HRP:

Le Sunajin à la crinière immaculée trouve moyen de transférer sa présence d’à mes côtés jusqu’aux voleurs de plus tôt. Une bousculade brutale les propulsant légèrement vers l’avant, ils accélèrent rythme de leurs pas. Satisfait malgré le manque d’émotions sur son visage, mon partenaire impromptu me rejoint par la suite, acceptant l’idée de rejoindre Ame no Kuni sans ronchonner.

Rapidement, je rejoins Boke que j’avais laissé à l’entrée de ce qui était un village auparavant et nous nous dirigeons vers le Pays de la Pluie et, comme j’aime le dire, de la technologie. Dans l’optique de ne pas éveiller les soupçons des différents espions de la Feuille ou d’autres groupes, je propose à ce que nous ne nous déplacions pas à pleine vitesse. La route est plus longue et, évidemment, moins palpitante jusqu’à notre objectif. Ainsi, durant le chemin, je tente de converser avec l’homme au regard froid, lui demandant des questions nonchalantes comme s’il connait d’autres nomades, s’il avait beaucoup voyagé, s’il avait visiter les autres villages et s’il était intéressé à les découvrir.

« Pour ma part, si ça vous intéresse, je compte visiter Suna prochainement! Avec le Zen’Ryou, nous avons une entente avec Kumo et le Shûkai! J’ai des gens se sont dirigés, présentement, à Konoha pour effectuer le même genre de négociation et je désire faire de même avec votre nation! »

À l’horizon, une ville se dessine. Selon mes calculs, il s’agit de Seitou, ce village caché derrière les Monts Inku que nous avons traversés par le chemin qui traverse directement entre les deux nations et qui longe les remparts autour de la prison des Sabakyo. Une vague de lumière atteint notre passage dès que nos corps passent l’embouchure entre les deux hauts monts à nos côtés.

« C’est un de nos objectifs, de pouvoir faciliter les discussions entre les nations Shinobis, de servir de médiateurs, en soi! Ça et chasser les criminels, aider les victimes et les innocents et trouver un moyen général d’amener une ère de paix, » termine-je, regard perdu dans le ciel, observant les centaines d’étoiles. « Ça arrivera, monsieur Kibō, j’en suis certain. »

Je termine cette phrase et lance Boke au trot. La nuit est bien avancée et je compte bien me rendre à notre destination pour m’offrir un sommeil de quelques heures avant de continuer cette aventure. Nous avons encore beaucoup de questions qui sont restées sans réponses. À peine une vingtaine de minutes plus tard, nous entrons dans le village d’ouvrir qu’est Seitou. Il est aisé de trouver une étable où laisser mon cheval et de réserver deux chambres dans une des trois grandes auberges de la cité. Avant de me laisser au sommeil, j’invite mon nouvel allié à manger.

Je prends place à une table dissimulée légèrement en hauteur au fond de la salle du restaurant. Il y a quatre places disponibles, mais je demande au serveur à ce que nous en utilisions que deux. Il apporte les menus. Avant même qu’il ne reparte, je lui demande une bouteille d’alcool, du Sake, et deux petites tasses. Je m’installe et prend le temps de survoler les options avant de prendre parole une nouvelle fois.

« Alors, il reste trois questions, par rapport aux événements de Miyagi, » énonce-je en montrant le chiffre avec ma main gauche. « La première est évidemment la pierre luminescente, la raison de notre présence ici. La seconde, toutefois, vous pourrez peut-être y répondre. Quels sont les symboles qu’il y avait au sol, autour des cratères? La troisième est aussi étrange. Pourquoi avez-vous été affecté par les illusions et pas moi? Comment ont-elles été utilisées? Est-ce que c’est parce que je ne suis pas un Shinobi? »

La bouteille arrive à notre table. Je m’en sers rapidement un verre et la pousse dans la direction de Kibō, lui offrant d’en prendre s’il en désire.

