nous devions aller interroger l'employé de Shinji qui avait dû se débarrasser du corps. Etait-ce parce qu'il craignait pour mes états d'âmes en me rendant dans cet endroit où ma vie avait pris un tournant peu glorieux ? Je ne le savais pas mais peu importait car au final, j'étais contente qu'il m'accompagne pour que l'on évite les débordements inutiles : qui sait comment je me comporterais face à cet idiot ? Même moi je l'ignorais.

En ce qui concernait le Nidaime, Kioshi ne semblait pas surpris : il savait même qu'il était un Mamoru. Tout cela ne pouvait signifier qu'une chose : il l'avait rencontré. Avait-il céder au désir pernicieux de Aare en acceptant de changer quelqu'un de corps ou en rejoignant son armée ? J'étais soudainement prise par l'effroi à cette simple idée...

Il me demandait de lui envoyer l'un de mes félins pour le prévenir de la prochaine fois où le Nidaime tenterait une approche à mon encontre. J'acquiesçais sa demande. Je ne savais pas ce qu'Aare me voulait mais il s'était montré bien trop intéressé à mon goût... nul doute que je serais amenée à le revoir bientôt.

« Que veux-tu dire par dangereux mais aux capacités utiles ? Je ne te conseilles pas de faire appel à ses services Kioshi... Il est fourbe et vicieux, il y a toujours un prix à payer pour lui et il n'a que faire de l'argent... Il m'a proposé de transférer mon âme dans le corps d'un Ketsueki défunt pour que je n'ai plus à subir les affres de ma maladie sanguine... Tu te rends compte ? Il a des cadavres de Ketsueki dans son laboratoire ! Il m'a affirmé que ces shinobis étaient tombés au combat mais il ne pouvait m'en apporter la preuve... Il a l'air fasciné par mon clan et cela s'avère assez effrayant pour tout avouer... Il a peut-être des Yamada et pleins d'autres clans du désert ainsi stocké pour ses expériences... Non vraiment, qu'importe ce qu'il te promet ne lui fais pas confiance... »

J'étais encore chamboulée par l'annonce du Nidaime concernant les miens qu'il conservait... Ils ne pouvaient même pas avoir une sépulture digne de ce nom : condamné à servir de sujet d'expériences... Cette idée me répugnait tellement...

Soudainement, la conversation pris un autre tournant alors qu'il m'avisait d'un regard empli de questionnement en me demandant ce que je ressentais pour lui. J'étais prise de cours par cette interrogation, n'étant pas à l'aise moi même avec les sentiments. Néanmoins je me devais d'essayer de l'exprimer :

« Eh bien... Je tiens énormément à toi. Je ne parviendrais pas à mettre des mots exactes sur ce que je ressens mais tu m'es très précieux... Tu as toujours été là pour moi quand j'en avais besoin et tu as su me faire confiance malgré ta réticence sur mon clan et pourtant regarde où nous en sommes aujourd'hui... D'ailleurs je ne sais pas vraiment où on en est mais tout ce que je peux te dire c'est que lorsque tu m'as dit que tu n'aurais pas le courage de me repousser après m'avoir ôté mon haut en poursuivant ton rêve, j'ai eu une pensée égoïste et j'ai voulu de ce moment avec toi parce que tu comptes beaucoup pour moi et que... je suppose que j'avais besoin de me sentir aimée et désirée, loin de tous les problèmes qui nous assaillent au quotidien... »

Je marquais une pause, caressant sa joue du bout des doigts avant de reprendre :

« Mais je ne regrette absolument pas, bien au contraire. Si tu me proposais de recommencer maintenant, plus tard, demain, dans une semaine ou dans un mois je ne dirais toujours pas non. Je me sens bien avec toi... Je ne veux pas que tu penses que je me suis servie de toi et j'espère que ça ne te cause pas de mal aise... »

J'espérais que ces sentiments à mon égard n'était pas plus poussé et que je venais de lui briser l'idée qu'il se faisait de cet instant délicieux...