« Et, j’en ai une autre, plus personnelle. Si vous ne voulez pas répondre, il n’y a pas de problème, mais j’aime particulièrement aider les gens. Si c’est possible, j’aimerais que vous me laissiez vous aider, » dis-je, glissant un cure-dent entre mes lèvres après avoir avalé d’un seul trait ma consommation. « Pourquoi avez-vous l’air si insensible et triste à la fois? »

Après ces mots, je verse une nouvelle tasse de Sake et appuie ma joue sur mon poing, souriant, attendant sa réponse.

Il ne faut pas être un génie ou un devin pour voir que le résident de Suna ne désire pas m’en dire d’avantage sur la perte de sa dulcinée. J’efface l’expression de compassion de mon visage à l’aide d’un autre cul-sec d’alcool lorsque je vois qu’il pousse la discussion. Kibō fait de même, avalant sa coupole d’un seul mouvement. Ensuite, il s’intéresse aux raisons qui font que je ne suis pas Shinobi.

Je rempli mon contenant et celui de mon invité s’il accepte avant de lui répondre.

« Primo, » explique-je, « je n’ai pas le contrôle de cette énergie que vous nommez Chakra. Étant natif du Pays du Fer, j’ai étudié la voie de l’Aura. C’est similaire, mais différent, en même temps. »

Je hoche de la tête en déposant la bouteille.

« Deuxio, je n’ai jamais vécu dans un village Shinobi et n’en connais aucun secret ni information. Je n’ai aucun intérêt dans les voix militarisées de ces nations si ce n’est de les connaître et de pouvoir discuter avec eux pour éviter guerres, violence et destruction comme les Ninjas peuvent parfois le faire. »

Je souris, légèrement amèrement.

« Oh, j’ai beaucoup d’amis Shinobis. Je sais pertinemment qu’ils ne sont pas tous vils. Je comprends aussi l’attrait à sa nation, de vouloir la voir fleurir, de vouloir voir ses habitants se développer et sa technologie avancer. Je ne comprends pas vouloir le faire au détriment des autres, vous voyez? »

Je marche une pause, retirant mon cure-dent de mes lèvres. Mes doigts font toujours cette action sans que je n’aie à y penser. C’est automatique. Dès que je suis détendu, je joue avec ce bout de bois, le faisant valser et tournoyer entre mes doigts.

« Tercio, je ne pense pas que déserter soit un crime, » continue-je. « Notre groupe, le Clan Zen’Ryou, nous tendons d’acquérir assez d’influence et de force pour chasser les criminels du monde, les capturer et les remettre à différentes prisons. Cependant, pour moi, la liberté n’est pas un crime. J’ai saisi que les nations Ninjas ne veulent pas que leurs secrets tombent dans les mains de leurs adversaires, mais je préfère ne pas m’en mêler. »

J’avale encore le contenu de ma petite tasse.

« Au final, je ne partage que très peu de similarités avec les Shinobis. Donc, je ne crois pas en être un. Je ne suis qu’un nomade qui désire aider les gens. Je ne suis qu’un humble membre d’un groupe qui en a assez de la violence, de la guerre, des désastres et, voire, de la direction que prend le monde. »

Je baisse mon regard l'espace d'un instant.

*Oserai-je un jour le dire? Que je crois que le système baser sur les Ninjas est erroné! Qu'il est essentiellement, profondément, brisé! Pas aujourd'hui...*

Je ferme les yeux pendant une seconde, poussant une longue expiration.

La section restaurant de l’édifice est plutôt vide. Ainsi, je peux entendre le serveur à la démarche particulière se diriger vers nous même sans y porter attention. Je glisse rapidement un dernier commentaire avant son arrivée.

« Et, je ne pousserai pas la discussion sur votre fiancée, mais si je peux être de quelconque aide, dites-moi le. Je vous considère déjà comme un allié, vous êtes d’une aide formidable, laissez-moi faire de même. »

Je lui souris de nouveau, tentant encore une fois d’être le plus chaleureux possible, en levant ma coupe

À la dernière phrase, j’hoche vivement la tête. Je n’ai pas l’intention de me mêler de ses affaires, surtout s’il préfère les vivre seul. Maintenant, Kibō est conscient de mon désir de l’aider. Il sait que s’il a besoin de moi, je serai disponible pour lui. C’est à lui de décider s’il veut s’entourer de gens tels que moi, mais ce n’est pas ma tâche de biaiser son opinion ni de tenter de faire pencher son choix!

Dévorant, carrément, mon repas en l’entrecoupant de rasades de Sake, je réfléchie silencieusement aux grandes questions de notre aventure : l’origine des symboles qui s’apparentent à ceux utilisés en Fuinjutsu, la raison des illusions qu’a ressenti mon nouvel allié et, aussi, cette pierre. Mon regard se pose justement sur elle, entre deux bouchées et une gorgée.

Soudainement, elle se met à étinceler, à illuminer, à s’embraser! La lumière se met à jaillir hors du morceau de minéral inconnu. J’ai un mouvement de recul, un réflexe plutôt, alors que ce minerai commence à vibrer faisant trembler la table avec lui. Sourcil relevé, visage montrant à la fois nervosité et inquiétude, je regarde le Sunajin.

« Explosif? »

Sans perdre une seule seconde additionnelle, sans attendre sa réponse, j’attrape le caillou et me lance par la fenêtre dans un fracas horrible. Quelques morceaux pénètrent ma peau sans réellement me blesser. Je me mets à la course, puisant dans mes muscles la force d’atteindre une vitesse impressionnante comparativement à celle que les habitants de cette ville ont l’habitude de voir.

Sautant rapidement sur le toit et m’enfuyant en dehors de l’enceinte du village, je n’ai qu’une seule idée en tête : distancer suffisamment la Pierre de Seitou pour éviter des pertes si jamais j’avais raison et il s’agissait bien d’un explosive ou, pire, d’une réaction chimique empoisonnant par voie respiratoire. Quoi qu’il en soit, je me dois de séparer ce matériel de la cité.

Un choc.

Une sorte de choc m’attaque.

J’imagine pendant une seconde la déflagration. Je vois, dans ma tête, mon bras s’envoler, mon torse divisé en des centaines de lambeaux. J’imagine ma fin brutale et finale, tous mes efforts réduis en une seconde néant.

Un engourdissement.

Et une douleur aiguë dans mon cerveau.

Je tombe à genou, hurlant.

Je sens comme des marques se faire griffer ou déchirer sur mon visage. Mon cri perdure. Je ne contrôle plus mon corps. Tous mes muscles tremblent. Des rivières de sang coulent le long de mes bras. Je ne vois pas ce qu’il se passe, mais je sens quelque chose de gros passer au travers de mes veines.

En forçant contre cette souffrance atroce, je trouve moyen d’amener mes mains devant mes yeux. L’artéfact, cette pierre, n’y est plus. À la place, il y a un gros trou dans ma main gauche. Une lumière verte puissant jaillit de cette embouchure. Étrangement, je ne saigne pas de cet endroit, mais la sensation de déchirement que descend de mon front jusqu’au bas de mon corps. Je peux voir des marques similaires à celles qu’il y avait à Miyagi apparaître sur mon avant-bras.

« La pierre est en moi! Je ne contr- »

Je perds la parole et complètement le contrôle. Je n’arrive même plus à hurler. Je peux observer mes gestes, mais je n’ai plus la capacité de les changer. Mon corps se lève. Ma vue se tourne lentement vers Seitou. Ma main droite dégaine Déshonneur.

À l’intérieur, je hurle de toutes forces, je m’époumone, mais, à l’extérieur, mon expression est de marbre. Quelque chose d’autre contrôle mes actions et je ne peux rien y faire.

* Kibō, arrêtez-moi! Je vous en supplie! Mettez fin à ce cauchemar!*

Explications:

HRP:

Spectateur, je ne suis là que pour observer ma propre déchéance! Mon corps est devenu monstrueux. Il est couvert de symboles que je ne connais pas. Je sens le souffle chaud qui quitte mes narines. En fait, je ressens la totalité des choses : la souffrance, le désir, les besoin, la faim, la rage, la température et, même, le vide. Je ressens tout ce que mon corps ressent, mais je n’ai aucun pouvoir sur ses mouvements. C’est comme si la pierre vibrante avait coupé les liens entre mes nerfs et mes muscles. Je peux envoyer les signaux, mais mes muscles ne les écoutent pas. Ils agissent selon la volonté de la pierre qui me contrôle à cent pourcent maintenant.