« Et toi ? Dis moi honnêtement ce que tu ressens pour moi ou comment tu me vois. »

Je lui offrais un sourire chaleureux pour qu'il prenne conscience qu'il pouvait en parler sans crainte : je ne me braquerais pas, je ne serais pas triste ou affligée ou qu'importe : j'étais simplement curieuse et je voulais poser de bonnes bases entre nous.
Mes yeux divergeaient vers sa bouche que j'avais irrépressiblement envie d'embrasser une nouvelle fois après toutes ces paroles, comme si, malgré ce discours sérieux, l'instant n'avait rien perdu de sa magie.

Music ♫:

Il avait l'air convaincu de l'utilité des capacités du Nidaime, allant même jusqu'à comparé ce besoin avec mon attirance pour le sang : je ne voyais pas le rapport. Je commençais à m'inquiéter de ce qu'il espérait de si important envers le Nidaime et je voyais bien qu'il n'avait pas l'intention de m'en parler.

« Un besoin ? Qu'est-ce que Aare pourrait faire pour toi de si essentiel ? As-tu envie d'être à sa solde pour le restant de tes jours ? Changé de corps et perdant ton identité pour un besoin, un choix que tu auras fait et qui n'auras peut-être même pas l'effet escompté ? As-tu pensé à ce que voulais la personne pour laquelle tu veux faire ça ? A-t-elle seulement envie que tu fasses cela pour elle ? Tu ne peux pas décider à sa place Kioshi... »

Je ne savais pas à quoi il faisait référence mais je savais qu'il ne devait pas choisir à la place de quelqu'un. Il pouvait s'entretenir avec cette personne pour lui exposer l'idée à la limite mais il ne pouvait pas prendre la décision finale. Tout comme moi avec ma maladie qui ne voulait pas que les gens me forcent dans mes choix qui pour le moment était clair et arrêté : je vivrais le temps que la vie me concédera.

Il me parlait ensuite du rejet de la proposition du Nidaime, ne comprenant pas vraiment pourquoi j'avais refusé alors que pour moi, cela coulait de source :

« Cette maladie me pourrie l'existence ! Je suis obligée de subir des transfusions régulières si je ne veux pas mourir et cela depuis que je suis enfant donc oui le sang m'est nécessaire et non je ne peux pas m'en passer sinon mon existence s'arrête : ce n'est pas comme ci j'avais le choix ! »

En fait si je l'avais... Si j'acceptais l'immortalité je n'aurais plus à subir l'affliction de la maladie...

« Je suis ce que je suis. Imparfaite certes mais je suis ainsi : telle que mes parents m'ont conçu. Mon identité et mon corps est le seul héritage qu'il me reste d'eux ! Je ne peux décemment pas changer pour un corps qui n'est pas le mien ou alors, même si ma maladie n'est plus, je perdrais une partie de moi même. »

Je ne voulais pas renoncer à celle que j'étais.

« Je garderais ce corps même si ma vie doit être écourtée. »

Mes yeux l'observaient, lourds de sous entendus. Je déglutissais et détournais le regard : je ne pouvais plus soutenir le sien, ce n'était pas possible.

Il ne semblait pas vraiment à l'aise avec ma question concernant ce qu'il ressentait pour moi, allant même jusqu'à dire quelque chose de stupide. Je l'avisais, blasée par sa réponse alors que j'avais envie de lui demander s'il était vraiment sérieux ?! Finalement, il se détendait un peu, cajolant mon épaule du bout des doigts, me faisant frémir à son contact alors qu'il m'expliquait qu'il avait lui aussi eu besoin de ce moment, arguant qu'il m'appréciait beaucoup : cela me suffisait. Il m'estimait, j'étais son égale et pas un objet, c'était ce que je voulais entendre, je ne lui en demandait pas plus.

Il regagnait même de l'intérêt, ses pupilles écarlates flamboyaient d'un nouvel éclat de désir alors qu'il me demandait des précisions sur mes paroles concernant mon envie de réitérer sans problème. Je lui adressais un sourire, me redressant à mon tour et me tournant vers lui :

« Je souhaite être touchée par toi... »

Voilà pourquoi j'étais « guérie » parce que c'était lui et pas n'importe qui. Je l'estimais énormément et appréciais sa compagnie ainsi que nos moments de rapprochements : je me sentais sereine et bien auprès de lui.
Je scellais mes lèvres aux siennes tout en m'asseyant à califourchon sur lui et en laissant courir mes doigts sur son corps encore brûlant, réveillant notre désir une nouvelle fois. Ce fut aussi intense que la première fois, nous laissant haletants et transpirants l'un contre l'autre : ressentant une sensation vive de plénitude et de bonheur. Je n'avais que faire du reste, je profitais de sa présence et m'étais évertuée à lire la satisfaction et la joie sur son visage : je voulais qu'il soit heureux.
Je me laissais allée contre lui, mon corps nu contre le sien, fermant les paupières à mi clos puis totalement alors que ma tête était calée au creux de son cou et que ma main reposait sur son torse, me laissant baigner dans un cocon chaleureux des plus réconfortants et propice au sommeil qui me gagnait.

J'ignorais combien de temps je m'étais endormie mais il se trouvait toujours là lorsque j'ouvrais les yeux. Je profitais encore quelques instants de ce moment où j'étais encore à moitié enveloppée dans le sommeil avant de me résoudre a quitter ses bras pour me revêtir. Je devais aborder des sujets plus sérieux avec lui encore et je ne pouvais pas me permettre de me laisser distraire une fois de plus. C'était donc à regret que je m'asseyais à ses côtés, caressant ses cheveux avec un air absent avant de soupirer et de me confier à lui :

« Il y a autre chose dont je dois te parler... Plus tôt j'ai dit que je garderais ce corps même si ma vie devait être écourtée... C'est que... Depuis que Megami à été scellé, j'ai perdu en puissance et je me suis affaiblie. Ma maladie gagnait du terrain alors j'ai consulté le médecin en charge de mon dossier qui m'a appris que mon organisme fatiguait et que... et que ma maladie progressait et affaiblissait mon corps... »

J'expirais profondément, tâchant de ne pas me laisser gagner par l'émotion et de faire abstraction de la sienne pour poursuivre :

« Mon existence en est réduite à cinq années si je me ménage... autant réduire le temps par deux... »

Voilà c'était dit. Je n'avais pas envie de le lui dire ni même de détruire l'ambiance de cette journée qui avait pourtant si bien commencée mais je ne pouvais pas le lui cacher plus longtemps ou prendre le risque qu'il l'apprenne par une tierce personne. Néamoins je tâchais de le rassurer :

« Il existe une solution pour guérir de ma maladie. Mon père m'a parlé de l'immortalité qui m'ôterait ce mal mais, s'il la dépeint comme l'apogée des Ketsueki, je vois plus cela comme une malédiction... Voir son existe figée dans le temps, ne plus vieillir, voir mes proches mourir et risque de perdre une part de mon humanité... C'est un lourd fardeau à porter... Il me faut choisir entre vivre deux années telles que je le suis aujourd'hui, la souffrance en plus ou bien l'éternité... J'avoue ne pas m'être prononcée pour le moment... Mais ne t'en fais pas : je trouverais une solution.»

Je n'osais plus croiser son regard. Je voulais qu'il soit heureux et voilà que je lui annonçais une nouvelle chose dont il pourrait s'inquiéter : comme s'il n'avait déjà pas assez de problèmes... J'étais désolée... J'aurais voulu m'excuser de lui causer du soucis mais j'étais incapable de parler pour le moment.