Alors que mon corps avance sans que je ne sache vers où il se dirige réellement et qu’il retire un des Sabres de mon fourreau, je vois finalement mon allié, Kibō, arriver à ma rescousse. Je n’ai aucune idée de la manière qu’il utilisera, mais il doit vraiment me mettre hors d’état de nuire!

Le souffle s’accélère lorsqu’il me demande de lui parler. À l’intérieur, je hurle, mais il ne peut pas m’entendre.
*Sauvez-moi, Kibō! Empêchez-moi de faire du mal! Je n’ai plus le contrôle! Je n’arrive à rien! Je ne sais pas ce qu’il se passe!*

Un mouvement du poignet!

Je sais ce qu’il se passera! C’est une attaque que j’ai souvent pratiqué.

Le corps s’élance extrêmement rapidement vers l’avant et, en tenant le Katana d’une seule main, il lance un assaut sur le côté droit visant le bras gauche de son adversaire. Rendu à mi-chemin, son autre main rejoint la poigne et, grâce à l’aura, il augmente radicalement la vitesse de frappe vers la fin.

*Esquivez Kibō! Faites-le maintenant ou vous n’aurez plus de bras! Vous pourriez mourir!*

Coincé au fond de mon corps sans la capacité d’éviter ce qu’il se passe, je ne sais que faire! Quelle est la solution? En moi, un caillou enchanté s’est enfoncé et il me tient maintenant en otage. Je ne peux rien faire! Je ne peux pas m’empêcher d’agir ni même communiquer avec le Sunajin.
J’espère qu’il trouvera une solution.

Résumé:

HRP:

*Non!*

Malgré les puissantes émotions, mes lèvres n’acceptent pas du tout de bouger. Je n’ai toujours pas le contrôle sur mon corps et encore moins sur mes actions! Coincé au fond de moi-même, peu importe mes efforts, je ne peux pas reprendre le dessus sur cet entité qui me possède.

La pierre enchantée est à l’intérieur de mon bras et son esprit hante le mien, m’empêchant de résister, me causant douleur et confusion. C’est comme si, à quelque part entre mon cerveau et mes muscles, un lien était rompu ou l’information de mes requêtes cérébrales était redirigée et, même, manipulée. La chose en moi n’est l’alliée de personne!

*Elle ne désire que la destruction!*

Je ne suis qu’un spectateur observant un Taku que je ne connais pas, un Taku violent et vil. Ce Takusanken, justement, recule d’un pas une fois que la paume de son adversaire l’a frappé et que son assaut ait touché. Faisant fi des dégâts à son buste, le Démon possédé par la pierre ne laisse s’échapper qu’un râle. Stoïque par la suite, mais laissant néanmoins émettre des sons gutturaux, le Monstre qu’est devenu mon corps positionne son pied droit différemment. La pointe du gros orteil pénètre profondément le sol.

*Ah, non, pas ça!*

Et, mon corps s’élance vers l’avant à une vitesse inouïe. Peu de gens peuvent tenir tête à la rapidité d’exécution et de déplacement des guerriers du Fer lorsqu’il utilise leur Aura pour se déplacement plus rapidement. Cette fois-ci, malgré la distance, la Bête que je suis devenu s’élance directement sur Kibō. Dès qu’il est à une distance convenable, il pousse tout son corps vers l’avant et tente de pénétrer son sabre, Déshonneur, dans le pied de celui qu’il considère être un ennemi.

*Esquivez, Kibō!*

Ce dernier a quelque chose de différent. Il faut dire que je l’observe au-travers des yeux de la démence, au-travers d’une bête enragée voulant, à tout prix, démolir l’humanité du Sunajin. Néanmoins, Kibō a réellement quelque chose de différent, de plus brute, de plus sombre, qui émane de lui.

*Il était déjà dans un endroit noir, là, où se trouve-t-il?*

Résumé:

HRP: